Il y a quelques semaines déjà que l’albumL’un de nous de Albin de la Simone est sorti, mais nous ne pouvions pas passer à côté de l’opportunité de vous en faire la critique.
C’est en janvier qu’il commençait à nous titiller avec 5 épisodes d’une minisérie de vidéos afin de faire la promotion de son album qui est sorti le 24 février. Ça m’a bien accroché l’oreille et ça m’a donné le goût de porter une attention particulière sur son dernier œuvre.
Cet album, L’un de nous, parle de la femme et des relations avec les hommes. Ce jongleur des mots parle du grand amour tout comme de la séparation ou des deuils.
C’est d’ailleurs la pièce Le grand amour qui débute l’album, en naviguant entre la nostalgie et le grand questionnement de ‘’L’amour c’est quoi ?’’. Rapidement, il enchaîne avec Dans la tête et offre des airs un peu plus jazz qui donnent envie de claquer des doigts, de ne pas s’en faire avec la vie et de saluer les gens d’un geste de chapeau.
Une femme, le genre de chanson qui me fait me penser dans un champ de fleurs en train de me promener au gros soleil. C’est imagé et quétaine, je le sais, mais c’est le sentiment de légèreté que ce court morceau me donne lorsqu’il chante ‘’L’aimer la vie entière, au moins l’aimer bien’’.
La mélodie qui revient sur La fleur de l’âge m’a beaucoup accroché et m’a donné envie de la réécouter plus d’une fois avant de passer à la suivante. C’est beau, c’est doux et ça me donne le goût de m’assoir et de regarder la pluie tomber toute une journée.
L’un de nous, la pièce titre de l’album, comporte des drôles de passages non censurés comme:
« Puis une scène un peu longue, un monologue en latin, Où tu parles de ta tombe à un vagin »
et
« En position du lotus, une chorale à trois cuisses, Chante l’amour de l’anus à coulisse ».
Surprenant ce Albin ! Après cette rafraîchissante chanson qui ressort un peu du lot, on glisse vers À quoi. J’avoue avoir rarement entendu deux voix autant en symbiose que celles de Albin de la Simone et de Sabina Sciubba sur cette chanson. Ça donne même des frissons dans le cou lors de certains passages.
J’ai vraiment l’impression que c’est un album que je vais avoir envie d’écouter lors des douces soirées de printemps. Chaque chanson est une histoire et ce sont des histoires qui peuvent arriver à tout le monde, heureusement ou malheureusement. Ce que j’aime de cet artiste, c’est qu’il prend le temps de nous faire vivre calmement chacun des mots et des notes pour que ça nous rentre dans la peau.
C’est un album plein d’émotions lorsqu’on prend bien le temps de s’attarder aux textes. Ce que je me rends compte, c’est que c’est un album qui coule bien d’un bout à l’autre, certes, mais c’est surtout un album qui se prend bien de façon déconstruite, c’est-à-dire à l’envers, entrecoupé de d’autres chansons ou en écoute répétitive pour certaines chansons. Ce n’est pas l’album typique que tu écoutes d’un bout à l’autre. Il y a tellement d’histoire que tu as envie de t’accrocher à chacune d’elles. Ça ne donne parfois même pas envie d’aller faire autre chose ou même d’aller écouter une autre pièce parce qu’on est tellement juste bien avec celle qui joue sur le moment.
J’ai été un grand amatrice de l’album Un homme sorti en 2013. C’est toujours dur de tourner la page lorsqu’on aime autant. L’un de nous ne fait pas le même effet et je sais déjà qu’il ne m’accompagnera pas de la même façon, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bon pour autant. C’est bien de se réinventer, tout en ne perdant pas de vue l’âme qui donne le goût de revenir écouter les mélodies d’Albin de la Simone.
Faits intéressants, l’album a été enregistré sous la forme piano-voix. Ce n’est que par la suite que les pièces ont été étoffées par Maëva Le Berre et Anne Gouverneur au violoncelle et au violon. Ce sont ajouté les notes de François Lasserre à la guitare, Sarah Murcia à la contrebasse, Milamarina à la harpe et Mara Carlyle à la scie musicale. On y aperçoit même la voix de Vanessa Paradis sur la dernière pièce de l’album, L’ado.
Une belle équipe pleine de talents ne peut que donner un beau résultat, non?
Notre beau pays a eu l’honneur de recevoir Peter Peter et sa bande pour trois soirs seulement. Heureusement, Trois-Rivières et Québec faisaient parties des arrêts, en plus de Montréal.
Avant d’accueillir l’homme aux yeux de velours, Barbagallo est venu nous surprendre avec leur son pop-rock-folk rafraîchissant. Avec une belle assurance, le toulousien et ses musiciens nous ont livré quelques-unes de leurs chansons. Le chanteur, aussi à la batterie, a, entre autres, chanté la pièce titre de son album Grand chien et a terminé avec la pièce La vérité.
Le dernier passage de Peter Peter à Trois-Rivières date de 2011 et un concert prévu en décembre 2013 avait même dû être annulé, alors laissez-moi vous dire qu’après plus de six ans d’attente, le public était au rendez-vous, moi la première et Peter Peter a même ajouté « Ça fait longtemps Trois-Rivières, ça fait trop longtemps ».
