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  • [ALBUM] Raton Lover – « Le sens du vent »

    [ALBUM] Raton Lover – « Le sens du vent »

    Le groupe de Québec Raton Lover lance aujourd’hui un deuxième album intitulé Le sens du vent. Digne successeur du premier (homonyme), ce nouvel opus montre la belle évolution de la formation inspirée par le courant americana. Les fans de la première heure retrouveront une formule gagnante : des mélodies simples, mais accrocheuses, sans tomber dans le racolage, un son live qui se rapproche de ce que le groupe livre en spectacle et des sonorités qui peuvent rappeler aussi bien Les Colocs que Wilco.

    Réalisé par le chevronné Dany Placard et enregistré au très chic studio Wild, Le sens du vent propose dix chansons folk-rock aux textures variées. La séquence des chansons a été pensée en fonction d’une sortie en vinyle : si la première moitié présente le côté givré (et résolument pop) de la formation, enchaînant les refrains accrocheurs et les rythmes entraînants, l’éventuel côté B nous présente une version plus introspective de Raton Lover tout en demeurant fichtrement accessible.

    Accessible, entre autres, parce que Simon Lachance, qui écrit les paroles, utilise les mots du quotidien pour raconter des histoires auxquelles on peut facilement s’identifier tout en n’ayant pas peur d’utiliser quelques métaphores. Par exemple, pour Tu penses trop, même si la situation n’est pas nécessairement la même que dans la chanson, on connaît tous quelqu’un qui a besoin de lâcher prise et à qui on a envie de chanter :

    Je pense que tu penses trop
    So let go, let go
    Le temps fait si bien les choses

    Les gars de Raton Lover sont de grands fans de rock à la sauce alt-country. Sans lendemain fait souvent penser à du Dawes dans sa mélodie et dans sa façon de raconter une histoire.

    Ça ne les empêche pas de tripper parfois sur du bon vieux rock and roll, comme ils le font sur Frencher des françaises (qu’on connaissait déjà assez bien) et Mister Wright (un rock endiablé – et un brin rebelle – qui donne le goût de danser en faisant du air guitar sur les solos à Guénard!). C’est là qu’on voit que Raton Lover, c’est pas juste Simon Lachance et ses paroles, c’est aussi un méchant travail d’équipe à la musique : en plus de Lachance, il y a Martin Plante à la basse, Simon Guénard et Éric Blanchard aux guitares et Frédérick Desroches à la batterie et aux claviers. Une affaire de famille, qu’ils disent…

    Comme je le disais plus tôt, la deuxième partie de l’album est beaucoup plus douce et introspective. On s’envole avec la pièce titre, on écoute attentivement Lachance chanter doucement sur Pawne ton âme, qui prend un peu plus tard une tournure très… karkwa-esque (c’est un compliment, les gars), on se surprend à penser que si Beau dommage avait eu un duo de guitar heroes, ça pourrait sonner comme Un autre que moi, où Lachance nous montre en même temps son côté le plus vulnérable.

    Le sens du vent, c’est un peu comme si Raton Lover avait ajouté un paquet d’outils à son coffre et qu’avec ces outils, il avait agrandi son shack pour en faire une maison qu’on a envie d’habiter à l’année. Une maison où y’aura toujours une place pour toé sur le divan des coeurs brisés.

    Un album de road-trip, un album qui s’écoute attentivement ou qui s’entend en faisant la vaisselle. Un album qui ne suit pas vraiment les modes et qui se fonde sur des assises universelles et pas mal intemporelles. Un album que vous pouvez aimer avec votre grand-mère sans vous sentir quétaine. De nos jours, dans un milieu surspécialisé où on a l’impression que les musiciens s’adressent à trois ou quatre fans à la fois, voir un band faire de la musique rassembleuse sans tomber dans la rime facile ou la recette éculée (vous savez de qui je parle), ça fait du bien.

    Chapeau, les ratons.

    Raton Lover lance son album au District Saint-Joseph le 14 février prochain à 17 h. Un paquet d’invités viendra chanter la pomme au public en compagnie du groupe. Vous êtes les bienvenus!

    [bandcamp width=100% height=120 album=1763767554 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    10 février 2017
    Albums
    District Saint-Joseph, Le sens du vent, Productions Bonne maison, Raton Lover
  • [ALBUM] Lydia Képinski – « Lydia Képinski »

    [ALBUM] Lydia Képinski – « Lydia Képinski »

    Même si elle n’est pas friande des concours, Lydia Képinski a su y laisser sa marque. Après des passages fort remarqués au Cabaret Festif de la Relève (où elle s’est mérité plusieurs prix, dont le nôtre), et au Festival de la chanson de Granby, de nombreux observateurs avaient bien hâte d’en entendre davantage de la part de la fougueuse blonde.

