Sorti le 25 mars dernier, le premier album solo de Laura Sauvage, le nom de scène de Vivianne Roy déplace davantage d’air que les pièces de son groupe Les Hay Babies. Les paroles de Roy reposent sur un fond de rock bien assumé.
À la place du banjo, de la guitare acoustique et du français, Sauvage fait plutôt appel à la guitare électrique et à l’anglais pour son premier album. Elle s’est entourée de Dany Placard à la coréalisation et la basse, d’Olivier Langevin à la guitare, de Ben Bouchard aux claviers et de Mathieu Vézio à la batterie.
Empreinte de cynisme, Sauvage amorce l’album avec « Rubberskin », une histoire d’une vieille dame morte entourée de boîtes de nourriture pour chats. «… then I found out, she died », est ponctué des guitares électriques et de battrie.
Elle s’approprie ensuite à sa sauce grunge la chanson Cyanide Breath Mint de Beck.
Les guitares d’Olivier Langevin sur Have You Heard The Good News déplacent de l’air par leurs distorsions. La batterie de Mathieu Vézio en mène large et ponctue la voix de la chanteuse. Elle chante sur l’hypocrisie et on sent que ça ne lui plaît pas. Un coup de cœur pour moi sur l’album. On sent l’inspiration du groupe Blur sur ses chansons.
Elle amorce un petit virage country-folk sur Jesus wants to be My Buddy. Jésus lui offre des cigarettes et va à un party, raconte-elle.
White Trash Theatre School rappelle les années 80-90 par son sujet et son rock un peu psychédélique. Son œil observateur lui permet de raconter des histoires qu’on pourrait facilement croire. Cette chanson est parfaite pour les « road trips » sur de longues distances ou sur des chemins de gravelle.
« You think you’re ugly, you should look at me » , chante-t-elle sur Nothing to Something and Vice Versa. Dans la chanson No Direction Home, Sauvage est seule avec sa guitare. Il s’agit d’un des moments forts de l’album avec Dying Alone où l’on sent la solitude qui pèse sur Roy sur les deux chansons.
Sur Fucker (Stole my Phone), la malchance qu’elle a vécue dans les rues de New York est au centre de la chanson. Roy lui réserve un mauvais quart d’heure. Les guitares fortes en distorsion d’Olivier Langevin et la batterie s’éclatent sur cette dernière.
Dans la chanson, IDWYS Roy est un peu plus sentimentale, mais le ton reste baveux. La dernière pièce qui relit le tout est You’ve Changed, sorti sur son EP. Dépouillée de sa guitare, Laura Sauvage montre qu’elle peut aussi bien manié la guitare électrique que la guitare acoustique.
Bref, cet album inspiré du rock britannique à un mordant que l’on ne retrouve pas chez Les Hay Babies. Le changement va bien à la peau de Roy qui semble dans son élément.