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    [SPECTACLE] Louis-Jean Cormier fait chanter l’Impérial Bell, 11 novembre 2016

    On a vu Louis-Jean Cormier souvent au cours des derniers mois. Pourtant, l’auteur-compositeur-interprète réussit toujours à offrir quelque chose de neuf à ses nombreux fans. En formation complète? Check. Avec un orchestre symphonique? Check. En formule big band? Check. Il ne restait plus qu’à le voir, seul, avec sa guitare.

    On peut maintenant dire Check à ça aussi.

    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016

    Je vous avoue que j’avais quelques réticences à propos de cette série de spectacles intitulée Les passages secrets (grandes artères, passages secrets, la pognes-tu?). C’est que, voyez-vous, on a toujours connu Louis-Jean comme un grand trippeux de musique et il semble si bien quand il est entouré de complices avec qui il peut jammer ou chanter en harmonie qu’on se demandait s’il n’allait pas se sentir un peu seul sur la grande scène de l’Impérial Bell.

    C’était sans compter sur les centaines de fans trop heureux de payer pour avoir le privilège de faire partie de la Chorale à Louis-Jean.

    Lorsque celui-ci est entré sur scène à 20 h 3 (ah, les vedettes, toujours en retard!), la foule a applaudi à tout rompre. Un peu plus, je n’aurais pas été surpris si le public s’était levé pour l’accueillir tel un dieu grec (après tout, il en a le profil…). Visiblement ému, Cormier s’est laissé transporter quelques instants par ce chaleureux accueil avant de se lancer sur L’ascenceur. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que la foule se joigne à Cormier pour chanter le refrain… Dis-moi où, dis-moi où c’est qu’on descend… Déjà la chair de poule. Pas facile de prendre des photos dans ce contexte!

    Question de ne pas avoir l’air perdu sur la grande scène, Louis-Jean s’était entouré d’un dispositif d’éclairage sobre, mais efficace, qui était accompagné de jolies projections. Ainsi, difficile de quitter Cormier des yeux! Bien pensé.

    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016

    Sur Si tu reviens, Cormier s’arrête un instant (un classique), question d’inviter le public à faire ce qu’il veut. Comme il le dit si bien, c’est un show libre. La foule, polie, chante avec lui en tapant des mains. Belle foule un brin sage, d’ailleurs, qui écoute lorsqu’elle ne chante pas. Ah, cher public, si tu pouvais toujours être aussi agréable! Les belles chansons se succèdent, Cormier se promène allègrement entre ses deux albums solo. Il n’a jamais aussi bien porté le nom de son compte Facebook (Louis-Jean solo). Entre les chansons, il badine avec l’humour qu’on lui connaît. Après une Saint-Michel où on avait l’impression qu’il était avec son band, il se lance dans Tout le monde en même temps, un joli moment de communion où il invite les gens à chanter avec lui. On est loin de se faire prier! Il s’arrête à quelques reprises parce qu’on se trompe un peu, lance quelques blagues (les oreilles de Mario Pelchat ont du siller!), tout le monde est heureux!

    Après une vingtaine de minutes de pause bien méritées (tant pour Cormier que pour le public), on repart avec une deuxième partie forte en émotions. Nous avons notamment eu droit à deux beaux morceaux de Karkwa, soit Le pyromane et Le vrai bonheur (a-t-on besoin de rappeler que Les chemins de verre, d’où sont issus ces beaux morceaux, a permis au groupe montréalais de remporter le prix Polaris?), suivi d’une interprétation un brin bouleversante de Dance Me To the End of Love, de Leonard Cohen. Vibrant hommage à un monument de la chanson d’ici, hommage encore plus exceptionnel quand on sait à quel point il est rare que Cormier chante en anglais dans ses spectacles… Bien entendu, on a applaudi ce moment très spécial à tout rompre.

    Tant qu’à être tout chamboulés, aussi bien continuer à nous émouvoir avec Le monstre. Oui, ça manquait un peu d’harmonies vocales, mais cette chanson demeure magnifique. Quiconque a déjà eu maille à partir avec ce monstre peut en témoigner.

