On vient d’apprendre que Keith Kouna présentera une version en duo de son magnifique Voyage d’hiver en compagnie du pianiste Vincent Gagnon au Bal du Lézard le 19 mai prochain. Le spectacle sera présenté au profit de l’organisme Limoilou en vrac, qui organise de nombreuses activités dans ce quartier de Québec.
Les billets, au coût de 25 $ (taxes en sus), sont en vente sur www.limoilouenvrac.com et www.lepointdevente.com.
Ça promet. Mettons que vous êtes mieux de ne pas trop perdre de temps si vous voulez avoir la chance d’assister à cet événement unique.
Nous étions plus d’une centaine au Cercle hier soir pour assister au lancement de l’album Anachronique de Pascal Pico Larouche et son Roche Band. Si l’album est d’un éclectisme qui peut parfois en dérouter quelques-uns, sur scène, les chansons étaient toutes sur le 220. Une très belle intensité, un excellent conteur et un band de feu. Que demander de plus? De nouvelles chansons? Même ça, y en avait, et diable qu’elles étaient rythmées (en plus de donner soif)! Ajoutez à ça un petit train et un moshpit de trentenaires, et vous avez une maudite belle soirée!
En première partie, Harry Coe a eu quelques petits pépins avec la pile de sa guitare. Une fois ces problèmes réglés, on a pu apprécier la plume rigolote et très chansonnière de l’artiste.
Il faisait chaud ce vendredi à l’Impérial Bell! L’endroit était plein à craquer pour accueillir Galaxie, notre groupe de dieux du rock bien à nous venu nous interpréter les chansons de Zulu (et quelques vieux classiques, quand même!). Olivier Langevin et son band de feu n’ont pas perdu de temps à faire résonner les « Christ que c’est bon! » chez des spectateurs visiblement heureux de manger une tonne de briques en plein visage.
Sans perdre de temps, Galaxie lance Zulu, la pièce-titre de l’excellent album paru tout récemment. Le public est en délire et danse comme si tout le monde allait mourir à minuit! Ça se déhanche, ça se déchaîne, l’apocalypse est à nos portes et on s’en fout parce que Dragon suit. Le diable a donné le beat à près de mille personnes qui vraiment, n’y pouvaient rien. Langevin pose (autant pour la foule que pour l’auteur de ces lignes qui, au lieu de le prendre en photo, répond par ses propres cornes du Diable!) et joue la rockstar (jouer? IL EST une rockstar). Fred Fortin groove avec sa grosse basse. Pierre Fortin utilise ses réserves inépuisables d’huile de coude pour taper joyeusement sur sa batterie. Frank Lafontaine trippe derrière sa quincaillerie comme il le fait toujours.
Suit Camouflar, un des gros titres de Tigre et diesel. La foule est en délire et chante le refrain en chœur. Des centaines de cœurs qui explosent et font bang bang. Les tournées de gin tonic se succèdent sur la scène. Les solos de guitare sont magnifiques, notamment sur Robot Lynx. Langevin a pensé aux fans de la première heure et intègre quelques chansons de l’époque Galaxie 500. Deux moshpits se forment au parterre. Ça brasse joyeusement. Ça surfe longtemps. La tempête rock gronde et met le feu à l’Impérial Bell! Piste 1, Shanghai… quoi? Déjà une dernière? Voyons! On regarde l’heure : quoi? Ça fait déjà plus d’une heure que Galaxie se défonce pour notre plus grand plaisir? Heureusement, le rappel est généreux et Langevin donne tout ce qui lui reste à la guitare, et plus encore.
Un groupe en feu, des lasers… ne manquait que la pleine lune et les hurlements de loup.
Les sourires étaient grands à la sortie!
Furhats + Lubik
La formation Furhats avait l’honneur d’ouvrir le bal avec son rock solide qui a tôt fait d’enflammer les spectateurs présents. On a bien aimé.
Quant à Lubik, son gros blues rock abitibien a fait plaisir aux fans sur le parterre, qui semblaient bien connaître les chansons du groupe.
Bon, comme d’habitude, on a des photos. Crédit : ecoutedonc.ca/Jacques Boivin
Une autre grosse fin de semaine de spectacles s’amorce ce soir. Alors, sans plus tarder :
Jeudi 26 mars
Les amateurs de rockabilly et de swing iront voir Melvis & The Jive Cats au Sacrilège. C’est à 18 heures et c’est… gratuit!
