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  • [ALBUM] Yardlets – « Good Hangs »

    [ALBUM] Yardlets – « Good Hangs »

    C’est en juillet 2012 que Yardlets fait son apparition sur la scène musicale montréalaise. Considérés comme un supergroup (comme le disent si bien les anglophones), les deux membres du duo ont déjà une carrière bien établie dans le monde de la musique. Sam Goldberg Jr. est membre du groupe Broken Social Scene et de The Krooks (le groupe qui suit la charmante Kandle en tournée) et Jeff Edwards est connu pour son implication dans Shot While Hunting. Sur le premier album, le batteur de la formation n’est nul autre que Sebastien Grainger de Death From Above 1979! Le duo s’est entouré de plusieurs autres artistes, dont David Deias à la batterie en remplacement de Sebastien Grainger sur cet album et Tim Fletcher (The Stills) à la basse.

    Yardlets - Good Hangs
    Yardlets – Good Hangs

    Le concept reste le même que sur Middle Ages (2012), soit de faire de la musique de façon simple et minimaliste pour avoir un résultat accrocheur et réel. Oubliez la réalisation léchée et les longues heures de travail au studio sur Good Hangs. Le duo nous offre plutôt une performance rock garage, parfois punk, parfois shoegaze, pour le plus grand plaisir des amateurs de musique de garage. Enregistré au mythique Studio Breakglass dans la Petite-Italie, à Montréal, l’album qu’a voulu créer Yardlets est simple, mais efficace. Le fait que l’album soit tourné en studio vient quand même ajouter un aspect moins logique de la vocation du groupe. Le duo a essayé de faire fi de l’aspect studio et il a tenté de recréer cet aspect garage de son son. C’est réussi, mais c’est moins garage que leur premier opus. La réalisation de Jace Lasek  (Besnard Lakes) est minime, mais présente. Nous ne sommes pas dans la même ligue que l’album de 2012 enregistré sur un ordinateur portable.

    La simplicité de cet album est, certes, la force du groupe. Tout au long de l’écoute, nous sentons l’esprit punk garage du groupe. C’est accrocheur, les rythmes sont soutenus, la réalisation est minimaliste : nous écoutons un vrai album sale. C’est accompagné d’une belle touche d’humour et de dénonciation cynique dans l’esprit punk. Par contre, les paroles peuvent parfois sembler inutiles et seulement être un passage obligé… Certaines paroles, dont cet extrait tiré de UnModern Man, démontre une insouciance du texte de la part du duo…

    Don’t ask why i like Star Trek 
    My toilet is filthy 
    I have a pizza under my loveseat 
    I drive a white Chevy Malibu 
    I have a black belt in Kung Fu

    C’est la plus grande faiblesse de cet album. Il faut souvent faire fi des parole pour apprécier la musique du groupe. Par contre, il y a de belles pièces qui sauront faire sourire les rockeurs de Montréal, dont cet extrait tiré, encore une fois, de UnModern Man.

    My favourite concert was 
    Metallica and Guns and Roses 
    At the olympic stadium 
    Faith No More opened 
    James burnt his face off 
    In a pyro accident 
    And when the Guns ended short 
    The city went to shit 

    [bandcamp width=100% height=120 album=566186059 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=856824103]

    Au total, on retrouve onze pièces qui totalisent près de 45 minutes. Le son punk est très intéressant et fait du bien au paysage musical de Montréal, qui, au cours des dernières années, est très axé vers la musique alternative. La voix de Jeff Edwards est très sombre et mystérieuse, ce qui vient ajouter une touche de noirceur à l’album. Elle est souvent faible et retirée pour laisser place aux instruments.

    Nous sommes loin d’un grand album avec Good Hangs. Par contre, l’écoute en vaut la peine. La musique simple et sans grande réalisation est de plus en plus rare en 2015 et c’est très intéressant d’entendre ce qui pourrait être (pour certaines pièces) des ébauches de chansons à retravailler plus tard. Attention, c’est loin d’être négatif comme propos. C’est ça Yardlets : des pièces sales, peu travaillées et enregistrées en peu de temps pour que l’on ressente, en tant qu’auditeurs, l’esprit qui régnait lors des répétitions et en studio.

    [bandcamp width=100% height=120 album=566186059 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=128935077]

    Yardlets viendra nous présenter Good Hangs au sous-sol du Cercle le 21 mai prochain à 21 h (portes : 20 h). L’esprit du sous-sol du Cercle est parfait pour la musique de garage du groupe. En prime, les premières parties (Elsa et Doloréanne) seront satisfaire vos oreilles avant le groupe principal. Les billets sont seulement 10 $ (+ frais) en prévente, 12 $ à la porte. Ils sont disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com. Le concert est présenté par Le Cercle – Lab Vivant et District 7 Production.

    Matthieu Paquet-Chabot

    18 mai 2015
    Albums
    Broken Social Scene, Death from Above 1979, DFA 1979, District 7, District 7 production, Kandle, Le Cercle, Le cercle – lab vivant, The Besnard Lakes, The Stills, Yardlets
  • En bref… POP Montréal et Coeur de Pirate!

    En bref…  POP Montréal et Coeur de Pirate!

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    C’est cette semaine que le (merveilleux) festival Pop Montréal a annoncé la première vague d’artistes qui performeront dans divers lieux de Montréal du 16 au 20 septembre prochains.

    Est-ce la plus belle programmation du festival à ce jour ? Probablement. En tête d’affiche, nul autre que le dieu du disco en personne, Giorgio Moroder. Il sera en spectacle à l’Église Saint-Jean-Baptiste le 18 septembre prochain.

    Parmi les autres noms, plusieurs groupes locaux, parce que c’est la vocation du festival, notons Coeur de Pirate au Métropolis, la sensation indie de l’heure Ought et Will Butler d’Arcade Fire.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1067914283 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=3753482705]

    En plus de promouvoir les talents d’ici et d’ailleurs, de l’émergent au très connu, Pop Montréal fait dans la diversité. Autant par les choix musicaux que par les lieux. Cette année, la pop de Coeur de Pirate et le métal de Godflesh se retrouvent sur la même affiche. C’est fantastique!

    Pop Montréal, c’est la proximité. La plupart des lieux ont quelques choses de significatif et de peu communs. La proximité du public et de l’artiste est de mise. Lors de l’édition 2013, Les Soeurs Boulay ont foulé la ‘scène’ du studio Breakglass. Un moment qui est encore gravé dans ma tête.

    Des centaines d’autres groupes seront dévoilés au courant des prochains mois. Les billets pour les concerts déjà annoncés sont disponibles ici.

