Mardi dernier, Safia Nolin était de passage pour un spectacle intime dans le cadre des mardis live au fameux Gambrinus de Trois-Rivières. C’est autour d’une bonne bière artisanale et des nachos que j’ai découvert la voix enveloppante inspirée d’Amy Winehouse de Claudya Beaulieu qui faisait la première partie. Auteure, compositrice et interprète de Trois-Rivières, on peut la découvrir dans différents bars-spectacles de la ville accompagnée de son guitariste Anthony Richard.
Assise au fond de la salle, Safia a pris le temps d’écouter Claudya avant de monter sur la «scène» du Gambrinus et nous livrer une performance à son image. Elle a choisi de débuter avec La laideur pour enchaîner avec la Valse à l’envers. Il est facile de se laisser emporter dans les tonalités folks et indies de Safia et son guitariste Joseph Marchand qui l’accompagne en spectacle. Dans le petit public fort probablement composé d’étudiants de l’université, j’ai pu apercevoir plusieurs yeux fermés et des têtes qui se laissaient bercer par la douceur et la sensibilité de la musique jouée. En particulier sur les airs atmosphériques d’Acide et Les marées.
Ce que j’apprécie de cette artiste c’est le passage entre la profondeur des textes et l’innocence de ses interventions entre chaque chanson. Sans même faire de blague, le public riait avec elle de par son comportement gêné lorsqu’elle remercie, ses moments d’égarement ainsi que son langage populaire. Elle nous a clairement lâchée quelques «Tabarnack, pourquoi j’dis ça ? ».
On peut remarquer la complicité entre Joseph et elle par les rires naïfs qu’ils ont échangés entre Si Seulement et Les excuses lorsque Safia s’emportait dans l’absurdité. Au milieu du spectacle, Joseph l’a quitté pour une performance acoustique solo sans micro, où elle a joué deux pièces, dont Work de Rihanna à la demande du public. Si vous voulez aussi vivre ce moment, il est possible d’entendre cette performance sur le web dans le cadre des capsules Nicover de l’émission Vrak Attack. Elle a également fait un petit clin d’œil aux années 80 en s’appropriant le succès d’Offenbach Ayoye avec beaucoup moins de brutalité que Gerry Boulet.
Elle est revenue à ses compositions avec la pièce Technicolor, dont le vidéoclip est sorti cet été. Réalisé par DAVAI dans le décor froid et immense de Terre-Neuve, les images reflètent bien la solitude des paroles.
Elle a lancé elle-même le rappel, ne croyant pas en l’utilité de ce rituel. Avant de terminer sur les notes d’Igloo et Noël Partout, elle a remercié aimablement son équipe ainsi que celle du Gambrinus de l’avoir accueilli.
Safia Nolin a commencé à faire beaucoup plus parler d’elle cet été en traversant les différents festivals du Québec, dont le Festival d’été de Québec, Les FrancoFolies de Montréal, Osheaga, le Festif! et la Grosse Lanterne. Elle a également remporté le prix Félix-Leclerc de la chanson en juin dernier dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Nous sommes impatients qu’elle se mettre à l’écriture d’un nouvel album qui saura marquer son authenticité, malgré le fait que Limoilou soit sortie il y a seulement 1 an.
Marianne Chartier-Boulanger
Voici quelques images de Safia que nous avons ressorties de notre bibliothèque !