Martha Wainwright présente son spectacle hommage à Édith Piaf au Cégep Garneau. Pour le 100e anniversaire de la grande dame de la chanson. Pour les étudiants, c’est 15 $, pour les autres, on vous demande 60 $. À 20 heures.
Malika Sellami viendra interpréter ses chansons au Café Babylone. C’est à 20 heures 30 et le prix d’entrée est de 10 $.
La nouvelle sensation Elliot Maginot est au Cercle. Première partie, Jesse McCormack. Les portes ouvrent à 20 heures, les spectacles commencent à 21 heures et on vous demandera 17,50 $ à l’entrée.
Nous devrions avoir un espion au concert donné par Charlie Foxtrot, Mauves, Les Trimpes, Whisky Gallery et Doloréanne. Si vous voulez y aller, c’est à la Salle multi du complexe Méduse. Les portes ouvrent à 19 h 30, les shows commencent à 20 heures. Prix d’entrée : 10 $ pour les adultes, 5 $ pour les moins de 18 ans. N’oubliez pas votre pièce d’identité, pour une fois qu’elle pourrait vous valoir un rabais!
De son côté, Jacques sera au Bal du Lézard où commencera le Rendez-vous musical 2015. Pour ce premier jeudi, nos amis de Limoilou en Vrac ont invité Whisky Legs et Damn the Luck. Ça commence à 21 heures et on ne vous soutirera qu’un gros 5 $ pour entrer (en échange, vous aurez une surprise Boréale… je ne me fais que le messager!). Compte-rendu demain!
Vendredi 27 mars
On va commencer par l’incontournable : Langevin pis sa gang de Galaxie (première partie : Lubik et Furhats)sont à l’Impérial Bell, et si vous n’avez pas déjà votre précieux sésame, oubliez ça, c’est complet. Devinez maintenant si nous y serons. BEN SÛR QUE NOUS Y SERONS! Les portes ouvrent à 19 heures, le spectacle est à 20 heures. Couverture complète, mais pas pendant le spectacle, parce que quand l’endroit est plein, le réseau cellulaire se sature vite. On devrait même avoir une petite entrevue à vous présenter!
The Free Walkers seront au Bateau de nuit pour y présenter leur americana. C’est gratuit, 21 heures.
Samedi 28 mars
Nous assisterons au spectacle de lancement de Pascal Pico Larouche et son Roche Bande. Ça se passe au Cercle à 20 heures. Entrée à la porte : 10 $. Si c’est aussi bon que l’album, on va en redemander, je crois.
Nous aurions bien aimé être au Théâtre Petit-Champlain pour le spectacle de Dom La Nena. En première partie, Claudia Gagné enfilera son costume pour devenir L’Octopus. On l’avait bien aimée quand on l’avait vue l’an dernier. C’est un match parfait. Oseront-elles se lancer dans un duel violoncelle-contrebasse? 😀 Début du spectacle à 20 heures. 35 $
Il commence à y avoir des spectacles intéressants à la Grange du presbytère de Stoneham et celui de Willows en est un. La franco-manitobaine viendra présenter son joli disque homonyme. 20 $, 20 heures.
Dimanche 29 mars
Soirée lutte au Château de l’oreille tendue où il y aura à peine un peu moins de monde dans le salon de Jacques qu’au magistral spectacle des Flaming Lips l’été dernier. Ce qui ne veut pas dire que vous devez vous terrer dans votre salon!
Michael Feuerstack sera au Sous-sol du Cercle à 20 heures (portes 19 heures). Pour ceux qui aiment les auteurs-compositeurs-interprètes qui n’ont pas la langue dans leur poche et qui aiment gratter leur guitare. Si vous connaissez les Wooden Stars, vous connaissez Feuerstack, un des membres fondateurs du groupe. Première partie : Charles Garant et My Cone Buddy. Seulement 12 $. À ne pas manquer!
Bons spectacles! Et si vous ne voyez pas quelque chose qui vous intéresse, allez voir le site de VOIR ou de Quoi faire à Québec. Y’a plein d’autres suggestions!
Pascal Pico Larouche est un véritable touche-à-tout. Il a étudié les arts visuels, fait de l’impro, raconté des histoires, joué de la musique seul ou au sein de LaTourelle Orkestra. Cet éclectisme qu’il cultive se retrouve aussi sur Anachronique (un titre tout à fait pertinent pour un gars qui enseigne aussi l’histoire), un album qui s’écoute comme on lit un journal Spirou (d’autres diraient un recueil de nouvelles, mais hé, j’aime ça, les images, moi!).
