Il y a de ces concerts qui nous marque et desquels on sort avec des images plein la tête. Je peux vous le dire : c’était le cas de celui de Matt Holubowski et de la sublime Gabrielle Shonk, en première partie, à l’Impérial Bell les 14 et 15 avril. Les deux spectacles sont déjà complets.
Il y avait des gens de tous les âges à ce concert dans un Impérial Bell en ambiance feutrée avec ses chandelles à toutes les tables. Petite surprise pour les spectateurs : alors qu’une première partie n’était pas inscrite sur le billet, c’est Gabrielle Shonk, de sa voix chaude et unique, qui a assuré cette tâche. Cette artiste sera aussi à l’Impérial ce soir. Accompagnée de la guitare sèche de son musicien Jessy Caron (membre de Men I Trust), Shonk a été ma révélation de la soirée. Elle en a profité pour jouer des chansons qui sont à paraître dans son prochain album, entre autres, Habit. Si on se fie à la qualité de ce qu’on entendu hier soir, ce sera un succès infaillible. Gabrielle Shonk en a aussi charmé plus d’un avec sa reprise de Fast Car, de Tracy Chapman.
Matt Holubowski est apparu sur une scène tamisée. Son spectacle, rodé au quart de tour, a permis à l’auteur-compositeur-interprète de présenter ses chansons. Seul sur scène, puis rejoint par ses musiciens au fil des minutes, il a joué notamment The Warden and the Hangman, qui a été revampée par les improvisations du talentueux musicien et par la guitare envoûtante de Simon Angell. Exhale / Inhale a permis à Marianne Houle, la violoncelliste, de montrer l’étendue de son talent.
J’ai eu un énorme coup de cœur pour A Home That Won’t Explode, interprétée au ukulélé par Holubowski, accompagné par Marc-André Landry (basse) et Stéphane Bergeron (batterie). La complicité était manifeste entre les musiciens sur scène, et tous ont eu l’occasion également de montrer à quel point ils sont talentueux.
Holubowski en a profité pour improviser à quelques endroits sur ses pièces, comme sur La Mer / Mon père, donnant une valeur ajoutée au spectacle. Le duo contrebasse et violoncelle de Landry et Houle en ont charmé plusieurs lors de l’interprétation de Feuille d’argent et feuille d’or.
Les jeux de lumière et l’ambiance de la salle ont permis à la foule de s’imprégner de la musique de Matt Holubowski durant des moments comme Face to Face ou L’imposteur.
Autre moment fort du concert : cette reprise de Lua (Bright Eyes), interprétée par lui et Gabrielle Shonk. Il fallait y être, car c’était définitivement un bijou à entendre. Solitudes a terminé le concert sur une haute note.
Les chansons interprétées par Matt Holubowski m’ont permis de m’évader pendant quelques heures et m’ont émues.
Pour ceux et celles qui les auraient manqués et qui n’auraient pas de billets, vous pourrez vous reprendre au Festival d’été, où ils seront en plateau triple avec Leif Vollebekk et Bobby Bazini le 12 juillet prochain. Gabrielle Shonk, pour sa part, sera en concert au Festival d’été le 10 juillet.
Voyez les photos de Jacques Boivin.