Comme elle en a fait du chemin en trois petites années, Salomé Leclerc! Je me souviens du spectacle auquel j’avais assisté alors qu’elle venait nous présenter Sous les arbres. J’étais assis à la même place, mais Salomé était plus loin derrière avec ses complices. J’avais été charmé par son folk riche et complexe, par sa voix bien sûr, mais aussi par cette façon qu’elle avait de laisser ses chansons évoluer. L’album n’avait que quelques semaines et pourtant, certaines chansons n’avaient déjà plus tout à fait la même enveloppe!
Quand on sait à quel point 27 fois l’aurore marque un grand pas dans l’évolution de la jeune auteure-compositrice-interprète, on doit l’admettre : nos attentes n’étaient pas moins que stratosphériques en cette première de tournée!
Alors, qu’en était-il?
Tout d’abord, il y a le fait que Salomé Leclerc était accompagnée d’un groupe complet (Benoit Rocheleau, Audrey-Michèle Simard, José Major et Philippe Brault). Elle n’avait plus le choix, elle devait occuper le devant de la scène. Ça tombe bien, parce qu’elle y est tout à fait à l’aise avec ses deux Gretsch qu’elle manie comme si c’étaient des poids-plume.
Salomé a ouvert le spectacle avec une Caméléon transformée, mais encore tout à fait reconnaissable. Sans tarder, elle a suivi avec une En dedans magnifique qui représente bien l’esprit du nouvel album (et qui a tout l’espace pour évoluer au fil des prestations).
Évoluer. Respirer. Qui a reconnu dès le début Partir ensemble, qui avait un petit côté pop rythmé (avec les frappes sur le tambour, j’ai pensé à Ellie Goulding)? Pas moi, en tout cas. Et cette énième version de Tourne encore? Toujours aussi bonne, quelle que soit son enrobage.
Évoluer. Respirer. Les chansons de 27 fois l’aurore sont aussi vivantes que leur auteure. Sur L’icône du naufrage, on entendait beaucoup mieux la guitare de Salomé, ce qui ajoutait un brin de chaleur à une chanson originalement glaciale. Pour Attendre la fin, je me suis fermé les yeux. Cette chanson nous touche, nous frappe, nous envoûte déjà sur disque. En spectacle, elle prend est plus grande que nature, plus grande que le Petit-Champlain.
Au rappel, Salomé Leclerc a offert une version chaleureuse de La vie d’factrie de Clémence DesRochers. Pas besoin de vous dire que le public a apprécié. Puis en clôture, Devant les canons s’est étirée en un long jam qui nous a permis d’apprécier le talent de tous les musiciens présents.
Seule déception : il restait encore beaucoup de place dans la salle. On aurait bien aimé qu’une plus grande foule vienne découvrir ce que Salomé avait dans le ventre, mais bon, le spectacle était en avant, et il était plus que bon.
On va retourner la voir dans son terrain de jeu bientôt, sûr et certain.
Les attentes? Allègrement dépassées. Quelqu’un est surpris?