Le 30 novembre dernier, j’ai bravé ma grosse grippe d’homme pour me rendre au sous-sol du Cercle où se tenait une soirée électro avec deux efforts musicaux naissants : Nerdish et Gramofaune. Cette même grippe m’aura empêché d’assister à la prestation de Nerdish, alors je me contenterai de livrer mes impressions quant à Gramofaune :
Ce que fait Gramofaune s’inscrit dans la lignée de ces quelques groupes de musique électronique qui ont, à travers les années, refusé de faire dans la facilité : Boards of Canada, Bonobo ou même Ratatat. On retrouve en effet le même côté « analogique » dans la musique de Gramofaune. Le numérique n’y occupe une place que très accessoire et le montage d’extraits sonores tirés d’on-ne-sait-trop-où est à l’honneur. L’essentiel de la prestation ne se situe toutefois pas au seul niveau sonore : des projections de courtes séquences visuelles accompagnent les morceaux et rehaussent vivement l’intérêt de la prestation live. Tout ici est « joué » : toutes les séquences, tant audio que visuelles, sont déclenchées par le musicien, rendant le spectacle unique et intriguant. Habile, la composition des morceaux s’inspire de la musique classique ou électro-acoustique et les différentes pièces, tout en offrant une agréable continuité, s’enchaînent de façon fluide sans se répéter.
La prestation aurait certes bénéficié d’une meilleure salle (d’une scène, d’un éclairage et d’une sonorisation plus puissante, entre autres choses), mais a été vivement appréciée par le public. On a hâte de voir Gramofaune se produire en de meilleures circonstances.