Écoutez mon vieux, j’ai pris un billet pour santa barbara, alors en route!
On a acheté nos billets d’avion, on a enfilé nos plus belles chemises et robes de soie, on est allé se poudrer le nez dans la salle de bain une dernière fois avant le commencement du party le plus pailleté de l’automne. Vol direct pour Santa Barbara, il fera chaud, il fera beau, la piscine sera chlorée et les sacoches pleines de cachets. C’est le lancement tant attendu du nouvel album de la légende à moustache Gab Paquet.
Je me mêle à la foule, fébrile dans un décor paradisiaque. Tableaux rococos, lumière tamisée, bouquets de fleurs qui sentent bon le plastique et banderoles aux couleurs du soleil couchant. De petites tables et nappes de dentelles ont été installées partout dans la grande salle pour le plus grand bonheur de nos fessiers délicats: une belle attention pour remplir l’espace multi de Méduse où faire le piquet est trop souvent le comportement de rigueur. Je parviens à me faufiler vers le plancher de danse pour m’assurer une place dans le feu de l’action quand la voix suave du narrateur Miguel Moran annonce l’arrivée imminente de l’homme.
C’est ainsi que Gab Paquet apparaît sur scène tout de blanc vêtu, tel un Jésus Christ ressuscité passé dans la laveuse à grand coups d’eau de Javel. Le coup d’envoi est donné avec l’excellent hymne national de ton coeur, j’ai nommé la pièce titre Santa Barbara. On connaît déjà très bien les choubidoubidou et les yabadabadou que l’on reprend tous ensemble avec l’entrain de fans conquis mais la grande surprise du morceau est l’ajout de ce son suave salivé de saxophone sexy. On l’avait adoré sur Relations sexuelles 2 et on le retrouve à Santa Barbara dans tout son éclat cuivré. Oh, joie.
Céline Dion pour aller se rhabiller puisque Gab la bat définitivement au temps alloué à se changer en coulisses. Et quelle garde-robe! Cette chemise en plumes de paon n’est-elle pas des plus élégantes ? Notre chanteur de charme est un coquet, il ne sors jamais sans son séchoir à cheveux. Il a les outils, il a le style, rien que le meilleur pour pomponner sa crinière de babine.
J’ai rencontré la femme en moi
Elle est venue nue dans mon rêve pour un clin d’œil timide du bout des lèvres
Ce qui est beau dans les concerts du crooner de Québec, c’est que son public se fait charmer à tout coup que l’on soit homme, femme, indécis, républicain ou athée. Après tout, qui donc refuserait de porter au cou un collier de diamant ? Et de finir la soirée en beauté dans une partouze avec nuls autres que Ginette Reno, Hank Williams et Nana Mouskouri? La vie est belle tant que l’on n’invite aucun voyou.
De chemises en pantalons de cuir en passant par la robe de chambre, Gab Paquet se donne tout entier à son public -pubique comme dirait Anne-Marie Losique-. Ça danse, ça chante et ça se déhanche. La foule est une mer houleuse qui embarque le chanteur sur son radeau de mains baladeuses. Elle recrache sur la scène un corps suitant de sueur salée et Barbara devient le nom de proue d’un fabuleux paquebot qui nous embarque dans la nouba. Son intimité est de la couleur du corail.
Après la première partie du spectacle consacrée entièrement à Santa Barbara, ce serait une hérésie de se priver des hits de Sélection Continentale. On s’est bien réchauffés en Californie et pour le reste de la fête on retrouve les très dansants Casio pad et moustache, Consommations, Soucoupes Volantes et Papa, maman, bébé, amour pour ne nommer que ceux-là. Partout autours de moi, je vois des minois souriants.
Ce fut un beau lancement très réussi.
Merci à notre précieuse Llamaryon pour les photos !