Réalisé sobrement par Pierre-Olivier Roy, qui a laissé toute la place à Larouche et ses acolytes, Anachronique sonne comme si on avait le Roche bande devant nous. Un Roche bande de feu composé de l’omniprésent Hugo LeMalt, Benoît Bourdages et Simon Labrecque.
On disait donc que cet album s’écoutait comme on lit un recueil. Chaque chanson raconte sa petite histoire. Et à chaque histoire sa musique! On passe joyeusement du rockabilly à la chanson française, en faisant plein de détours par le rock aux solos de guitare époustouflants et le country désinvolte. On a beaucoup apprécié la finale de la pièce Les entêtes de phrase. Ça, c’est de la guitoune!
Évidemment, on s’attend à une écriture soignée d’un tel érudit qui a pris amplement le temps de faire mûrir ses chansons. Les textes sont à l’avenant et il y a dans les mots de Larouche une poésie réelle, une sonorité et un rythme que les amateurs de vieilles chansons françaises sauront apprécier. Il a du Plume Latraverse dans le crayon. Non, pas celui de Bobépine, je pense plutôt à celui qui a écrit des livres et qui a manifestement été inspiré par Trenet! Et puis il y a ce magnifique Fort en neige, où Sylvia Beaudry donne la réplique de façon ludique à Larouche. Dépouillement total qui laisse toute la place au jeu des deux chanteurs, qui s’amusent comme des fous.
J’ai passé quelques écoutes à chercher un fil conducteur, quelque chose qui unit l’album. C’est maintenant que ça me vient : dans chaque chanson, on retrouve le même plaisir de jouer avec les mots et les notes. Ça va être le fun à voir et à entendre en spectacle.
Oh, en passant, Larouche lance son album sur les ondes de CKRL 89,1 (qui va être en plein radiothon… DONNEZ) ce vendredi à 17 heures. Il sera en compagnie de l’animateur de l’émission Stéréolocal, Mickaël Bergeron. Paraît que vous pouvez aller faire votre tour, les locaux de CKRL seront réaménagés en cabaret pour l’occasion!
Puis samedi, le 28 mars, Larouche lance son album en grandes pompes au Cercle à 21 heures (les portes ouvrent à 20 heures). On ne vous demandera qu’on gros 10 $ à l’entrée. Avec ce touche-à-tout, j’ai l’impression qu’on va bien s’amuser. Oh, la première partie sera assurée par Harry Coe et le Presque Band. (Événement Facebook)
J’avais un peu le trac. Une première entrevue en près de 20 ans, et de mémoire, la dernière n’avait pas si bien été. J’étais un peu pressé par la vraie job qui n’est pas toujours compatible avec ma passion. À mon entrée dans le petit resto limoulois où il m’avait donné rendez-vous, Joseph Edgar était là, son chapeau vissé sur la tête. Je vais le rejoindre à l’arrière, dans une petite section tranquille. Franche poignée de main. Le trac est parti tout de suite. Les 20 minutes qui ont suivi m’en ont paru cinq. C’était comme si j’étais avec un vieux chum qui avait plein d’histoires à raconter.
D’entrée de jeu, une question qui me turlupinait : En 2015, est-ce que Joseph Edgar est un Acadien qui vit à Montréal ou un Montréalais originaire d’Acadie? « Un Acadien qui vit à Montréal, certainement! Tu peux sortir le gars de l’Acadie, mais pas l’Acadie du gars! »
La question se pose. Après tout, son plus récent album paru au début de 2014, Gazebo (Ste-4 Musique), parle manifestement de Montréal. Quiconque y a vécu un petit bout reconnaît le parc Molson et son magnifique kiosque (le gazebo en question). D’ailleurs, sur Alors voilà, il nomme carrément l’endroit où il allait chaque matin, café et cigarette, pour observer autour de lui, comme des gens qui vont dans les centres d’achat, qui s’assoient sur un banc, qui observent et qui s’inventent des histoires. « J’avais envie de raconter des histoires un peu à l’extérieur de moi-même… », même si on finit toujours par parler un peu de soi. Comme un carnet d’observations prises pendant sa première année à Montréal.
