Le théâtre Petit-Champlain accueillait de la (trop) rare visite dans la vieille capitale. Le sympathique Suédois Jay-Jay Johanson, qu’on a découvert à la fin des années 1990, revenait à Québec après six longues années. Accompagné de son pianiste Erik Janssen, le crooner a gâté les spectateurs avec un répertoire puisé en grande partie dans ses trois premiers albums (Tattoo, Whiskey et Poison) et ses deux dernières propositions (Cockroach et Spellbound). Les chansons les moins populaires étaient accueillies avec un silence respectueux, tandis que les classiques ont enflammé le public, qui fredonnait avec Johanson les Believe in Us, So Tell the Girls that I’m Back In Town et autres Far Away. Homme de peu de mots, Johanson ne s’est pas perdu dans les discours, se contentant de remerciements ou de brèves introductions. Ça n’a pas empêché une belle communion entre le crooner et son public, visiblement ravi d’entendre la voix magnifique de Johanson. Cette voix… exactement comme sur les disques!
Les spectateurs présents ont été comblés, Johanson semblait heureux (en tout cas, sa poignée de main était enthousiaste!). Ne reste plus qu’à espérer un retour plus rapide… En attendant, Opium devrait être lancé en mai.
En première partie, Peter Henry Philipps (que vous avez sûrement connu dans une de ses autres vies, dont Pilou) est venu présenter quelques pièces de son répertoire. Philipps, qui vient de signer chez Coyote Records, a mis les spectateurs dans sa petite poche avec son folk très aérien. Bien hâte de voir une prestation complète (et d’entendre l’album).
Je sais, je suis un peu en retard, mais je viens d’entendre la nouvelle chanson du groupe de Québec Harfang intitulée Exposure. Vous savez quoi? C’est pas mal du tout! Ça se promène quelque part entre Patrick Watson et Thom Yorke. Je vous laisse juger par vous-mêmes :
Leur deuxième EP devrait être lancé le 21 avril prochain. Bien hâte d’entendre ça. Et de les voir en prestation.
Il n’est pas trop tard pour aller les voir ce soir (19 février) au Cégep de Sainte-Foy. Sinon, Vous pourrez vous reprendre le 24 avril au Cercle. Et au Festival d’été de Québec.
Le Festival d’été s’est associé à deux nouveaux événements dans le cadre de ses Prix FEQ, qui ont pour objectif de dénicher de nouveaux talents et de récompenser des artistes prometteurs. En plus du Printemps de Bourges et du Festival international de la chanson de Granby s’ajoutent les Francouvertes et les Syli d’Or de la Musique du Monde, présentés par Nuits d’Afrique.
À mon avis, c’est une maudite bonne nouvelle. L’année dernière, on a pu voir ainsi Billie Brelok et Sarah Cochrane, deux jeunes femmes prometteuses. Quand on connait tout le talent qui passe par les Francouvertes et le festival Nuits d’Afrique à Montréal, on ne peut que se réjouir.
Après deux albums aux sonorités folk, Marie-Pierre Arthur s’est payé un voyage vers la fin des années 1970 et le début des années 1980 sur Si l’aurore, un album qui regorge de soul, de groove et de synthétiseurs, un album qui donne le gout de taper du pied tout en donnant de petits coups de hanches. On en a eu un premier avant-goût avec la pièce Rien à faire, qui rappelait à plusieurs les Fleetwood Mac période Rumours, mais j’ai aussi entendu parler de ressemblances avec Diane Tell et Daniel Balavoine. Ne vous inquiétez pas, oui, Marie-Pierre Arthur s’amuse avec des sonorités qui me rappellent mon enfance, mais avec son amoureux François Lafontaine, elle a composé des grooves bien ancrés en 2015. D’ailleurs, cet album claviers ressemble à un cadeau d’Arthur à son chum tellement les claviers et les synthés sont omniprésents. Quand on connaît un peu Lafontaine, celui-ci devait être aux anges.
Aux textes, Arthur continue d’y aller à quatre mains avec Gaële, sa fidèle collaboratrice. On parle de l’âge adulte. De cette période où on se sent un peu perdu après avoir atteint quelques objectifs de vie. Qu’est-ce qu’on fait après avoir eu l’enfant qu’on voulait avoir? Il y a des amis qui s’entredéchirent. Tout ça, c’est un peu triste, mais Arthur réussit à équilibrer ces paroles avec sa musique, riche et envoutante.