    En novembre dernier, nos voeux ont été exaucés sous la forme d’un mini-album de quatre chansons qui confirment ce que nous savions déjà : la demoiselle a du talent!

    La première chanson, Andromaque, commence lentement. Déjà, on peut apprécier une des forces de Lydia : la qualité de ses textes. Good, on va écouter attentivement. Au début de la troisième minute, alors que la chanson prend du rythme, ce sont plutôt les arrangements qui attirent l’attention. On comprend mieux les parallèles que certains critiques ont pu faire avec une certaine Klô Pelgag. Mais Klô n’est pas aussi verbomotrice! Parce qu’il y a ici du texte qui défile à toute allure, à un rythme propre à notre chère Lydia et qui s’appuie sur des arrangements plus que soignés.

    Apprendre à mentir, sur son petit beat latin, est un extra-terrestre qui nous replonge dans la pop indé de la fin années 1990, début années 2000. Difficile de ne pas se faire aller les hanches sur sa chaise à l’écoute de cette chanson. De son côté, Brise-glace a un petit côté trip-hop. La voix aigüe (et à première vue un brin approximative) de Lydia pourrait en agacer quelques-uns, mais au fil des écoutes, on apprécie de plus en plus toutes les fantaisies qu’elle se permet avec ses cordes vocales, qui sont un véhicule parfait pour l’univers de cette pièce particulière.

    Le mini-album se termine tout en douceur avec la perle M’attends-tu, qui met en évidence le talent et la sensibilité de la jeune Lydia. Un moment de sobriété qui lui permet de briller. Lorsque le silence revient, on hoche la tête en signe d’approbation et on se dit que ce petit brin de femme devrait faire beaucoup de chemin sur cette route sinueuse qu’elle a choisie.

    Évidemment, ce mini-album n’a pas été fait par une seule personne, et on remarque immédiatement l’excellent travail de réalisation de Blaise Borboën-Léonard (qui joue en plus de nombreux instruments), qui a su bien équilibrer chaque élément. Stéphane Lemieux (batterie), Stéphane Leclerc (guitare) et Cédric Martel (basse) ont également apporté leur contribution.

    [bandcamp width=100% height=275 album=1756279847 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=true artwork=small]

    Chanceux nous sommes : Lydia Képinski sera aux Apéros FEQ du District Saint-Joseph le 8 février prochain à 18 heures. L’entrée est gratuite!

    Jacques Boivin

    31 janvier 2017
    Albums
    Lydia Képinski
  • [ALBUM] Harfang – « Laugh Away The Sun »

    [ALBUM] Harfang – « Laugh Away The Sun »

    Après deux mini-albums plus que prometteurs, il était temps que la formation de Quebec Harfang lance un premier album complet. Avec Laugh Away The Sun, on peut maintenant dire que ce nouveau jalon dans la carrière du groupe a été franchi avec brio.

    On a affaire ici à un travail de pro, comme il fallait s’y attendre. L’album, d’une durée de 34 minutes, est composé d’une dizaine de pièces qui montrent l’étendue du registre du groupe. Toujours à l’avant-plan, on retrouve la (magnifique) voix de Samuel Wagner, toujours enveloppée d’atmosphères taillées sur mesure par Wagner, Alexis Taillon-Pellerin, Mathieu Rompré, David Boulet Tremblay et Antoine Angers.

    On reconnaît assez facilement les influences, mais celles-ci ne sont pas tout simplement copiées-collées. Le groupe a bien mis une pincée de Bon Iver ici, un soupçon de Patrick Watson là et quelques grains d’Half Moon Run à quelques endroits, mais ils ont intégré ces ingrédients à leur propre recette, qu’ils ont soigneusement mijotée (la réalisation est tout simplement impeccable).

    Le résultat : un album savoureux, atmosphérique à souhait sans tomber dans la contemplation béate, qui s’écoute autant d’un trait qu’à petites doses. À écouter absolument : l’entraînante Stockholm, la percussive Pleasure et la jouissive Truth. Une belle façon de découvrir rapidement les multiples facettes d’Harfang. Mais ça ne rendrait pas justice aux sept autres pièces, délectables elles aussi!

    L’oiseau est prêt à prendre son envol et à nous emmener bien loin avec lui…

    On pourra voir Harfang au Cercle le 26 janvier prochain (première partie : De la Reine). Billets

    [bandcamp width=100% height=120 album=891255978 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    23 janvier 2017
    Albums
    Harfang, Laugh Away the Sun
  • [Apéros FEQ + Album] Les autoportraits magnifiquement sculptés de Juste Robert

    [Apéros FEQ + Album] Les autoportraits magnifiquement sculptés de Juste Robert

    On n’avait pas encore eu la chance de vous parler du premier album de Juste Robert intitulé Des Autoportraits et lancé en octobre dernier. Shame on you, Boivin! Shame on you! Profitons donc de son passage au District Saint-Joseph le 30 novembre dernier pour faire d’une pierre, deux coups.

