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    [ALBUM] Socalled  – « Peoplewatching »
    Socalled - Peoplewatching (Dare To Care)
    Socalled – Peoplewatching
    (Dare To Care)

    C’est après quatre ans que Socalled nous revient avec un cinquième album. Sachant s’entourer des meilleurs, Josh Dolgin nous présente son album le plus orienté vers le rap de sa carrière. Étant MC de nature, l’artiste est amateur de rythmes enflammés et de musique rap. Cette passion se ressent sur Peoplewatching. Présenté par Dare To Care, cet opus de la carrière de Socalled prouve une fois de plus qu’il est un maitre des samples et un très bon rappeur.

    L’album débute avec Everyone Else Must Fail. Le départ plutôt calme avec des magnifiques voix, nous entrons tout de suite dans le vif du sujet : le rap. Josh rap d’une façon calme et posée. Il n’essaie pas d’avoir un rythme déchaîné et un record de sacres en moins de trois minutes. Il est plus délicat dans ses paroles et son rythme. Parlons de la deuxième passion  de Socalled : les rythmes. Étant MC à ses heures, l’artiste collectionne les bruits et instruments. Il porte donc une attention particulière à cet aspect tout au long de l’album. C’est d’une beauté.

    [bandcamp width=100% height=120 album=801807650 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=602696858]

    Nous continuons l’écoute avec Boyfriend Material. La magnifique voix de la chanteuse saura charmer vos oreilles. Le rap de Socalled vient tout contraster, mais c’est encore agréable. C’est d’ailleurs sur cette pièce que le chanteur s’amuse à jouer avec un semblant d’autotune. C’est hilarant, et le résultat est super.

    La pièce titre de l’album suit. Nous avons ici une superbe pièce à la fois soul, punk, gospel et rap. Les instruments sont tous si bien mis en commun que le résultat est très surprenant. Cette chanson est la définition même de Socalled : un mélange de genre dans le but de mettre en valeur le plus de genre possible et rendre cela des plus agréable. Nous nous écartons même de l’anglais par moment pour nous faire découvrir des talents situés aux quatre coins du monde. N’est-ce pas formidable de pouvoir réunir plusieurs cultures pour un seul et même but : la musique.

    Je ne peux passer sous silence la liste interminable de collaborateurs. Il y en a plus d’une trentaine. Ils sont venus de tous les continents pour travailler avec lui et ils sont triés par le maitre lui-même. Socalled ne s’entoure que des meilleurs. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui. Il adore les passionnées, mais aussi les gens qui savent maitriser leur instrument. Notons la présence de Katie Moore, Canailles, Fred Wesley (ayant travaillé avec James Brown), Rob Swift et nul autre que James Brown lui-même! C’est incroyable comment la liste est longue et remplis d’artistes de talents.

    Je me dois de mettre l’accent sur une pièce en particulier : Bootycaller. Nous voyons ici l’humour du chanteur et le pouvoir d’attraction qu’il peut y avoir sur ses collaborateurs. Il a réussis a avoir une chanson humoristique, très intéressante musicalement et une présence francophone et folklorique d’Yves Lambert! Rappelons-nous que les deux artistes ont collaboré ensemble sur la comédie musicale The Seasons (qui est aussi disponible sur album).

    [bandcamp width=100% height=120 album=801807650 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=3085108744]

    La pièce Extra Ordinary est particulièrement intéressante. « Did you you ever had that feeling » sera vous collés à la peau pour les heures suivantes sans jamais vous sortir de la tête. Le rap de Socalled est excellent et réfléchi. Les rimes sont intéressantes et le rap prend tout son sens. Je suis si content de voir un rappeur montréalais faire différent de ce qui se fait dans l’industrie québécoise du moment.

    La presque balade Fire on Hutchison Street suit. Nous sommes à la 8è pièce de l’album. Nous revenons à la plus simple expression de Socalled : un clavier et une voix. Il est excellent au piano et il aborde une voix détendue et émue lors de cette chanson. Il quitte le rap pour nous accompagner dans une magnifique balade. Ça fait du bien par;s autant de rap funky et jazz. Un peu de clame bien réussi.

    [bandcamp width=100% height=120 album=801807650 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2048895357]

    Finalement, ce sont dix pièces toutes aussi excellentes les unes des autres. Je vous invite vraiment à vous procurer l’album, ou du moins, aller voir ce qu’a à offrir Socalled en concert. Il sera en spectacle au Cercle – Lab Vivant ce vendredi 8 mai 2015 à 20h00 au coût de 20$. C’est présenté par District 7 production. Vous pourrez, sur place, vous procurez une copie physique de l’album pour admirer la magnifique pochette faite par nul autre que … Socalled! Quand je vous disais qu’il était impliqué à tous les niveaux et qu’il était super talentueux.

