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  • [ALBUM] Emilie & Ogden – « 10 000 »

    Ma quête continue. Ma quête incessante de récupérer mes lettres de noblesse en tant que mélomane aguerri.  Pour la compléter, il n’y avait pas meilleur moment que la rentrée automnale, qui comptait plusieurs œuvres de qualité (décortiquées efficacement par tous mes collègues, ici) pour me réactiver mes oreilles entre deux beat de Metro Boomin. Un peu de calme, de l’harmonie et de douceur s’imposaient! C’est ce que m’a offert 10 000 d’Emilie & Ogden : tout à ce quoi je m’attendais, et encore plus!

    D’emblée, Emilie et sa harpe (Ogden) imposent déjà un style unique : un instrument atypique (en ce qui me concerne) avec la douce et délicate Emilie Khan. En fait, le nom du groupe n’est aucunement un hasard puisque ces deux éléments sont le cœur et l’âme de la formation (obviously) et que tout les autres éléments s’impliquant dans la mélodie ne sont que des bonbons, ajoutés au passage, afin de bonifier une offre déjà impressionnante. Rien n’est fait dans l’excès puisque la guitare, la basse et la batterie sont conscients que la véritable vedette, c’est Ogden!

    La voix d’Emilie est envoûtante et je la laisse avec plaisir me diriger, sans résister (j’me suis même surpris à me fermer les yeux!) De Blame à Dream (qui porte très bien son nom et constitue une superbe conclusion), on ne peut faire autre chose que de suivre et se concentrer sur cette voix harmonieuse qui dicte la mélodie. Je ne verrais pas comment la magie d’Ogden pourrait opérer sans la voix d’Emilie. Un mariage parfait!

    Sur 10 000, tout le monde est à sa place. C’est le genre d’album qui nécessitera plusieurs écoutes afin d’y déceler toutes les subtilités puisqu’un réel travail à été accompli à ce niveau afin de bien mettre en valeur Emilie & Ogden. Un opus qui arrive à point, d’un point de vue personnel, me redonnant foi en la créativité de la musique folk. Une première écoute qui fut fort satisfaisante.

    Taylor Swift peut aller se rhabiller, au fond !

    Simon Belley

    4 octobre 2015
    Albums
    000, ?/10, Emilie & Ogden, Secret City Records
  • [ALBUM] Beat Market – Sun Machine

    [ALBUM] Beat Market – Sun Machine
    Beat Market Sun Machine (Lisbon Lux)
    Beat Market
    Sun Machine (Lisbon Lux Records)

    Mon été fut rempli. Professionnellement rempli (j’pas payé pour être blogueur, tu sais?). Mon radar fut sur hold le temps de trois mois. Juste assez de temps pour que mes vieilles habitudes s’embourbent dans l’épais sillon de sirop contre la toux laissé par Future, l’émouvant hommage à un basketteur retraité par un wigger du Texas et les douces élucubrations d’un blondinet de la Zone 3. J’avais besoin d’un changement d’air et Beat Market arrive, comme sur un plateau d’argent, avec son deuxième opus , Sun Machine. Au bon moment, quoi !

    D’emblée, je joue la carte de l’honnêteté : je ne suis que très peu familier avec Beat Market. Ma première expérience fut live, lors de l’Hivernal de Baie-Saint-Paul. Bizarrement, je n’ai vécu que l’expérience auditive puisque j’étais bénévole (j’m’occupais des manteaux!), mais je ne fus pas moins ravi du produit offert. J’avais rapidement compris que Louis-Josep et Maxime (j’parle comme si s’t’ait mes grands chums. Vous m’en voulez pas, les gars?) avaient musicalement plus d’affinités avec nos cousins français qu’avec nos voisins du Sud.

    À mon humble avis, un album de musique électronique principalement instrumentale a le devoir de fournir à son auditeur assez d’éléments et d’information pour que celui-ci puisse rapidement comprendre le monde dans lequel l’artiste veut le transporter. Beat Market a ce souci, à travers des morceaux comme « Dune », la pièce titre ainsi que « Riders », qui m’ont personnellement permis multiples situations et univers liés à la science-fiction (clichés, je sais!) et je crois que c’étais le désir du groupe de laisser son public s’éclater, quoi!