Et là, ça y est, mon moment le plus attendu de 2017 est en train de se produire. Tout de noir vêtu, Peter Peter et ses trois musiciens qu’il a amené de France avec lui, Augustin Hauville (claviers), Charlie Trimbour (synthétiseur) et Mathias Fisch (batterie), sont embarqués sur scène. Ils ont tout de suite débuté avec Noir Eden, la pièce titre de son plus récent album, sortie il y a quelques jours à peine (24 février 2017).
Il était très peu bavard entre les pièces au début, mais son charme, ses déhanchements et des jeux de pieds parlaient d’eux-mêmes. On sentait une petite timidité tout de même assumée, mais surtout, j’ai senti qu’il avait envie de nous offrir sa musique en cadeau. Après quelques pièces du récent album, dont Fantôme de la nuit, No man’s land et Orchidée, il nous a fait plaisir avec Tergiverse, pièce de son premier album éponyme, qu’il dit aimé encore beaucoup. Le public commençait à être bien réchauffé aussi et quelques fois pendant le spectacle Peter Peter a lancé « Vous êtes chauds, putain ». J’imagine que ça voulait dire qu’on était « en feu » !
La douceur de sa voix et l’intensité des ses interprétations ont fait de Vénus l’un des beaux moments de la soirée. MDMA, de Une version améliorée de la tristesse,a été un beau cadeau, qui a été suivi de Little Shangri-la, un peu plus neutre, mais tout aussi belle et encrée dans le moment présent.
Je pense que Peter Peter connait bien son public puisqu’il nous a fait son « succès-souvenir », comme il l’a appelé, Caroussel de l’album Une version améliorée de la tristesse. Pendant la pièce Allégresse, qui a suivi Damien, il a quitté la scène pour aller écouter la portion instrumentale dans la salle, debout à l’arrière, l’air moqueur. Il est ré-embarquer sur scène vite et a enchaîné avec Bien réel. Il commençait à se dégourdir la langue et il a demandé au public de chanter avec lui sur la prochaine chanson, Loving game et on n’a eu d’autres choix que d’obéir à son regard enchanteur !
Peter Peter était tantôt assis devant la scène, tantôt en train de faire un tour dans la salle, alors là, c’était à notre tour de se lever et de faire comme la petite gang en arrière de la foule, c’est-à-dire de danser, sur sa pièce qui je crois est la plus connue; Une version améliorée de la tristesse. C’est cettechanson qui clôturait le spectacle. On était debout les mains en poing, les frissons partout dans le corps et les émotions dans le tapis, jusqu’à ce qu’il décide de sauter dans la salle, de prendre une chaise pour le faire grimper sur une petite table et finir les notes de guitare de la chanson ainsi, au grand bonheur du public, vous l’aurez bien compris.
En rappel, on a eu droit à une chanson qui n’existe nulle part ailleurs, Noémie. Il est revenu seul pour faire cette chanson, mais il a lâcher quelques « putain » et « ça ne marche pas » puisque sa guitare semblait pas coopérer. Après quelques trop longues minutes à le regarder assis par terre en train de régler ce problème, il m’a fait fondre avec cette pièce inédite. Il a terminé avec Pâle cristal bleu, qui est aussi la dernière pièce de l’album.
Les derniers sons de la chanson continuaient de jouter d’eux-mêmes et Peter Peter nous a laissé en disant quelque chose que je vais me rappeler longtemps; il a dit « à la prochaine » !
Dû à de petits problèmes, nous pouvons seulement vous offrir des photos de la première partie:
C’est demain, le 1er mars, que les chanceux de la Mauricie pourront voir le premier spectacle de la tournée du nouvel album du groupe The Franklin Electric.
Notre photographe, Joé Lacerte, s’est rendu à la salle Anaïs-Allard-Roussseau cet après-midi, où aura lieu le spectacle, afin de prendre quelques clichés de leur répétition avant le grand soir.
L’énergie du groupe et la voix sublime du chanteur feront sans doute un mélange magique. On a bien hâte au spectacle !
Les gars seront aussi en spectacle chez nos amis de Québec à l’Imperial le 25 mars prochain.
L’équipe du Festivoix de Trois-Rivières a encore frappé fort avec un lancement rempli de surprises !
C’est la chansonAmour révolutiondu groupe Mordicus qui fera office de chanson officielle du Festivoix 2017. Pour la présenter, les gars étaient sur une scène montés par-dessus les bancs de la salle J.-A. Thompson. En plus, à notre arrivée, nous avons reçu un bracelet qui illuminait pendant la prestation, ce qui a rendu le tout très ludique.
Il faut dire que je ne m’attendais pas à y voir beaucoup de noms d’artistes émergents, alors j’étais tout de même heureuse de retrouver Louis-Jean Cormier sur la scène des Voix multiples le 29 juin.
On a aussi su que notre « ti-cuir » national Éric Lapointe) sera là le même jour que Louis-Jean, sur la grande scène !