    Matthieu Paquet-Chabot

    5 mai 2015
    Albums
    Dare To Care, District 7 production, Le Cercle, Peoplewatching, Socalled, Yves Lambert
  • [ALBUM] Metz – « II »

    [ALBUM] Metz – « II »

     

    metz
    Metz II (Subpop)

    Metz, trio torontois signé sur la prestigieuse maison de disque Subpop fait suite à son premier disque éponyme sorti fin 2012 et acclamé par la presse spécialisée. Avec cette deuxième offrande, simplement intitulé II, il semble évident que la brique n’est pas tombée loin de l’arbre. Le groupe aborde l’album de façon brutale et le termine 30 minutes plus tard sans n’avoir jamais baissé la cadence. Si on compare souvent le groupe aux Melvins ou à Nirvana époque Bleach, il va sans dire qu’on pense plutôt aux incarnations plus lourdes de ces groupes; aucune chanson ne s’approchant ici du format ballade.

    Nous avons droit à un mélange de rock, de punk et de hardcore savamment orchestré par les guitares saturées et abrasives du chanteur Alex Edkins. Il chante avec colère la vision de son monde torturé. Sans être particulièrement revendicateur, il pousse parfois l’auditeur à la réflexion, entre autres sur la chanson I.O.U. qui parle de la médication donnée aux enfants hyperactifs. À l’écoute de l’album, il est dur de passer sous silence l’apport majeur du batteur Hayden Menzies qui joue comme un déchainé et qui réussit souvent à nous sortir des sentiers habituellement empruntés par la musique punk. Petit bémol au niveau de la basse de Chris Slorach qui gagnerait à être plus présente, à défaut d’être inventive.

    On retient surtout la puissance de II. Le groupe a développé entre les deux albums son sens mélodique ce qui bonifie ce que l’on pouvait entendre sur l’offrande précédente. La piste Spit You Out est un excellent exemple de chanson à la fois accrocheuse et corrosive. Pour ceux qui mettront la main sur la version vinyle, le côté B est particulièrement réussi avec l’enchainement des trois dernières pièces Wait In Line, Eyes Peeled et Kicking a Can of Worms qui est la seule pièce se rapprochant d’un moment « calme ». Les guillemets étant ici essentiels.

    Le groupe une excellente réputation en ce qui a trait à la performance en concert. Il sera d’ailleurs possible de le constater par nous-mêmes alors que Metz sera au programme d’une soirée punk/rock/garage le 12 juillet à l’Impérial dans le cadre du FEQ. Ils défendront les pièces de cette bombe en bonne compagnie puisque c’est le groupe de Québec Ponctuation (qui présentera également son excellent deuxième disque) et les Black Lips qui partageront la scène. Cette future agression pour nos tympans est assurément un des bons coups du festival.

     

    Julien Baby-Cormier

    4 mai 2015
    Albums, Festival d’été de Québec, Festivals
    Metz
  • [ALBUM] Boogat – « Neo-Reconquista »

    [ALBUM] Boogat – « Neo-Reconquista »
    Boogat - « Neo-Reconquista» (Bonsound)
    Boogat – « Neo-Reconquista»
    (Maisonette)

    L’été est à nos portes, et Boogat nous le rappelle avec son nouvel opus Neo-Reconquista. Entièrement en espagnol, ce nouvel album du MC sera vous ouvrir sur le monde d’une façon que peu d’artistes savent le faire. C’est la deuxième fois que le chanteur lance un album entièrement en espagnol. Neo-Reconquista fait suite à El Dorado Sunset, paru en 2013.  Avant de me lancer dans la critique, je me dois d’être honnête : je ne parle pas espagnol. Je ne peux donc pas critiquer d’une façon objective les textes du chanteur. Par contre, dans une entrevue avec nos collègues du Voir, Boogat indique aborder plusieurs enjeux sociaux criants d’actualité, comme l’indépendance du Québec et la corruption des leaders politiques. Je vous invite donc fortement à lire cette entrevue pour mieux comprendre les textes de l’album. Elle est disponible en ligne ici.