    Parce que oui, on peut s’éclater ferme. L’écoute de ce disque qui est structuré de façon à ce que le tout coule bien. Le soucis de dansabilité (s’tu un mot, ça? Note du correcteur : Non.) est très présent et ce, à plusieurs niveaux . « Oz » est une bonne référence qui peut peut-être clarifier mes propos en plus d’être un bel hommage à Daft Punk. Mais, voila une des problématiques du CD : cet envie de toucher à tout, de rendre hommage. Le son « Beat Market » se perd à travers le désir de « vouloir sonner comme ». Les références sont évidentes, sans pour autant tombées dans le cliché, mais elles sont là. Les clin d’œil évident à cette époque où le crew Ed Banger faisait la pluie et le beau temps sont charmants, certes, mais un peu datés par rapport à l’offre actuelle.

    Dans l’ensemble et malgré tout, « Sun Machine » est un solide disque, bien travaillé, qui offre aux auditeurs une expérience en soi, comme l’expérience visuelle que le groupe offre live. On constate que Beat Market cherche un peu son identité, tout en offrant un produit de qualité dans le paysage électronique locale qui est, disons le, peu représenté. Leur musique peut facilement traverser les diverses frontières et plaire aux puristes, qui n’auront pas honte de se déhancher. Bref, Beat Market brûleront les planches qu’ils fouleront au cours de l’année et ce, avec brio!

    https://www.youtube.com/watch?v=W1QTwbAuL28

    Simon Belley

    18 septembre 2015
    Albums
    Beat Market, Lisbon Lux Records, Sun Machine
  • Le FME s’échappe : les premiers noms de la programmation 2015 dévoilés!

    Le FME s’échappe : les premiers noms de la programmation 2015 dévoilés!

    11536467_10153410502582329_4574190872130065044_oLe Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) n’en pouvait plus d’attendre et ceux-ci ont décidé de « l’échapper » (leurs mots, pas les miens) en dévoilant douze artistes qui seront de la programmation de sa treizième édition, où la coqueluche du Québec, Louis-Jean Cormier, sera la vedette de la soirée de clôture.

    Toujours l’oreille tendue vers le hype et ayant à coeur la diversité musicale, les premiers artistes confirmés sont éclectiques à souhait afin de plaire à un vaste public. En effet, quand ce n’est pas l’électro-pop chaotique Doldrums, c’est le death metal technique de Fleshgod Apocalypse qui sera en vedette. Le rap irrévérencieux de Loud Lary Ajust fera bon ménage avec les légendaires The Fleshtones. Il ne faut surtout pas oublier le duo Saratoga, composé de Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ainsi que le duo indie rock californiens The Dodos.

    Pas moins de quatre artistes traverseront l’océan afin de venir dans les contrés lointaines de l’Abitibi : Jeanne Added, de la France, Puts Marie de la Suisse, ainsi que Tottoro et Ropoporose, qui viennent tous deux la France. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif les Marinellis et PONi, et pour que la saveur soit relevée, pourquoi pas ne pas ajouter le dancehall de Face-T au passage?

    Et ça, ce n’est qu’un échantillon puisque la programmation complète sera dévoilée le 21 juillet prochain, simultanément à Montréal et à Rouyn-Noranda. Les passeports seront en vente dès la semaine suivante, c’est-à-dire le 29 juillet.

    Pour plusieurs, il s’agira d’une belle façon de clore la saison des festival en beauté.