                —————————

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    Surprise! La charmante Béatrice Martin, mieux connue sous le nom de Coeur de Pirate, annonce aujourd’hui son troisième album solo. Intitulé Roses, l’album sera composé de pièces en français et en anglais, tel qu’annoncé précédemment par la chanteuse. Ce troisième opus fait suite à Blonde, paru en 2011. Il sera disponible chez tous les disquaires dès le 28 août prochain. Aucun autre détail n’a été dévoilé par Grosse Boîte.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2019722172 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Dans le même communiqué, Coeur de Pirate annonce qu’elle sera en supplémentaire le 24 mars 2016 au Grand Théâtre de Québec! En effet, son spectacle du 1er octobre à l’Impérial Bell est déjà complet! Vous pouvez vous procurer vos billets pour le concert en mars ici.

    Les amis! C’est avec grand plaisir que je peux vous annoncer que l’album sera disponible le 28 août 2015, et qu’il s’intitulera Roses.
    Je commencerai la tournée le 16 septembre 2015, dans le cadre de Pop Montréal, au Métropolis! Comme le spectacle à l’Impérial de Québec affiche déjà complet, il y aura aussi une supplémentaire au Grand Théâtre de Québec le 24 mars 2016!
    J’ai tellement hâte de vous retrouver. Vous m’avez manqué terriblement.

    C’est le 5 avril dernier que la chanteuse avait dévoilé le premier extrait de son album. Il est disponible en deux versions, soient une en anglais et une en français. Ce premier extrait laisse entrevoir un album d’une qualité incroyable. C’est de la pop très prometteuse.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1867352774 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    Matthieu Paquet-Chabot

    8 mai 2015
    Nouvelles
    Coeur de pirate, Dare To Care, Giorgio Moroder, Godflesh, Grand Théâtre de Québec, Grosse boîte, Impérial Bell, Les Soeurs Boulay, Métropolis, Ought, Pop Montréal, roses, Will Butler
  • [ENTREVUE] Socalled nous parle de son nouvel album « Peoplewatching »

    [ENTREVUE] Socalled nous parle de son nouvel album  « Peoplewatching »
    Socalled à l'émission Chéri-e, j'arrive, diffusée sur les ondes de CHYZ 94.3 Crédit photo : Matthieu Paquet-Chabot / www.ecoutedonc.ca
    Socalled à l’émission Chéri-e, j’arrive, diffusée sur les ondes de CHYZ 94.3
    Crédit photo : Matthieu Paquet-Chabot / www.ecoutedonc.ca

    C’est dans les studios de CHYZ 94.3 que Josh Dolgin, alias Socalled, nous accueille. Il est en performance et en entrevue avec Émilie Rioux pour Chéri-e, j’arrive. Après un magnifique rap et plus de 10 minutes d’entrevue, il vient s’asseoir avec nous pour environ vingt minutes. Nous en profitons donc pour parler de son nouvel album Peoplewatching, de sa longue liste de collaborateurs et de son spectacle du 8 mai au Cercle.

    Juste au moment où nous débutons la conversation, un invité plutôt inattendu se joint à nous. Il se nomme Poopsie. C’est le chien du chanteur, qui le suit partout où il va. Nous débutons notre ménage à trois en parlant du nouvel album qui est disponible depuis le début du mois. Josh Dolgin m’explique le processus complexe de la création de Peoplewatching dans un bon français, mais alternant en anglais de façon régulière. Revenons donc à l’album. Il collecte, en tout temps, des échantillons sonores. Il réfère à ce processus comme étant une collection de samples. Il les prend de vinyles et de divers rythmes hip-hop. Cela fait plus de vingt ans qu’il fait grandir sa collection. Il qualifie même cela de «Fucking Pretty Scary». Il choisit ensuite quelques sons et s’inspire. C’est de là qu’émergent les idées, les contes de chansons et d’albums. Il garde d’ailleurs un carnet de notes avec lui en tout temps pour pouvoir y écrire des idées, des sentiments et des jeux de mots pour les transformer en chansons par la suite.

    Socalled - Peoplewatching (Dare To Care)
    Socalled – Peoplewatching
    (Dare To Care)

    La prochaine étape du processus d’album de Peoplewatching est de trouver les collaborateurs disponibles. Socalled m’a confié avoir voulu réduire le nombre d’invités sur l’album. Il a donc réussi a couper et n’avoir qu’une …. trentaine d’invités! C’est tout un casse-tête de tout coordonner. C’est, entre autres, pour cela que l’album est en chemin depuis 2011. Il enregistre divers morceaux ou diverses partitions avec ses collaborateurs. Socalled s’occupe du clavier et collection tous les échantillons pour la prochaine étape du projet… le montage.

    Le montage se déroule à Ottawa. Josh a un attachement à ce studio de la Capitale fédérale, car il est là bas depuis les tout débuts de sa carrière musicale. Puisque tout est virtuel, dans sa collection, le montage est une étape importante et longue. Il doit tout mettre bout à bout ses extraits pour en faire un album. Une fois le casse-tête réussi, il s’envole pour Paris afin de mixer le tout avec nul autre que Renaud Letang (Feist, Amadou et Mariam, Gonzales).

    Finalement, nous y sommes, me dit-il. Il a masterisé l’album ici, à Montréal, pour ensuite le diffuser au public. Il n’y a rien de facile avec Socalled. Il est un passionné, et ça parait. Il y a toujours quelque chose qui lui passe par la tête, une idée folle et originale.

    Nous restons sur l’album Peoplewatching. Je suis encore sous le choc du nombre d’artistes invités qu’il implique dans son projet. Je lui demande donc pourquoi il aime tant s’entourer sur album. Il me répond simplement : « Ça, c’est ce que je fais »! Il aime s’entourer des maîtres me confient-ils. Il a une liste de contact ou d’artistes qu’il considère comme étant des maîtres de leurs instruments et il souhaite ardemment travailler avec eux. Josh est un homme si humain et sympathique. Il aime les rapports humains et les contacts. Il me dit qu’il adore collaborer avec des gens avec qui ça clique autant humainement que musicalement. C’est à la fois un défi me raconte-t-il… et il aime ça! Il essaie toujours de pousser plus loin les sons, les amalgames, les mélanges de style et de genre. Ça ne marche pas toujours me raconte-t-il, mais il persiste pour que le tout soit agréable à l’oreille. Il rajoute, pour clore le sujet, que le tout demande une grande « vigueur hybride ».

    [bandcamp width=100% height=120 album=801807650 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2600124914]

    Suite à l’écoute de l’album et de la performance du MC sur les ondes de CHYZ, je lui demande pourquoi il a enfin décidé sur son cinquième album de mettre l’accent sur le rap. Josh me raconte donc qu’il est un mordu de musique du genre et que c’est ce qu’il fait tous les jours. Rappelons-nous que Socalled aime beaucoup les beats. C’est donc un retour aux sources pour l’artiste. De plus, sur Sleepover, son album paru en 2011, il y avait très peu de rap. Il a donc voulu faire de Peoplewatching  son album le plus axé sur le rap pour pallier le tout. Il y a un aspect spectacle à cette décision aussi. Il voulait arrêter d’apprendre les raps des autres et les faire lui-même.  En concert, ce sera plus vrai, plus sincère et plus enflammé.