    Des autoportraits

    Juste Robert - Des autoportraits (P572)
    Juste Robert – Des autoportraits (P572)

    Le sculpteur Jean-Robert Drouillard a commencé à gratter la guitare sur le tard. Puis il a commencé à composer des chansons « pour la cuisine ». Sous le nom de plume Juste Robert, le voilà qui nous offre un premier album magnifiquement ciselé qui cadre parfaitement avec l’automne (et le début de l’hiver). Des chansons longuement cogitées, travaillées dans leurs moindres détails, capables de susciter chez l’auditeur toute la gamme des émotions.

    Aidé d’une bande de musiciens talentueux et chevronnés et d’un solide duo de réalisateurs (La Police – Hugo Lebel et Jim Dumas), Drouillard interprète ici ses chansons d’une manière qui fait hérisser le poil sur les bras. Sa voix, qui n’est pas sans rappeler celle d’un Michael Stipe (R.E.M.), sa prononciation particulière, ses mélodies poignantes, tout est là pour mettre en valeur des textes qui viennent nous chercher là où ça fait mal.

    Sur Fleur, il déclare fougueusement : Tout ce que tu fais est une fleur / Une tempête de neige / Une étoile boréale / Tout ce que tu fais est une chanson / Une chanson de Cohen / Un autre gâteau au citron. Le genre de déclaration d’amour un brin bouleversante. Ma blonde aimerait ça que je compare tout ce qu’elle fait à un gâteau au citron! Je prends des notes, mais bon, ça n’aura jamais la sincérité ni l’urgence de cette chanson.

    Juste Robert est un grand sensible, ça paraît, même quand il se permet de rocker sur L’embâcle, qui se passe près de l’Auberivière, là où il y a la vie, où il y a ton coeur, là où il ramasse les débris d’une rivière qui a le motton. Musicalement, difficile encore une fois de ne pas faire de liens avec R.E.M. Le même genre de rock un brin engagé, très intelligent, entraînant, où les guitares électriques sont omniprésentes (ça fait du bien, mettons que ce 2016 n’est pas un grand crû de ce côté).

    Les bijoux continuent de se succéder l’un après l’autre. Océan (toute douce), Ça soufflait (qui passe comme un coup de vent), Golden Storm (encore une fois, il réussit à toucher droit au coeur avec des mots simples et une musique entraînante), Qui de nous deux (grand moment de vulnérabilité), Des pissenlits de lumière (le titre est évocateur)…

    Ma pièce préférée (et celle de plusieurs), c’est Il pleut des cordes, longue ballade qui s’installe lentement et qui gagne lentement en intensité jusqu’à ce que Drouillard répète en criant Le coeur comme un parc à chien avec des yeux de Labrador. Des yeux de Labrador, ce sont les yeux humides qu’on a écoutant toute la beauté de cette chanson, de son solo de guitare (par Jean-Michel Dumas). Il se dégage une telle puissance dans ce seul morceau, une telle rage qui sort, comme si l’embâcle du début de l’album se libérait ici tout d’un coup!

    L’album se termine en douceur, avec une version ralentie de Ça soufflait et la fort jolie Nous sommes ta meute. Une belle façon de ralentir le rythme cardiaque après nous avoir chamboulés!

    Un album résolument urbain qui respire toutefois le grand air. Des images fortes, comme celles qu’il crée dans ses sculptures. Des autoportraits est un album magnifique d’un artiste qui sait comment créer toute la gamme des émotions.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1253247754 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2775318761]

    L’apéro FEQ

    C’est accompagné de trois musiciens que Juste Robert se présente sur la scène du District Saint-Joseph. Il va commencer fort avec Océan. Le public écoute religieusement pendant que les enfants (y’en avait quelques-uns) ont les yeux ronds! En neuf chansons, presque toutes tirées de Des autoportraits, le grand gaillard a facilement conquis le public et les juges (n’oublions pas que les apéros FEQ sont aussi un concours!) avec son folk-rock aussi sensible que mobilisateur.

    Je ne serais pas surpris de voir Juste Robert à la grande finale. Parce qu’il interprète ses chansons comme il les compose et les enregistre : avec coeur et intensité. Et beaucoup de talent.

    À bientôt, sculpteur de mots doux!

