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  • [ALBUM] Louis-Jean Cormier – « Les grandes artères »

    [ALBUM] Louis-Jean Cormier – « Les grandes artères »
    Louis-Jean Cormier Les grandes artères (Simone Records)
    Louis-Jean Cormier
    Les grandes artères (Simone Records)

    Louis-Jean Cormier avait besoin de prendre un petit break. Sa carrière solo est démarrée sur les chapeaux de roues avec l’excellent 13e étage. Un album universel et rassembleur qui lui a valu de très nombreux fans. Sa popularité a atteint des sommets avant même qu’il n’apparaisse à La Voix, où il s’est fait connaître de milliers de personnes pas trop habituées de tendre l’oreille vers le champ gauche. Ajoutez à cela la méga-tournée des festivals de l’été dernier et vous avez un gars bien content de pouvoir s’asseoir et simplement jammer à la maison.

    Était-ce ce retour dans ses pantoufles qui l’ont amené, d’une part, à écrire des chansons très personnelles, et d’une autre, à retourner à ses habitudes karkwaiennes qui consistaient à repousser petit à petit les limites du rock d’ici?

    Disons-le franchement, Les grandes artères ne fourmille pas de bonbons pour les grosses radios commerciales, qui ont adoré les refrains fédérateurs du 13e. Pourtant, l’ensemble (fort généreux à cette époque – près de 55 minutes) est beaucoup plus abouti que le premier album. On sent un vrai fil conducteur entre les chansons, on ressent une vraie thématique qui a, incidemment, touché beaucoup d’artistes ces derniers temps. Le couple. L’amour. L’insécurité qui va avec. Et ça commence dès les premières notes de Si tu reviens, avec ce choeur et ces arrangements orchestraux qu’on avait eu la chance d’entendre en primeur lors du spectacle de Cormier avec l’OSQ l’automne dernier.

    Ça ne veut pas dire que Louis-Jean ne rocke plus. D’ailleurs, ça rocke beaucoup dès la deuxième chanson, la très entraînante St-Michel est une source intarissable de hochements de tête réguliers. Si je disais que les radios commerciales n’y trouveraient peut-être pas de bonbons, les CISM, CHYZ et autres radios universitaires de ce monde vont se régaler (d’ailleurs, chapeau pour l’exclu à CISM, qui a pu faire écouter l’album à ses auditeurs avant tout le monde!).

    Bon. Un Louis-Jean qui est passé par La Voix est un Louis-Jean qui a plus de moyens. Ça paraît d’ailleurs sur plusieurs chansons, dont Tête première, avec ses cuivres chauds, ses arrangements orchestraux… et Adèle Trottier-Rivard qui chante en harmonie parfaite tout en étant si facilement reconnaissable.

    Cormier a décidé de ramener des musiciens qui avaient collaboré avec lui à l’aventure du 13e étage. Marc-André Larocque (batterie) et Guillaume Chartrain (basse) sont de retour et Simon Pedneault (guitare) est venu se faire aller le pic sur quelques pièces. Et oui, la douce voix d’Adèle est omniprésente et ajoute un peu de punch lorsque celle de Louis-Jean ne suffit pas.

    La perle de cet album se trouve au beau milieu, sur la pièce Le jour où elle m’a dit je pars. Cormier s’imagine en train de rompre avec sa bien aimée. Je pense qu’il n’aimerait pas. Juste l’idée qu’un jour, ça pourrait peut-être arriver, le chamboule à ce point? Attendez que le refrain embarque. Cormier vient nous chercher en s’agrippant direct sur nos tripes. Ça a fait mal dans mon ventre aussi. Peut-être parce que la même scène me tétanise itou… En tout cas. On trouve ici un exemple parfait de toute la puissance que peut receler une chanson.

    Sur une chanson comme Traverser les travaux, où il parle de fatigue et de burn-out, on a parfois l’impression d’entendre Patrick Watson. Mais il faut surtout écouter les textes de cette chanson, encore une fois d’une grande qualité, pour être touché droit au coeur.

    À mesure que l’album avance, on commence à voir clair dans le jeu de Cormier : dans cette apparente introspection, ce que Louis-Jean chante est universel. C’est pour ça qu’il nous touche tant sur cet album. C’est pour ça qu’on se sent avec lui sur la 138 sur Deux saisons trois quarts. C’est pour ça que malgré ses apparences de petit album sage, on se sent chamboulé à la fin de Montagne russe.

    Personnel et rassembleur à la fois. Un joli tour de force.

    [bandcamp width=100% height=120 album=572419925 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2260453793]

    Louis-Jean Cormier sera à l’Anglicane le 9 avril prochain. Mais n’essayez pas, c’est complet depuis longtemps, même pour votre humble serviteur. Par contre, on se donne rendez-vous au Grand théâtre de Québec le 26 septembre prochain. Les billets sont déjà en vente. Aucune excuse, c’est un samedi!