    Bannière publicitaire du concert de Socalled par District 7 Production
    Bannière publicitaire du concert de Socalled par District 7 Production

    Parlons-en du spectacle. Ce vendredi, au Cercle, ce sera la première du spectacle Peoplewatching. Il ne semble pas nerveux à l’idée de présenter pour la première fois son nouveau matériel devant public. Il est même excité, car il avait hâte de jouer du nouveau stock. Il aime encore jouer ses plus anciennes pièces (il y en aura vendredi!), mais il avait hâte de renouveler son spectacle qu’il roulé pendant quatre ans. Les anciennes pièces amènent un niveau de confiance, Socalled aime les défis. Il a donc très hâte de relever ce défi au Cercle. Les membres du groupe n’ont pas encore pratiqué le spectacle ni les pièces. Il me confie donc que vendredi sera un show en bon et du forme, mais un peu improvisé. Les cinq membres du groupe (six au total avec Josh) vont avoir du bon temps sur scène tout en présentant / répétant les pièces. Qui sont ces cinq comparses? Il y a Jamie Thompson (du groupe The Unicorns) à la batterie, Patrice Agbokou à la basse, JS Williams à la guitare, Erik Hove au saxophone et sa comparse Katie Moore à la voix.

    Il met aussi l’accent sur le choix de la salle. Socalled a joué plusieurs fois au Cercle depuis le début de sa carrière. Il a toujours du bon temps, le public est enflammé et généreux à chaque représentation et il est toujours prêt à faire le party. Ce sera certainement un concert à ne pas manquer. C’est avec ces belles paroles que l’on se quitte après vingt minutes. Socalled et Poopsie doivent reprendre la route vers Montréal.

    Vous voulez assister au concert? Ça se passe au Cercle le vendredi à 20h00 avec Mehdi Cayenne Club en première partie. C’est 20$ et présenté par District 7 Production!

    Merci énormément à Socalled d’avoir répondu à nos questions. Un merci particulier à Dare To Care pour la rencontre et à CHYZ (et son animatrice Émilie Rioux) pour l’accueil dans leur studio.

    Matthieu Paquet-Chabot

    5 mai 2015
    Entrevues
    CHYZ, CHYZ 94.3, Dare To Care, District 7 production, EnVedette, Grosse boîte, Le Cercle, Le cercle – lab vivant, Peoplewatching, Socalled
  • [ALBUM] Socalled – « Peoplewatching »

    [ALBUM] Socalled  – « Peoplewatching »
    Socalled - Peoplewatching (Dare To Care)
    Socalled – Peoplewatching
    (Dare To Care)

    C’est après quatre ans que Socalled nous revient avec un cinquième album. Sachant s’entourer des meilleurs, Josh Dolgin nous présente son album le plus orienté vers le rap de sa carrière. Étant MC de nature, l’artiste est amateur de rythmes enflammés et de musique rap. Cette passion se ressent sur Peoplewatching. Présenté par Dare To Care, cet opus de la carrière de Socalled prouve une fois de plus qu’il est un maitre des samples et un très bon rappeur.

    L’album débute avec Everyone Else Must Fail. Le départ plutôt calme avec des magnifiques voix, nous entrons tout de suite dans le vif du sujet : le rap. Josh rap d’une façon calme et posée. Il n’essaie pas d’avoir un rythme déchaîné et un record de sacres en moins de trois minutes. Il est plus délicat dans ses paroles et son rythme. Parlons de la deuxième passion  de Socalled : les rythmes. Étant MC à ses heures, l’artiste collectionne les bruits et instruments. Il porte donc une attention particulière à cet aspect tout au long de l’album. C’est d’une beauté.

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    Nous continuons l’écoute avec Boyfriend Material. La magnifique voix de la chanteuse saura charmer vos oreilles. Le rap de Socalled vient tout contraster, mais c’est encore agréable. C’est d’ailleurs sur cette pièce que le chanteur s’amuse à jouer avec un semblant d’autotune. C’est hilarant, et le résultat est super.

    La pièce titre de l’album suit. Nous avons ici une superbe pièce à la fois soul, punk, gospel et rap. Les instruments sont tous si bien mis en commun que le résultat est très surprenant. Cette chanson est la définition même de Socalled : un mélange de genre dans le but de mettre en valeur le plus de genre possible et rendre cela des plus agréable. Nous nous écartons même de l’anglais par moment pour nous faire découvrir des talents situés aux quatre coins du monde. N’est-ce pas formidable de pouvoir réunir plusieurs cultures pour un seul et même but : la musique.

    Je ne peux passer sous silence la liste interminable de collaborateurs. Il y en a plus d’une trentaine. Ils sont venus de tous les continents pour travailler avec lui et ils sont triés par le maitre lui-même. Socalled ne s’entoure que des meilleurs. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui. Il adore les passionnées, mais aussi les gens qui savent maitriser leur instrument. Notons la présence de Katie Moore, Canailles, Fred Wesley (ayant travaillé avec James Brown), Rob Swift et nul autre que James Brown lui-même! C’est incroyable comment la liste est longue et remplis d’artistes de talents.

    Je me dois de mettre l’accent sur une pièce en particulier : Bootycaller. Nous voyons ici l’humour du chanteur et le pouvoir d’attraction qu’il peut y avoir sur ses collaborateurs. Il a réussis a avoir une chanson humoristique, très intéressante musicalement et une présence francophone et folklorique d’Yves Lambert! Rappelons-nous que les deux artistes ont collaboré ensemble sur la comédie musicale The Seasons (qui est aussi disponible sur album).

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    La pièce Extra Ordinary est particulièrement intéressante. « Did you you ever had that feeling » sera vous collés à la peau pour les heures suivantes sans jamais vous sortir de la tête. Le rap de Socalled est excellent et réfléchi. Les rimes sont intéressantes et le rap prend tout son sens. Je suis si content de voir un rappeur montréalais faire différent de ce qui se fait dans l’industrie québécoise du moment.

    La presque balade Fire on Hutchison Street suit. Nous sommes à la 8è pièce de l’album. Nous revenons à la plus simple expression de Socalled : un clavier et une voix. Il est excellent au piano et il aborde une voix détendue et émue lors de cette chanson. Il quitte le rap pour nous accompagner dans une magnifique balade. Ça fait du bien par;s autant de rap funky et jazz. Un peu de clame bien réussi.