Tant qu’à se payer un retour à une époque où un solo de saxophone bien baveux était un strict minimum dans une pièce de soft rock, Arthur et Lafontaine ont décidé d’y mettre la gomme. Par ailleurs, notons la présence du saxophoniste Yannick Rieu sur Comme avant. On vous avertit tout de suite, parce que ce solo de sax, accompagné d’un mur de claviers et d’une batterie déchaînée, kicke des culs et botte des derrières. É-be-lou-is-fuckin’-sant. Même s’il est un peu moins fort sur les autres chansons, l’esprit fin 70 début 80 demeure omniprésent. Certaines chansons comme La toile sont des bijoux de pop-rock un peu matante (mais ô combien assumée). Sur Papillons de nuit, c’est le choeur qui semble sorti d’une de ces chansons de pop française grandiloquente de la fin des années 1970. Et cette finale de la mort sur Dis-moi… Menoumme.
En plus de François Lafontaine, le guitariste Joe Grass et le batteur Samuel Joly forment avec Arthur (à la basse, qui n’est plus sa vieille Höffner) un noyau auquel s’ajoute la collaboration d’amis de longue date comme Olivier Langevin, José Major, Robbie Kuster et Louis-Jean Cormier. La réalisation de Lafontaine est archi-soignée. Quand je dis que j’ai l’impression qu’il a dû avoir du fun, on n’a qu’à écouter la richesse des synthétiseurs, qui sonnent exactement comme on les entendait à l’époque. Une partie de moi veut entendre ce disque sur une bonne vieille table tournante pour y retrouver une chaleur que je trouvais sur les disques de ma mère (que je trouvais donc nazes à l’époque).
Bien entendu, cet album ne fera pas l’unanimité. Certains s’ennuieront de la Marie-Pierre d’avant, plus folk, plus simple, plus prévisible. Le changement peut être déroutant, on l’avoue, surtout si on n’a pas connu la période qui a inspiré Arthur et Lafontaine.
Si l’aurore était un pari des plus risqués. D’autres ont essayé de s’inspirer de cette période et leurs tentatives se sont soldées par des échecs. De son côté, Marie-Pierre Arthur a foncé tête première dans cette matière brute qu’on a malheureusement trop peu exploitée. Pour exploiter tout ce groove en douceur comme le fait si bien Arthur, ça prenait bien une bassiste.
Le résultat de tout ce travail est cet album rempli d’amour, d’énergie, de sensualité, qu’on vous invite à prendre en bloc, du début à la fin.
Marie-Pierre Arthur est la tête d’affiche de la deuxième soirée des NuitsFEQ de l’hiver 2015 le 27 février prochain à l’Impérial Bell. Elle sera précédée d’Antoine Corriveau et de Fire/Works. Une magnifique soirée en perspective. Pour plus de renseignements et acheter vos billets : imperialbell.com
La première édition de l’Hivernal de Baie-St-Paul se déroule dès ce jeudi 12 février et se terminera le samedi 14 février. En effet, ce nouvel événement mis sur pied par Le Festif! de Baie-St-Paul présentera des prestations spectaculaires au Musée d’art contemporain alors que le groupe de Londres Heymoonshaker, connu à l’échelle planétaire et Rich Aucoin, de Halifax, partiront le bal le vendredi 13 février. Il est important de souligner qu’il s’agira de la seule prestation au Québec cet hiver pour Rich Aucoin et le premier spectacle de la tournée de Heymoonshaker au Québec. Le 14 février, pour la St-Valentin le comité invite la population à venir danser sur la musique de DJ Champion (en dj-set) et du duo électronique montréalais Beat Market. Les deux soirées de spectacles seront spectaculaires et c’est une grande première dans l’histoire du Musée d’art contemporain. Les forfaits sont en vente au coût de 35 $ pour les deux soirs ou de 20 $ par soir.
Dany Placard, artiste établi du Québec, donnera une prestation intime dans la petite maison écologique Habitat 07 située au Quai de Baie-St-Paul en ouverture du festival le jeudi 12 février. 40 chanceux pourront le voir en prestation solo. Il reste seulement que quelques billets. Bloodshot Bill se donnera en spectacle au Tony et Charlo le même soir, pour seulement 5$ dès 22h.