    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016
    Juste Robert – District Saint-Joseph (Apéro FEQ), 30 novembre 2016

    Jacques Boivin

    7 décembre 2016
    Albums, Région : Québec, Spectacles
  • [Album] Le Couleur- P.o.P

    [Album] Le Couleur- P.o.P

    Un an après Dolce Désir, le groupe montréalais Le Couleur sort leur nouvel album intitulé P.o.P. 

    Inspiré d’un séjour en Floride, P.o.P est un disque qui raconte une histoire des personnages qui habitent le Pacific Ocean Park et la ville Starlite. P.o.P. commence avec Nunca Será, une pièce où la basse de Patrick Gosselin est omniprésente et où le groupe flirte avec des paroles en espagnol. Le rythme est dansant. 

    La synthpop sur Underage est accrochante et ne laisse pas indifférent. La chanson et son refrain rentrent facilement en tête. La pièce titre de l’album présente la ville de Starlite et ses personnages. Le séjour à la plage laisse sa couleur sur cette pièce.

    Discolombo, quatrième pièce sur P.o.P., est super rythmée et nous invite à observer les amours infidèles des personnages de Starlite.

    Les saveurs disco pop aux influences variées sont savamment mélangées, donnant des rythmes contemporains à l’image de Le Couleur. La voix sensuelle de Laurence Giroux-Do n’est pas enterrée et se démarque des synthétiseurs.

    Le premier extrait de P.o.P, L’Amour Le Jour, est une de mes préférées sur l’album et représente bien le chemin parcouru par le groupe au fil des EP.

    Le travail d’Eric Broucek au mixage est liché, mais ne dénature pas les instruments du groupe. La réalisation a été assurée par Steeven Chouinard, qui a fait de l’excellent boulot.

    [bandcamp width=100% height=42 album=4252110090 size=small bgcol=ffffff linkcol=0687f5]
    L’électropop à saveur de synthétiseur du trio est à son meilleur. Avec les années, ils ont pris de la maturité dans leurs rythmes et leurs paroles. On entre rapidement dans leur monde et dans les personnages mis de l’avant.

    Un trio à surveiller!

    Marie-Ève Duchesne

    26 novembre 2016
    Albums
  • [ALBUM] San James – « No One Changes Overnight »

    [ALBUM] San James – « No One Changes Overnight »

    Le premier maxi de San James, le projet de Marilyse Senécal, a été lancé en septembre dernier. Au menu, cinq pièces en douceur, un brin jazzées, qui s’intègrent bien à nos listes de lecture automnales sans avoir le caractère déprimant de certaines oeuvres parues au cours de la même période. Accompagnée d’une floppée de musiciens qui ont collaboré avec elle, Senécal nous offre ici une mise en bouche prometteuse.

    Tout en suivant un solide fil conducteur, les cinq chansons montrent un bel éventail de sonorités riches et d’arrangements soignés qui mettent en valeur la voix chaude et sûre de Senécal. Elle a plus qu’un brin de soul dans la voix, cette jeune femme!

    On a un gros faible pour la chanson du milieu, In the End, plus entraînante que ses voisines, ainsi que pour Please Don’t Say, une piano-voix qui permet à Senécal de chanter sur plusieurs registres et de véhiculer plus d’une émotion.

    On va la surveiller attentivement, celle-là!

    L’album est disponible sur de nombreuses plateformes, dont Bandcamp.

    [bandcamp width=100% height=120 album=3462487946 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    19 novembre 2016
    Albums
  • [Album] Émile Bilodeau- Rites de passage

    [Album] Émile Bilodeau- Rites de passage

    Après plusieurs présences dans les festivals (Francouvertes, Festival international de la chanson de Granby), Émile Bilodeau sort l’album Rites de passage.

    Le jeune cégépien de vingt ans a des choses à dire. Dans son folk-comico-identitaire, il rappelle le ton de Bernard Adamus ou de Philippe Brach. Réalisé par Philippe B, le premier album de Bilodeau a aussi l’aide de Pierre Fortin (Galaxie) à la batterie, Michel-Olivier Gasse (Saratoga) à la basse et Alexis Dumais (Bernard Adamus) au piano.

    Le premier extrait J’en ai plein mon cass donne le ton à l’album : candide et un peu insouciant. Il y va de ses contestations qu’il fait. « Il y a l’amour et puis le temps », chante Émile Bilodeau, thèmes récurrents dans cette première offre musicale.

    Sur Crise existentielle, les musiciens ajoutent du mordant dans la musique du jeune auteur-compositeur-interprète. Amour de félin, quant à elle, surprend par la candeur du nouveau poulain de Grosse boîte qui chante sans pudeur à propos d’une relation amoureuse.