    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016

    Évidemment, après le « Merci, à bientôt » qui a suivi La fanfare, dernière chanson au programme officiel de la soirée, personne n’est allé chercher son manteau. Si les spectateurs se sont levés, c’était surtout pour ovationner Cormier, encore une fois touché droit au coeur, qui est aussitôt revenu sur scène pour un premier rappel. Il a invité deux jeunes femmes à monter sur scène. Coïncidence, les deux avaient le même prénom : Héloïse (avec un nom de famille composé… probablement des altermondialistes sans gluten, précise Cormier avec humour). Les deux se sont fait chanter une jolie sérénade, soit une reprise de… Martine Saint-Clair : L’amour est dans tes yeux!

    Quand je suis parti au début du deuxième rappel, l’Impérial était encore bien plein. Il le serait resté très longtemps, je pense… Une grand-messe fort réussie, Louis-Jean. T’étais pas le seul à te dire « Hostie que j’ai du fun »!

    Quelqu’un s’attendait à moins?

    Tu reviendras. On va être fidèles au poste, prêts au combat. 🙂

    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016
    Louis-Jean Cormier, Impérial Bell, 11 novembre 2016

    Jacques Boivin

    12 novembre 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Impérial Bell, Karkwa, Le 13e étage, Leonard Cohen, Les grandes artères, Louis-Jean Cormier, Martine Saint-Clair
  • [Québec] À voir ce week-end

    [Québec] À voir ce week-end

    Gros week-end en vue à Québec… en particulier vendredi où les choix déchirants sont (trop) nombreux. On vous présente le tout.

    Jeudi 10 novembre

    Victime
    Victime – Photo : Marion Desjardins

    L’artiste belge Milow est à l’Impérial Bell ce soir à 20 heures. La première partie est assurée par nos amis chevelus de Mauves. Billets

    Au sous-sol du Cercle, ça devrait brasser joyeusement alors que Victime (qui célèbre le lancement de Mon VR de rêve), Jesuslesfilles et Big Laf feront vibrer vos tympans à tour de rôle. 21 heures. 10 $ à la porte.

    Vendredi 11 novembre

    Louis-Jean Cormier - Photo : Jacques Boivin
    Louis-Jean Cormier – Photo : Jacques Boivin

    Louis-Jean Cormier se présente tout seul devant un Impérial Bell à guichets fermés. Il y jouera ses belles chansons tirées de ses deux albums solo, et on peut s’attendre à quelques reprises tout en douceur. Nous y serons, question de voir comment ce grand amateur d’harmonies vocales se débrouille seul avec ses guitares…

    Chocolat lance le très, très, très attendu Rencontrer Looloo au Pantoum. Vous savez ce que ça veut dire… si vous voulez voir le show, vous devez arriver TÔT! Pour avoir vu et entendu quelques chansons live du groupe cet été, ça va être explosif! La fête lancera les activités. Portes : 20 heures. 15 $ à la porte! Nous y serons aussi

    Mononc' Serge - Photo : Jacques Boivin
    Mononc’ Serge – Photo : Jacques Boivin

    Plants and Animals sera de son côté au Cercle. L’excellent groupe sera précédé du non moins excellent Ludovic Alarie. Portes : 20 heures. Billets (ben oui, nous y serons!)

    Mononc’ Serge s’amusera ferme à L’Anglicane de Lévis. Au programme, des chansons trash et des solos de cul! 20 heures. Billets

    Le toujours sympathique Robbob sera accompagné du St-Jean Bataillon à la toujours agréable Librairie St-Jean-Baptiste. 20 heures. Contribution volontaire (qu’on suggère proportionnelle au plaisir que vous aurez!).

    Samedi 12 novembre

    Les Trois Accords - Photo : Jacques Boivin
    Les Trois Accords – Photo : Jacques Boivin

    Ayrad est au Vieux Bureau de poste de Saint-Romuald. 20 heures. Billets

    Les Trois Accords seront à l’Impérial Bell. La première partie sera assurée par le flamboyant Gab Paquet. Le spectacle est présenté à guichets fermés. Nous y serons!

    Petit 6 à 8 sympathique au Knock-Out avec Les Martyrs de Marde et Hand Cream. Contribution volontaire!

    Alicia Deschênes et Valéry Gagné seront à la Librairie St-Jean-Baptiste. 20 heures. Contribution volontaire!

    Fog Lake, Abrdeen et Vague Station seront au Bateau de nuit. Portes : 20 heures. 10 $ à la porte.