    Malgré ce détail, j’ai écouté attentivement cet album et j’en suis devenu accro. Les rythmes derrière les paroles du chanteur sont d’une beauté indescriptible. Les percussions et les instruments à vent sont tous bien mis en commun pour créer un amalgame incroyable. Nous avons ici de la musique qui fait voyager l’esprit et l’imaginaire. La voix du chanteur est sensuelle et elle a un rythme incroyable. Nous sommes très près du rap dans le style de voix qu’adopte Boogat dans cet opus. C’est très très bon, car il sait contrôler son débit face à divers rythmes différents.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1688660739 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=193523988]

    La force de cet album réside aussi dans les collaborateurs du chanteur. Parlons d’abord des musiciens. Pour moi, qui ne connais rien de l’espagnol, j’entends donc de prime abord les rythmes derrière les paroles. J’ai découvert de nouveaux sons qui font du bien au paysage musical québécois. Il y a une multitude d’instruments différents qui s’enchainent sans cesse. Je lève mon chapeau à l’équipe de musiciens qui a accompagné Boogat lors de l’enregistrement de l’album. Boogat s’accompagne de son fidèle compagnon encore une fois sur Neo-Reconquista, je parle ici de Poirier. Figure importante de la musique électronique du Québec, Poirier a réalisé l’album en collaboration avec le chanteur lui-même. L’équilibre est magnifique, car il n’y a pas surproduction. Nous sentons énormément l’influence latine sur l’album, mais aussi le son électro de Poirier sur certaines pièces.

    Finalement, en termes de collaborateur, je ne peux passer sous silence les artistes invités. Il y a trois pièces incluant des artistes invités sur l’album. Il n’y avait aucune chance que les deux visages québécois de la musique du monde ne se rencontrent pas sur une pièce. Je parle, vous l’aurez deviné, de Pierre Kwenders. Le chanteur se retrouve sur la chanson Londres. C’est une pièce moins forte en instruments afin de laisser place aux talents incontestables des deux chanteurs. La troupe Heavy Soundz est aussi du voyage sur l’excellente pièce Los Presidente.  Finalement, Boogat nous a fait connaitre une voix féminine sur Una Cita. La Yegros , une artiste venue directement d’Argentine, vient apporter une touche féminine à cet album. C’est du bonbon!

    [bandcamp width=100% height=120 track=2175068942 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    En conclusion, Neo-reconquista est un album si puissant en rythmes et instruments puissants. La voix de Boogat est si accrocheuse. Les amateurs de musique du monde seront comblés, mais tous les mélomanes pourront y trouver leurs comptes. En effet, cet album est si bien fait qu’il saura accrocher n’importe lequel des mélomanes ouverts à écouter de la musique d’une langue étrangère.

    Il est essentiel de voir comment Boogat va transporter cet album sur scène. Vous êtes de Montréal? Le spectacle sera présenté au Théâtre Fairmount le 5 mai prochain. Pour les gens de Québec, l’artiste sera du Festival d’Été de Québec le 13 juillet prochain en ouverture du très talentueux Charles Bradley! Un duo à ne pas manquer.

    Matthieu Paquet-Chabot

    4 mai 2015
    Albums
    Bonsound, Boogat, Festival d’été de Québec, Musique du monde, Neo-Reconquista, Pierre Kwenders
  • [ALBUM] Oromocto Diamond – « Opononi »

    [ALBUM] Oromocto Diamond – « Opononi »
    Oromocto Diamond - Opononi (P572)
    Oromocto Diamond – Opononi
    (P572)

    C’est ici, à Québec, que le duo Oromocto Diamond a enregistré son quatrième album en carrière. Depuis 2013, au studio D’Auteuil, le duo planche sur cet opus. Formé de Sam Murdock et Jean-Sébatien Grondin, l’album paraît sous (l’excellente) étiquette de disque P572, fondée par Murdock lui-même.  C’est quoi Oromocto Diamond? C’est de la musique punk rock très agressive, mais tellement agréable à l’écoute que tu n’as qu’une seule envie : danser! Il y a par contre une mise en garde. Cet album s’adresse à un auditoire qui aime découvrir et expérimenter. Il y a eu bons coups, comme il y en a des moins bon. L’album se dévoile et s’acquiert avec les écoutes.

    Maintenant, qu’en est-il? Parlons au départ de ma réaction lorsque j’ai reçu l’album. Les titres des 10 différentes pièces (qui totalisent près d’une demi-heure) sont plutôt mystérieux. Il y a une fixation pour la lettre O qui règne. L’écoute débute donc avec la pièce titre. Le son plutôt brutal et agressif s’enclenche dès les premières secondes. C’est très mélodique, malgré la brutalité des instruments. Les harmonies vocales de Jane Ehrhardt, chanteuse de Québec, restent en tête. Le fameux « Opononi », crié par Sam Murdock est totalement dans l’esprit du groupe. Nous ressentons un peu l’influence des Zoobombs, leur complice depuis quelques années. Juste au moment où nous embarquons à fond dans le rythme, la pièce se termine. Ce sera comme ça tout au long de l’écoute, et c’est une des forces de l’album. Le rythme est d’une rapidité monstre, autant à l’intérieur des pièces que dans l’alternance des chansons. Nous avons l’impression d’être dans un concert très énergique.