Et on attend la programmation des bars avec impatience. À suivre bientôt…
L’UQTR a été complètement surprise par Lakes of Canada jeudi le 3 novembre. Plusieurs curieux s’étaient présentés pour assister au spectacle gratuit dans le cadre des Soirées Cachées CFOU, concept où le nom de l’artiste est uniquement révélé le matin même.
Le spectacle a commencé plutôt doucement, avec une pièce en version « acoustique » pour poursuivre avec un autre qui « fesse dans le dash », ainsi décrite par Sarah Morasse (clavier, orgue et voix). C’est là que j’ai vu les têtes dans le public se retourner les unes vers les autres qui semblaient se dire « ok, wow, je ne m’attendais pas à ça ». C’est l’effet que le groupe a eu sur le public toute la soirée et c’est cet effet que ça m’a fait la première fois que je les ai vus au Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME).
Ils nous ont surpris tant en chantant en duo sur une mélodie plus douce et romantique qu’en jouant rapidement et fort, accompagnés de tambours et de la voix de Jake Smith qui semble n’avoir aucune limite.
La pièce Transgressions, pièce titre de leur album a été joué deux fois (oui oui!), une fois comme sur l’album original et une fois en version « acoustique ». Sarah a aussi raconté que leur passage sur la scène de l’Agora des arts au FME a été magnifique et qu’ils ont pleuré lorsqu’ils ont vu la vidéo récapitulative de l’événement avec, justement, la chanson Transgression qui est utilisée comme musique de fond de la vidéo.
Ce groupe a été parmi mes deux coups de coeur du FME et le spectacle que j’ai vu à la Chasse-Galerie confirme encore plus que c’est un groupe à suivre de près dans les prochains mois et années.
En plus d’avoir eu droit à deux nouvelles pièces, le public a pu chanter avec eux dans la salle lors des deux dernières chansons du spectacle. Le groupe est descendu chanter a capella en formant un cercle avec les gens du public.
Coco Méliès, c’est un duo indie folk qui a sorti sur la scène culturelle pour la première fois en 2011 avec le EP The walking birds et en se promenant au Canada, en France et au États-Unis pendant deux ans avant de sortir Lighthouse en 2014.
Pour les avoir vus en 2014 en première partie d’Elliot Maginot dans le cadre d’une Soirée Caché CFOU qui avait lieu à la Galerie d’art de l’UQTR, j’étais enchanté à l’idée de les revoir dans ma vile avec un « full band ».
Je dois vous dire, parce que c’est aussi ça mon travail avec écoutedonc.ca, que je n’ai jamais vu une salle aussi vide de toute ma vie de spectatrice ! Nous étions quatre, incluant mon photographe, mon conjoint et moi… Imaginez la gêne et le stress tant pour les artistes que pour nous. Comment un si bon groupe n’a pu attirer personne d’autres que nous? Plusieurs réponses ont été lancées en hypothèse, mais jamais nous ne le saurons et c’est peut-être mieux ainsi.
Cela étant dit, laissez-moi vous dire que ça n’a pas découragé le duo et leurs musiciens puisqu’ils ont laissé tomber les amplis, les micros et la batterie pour se regrouper en plein milieu de la scène en avant avec un seul micro pour capter tout le spectacle. Il n’y a pas d’autres choses à dire que « c’était magique ». Ce spectacle, c’était mon spectacle, mes demandes spéciales, mes chansons. J’ai eu l’impression, l’instant d’un spectacle, que les quatre artistes et les quatre personnes du public ont fusionnés pour vivre un moment unique.
Ce moment unique, on l’a vécu à travers des chansons remplies d’émotions telles que Ficherman, Lighthouse, How long can we stay, The café et Paper planes, leur nouveau « single ».
Ils nous on aussi fait The girls in the beat dont une vidéo a été enregistrée au Divan orange avec Jahsepta, mais cette fois-ci, c’était David Méliès qui rappait devant nous.
Francesca nous explique le fondement de la chanson Yellowbird qu’elle a écrite pour son père. Il avait 61 ans à sa naissance, il a fait la guerre et lorsqu’il est décédé, un oiseau jaune a suivi sa mère sur le chemin. Elle et sa mère ont toujours dit que cet oiseau c’était son père.
Tout au long du spectacle, Francesca Como chante un peu plus souvent que David, avec sa voix de diva américaine majestueuse. Les fois où David se met à chanter, sa pogne au ventre. Sa voix est aussi imposante que sa grandeur. J’ai rarement vu un duo aussi complémentaire dans tous les aspects et c’est ce qui fait, selon moi, l’harmonie parfaite dans leur musique.
C’est avec le fameux gros masque d’œil au visage et son vieux t-shirt (anciennement appartenant à son guitariste) Yoko Ono sur le dos que Philippe est embarqué sur scène, en poussant des cris aigus comme sur le début du dernier albumPortrait de famine.
« Merci pour la soirée !» a-t-il lancé après une seule chanson. Phillippe enchaîne en nous expliquant qu’il a toujours aimé les shows des années 1950 où ils mettaient le générique au début. C’était un beau clin d’oeil à cela, mais c’était surtout déstabilisant et je dirais même que ça a donné le ton à une ambiance disjoncté, éclectique et intense tout au long du spectacle.