    Dimanche 13 novembre

    Marianne Poirier - Photo : Jacques Boivin
    Marianne Poirier – Photo : Jacques Boivin

    Question de reprendre nos esprits tout en douceur, Marianne Poirier offre un joli spectacle à la salle Pierre-Garon du Trait-Carré de Charlesbourg. 14 heures. 10 $.

    Jon Bryant (+ Jenny Banai) est au Cercle. Portes : 20 h. Billets

    Le prochain qui nous dit qu’il ne se passe rien à Québec…

    Jacques Boivin

    10 novembre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
  • Quelques spectacles à voir à Québec en ce début de semaine…

    Quelques spectacles à voir à Québec en ce début de semaine…

    On n’est que lundi et on a déjà quelques propositions pour vous cette semaine.

    Lundi 7 novembre

    Le concert à surveiller ce soir est celui de Philip Sayce à L’Anti Bar et spectacles. Blues-rock solide en perspective. Billets

    Mardi 8 novembre

    Destroyer s’amène au Cercle, question de nous présenter quelques-unes de ses fort jolies et (sexy) tounes. Amenez votre chum/blonde, ça va être un beau moment pour s’échanger de doux baisers. En prime, la première partie est assurée par Jane Ehrhardt! Billets

    Alex Fortin sera au Sainte-Angèle dans le cadre des soirées Nashville. Belle façon de faire un pied de nez aux élections américaines!

    Mercredi 9 novembre

    Pour toutes sortes de raisons qui nous attristent, on n’a pas pu couvrir les plus récents ApérosFEQ au District Saint-Joseph. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas y aller! Ce mercredi, c’est la formation Nicolet qui sera là pour présenter ses chansons! Entrée libre!

    Amateurs de jazz, vous avez rendez-vous au Cercle où vous pourrez voir Simon Denizart et Les évadés dans le cadre de la Série automne! Billets

    Fans de reggae, le Théâtre Petit-Champlain vous attend dans le cadre du concert de Mike Love. Billets

    Margaux Sauvé sera aux Mercredis velours du Club Paradis.

     

    On vous revient jeudi avec le week-end. Attachez vos tuques avec de la broche, parce que les propositions vont être très nombreuses! Bonne semaine, n’oubliez pas d’encourager les artistes que vous aimez!

    Jacques Boivin

    7 novembre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
  • Robbob en folie à La Planque!

    Robbob en folie à La Planque!

    Il y a quelques jours, le sympathique Robbob nous a envoyé cette série de photos prises lors d’une séance au restaurant La Planque à Limoilou. Les photos, de Joffrey Floyd Doyon, sont hautes en couleur!

    On vous les présente juste à temps pour vous rappeler que ce samedi soir, c’est le Bal des oiseaux au Bal du Lézard, où Robbob s’allie à The Two Birdz pour offrir un spectacle pas piqué des vers. Ça commence à 21 heures. 8 $ à la porte… mais si vous vous déguisez en oiseau, l’entrée est gratuite!

    On pourra aussi voir Robbob le 11 novembre à la Librairie St-Jean-Baptiste et le 19 au Cercle dans le cadre du Ukefest du Nord!

    Jacques Boivin

    5 novembre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
  • [ALBUM] Saratoga – Fleur

    [ALBUM] Saratoga – Fleur

    Fleur. Un mot qui évoque des tonnes d’images. Toutes plus belles les unes les autres. Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse n’auraient pas pu trouver plus parfait pour nommer le premier album de leur projet conjoint Saratoga.

    Fleur, c’est aussi une dizaine de chansons qui évoquent elles-mêmes des tonnes d’images. Dix petites oeuvres universelles, intemporelles, qu’on risque d’écouter très, très, très longtemps.

    C’est, entre autres, Brise-glace qui, comme une graine qui germe et sort de terre, annonce ses couleurs et donne de l’espoir. Ça commence tout doucement avec Chantal qui murmure presque J’ai l’hiver incertain, le corps qui dégèle et se refige le lendemain. Gasse réplique La fonte voit pas le jour, j’patine et vire de sourre, un brise-glace dans ta cour. Puis les deux chantent Le coeur comme un lac gelé qui cale avant le temps, la traversée est risquée, anyway, on s’attend. Fuck. Ça fait même pas une minute que l’album est commencé et j’ai déjà les yeux humides. Pis là, les maudits instruments à vent embarquent. Oui, j’ai dit maudits. Tout à coup, c’est mon coeur à moi qui fond. Tout est déjà parfait. La douceur, si caractéristique de Saratoga, est partout. Dans les mots. Dans la mélodie. Dans les voix. Dans les arrangements.