La discussion porte inévitablement sur Espionne russe, qui a propulsé Joseph Edgar dans les grandes ligues. Parti d’absolument rien (sa demande de subvention avait été refusée), il dessine carrément le clip. Grand succès sur YouTube. Les radios embarquent une par une, même les grosses stations commerciales. Les ventes progressent. Quand je lui demande comment ça va depuis, on le sent heureux de son sort, mais prudent. « Lorsqu’on fait des spectacles, il y a plus de monde. La chanson a piqué leur intérêt pour le reste de l’album. Je remarque que non seulement nous avons plus d’invitations pour aller jouer à différents endroits, mais aussi que les gens connaissent bien le matériel. Ça nous encourage à continuer. »
On décrit souvent Joseph Edgar comme un des porte-étendards de la vague acadienne qui a déferlé ces dernières années. Je profite de l’occasion pour en envoyer une au champ gauche à l’auteur-compositeur-interprète. Le traducteur que je suis a remarqué que Joseph Edgar utilisait un niveau de langue différent pour écrire ses chansons que les Radio Radio, Lisa LeBlanc et autres Hay Babies. Si les gars de Radio Radio utilisent clairement le chiac dans leurs chansons, que Lisa LeBlanc mélange joyeusement le français et l’anglais et que les filles des Hay Babies s’expriment dans un registre plus populaire, de son côté, sur Gazebo,Joseph Edgar soigne son vocabulaire. « Pendant les dix ans où j’étais dans Zéro degré celsius [NDLR : le groupe au sein duquel il a commencé sa carrière], le chiac était un peu plus prononcé, mais mes parents étaient enseignants au secondaire et on m’a toujours encouragé à lire des livres. » Il ajoute qu’il lit beaucoup, mais qu’il n’aime pas se répéter. Il dit qu’avec Zéro degré celcius et sur ses premiers disques solo, les gens ne comprenaient pas toujours ses propos. « Sans perdre mon accent, j’ai voulu me forcer un peu plus du côté de la plume pour être plus universel et rejoindre plus de gens. »
Le deuxième clip tiré de Gazebo, Alors voilà, est aussi un dessin… animé, cette fois-ci. Joseph Edgar a beau avoir entrepris des études en arts visuels (avant de se consacrer à la musique), il n’avait jamais fait d’animation. Je lui fais remarquer qu’en le visionnant, j’ai immédiatement pensé à La Linea, un dessin animé italien qui a marqué tous les enfants des années 1970. Joseph Edgar me répond qu’il s’était fortement inspiré de ce dessin animé, ainsi que de l’esthétique des dessins animés des années 1960 à 1980, comme on pouvait voir dans les midis de l’ONF à l’époque.
Ces expérimentations en dessin auront-elles une influence sur le prochain album? Sera-t-il plus visuel? « J’essaie toujours me me mettre dans différentes situations quand je compose des chansons. Par exemple, pour les troisième et quatrième albums, j’étais tout le temps dehors, au bord de la mer, en Nouvelle-Écosse. Je m’installais, parfois, je parlais aux goélands, mais cette fois-ci, je me suis enfermé seul dans mon studio, comme si c’était une job, je m’installais et je laissais la chanson venir, et je jouais ensuite avec les instruments. » Cet album sera beaucoup plus introspectif, mais l’auteur-compositeur-interprète ajoute qu’il sera très imagé. « Les textes sont influencés par ces dessins. Je réalise que je peins des portraits comme quand j’étais jeune, mais en musique. »
Retour sur Espionne russe (on pose les questions comme elles nous viennent à l’esprit, voyez-vous?). C’est qui, cette fameuse espionne russe? Joseph Edgar m’explique que la chanson est une ode à ces femmes fatales, ces méchantes dans les films de James Bond, qui lui crèvent le coeur et le trahissent, mais qui sont amoureuses de lui. Un triangle amoureux inventé. « Il y a bien des gens qui disent : Quelle belle chanson d’amour, mais ça va pas ben pour les deux gars dans la chanson! »
Nous abordons le spectacle qu’il donnera au Petit Impérial le 17 avril prochain. À quoi s’attendre d’un spectacle de Joseph Edgar? « On tourne depuis près d’un an, mais le spectacle évolue tout le temps. Je pense que le live, c’est l’occasion de faire vivre une chanson, j’aime pas quand ça reste la même affaire. Contrairement à un tableau ou à une chorégraphie, on a la chance de rendre nos chansons uniques chaque fois qu’on les joue. » Il sera accompagné d’Alexandre Pépin, un multi-instrumentiste capable manier la basse et la batterie en même temps, tambourine au pied. S’il commence son spectacle avec une grosse touche de folk, (« chansonnier », ajoute-t-il), Joseph Edgar promet qu’on va voir son côté plus rock… et punk. Il s’amuse avec Pépin, avec qui il joue depuis cinq ans, et c’est une belle complicité que nous avons hâte de voir.