    Jacques Boivin

    23 mars 2015
    Albums
    88/100, EnVedette, Les grandes artères, Louis-Jean Cormier, Simone Records
  • [ALBUM] Kendrick Lamar – « To Pimp a Butterfly »

    [ALBUM] Kendrick Lamar – « To Pimp a Butterfly »
    Kendrick Lamar To Pimp a Butterfly (Interscope)
    Kendrick Lamar
    To Pimp a Butterfly (Interscope)

    C’est dans un chaos total que Kendrick Lamar lance son troisième album solo en carrière. Il était attendu depuis septembre 2014, date prévue. Repoussée, ensuite devancée, nous l’avons enfin écouté… et apprécié! To Pimp a Butterlfy est le troisième album du petit Kendrick, rappeur du désormais célèbre label Top Dawg Entertainment.  La barre était haute, car son précédent effort, Good Kid Mad City, s’était classé au sommet des palmarès des dernières années. A-t-il réussi à surmonter cet obstacle? Certainement!

    C’est dans le but de se réinventer que Kendrick Lamar nous revient. Changement complet de style, nous quittons le rap plus traditionnel pour du rap plus jazz et funk. C’est cet esprit très Nouvelle-Orléan et Afro-américain traditionnel qui règnera sur l’album. Ce sont 16 pièces, totalisant plus de 1 heure et 20 minutes, qui composent cet album. Dès les premières notes de Wesley’s Theory nous sentons que cet effort nous fera voyager. Nous sentons la dénonciation politique que Lamar a toujours intégrée dans ces textes. Parlons en justement des textes. Souvent une des variables les plus importantes d’un album rap. Kendrick Lamar donne toujours une importance capitale aux propos de ses chansons. Il a lui-même dit que son album était dans le même état d’esprit du climat de tension raciale qui fait rage aux États-Unis en ce moment (en faisant référence aux tragiques événements de Ferguson). Divergences politiques, racisme, égalité sont tous des sujets abordés avec une fougue sans précédent. Nous sommes loin des clichés misogynes, sexuelles et droguées que le rap peut nous avoir habitués au cours des dernières décennies. Nous avons devant nous un parolier engagé.

    Le Spoken Word est aussi présent. Il a pour but de nous rappeler les talents de parolier du rappeur. Les pièces These Wall et I sont parfaites pour illustrer cet esprit. Lamar nous parle, sans musique, sans aucun rythme, seulement son poème, son implication politique, sa vie.

    Kendrick Lamar sait bien s’entourer. Il y a une belle brochette d’invité, issu de divers univers musicaux très distincts, sur cet album. À première vue, ils sont trop nombreux, mais ils sont si bien dosés qu’ont n’y voit que du feu. Qui sont-ils? Pharrell Williams, Flying Lotus, Dr. Dre, Snoop Dog, Thundercat, George Clinton et la liste continue sans fin. Certains sont issus du milieu du rap, d’autres du jazz et d’autres du gospel. D’autres parts, certains agissent en temps qu’invités, d’autres sont producteurs et d’autres sont seulement échantillonnés. Les échantillons, quels couteaux à double tranchant. Parfois bien utilisé, parfois trop envahissant, dans le cas de Lamar, ils sont présents pour notre plus grand bonheur. Ils viennent appuyer les propos du rappeur. On ne se contente pas de seulement échantillon des succès des années 70, nous avons aussi des extraits d’entrevues, de discours politiques,  de manifestations, etc. C’est magnifique.

    Il y a quand même de superbes pièces rap, dans un sens plus traditionnel, sur cet album. Les chansons u, i et The Black The Berry en sont de bons exemples. La pièce U ressemble beaucoup à l’esprit qui régnait sur le deuxième album de Lamar, Good Kid Mad City, album mainte fois primé par la critique. The Blacker The Berry  et I ont agitent à titre de simples officiels jusqu’à maintenant, avec raison. Ce sont de sublimes oeuvres dénonciatrices avec des rythmes déchainés. Les talents de rappeur de Lamar sont maintenant mit de l’avant.

    Comment bien conclure cet album rap jazzé très afro-américain, quoi de mieux qu’une pièce de 12 minutes intitulée Mortal Man. Le jeune prodige nous rappelle l’histoire des États-Unis et des Afro-américains. Il nous résume tous les propos qu’il a sans cesse dénoncés depuis plus d’une heure. Il parle aux gouvernements, aux peuples, à ses frères et soeurs, à tous ceux qui veulent bien écouter ses revendications et ses idées. Il rappelle è tous que rien n’est acquis et qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour avoir l’égalité entre les noirs et les blancs. Un discour hautement d’actualité encore en 2015. La dernière moitié de la pièce est en Spoken Word, parsemé de certains discours politiques qui ont changé le monde moderne. La métaphore du papillon est maintenant élucidée, à la dernière seconde, sans vouloir en dire plus, pour vous laisser découvrir par vous-même.