    Nous continuons avec Osoyoos, une pièce entièrement instrumentale. Les textures et ambiances sont très belles, et ce, pour toutes les pièces. L’ambiance est très mystérieuse, le suspense est à son comble. Les deux musiciens maitrisent si bien leurs instruments. La batterie de Jean-Sébastien Grondin est magnifique, et que dire de la basse de Sam Murdock.

    Ouroboros enchaîne à un rythme fou. Les distorsions sont très présentes, voire agaçantes. C’est une des pièces avec le plus de paroles de l’album. En effet, plusieurs pièces sont en grandes parties instrumentales, ce qui, à la longue, peut ennuyer certaines personnes. Après plus de trois minutes, je suis plutôt heureux de passer à la prochaine piste, car trop, c’est comme pas assez. La distorsion est en train de me rendre fou. Comble de malheur, la quatrième pièce est pratiquement pareille à la précédente, mais en plus agressive.

    Crédit Photo : llamaryon / www.ecoutedonc.ca
    Sam Murdock lors du lancement au Pantoum en avril 2015. Crédit Photo : llamaryon / www.ecoutedonc.ca

    Nous sommes maintenant arrivés à mi-chemin. Déjà, nous avons de très bonnes chansons rythmées et punk à souhait. Par contre, il y a des ratés. Que nous réserve la suite? Une super pièce intitulée Orocto Planction. Le rythme s’est calmé un peu et Sam Murdock reprend son micro en main. Je dois admettre que j’adore l’entendre chanter. Parfois, lorsqu’il s’enflamme, j’ai l’impression d’entendre un petit peu de Jack White. Les pièces avec voix sont très plaisantes pour la plupart. L’ambiance électro qui est incluse dans la cinquième pièce est très intéressante… on en aurait pris plus! Nous sautons de plein fouet dans l’ambiance des Zoobombs avec Osamu. D’ailleurs, deux membres du groupe de Tokyo se sont joint au duo pour cette pièce. Don et Matta Matsuo sont présent. L’univers asiatique est très dominant sur l’album, principalement sur cette sixième pièce. En entrevue et dans le livret de l’album (qui est magnifique soit dit en passant), les membres du groupe en font mention à plusieurs reprises. Ils ne s’en cachent pas. Paraîtrait même que le titre de l’album serait relié à Tokyo.

    Le reste de l’album est plutôt anodin et redondant. C’est d’ailleurs le point le plus négatif de cet effort. C’est trop long (malgré que l’album ne dure que trente minutes). Les pièces se ressemblent beaucoup pour la plupart et ça devient lassant. Un EP aurait probablement été de meilleure convenance. Par contre, je ne peux que saluer l’univers du groupe. La mise en marché est magnifique, la pochette aussi. Nous sentons vraiment, pour reprendre les mots de Rox Arcand (du Knock-Out et de CKRL), que l’album est fait pour être écouté en concert. L’énergie contagieuse de cet album doit tellement bien se transmettre dans une salle de concert. D’ailleurs, une de nos collaboratrices est allée au lancement de leur album au Pantoum. Un compte-rendu et des photos suivront sous peu.

    [bandcamp width=100% height=120 album=204088302 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2339974597]

    Matthieu Paquet-Chabot

    1 mai 2015
    Albums
    Jane Ehrhardt, Opononi, Oromocto Diamond, P572, pantoum, scène locale, Zoobombs
  • [ALBUM] Ghostwritten Chronicles – Bears of Legend

    [ALBUM] Ghostwritten Chronicles – Bears of Legend
    Bears_of_Legend_GhostChronicles_Avril2015
    Bears of Legend Ghostwritten Chronicles

    Un bruit de vague pour bien marqué par la thématique du voyage maritime, un refrain vaporeux et puissant avec la voix de David Lavergne et le semi-orchestre qui l’accompagne : c’est bien le groupe trifluvien de Bears of Legend que nous retrouvons avec davantage d’intensité dans ce deuxième album Ghostwritten Chronicles.