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    Finalement, ce sont dix pièces toutes aussi excellentes les unes des autres. Je vous invite vraiment à vous procurer l’album, ou du moins, aller voir ce qu’a à offrir Socalled en concert. Il sera en spectacle au Cercle – Lab Vivant ce vendredi 8 mai 2015 à 20h00 au coût de 20$. C’est présenté par District 7 production. Vous pourrez, sur place, vous procurez une copie physique de l’album pour admirer la magnifique pochette faite par nul autre que … Socalled! Quand je vous disais qu’il était impliqué à tous les niveaux et qu’il était super talentueux.

    Matthieu Paquet-Chabot

    5 mai 2015
    Albums
    Dare To Care, District 7 production, Le Cercle, Peoplewatching, Socalled, Yves Lambert
  • [ALBUM] Boogat – « Neo-Reconquista »

    [ALBUM] Boogat – « Neo-Reconquista »
    Boogat - « Neo-Reconquista» (Bonsound)
    Boogat – « Neo-Reconquista»
    (Maisonette)

    L’été est à nos portes, et Boogat nous le rappelle avec son nouvel opus Neo-Reconquista. Entièrement en espagnol, ce nouvel album du MC sera vous ouvrir sur le monde d’une façon que peu d’artistes savent le faire. C’est la deuxième fois que le chanteur lance un album entièrement en espagnol. Neo-Reconquista fait suite à El Dorado Sunset, paru en 2013.  Avant de me lancer dans la critique, je me dois d’être honnête : je ne parle pas espagnol. Je ne peux donc pas critiquer d’une façon objective les textes du chanteur. Par contre, dans une entrevue avec nos collègues du Voir, Boogat indique aborder plusieurs enjeux sociaux criants d’actualité, comme l’indépendance du Québec et la corruption des leaders politiques. Je vous invite donc fortement à lire cette entrevue pour mieux comprendre les textes de l’album. Elle est disponible en ligne ici.

    Malgré ce détail, j’ai écouté attentivement cet album et j’en suis devenu accro. Les rythmes derrière les paroles du chanteur sont d’une beauté indescriptible. Les percussions et les instruments à vent sont tous bien mis en commun pour créer un amalgame incroyable. Nous avons ici de la musique qui fait voyager l’esprit et l’imaginaire. La voix du chanteur est sensuelle et elle a un rythme incroyable. Nous sommes très près du rap dans le style de voix qu’adopte Boogat dans cet opus. C’est très très bon, car il sait contrôler son débit face à divers rythmes différents.

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    La force de cet album réside aussi dans les collaborateurs du chanteur. Parlons d’abord des musiciens. Pour moi, qui ne connais rien de l’espagnol, j’entends donc de prime abord les rythmes derrière les paroles. J’ai découvert de nouveaux sons qui font du bien au paysage musical québécois. Il y a une multitude d’instruments différents qui s’enchainent sans cesse. Je lève mon chapeau à l’équipe de musiciens qui a accompagné Boogat lors de l’enregistrement de l’album. Boogat s’accompagne de son fidèle compagnon encore une fois sur Neo-Reconquista, je parle ici de Poirier. Figure importante de la musique électronique du Québec, Poirier a réalisé l’album en collaboration avec le chanteur lui-même. L’équilibre est magnifique, car il n’y a pas surproduction. Nous sentons énormément l’influence latine sur l’album, mais aussi le son électro de Poirier sur certaines pièces.

    Finalement, en termes de collaborateur, je ne peux passer sous silence les artistes invités. Il y a trois pièces incluant des artistes invités sur l’album. Il n’y avait aucune chance que les deux visages québécois de la musique du monde ne se rencontrent pas sur une pièce. Je parle, vous l’aurez deviné, de Pierre Kwenders. Le chanteur se retrouve sur la chanson Londres. C’est une pièce moins forte en instruments afin de laisser place aux talents incontestables des deux chanteurs. La troupe Heavy Soundz est aussi du voyage sur l’excellente pièce Los Presidente.  Finalement, Boogat nous a fait connaitre une voix féminine sur Una Cita. La Yegros , une artiste venue directement d’Argentine, vient apporter une touche féminine à cet album. C’est du bonbon!

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    En conclusion, Neo-reconquista est un album si puissant en rythmes et instruments puissants. La voix de Boogat est si accrocheuse. Les amateurs de musique du monde seront comblés, mais tous les mélomanes pourront y trouver leurs comptes. En effet, cet album est si bien fait qu’il saura accrocher n’importe lequel des mélomanes ouverts à écouter de la musique d’une langue étrangère.

    Il est essentiel de voir comment Boogat va transporter cet album sur scène. Vous êtes de Montréal? Le spectacle sera présenté au Théâtre Fairmount le 5 mai prochain. Pour les gens de Québec, l’artiste sera du Festival d’Été de Québec le 13 juillet prochain en ouverture du très talentueux Charles Bradley! Un duo à ne pas manquer.

    Matthieu Paquet-Chabot

    4 mai 2015
    Albums
    Bonsound, Boogat, Festival d’été de Québec, Musique du monde, Neo-Reconquista, Pierre Kwenders
  • [SPECTACLE] Caféïne + Gateway Drugs, Le Scanner, 2 mai 2015

    [SPECTACLE] Caféïne + Gateway Drugs, Le Scanner, 2 mai 2015

    cafeine-150502-16Il est minuit. Le Scanner est pratiquement plein. Après une bonne dose de rock décapant (on y reviendra plus tard), Xavier Caféine vient rejoindre ses comparses qui l’attendent sur scène. Ils sont cinq au total à occuper cette minuscule scène. Le groupe entame les première notes de Love Is A Riot. L’ambiance devient survoltée en quelques secondes. Les fans sont aux anges, sautant dans la foule, dansant avec l’artiste et criant les paroles. Même Xavier Caféine est très surpris de la réaction du public, mais il en est très heureux. Il décide donc de s’approprier le Scanner et de donner tout un show aux spectateurs. Il était dans une force herculéenne, le chanteur punk. Il s’amuse avec son micro, prend des selfies avec les fans pendant qu’il chante, il va danser et embrasser des fans dans la foule, il est en feu! Dès la deuxième chanson, un problème technique vient couper le rythme. Les musiciens (sauf le clavier, d’où vient le problème) s’amusent donc avec le chanteur et la foule. Nous sommes impatients et excités d’entendre d’autres pièces qui nous sont jouées qu’instrumentales depuis cinq minutes, le temps que le clavier redémarre. Tout d’un coup, le bassiste Jean-Philippe Bourgeois entame les premières notes d’Electric. L’album New Love est très connu des spectateurs. les réactions sont fortes. Le public s’époumone et chante « I’m Not Electric » avec le chanteur. Il est si heureux. Il ajoute même qu’il « a eu une dure journée pour le coeur, mais que ça vient de tout régler ».

    cafeine-150502-23La pièce titre de l’album New Love suit de façon explosive. « Vous connaissez souvent une seule phrase de cette chanson-là », lance-t-il avant de jouer Montréal, un vieux classique de son répertoire francophone. Certes, les gens connaissaient son dernier opus en anglais, mais ils adorent aussi son bon vieux répertoire francophone. Xavier laisse la foule chanter les refrains pendant qu’il la visite et danse avec le public.