Une grande journée de sculptures sur neige se déroulera le samedi 14 février en après-midi au parc extérieur situé entre le Carrefour culturel Paul-Médéric et le Presbytère de Baie-St-Paul. Feux de foyer, sculpteurs professionnels et amateurs, nourriture réconfortante et musique sont au rendez-vous dès 11h.
L’Hivernal accueillera des gens des 4 coins du Québec alors que des billets ont été vendus à Québec, Montréal, au Saguenay, sur la Côte-Nord et bien plus loin. Le comité invite tout d’abord la population de Baie-St-Paul à se déplacer en grand nombre à ce nouvel événement. Le comité est très fier de pouvoir présenter un spectacle de calibre international de haut niveau le vendredi 13 février et espère accueillir beaucoup de gens. La mascotte Yves Hernal sera également présente aux activités afin de prendre des photos.
Les billets sont en vente au www.hivernalbsp.ca ou dans les points de vente de Baie-St-Paul à l’Accommodation Baie-St-Paul, au Tony et Charlo ou au Musée d’art contemporain. Des billets seront également disponibles à la porte le soir de l’événement. Des « pantoufles » seront offertes aux spectateurs afin de protéger les plancher du Musée d’art contemporain.
Pour toute demande d’information : (418) 633-6194 ou info@lefestif.ca
Pendant que je soignais ma vilaine gribbe d’hobbe à la maison, ma tendre moitié est allée voir la spectacle de Canailles au Petit-Champlain dans le cadre de Rues carnavalesques. Voici son compte-rendu :
On m’a délégué hier soir pour assister au spectacle de Canaille au Théâtre Petit Champlain. On excusera mes photos de cellulaire!
Si j’ai été un peu déçue de l’achalandage à mon arrivée (c’était un spectacle gratuit dans le cadre du Carnaval de Québec), la première partie de Philippe Brach à rapidement réchauffé la salle avec son humour mordant et ses textes… minimalistes (Ravin, T’aurais pas pu nous prendre à deux, C’est tout oublié, Downtown). Si quelques-unes de ses interprétations évoquent Dédé Fortin (Dans ma tête) il se plait aussi à se prendre pour un chanteur saoul d’Ancienne-Laurette, au grand plaisir de la foule. Nous avons eu droit à plusieurs titres de son album La foire et l’ordre et une nouvelle à paraître éventuellement peut-être à l’automne, une Christelle pleine de rancœur. Pour finir, une interminable Gaston qui à fait hurler ses fans qui en auraient bien pris plus. À revoir pour le plaisir de déconner.
La salle a fini par se remplir et Canailles est arrivé en force sur scène avec huit membres de sa formation éclectique avec Titanic qui a fait lever le party et c’était parti pour une série à faire danser (Ronds-points, Marathon, Texas, Dimanche)! Après avoir fait faire leurs quatre volontés à la foule survoltée (un moshpit et du body surfing de banane au Petit-Champlain) ils ont enchaîné quelques balades, portées par la voix douce de l’accordéoniste (Berceuse pour les plantes, Breakers, Poisson d’avril) Est venu ensuite un réarrangement à la western spaghetti pour une Fromage sans fin et son solo de contrebasse. Ils ont enchaîné les succès (ouioui) de leurs deux albums bien arrosés : Manger du bois et Ronds-points, on en aurait pris toute la nuit!
En rappel ils nous ont titillé avec des extraits de quétaineries avant de conclure. Un spectacle bien rodé avec des bêtes de scène, même si le public de Québec serait plus snob que celui de St-Casimir.
Comme vous le savez sûrement, le Festival d’été international de Québec a acheté l’Impérial de Québec, une des salles de spectacles les plus en vue de Québec, à la fin de l’année dernière. Puis, hier, on a annoncé un nouveau partenariat avec Bell : l’Impérial s’appellera maintenant l’Impérial Bell (un peu comme le Corona Virgin Mobile à Montréal). En échange, Bell donnera des sous et de la visibilité à l’organisme et à la salle de spectacles. C’est une excellente nouvelle (et, avouons-le, un excellent investissement pour la société de télécommunications). On pourra donc prendre quelques risques sans craindre de se ramasser à la rue au moindre échec. De plus, l’Ampli de Québec sera locataire des lieux, ce qui profitera à plein de musiciens ambitieux. D’ailleurs, la cohorte 2015 du volet professionnel de l’Ampli sera du Festival d’été.