    Dans ce périple l’accordéon (When I Saved You From The Sea) ou le ukulele (Be Mine, All Mine, She Breaks me down) s’ajoute par parcimonie aux compositions pour respecter le thème de la mer. Le « demi-orchestre » est beaucoup plus entraînant que le précédent opus Good Morning, Motherland  , à l’image des matelots qui hissent la grande voile. Les chœurs, caractéristique du groupe a l’univers harmonieux, accompagnent davantage l’instrumental que le chanteur cette fois-ci. C’est un peu dommage la puissance et l’envoutement que cet instrument humain (si je puis dire) était un atout. Pour compenser, la batterie est beaucoup plus présente et ça frappe fort comme si on ramait avec vigueur (Arkansas River ou She Breaks me Down). Seule une pièce est en français, Encore – une preuve de bonne figure?. La voix prend aux tripes par son intensité et l’atmosphère intimiste provoquée par la guitare acoustique des premières notes. Mais  les paroles sont par contre redondantes et la césure de rythme (avec de l’orchestration) au milieu n’est pas forcément efficace puisqu’elle retombe ensuite à la simple guitare.

    L’harmonie de ce disque est cependant bien présente, l’orchestration et la voix y sont pour beaucoup. Un bel album encore une fois pour les Bears.

    On pourra retrouver Bears of Legend les 7 et 8 mai au Petit Champlain à Québec (complet) et en tournée en province .

    Mes préférées :

    • Be Mine, All Mine
    • Arkansas River
    • We Rise

    En complément :

    L’entrevue du Nouvelliste

    [bandcamp width=100% height=120 album=465173898 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Alice Beaubien

    1 mai 2015
    Albums
    Albums, Bears of Legend, Ghostwritten Chronicles, Trois-Rivières
  • [ALBUM] Florent Vollant – « Puamuna »

    [ALBUM] Florent Vollant – « Puamuna »
    Florent Vollant Puamuna (Instinct musique)
    Florent Vollant
    Puamuna (Instinct musique)

    La plupart d’entre vous le connaissez comme la moitié de Kashtin (avec Claude McKenzie). Pour les Innus, Florent Vollant est un héros, un modèle qui ne l’a pas toujours eue facile, mais qui a toujours su s’en sortir pour nous offrir, au fil des années, de magnifiques chansons. Extrêmement actif au sein de sa communauté, il a créé le festival Innu nikamu, qui rassemble les Premières nations et les Allochtones de partout. Il a mis sur pied le studio Makusham, un véritable bijou selon Frédéric Tremblay, mélomane tout aussi innu (et sympathique beau-frère) qui m’a déjà montré des photos du lieu.

    D’ailleurs, son quatrième album solo, Puamuna, a été enregistré à Makusham. Sur cet album, Vollant nous raconte ses rêves d’espoir et de fraternité. Un travail de moine qui a pris trois longues années à Vollant et ses complices. Un album d’Americana comme on en fait trop peu au Québec, enregistré avec Réjean Bouchard et Kim Fontaine, tous deux redoutablement efficaces à la guitare (et à la réalisation).

    On remarquera tout de suite la reprise de Haunted States de Pascale Picard, qui devient tout à coup Apu peikussian. Ce qui ressemblait à de la rage chez la Charlebourgeoise devient chez Vollant de la tendresse et de la douceur. Tendresse et douceur qu’on retrouve tout au long de l’album. Vollant rend également hommage à un des premiers Autochtones à avoir enregistré ses chansons, Willie Dunn, en reprenant la jolie Son of the Sun. Puis sur Change, un cadeau de l’artiste inuit Lucie Idlout, Vollant ajoute un peu de blues à son folk.

    Dit de même, on dirait que Vollant a enregistré un album en anglais alors que ce n’est pas le cas. Tout d’abord, il y a Richard Séguin qui lui a offert la très belle Tout est lié. Mais surtout, il y a toutes ces belles chansons en langue innue, dont on comprend très peu les paroles, mais dont on devine parfaitement l’intention. Pas besoin de vous mettre intensivement à cette langue mélodieuse, une chanson comme Nikaui est de toute beauté. Comment dire? Les mots sont peut-être très locaux, mais l’émotion transmise, elle, est universelle. Normal, direz-vous, il s’agit après tout d’une chanson que Vollant a composée en hommage à sa maman. Et on ne se tanne jamais d’entendre Ekuan Pua (ainsi soit-il, de Philippe McKenzie). Surtout dans cette nouvelle version, un brin country, mais toujours aussi rassembleuse.

    Un album à la fois personnel et universel qui fera bien plus pour unir les différentes nations qui peuplent notre continent que les débats sur le titre d’une émission à la télé d’État.

     

    Jacques Boivin

    29 avril 2015
    Albums
    Florent Vollant, Instinct Musique, Puamuna
  • [ALBUM] Modest Mouse – « Strangers To Ourselves»

    [ALBUM] Modest Mouse – « Strangers To Ourselves»
    08333145
    Modest Mouse Strangers To Ourselves (Epic)

    Critiquer un album n’est jamais un travail objectif. Il faut donc tenter de trouver une perspective qui soit la plus proche de ce qui pourrait y ressembler. Pour cette critique, ce sera impossible. Modest Mouse est un groupe âme soeur avec lequel je connecte presque aveuglément. Pour les néophytes, il faudra regarder du côté de Lonesome Crowded West paru en 1997 ou de Moon & Antarctica en 2000 pour goûter au fruit de leurs réalisations les plus adulées.