    Nous avons eu droit plus tard à une exclusivité : une nouvelle pièce. Cette chanson, sans titre pour le moment, se retrouvera sur le prochain album anglophone du chanteur. Nous en avions discuté avec lui dans l’entrevue qu’il nous avait accordée la semaine dernière. Cette chanson très rock, beaucoup plus que l’album New Love, est prometteuse. C’était la première fois que le groupe la jouait en concert et c’était très bien fait.

    Parlons-en du groupe. Il y avait un guitariste, un bassiste, une claviériste et un batteur. Ils sont tous excellents et suivent Xavier Caféine sur la route depuis un certain temps, à l’exception du batteur qui en était à un de ses premiers concerts avec le groupe. Il s’en est très bien tiré. Tout le monde était en sueur, car il faisait chaud dans la salle. Ils avaient tous, par contre, un sourire aux lèvres, car l’ambiance était à la fête.

    cafeine-150502-25Le temps avance, il est maintenant près d’une heure du matin. Xavier Caféine a joué douze chansons. La fin approche, mais avant ça, il va nous livrer les gros canons. Il lance donc sa reprise de Sex Beat par The Gun Club. Cette chanson se retrouve sur la version américaine de son album. C’était la première fois, car oui j’ai vu Caféine en spectacle sept fois en moins de deux ans, que je voyais live cette reprise. WOW. Quelle fougue, quelle énergie et quelle belle appropriation du titre à la saveur Caféine. Cette chanson prenait vie dans un endroit comme Le Scanner. Une salle à connotation punk- rock. Tout le monde connaissait Sex Beat, autant le public que le staff, car c’est un bon vieux succès qui roule beaucoup au Scanner. Xavier Caféine demande d’avoir cinq shooters pour son groupe et lance la dernière chanson du spectacle : Black Swan.

    cafeine-150502-31Au lieu d’aller en rappel, Xavier demande au public s’il est d’accord pour qu’il enchaine les chansons du faux rappel sans sortir de scène. Il ajoute : « Québec! Vous n’êtes pas une gang d’osti de posés ». Le public rit et il enchaîne avec la première chanson du rappel. C’est 1-2-3-4 de l’album Gisèle qui est lancée! Le public est conquis. les vieux hits entrent au poste. Caféine veut donc que 1-2-3-4 soit a capella. Il chante sans micro avec la foule. C’est un très beau moment. Il enchaine tout de suite avec Gisèle, son plus gros succès en carrière. Xavier prend une petite pause et une admiratrice se faufile devant la scène et chuchote à l’oreille du chanteur. Elle veut entendre Fin du Monde. «Je suis pus capable de la jouer celle là, pus capable! Mais Québec, à soir, je la joue une dernière fois»! Avons-nous assisté à la dernière interprétation en concert de cette pièce? J’espère que non, car elle était si bien jouée et aimée du public. C’était un beau moment.

    Le spectacle s’est ensuite soldé sur trois autres pièces francophones de son répertoire. Au total, il a joué l’album New Love en entier avec deux nouveautés et sept pièces francophones. Le groupe quitte dignement la scène, après une heure trente de concert enflammé. Il y avait de quoi être fier, car il a fait revivre le punk-rock hier soir au Scanner. Le show avait des allures d’un bon vieux spectacle punk-rock de bar des belles années de ce genre musical que je trouve plutôt discret ces dernières années. Merci Xavier Caféine (et District 7 Production) d’avoir ranimé le punk!

    Gateway Drugs

    cafeine-150502-12Pour partir le bal, nous avons rencontrés les quatre membres de Gateway Drugs un peu avant 23h00. Le chef de file de ce groupe est le batteur. Il est excellent et si puissant. Le groupe en soit nous a délivré une solide dose de rock pendant environ 30 minutes. C’était solide. Nous n’avons rien compris des paroles, car le micro de la chanteuse n’était pas très fort, mais nous avons apprécié le talent fou du batteur et des guitaristes. Ils ont fini leur performance à genoux, sur le sol, à taper sur leur guitare. C’était un beau moment avec le groupe directement venu de Los Angeles. À découvrir si vous aimez les fortes doses de rock.

    (Photos : ecoutedonc.ca/Jacques Boivin)

    Caféïne (photo : Jacques Boivin)

    Matthieu Paquet-Chabot

    3 mai 2015
    Spectacles
    Caféïne, District 7, District 7 production, gateway Drugs, Le Scanner, Xavier Caféïne
  • [ALBUM] Oromocto Diamond – « Opononi »

    [ALBUM] Oromocto Diamond – « Opononi »
    Oromocto Diamond - Opononi (P572)
    Oromocto Diamond – Opononi
    (P572)

    C’est ici, à Québec, que le duo Oromocto Diamond a enregistré son quatrième album en carrière. Depuis 2013, au studio D’Auteuil, le duo planche sur cet opus. Formé de Sam Murdock et Jean-Sébatien Grondin, l’album paraît sous (l’excellente) étiquette de disque P572, fondée par Murdock lui-même.  C’est quoi Oromocto Diamond? C’est de la musique punk rock très agressive, mais tellement agréable à l’écoute que tu n’as qu’une seule envie : danser! Il y a par contre une mise en garde. Cet album s’adresse à un auditoire qui aime découvrir et expérimenter. Il y a eu bons coups, comme il y en a des moins bon. L’album se dévoile et s’acquiert avec les écoutes.

    Maintenant, qu’en est-il? Parlons au départ de ma réaction lorsque j’ai reçu l’album. Les titres des 10 différentes pièces (qui totalisent près d’une demi-heure) sont plutôt mystérieux. Il y a une fixation pour la lettre O qui règne. L’écoute débute donc avec la pièce titre. Le son plutôt brutal et agressif s’enclenche dès les premières secondes. C’est très mélodique, malgré la brutalité des instruments. Les harmonies vocales de Jane Ehrhardt, chanteuse de Québec, restent en tête. Le fameux « Opononi », crié par Sam Murdock est totalement dans l’esprit du groupe. Nous ressentons un peu l’influence des Zoobombs, leur complice depuis quelques années. Juste au moment où nous embarquons à fond dans le rythme, la pièce se termine. Ce sera comme ça tout au long de l’écoute, et c’est une des forces de l’album. Le rythme est d’une rapidité monstre, autant à l’intérieur des pièces que dans l’alternance des chansons. Nous avons l’impression d’être dans un concert très énergique.