    C’est Fleur, que j’ai entendue pour la première fois cet été, alors que je couvrais la prestation de Saratoga au FEQ. Une belle éloge de la lenteur (Ralentis l’allure, tu brûles à mesure, tu tournes les coins ronds, tu passes droit), comme un tournesol qui s’ouvre lentement en se tournant vers le soleil. Une chanson que tous les médecins devraient prescrire aux gens qui brûlent la chandelle par les deux bouts. Une invitation à prendre le temps. À savourer la vie. À ne pas passer à côté du bonheur.

    C’est Jack et Noëla, deux tiges auxquelles il manque quelques pétales. On pourrait croire que ces deux fleurs sont moins belles que les autres, pourtant, il n’en est rien. Les écorchés se reconnaîtront dans ces deux chansons qu’ils prendront comme un baume sur leurs plaies. Et même si je les regroupe ensemble ici, ces deux chansons n’ont en commun que leur beauté. Jack est plus introspective alors que Noëla a un petit côté entraînant. J’aime cette façon qu’ont Chantal et Gasse de faire d’éléments plutôt banals des événements plus grands nature (on voit la poussière se lever quand Noëla se traîne les pieds!).

    C’est Les derniers jours, sur une teinte bluesée, à la guitare électrique et au piano. Y’a de la tristesse dans la voix de Gasse. Cette chanson est encore toute neuve, mais elle me fait penser à une feuille morte qu’on garde dans un livre en souvenir de meilleurs moments : oui, elle est toute sèche, mais pour nous, elle est encore en vie. Non, ce n’est pas jojo, mais Saratoga réussit encore à faire de la mélancolie un onguent qui aide à cicatriser les plaies.

    Pour conclure, Fleur, c’est les deux voix de Chantal et Gasse qui se marient à la perfection sur des mélodies qui ont l’effet d’un doux feu de foyer et d’un chocolat chaud sur nos coeurs. C’est aussi voir nos deux auteurs-compositeurs-interprètes nous montrer leur jardin (du moins, celui qui n’est pas secret), dont ils ont pris le plus grand soin. C’est enfin une dizaine de belles chansons soigneusement emballées comme des cadeaux qu’on donne aux gens qu’on aime. Et qui demeureront magnifiques une fois sur scène, sans les excellents arrangements (de Guillaume Bourque, aussi réalisateur). Parce que Fleur, c’est Saratoga, duo formé de deux superbes êtres humains qui font un bien énorme en étant eux-mêmes.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2368683714 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Si vous avez aimé l’album, il vous reste à vivre l’expérience Saratoga comme il se doit : en compagnie de ses deux membres. On pourra se gâter le 17 décembre prochain au Théâtre Petit-Champlain de Québec (billets) et le 11 février 2017 au Vieux Bureau de poste de Lévis (billets).

    Jacques Boivin

    23 octobre 2016
    Albums
    Chantal Archambault, Duprince, Fleur, Le Vieux Bureau de poste, Michel-Olivier Gasse, Saratoga, Théâtre Petit-Champlain
  • [ALBUM] Antoine Corriveau – « Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter »

    [ALBUM] Antoine Corriveau – « Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter »

    Les lecteurs réguliers d’ecoutedonc.ca savent que j’aime beaucoup Antoine Corriveau. Sur Les ombres longues, paru en 2014, il a réussi à imprimer un style qui lui est propre, un espèce de folk-rock plutôt sombre tant dans la musique que dans les textes (qui sont de petits bijoux). La barre était donc très haute pour le successeur des Ombres longues.

    Arrive aujourd’hui Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, le troisième album de Corriveau. A-t-il réussi à combler les attentes peut-être trop élevées de votre humble serviteur?

    Ça serait un euphémisme.