Les nouveaux propriétaires des lieux en ont profité pour pendre la crémaillère avec quelques centaines d’invités et gagnants de concours. Votre humble serviteur faisait partie des chanceux et il a sorti son petit oiseau pour prendre de beaux portraits. Les quatre (trop?) courtes prestations de Tire le coyote, Claude Bégin, Marième et Pascale Picard (tous des artistes d’ici!) ont ravi les fans présents. Puis Karim Ouellet et King Abid ont fait danser les gens jusqu’à la fin de la soirée.
Dans une autre vie, alors que je sévissais à CHYZ, le Scanner était un de mes endroits préférés. On y a dépensé je ne sais plus combien de centaines de dollars dans la table de babyfoot! On y a organisé je ne sais plus combien d’activités (bien sûr, pour pouvoir en profiter pour jouer au babyfoot, mais bon…). C’était (et c’est toujours) un incontournable de la scène musicale de Québec.
Eh ben voilà, le Scanner (291, rue St-Vallier Est) célèbrera le samedi 14 février son dix-huitième anniversaire, et pour célébrer, on ne fera pas dans la dentelle, non monsieur!
Au programme, une soirée garage bien sale, comme on les aime, avec Ponctuation et Cobrateens. Et un tirage de deux certificats cadeaux du Knock-Out!
Ça commence à 22 heures. L’entrée est 10 $ à la porte, mais si vous achetez vos billets en prévente au Knock-Out, il ne vous en coûtera que 7 $.
18e anniversaire du Scanner avec Ponctuation et Cobrateens
Le Scanner, 291 rue St-Vallier Est
Entrée : 10 $ à la porte, 7 $ en prévente au Knock-Out (832, rue St-Joseph Est)
Le sympathique et talentueux jeune auteur-compositeur-interprète Pierre-Luc Lessard a lancé hier son premier album intitulé « Sans frontière » au très chic Cercle de la rue Saint-Joseph.
Nous étions là. Et si l’album « sonne comme une tonne de briques », la prestation à laquelle nous avons assistée hier a confirmé ce que nous avions remarqué : ce jeune homme ira loin.
Un directeur musical m’a déjà dit que pour savoir si un album avait des ambitions commerciales, il suffisait de compter le nombre de pièces qui durent environ 3 minutes 40, la durée jugée idéale pour jouer à la radio. Ce n’est pas un facteur pour juger de la qualité d’un album, mais c’est très utile pour savoir à qui il est destiné.
Ce qui nous amène à Pierre-Luc Lessard, un auteur-compositeur-interprète de Québec qui nous offre aujourd’hui son premier album, Sans frontière. Le jeune homme a manifestement beaucoup envie de jouer à la radio (deux chansons de près de 3 minutes 40, la grande majorité des autres dans les 3 minutes) et de jouir d’une grande exposition.
À ce titre, je crois qu’on n’aura pas trop à s’inquiéter, il devrait avoir une belle carrière radiophonique. Lessard, qui a écrit ses chansons en collaboration avec Mathieu Bouchard, a une très belle sensibilité pop. Ses chansons sont accrocheuses et on embarque très facilement. La réalisation est archi-soignée, ça sonne comme une tonne de briques.
Côté textes, il se dégage une belle naïveté (oui, oui, je réussis à en faire une qualité) de ces chansons presque toutes lumineuses. Belle idée que celle de nous offrir un peu d’espoir et de lumière en plein mois de février.
Bon, je l’avoue, Sans frontière ne passera pas l’année tout en haut de ma pile de disques, mais ce n’est pas grave. Oui, c’est très convenu comme musique, mais c’est aussi très, très, très bien fait. Y’a des chansons là-dessus qui pourraient être jouées (et chantées en choeur) autour d’un feu de camp cet été. En fait, on pourrait inviter Lessard à faire la tournée des feux de camp. Quoique je ne serais pas étonné qu’il fasse un équivalent proche : une tournée de festivals!
En attendant, si vous lisez ce texte le jour de sa publication (le 3 février), nous vous invitons à assister au lancement de Sans frontière ce soir au Cercle (rue St-Joseph) en formule 5 à 7. On va essayer d’aller faire notre tour.