    Ce nouvel opus, Strangers To Ourselves, s’est laissé désirer. Plusieurs chansons de l’album sont performées en spectacle depuis 2010, mais l’album vient tout juste de paraître, 8 ans après la dernière offrande We We’re Dead Before The Ship Even Sank. Modest Mouse est un groupe a géométrie variable et ils ont perdu l’un des trois membres fondateurs dans le processus, le bassiste Eric Judy ayant décidé de quitter son poste, remplacé par Russell Higbee (ex Man Man). La construction de leur propre studio à Portland combiné au souci du détail quasiment maniaque de son leader Isaac Brock explique donc le long délai entre les deux derniers albums. 15 chansons c’est beaucoup à digérer et il faut admettre que cette fois la cohésion n’est pas toujours présente. Par contre, individuellement, les chansons fonctionnent et l’album permettra d’ajouter d’excellentes chansons au catalogue déjà bien garni. D’autant plus qu’en spectacle le groupe change sa liste de chanson tous les soirs pigeant dans tous les recoins de leur discographie.

    En ouverture, la pièce Strangers To ourselves est une délicate ballade habilement teintée de violon par Lisa Molinaro, une addition bienvenue au son du groupe. On reconnait ensuite le son typique du groupe grâce au premier simple Lampshades on Fire et à la pièce suivante Shit In Your Cut. L’écriture de Brock pour cette dernière est assez représentative de son univers (when the doctor finally showed up / his fur was soaking wet / he said that « this should do the trick » / we hadn’t told him what the problem was yet). Ansel, dans une rare excursion en territoire clairement biographique, raconte la dernière rencontre de Brock avec son demi-frère avant sa mort tragique. Les accents hawaïens de la chanson détonnent d’une surprenante façon avec le sombre propos des paroles. Le coeur de l’album (Ground Walks, Coyotes et Pups To Dust) est mélodiquement irréprochable, cette dernière étant bâtie sur un des riffs les plus intéressants du disque. L’album se poursuit avec plusieurs pièces explosives telles la carnavalesque Sugar Boats, Be Brave, The Best Room, ou la très réussie The Tortoise and the tourist avec ses explosions de guitares torturées si typiques du style de Brock. L’épiloque Of Course We Know surprend avec une réalisation minutieuse et de nombreuses couches d’instrumentation qui viennent enrichir une mélodie à la fois répétitive et obsédante. Malgré toutes ces réussites, il y a aussi quelques chansons polarisantes qui viennent parfois briser un peu la cadence établie, on pense à Pistol (que j’aime bien personnellement) et Wicked Campaign. Avec plus de 8 musiciens sur l’album, les possibilités sonores sont vastes et pourtant on reste parfois avec l’impression qu’ils pourraient s’éclater davantage.

    Ça reste un retour réussi et un album généreux. La force du groupe étant justement d’apporter l’auditeur dans un voyage sonore tortueux. On regrette l’absence d’une pièce de 7-8 minutes qui sied si bien aux albums du groupe.

    Julien Baby-Cormier

    27 avril 2015
    Albums
  • En route vers le FEQ avec… Les Deuxluxes – « Traitement Deuxluxe »

    En route vers le FEQ avec… Les Deuxluxes – « Traitement Deuxluxe »
    Les Deuxluxes - Traitement Deuxluxes (Kapuano Records)
    Les Deuxluxes – Traitement Deuxluxes
    (Kapuano Records)

    La comparaison avec le mythique duo The White Stripes est inévitable. Les Deuxluxes, c’est Anna Frances Meyer et Étienne Barry, qui, depuis 2013, sillonnent les routes du Québec avec leur rock garage, parfois transformé en western ou en rockabilly. Ayant un EP en poche, intitulé Traitement Deuxluxes, arborant la langue de Shakespeare, le duo saura nous faire retourné dans les plus belles années du rock’ n’ roll.

    C’est avec un excellent flair que Kapuano Records a signé Les Deuxluxes. Cette maison de disque à vu le jour en 2014 à Terrebonne. Avec moins d’un an de vie, la maison de disque à maintenant six artistes à son actifs, dont Les Marinellis, Jimmy Target et Blue Cheese.

