On commence à prendre goût à ces sorties dominicales… si elles ne sont pas des plus payantes pour les promoteurs, elles sont néanmoins agréables pour les mélomanes qui peuvent voir leurs artistes préférés de près, sans étouffer au milieu d’un tas de monde chaudaille qui renverse sa bière un peu partout. Ça tombe bien, on a ici trois groupes qui aiment bien faire bouger le parterre.
(Bref?) Retour sur une soirée où le rock aura été servi à toutes les sauces!
Godendard
Formation de Québec qui compte parmi ses rangs Nackawic Babin (guitare), ainsi que Julien Dallaire-Charest (voix), Mathieu Gariépy (basse) et Maxime Gauthier (batterie), Godendard joue du rock aux accents parfois punks, parfois lourdauds. Pendant près d’une demi-heure, nous avons joyeusement hoché la tête pendant que Dallaire-Charest nous abreuvait de ses paroles qu’il beuglait (quand même fort bien) autant qu’il chantait. Babin, lui, enfilait les solos, au grand plaisir des rockeurs présents. +10 pour les chemises de bûcheron. +25 pour la chaleur dans la salle après leur prestation enjouée.
Raton Lover
Nos amis ratons étaient terrés depuis quelques semaines, question de préparer l’enregistrement de leur deuxième album (avec Dany Placard, imaginez-vous donc!) qui sera lancé à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Ce qui veut dire que le groupe avait du nouveau matériel à nous proposer. Et ajout de taille pour l’occasion : Pascal Denis a joint les autres membres du groupe à la batterie (ce qui libérait Frédérick Desroches, qui a pu se concentrer sur le piano). La différence n’a pas tardé à se faire entendre.
Le groupe de Québec n’a pas perdu de temps à mettre les spectateurs dans sa petite poche d’en arrière, sous l’oeil bienveillant de Bruno Savard, mascotte-raton officielle. Ce qui fait le succès de Raton Lover, c’est ce rock and roll mélodieux avec un petit accent du Sud qui mise sur l’excellence de ses musiciens, qui jouent constamment avec passion et dans le plus pur bonheur. Chacun a son petit 30 secondes de gloire, certes, mais c’est ensemble qu’ils sont à leur meilleur. Le nouveau matériel entendu, qui mise sur l’évolution plutôt que la révolution, est prêt. On les attend de pied ferme au Festival d’été de Québec!
Les Hôtesses d’Hilaire
C’est vêtu d’une robe blanche et orangée que Serge Brideau est monté sur la scène de L’Anti après une longue (et excellente) pièce instrumentale de son groupe. La table était mise : ce soir, place à la musique, place au psychédélique interprété par Mico Roy (guitares), Michel Vienneau (basse), Léandre Bourgeois (claviers) et Maxence Cormier (batterie). L’arrivée du grand barbu ajoute une touche de folie à un univers déjà assez coloré, merci.
Bien entendu, la prestation était axée sur les pièces du plus récent album, l’excellent Touche-moi pas là. Faut dire qu’avec l’enlevante Machine à bière, on était gonflés à bloc. Les spectateurs se sont approchés, la fête est lancée, la prochaine heure (et plus) nous permet d’apprécier l’excellent jeu de Bourgeois (maître de l’ébène et de l’ivoire), les manigances sur les manches de Vienneau et Roy, le métronome de Cormier et les paroles pas toujours si folles que ça de Brideau. On se regarde, qu’on se connaisse ou pas, on se sourit. Brideau, qui ne cesse de nous rappeler du bon vieux temps où c’qu’on s’parlait, devait rire dans sa barbe. Cette façon de nous donner un show unique, une fiesta psychotronique, tout en nous faisant sentir plus unis que jamais!
Maintenant, on essaie de s’imaginer les Hôtesses sur le circuit des festivals cet été. Que vont penser les touristes à Place d’Youville au FEQ? Brideau portera-t-il sa belle soutane au Festif? Est-ce que l’apocalypse aura lieu au Brise-Bise (Gaspé)? Ces questions sont TOUTES pertinentes. On a envie d’assister à toute la gang. Pour le trip. Pour LES trips.
Nous aimerions remercier Josée Painchaud, qui a gentiment accepté de remplacer notre photographe à pied levé.