    Cette chose… est un album dans une classe à part. Moins axé sur les guitares que les précédents, riche en arrangements d’instruments à cordes et à vent, aussi lent que langoureux, cet album ne fait pas que s’écouter, il se ressent, il se vit. La première pièce, Rendez-vous, reprend un peu là où on s’était laissés sur Les ombres longues. On reconnaît tout de suite la voix d’Antoine et son regard parfois brutal sur le monde qui l’entoure. Mais aussitôt qu’on embarque dans Les contours clairs, on devient un brin chamboulé. Les émotions suscitées par les magnifiques arrangements de cordes (bravo Marianne Houle), accompagnés de la batterie et des percussions de Stéphane Bergeron  ainsi que d’instruments à vent qui ont l’effet d’une chape de plomb sur cette poitrine qui se fait cogner dessus sans cesse, sont difficiles à décrire. On est loin du bonheur que peuvent nous apporter des Avec pas d’casque ou Saratoga. Même les tragédies chantées par les autres semblent banales par rapport à la proposition de Corriveau. Derrière la console, Nicolas Grou a réussi à bien doser le tout, ce qui permet d’amplifier cet effet « chape de plomb » qu’on ressent tout au long de l’album sans jamais tomber dans un malaise qui nous ferait arrêter l’écoute.

    Difficile de ne pas fondre en larmes à l’écoute de Deux animaux, où Corriveau se montre plus vulnérable que jamais :

    Et tu me demanderas, un jour tu me demanderas si ça marche comme ça
    Quand tu ravales tes mots à moitié nue, tu tournes ta langue cette fois à moitié là
    Sur combien et comment tu as déjà aimé cette envie de mourir
    Je te répondrai que j’ai déjà aimé cette envie de mourir avec toi

    On sent Antoine se fissurer en chantant ces mots. On le voit tomber dans ce trou, et on le voit tomber ainsi jusqu’à la dernière chanson, la magistrale Les trous à rats. On y reviendra.

    Antoine Corriveau - Crédit photo : LePetitRusse
    Antoine Corriveau – Crédit photo : LePetitRusse

    Ça n’empêche pas Corriveau de s’offrir quelques petits moments plus aériens, notamment sur Constellations, où Fanny Bloom (qui a un EP qui porte le même titre…) et Corriveau sont dans les airs plutôt que dans tous ces trous.

    Sur Parfaite, Corriveau fait dans le spoken word et insère en trois minutes tant de mots qu’on s’essouffle juste à l’écouter, du moins à la première écoute. Les plus courageux seront récompensés, Parfaite est un magnifique poème essoufflant, certes, mais il vient accélérer ce coeur qui continue de battre malgré tout ce poids qu’il a sur lui.

    Juste un peu dure plus de sept minutes, mais ce sont sept minutes qui passent extrêmement rapidement. La chanson résume bien l’ambiance générale de l’album (faut dire que tout y est, même les paroles plus marmonnées que chantées dans les couplets et l’opposition cordes aériennes/vents lourds).

    On a encore les yeux humides en écoutant Les hydravions de trop, chanson dépouillée par rapport au reste de l’album. Pas d’orchestrations complexes, pas d’arrangements lourds, juste un piano, un violoncelle, une choriste et Corriveau qui réussit une fois de plus à nous toucher droit au coeur. Comme les trous, les avions reviennent souvent sur cet album, comme quoi on peut se servir de n’importe quoi pour exprimer des hauts et des bas quand on a un peu de talent. Et Corriveau en a énormément.

    Antoine nous avait gardé le meilleur pour la fin : Les trous à rats.

    Il est déjà trop tard
    Tout le monde est déjà mort
    Tout a fermé ses portes, tout sauf les trous à rats
    Où je vais m’en aller pour descendre encore plus bas

    Ben oui, il descend encore. Et encore. Les vents arrangés par Rose Normandin sont comme un coup de grâce : il fait chaud dans les bas-fonds. Et pourtant, après un mur sonore qui vient comme nous réveiller d’un cauchemar, c’est au fond de ce trou que Corriveau semble avoir trouvé la lumière. En effet, la mélodie du dernier droit de cette chanson est remplie de lumière, une lueur d’espoir qu’Antoine exprime en fredonnant doucement. Peut-être qu’il ne fait que lâcher prise, mais c’est pas grave, ça fait du bien.

    Après ces 46 minutes passées sous cette chape de plomb qu’est Cette chose…, il arrive quelque chose d’étrange : tout à coup, on apprécie mieux le silence. On prend le temps de décanter, d’analyser ce qui vient de se passer. Corriveau et ses complices ont réussi ici à nous faire vivre des émotions qu’on ressent rarement en écoutant de la musique. C’est difficile à exprimer, mais j’ai vraiment été chamboulé. Les trous à rats me hante, la chanson s’est glissée dans ma tête et y joue sans cesse. Chaque fois que j’entends le fameux mur sonore du milieu de la pièce, j’ai l’impression que toutes les chaînes qui accompagnent ce mal-être (que je vis peut-être vraiment, qui sait?) se brisent et me libèrent.

    Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter est pour moi, sans contredit, l’album québécois de 2016. Pour ses émotions. Pour les expérimentations. Pour son caractère complètement unique dans notre paysage musical. Quand on sait à quel point 2016 aura été un grand millésime, c’est tout un exploit.

    On va s’en rappeler longtemps, de celui-là. Allez vite l’écouter. Et venez avec moi voir Corriveau au Cercle le 27 octobre prochain. J’ai l’impression que ça va être mémorable.

    [bandcamp width=100% height=120 album=3186267304 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Jacques Boivin

    21 octobre 2016
    Albums
    Antoine Corriveau, Coyote Records, Le Cercle
  • [TIRAGE] Une paire de billets pour les Lumineers, ça t’intéresse?

    [TIRAGE] Une paire de billets pour les Lumineers, ça t’intéresse?

    Allô! Dis donc, t’aimerais ça gagner une paire de billets pour aller voir les Lumineers (avec Kaleo & Susto) au Centre Vidéotron le 19 mars 2017? Mieux encore, t’aimerais ça gagner ta paire avant même que les billets soient mis en vente le 28 octobre prochain?

    On peut t’arranger ça! Nos amis de District 7 Production nous offrent une paire de billets à faire tirer parmi nos lecteurs. Pour participer, rien de plus simple : consulte notre page Facebook, aime la publication associée à cet article et dis-nous en commentaire (toujours sur Facebook) comment s’appelle le plus récent album des Lumineers.

    On fait tirer la paire de billets le mardi 25 octobre prochain à 17 heures.

    Jacques Boivin

    19 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
    Centre Vidéotron, District 7 production, The Lumineers
  • [ON Y ÉTAIT] Lancement de Mauves au Lieu, 6 octobre 2016

    [ON Y ÉTAIT] Lancement de Mauves au Lieu, 6 octobre 2016

    Photos : Marion Desjardins

    Y’a pas à dire, plusieurs lancements attendus ont eu lieu la même semaine à Québec! Après Caravane au Cercle la veille, c’était au tour des gars de Mauves de lancer Coco au Lieu, sur la rue du Pont. Tout ce qui gravite autour de la scène musicale de Québec (enfin, presque) s’était donné le mot dans le petit centre de diffusion culturelle pour féliciter les jeunes hommes pour leur beau travail et entendre une version live des chansons du troisième opus du groupe.

    Une fois la salle bien remplie, le groupe prend place autour d’un rideau. Qu’est-ce qui se cache? Un cocotier? Un gros sac de coco? Non. Il s’agit du plus badass des cobras que vous pouvez vous imaginer! Les gars se lancent sur une J’ai tout essayé à ce point infernale que les disjoncteurs sautent! Hilarité. On se garroche sur la boîte électrique, on repart le système, on baisse (un tout petit peu) le son. Le ton était donné, ça allait être une soirée rock!

    La suite du spectacle a été envoûtante, entraînante. Alex et Julien se succèdent au micro et montrent que leurs projets parallèles les ont bien servis. Alex, notamment, montre à quel point l’expérience Anatole l’a libéré. Il se promène librement, regarde son public dans les yeux, apostrophe des spectateurs dans ses chansons… Julien est plus tranquille, mais il assure grave lui aussi! À la batterie, le petit nouveau, Charles, s’amuse ferme et échange des regards complices avec ses pairs et le cobra. Il s’est bien intégré, celui-là! Et Cédric, toujours bien sage en arrière-plan, groove sa vie sans aucune pression apparente. Ils ont autant de fun que nous autres, on dirait bien!

    Pour nous gâter, le groupe nous joue aussi quelques vieux classiques. Euphorie dans la minuscule salle, devenue un sauna. Ça devait être coco au bar!

    Le rappel a lui aussi été infernal : un moshpit s’est même formé autour d’Alexandre, trop heureux de jouer du coude et de la guitare en même temps. On n’était supposés rester que quelques minutes, on a vu le show au complet. Et malgré les cernes sous les yeux, on n’a eu aucun regret.