    Simon Belley

    17 juin 2015
    Festivals, Nouvelles
    Doldrums, Face-T, Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, Fleshgod Apocalypse, FME, Jeanne Added, Les Marinellis, Loud Lary Ajust, PONI, Puts Marie, Ropoporose, Saratoga, The Dodos, The Fleshtones, Tottoro
  • [ALBUM] Donnie Trumpet & The Social Experiment – Surf

    [ALBUM] Donnie Trumpet & The Social Experiment – Surf

    Ce qui rend le rap fascinant, c’est sa rapidité (suis-moi bien, icitte là..). Tout va trop vite! Un projet n’attend pas l’autre et les canaux de communications sont de plus en plus accessibles. En effet, souvent, les meilleurs albums qu’on peut se procurer sont souvent ceux qui sont (légalement) gratuits. Le danger, dans cette façon de procéder, c’est ce que j’appelle (j’dois pas être le seul, mon analogie est boiteuse, anyway) le phénomène de « l’étoile filante » : mourir en-dessous de son hype. C’est pour cela que les rappeurs doivent être des plus créatifs afin de non seulement cultiver leur image, mais aussi rendre leur musique plus intéressante afin de ne pas voir leur carrière mourir dans les méandres des forums d’opinions. C’est dans cette optique, après #10Day et Acid Rap, que Chance the nous offre Surf, en compagnie de Donnie Trumpet & The Social Experiment, le premier (?) album gratuit offert sur iTunes le 29 mai dernier.

    SurfC’est quoi The Social Experiment (SoX, pour les intimes. s/o au White Sox)? C’est le backing band de Chance the Rapper lors de ses live shows, simplement. C’est qui Donnie Trumpet? Le trompettistes (ouin, c’est poche de même). C’est donc un album de rap sans 808 drums, ce qui est rafraichissant, mais correspond à une certaine tendance actuelle où les rappeurs veulent prouver leur potentiel de musicalité (voir : Koriass orchestral). Par contre, ce ne sont pas TOUS les rappeurs qui peuvent se permettre ces écarts de conduite, si je peux me permettre, puisqu’il faut avoir un certain sens de la mélodie et une bonne oreille. Comme indiqué plus haut, le dernier projet de Chance était Acid Rap, un album qui nous avait « jetés sur le cul » (c’est l’expression appropriée) et Surf est une suite logique de ce dernier opus sur le plan des paroles.

    Chance a un avantage majeur sur beaucoup d’autre rappeurs (et artistes) : sons sens inné de la mélodie. Sa voix chantée n’est pas vilaine et il l’utilise sur Surf afin que ses bars (#BARS) soint bien ancrés dans des mélodies parfois mélancoliques, parfois plus soul, mais jamais agressives, ce qui est très nouveau et intéressant provenant de Chicago, capitale du gangstérisme américain et du ultra-agressif drill (voir : Chief Keef, GBE, etc.). Chance the Rapper, étant encore jeune, communique une certaine détresse post-adolescent qui est charmante et qui est très facilement comprise par de nombreux auditeurs. L’accessibilité de ses diverses paroles, sans pour autant abrutir ses auditeurs, nous démontre un potentiel « mainstream » ultra-intéressant, comme démontrée sur son ultra catchy « Wanna Be Cool », un hymne à la différence et à la marginalité qui définit très bien l’oeuvre de Chance the Rapper jusqu’à maintenant.

    Musicalement, on retourne vers une forme de néo-soul qui faisait la pluie et le beau temps à l’époque (R.I.P Dilla), mais modernisé, avec des accents un peu plus funk par moments. On laisse beaucoup de place à Donnie Trumpet, qui utilise brillamment son instrument afin d’ajouter cette touche « magique » (oui, j’vais là) pour bonifier la chanson. Chance, même s’il est compétent, laisse la place à de nombreuses collaborations avec le who’s who de la scène rap contemporaine et quelques vétérans afin que le SoX puisse être la vedette. Ce que l’on constate avec cette album, c’est un désir d’avoir purement et simplement du plaisir au profit de l’art. Chance et sa bande semblent apprécier le moment présent et il témoigne à travers un album (gratuit, je le respécifie) qui s’écoute bien, sans plus. Sans réinventer le genre, Chance, Donnie et le groupe le bonifie et ajoute une nuance de plus à ce style fondamentalement mal-aimé (JE DÉCROCHE PAS!). Bref, Surf porte bien son nom : un album chill (OUF ! Oui, J’ai fait cette connexion douteuse …)