Pour finir sur une note plus légère, je demande à Joseph Edgar ce qu’il écoute ces temps-ci. « Je suis complètement accro au dernier album de Jean Leloup. Leloup, c’est une des raisons pour lesquelles je chante en français. Et j’adore le risque et l’exploration qui se trouve dans le nouveau Marie-Pierre Arthur. » Il collectionne aussi les disques en vinyle et va toutes les semaines faire de l’exploration dans les magasins de disques. Collection démarrée quand un cousin, qui souhaitait attiser la curiosité musicale de Joseph Edgar, lui a donné une table tournante et de nombreux disques. Lorsque je lui demande s’il a des noms acadiens à nous proposer, il s’anime : « Y’a Les hôtesses d’Hilaire qui commencent à faire sentir leur présence au Québec. » Il leur souhaite tout le succès du monde, puis il nous parle de Pascal Lejeune, qui a pris le pseudonyme Thomé Young sur son dernier album. Il nous suggère également de surveiller Joey Robin Haché et Pierre Guitard. « Il y a aussi des groupes qui n’existent plus, mais qui sont des groupes-phares, comme Idée du Nord, qui n’ont malheureusement jamais percé par ici, mais qui ont repoussé les limites de ce que nous pouvions faire. » Il termine en souhaitant que le Festival de jazz invite Les Païens (j’avoue… ils kickent des culs et bottent des derrières – et je les verrais bien à place d’Youville pendant le Festival d’été).
J’aurais pu écouter Joseph Edgar pendant encore une heure ou deux. Nous aurions pu approfondir sur son écriture. Parler de ce deuxième printemps érable qui semble se montrer le bout du nez. Il avait le temps de le faire, c’est moi qui n’en avais plus à ma disposition. Mais bon. Cet homme affable, disponible et généreux venait de se gagner un nouveau fan.
On vous invite à faire comme nous et à venir voir Joseph Edgar au Petit impérial le 17 avril prochain. Ça va être sympa. Vous pouvez également écouter Gazebo (disponible chez tous vos bons disquaires – dont Archambault, bien entendu, ainsi que sur iTunes et Bandcamp) et les albums précédents de Joseph Edgar (sur Bandcamp), voire trouver des pièces de Zéro degré celsius (j’en ai vu passer sur YouTube et en fouillant, on trouve des albums… au pire, demandez à vos amis acadiens). Son répertoire au complet fourmille de trucs intéressants. Et puis vous pouvez regarder en boucle les deux derniers vidéoclips de Joseph Edgar. Du joli travail. À bientôt!
Dimanche soir, nous avions de la visite rare à Québec. Le trio ontarien The Rural Alberta Advantage nous a rendu une petite visite, ce qui a visiblement fait plaisir aux fans de Québec qui se sont présentés en grand nombre pour les écouter. Ça tombe bien, parce que Nils Edenloff, Amy Cole et Paul Banwatt, eux, semblaient ravis d’être parmi nous. La chimie n’a pas pris de temps à s’installer et les fans ont entonné avec joie chacune des chansons du groupe.
La prestation était principalement composées de pièces du plus récent album, l’excellent Mended with Gold, mais Edenloff et ses complices n’ont pas hésité à piger dans leurs « vieux » succès des albums précédents. Le rythme était excellent, une jolie montée en intensité qui a réellement atteint son paroxysme à Terrified, magnifique avec son refrain entonné à l’unisson par les spectateurs (surtout que c’est le genre de chanson où on n’a pas besoin de chanter juste pour avoir du fun).
