C’était la GRANDE (majuscule très assumée) finale du Cabaret Festif! de la relève. Une finale attendue, relevée et qui demandait un agrandissement de la Salle multi de l’Hôtel Le Germain Charlevoix dans la belle Baie-Saint-Paul (mon orgueil de gars de La Malbaie en prend un coup). Marco et les Torvis, qui avait été choisi par le public, était de la partie en compagnie des gagnants des prix du jury des trois soirées préliminaires : Maxime Auguste, Lydia Képinski et Gab Paquet. Avant de m’avancer vers mes commentaires, j’aimerais être honnête avec toi, lecteur assidu, et te dire que j’ai un biais : j’ai déjà vu trois des quatre finalistes en spectacle (Gab Paquet est le chanceux que je n’ai pas vu). Donc IL SE PEUT (majuscule assumée, encore) que je soit plus exigeant ou « sévère » dans mes commentaires, ou plus bref. Je vous invite donc à consulter mes dernières critiques du Cabaret Festif! afin d’avoir plus de chair autour de l’os.
C’est l’invité de la soirée, Émile Bilodeau (gagnant de la dernière édition, d’ailleurs), à qui on offre de partir le bal. Une sorte de mise à jour pour le public averti et fidèle du concours afin de prendre des nouvelles et de savoir où est rendu l’artiste gagnant de l’édition 2015 dans son parcours. Dans le cas de Bilodeau, il est signé chez Dare to Care et prépare un album avec Philippe B qui sera sur les tablettes en septembre (environ) selon le principal intéressé. Rien de moins! Quant à la prestation, nous avons bien sûr eu droit à quelque chose de simple, mais énergique et bon enfant puisque l’arme de précision d’Émile Bilodeau est bien sûr son humour, parfois naïf, parfois tranchant, qui nous aide à rapidement s’attacher à lui. Des transitions sympathiques entre chacune des pièces où, de par son interaction avec la public et sa présence scénique, nous donne l’impression qu’on le connaît déjà beaucoup. Il nous gratifie de nouvelles pièces, dont America qui accroche rapidement et surtout, qui est marqué par une amusante tentative de rap, en prenant bien soin de moquer des clichés de ce style musical au passage. Bref, une prestation solide et qui nous donne l’eau à la bouche quant au produit final qui nous sera présenté cet automne.
Marco et les Torvis, chouchous du public, sont ensuite montés sur scène avec leur machine bien huilée. Cette « machine » a commencé comme à leur dernière présence, ce que je trouvais un peu décevant (dans le contexte que j’ai exprimé si haut) : transitions entre les deux premières pièces assez semblables, mêmes « chorégraphies », mais sans en être moins efficace. Simplement, c’est une preuve que le groupe est prêt et que celui-ci prend au sérieux chaque prestation puisque l’intensité de celle-ci n’a pas diminué par rapport à sa dernière apparition. Par contre, c’est quand ils ont « cassé » leur chanson Grand Galop (une vibe western-spaghetti très amusante) que la magie a opéré, puisque nous avons pu voir un groupe sortir un peu de sa zone de confort. On les a sentis un peu plus nerveux, un peu plus humains. La chimie entre les membres du groupe a pu vraiment transparaitre et surtout le plaisir de ceux-ci, surtout lorsqu’ils ont conclu avec une pièce a capella (hormis la guitare et la contrebasse). Marco et les Torvis ont osé, et ce fut payant puisqu’ils sont repartis avec les prix de la tournée Charlevoisienne (qui sera sûrement couverte par écoutedonc.ca, hein Jacques? [NDLR : Tu te proposes, Simon?]) au cours de l’année 2016 et celui de l’Ambassade Culturelle de l’Outaouais pour une prestation rémunérée dans leur programmation 2016-17.
C’est au tour de Maxime Auguste, gagnant de la troisième et dernière soirée de qualifications, d’entrer sur scène par la suite. Lui et sa charmante nonchalance. Maxime Auguste nous offre les mêmes chansons, dans le même ordre qu’à sa dernière prestation. Il semble aussi un peu moins « dedans’ », si je peux me permettre l’expression : plus bref, moins dynamique dans sa nonchalance : il l’assume moins, fait moins partie d’un personnage et plus d’un laisser-aller, en quelque sorte. À sa défense, le public était beaucoup plus tranquille durant sa performance et cela l’a peut-être affecté. Néanmoins, une des forces de Maxime Auguste (qu’il ignore peut-être), c’est son charisme ainsi qu’une présence sur scène clame et posée qui nous font rapidement entrer dans son univers, sourire en coin et sans gêne. Même si cela ne parait pas d’emblée, le personnage scénique créé par Maxime Auguste se nourrit peut-être un peu trop de l’énergie du public, ce qui fait en sorte que cette performance fut un peu moins satisfaisante que celle de la soirée de qualifications. Mais il reste que ses textes sont faciles d’accès, sans être abrutissants, ce qui permet à ses chansons de parler à un vaste public et à divers degrés et c’est sûrement un des raisons pourquoi Maxime Auguste à remporté le prix du Festival de la Chanson de St-Ambroise, c’est-à-dire une participation sans audition au concours.