    http://www.youtube.com/watch?v=xdcW70M1h_Q

    Simon Belley

    10 juin 2015
    Albums
  • [ALBUM] Jamie XX – In Colour

    Je me souviens d’une interview avec Tyler, the Creator où il justifiait cette ligne au début de IFHY : Add more yellow. Il affirmait qu’il associait des mélodies, des sons, à des couleurs qui les définissent. Certes, il n’y pas de chartes qui existent puisque c’est sa façon à lui de rendre concrète son œuvre, mais c’est quelque chose qui m’as toujours fasciné et qui m’a rejoint au final. Le tout m’influence et je tente d’associer certaines mélodies, certaines chansons à des couleurs pour m’aider à comprendre ce que j’écoute. L’album In Colour du britannique Jamie XX ne pouvait mieux tomber puisque je crois enfin avoir réussi.

    8f09545cSon premier opus (hormis ses deux efforts précédents avec The XX) porte bien son nom puisque que Jamie Smith nous montre l’éventail de sont talent, ses diverses « couleurs », à travers 11 titres (un peu court). Ne se fiant pas aux standards des albums de musique électronique actuels, peu de collaboration, sauf avec ses compatriotes de The XX et la très surprenante et entrainante I Know There’s Gonna Be (Good Times) où Young Thug (RICH GANG!) et Popcaan se complètent à merveille dans ce que l’on peut appeler un Summer anthem, sans gêne.

    En fait, je considére que Jamie XX transforme tout ce qu’il touche en or, comme le mythique Midas (pas Midaz …) en construisant des petits bijoux de mélodies accrocheuses, sans trop sombrer dans le cliché des immense breakdown du EDM. Sa façon de faire de la musique électronique nous permet de rapidement connecter et vivre des émotions concrètes et diverses. Le tout reste très organique. La géniale Sleep Sound (et son magistral clip, qui me rappelle le clip Svefn-g-englar de Sigur Ros) en est un bon exemple où on communique rapidement un sentiment, une émotion, une couleur.

    L’album est très varié au niveau des sonorités, sans dénaturer ce que l’on connaît déjà de Jamie XX : des productions relativement ambiante, lo-fi par moments. Il ne tombe jamais dans l’excès ce qui nous donne une effort soutenu, qui suit une certaine logique au niveau de la structure et de l’ordre des titres de l’album. Tout ça pour dire que Jamie XX ne déçoit pas en nous offrant un des rares albums de musique électronique bien structurés (ahem, Brodinski, ahem), diversifiés et avec un certain sens, malgré le peu de collaboration. Un album à garder en tête lorsqu’il sera temps de faire votre Top des meilleurs de 2015, je vous le jure !

    Simon Belley

    3 juin 2015
    Albums
  • [ALBUM] A$AP Rocky – A.L.L.A (At.Long.Last.A$AP)

    AtLongLastASAPCoverQue le monde de la musique réussisse à me surprendre en 2015 relève de l’exploit. C’est une des raisons majeures de mon amour inconditionnel de la musique rap : l’effet de surprise. Kanye avec Yeezus (pas de cover art, d’un minimalisme pur, sortie quelques temps après son annonce). Drake avec son If you’re Reading this, It’s too late qui sort de nulle part, durant la nuit (because Drake, obviously). A$AP Rocky peut maintenant se targuer d’être dans cet lignée de rappers contemporains empruntant cette voie pour que son produit soit accessible (la fuite m’avait donné des indices, tho’) en sortant hier A.L.L.A (At.Long.Last.A$AP) à minuit, cette nuit.

    D’emblée, 18 titres, c’est beaucoup, mais pas surprenant du tout pour lui puisqu’Il semble emprunter beaucoup des bribes de l’esthétique du rap des années 90 avec des album denses et des clips à couper le souffle, entrecoupé d’autres chansons de son album histoire de les hyper. Deux ans et demi se sont écoulés depuis LiveloveA$AP et ce n’est pas un euphémisme de dire que les attentes étaient élevées, surtout après le drame que le A$AP Mob à vécu cette année en la mort de son père spirituel, A$AP Yams (Yamborghini FTW).