    C’est donc avec un mini-album que les Deuxluxes vont enflammer la scène Hydro-Québec du Festival d’Été le 12 juillet prochain. Totalisant six pièces, pour plus de 20 minutes, ce mini-album a totalement charmé mes oreilles. Analysons la vague Traitement Deuxluxes.

    1. Traitement Deuxluxes

    Crédit Photo : écoutedonc.ca / Jacques Boivin
    Crédit Photo : écoutedonc.ca / Jacques Boivin

    C’est avec une puissante pièce titre que le mini-album débute. La voix très country et rogue d’Anna France Meyer est à couper le souffle. Elle maitrise à la perfection cet instrument. Nous n’avons pas une chanteuse ici, mais bien une rockeuse. L’ajout d’Étienne Barry vient rendre cette pièce plus rock, plus sale, plus garage. Nous sommes très loin de la surproduction. Nous avons ici du rock pur et dur, fait par passion. Nous nous sentons dans un far west lointain, il y a de nombreuses décennies. Les images et la sensation sont magnifiques.

    2. On The Road

    On continue dans un univers un peu plus country maintenant avec On The Road. La pièce porte bien son nom. Elle nous transporte dans un road trip imagé, très vivant, beaucoup plus sympathique et propre que sa précédente pièce. Le rythme est très rapide, les instruments du duo et la voix d’Anne France sont tellement polyvalents. La transition entre le rock de garage au country est parfaite.

    3. Funnel of Love

    C’est à mi-chemin que le duo nous propose une magnifique pièce acoustique. C’est très doux, les instruments sont en retrait. Nous sentons le passé des Deuxluxes. Ils ont commencé à faire des concerts dans les stations de métro de la métropole. Nous sentons cet univers plus doux, mais rock’n’roll. C’est une réussite. Funnel of Love est une des deux reprises de l’album. Laissez-moi vous dire que le duo a réussi à la perfection l’adaptation de cette pièce originale de Wanda Jackson.

    4. I’m In Love

    Nous sommes de retour dans le rock’n’roll classique. Les riffs de guitare du début sont magnifiques. La table est mise pour une chanson au rythme déchainé. La voix roque et rapide d’Anna France ne cesse de répéter « I’m in love with the baddest boy in town ». Alternant les teintes de voix, elle le chante, elle le dit, elle le récite ou elle le cri! Parfois, son complice de tous les jours se prête au jeu à son tour. Vous voyez le genre d’énergie? Ça donne un résultat super éclaté.

    5. Turn The Heat Up

    Dernière pièce originale de l’EP. Plutôt mélancolique, les paroles nous sont amenées progressivement, avec une lenteur qui laisse place à une belle pièce blues. Nous apprécions beaucoup les guitares qui sont spécialement agréables sur cette pièce. Les teintes de voix sont tellement différentes. Nous avons dans cette pièce une grande participation de Étienne Barry à la voix. C’est la première fois qu’il est en avant plan, et c’est super. La fin de la pièce est à l’opposé du début mélancolique. Nous terminons sur une forte note rockabilly comme nous n’en avions rarement vu au Québec depuis quelques années.

    6. Tell Heaven

    Nous terminons l’écoute sur une deuxième reprise forte agréable à l’écoute. Nous terminons donc sur une pièce douce, mystérieuse et misant sur les performances vocales de nos deux comparses. C’est une belle réussite. Nous en voulons plus. Plus de chanson, plus de Deuxluxes. Le prochain album est en confection et l’attente est insupportable.

    Nous avons maintenant nos propre Jack White et Meg White au Québec.  À défaut de pouvoir voir M. et Mme White en concert prochainement, je vous conseille vivement d’aller voir le concert des Deuxluxes au Festival d’Été de Québec 2015. Ça se passe le 12 juillet prochain, à 18h00, sur la scène Hydro-Québec. Vous n’êtes toujours pas convaincu? Je vous conseille la critique du collègue Jacques Boivin lors d’un de leur passage à Québec.  

    Vous ne pourrez pas être du Festival d’Été de Québec? Vous pouvez voir le duo au festival Anachronik à Montréal le 30 avril prochain et au festival Rock & Hops de Dunham (nous vous en reparlerons!) du 28 mai au 31 mai prochain.