Devant la salle remplie du Satyre Cabaret-spectacle, Philippe s’est amusé à faire des galipettes sur scène avec des bas troués. D’ailleurs, au retour de l’entracte, il nous est revenu avec des beaux bas blancs sans trous offerts par une personne du public !
Philippe Brach, c’est un artiste généreux parce qu’en plus de jouer plusieurs chansons de son albumPortrait de famine,il a aussi chanté une chanson qu’il n’avait pas fait encore sur cette tournée, soitDowntownde l’albumLa foire et l’ordre. Philippe Brach, c’est aussi un gars très drôle. Dans la chansonLe matin des raisons, entre les phrases«J’aimerais ça me dire que c’tait beau, que c’tait con, qu’on s’en criss » et « mais ch’tellement bien entre des ceux cuisses », il a trouvé le temps de prendre une énorme gorgé de bière, qui, j’avoue, m’a quasiment stressé de peur qu’il s’étouffe.
Tout en nous rappelant que 93% de son répertoire parle de choses joyeuses, ironiquement vous l’aurez compris, il nous lance « ça fait que cette chanson parle de sodomie »!
J’ai compris que le public attendait trois pièces ce soir-là:Alice,Dans ma têteetBonne journée. La pièceAlicea été chantée en chorale, tout le monde ensemble et c’était magique. Il en a été tout autrement pourBonne journéequi, malgré la volonté du public, le rythme n’était pas leur fort, car les claquements de doigts n’étaient vraiment pas sur le tempo. C’était un merveilleux moment tout de même.
Ça n’a pas pris beaucoup d’effort pour faire lever la foule: un petit shooter avant le dernier rappel, un « yeah Tihar…SirPat » et tous les gens se sont levés pour danser comme dans un gros spectacle rock surD’amour, de booze, de pot pis de topes.Laissez-moi vous dire que ça finit bien un spectacle. Et parce que les gens en redemandaient encore, il a terminé avec la chansonBlack Swande Thom Yorke, qui est en parfaite harmonie avec l’univers du spectacle depuis le début.
On n’a jamais su pourquoi Philippe avait un bandage à la main, mais on a clairement compris pourquoi la salle était pleine ce soir-là : ce gars est un génie des mots et un interprète d’une folie et d’une intensité inimaginable !
Troisième jour du FME et autant de nuits, Rouyn roule en fin de semaine sur un mode 24H.
La vie de festivalier est si dure. Tu te couches à pas d’heure, tu te lèves en catastrophe parce que ton article de la journée est dû pour midi et qu’il est dix heures trente, tu cours au-travers de la ville pour ne manquer aucune miette de tes shows préférés, et EN PLUS tu dois sacrifier une partie de ta santé auditive pour les années à venir… MAIS, tout ça ne vaut rien dans la balance quand tu enchaînes les orgasmes auditifs dans une autre journée passée au FME. ROCK ON. (Arielle Galarneau)
Samito
Quelle belle idée que de programmer Samito sur la scène extérieure en début d’après-midi. Lui et ses musiciens ont été très généreux avec le public qui était venu en famille pour célébrer l’arrivée du soleil. Malheureusement, je n’ai vu que quelques chansons, mais ce fut assez suffisant pour apprécier l’excellente musique de Samito et sa bande. (Karina Tardif)
Patrick Bernatchez
Cette journée a débuté tout en douceur avec la performance planante de Patrick Bernatchez à l’Écart, centre d’artistes situé à deux pas du cœur du festival. Cet artiste montréalais travaille avec la photo, la vidéo et le son pour présenter des œuvres installatives où les technologies analogues sont souvent un élément important. Ses œuvres, en constante évolution, se réincarnent et se transforment, dialoguant entre elles et avec leurs anciennes itérations. Voir une exposition ou une performance de Patrick Bernatchez est donc toujours une expérience unique et cette nouvelle version de Goldberg Experienced.03 (77k, 1er, 2e et 3e mouvement) en a fait la preuve. Installé derrière 8 tourne-disques jouant en simultané les Variations Goldberg de Bach, célèbrement interprétées par Glenn Gould en 1955, Patrick Bernatchez passe d’un disque à l’autre, pour en modifier la lecture, créant des couches de sons successives qui tissent une musique étrangement épurée. Les motifs sonores répétitifs, dans la chaleur de la salle où étaient assises une cinquantaine de personnes aux yeux à demi-clos, deviennent alors propices à la méditation et on se laisse porter par la musique tout en regardant Patrick Bernatchez fabriquer ce qui pourrait être une longue pièce d’électro minimaliste.
Si le FME a la chance d’intégrer dans sa programmation un artiste de renom comme Patrick Bernatchez (on parle quand même d’un gars qui expose au Musée d’art contemporain), il ne détonne pas dans la programmation de l’Écart qui est d’une qualité remarquable. D’ailleurs, le travail en sculpture et en installation de l’artiste montréalaise Élise Provencher, dans la salle attenante, était dans les meilleures expositions qu’il m’ait été donné de voir récemment. Rouyn a beau être loin, elle a du beau et du bon à se mettre dans les yeux et les oreilles de à longueur d’année! Cette intégration d’un pan artistique au FME est vraiment intéressante et témoigne non seulement de la participation de tous les acteurs culturels de la ville à ce happening annuel mais aussi d’un décloisonnement des pratiques, entre musique et art sonore, qui permet au public de l’un et de l’autre de faire de belles découvertes.