    Dehors est un de mes coups de coeurs sur l’album. La langue de Bilodeau parle d’elle-même, et son refrain rappelle l’importance des réseaux sociaux dans nos vies et sur nos relations.

    Tu me diras-tu est plus brute et plus crue que la précédente, ce qui fait un contraste tout à l’avantage de Bilodeau. América présente quant à elle le côté plus engagé du chanteur. Rosie, chanson courte pour sa copine, mais qui dit tout.

    Dans le style de chansons faciles d’écoute, Bière s’apparente à ce que Bernard Adamus a fait avec Brun (La couleur de l’amour). « De la bière, s’il vous plaît, donnez-nous de la bière », demande Bilodeau à son auditoire.

    Passer à la télé compare les exposés oraux et passer à la télé. L’autodérision est au rendez-vous et fait penser à un jeune Mononc’ Serge.

    La folie sur Je suis un fou et Les Poètes maudits est peut-être bien passagère, mais Bilodeau est lucide dans ses paroles.

    Sur Ça va, Émile Bilodeau est en discussion avec Dieu et un vieux « motard ». Un peu philosophique sur la vie, la chanson est une belle vitrine du travail d’auteur du chanteur.

    On ne réinventera peut-être pas la roue avec le disque d’Émile Bilodeau, mais on se met rapidement dans les souliers de cégépien de l’auteur-compositeur. Le jeune homme a du talent, et on peut dire qu’il a bien réussi son rite de passage.

    [bandcamp width=100% height=42 album=1698221777 size=small bgcol=ffffff linkcol=0687f5 track=492522076]

     

    Marie-Ève Duchesne

    8 novembre 2016
    Albums
    album, Critique, Émile Bilodeau, Francouvertes, Grosse boîte
  • [ALBUM] Saratoga – Fleur

    [ALBUM] Saratoga – Fleur

    Fleur. Un mot qui évoque des tonnes d’images. Toutes plus belles les unes les autres. Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse n’auraient pas pu trouver plus parfait pour nommer le premier album de leur projet conjoint Saratoga.

    Fleur, c’est aussi une dizaine de chansons qui évoquent elles-mêmes des tonnes d’images. Dix petites oeuvres universelles, intemporelles, qu’on risque d’écouter très, très, très longtemps.

    C’est, entre autres, Brise-glace qui, comme une graine qui germe et sort de terre, annonce ses couleurs et donne de l’espoir. Ça commence tout doucement avec Chantal qui murmure presque J’ai l’hiver incertain, le corps qui dégèle et se refige le lendemain. Gasse réplique La fonte voit pas le jour, j’patine et vire de sourre, un brise-glace dans ta cour. Puis les deux chantent Le coeur comme un lac gelé qui cale avant le temps, la traversée est risquée, anyway, on s’attend. Fuck. Ça fait même pas une minute que l’album est commencé et j’ai déjà les yeux humides. Pis là, les maudits instruments à vent embarquent. Oui, j’ai dit maudits. Tout à coup, c’est mon coeur à moi qui fond. Tout est déjà parfait. La douceur, si caractéristique de Saratoga, est partout. Dans les mots. Dans la mélodie. Dans les voix. Dans les arrangements.

    C’est Fleur, que j’ai entendue pour la première fois cet été, alors que je couvrais la prestation de Saratoga au FEQ. Une belle éloge de la lenteur (Ralentis l’allure, tu brûles à mesure, tu tournes les coins ronds, tu passes droit), comme un tournesol qui s’ouvre lentement en se tournant vers le soleil. Une chanson que tous les médecins devraient prescrire aux gens qui brûlent la chandelle par les deux bouts. Une invitation à prendre le temps. À savourer la vie. À ne pas passer à côté du bonheur.

    C’est Jack et Noëla, deux tiges auxquelles il manque quelques pétales. On pourrait croire que ces deux fleurs sont moins belles que les autres, pourtant, il n’en est rien. Les écorchés se reconnaîtront dans ces deux chansons qu’ils prendront comme un baume sur leurs plaies. Et même si je les regroupe ensemble ici, ces deux chansons n’ont en commun que leur beauté. Jack est plus introspective alors que Noëla a un petit côté entraînant. J’aime cette façon qu’ont Chantal et Gasse de faire d’éléments plutôt banals des événements plus grands nature (on voit la poussière se lever quand Noëla se traîne les pieds!).

    C’est Les derniers jours, sur une teinte bluesée, à la guitare électrique et au piano. Y’a de la tristesse dans la voix de Gasse. Cette chanson est encore toute neuve, mais elle me fait penser à une feuille morte qu’on garde dans un livre en souvenir de meilleurs moments : oui, elle est toute sèche, mais pour nous, elle est encore en vie. Non, ce n’est pas jojo, mais Saratoga réussit encore à faire de la mélancolie un onguent qui aide à cicatriser les plaies.