Edenloff a un magnétisme qui complète bien l’apparente timidité de Cole et le coeur à l’ouvrage manifeste de Banwatt. En tout cas, le groupe s’est fait un nouveau fan ici. En fait, je me demande encore comment j’ai pu faire pour passer à côté de cet album l’automne dernier…
Kalle Mattson
L’auteur-compositeur-interprète ottavien Kalle Mattson a eu l’honneur d’ouvrir le bal en nous présentant les chansons de son album Someday, the Moon Will Be Gold. Malgré le manque d’attention de nombreux spectateurs, Mattson a offert une prestation chaleureuse très folk et douce, qui n’annonçait en rien la tempête qui s’en venait plus tard. Le trompettiste JF Beauchamp a ajouté une belle couleur aux chansons de l’auteur-compositeur-interprète originaire de Sault Ste. Marie.
Louis-Jean Cormier avait besoin de prendre un petit break. Sa carrière solo est démarrée sur les chapeaux de roues avec l’excellent 13e étage. Un album universel et rassembleur qui lui a valu de très nombreux fans. Sa popularité a atteint des sommets avant même qu’il n’apparaisse à La Voix, où il s’est fait connaître de milliers de personnes pas trop habituées de tendre l’oreille vers le champ gauche. Ajoutez à cela la méga-tournée des festivals de l’été dernier et vous avez un gars bien content de pouvoir s’asseoir et simplement jammer à la maison.
Était-ce ce retour dans ses pantoufles qui l’ont amené, d’une part, à écrire des chansons très personnelles, et d’une autre, à retourner à ses habitudes karkwaiennes qui consistaient à repousser petit à petit les limites du rock d’ici?
Disons-le franchement, Les grandes artères ne fourmille pas de bonbons pour les grosses radios commerciales, qui ont adoré les refrains fédérateurs du 13e. Pourtant, l’ensemble (fort généreux à cette époque – près de 55 minutes) est beaucoup plus abouti que le premier album. On sent un vrai fil conducteur entre les chansons, on ressent une vraie thématique qui a, incidemment, touché beaucoup d’artistes ces derniers temps. Le couple. L’amour. L’insécurité qui va avec. Et ça commence dès les premières notes de Si tu reviens, avec ce choeur et ces arrangements orchestraux qu’on avait eu la chance d’entendre en primeur lors du spectacle de Cormier avec l’OSQ l’automne dernier.
Ça ne veut pas dire que Louis-Jean ne rocke plus. D’ailleurs, ça rocke beaucoup dès la deuxième chanson, la très entraînante St-Michel est une source intarissable de hochements de tête réguliers. Si je disais que les radios commerciales n’y trouveraient peut-être pas de bonbons, les CISM, CHYZ et autres radios universitaires de ce monde vont se régaler (d’ailleurs, chapeau pour l’exclu à CISM, qui a pu faire écouter l’album à ses auditeurs avant tout le monde!).
Bon. Un Louis-Jean qui est passé par La Voix est un Louis-Jean qui a plus de moyens. Ça paraît d’ailleurs sur plusieurs chansons, dont Tête première, avec ses cuivres chauds, ses arrangements orchestraux… et Adèle Trottier-Rivard qui chante en harmonie parfaite tout en étant si facilement reconnaissable.
Cormier a décidé de ramener des musiciens qui avaient collaboré avec lui à l’aventure du 13e étage. Marc-André Larocque (batterie) et Guillaume Chartrain (basse) sont de retour et Simon Pedneault (guitare) est venu se faire aller le pic sur quelques pièces. Et oui, la douce voix d’Adèle est omniprésente et ajoute un peu de punch lorsque celle de Louis-Jean ne suffit pas.
La perle de cet album se trouve au beau milieu, sur la pièce Le jour où elle m’a dit je pars. Cormier s’imagine en train de rompre avec sa bien aimée. Je pense qu’il n’aimerait pas. Juste l’idée qu’un jour, ça pourrait peut-être arriver, le chamboule à ce point? Attendez que le refrain embarque. Cormier vient nous chercher en s’agrippant direct sur nos tripes. Ça a fait mal dans mon ventre aussi. Peut-être parce que la même scène me tétanise itou… En tout cas. On trouve ici un exemple parfait de toute la puissance que peut receler une chanson.
Sur une chanson comme Traverser les travaux, où il parle de fatigue et de burn-out, on a parfois l’impression d’entendre Patrick Watson. Mais il faut surtout écouter les textes de cette chanson, encore une fois d’une grande qualité, pour être touché droit au coeur.
À mesure que l’album avance, on commence à voir clair dans le jeu de Cormier : dans cette apparente introspection, ce que Louis-Jean chante est universel. C’est pour ça qu’il nous touche tant sur cet album. C’est pour ça qu’on se sent avec lui sur la 138 sur Deux saisons trois quarts. C’est pour ça que malgré ses apparences de petit album sage, on se sent chamboulé à la fin de Montagne russe.