Je n’aurai pas réussi à attraper la performance nocturne d’Érick D’Orion, l’autre artiste invité à se produire à l’Écart dans le cadre du Festival, mais son travail en performance d’art sonore, souvent proche du noise, est à ne pas manquer lors de la prochaine occasion! (Sarah Bélanger-Martel)
Keith Kouna
En tant que grande fan du travail de Keith Kouna, j’ai accouru lorsque j’ai vu l’alerte de son spectacle surprise au Pub chez Gibb’s. Malgré qu’il ait oublié quelques fois ses paroles, ce qui n’est pas inhabituel, Keith Kouna était plus que jamais à l’écoute de son public. On était tous assis devant lui, on criait les chansons qu’on voulait entendre et il les jouait, en passant par Batiscan et Comme un macaque pour finir en nous faisant chanter fort la pièce Labrador.(Karina Tardif)
Vers treize heures, on est au courant d’un pop-up surprise qui se déroule au Pub Gibb, le temps de caler un café et de grimper dans le char, les gonzos fatigués filent vers la banlieue de Rouyn-Noranda pour aller se faire bercer par les balades folklo-grunges de Keith Kouna. On se ramasse en petit peloton de gens contents pis pas encore full réveillés sur la terrasse extérieure du Gibb dans la brise fraîche et le soleil filtré au-travers des arbres. Le temps est bon, le ciel est bleu, je t’aime ma guenon, laisse-moi t’faire des rejetons. On a droit à un Kouna au moins aussi crevé que nous tous qui s’enfarge dans ses accords de temps en temps, oublie des paroles et cherche dans son bandcamp pour improviser son set list. Entre Comme un Macaque, La Joyeuse et Napalm, on vit une série de sentiments contraires. J’ai senti le motton me serrer la gorge dans cette puissante envolée de gueulage qui a ponctué Le Déo, puis on a senti une belle communion parmi le public au refrain de Comme un Macaque quand on a poussé tous ensemble des »la la la la, la la laaa! » qui font du bien.. Enfin, j’ai vu plusieurs personnes s’essuyer leurs yeux mouillés à la fin de Batiscan. Décidément, même en moyenne forme, Kouna ne déçoit jamais. On le rejoindra plus tard dans la journée au Diable Rond pour faire ressusciter les morts. (Arielle Galarneau)
Alex Nevsky
Le spectacle secret d’Alex Nevsky était probablement la plus grosse surprise du FME et les gens de Rouyn se sont déplacés pour entendre ses quelques quatre ou cinq chansons qu’il a eu le temps d’offrir. Les enfants se sont fait un plaisir de chanter des « pa papapapapa papapaa » avec Alex. C’était un très beau moment tout en légèreté. (Karina Tardif)
Ariane Zita
Le 5 à 7, à Rouyn, ne rime pas seulement avec une pinte bien froide (pour laquelle, semble-t-il, il n’existe pas d’heure précise ici), c’est surtout l’heure des choix déchirants.
En effet, de vendredi à dimanche, le FME présente 5 spectacles en simultané dans différents bars et petites salles de la ville. Retourner voir un groupe que j’ai adoré quand je les ai vus à Tadoussac au début de l’été (Pandaléon) ou faire une découverte en assistant à une performance qu’on dit des plus déjantées (Bernardino Femminielli)?
Entre deux options, va toujours mieux prendre la troisième et c’est ce que j’ai fait en allant plutôt voir Ariane Zita et ses musicien-ne-s au resto-bar le Cachottier.