    Matthieu Paquet-Chabot

    27 avril 2015
    Albums, Festival d’été de Québec
    Festival d’été de Québec, Festival été québec, Jack White, Kapuano Records, Les Deuxluxes, meg White, Scène Hydro-Québec, The White Stripes, Traitement Deuxluxes
  • [ALBUM] The Loodies – « The Loodies »

    [ALBUM] The Loodies – « The Loodies »
    The Loodies The Loodies  (Indica)
    The Loodies
    The Loodies (Indica)

    Ludovic Alarie n’a que 21 ans, mais déjà il commence à laisser sa trace dans le paysage musical québécois. Il a d’abord, avec son groupe The Loodies, sorti un premier disque anglophone en 2012 faisant notamment la première partie de Plants & Animals et tournant également sur le vieux continent.  Puis, l’an dernier, il a délivré un disque solo, bien reçu pour la critique, en français cette fois-ci, d’une délicatesse désarmante rappelant parfois Elliott Smith. Le tout parsemé de subtils, mais riches arrangements.

    Cette fois Alarie revient entouré de son groupe (Lysandre Ménard aux claviers, Jérémy Delorme à la guitare électrique, Étienne Dextraze-Monast à la basse et Sasha Woodward à la batterie) The Loodies. Ce second disque, éponyme cette fois, emprunte une trajectoire similaire à son album solo. Mélodies vocales pratiquement susurrées à nos oreilles, arrangements à la fois somptueux et délicats. Alarie a mentionné dans une entrevue donnée à La Presse l’apport important de Warren Spicer (chanteur de Plants & Animals) à la réalisation. Il y a une belle minutie à la réalisation et les petits détails récompensent l’auditeur qui écoutera l’album d’une oreille attentive.

    Après une délicate pièce instrumentale en ouverture, on reconnait rapidement sur Dry le style mélodique préconisé par Alarie sur son album solo. Les claviers proéminents et l’inventif pont au coeur de la chanson donnent le ton à l’album. En entrevue, le groupe mentionnait s’être inspiré de l’esthétique de Blonde Redhead (version Misery is a Butterfly) pour la réalisation. Ça s’entend particulièrement sur la troisième pièce Myodesopsia. Cette dernière, richement orchestrée (violons et xylophone), est aussi l’une des plus réussies de l’album. À mi-parcourt, la pièce Light-Year, mon coup de coeur, vient happer l’auditeur grâce à une série d’accords inventive supportée par une très belle mélodie vocale. Vers la fin, Tell-Tale, une des chansons les plus rythmées vient donner un second souffle à l’album. C’est une chanson qui fonctionnera en formule concert. Shift vient clore cet album concis (à peine plus de 30 minutes) d’une douce et belle manière. Ce qui étonne concernant cet album, c’est la capacité des musiciens du groupe à faire preuve de leur talent sans porter ombrage à l’efficacité des différentes ballades de l’album. Garder l’album court était d’ailleurs une sage décision; l’album bénéficiant de quelques écoutes successives et attentives. C’est donc une bonne offrande même si on reste avec l’impression que le groupe pourrait offrir des pièces encore plus percutantes malgré la timide voix d’Alarie. Le meilleur est-il à venir?

    Julien Baby-Cormier

    22 avril 2015
    Albums
    Ludovic Alarie, The Loodies
  • [ALBUM] Alabama Shakes – « Sound & Color »

    [ALBUM] Alabama Shakes – « Sound & Color »
    Alabama Shakes Sound & Color  (Alabama Shakes/ATO)
    Alabama Shakes
    Sound & Color (Alabama Shakes/ATO)

    Vous vous souvenez de Boys & Girls, le premier album des Alabama Shakes avec ses sonorités rétro-soul? La chanson Hold On, qui a tourné à peu près partout? Brittany Howard et sa voix à mi-chemin entre celle de Janis et d’Aretha?

    Eh bien revoilà la bande d’Athens, AL, avec Sound & Color, un deuxième album qui ose et qui repousse les limites d’un groupe qui refuse de se cantonner dans un genre. Sur cette offrande, oui, il y a encore cette sonorité tout droit sortie du Sud des États-Unis. Une pièce comme Don’t Wanna Fight ne devrait pas dérouter les fans de la première heure et une ballade bien bluesée comme Dunes ou Gimme All Your Love devrait joyeusement vous lever le poil sur les bras. Mais Howard et ses comparses sont allés beaucoup plus loin. Il y a plusieurs influences psychédéliques et garage sur plusieurs chansons. D’ailleurs, Sound & Color sonne un peu malpropre et c’est très bien ainsi. Ajoutez à cela les petites touches de synthés çà et là et vous obtenez un album incroyablement varié.

    Malgré ce grand éclectisme, les Alabama Shakes parviennent à maintenir un fil conducteur. Les racines soul et blues du groupe ne sont jamais très loin, ce qui fait bien notre bonheur. Et Brittany Howard passe près de mourir sur 3-4 chansons. On appelle ça tout donner. Vraiment tout.

    À ajouter à votre collection.

    Jacques Boivin

    22 avril 2015
    Albums
    alabama shakes, Sound & Color
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