Personnel et rassembleur à la fois. Un joli tour de force.
Louis-Jean Cormier sera à l’Anglicane le 9 avril prochain. Mais n’essayez pas, c’est complet depuis longtemps, même pour votre humble serviteur. Par contre, on se donne rendez-vous au Grand théâtre de Québec le 26 septembre prochain. Les billets sont déjà en vente. Aucune excuse, c’est un samedi!
Une de nos gentilles collaboratrices était présente au Pantoum hier soir alors que BEAT SEXÜ et Les guerres d’l’amour ont pris d’assaut le sympathique lieu de diffusion. On vous partage son compte-rendu (et on en veut d’autres!).
Résumé de Marie-Ève Fortier :
Commencé en force par BEAT SEXÜ (dernière fois puis Hey girl «up-tempo»), suivie d’une Valkyrie sensuelle.
A suivi un bloc de covers (pour donner envie d’acheter leur futur album de covers), puis quelques nouvelles chansons, pour terminer en beauté avec Dirty Jim, une de leurs plus entraînantes, et finalement la reprise de Papa, maman, bébé, amour avec nul autre que Gab Paquet (l’auteur original) en personne, accueilli sur scène d’une façon toute particulière.
La salle était comble (j’ai même entendu dire que c’était sold out!). Ça a commencé assez tôt à se trémousser, pour ensuite vraiment danser rendu à Dirty Jim. Méchante soirée! J’ai rarement vu un type avec un chandail d’Iron Maiden autant tripper sur du pop.
Le meilleur, cependant, était à venir. Entrée progressive des Guerres D’l’Amour… Je compte, ils sont huit. Pas mal! Non attendez les chanteurs arrivent, ils sont 10! Ah mais attendez encore, ils ont deux danseuses (pour un beau total de 12! Et oui, il y avait deux drummeurs, dont une drummeuse : Lydia).
Je peux vous dire que la qualité musicale (les trois saxophonistes ont refait monter en moi la passion du funk, du jazz et du soul) et l’ambiance étaient là.
Le fait que les danseurs (mais aussi tout le groupe) aient parfois des chorégraphies, parfois des moments improvisés, a beaucoup plu au public, qui s’est retrouvé sautant en même temps que le groupe, dansant en même temps qu’eux, tapant des mains. Ça s’est terminé dans un tourbillon d’euphorie avec, en prime, un petit mosh pit amical.
Et il faisait chaud. Très chaud… Et je ne parle pas seulement de la température de la pièce !
PS : les membres des Guerres D’l’Amour, très sympas, je leur ai parlé un peu après, pas du tout au dessus de leurs affaires, et très vivants.
PPS : BEAT SEXÜ, comme vous l’avez probablement vu, travaille actuellement sur une compilation regroupant différents covers de la ville de Québec. La campagne de sociofinacement pour réaliser l’album a commencé aujourd’hui même (ou plutôt hier). Ils espèrent sincèrement que leur campagne porte fruits!
Nous recevrons d’ailleurs BEAT SEXÜ en entrevue au début de la semaine qui s’en vient. Ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur cet album. En attendant, on peut aller faire un tour sur leur page indiegogo.
Vendredi soir, nous sommes allés faire un petit tour au Triplex suspendu où se produisaient notre sympathique Robbob et son non moins sympathique Limoilou libre orchestra. Nos amis étaient là pour célébrer le printemps à leur manière, c’est à dire en faisant la fête et en nous invitant à faire de même. Les spectateurs présents ont dansé un peu sous le mélange country-cajun-hawaiien du répertoire du groupe, et ils ont ri beaucoup en écoutant les paroles de Robbob. C’est un amoureux des langues qui joue beaucoup avec les mots, et ça paraît.
Le tout s’est terminé dehors :
On a eu beaucoup de fun.
Benoit Perreault
La première partie était assurée par Benoit Perreault, un sympathique auteur-compositeur-interprète de Trois-Rivières, qui nous a interprété quelques-unes de ses compositions country-folk, ainsi que quelques classiques du genre. Visiblement nerveux au début de la prestation, le jeune homme a gagné en assurance tout au long du spectacle. J’ai l’impression qu’on va le revoir, celui-là.