Et j’ai bien fait! Un spectacle joyeux, généreux, à l’image d’Ariane Zita qui a conquis les coeurs des Monsieurs-Madames tout le monde, attentifs malgré la chaleur et le restaurant bondé, avec sa pop délicate et dansante et son authenticité sur scène comme dans les coulisses (j’ai été gâtée de l’avoir en entrevue juste après, je vous en reparlerai!). Si elle a reçu beaucoup d’amour, elle nous en a certainement beaucoup donné aussi, nous offrant des compositions de son premier EP, en anglais, comme des pièces de son dernier album en français, “Oui mais non”, et même quelques surprises sucrées comme une excellente reprise de “Je suis libre” de Michèle Richard, dédiée à toutes les femmes du monde qui se battent encore aujourd’hui pour l’être, et un grand succès des BB! Avouez que vous êtes déçu-e-s d’avoir manqué ça! (Sarah Bélanger-Martel)
GaBlé
Je savais qu’il ne fallait pas que je rate ce spectacle, mais jamais je ne me serais attendue à quelque chose comme j’ai vécu. Ces trois joyeux lurons venus de l’autre côté de l’océan ont tout donné pour la salle remplie du Café-Bar L’Abstracto. J’avoue avoir un peu de difficulté à décrire ce que j’ai vécu à leur spectacle outre de vous dire que GaBlé, ce n’est pas un style de musique qui les décrit, mais plutôt leur intensité dans chaque pièce qu’ils interprètent. Parfois pop, parfois électro, ils font aussi dans le style métal « loud » et dans l’expérimental avec des cloches, des flûtes à bec en plastique et des bruits de bouche. Il faut dire que je les ai découvert avec la chanson Tropicool ou « la chanson soleil » comme ils l’ont appelé, alors quel bonheur de l’entendre en prestation et de voir que je ne suis vraiment pas la seule à être impressionnée par ce trio plus que talentueux. Je ne veux pas m’avancer, mais je pense bien que ça fera parti de mes coups de cœur du FME 2016. (Karina Tardif)
Rednext Level
Depuis la sortie de l’album des deux leaders d’Alaclair ensemble, je suis curieuse de les voir en spectacle. Avec leur look oldschool et leur beats plus pop que rap, ça donne une ambiance de fête incroyable. Robert Nelson et Maybe Watson ne sont pas des nouveaux venus de la scène; leurs années d’expérience derrière la casquette et leur attitude font qu’ils captivent nos corps du début à la fin. C’est comme un lavage de cerveau bas canadien qui fait que toutes les énergies négatives s’en vont pour le reste de la soirée. Du bonbon, du quétaine et de la pop mélangé au hip-hop dance, c’est clairement la meilleure chose à vivre juste avant Koriass. (Karina Tardif)
Koriass
Quoi dire de plus sur Koriass que tout ce qu’on sait déjà… avec sa salopette noire par dessus son t-shirt, il était vraiment comme un petit enfant qui saute partout à Noël. Un spectacle de Koriass, c’est toujours du solide, de l’énergie brute et des textes que le public connait par coeur. Son fidèle acolyte Bobby One et ses musiciens ajoutent vraiment à l’ambiance de fête. Les spectacles de Koriass sont des incontournables pour les amateurs de musique hip-hop et c’est un spectacle à la hauteur de mes attentes qu’on a eu droit au FME ! (Karina Tardif)
Royal Caniche
Chiens galeux, pit-bulls en coat et panthères en bas nylon se rejoignent au Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour se faire brasser la cage dans une soirée de rock stoner grunge. Ça commence sur les chapeaux de roues avec les deux gars de Royal Caniche. Définitivement l’une de mes meilleures découvertes au FME, ils ont ouvert le bal à grands coups de claques, de sacres et de musique qui décape. Avec un humour décalé, absurde et non-censuré, le front-man se fait chumey avec le public et nous exhorte à apprendre ses refrains pour les chanter à des fêtes d’enfants.
C’est ça qu’y’arrive quand tu vois ta grand-mère se faire manger par un loup.
Depuis ce temps, le beurre de pinottes n’a plus le même goût!
Le tandem réussit, même en n’étant que deux sur scène, à remplir la salle d’un son saturé au maximum, le beat est lourd et la voix aérienne, guidé par un batteur convulsé et rouge par l’effort.. Je compte les suivre de proche pour ne pas rater leurs prochains shows. Comme une tique sur un caniche, ils m’ont rendus accro. (Arielle Galarneau)
VioleTT Pi
Dans la vie, j’ai un gros faible pour les hommes en robe. Alors vous pouvez être assurés que c’était LA soirée pour assouvir mes fantasmes avec nos amis Les Goules(dont je parlerai plus loin) et la gang de VioleTT Pi. VioleTT 3.1416, c’est Karl Gagnon, un gros gars avec des bobépines dans les cheveux, en jaquette de salon de coiffure qui parle de choses qu’on entendra jamais à Pénélope McQuade.
Je suis un puma qui vomit les trésors de ta pharmacie.
J’ai apprécié la diversité des genres musicaux concentrés en un même album, allant du grunge à la mélodie pop au rap mais toujours avec des textes excellents qui jouent le rôle de fil conducteur. Le chanteur ne se prend pas du tout au sérieux, sa musique est cynique au possible, il va même jusqu’à insulter son public dans la plus grande élégance dans des entre-tounes improvisés et honnêtes.
Ma vie est un échec, j’ose pas imaginer la vôtre.
Les beats électro nous font danser, on se réchauffe les articulations pour se préparer à ce qui s’en vient. (Arielle Galarneau)
METZ
J’ai jamais fait de meth, mais à c’t’heure que j’ai vu METZ en show, je me dis que ça doit faire le même effet. Groupe purement emblématique du punk-noise-grunge, on a droit à un mur de décibels au moins aussi agressif que celui qui risque de séparer les États-Unis du Mexique. Ça n’a pas pris de temps avant que la foule ne s’enflamme en un slam rude mais toujours friendly, auquel Votre Humble Rédactrice s’est invitée au péril de sa vie. Ils ont enchaîné les chansons sans aucune pause, nous laissant à peine le temps de reprendre notre souffle et entretenant l’impression d’un seul gros bloc de noise pitché en pleine face. (Arielle Galarneau)
Les goules
Je me suis ensuite rendue au Diable Rond pour re-re-re-re-re-re-revoir les débiles à bas-nylons, les sexés zombies, les clowns à tapettes à mouches qui rient pisserons riz frit dans la panne à polir les couilles, j’ai nommé Les Goules. Je me faufile dans la salle comble parmi des fans et les vierges qui ne tarderont pas à tomber en amour. Le groupe de Québec a une réputation qui semble l’avoir précédé à Rouyn et leur premier show dans la région leur aura, j’en suis sûre, attiré un nouveau bassin de fans inconditionnels. Kouna s’avance enfin sur la scène avec sa face d’Alex Delarge psychotique, suivit de ses musiciens, sacs à testostérone en robe. On aura remarqué que le claviériste Rabin Kramaslabovitch semblait avoir foulé au lavage ou suivit un régime radical. Probablement retenu en arrière par quelque maléfice amer de la vie citoyenne, il nous envoie pour l’occasion son fils illégitime Jean-Graine Goule Raviolovitch, aka Vincent Gagnon, pianiste virtuose de la ville de Québec et collaborateur dans l’album Coma.