    Nous continuons avec Osoyoos, une pièce entièrement instrumentale. Les textures et ambiances sont très belles, et ce, pour toutes les pièces. L’ambiance est très mystérieuse, le suspense est à son comble. Les deux musiciens maitrisent si bien leurs instruments. La batterie de Jean-Sébastien Grondin est magnifique, et que dire de la basse de Sam Murdock.

    Ouroboros enchaîne à un rythme fou. Les distorsions sont très présentes, voire agaçantes. C’est une des pièces avec le plus de paroles de l’album. En effet, plusieurs pièces sont en grandes parties instrumentales, ce qui, à la longue, peut ennuyer certaines personnes. Après plus de trois minutes, je suis plutôt heureux de passer à la prochaine piste, car trop, c’est comme pas assez. La distorsion est en train de me rendre fou. Comble de malheur, la quatrième pièce est pratiquement pareille à la précédente, mais en plus agressive.

    Crédit Photo : llamaryon / www.ecoutedonc.ca
    Sam Murdock lors du lancement au Pantoum en avril 2015. Crédit Photo : llamaryon / www.ecoutedonc.ca

    Nous sommes maintenant arrivés à mi-chemin. Déjà, nous avons de très bonnes chansons rythmées et punk à souhait. Par contre, il y a des ratés. Que nous réserve la suite? Une super pièce intitulée Orocto Planction. Le rythme s’est calmé un peu et Sam Murdock reprend son micro en main. Je dois admettre que j’adore l’entendre chanter. Parfois, lorsqu’il s’enflamme, j’ai l’impression d’entendre un petit peu de Jack White. Les pièces avec voix sont très plaisantes pour la plupart. L’ambiance électro qui est incluse dans la cinquième pièce est très intéressante… on en aurait pris plus! Nous sautons de plein fouet dans l’ambiance des Zoobombs avec Osamu. D’ailleurs, deux membres du groupe de Tokyo se sont joint au duo pour cette pièce. Don et Matta Matsuo sont présent. L’univers asiatique est très dominant sur l’album, principalement sur cette sixième pièce. En entrevue et dans le livret de l’album (qui est magnifique soit dit en passant), les membres du groupe en font mention à plusieurs reprises. Ils ne s’en cachent pas. Paraîtrait même que le titre de l’album serait relié à Tokyo.

    Le reste de l’album est plutôt anodin et redondant. C’est d’ailleurs le point le plus négatif de cet effort. C’est trop long (malgré que l’album ne dure que trente minutes). Les pièces se ressemblent beaucoup pour la plupart et ça devient lassant. Un EP aurait probablement été de meilleure convenance. Par contre, je ne peux que saluer l’univers du groupe. La mise en marché est magnifique, la pochette aussi. Nous sentons vraiment, pour reprendre les mots de Rox Arcand (du Knock-Out et de CKRL), que l’album est fait pour être écouté en concert. L’énergie contagieuse de cet album doit tellement bien se transmettre dans une salle de concert. D’ailleurs, une de nos collaboratrices est allée au lancement de leur album au Pantoum. Un compte-rendu et des photos suivront sous peu.

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    Matthieu Paquet-Chabot

    1 mai 2015
    Albums
    Jane Ehrhardt, Opononi, Oromocto Diamond, P572, pantoum, scène locale, Zoobombs
  • [Entrevue] Caféïne – En spectacle à Québec ce samedi!

    [Entrevue] Caféïne – En spectacle à Québec ce samedi!
    Crédit Photo : John Londono
    Crédit Photo : John Londono

    C’est ce samedi que Xavier Caféïne, maintenant appelé Cafeïne, revient visiter Québec pour un des derniers spectacles de l’ère New Love. Il est fraîchement de retour d’une expérience hors du commun au États-Unis pour lancer son album. Il nous a offert une entrevue dans le but de savoir ce qui se prépare dans sa vie professionnelle, mais aussi comment se déroulera sa visite à Québec de ce samedi.

    Caféïne - «New Love»  (Indica Records)
    Caféïne – «New Love»
    (Indica Records)

    En ouverture, nous revenons sur son passage en Californie en hiver 2015. En effet, l’album New Love, qui fut lancé en 2013 ici, est maintenant disponible partout chez nos voisins du sud depuis février 2015. Xavier affirme que l’album a été très bien reçu par les Américains. Les radios universitaires ont vraiment aidé à créer un petit hype. Quelques pièces ont eu un bon quota de roulement et les critiques ont été généralement très positives. Certes, pour utiliser ses mots, la réaction est à petite échelle. Mais il est vrai d’affirmer que la vague Caféine, malgré la petite réaction, fut ressentie par plusieurs Américains cet hiver.

    Il est certain que le lancement et les réactions ont été différents du Québec. Il affirme lui même « être un petit nouveau là-bas». En comparant le Québec et les États-Unis, le chanteur aborde sa notoriété publique. Ici, «je suis un vétéran, mais là-bas, je ne suis qu’un parmi tant d’autres. L’accueil des médias est totalement différent». Les deux expériences sont vraiment différentes.

    Typique de tous les albums anglophones créés par des artistes francophones, la question linguistique était sujet de discussion. Je lui ai demandé s’il avait ressenti une certaine réticence du public et des médias face à son album anglophone (New Love). Il répond que non. « Beaucoup moins qu’il y a dix ans », ajoute-t-il. La question linguistique est un débat plutôt en retrait ces dernières années, donc il n’a pas eu de problème. Il ajoute même une réflexion très intéressante sur le sujet. « Connais-tu des chanteurs ou groupes suédois qui chantent en suédois? », me demande-t-il. La réponse est non. « Par contre, tu connais The Hives, tu connais ABBA. Ce sont tous des groupes anglophones qui sont originaires de la Suède. Le Québec n’est pas plus niaiseux qu’un autre. Il a compris que les représentants à l’étranger [lire ici : pays non francophone] devaient chanter en anglais ».

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    Nous abordons maintenant sa série de spectacles à venir. Il y a un concert à Québec, un à Montréal et quelques showcases à Toronto pour la Canadian Music Week (CMW). C’est d’ailleurs en vue de ces showcases que les concerts de Montréal et Québec ont été ajoutés à l’horaire pour repartir la machine, car les derniers concerts datent de quelques mois. À quoi peut-on s’attendre samedi au Scanner? Il répond simplement que ce sera «l’album New Love avec deux pièces inédites et quelques vieux succès francophones tirés d’albums précédents». Xavier Caféine affirme ne pas être nostalgique de ses pièces plus anciennes. « J’adore encore beaucoup jouer ces chansons. Par contre, je ne suis pas nostalgique. Faut s’entendre que je n’ai pas de hits comme Iron Maiden ou encore Éric Lapointe. J’aime beaucoup aller de l’avant et présenter mon nouveau matériel. Je ressors le vieux stock dans le rappel ». Le show est dans une plus petite salle pour pouvoir adapter le concert au lieu et le faire par passion. Ce sont les derniers concerts de l’ère New Love. Caféine ajoute que les prochains concerts suivront vraisemblablement le prochain album.