Une Lydia Képinski plus nerveuse que la dernière fois (obviously) se présente sur scène afin de tenter de jeter le même sort au public que la dernière fois; elle a rapidement charmé les spectateurs puisque Lydia (si j’peut me permettre de l’appeler Lydia) a beaucoup de charisme et elle le sait. Elle s’appuie sur celui-ci (et une excellente répartie) afin de se sortir des impasses et pour se calmer. En effet, la nervosité lui a fait faire quelques fausses notes ici et là et quelques fins de chansons abruptes L’enchaînement de pièces relativement semblable à sa dernière prestation (hormis une nouvelle chansons, un beau clin d’œil à Charlevoix puisqu’elle l’a interprétée pour la première fois sur les planches du Domaine Forget) n’a pas nui, mais il m’a confirmé ses allures de Klô Pelgag en devenir (j’m’assumais pas, au début) puisqu’elle est trés imagées dans ses textes. J’ai apprécié qu’elle ne fasse pas semblant et qu’elle nous confirme qu’elle était là précédemment, dans ses transitions, et par le fait même (et indirectement) qu’elle nous confirme qu’elle a fait les mêmes chansons. Une petit touche appréciée, qui ne m’as pas fait moins apprécier l’effort. Et je ne fut pas le seul puisqu’elle a eu la chance de repartir avec les prix du Domaine Forget (première partie d’un artiste connue lors de sa programmation), une prestation rémunérés lors de l’édition 2017 du Festival de la Chanson de Tadoussac ainsi que le PRESTIGIEUX (majuscule PLUS qu’assumée) prix écoutedonc.ca, c’est-à-dire une entrevue, couverture médiatique, shooting photo, organisation d’une vitrine dans la ville de Québec [NDLR : En fait, mon Simon, on a bonifié un peu notre offre. Au lieu d’une petite vitrine, on pensait plutôt à une prestation rémunérée pendant nos festivités du cinquième anniversaire d’ecoutedonc. Avoue que ça torche ben plus, surtout que Lydia, c’est exactement le genre d’artistes qu’on aime couvrir : jeune, talentueuse, plein de potentiel, pis un band qu’on a bien hâte de rencontrer!]
C’est finalement Gab Paquet qui clos la compétition, lui qui a remporté le prix du jury lors de la première soirée. Il a mis le paquet (ouin, no pun intended). Du point de vue « spectacle », Gab Paquet « a mis le feu à Baie-Saint-Paul » (dixit Jacques Boivin) avec quelque chose de complet et, avec surprise, un certaine forme de structure narrative, un personnage assumé à 110 %, Gab Paquet possède la scène (ainsi que le parterre) et réchauffe un public plus que froid en un claquement de doigts pour que celui-ci saute, à pieds joints, dans son univers déjanté. L’univers de Gab Paquet est parsemé d’ironie et de second degré pleinement assumé, un méta-humour beaucoup trop conscient. C’est une version musicale des Feux de l’Amour, si ceux-ci comprenaient l’ironie de leur univers. En faisant des aller-retour de la scène au parterre, Gab Paquet interagit avec un public qui, bouche grande ouverte, est très consentant à se laisser séduire par le glorieux mullet de Monsieur Paquet. Une bonne chimie avec son groupe lui donne le loisir d’exploiter l’absurdité du monde qu’il crée dans la salle et ce, seulement avec quatre chansons. En fait, il connaît ses limites et travaille autour de celle-ci afin qu’elle ne semblent plus évidente aux yeux de la salle [NDLR : Gab Paquet n’a AUCUNE limite, mon Simon. AUCUNE!]. Papa Maman Bébé Amour restera gravé dans la mémoire du public, puisqu’un des talents de Mr. Paquet est de pondre des vers d’oreille, des refrain accrocheurs (voir abrutissants), mais Ô combien second degré et assumés.
Le grandiose spectacle de Gab Paquet lui a valu le grand prix du Jury, qui était composé de Christian St-Pierre (Coyote Records), Émilie Rioux (CHYZ) et Tanya Beaumont (CKRL) : une bourse de 5000$ de Sirius XM, une prestation rémunéré lors du Festif!, 1000$ de promo sur les ondes de CKRL, une tournée médiatique dans la région de Québec [NDLR : OH, ça veut dire qu’on va avoir Gab en entrevue! On a déjà plein d’idées, vous checkerez ça!] ainsi qu’une entrevue à l’émission Chérie J’arrive, une prestation acoustique & une formation sur la promotion radiophonique offerte par CHYZ. Le prix du public, remis au nom du public par Mickael Bergeron de CKIA et qui comprenait une bourse de 2000$ offerte par DERYtelecom, une prestation rémunérée lors de la 7ème édition du Festif! de Baie-St-Paul et 500$ de promo sur les ondes de CKIA, fut remis à Marco & les Torvis.
[NDLR : Nous devons remercier Anne-Marie Dufour et son équipe de joyeux drilles sans qui ce cabaret n’aurait pas lieu.]