Ça démarre vite, après trois tounes, je suis déjà trempée de bière et de sueur. La foule se fait violente, haranguée par l’étrange charisme de Kouna qui a troqué sa bonne humeur de poète pour ses délires absurdes propres à son alter-ego goulesque. J’ai été étonnée de l’enthousiasme des natifs de Rouyn, même ceux qui ne connaissaient le groupe ni de Mia Malkova, ni de Little Caprice entonnaient les refrains avec autant de plaisir que les habitués. (Arielle Galarneau)
Fred Fortin
Mon choix de fin de soirée a été moins difficile : pas question de rater la dernière de Fred Fortin sur les planches du Cabaret de la Dernière Chance! Accompagné de tout ce que le Québec fait de mieux en musiciens quarantenaires sexy (allo Olivier Langevin! allo François Lafontaine!), Fred Fortin a mis le feu à la salle bondée et a livré une performance puissante, maîtrisée mais juste assez déchaînée pour que l’esprit du rock coule à flots sur la foule à ses pieds. Le plaisir de jouer et la complicité entre les cinq musiciens étaient palpables et contagieux… Contrairement à d’autres qui semblent parfois jouer dans une bulle où la foule n’est pas vraiment invitée, Fred Fortin nous a ouvert toutes grandes les portes de son garage pour ce véritable party. Autant dans son rock stoner que dans ses pièces plus proches de la chanson, il parvient à toucher, j’irais même jusqu’à dire émouvoir, par la sincérité qu’il dégage. Pas d’artifices nécessaires, pas de mots inutiles ou de facéties, Fred Fortin a la maturité d’assumer sa force brute et son rapport décomplexé à la musique. Et parmi l’abondance de jeunes talents de tout acabit présenté au FME, la maturité n’a jamais goûté si bon. (Sarah Bélanger-Martel)
Abakos
Vêtus de masques venus d’un autre temps et d’un habit une pièce neutre, Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko (Dear Denizen) nous ont présenté leur univers électro- pop- ambiant avec des projections sur des écrans dans les airs. Un univers que je ne connaissais pas d’eux et que j’ai fort apprécié. Deux têtes fortes qui chantent en harmonie chaque pièce, c’est assez impressionnant et déstabilisant. Le charme de Kiroko et le sourire de Kwenders ont réussi à faire chanter le public » This is not what we sign for mister president » pendant un long et bon moment. L’ambiance dans la place était parfaite pour nous amener tranquillement au reste de la soirée électro qui nous attendait au Petit théâtre du Vieux-Noranda. (Karina Tardif)
Voici une partie des photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
*Le résumé de la journée du dimanche viendra lundi plus tard dans la journée.. parce qu’on va être sur la route du retour !
Juste avant son test de son à La Légion pour le spectacle qu’elle a présenté au FME 2016, je me suis entretenue avec Laurence Nerbonne.
J’ai d’abord voulu savoir comment ça se passe depuis son départ en solo lorsqu’elle fait des spectacles puisque c’est sa première fois avec son nouveau projet au FME.
C’est vraiment différent. Ce n’était pas ma décision. Je pense que j’avais toujours en tête d’avoir un projet solo, mais je ne pensais pas que ça arriverait là. Quand ça a arrêté, je n’avais pas envie d’arrêter de faire de la musique. J’ai toujours eu envie de faire de la pop et là je me suis dit « hey, j’ai tous les outils nécessaire, pourquoi pas ?».
Comment tu t’y es pris ? Tu as approché des gens pour y arriver?
J’avais un peu le vertige, j’étais triste et surprise et ça m’a donné l’énergie de créer. J’avais peur et j’ai appelé Philippe Brault pour lui demander « Je fais quoi? » ; il a dit « Vas-y toute seule, tu es capable » et ça m’a donné le courage nécessaire.
La réponse du public face à l’album est comme tu l’espérais?
C’est un album qui me ressemble et qui me permet d’avoir une proximité avec le public. Je pense que beaucoup de gens attendaient un album qui leur ressemble plus.
Et composer en français c’est important pour toi?
La musique en français peut être trendy, mais c’est plus complexe. La sonorité pour de la pop c’est plus facile en anglais. Ce n’est pas tout le monde qui écoute de la musique en français, j’ai des amis qui ne savent même pas c’est qui Louis-Jean Cormier.