    N’en plaise aux puristes, cet album réinvente le rap comme seuls quelques grands rappeurs ont su le faire. La culture Afro-américaine est très présente, et d’une belle façon. Il représente un peuple entier sans aucun stéréotype ni faux pas. Kendrick Lamar représente maintenant le rap. Il est la figure du rap d’aujourd’hui et de demain.

    Kendrick Lamar sera en spectacle au festival Osheaga du 31 juillet au 2 août 2015, à Montréal. 

    Matthieu Paquet-Chabot

    17 mars 2015
    Albums
    Kanye West, Kendrick Lamar, Osheaga, TDE
  • [ALBUM] Milk & Bone – « Little Mourning »

    [ALBUM] Milk & Bone – « Little Mourning »
    Milk & Bone Little Mourning (Bonsound)
    Milk & Bone
    Little Mourning (Bonsound)

    Milk & Bone, duo de pop féminine formé de Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, fait fureur sur la toile depuis l’été 2014. Fraichement signées par Bonsound, elles sont déjà connues sur plusieurs continents. Vous connaissez peut-être les deux femmes derrière ce projet. En effet, elles ont été musiciennes de tournée pour Alex Nevsky, Les Soeurs Boulay et David Giguère, en plus d’avoir un projet solo KROY, lancé par Camille Poliquin en novembre dernier. Elles ont de l’expérience et du vécu, ces deux jeunes femmes et c’est visible dans leur premier album Little Mourning. Les textes sont sensibles, la réalisation est léchée et la musique est incroyablement réussie. C’est de la pop féminine synthée faite avec des mains de maitre.

    Ce sont huit pièces qui composent Little Mourning. Huit pièces, c’est court. Dans le cas de ce premier album, huit pièces c’est fracassant et puissant. Le duo féminin débute avec la pièce Elephant. L’univers atmosphérique de cette composition nous fait rêver. Les voix de deux complices sur le rythme sont à couper le souffle. Parfois avec la voix en retrait, comme dans leurs vies de choristes, parfois au premier plan, nous ne pouvons qu’apprécier les Oh Oh lancés par Camille Poliquin.

    Que dire des textes? Les deux femmes l’affirment : les textes de l’album sont non censurés. Plusieurs femmes se reconnaitront dans ce que nos deux artistes racontent dans ce périple de plus de 30 minutes.

    L’aventure se poursuit avec Easy To Read. Plutôt acoustique comme pièce, on revient avec des voix plus calmes, plus reposées, en première partie. Un changement de rythme brusque au milieu de la pièce nous réveille et nous change d’univers, cette fois-ci, nous sommes dans une pièce très puissante et cinématographique. Tous ces styles et émotions dans une seule et même pièce de 3 minutes 42 secondes. Cela pourrait dérangé en règle général, mais la réalisation de Gabriel Gagnon nous fait plutôt apprécier ce changement de cap.

    Pressure et New York suivent. Il est important de souligner que ce deux pièces ont une importance capitale dans le succès qu’obtient le duo aujourd’hui. Elles ont été mises en ligne avant la sortie de l’album et elles ont obtenu un succès populaire et critique. Les rythmes sont déchainés, le synthétiseur se fait aller, l’électro-pop est présent et les voix de nos deux artistes sont parfaites. Quoi demander de mieux?

    Il n’y a qu’un artiste invité sur cet album, c’est Terrell Morris. Rappeur de Toronto, il vient brouiller les cartes de Little Mourning avec son tempo d’enfer. Il apparait sur Tomodachi. Quelle bonne idée d’avoir une chanson douce, moins rythmée, avec certains couplets masculins. C’est réussi.

    Après ce détour inattendu dans le rap masculin, nous revenons avec la pièce la plus connue de Milk & Bone, Coconut Water. C’est avec des rythmes à la Passion Pit que cette oeuvre s’orchestrera. C’est très dansant et c’est un vrai vers d’oreille après la première écoute.

    Nous terminons notre périple avec Watch. Superbe conclusion pour ce premier effort du duo. Les voix de nos deux jeunes acolytes sont déchainées et très justes. À la fin, nous n’avons qu’une seule chose en tête : nous en voulons plus. Plus de Milk & Bone, plus de pop dansante, plus de femme en musique. Elles ont du talent, elles savent charmer nos oreilles et elles manient leurs claviers comme personne ne sait le faire. Milk & Bone, c’est du bonbon, c’est un pur délice.

    Le duo Milk & Bone sera à l’Impérial Bell en première partie d’Ariane Moffatt le 1er mai prochain. Les billets sont en vente à la billetterie de l’Impérial Bell et au http://www.imperialbell.com

    Les charmantes Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne seront aussi à SXSW avec de nombreux autres artistes québécois, pour en savoir plus, c’est ici.