    Xavier Caféine lors de son passa à Osheaga 2013. Crédit Photo : Matthieu Paquet-Chabot / www.écoutedonc.ca
    Xavier Caféine lors de son passage à Osheaga 2013. Crédit Photo : Matthieu Paquet-Chabot / www.écoutedonc.ca

    En parlant du concert, nous avons aussi abordé le sujet de la première partie : Gateway Drugs. Le groupe est de passage au Canada pour la CMW et en profitera pour faire quelques concerts avec le roi du punk québécois. La connexion s’est faite rapidement entre les deux groupes grâce à John Kastner, gérant du groupe de L.A et ami de Xavier Caféine. Ayant ouvert pour le groupe lors de son séjour aux États-Unis, la faveur est maintenant inverse au Canada. En plus d’avoir une connexion musicale, ils sont maintenant des amis. En parlant du groupe, Xavier ajoute que les deux groupes «sont de la même famille, mais qu’ils n’ont pas vraiment le même son. Les deux shows seront donc totalement différents, mais dans le même esprit punk-rock».

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    Qu’est-ce qui attend Xavier Caféine dans le futur? «Décidément un album en anglais. J’ai déjà des maquettes de faites et j’aime ça. C’est différent». Lancer New Love aux États-Unis était pour montrer qu’il existait. « Maintenant, le gros reste à faire avec le prochain album », me dit-il. Par contre, il n’abandonne pas la langue de Molière. «J’aimerais beaucoup lancer un EP en français prochainement. Peut-être même avec un concept flyé de cassette ou quelque chose du genre, quelque chose de collection».  Il avoue adorer le français et surtout écrire en français. Il ne se sentirait jamais capable d’abandonner cette langue. Pourquoi un EP? Parce qu’il n’y a plus personne qui achète des albums lance-t-il. «Je les comprends, quand tu as le choix entre la gratuité ou payer 15$, je ne peux pas leur en vouloir de choisir la gratuité sur le web». À suivre…

    Pour conclure, je lui demande de convaincre les gens, en quelques mots, de venir assister à son spectacle. Il me répond qu’il ne veut pas essayer de convaincre personne. « Si vous ne m’avez jamais vu, vous devriez aller au spectacle. » Le show est très physique et enflammé. Il ajoute qu’il est difficile de décrire l’expérience Caféine sur scène.

    Caféine sera en spectacle au Scanner samedi 2 mai prochain à 21h00. Les billets sont en vente sur www.lepointdevente.ca. Il sera aussi le lendemain du côté de Montréal à La Vitrola. Le spectacle de Québec est présenté par District 7 Production. 

    Merci à Xavier Caféïne d’avoir accepté de répondre à nos questions. Je vous conseille vivement d’aller voir le groupe en spectacle, c’est toute une expérience!

    Matthieu Paquet-Chabot

    28 avril 2015
    Entrevues
    Caféïne, District 7, District 7 production, EnVedette, gateway Drugs, Indica Records, Le Scanner, New Love, Xavier Caféïne
  • En route vers le FEQ avec… Les Deuxluxes – « Traitement Deuxluxe »

    En route vers le FEQ avec… Les Deuxluxes – « Traitement Deuxluxe »
    Les Deuxluxes - Traitement Deuxluxes (Kapuano Records)
    Les Deuxluxes – Traitement Deuxluxes
    (Kapuano Records)

    La comparaison avec le mythique duo The White Stripes est inévitable. Les Deuxluxes, c’est Anna Frances Meyer et Étienne Barry, qui, depuis 2013, sillonnent les routes du Québec avec leur rock garage, parfois transformé en western ou en rockabilly. Ayant un EP en poche, intitulé Traitement Deuxluxes, arborant la langue de Shakespeare, le duo saura nous faire retourné dans les plus belles années du rock’ n’ roll.

    C’est avec un excellent flair que Kapuano Records a signé Les Deuxluxes. Cette maison de disque à vu le jour en 2014 à Terrebonne. Avec moins d’un an de vie, la maison de disque à maintenant six artistes à son actifs, dont Les Marinellis, Jimmy Target et Blue Cheese.

    C’est donc avec un mini-album que les Deuxluxes vont enflammer la scène Hydro-Québec du Festival d’Été le 12 juillet prochain. Totalisant six pièces, pour plus de 20 minutes, ce mini-album a totalement charmé mes oreilles. Analysons la vague Traitement Deuxluxes.

    1. Traitement Deuxluxes

    Crédit Photo : écoutedonc.ca / Jacques Boivin
    Crédit Photo : écoutedonc.ca / Jacques Boivin

    C’est avec une puissante pièce titre que le mini-album débute. La voix très country et rogue d’Anna France Meyer est à couper le souffle. Elle maitrise à la perfection cet instrument. Nous n’avons pas une chanteuse ici, mais bien une rockeuse. L’ajout d’Étienne Barry vient rendre cette pièce plus rock, plus sale, plus garage. Nous sommes très loin de la surproduction. Nous avons ici du rock pur et dur, fait par passion. Nous nous sentons dans un far west lointain, il y a de nombreuses décennies. Les images et la sensation sont magnifiques.

    2. On The Road

    On continue dans un univers un peu plus country maintenant avec On The Road. La pièce porte bien son nom. Elle nous transporte dans un road trip imagé, très vivant, beaucoup plus sympathique et propre que sa précédente pièce. Le rythme est très rapide, les instruments du duo et la voix d’Anne France sont tellement polyvalents. La transition entre le rock de garage au country est parfaite.

    3. Funnel of Love

    C’est à mi-chemin que le duo nous propose une magnifique pièce acoustique. C’est très doux, les instruments sont en retrait. Nous sentons le passé des Deuxluxes. Ils ont commencé à faire des concerts dans les stations de métro de la métropole. Nous sentons cet univers plus doux, mais rock’n’roll. C’est une réussite. Funnel of Love est une des deux reprises de l’album. Laissez-moi vous dire que le duo a réussi à la perfection l’adaptation de cette pièce originale de Wanda Jackson.

    4. I’m In Love

    Nous sommes de retour dans le rock’n’roll classique. Les riffs de guitare du début sont magnifiques. La table est mise pour une chanson au rythme déchainé. La voix roque et rapide d’Anna France ne cesse de répéter « I’m in love with the baddest boy in town ». Alternant les teintes de voix, elle le chante, elle le dit, elle le récite ou elle le cri! Parfois, son complice de tous les jours se prête au jeu à son tour. Vous voyez le genre d’énergie? Ça donne un résultat super éclaté.