Les projets anglophones c’est totalement correct, il en faut. Par contre, je trouve que ça peut être aussi bon en français. La musique francophone est beaucoup dans le folklore et je veux qu’elle évolue. J’ai essayé de donner de nouvelles sonorités et de la traiter à ma façon. C’est important que les jeunes continuent d’écouter de la musique en français.
Est-ce que tu as l’impression de parler avec une nouvelle génération?
Je pense que oui, mais beaucoup de gens se sentent concernés je pense, autant les jeunes qu’un monsieur de 50 ans.
Comment ça se traduit en spectacle? Parce qu’en écoutant l’album, on a envie de faire la fête !
C’est la fête, ce n’est pas un DJ set. C’est beaucoup de travail pour monter tout ça parce que c’est très électro avec un mélange de synthétiseurs. C’est festif et c’est fort ! Le public répond bien. La plupart des gens ne connaissent pas les chansons, mais il y a une grande écoute. Ce n’est pas le genre de musique qu’on est habitué d’entendre. Il y a beaucoup d’enfants qui viennent me voir et j’aime ça. Ils n’ont pas de filtre alors quand ils viennent me dire qu’ils aiment ça, ça me fait plaisir.
La critique du spectacle à la Légion au FME 2016 se trouve juste ICI. Suivez Laurence Nerbonne sur ses médias, car elle aura un automne chargé en tournée promotionnelle et entrevues un peu partout au Québec au travers de quelques spectacles.
Photos de son spectacle au FME, par Sébastien Ouellet:
J’ai eu la chance de m’entretenir avec Simon et Alexandre du groupe Les Trois Accords, accoté sur une petite table du Café Morgane sur la rue Notre-Dame au centre-ville de Trois-Rivières. Les gars étaient en ville pour une journée promotionnelle pour le Festival de la Poutine de Drummondville qui aura lieu du 25 au 27 août 2016. La programmation est très alléchante, comme à l’habitude avec:
Jeudi: Les jeunes de Secondaire en spectacle,Dead Obies, 2Frères etBernard Adamus
Vendredi: Les jeunes de Cégep en spectacle,Philippe Brach,KoriassetLes Cowboys Fringants
Samedi:La famille Ouellette,Safia Nolin,Vilain Pingouinet Éric Lapointe
Voici, dans l’ordre et dans le désordre, un résumé des discussions avec les organisateurs:
Qu’est-ce que vous voulez que les gens retiennent de leur expérience au Festival de la poutine ?
On veut un événement avec des artistes qui attirent le plus de gens possible et on veut des artistes pour tous les goûts. Aussi, on aime mélanger les styles dans la programmation d’une journée. Par exemple, le jeudi, il y aura Dead Obies suivi de 2Frères et avec Bernard Adamus en tête d’affiche. C’est aussi dans un objectif de créer un nouveau public aux artistes, ce qui fera en sorte que les gens vont se déplacer les prochaines fois qu’ils seront en spectacle dans leur ville. On intègre aussi des jeunes de Secondaire en spectacle et Cégep en spectacle parce qu’on veut que la relève ait une motivation à continuer, mais aussi pour leur donner une expérience professionnelle dans un festival.
Parmi votre programmation de cette 9e édition, quel est votre coup de coeur ?
Alex: Mon coup de coeur c’est la journée de jeudi, mais j’ai aussi un gros coup de coeur du côté de la poutine pour Jérôme Ferrer (Europea), avec une poutine exclusive au festival.
Simon: Moi j’ai hâte de voir Bernard Adamus. C’est tout le temps la fête avec lui, mais je ne l’ai jamais vu en tête d’affiche de festival comme ça. Je suis vraiment content que Dead Obies soit là aussi et le retour de Vilain Pingouin le samedi, ce sera une belle soirée. Safia Nolin en première partie d’Éric Lapointe aussi, ce sera intéressant.
Comment a été reçue l’idée de partir un festival de poutine par la ville et les partenaires lors de la toute première édition?
C’était difficile à expliquer ce qu’on voulait faire. À « Drumond », les gens prennent plus la poutine pour acquis, donc les gens se demandaient pourquoi faire un festival là-dessus? Au fur et à mesure que les démarches avançaient, le volet musical venait aider au sérieux de la chose. Aussi, le fait que ce soit notre groupe qui en fasse la demande aidait à la crédibilité du projet et les gens ont tous fini par embarquer.
Est-ce que ça a pris du temps pour que l’événement prenne de l’ampleur ?
La première année à été assez violente. On a été rodé rapidement parce qu’on avait Éric Lapointe et on vendait des bières dans des bouteilles de vitre. Disons que les gens derrière le bar ont encore des cicatrices de cette soirée-là. Aussi, le festival a pris de l’ampleur parce qu’il y a plus de spectateurs, mais aussi du côté de la logistique, ce qui fait que maintenant on répond bien à la demande.
Avant de conclure, Alex et Simon rappellent aux gens d’arriver tôt (ouverture du site à 17h00) et de venir partager la poutine avec vos amis tout en écoutant et découvrant les artistes d’une programmation éclatée.
Parmi les 5 organisateurs, Alexandre s’occupe, entre autres, des bars, de la centaine de bénévoles, des réseaux sociaux et du service à la clientèle et Simon s’occupe des finances, de la direction et des relations avec les partenaires publics et privés.