    Matthieu Paquet-Chabot

    17 mars 2015
    Albums
    ariane moffatt, David Giguère, EnVedette, Impérial Bell, KROY, Little Mourning, Milk & Bone
  • [ALBUM] Ariane Moffatt – « 22 h 22 »

    [ALBUM] Ariane Moffatt – « 22 h 22 »
    Ariane Moffatt 22h22 (Simone Records)
    Ariane Moffatt
    22h22 (Simone Records)

    C’est fou combien les choses changent en trois petites années. Tiens, voilà à peine trois ans, Ariane Moffatt nous présentait MA, son album le plus dansant (et bilingue), donnait des shows de feu et impressionnait le Québec entier à La voix. La voilà maintenant en train d’essayer de concilier le travail et la famille, la musique et les enfants, la tournée et le foyer. Le cinquième album de l’artiste, 22h22, marque de belle façon ce passage à un nouveau stade de la vie adulte.

    22h22, c’est l’heure tranquille, où les enfants sont couchés, où la blonde se repose, et qui est propice à la création. C’est aussi le début d’une nouvelle aventure, de ce nouvel album, probablement le plus personnel d’Ariane, mais surtout, le plus pop. Pour le plus grand bonheur de ses fans, qui sont très, très nombreux.

    22h22, c’est également la chanson qui ouvre l’album tout en douceur. « Une minute comme un clin d’oeil », dit-elle, saisissant au vol ces petits moments de bonheur. Un album personnel, que je disais? La tendresse d’Ariane à l’égard de ses proches n’est pas seulement palpable dans cette chanson, elle est carrément là, en trois dimensions et en technicolor!

    Sur cet album coréalisé par Ariane et Jean-Phi Goncalves, les guitares se font très rares, on est carrément dans la synthpop, des couches de synthétiseurs se succèdent pour nous faire claquer des doigts, taper du pied et danser. Rêve est peut-être très atmosphérique, mais on imagine déjà les nombreux remix! De son côté, Les tireurs fous nous accroche tel un hameçon duquel il est impossible de se dépêtrer. Un autre de ces refrains incroyables dont Ariane seule a le secret. Une chanson maternelle à souhait. Ces chansons-là, l’auteure-compositrice-interprète les vit plus que jamais. En tout cas. Celle-là, elle est dans mes 3-4 préférées de la discographie d’Ariane. Ça va tellement puncher en spectacle! La suite de l’album voit Ariane Moffatt passer de la tendresse piano-voix (Domenico) à la synthpop très chaude (De mort à vivant), faire une petite place à la guitare sur la très 80s Miami et nous donner des frissons sur la tendre Les deux cheminées. Et il y a cette finale, sur Toute sa vie, où Ariane s’est payé le luxe d’un choeur composé d’internautes!

    En somme, 22h22, c’est un peu comme un polaroid de la vie actuelle d’Ariane Moffatt. La famille, la maternité, les craintes de toutes sortes, le bonheur qu’on a besoin d’exprimer… tout est là.

    Elle maîtrisait déjà le sens de la mélodie et du rythme. Elle a vite appris à apprivoiser les mots et à leur faire dire exactement ce qu’elle voulait. Eh bien aujourd’hui, Ariane Moffatt se montre à nous sans tomber dans l’exhibitionnisme. On se reconnaît dans ses chansons, on se reconnaît dans les petits bonheurs, les petits malheurs, les grandes craintes, les regards portés vers l’avant, vers l’arrière et tout autour.

    Elle va toucher pas mal de monde, la petite. Après, elle va les faire danser!

    Ariane Moffatt sera à l’Impérial Bell avec Milk and Bone en première partie le 1er mai prochain. Les billets sont en vente à la billetterie de l’Impérial Bell et au http://www.imperialbell.com 

     

    Jacques Boivin

    10 mars 2015
    Albums
    22h22, 88/100, ariane moffatt, EnVedette, Simone Records
  • [ALBUM] Jérôme Minière – « Une île »

    [ALBUM] Jérôme Minière – « Une île »
    Jérôme Minière Une île (La tribu)
    Jérôme Minière
    Une île (La tribu)

    Le prolifique Jérôme Minière nous présente ces jours-ci son huitième album, Une île, suite logique de Le vrai, le faux, dernier album publié sous son nom (il y a eu aussi … Danse avec Herri Copter, son alter-ego qui aime danser).

    Quand on entre Une île dans le lecteur, c’est un peu comme quand on enfile sa paire de jeans préférée : on sait un peu à quoi s’attendre. C’est que voyez-vous, on commence à le connaître, notre Jérôme. Il a un style, un univers bien à lui, qui se reconnaît immédiatement. Un style franc et direct sur une musique au carrefour de la chanson française et de la pop électronique, auquel Minière et ses collaborateurs auront ajouté un soupçon de rythmes orientaux, de musique un peu latine, voire un peu de rap (sur L’ennui, qui rappelle un peu le Minière des débuts).

    Malgré toute cette variété dans les influences, Une île est malheureusement un brin redondant. Rien de bien grave, on a parfois l’impression d’entendre les différents mouvements d’une même chanson, mais ça pourrait en tiquer quelques-uns. Peut-être est-ce le fait qu’on a un peu perdu l’habitude d’écouter des albums qui durent presque une heure.