    D’emblée, Holy Ghost impose le ton de l’album : un beat qui n’est pas traditionnel du style Houston via New-York imposé par le Mob au cours des années, avec une production léchée de Danger Mouse, qui sample les frères Coen. Cette chanson impose le ton aussi au niveau lyrical (« À tous ceux qui disent lyrical même si ça existe pas » – Maybe Watson) en abordant le thème d’une certaine rédemption face à la vie de vice que Rocky mène, sans pour autant discréditer tous ses aspects. Au fond, cette glorification absurde de certains aspects de la vie de rap star devient redondant de la part du leader du mob.

    Ce que l’on ne peut pas reprocher à A$AP Rocky, par contre, c’est son oreille musicale. Il déniche des beats qu’il ride à merveille et ne se laisse pas tenter vers l’appât du gain en impliquant tout les gros noms actuels qui circulent sur les albums de tous (Metro Boomin, Southside, DJ Mustard pour ne nommer que ceux-ci). Un mélange de modernité et des réussites du passé nous offrent un contenu varié mais équilibré, comme par exemple avec Wavybone qui nous offre un intéressant retour au rap du Sud des années 1990. surtout avec un couplet (j’en ai des frissons) du défunt Pimp C, qui accentue l’aspect « hommage » de cet album.

    En fait, Rocky se veut le pont parfait entre les puristes qui ne répondent que par l’âge d’or du rap et cette génération actuelle, qui expérimente plus au détriment des thématiques exploitées. Rocky est, à mon avis, un exemple concret de ce qu’est un rapper contemporain, une star moderne qui a su regrouper ses nombreuses et évidentes influences en un produit viable artistiquement, surtout, a pu créer son son particulier, sa marque de commerce. Un album important de l’année 2015 qui, maintenant, donne le ton. A.L.L.A est la réponse à cette question fondamentale : « Lord Pretty Flacko Jodye. Tell these fuck n***** how you been ».

    P.S. : Ah j’oubliais : Rod Stewart, of all people, a un featuring sur cet album …

    (ASAP Worldwide/RCA)

    Simon Belley

    27 mai 2015
    Albums
  • [ALBUM] Cabadzi – Des angles et des épines

    [ALBUM] Cabadzi – Des angles et des épines
    CABADZI_cover
    Cabadzi Des angles et des épines (SPACE / L’Autre Distribution)

    Lentement, mais sûrement, la francophonie semble reconnaître le potentiel artistique de la musique rap. De plus en plus de jeunes blancs, francophone, élevés avec Eminem, LMDS et Wu-Tang, tentent l’expérience et désirent (re)donner ses lettres de noblesse à un style musical fondamentalement mal-aimé (surtout par les Québécois) qui sont beaucoup trop obsédé par la verve (YÉ OÙ LE PROCHAIN DÉDÉ FORTIN, HEIN ? Y’EST OÙ CALVAIRE!). Dans ce contexte, Cabadzi offre Des angles et des épines, leur second opus qui sort aujourd’hui.

    C’est toutefois un effort honnête, sans plus. En effet, Cabadzi tente l’expérience du rap instrumental avec un certain panache, certes, mais l’aspect rap nécessite une amélioration. On voit un travail élaboré sur le plan de l’instrumentation, via une très orchestrale Féroces Intimes ou, la très « chaude » (oui, oui, j’utilise ce qualificatif) Cent fois où la guitare et les handclap se marient à merveille pour nous offrir une instru beaucoup plus groovy et lumineuse dans un album très sombre, où les thématiques des diverses chansons sont un peu répétitives.