    Mauves – Photo : Marion Desjardins
    Mauves – Photo : Marion Desjardins

    Jacques Boivin

    15 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec, Spectacles
  • À voir ce week-end à Québec

    À voir ce week-end à Québec

    Pardonnez-nous le style un brin télégraphique, on est dans le jus, mais on voulait quand même vous montrer qu’en fin de semaine, vous alliez être fort occupés!

    Jeudi 13 octobre

    • Lisa LeBlanc est à l’Impérial Bell (20 h). La première partie est assurée par Francis Faubert. Si Lisa donne la moitié du show de fou qu’elle a donné à Saint-Prime samedi dernier, ça va être toute une fête!
    • Dans la même veine, Damn The Luck, Cold Folks et Bobby Dove (+ Emilie Clepper, imaginez-vous donc) seront à L’Anti Bar et spectacles. Les portes ouvrent à 20 heures, le show commence à 21 heures.
    • Neighbors and Friends est aux Jeudis Chauds du Sacrilège. Dès 18h30.

    Vendredi 14 octobre

    • Le Charme, Fuudge et Walrus nous invitent au Pantoum! Le Charme, qu’on a beaucoup aimé en spectacle cet automne, lancera son album Fitzcarraldo. Portes : 20 h.
    • Lemon Bucket Orchestra est au District Saint-Joseph. Est-ce que tous les membres de la formation seront capables de monter sur la minuscule scène du restaurant-salle de spectacle? 20 heures.
    • La Librairie Saint-Jean-Baptiste propose Petite musique de nuit par Bonhomme Setter. Dès 20 heures.
    • Les amateurs de jazz manouche apprécieront Des Sourcils, qui seront au Clarendon dans le cadre du Festival de jazz.
    • Au Cercle, Tintamare lancera également un nouvel album. La première partie est assurée par Street Meat. Portes : 20 h.

    Samedi 15 octobre

    • Soirée de rock intense au Cercle avec Pup! Ajoutez à cela Pkew! Pkew! Pkew! et Cobrateens, et vous avez un samedi soir qui va vous déboucher les tympans. Les portes ouvrent à 19 h 30, le show commence à 21 h.
    • Le sympathique duo country-folk Dans l’Shed est à la Librairie Saint-Jean-Baptiste. Dès 20 heures.
    • Caroline Savoie est au Vieux Bureau de poste.

    Évidemment, ceci n’est qu’un bref aperçu de tous les spectacles présentés à Québec ce week-end. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter votre calendrier culturel préféré, notamment quoifaireaquebec.com.

    Jacques Boivin

    13 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
  • [PHOTOS] Les Deuxluxes (+ Yardlets), Le Cercle, 1er octobre 2016

    [PHOTOS] Les Deuxluxes (+ Yardlets), Le Cercle, 1er octobre 2016

    Au début du mois, le duo le plus rock and roll du Québec, Les Deuxluxes, est venu présenter les chansons de l’album Springtime Devil paru il y a quelques semaines à peine. Il faisait chaud dans la petite salle de la rue Saint-Joseph et les nombreux spectateurs étaient visiblement fébriles (et assoiffés).

    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes

    Bien sûr, tout ce beau monde s’est mis à crier lorsque Étienne Barry et Anna Frances Meyer sont montés sur scène dans leurs magnifiques vestons blancs. Des premières notes de Queen of them All à la toute fin du rappel, l’ambiance était électrique et nos deux rockeurs chevelus ont su tenir les spectateurs en haleine en les faisant danser, chanter, crier, lever les mains et j’en passe. Évidemment, les yeux sont rivés sur Anna, déesse du rock, qui chante, bouge et joue avec une telle assurance que c’en est gênant pour nous, simples mortels. Et puis on l’avoue : on n’a jamais vu personne jouer du lap steel avec une telle fougue. Quand les lumières se sont allumées, c’est un public fatigué, mais ravi, qui est allé retrouver le couple à la table de marchandises.

    Yardlets
    Yardlets

    En première partie, Yardlets a balancé ses chansons indie rock comme on lance une tonne de briques, qu’on a reçue au visage avec un grand plaisir. Sam Goldberg Jr. et ses complices se sont amusés, cachés derrière un écran de fumée plutôt opaque. Le rythme était bon, le public dansait joyeusement, ça allait être une maudite belle soirée.

    Finalement, ça l’était pas mal!

    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Yardlets
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes – Photo : Jacques Boivin
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes
    Les Deuxluxes

    Jacques Boivin

    11 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
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