    Si vous trouvez que c’est le cas, vous pouvez toutefois vous rabattre sur les paroles, toujours délicieuses. Minière ne se lance pas dans des envolées lyriques spectaculaires, loin de là. Le style Minière, c’est : on dit ce qu’on a à dire, et on le fait de sorte que tout le monde comprenne. Cette franchise dans le propos n’enlève rien à la richesse de celui-ci, au contraire! C’est juste que quand on maîtrise son vocabulaire comme Minière, on a pas mal toujours le mot juste.

    Vous aimerez donc cette invitation à prendre une pause et à profiter du moment présent. C’est pas le temps des regrets, ni des projets, carpe diem. Minière se donne même le temps de nous donner une belle leçon sur l’amour, qui ne s’apprend pas par coeur, semble-t-il.

    Côté musique, Ariane Bisson-McLernon (claviers), Denis Ferland (guitare, basse), Frédéric Lambert (cordes) et José Major (métrono…. euh… batterie) forment une équipe du tonnerre qui ajoute au « son Minière » ce petit côté analogique qui enjolive si bien les chansons du poète montréalais. Jamais surproduit, jamais trop léché, Une île est l’album d’un auteur-compositeur-interprète qui maîtrise parfaitement son oeuvre.

    Non, cet album n’est pas pour tout le monde, mais on peut dire la même chose pour à peu près tous les albums de Minière. Si on embarque dans le train en marche, il faut un peu de temps pour apprivoiser ce style unique. Mais les fans, qu’ils soient de la première heure ou qu’ils soient montés à l’époque de Le vrai, le faux, seront comblés. Un album attendu qui ne déçoit pas.

    4 mars 2015
    Albums
    79/100, Jérôme Minière, Une île
  • [ALBUM] The Lemming Ways – « The Lemming Ways »

    [ALBUM] The Lemming Ways – « The Lemming Ways »
    The Lemming Ways (Music Mansion Records)
    The Lemming Ways
    (Music Mansion Records)

    C’est après plus de 4 ans d’attente que The Lemming Ways, groupe composé des Montréalais Marc-Étienne Mongrain, Gabriel Lemieux-Maille et Marco Gosselin, nous dévoile enfin leur premier opus. C’est donc après deux EP que le groupe nous présente leur premier album éponyme. C’est sur l’étiquette Music Mansion Records, que les 10 pièces sont réunies. Leur EP Two Poles, diffusé en 2012, se retrouve en entier sur salbum. Il y a donc 5 pièces inédites.

    La question qui se pose maintenant est à savoir si l’univers sombre de Two Poles se mélange bien avec l’ambiance de cet album… Malheureusement non. En effet, l’album débute avec deux superbes pièces, soient Monsters et Personal Anthem. Deux pièces rythmées, très indie-pop britannique, qui nous font rêver à l’été qui s’en vient à grands pas. La réalisation de Etienne Dupuis-Cloutier (Fanny Bloom, Misteur Valaire, Dumas) est faite avec finesse et justesse.

    C’est par la suite que l’album perd son fils conducteur. Comprenez-moi bien. Les pièces de l’EP Two Poles sont excellentes. Ce sont des pièces sombres, orchestrales, parfois même avec des allures cinématographiques. Les textures sont à couper le souffle, sans compter les instruments à cordes qui sont joués d’une façon de maître. Par contre, dans l’album sympathique et indie-pop, cette ambiance vient faire un énorme contraste. C’est donc la pièce Ride qui vient chambouler notre écoute. Cette pièce sombre vous fera sursauter par moments et changera l’ambiance de l’écoute.

    Cette ambiance se poursuivra jusqu’à la 7e pièce de l’album : The King. L’album reprend vie à ce moment. C’est avec Sabrina Halde, du groupe montréalais Groenland, (qui chante encore en anglais qu’il n’en plaise à PKP) que cette balade s’amorce. Une balade au piano qui nous fait penser aux meilleures pièces du groupe Stars. Il y a une symbiose incroyable entre Marc-Étienne Mongrain, chanteur du groupe, et Sabrina. C’est une pièce puissante, émouvante, qui nous prouve que The Lemming Ways à un talent incroyable. Les voix sont parfaitement harmonisées et très juste. Certes, cette pièce n’est pas dans la lignée de la pop synthé des premières chansons de l’album, mais c’est une sublime pièce qui à sa place dans cet album.

    The Great White Blur a la lourde tâche de suivre The King… Et c’est réussi. On a droit ici à une pièce grandiose. C’est une ambiance très cinématographique que nous offre le groupe. Une pièce avec en arrière-plan un son techno, qui peut rappeler la trame sonore Tron offerte par Daft Punk il y a quelques années. La voix de Marc-Étienne est encore une fois à son meilleur, très sérieuse et portante, dans le but de soutenir l’atmosphère que dégage cette oeuvre. L’album se poursuit avec deux pièces correctes, qui, par contre, ne pourront égaler ce que nous avons vécu avec The King et The Great White Blur.