    Pour conclure, Fleur, c’est les deux voix de Chantal et Gasse qui se marient à la perfection sur des mélodies qui ont l’effet d’un doux feu de foyer et d’un chocolat chaud sur nos coeurs. C’est aussi voir nos deux auteurs-compositeurs-interprètes nous montrer leur jardin (du moins, celui qui n’est pas secret), dont ils ont pris le plus grand soin. C’est enfin une dizaine de belles chansons soigneusement emballées comme des cadeaux qu’on donne aux gens qu’on aime. Et qui demeureront magnifiques une fois sur scène, sans les excellents arrangements (de Guillaume Bourque, aussi réalisateur). Parce que Fleur, c’est Saratoga, duo formé de deux superbes êtres humains qui font un bien énorme en étant eux-mêmes.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2368683714 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Si vous avez aimé l’album, il vous reste à vivre l’expérience Saratoga comme il se doit : en compagnie de ses deux membres. On pourra se gâter le 17 décembre prochain au Théâtre Petit-Champlain de Québec (billets) et le 11 février 2017 au Vieux Bureau de poste de Lévis (billets).

    Jacques Boivin

    23 octobre 2016
    Albums
    Chantal Archambault, Duprince, Fleur, Le Vieux Bureau de poste, Michel-Olivier Gasse, Saratoga, Théâtre Petit-Champlain
  • [ALBUM] Fitzcarraldo – Le Charme

    [ALBUM] Fitzcarraldo – Le Charme

    On va se le dire tout de suite, j’ai été charmée. Oui, oui, merci, c’est mon meilleur jeu de mot à vie, cessez vos applaudissements, vous me faites rougir.

    Non, sérieusement, c’est un petit bijou que les garçons du Charme nous offrent cet automne. Après les quelques tergiversations musicales de ces dernières années, la formation de Québec accouche d’un excellent premier album qui se sert des projets précédents comme d’un terrain solide à l’épanouissement de leur musique. Récit de mon histoire d’amour avec une oeuvre toute en contrastes, en nerfs et en douceur.

    Le rideau s’ouvre sur une ligne de guitare toute simple qui compose la mélodie directrice du premier morceau: Rêve de feu pour les jeunes humiliés. Le pizzicato du guitariste Sébastien Delorme est hyper-efficace, insidieux, il nous berce doucement l’oreille avant de nous surprendre avec de puissantes envolées mélodiques. J’ai l’impression d’être dans le wagon du Monstre, j’ai le même thrill qu’au moment où le manège monte lentement la première pente et t’entends les tac tac tac tac tac avant d’être grimpé jusqu’en haut.

    Et si j’attends La fin du monde,

    Qu’on m’assassine,

    Qu’on pose une bombe!

    Mon passage préféré commence à deux minutes, c’est le peak de la piste, un solo des mieux ficelés, emmené par une guitare rugissante posée sur une batterie fucking solide. Ça monte, ça monte,  puis ça tombe tout d’un coup: on revient à la petite mélodie initiale puis la bass line reprend le flambeau et ça remonte lentement, encore, comme un amant infatigable. Portés par la voix aérienne de Maximilien Nolet, on savoure une délicieuse montagne russe d’intensité. Le rêve se termine et t’as envie de le repartir pour en revivre l’énergie.

    Dum dum dum dum duuum…

    – La basse de David Philibert

    Le chant des sirènes est plus tranquille. Les instruments habillent la prose de Nolet et lui laissent toute la place pour se faire valoir jusqu’au solo instrumental de la fin. C’est une danse jouée entre les cordes; si on écoute bien, on entends la guitare et la basse se répondre et se lancer alternativement des phrases musicales, toujours guidés par le drum impeccable de Daniel Hains-Côté. Belle harmonie de groupe. Puis la voix se retire et, un peu à la manière du premier morceau, la montée est lente vers une fabuleuse explosion instrumentale. Miam!

    La force de Fitzcarraldo c’est le mouture de ses ambiances sonores. L’album au complet baigne dans un grand bain de sons en tonalité mineure, en tonalité triste pour parler autrement. C’est un choix artistique que j’approuve par goût personnel mais encore plus lorsque je porte attention aux textes du chanteur. On ressent une certaine angoisse exprimée au-travers de sa prose qui me rejoint particulièrement, rendue vivante par l’utilisation d’images littéraires évocatrices. Ici, un extrait de Rubicon qui peint un paysage d’enfance tachée, de désillusion devant la pauvre réalité du monde. La nihiliste en moi est repue.

