Le bien-aimé festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue en sera déjà à sa 14e édition cette année. Ce pilier dans le paysage festivalier québécois est encore et toujours un arrêt incontournable pour tout mélomane aguerri. Quiconque y a déjà mis les pieds connait l’ampleur du party et l’ambiance de rêve qui y règne. Si vous faites partie de ceux qui hésitent encore à y venir, vous aurez cette année plusieurs arguments (aussi appelé artistes) pour vous convaincre. Plusieurs marqueront de rouge les 4 premiers jours de septembre sur leur calendrier, mais faites vite, les passeports s’envolent généralement rapidement et la mise en vente a lieu aujourd’hui.
Si nous étions déjà au fait du concert hétéroclite et assurément très couru du 2 septembre sur la grande scène extérieure Desjardins avec Yann Perreau et HalfMoon Run, nous devions patienter pour découvrir le reste de la programmation. L’attente est terminée et l’équipe du FME a encore déployé son savoir-faire pour concocter une programmation riche avec une pléiade d’invités de marque.
C’est ainsi que nous pourrons assister à des performances de plusieurs artistes québécois émergents ou l’ayant déjà été. On pense à Groenland, Avec Pas d’Casque, Fred Fortin, Paupière, The Barr Brothers, Plants & Animals, Laura Sauvage, Quebec Redneck Bluegrass Project, Tire Le Coyote, Laurence Nerbonne, Les Goules ou un duo Galaxie/Marie-Pierre Arthur. Les amateurs de hip-hop en auront aussi pour leur argent avec entre autres, les Dead Obies, Koriass, Brown ou Rednext Level. Ce sera aussi la chance de faire de véritables découvertes comme UUBBUURRUU, Yonatan Gat, Ponteix ou Abakos.
Si le FME attirait en 2015 les groupes californiens Deerhoof et The Dodos, le festival réussit un autre coup fumant cette année en programmant un groupe pionnier du mouvement punk: UK Subs. Il y aura aussi le groupe torontois Metz qui viendra jouer son grunge-punk au petit théâtre de Rouyn avec Violett Pi et Royal Caniche.
Les initiés auront sans aucun doute le goût de récidiver cette année encore. En espérant qu’à la magnifique édition de l’an passé puisse s’ajouter d’autres souvenirs impérissables provenant des abords du lac Osisko .
Je commence à peine à me remettre de mon FME, alors voici, finalement, le résumé de ma dernière journée avec mes coups de cœur en rafale à la fin.
Le FME, c’est quatre jours intenses qui se sont terminés dimanche dernier. La journée a doucement commencé avec la prestation, dans la série des spectacles impromptus, de Julie Blanche au Parc Botanique « à fleur d’eau ». Dans une ambiance sereine et devant un décor bucolique, Julie et ses musiciens ont interprété les chansons de son premier album et ont fait une reprise d’une magnifique chanson de Philippe B, Petite leçon des ténèbres.
Vers 16h, on retourne là où avait lieu le marché public la veille pour écouter, une fois de plus, le fabuleux artiste australien Hein Cooper, qui portait fièrement son t-shirt du pub Chez Gibb’s.
Après avoir hésité pendant 20 minutes pour savoir à quel 5 à 7 on allait assister, parce que le choix était vraiment difficile, on a choisi la découverte du Chapelier fou. De l’électro français créé avec des synthés, des claviers, des violons, un violoncelle et de la clarinette. Bien qu’ils ne parlaient pas beaucoup, l’ambiance était très chaleureuse et je me suis acheté le vinyle parce que j’ai adoré.