    Je reste quand même surpris de cet album, que nous attendions depuis quelques années déjà. J’ai adoré mes écoutes et j’ai bien hâte de voir le groupe sur scène dans les prochains mois.

    Matthieu Paquet-Chabot

    3 mars 2015
    Albums
    80/100, Music Mansion Records, The Lemming Ways
  • [ALBUM] Julie Blanche – « Julie Blanche »

    [ALBUM] Julie Blanche – « Julie Blanche »
    Julie Blanche Julie Blanche (Coyote Records)
    Julie Blanche
    Julie Blanche (Coyote Records)

    Après un maxi qui a fait jaser les mélomanes, Julie Blanche lance enfin son premier album complet. Son grand complice Antoine Corriveau a écrit et composé la grande majorité des chansons (sauf la magnifique La vie facile, qui lui a été offerte par Stéphane Lafleur). Toutes de magnifiques compositions taillées sur mesure pour la l’artiste, qui les a arrangées avec soin avant d’entrer en studio.

    Elle a bien choisi son équipe, composée de joueurs talentueux : Mathieu Charbonneau (réalisation et claviers), Mark Lawson (mixage) Pietro Amato (cor français), Cédric Dind-Lavoie (basse et contrebasse), Stefan Schneider (batterie) et Antoine Corriveau (guitare et voix). La réalisation est sobre, juste et soignée (ça fait du bien, la mode est à la surproduction).

    Mais c’est-tu bon?

    Quand j’ai entendu parler de l’album, j’ai eu une crainte : que l’univers de Julie Blanche ressemble un peu trop à celle de Corriveau. C’est exactement le contraire. Oui, on reconnaît l’excellente écriture de l’auteur-compositeur et comme Les ombres longues, on se sent en hiver, mais là où Corriveau ressemble parfois à une tempête de neige, Julie Blanche est plutôt une froide soirée de février passée près du poele à bois. Dehors, il fait froid, mais à l’intérieur, il y a cette belle chaleur qui rayonne, ce feu qui brûle, qui réconforte.

    Musicalement, c’est vraiment du bonbon. Même si le rythme est particulièrement lent, on ne s’ennuie jamais, qu’on écoute pour les émotions ou pour décortiquer les chansons un instrument à la fois. Au bout de la nuit est d’une telle richesse, quelle idée d’avoir invité Amato! À ces chansons s’ajoute la magnifique voix de Blanche, qui chante peut-être les mots de Corriveau (qu’elle a toutefois approuvés pendant le processus de création), mais qui le fait totalement à sa manière, sans prendre de faux accent comme on a trop souvent tendance à le faire.

    On va être honnête, un aspirant au titre de l’album franco de 2015 vient de s’ajouter à la liste.

    Ne reste plus qu’à défendre ces dix magnifiques chansons sur scène. Ça tombe bien, nous aurons la chance de la voir le 11 avril prochain au Petit impérial dans une formule double plateau avec Antoine Corriveau. En plein le genre d’occasions qu’on n’aime pas manquer ici.

    Jacques Boivin

    3 mars 2015
    Albums
    87/100, Coyote Records, Julie Blanche
  • [ALBUM] Galaxie – « Zulu »

    [ALBUM] Galaxie – « Zulu »
    Galaxie Zulu (La meute)
    Galaxie
    Zulu (La meute)

    Olivier Langevin est un homme passablement occupé. Dieu québécois de la guitare, il dégaine sa six-cordes sur les albums d’un nombre assez incroyable d’artistes québécois, tel un Rick Haworth des temps modernes. Mais il ne fait pas qu’améliorer les albums des autres, il participe aussi à toutes sortes de projets (dont Gros Mené, autre groupe-phare de la « gang de Saint-Prime »). Et il mène la barque de Galaxie, projet rock qui s’est raffiné depuis la parution de Tigre et diesel en 2011. Murs de claviers derrière un mur de guitares, rythmes dansants, sex-appeal certain, l’album a été encensé par la critique (dont nous, qui l’avons placé au cinquième rang de nos albums préférés de 2011 derrière Feist, Wilco, My Morning Jacket et Portugal. The Man). Dire que la suite était attendue relève donc de l’euphémisme.

    Arrive donc cette suite de Tigre et diesel, le bien nommé Zulu. Langevin avait promis un album plus organique, moins fignolé, et le mot d’ordre en studio était « Plus de zoulou ». C’est donc sur des sonorités très blues rock africain que s’ouvre ce nouvel album. Les cartes sont jouées, ça va être viril et animal! De son côté, le premier simple, Robot Lynx, promettait une certaine continuité avec Tigre et diesel. La stabilité dans le changement, quoi!