    Je veux toucher toute la beauté du monde
    Les deux pieds dans la fange du réel
    Je veux croire en la magie du monde
    Dans le noir du noir de ses prunelles

    On reconnaît ici que les contrastes ne sont pas présents que dans la construction musicale, ils rehaussent aussi les textes, pour le plus grand plaisir des âme littéraires.

    Puis arrive la track qu’on boit comme un espresso, shooter de caféine, codéine, adrénaline: Faux pas nous réveille de la lente lourdeur dans laquelle nous a plongé Rubicon.  Ça fesse et ça fait du bien. Coup de fouet après la première moitié de l’album qui est, malgré plusieurs écarts de conduite, somme toute plutôt atmosphérique. C’est aussi la piste la plus courte, trois minutes vingt-neuf parmi des tounes qui durent cinq minutes et demi en moyenne, c’est la longueur dont on a besoin pour apprécier toute la complexité des parties instrumentales. On est donc repartis sur une cavalcade épique de drum high sur le speed accompagné de la complainte grinçante de Delorme.

    Le trip se poursuit avec Refus Global. La guitare tricote, tricote des mélodies, mais attention, elles n’ont pas la douceur de l’écharpe donnée en cadeau par votre grand-tante à Noel. Elles ont plutôt le mordant d’un piège-à-ours caché dans les feuilles qui gâche votre shooting photo automnal. OUCH.

    Les deux premières minutes nous ré-embarquenta70 dans
    un manège d’up and downs doux et agressifs dont Le Charme possède le secret. À ce stade-ci, on pourrait même dire que ça ressemble à leur signature. Ça pète ou ça caresse à coup drum à pétard à mèche. C’est simple, on croirait que Nosferatu lui-même s’est invité au studio du Pantoum pour y glisser sa petite touche personnelle.

    La douce L’outre-mer (pour Marie Uguay) nous éloigne de la rive sans bouée de sauvetage et nous recrache sur la grève sans trop de séquelles.

    Avec Rêve de feu pour les jeunes humiliés, Faux pas et Refus global, la pièce titre Fitzcarraldo boucle le top quatre de mes meilleurs chansons sur l’album. Le morceau réunit tous les éléments musicaux chéris par le groupe et dispersés à différentes sauces durant tout l’album : lignes de bass-guitar très bien choisies, dissonances à la Bauhaus dans In the flat field, alternances extrêmes de dynamiques. Musicalement complexe et abouti, avec une très belle harmonie entre les membres, c’est un album qui mérite d’être réécouté plusieurs fois afin d’en apprécier les subtilités.

    Bravo également à Mélina Kerhoas pour la superbe illustration de pochette et à Guillaume Leaim pour l’élégance du graphisme final.

    Méchant bon album. Bonne écoute!

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    Arielle Galarneau

    22 octobre 2016
    Albums, Région : Québec
    album, Fitzcarraldo, le charme, quebec, scène locale
  • [ALBUM] Antoine Corriveau – « Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter »

    [ALBUM] Antoine Corriveau – « Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter »

    Les lecteurs réguliers d’ecoutedonc.ca savent que j’aime beaucoup Antoine Corriveau. Sur Les ombres longues, paru en 2014, il a réussi à imprimer un style qui lui est propre, un espèce de folk-rock plutôt sombre tant dans la musique que dans les textes (qui sont de petits bijoux). La barre était donc très haute pour le successeur des Ombres longues.

    Arrive aujourd’hui Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, le troisième album de Corriveau. A-t-il réussi à combler les attentes peut-être trop élevées de votre humble serviteur?

    Ça serait un euphémisme.

    Cette chose… est un album dans une classe à part. Moins axé sur les guitares que les précédents, riche en arrangements d’instruments à cordes et à vent, aussi lent que langoureux, cet album ne fait pas que s’écouter, il se ressent, il se vit. La première pièce, Rendez-vous, reprend un peu là où on s’était laissés sur Les ombres longues. On reconnaît tout de suite la voix d’Antoine et son regard parfois brutal sur le monde qui l’entoure. Mais aussitôt qu’on embarque dans Les contours clairs, on devient un brin chamboulé. Les émotions suscitées par les magnifiques arrangements de cordes (bravo Marianne Houle), accompagnés de la batterie et des percussions de Stéphane Bergeron  ainsi que d’instruments à vent qui ont l’effet d’une chape de plomb sur cette poitrine qui se fait cogner dessus sans cesse, sont difficiles à décrire. On est loin du bonheur que peuvent nous apporter des Avec pas d’casque ou Saratoga. Même les tragédies chantées par les autres semblent banales par rapport à la proposition de Corriveau. Derrière la console, Nicolas Grou a réussi à bien doser le tout, ce qui permet d’amplifier cet effet « chape de plomb » qu’on ressent tout au long de l’album sans jamais tomber dans un malaise qui nous ferait arrêter l’écoute.