Après un bon souper à La Muse Gueule, je suis arrivée juste à temps pour Seoul, mais j’ai raté Safia Nolin. Je me console, car le spectacle a été filmé (à voir ICI). Seoul c’est un son qu’on a déjà entendu, mais les gars donnent un bon rendu sur scène. Ils ont laissé place à Louis-Jean Cormier pour le spectacle de fermeture. J’avoue n’avoir pas vraiment écouté le dernier album de Louis-Jean donc les premières chansons du spectacle ne m’ont pas accroché tant que ça. J’ai tout de même aimé les projections qui viennent ajouter une chaleur ainsi que le jeu de lumière. J’ai quitté après environ quatre chansons pour aller profiter du bar et de la
fraicheur à l’extérieur. Vers 23h15, je me suis dirigée vers le disquaire pour assister au spectacle-surprise de Dany Placard, avec guitare acoustique et harmonica, mais sans micros et caisses de son. Tous ceux dans la place s’entendent pour dire qu’on a vécu un moment magique. À chaque fois que quelqu’un ouvrait la porte pour entrer dans la place, on entendait juste le
« boum-boum » du DJ dans la 7ème rue.
Ce qui fait que les gens chantaient encore plus fort les chansons de Dany Placard. Cela a créer des drôles et bons moments à la fois.
Dès que ça a fini, on est allé voir Kid Koala pour terminer le festival en beauté. Ce gars-là est fou. C’est une bête du scratch et c’est un maître dans l’art de changer les vinyles sur ses trois platines. Il devait faire chaud en dessous de son
costume. Le clou du spectacle a été lorsqu’il a fait jouer la chanson La bit à Tibi de Raoul Duguay. Lui-même ne semblait pas en revenir de la réaction de la foule. Il a sorti son cellulaire pour filmer ce moment quasi irréaliste.
Pas besoin de vous dire à quel point j’étais heureuse d’aller finir ma dernière soirée au Bar des chums. Depuis le temps que j’en rêvais, c’est-à-dire depuis l’an passé. FME, on se revoit l’an prochain !!!
On se remet tranquillement de l’énorme journée de la veille. Je n’en n’ai pas parlé, mais cette année le FME nous a fait suer tout liquide qui avait pu être ingéré. On recommence l’exercice avec une performance secrète de Félix Dyotte à midi dans une chambre d’hôtel, moiteur assurée. On reçoit un autre message: Hein Cooper récidive pour une deuxième fois en spectacle surprise! Encore aujourd’hui, le traitement des photos ira à plus tard définitivement ! Karina vous parle de ce dernier juste ici !
Ayant malheureusement raté tout les 5 à 7 depuis le début du FME, j’ai décidé que tant qu’à remettre les images plus tard, j’allais me rendre à celui de Fanny Bloom. Inutile de dire qu’il faisait chaud à l’Évolu-son: j’ai eu ma première goutte de sueur du festival qui a coulé tout le long de mon dos ! Les gens ont tout de même dansé et c’était assez remarquable !
Petite pause jusqu’à 20h pour la très attendue Safia Nolin. Je dois dire que j’avais eu la chance d’écouter son album avant et que je le connais déjà par coeur. Sérieusement, cette voix qui nous arrive en pleine face est absolument magnifique ! Le lancement se fait aujourd’hui à Montréal et le 16 à Québec, ne manquez pas ça ! Je suis restée pour quelques pièces de Louis-Jean Cormier par la suite, j’ai apprécié le côté plus rock de son spectacle et Karina vous en parle très bientôt sur ecoutedonc.ca !
J’ai voulu continuer mon exploration de la soirée: je me suis rendue à la scène métal pour Abitabyss. Tant qu’à faire mon immersion en Abitibi, allons-y pour la totale ! N’étant pas une habituée du death métal je dois dire que j’ai admiré les costumes du groupe et les spectateurs plus courtois envers les photographes que ceux de l’agora ! Ils étaient magnifiques à voir aller, ces fans ont été un de mes coups de coeur du FME !
Finalement, après quelques verres on a décidé de faire une marche dans la ville pour se rendre à Kid Koala. Ma déception était plus que perceptible dans mon visage lorsque je l’ai vu entrer sans accoutrement. Par la suite, j’en conviens, que moi-même suant en tenue d’été, j’aurais préféré un t-shirt à une tenue molletonnée mais quand même… Quelques pièces plus tard, le voilà qui enfile le costume de Koala, je suis comblée ! Tout souriant il est même descendu danser avec nous pour ensuite mettre le vinyle de Raôul Duguay et la très connue pièce « La bitt à Tibi » ! Après cet exploit j’ai dû quitter, puisqu’il ne fallait pas oublier que 9h de route nous attendait le lendemain !