    En fait, le principal défaut de cet album est l’entretien de clichés par rapport au rap francophone. Beaucoup de paroles centrées autour de la plainte, une poésie malhabile, mais intéressante pour tenter de toucher le créneau du « rap conscient ». Le MC a beaucoup de difficultés à rider les beats, qui sont en général bien construits. En fait, il peine à se démarquer puisqu’il maîtrise mal son instrument : son flow se rapproche beaucoup plus du slam, en fait et je crois fermement que, compte tenue de la qualité musicale, le style ne peut s’imposer.

    Par contre, comme je l’ai dit (au moins milles fois), nous avons affaire à de bon musiciens qui maîtrisent bien leurs instruments (même si le beatboxer est superflu). On tente d’intégrer plusieurs styles, imiter le sampling, à quelques occasions (dope échantillonnage sur Nous sommes deux femmes, d’ailleurs). Le tout me fait vaguement penser à Flobots dans la démarche.

    Mais, au final, l’effort est honnête et l’album reste un offre intéressante dans le paysage rap francophone. On voit que Cabadzi traite le tout comme de l’art et non comme une vulgaire parodie. Les puristes y trouveront leur compte!

    Simon Belley

    19 mai 2015
    Albums
    Cabadzi, Des angles et des épines, L’autre distribution, SIX Média, SPACE
  • [ALBUM] Baden Baden – « Mille éclairs »

    [ALBUM] Baden Baden – « Mille éclairs »
    Baden Baden Mille éclairs (naïve)
    Baden Baden
    Mille éclairs (naïve)

    On associe souvent le terme « pop » à quelque chose de péjoratif. Pour atténuer le choc de l’auditeur, on l’affuble d’un autre terme (genre « indie ») pour qu’on avale mieux la pilule parce que t’sais, c’est rough pour un critique musical de dire qu’il aime ça, d’la pop (s/o à Rajotte). Pourtant, un hit bien construit (s/o Carly Rae Jepsen) et pas trop vide de sens mérite qu’on s’y attarde. Bref, tout ça pour dire (j’m’égare, des fois, t’sais) que Baden Baden, groupe parisien, vient de sortir un album intitulé Mille Éclairs, leur troisième opus et leur premier depuis 2012.

    Faire de la pop est un art en soi puisqu’il y a une fine ligne entre les désirs grandioses et artistiques et les désirs d’accessibilité. Baden Baden navigue bien entre les deux, sans pour autant réinventer la roue, ce qui est fort dommage puisque leur offre ne se différencie pas dans un vaste paysage musical. D’ailleurs, rapidement, on peut les comparer à d’autres offres de qualité supérieure. En fait, soyons honnêtes (désolé, guys), le tout est un peu terne. Voilà le défaut majeur de cet album : il n’apporte rien de nouveau sur la table.

    Pourtant, la recette indie pop y est bien maîtrisée, ici : des mélodies accrocheuses, à saveur contemporaine (clavier FTW). Même si les thèmes des chansons ont été exploités jusqu’à la corde, le tout est fait dans l’optique d’être accessible, sans être abrutissant. Baden Baden sait comment bien construire une chanson pour que celle-ci soit accrocheuse. Ils forment un tout harmonieux. Par moment, le groupe me fait penser à Monogrenade (comme sur Finalmente) et Beach House, sur M.A.C. (ma préf’, d’ailleurs) où ils semblent emprunter la voie du dreampop planant de leurs (en fait la chanteuse) comparses franco-américains.

    Par contre, comme mentionné plus haut, le groupe ne se démarque pas. Ils ne sont pas intemporels. Ils sont ce que l’on (en fait, juste moi pour le moment, là. On gossera pas su’ des détails, t’sais) appelle de la « blog music ». Aussi, le groupe gagnerait à utiliser plus d’éléments liés à à la musique électronique puisque cela bonifie leur musique. Baden Baden doit trouver une façon de se différencier des autres groupes s’affublant du même qualificatif musical. Mille Éclairs est un album normal, sans plus. Rien de vilain, certes, mais rien de grandiose. Une recette bien maîtrisée, mais qui manque un peu de saveur!

    Simon Belley

    19 mai 2015
    Albums
    Baden Baden, Mille éclairs, naïve
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