    Difficile de ne pas fondre en larmes à l’écoute de Deux animaux, où Corriveau se montre plus vulnérable que jamais :

    Et tu me demanderas, un jour tu me demanderas si ça marche comme ça
    Quand tu ravales tes mots à moitié nue, tu tournes ta langue cette fois à moitié là
    Sur combien et comment tu as déjà aimé cette envie de mourir
    Je te répondrai que j’ai déjà aimé cette envie de mourir avec toi

    On sent Antoine se fissurer en chantant ces mots. On le voit tomber dans ce trou, et on le voit tomber ainsi jusqu’à la dernière chanson, la magistrale Les trous à rats. On y reviendra.

    Antoine Corriveau - Crédit photo : LePetitRusse
    Antoine Corriveau – Crédit photo : LePetitRusse

    Ça n’empêche pas Corriveau de s’offrir quelques petits moments plus aériens, notamment sur Constellations, où Fanny Bloom (qui a un EP qui porte le même titre…) et Corriveau sont dans les airs plutôt que dans tous ces trous.

    Sur Parfaite, Corriveau fait dans le spoken word et insère en trois minutes tant de mots qu’on s’essouffle juste à l’écouter, du moins à la première écoute. Les plus courageux seront récompensés, Parfaite est un magnifique poème essoufflant, certes, mais il vient accélérer ce coeur qui continue de battre malgré tout ce poids qu’il a sur lui.

    Juste un peu dure plus de sept minutes, mais ce sont sept minutes qui passent extrêmement rapidement. La chanson résume bien l’ambiance générale de l’album (faut dire que tout y est, même les paroles plus marmonnées que chantées dans les couplets et l’opposition cordes aériennes/vents lourds).

    On a encore les yeux humides en écoutant Les hydravions de trop, chanson dépouillée par rapport au reste de l’album. Pas d’orchestrations complexes, pas d’arrangements lourds, juste un piano, un violoncelle, une choriste et Corriveau qui réussit une fois de plus à nous toucher droit au coeur. Comme les trous, les avions reviennent souvent sur cet album, comme quoi on peut se servir de n’importe quoi pour exprimer des hauts et des bas quand on a un peu de talent. Et Corriveau en a énormément.

    Antoine nous avait gardé le meilleur pour la fin : Les trous à rats.

    Il est déjà trop tard
    Tout le monde est déjà mort
    Tout a fermé ses portes, tout sauf les trous à rats
    Où je vais m’en aller pour descendre encore plus bas

    Ben oui, il descend encore. Et encore. Les vents arrangés par Rose Normandin sont comme un coup de grâce : il fait chaud dans les bas-fonds. Et pourtant, après un mur sonore qui vient comme nous réveiller d’un cauchemar, c’est au fond de ce trou que Corriveau semble avoir trouvé la lumière. En effet, la mélodie du dernier droit de cette chanson est remplie de lumière, une lueur d’espoir qu’Antoine exprime en fredonnant doucement. Peut-être qu’il ne fait que lâcher prise, mais c’est pas grave, ça fait du bien.

    Après ces 46 minutes passées sous cette chape de plomb qu’est Cette chose…, il arrive quelque chose d’étrange : tout à coup, on apprécie mieux le silence. On prend le temps de décanter, d’analyser ce qui vient de se passer. Corriveau et ses complices ont réussi ici à nous faire vivre des émotions qu’on ressent rarement en écoutant de la musique. C’est difficile à exprimer, mais j’ai vraiment été chamboulé. Les trous à rats me hante, la chanson s’est glissée dans ma tête et y joue sans cesse. Chaque fois que j’entends le fameux mur sonore du milieu de la pièce, j’ai l’impression que toutes les chaînes qui accompagnent ce mal-être (que je vis peut-être vraiment, qui sait?) se brisent et me libèrent.

    Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter est pour moi, sans contredit, l’album québécois de 2016. Pour ses émotions. Pour les expérimentations. Pour son caractère complètement unique dans notre paysage musical. Quand on sait à quel point 2016 aura été un grand millésime, c’est tout un exploit.

    On va s’en rappeler longtemps, de celui-là. Allez vite l’écouter. Et venez avec moi voir Corriveau au Cercle le 27 octobre prochain. J’ai l’impression que ça va être mémorable.

    [bandcamp width=100% height=120 album=3186267304 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Jacques Boivin

    21 octobre 2016
    Albums
    Antoine Corriveau, Coyote Records, Le Cercle
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