    Plus sérieusement, le virage entrepris sur l’album précédent se poursuit sur Zulu. Les guitares ont beau être omniprésentes, lourdes et sales, les claviers, les boucles et les échantillons donnent une saveur très pop. Des chansons comme Dragon sont de vrais hameçons, qui bénéficient vraiment de la Frank Touch (les claviers de François Lafontaine – ainsi que ceux de Dan Thouin), pendant que Pierre Fortin nous fait hocher de la tête avec son beat de métronome. Sont aussi omniprésents Élage Diouf aux percussions, ainsi que Karine Pion et Fanny Bloom aux choeurs.

    La réalisation, juste assez sale, est signée Langevin, Pierre Fortin et Pierre Girard. Alors qu’on aurait pu beurrer encore plus épais que sur Tigre et diesel, c’est plutôt l’inverse qui se produit : malgré la distorsion et les divers effets, on sait qu’une pièce atmosphérique comme Champ de mine (une autre très zulu) ne devrait pas être trop difficile à reproduire sur scène.

    On ne se fera pas de cachette, Olivier Langevin n’est pas le plus grand des poètes de l’histoire de l’humanité, loin s’en faut. Il n’en demeure pas moins qu’il a su se créer un univers simple, mais très efficace, très masculin, et les paroles de ses chansons servent très bien la musique qui les accompagne. On nage dans les instincts primaires, ce n’est pas le temps de disserter sur le sexe des anges.

    Les temps morts sont très rares (est-ce qu’on peut considérer Tank comme un temps mort?) et on rocke du début à la fin. C’est un album qui s’écoute dans le piton, sur le bord du Lac (avec une majuscule, il n’y en a qu’un seul…), avec une grosse bière de Sainte-Guidoune. Pis autre chose, si vous êtes de ce genre-là!

    En bref, Olivier Langevin et ses complices nous ont servi tout une galette avec ce Zulu, qui devrait en tenir plusieurs éveillés pendant de nombreuses écoutes. Du rock solide, qui ne marque pas une grande évolution par rapport à Tigre et diesel, malgré un son plus brut, plus live, moins fignolé, mais dont on ne se tanne pas. Du rock comme on aimerait en voir sur une scène immense un soir de pleine lune sur les Plaines un de ces quatre. Avec des lasers. Et des hurlements de loup. Et des flammes.

    Un dispositif scénique à la mesure de la Bête.

    Galaxie sera à l’Impérial Bell le 27 mars prochain dans le cadre des Nuits FEQ. Seulement 15 $! Billets en vente ici.

     

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    Jacques Boivin

    24 février 2015
    Albums
    90/100, EnVedette, Galaxie, La meute, Zulu
  • [ALBUM] Marie-Pierre Arthur – « Si l’aurore »

    [ALBUM] Marie-Pierre Arthur – « Si l’aurore »
    Marie-Pierre Arthur Si l'aurore (Simone Records)
    Marie-Pierre Arthur
    Si l’aurore (Simone Records)

    Après deux albums aux sonorités folk, Marie-Pierre Arthur s’est payé un voyage vers la fin des années 1970 et le début des années 1980 sur Si l’aurore, un album qui regorge de soul, de groove et de synthétiseurs, un album qui donne le gout de taper du pied tout en donnant de petits coups de hanches. On en a eu un premier avant-goût avec la pièce Rien à faire, qui rappelait à plusieurs les Fleetwood Mac période Rumours, mais j’ai aussi entendu parler de ressemblances avec Diane Tell et Daniel Balavoine. Ne vous inquiétez pas, oui, Marie-Pierre Arthur s’amuse avec des sonorités qui me rappellent mon enfance, mais avec son amoureux François Lafontaine, elle a composé des grooves bien ancrés en 2015. D’ailleurs, cet album claviers ressemble à un cadeau d’Arthur à son chum tellement les claviers et les synthés sont omniprésents. Quand on connaît un peu Lafontaine, celui-ci devait être aux anges.

    Aux textes, Arthur continue d’y aller à quatre mains avec Gaële, sa fidèle collaboratrice. On parle de l’âge adulte. De cette période où on se sent un peu perdu après avoir atteint quelques objectifs de vie. Qu’est-ce qu’on fait après avoir eu l’enfant qu’on voulait avoir? Il y a des amis qui s’entredéchirent. Tout ça, c’est un peu triste, mais Arthur réussit à équilibrer ces paroles avec sa musique, riche et envoutante.

    Tant qu’à se payer un retour à une époque où un solo de saxophone bien baveux était un strict minimum dans une pièce de soft rock, Arthur et Lafontaine ont décidé d’y mettre la gomme. Par ailleurs, notons la présence du saxophoniste Yannick Rieu sur Comme avant. On vous avertit tout de suite, parce que ce solo de sax, accompagné d’un mur de claviers et d’une batterie déchaînée, kicke des culs et botte des derrières. É-be-lou-is-fuckin’-sant. Même s’il est un peu moins fort sur les autres chansons, l’esprit fin 70 début 80 demeure omniprésent. Certaines chansons comme La toile sont des bijoux de pop-rock un peu matante (mais ô combien assumée). Sur Papillons de nuit, c’est le choeur qui semble sorti d’une de ces chansons de pop française grandiloquente de la fin des années 1970. Et cette finale de la mort sur Dis-moi… Menoumme.

