Troisième album pour The War on Drugs, deuxième depuis le départ de Kurt Vile, Lost in the Dream est une oeuvre magistrale d’Adam Granduciel. On se souviendra que je n’avais pas été tendre à l’égard de Slave Ambient (un gros 5/10). J’avais dit que Granduciel avait pigé dans les pires éléments de Tom Petty et de Dire Straits.
Eh ben, on peut dire que Granduciel en a fait du chemin en presque trois ans! Tout d’abord, même si Granduciel n’a pas touché à un poil de sa personnalité unique et de ces thèmes sombres qui lui sont chers, il réussit avec Lost in the Dream là où il avait échoué (à mon humble avis) avec Slave Ambient. Même s’il s’obstine à faire des chansons de sept ou huit minutes, ces huit minutes passent extrêmement vite. Le son vaguement eighties, mélange de Dire Straits, Springsteen et Dylan, est toujours là, mais au lieu d’être ennuyant, il est grandiose. Même le mur de guitares d’Under the Pressure, où il ne se passe pas grand chose pendant plus d’une minute, est assez riche et complexe pour être goûté et apprécié à sa juste valeur.
Granduciel prend le temps de raconter ses histoires. Par exemple, sur Suffering, le chanteur chante, mais à la fin, sa souffrance est chaude et langoureuse, à un point tel qu’elle se permet même quelques notes de saxo. Ou An Ocean Between The Waves, avec ses guitares lourdes et omniprésentes qui n’arrivent pas à enterrer les lamentations de Granduciel.
Lost in the Dream s’écoute comme un voyage au bout de soi-même, un road trip dans les coins les plus sombres du rêve américain.
J’avais dit que Slave Ambient ne levait pas? Eh ben pour un album terre-à-terre, Lost in the Dream est probablement ce que vous aurez offert de plus aérien à vos oreilles cette année.
Grand.
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The War On Drugs – « Lost in the Dream » (Secretly Canadian)
9/10