    5. Turn The Heat Up

    Dernière pièce originale de l’EP. Plutôt mélancolique, les paroles nous sont amenées progressivement, avec une lenteur qui laisse place à une belle pièce blues. Nous apprécions beaucoup les guitares qui sont spécialement agréables sur cette pièce. Les teintes de voix sont tellement différentes. Nous avons dans cette pièce une grande participation de Étienne Barry à la voix. C’est la première fois qu’il est en avant plan, et c’est super. La fin de la pièce est à l’opposé du début mélancolique. Nous terminons sur une forte note rockabilly comme nous n’en avions rarement vu au Québec depuis quelques années.

    6. Tell Heaven

    Nous terminons l’écoute sur une deuxième reprise forte agréable à l’écoute. Nous terminons donc sur une pièce douce, mystérieuse et misant sur les performances vocales de nos deux comparses. C’est une belle réussite. Nous en voulons plus. Plus de chanson, plus de Deuxluxes. Le prochain album est en confection et l’attente est insupportable.

    Nous avons maintenant nos propre Jack White et Meg White au Québec.  À défaut de pouvoir voir M. et Mme White en concert prochainement, je vous conseille vivement d’aller voir le concert des Deuxluxes au Festival d’Été de Québec 2015. Ça se passe le 12 juillet prochain, à 18h00, sur la scène Hydro-Québec. Vous n’êtes toujours pas convaincu? Je vous conseille la critique du collègue Jacques Boivin lors d’un de leur passage à Québec.  

    Vous ne pourrez pas être du Festival d’Été de Québec? Vous pouvez voir le duo au festival Anachronik à Montréal le 30 avril prochain et au festival Rock & Hops de Dunham (nous vous en reparlerons!) du 28 mai au 31 mai prochain.

    Matthieu Paquet-Chabot

    27 avril 2015
    Albums, Festival d’été de Québec
    Festival d’été de Québec, Festival été québec, Jack White, Kapuano Records, Les Deuxluxes, meg White, Scène Hydro-Québec, The White Stripes, Traitement Deuxluxes
  • En route vers le FEQ avec… Navert – « Temps Bipolaire »

    En route vers le FEQ avec… Navert – « Temps Bipolaire »
    Crédit Photo : Jean-Fred Bédard
    Crédit Photo : Jean-Fred Bédard

    Vous cherchez une façon d’ouvrir votre Festival d’Été de Québec 2015 avec autre chose que de l’électro? La solution se trouve sur le boulevard St-Joseph à 18h00 avec Navert! Ce duo, formé d’Annie-Claude Navert et de Guillaume Chartrain saura parti du bon pied votre jour 1 du festival. C’est en mars dernier que l’album Temps Bipolaire est paru. Mélangeant voix et clavier, cet album est idéal pour bien entamer votre festival. 

    Ayant gagné cinq prix au Festival Vue sur la relève 2014 et ayant un EP et un album en poche, Navert est maintenant prêt à prendre d’assault les salles de spectacles du Québec. 

    Analysons ce premier album Temps Bipolaire, paru sur l’étiquette de disque L-A be.

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    Navert- Temps Bipolaire (L-A be.)

    Dès les premières notes de Leslie, nous avons l’impression d’être avec Coeur de Pirate ou encore Ariane Moffat. Attention, je ne parle pas de copie, mais bien d’inspiration. Navert a son style bien à lui. Les textes mélancoliques nous envahissent et les rythmes plutôt doux, mais si bien aménagés, nous transporte loin. Les textes sont la plus grande force de l’album. J’ai adoré la poésie d’Annie-Claude Navert, et ce, tout au long de l’écoute. Je vous en prie, porter attention au texte. Je vous avoue que c’est peut-être difficile, car Guillaume Chartrain fait une très bonne job au niveau des arrangements.

    On se transporte un peu plus loin et on tombe sur Ondes Radio, la troisième pièce. La sonorité électro vient semer sa graine. C’est ce son qui vient différencier Navert des autres albums pop du moment. Nous avons l’impression de planer. Suivra la magnifique Ta Cadence, premier extrait de l’album. Cette chanson à tout pour être un succès des radios FM de ce monde… en plus c’est une superbe chanson. Les paroles, les rythmes plutôt répétitifs, la joie de vivre, la magnifique façon qu’à Annie-Claude de livrer le texte, c’est un succès. Il est dommage que si peu de radios emboitent le pas.

    La pièce titre de l’album vient ensuite. C’est à ce moment que nous remarquons que le duo aime beaucoup les refrains. La plupart de pièces sont courtes et les refrains sont très souvent de retour. On ressent donc un certain désir d’attirer les ondes radio sur l’album. Parlant de radio, la prochaine pièce s’est hissée au #2 du palmarès franco de CISM. Je parle ici de Trouver l’asile. Une pièce avec un rythme entraînée, des rythmes novateurs et d’une belle rapidité. Je ne le répéterai jamais assez : la voix d’Annie-Claude est magnifique.

    Après plusieurs pièces fortes, nous retournons avec des pièces douces, mélancoliques et fortes agréables avec Ma Chanson et Les Rues Meurent Sur Moi. Les sujets des textes deviennent aussi plus sérieux et plus difficiles.

    L’écoute se terminera avec quatre pièces qui ressemblent beaucoup à ce que nous avons écouté en premières moitiés d’album. Je n’oserai pas dire que ce n’est pas d’un grand intérêt, car les pièces sont belles, mais répétitives. C’est ce qu’il me fait réalise le bâtit bémol de cet album. Il est léger, certes, mais il ne passe pas inaperçu. Après l’écoute complète, nous ressentons une certaine redondance dans les rythmes des pièces. Il n’y a pas beaucoup de place au changement. Espérons que le duo saura varier lors d’un prochain opus.

    J’ai bien hâte de voir comment le duo va transposer cet album sur scène. Vous êtes intéressé? Sachez que  le duo Navert aura l’honneur d’ouvrir les festivités du Festival d’Été de Québec du côté du Petit Impérial le 9 juillet prochain dès 18h00. Une belle façon d’amorcer votre festival juste avant d’aller faire un tour de l’Impérial Bell avec une soirée du même genre avec Milk & Bone, Foxtrott et Yelle. 

    Ne manquez pas notre prochaine chronique En Route Vers le FEQ avec un duo québécois qui a le vent dans les voiles… Les Deuxluxes! D’ici là, n’hésitez pas à découvrir un autre groupe qui sera du festival, je parle de Ponctuation.

    Matthieu Paquet-Chabot

    21 avril 2015
    Albums, Festival d’été de Québec
    Festival d’été de Québec, Festival été québec, Le petit impérial, Navert, Temps Bipolaire
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