    En plus de François Lafontaine, le guitariste Joe Grass et le batteur Samuel Joly forment avec Arthur (à la basse, qui n’est plus sa vieille Höffner) un noyau auquel s’ajoute la collaboration d’amis de longue date comme Olivier Langevin, José Major, Robbie Kuster et Louis-Jean Cormier. La réalisation de Lafontaine est archi-soignée. Quand je dis que j’ai l’impression qu’il a dû avoir du fun, on n’a qu’à écouter la richesse des synthétiseurs, qui sonnent exactement comme on les entendait à l’époque. Une partie de moi veut entendre ce disque sur une bonne vieille table tournante pour y retrouver une chaleur que je trouvais sur les disques de ma mère (que je trouvais donc nazes à l’époque).

    Bien entendu, cet album ne fera pas l’unanimité. Certains s’ennuieront de la Marie-Pierre d’avant, plus folk, plus simple, plus prévisible. Le changement peut être déroutant, on l’avoue, surtout si on n’a pas connu la période qui a inspiré Arthur et Lafontaine.

    Si l’aurore était un pari des plus risqués. D’autres ont essayé de s’inspirer de cette période et leurs tentatives se sont soldées par des échecs. De son côté, Marie-Pierre Arthur a foncé tête première dans cette matière brute qu’on a malheureusement trop peu exploitée. Pour exploiter tout ce groove en douceur comme le fait si bien Arthur, ça prenait bien une bassiste.

    Le résultat de tout ce travail est cet album rempli d’amour, d’énergie, de sensualité, qu’on vous invite à prendre en bloc, du début à la fin.

    Marie-Pierre Arthur est la tête d’affiche de la deuxième soirée des NuitsFEQ de l’hiver 2015 le 27 février prochain à l’Impérial Bell. Elle sera précédée d’Antoine Corriveau et de Fire/Works. Une magnifique soirée en perspective. Pour plus de renseignements et acheter vos billets : imperialbell.com

    Jacques Boivin

    17 février 2015
    Albums
    88/100, EnVedette, marie-pierre arthur, Si l’aurore, Simone Records
  • [ALBUM] Pierre-Luc Lessard – « Sans frontière »

    [ALBUM] Pierre-Luc Lessard – « Sans frontière »
    Pierre-Luc Lessard Sans frontière (Groupe Artifice)
    Pierre-Luc Lessard
    Sans frontière (Groupe Artifice)

    Un directeur musical m’a déjà dit que pour savoir si un album avait des ambitions commerciales, il suffisait de compter le nombre de pièces qui durent environ 3 minutes 40, la durée jugée idéale pour jouer à la radio. Ce n’est pas un facteur pour juger de la qualité d’un album, mais c’est très utile pour savoir à qui il est destiné.

    Ce qui nous amène à Pierre-Luc Lessard, un auteur-compositeur-interprète de Québec qui nous offre aujourd’hui son premier album, Sans frontière. Le jeune homme a manifestement beaucoup envie de jouer à la radio (deux chansons de près de 3 minutes 40, la grande majorité des autres dans les 3 minutes) et de jouir d’une grande exposition.

    À ce titre, je crois qu’on n’aura pas trop à s’inquiéter, il devrait avoir une belle carrière radiophonique. Lessard, qui a écrit ses chansons en collaboration avec Mathieu Bouchard, a une très belle sensibilité pop. Ses chansons sont accrocheuses et on embarque très facilement. La réalisation est archi-soignée, ça sonne comme une tonne de briques.

    Côté textes, il se dégage une belle naïveté (oui, oui, je réussis à en faire une qualité) de ces chansons presque toutes lumineuses. Belle idée que celle de nous offrir un peu d’espoir et de lumière en plein mois de février.

    Bon, je l’avoue, Sans frontière ne passera pas l’année tout en haut de ma pile de disques, mais ce n’est pas grave. Oui, c’est très convenu comme musique, mais c’est aussi très, très, très bien fait. Y’a des chansons là-dessus qui pourraient être jouées (et chantées en choeur) autour d’un feu de camp cet été. En fait, on pourrait inviter Lessard à faire la tournée des feux de camp. Quoique je ne serais pas étonné qu’il fasse un équivalent proche : une tournée de festivals!

    En attendant, si vous lisez ce texte le jour de sa publication (le 3 février), nous vous invitons à assister au lancement de Sans frontière ce soir au Cercle (rue St-Joseph) en formule 5 à 7. On va essayer d’aller faire notre tour.

    Jacques Boivin

    3 février 2015
    Albums
    67/100, Groupe Artifice, Pierre-Luc Lessard, Sans frontière
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