Cher FME, cher Rouyn-Noranda merci pour ton accueil, j’ai eu beaucoup de plaisir !
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
J’angoissais juste à regarder la programmation, je ne savais pas quoi choisir, il y avait trop d’options ! Depuis le début du festival j’avais plutôt décidé de rester pour le spectacle en entier. Cette fois-ci, puisque je voulais tout voir de cette 3e journée, j’ai tenté le tout !
Le défi à débuté à 11h du matin après une courte nuit, lors de l’annonce d’une mini performance secrète de Safia Nolin. Mon coeur était déchiré en deux, Safia Nolin ou Rosie Valland ? Pourquoi pas faire l’extrême en essayant d’y aller pour un doublé ? Malheureusement, c’est là qu’on se rend compte que Rouyn est un peu trop grand pour ce genre de discipline, je me reprendrai ce soir au Show de la rentrée pour Mme Valland !
Entre deux prises, Safia Nolin a vanté le mérite de Jesse Mac Cormack en matinée. Je m’y suis rendue et effectivement, c’était excellent ! François-Samuel vous en parle justement juste ici ! Ensuite je n’avais pas trop le choix d’aller à Prieur&Landry: sérieusement la bouche m’était tombée à terre lors de leur prestation à Québec en plein après-midi cet été. Encore une fois, c’était vraiment solide, à ne pas manquer ! Une autre petite course après, le temps de voir quelques pièces de Jeanne Added. Ensuite on change complètement de registre, pour se rendre à Sandveiss. N’étant pas une fan de ce style de musique normalement, je dois avouer que c’est mon deuxième concert de ce groupe.
Deux derniers sprints pour cette soirée: de retour à l’Agora pour The dodos. Un peu déçue de la qualité du son: j’avais de la difficulté à entendre la voix malheureusement. Dernière entrée au Petit Théâtre du Vieux Noranda, les bras pleins d’estampes pour mon premier spectacle de Galaxie. Une énergie complètement en contraste avec l’indie rock du duo de San Francisco. C’était juste assez pour me donner l’énergie nécessaire pour me rendre au tant attendu Fleshtones ! Inutile de dire que je n’ai pas été déçue, j’ai n’ai aucunement les mots pour exprimer ce qui s’est passé au Diable Rond. Mon collègue les avait vus la veille; cette formation qui existe depuis 1976 n’a pas fini de nous faire danser ! Mon seul regret: ne pas avoir pu assister aux deux concerts !
Pour terminer, j’ai réussi a me rendre à la performance surprise de Totorro (FS les avait aussi vus jeudi). Retour à la maison, je croise un mini jam-spectacle improvisé, ça termine bien la journée ! Ce samedi aura été comparable à un cocktail dinatoire, à picorer dans toutes les assiettes pour goûter à tout, merci FME pour la belle diversité !
Consultez aussi le compte-rendu de Karina qui est allée à la scène Paramount, c’est par ici !
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
Le ventre bien plein grâce à la poutine du Morasse de la veille, je me suis levée tôt, considérant l’heure du coucher, pour aller voir Rosie Valland au Marché public. Accompagnée par Jesse Mac Cormack, elle a fait quelques chansons, toutes très douces, avec sa guitare électrique. J’avais vaguement écouté ses chansons avant et j’avais beaucoup aimé son style à la Salomé Leclerc. Un mélange de douceur et d’intensité qui se portait bien à l’ambiance en ce samedi matin. C’est quand même unique de pouvoir acheter tes carottes et de la confiture maison en écoutant Rosie Valland au marché !
Avoir Joseph Edgra pour nous en prestation à la radio du CFME à 12h, j’avoue, ça a été un très beau moment de mon festival. Il nous a fait deux chansons, dont une nouvelle, qui est excellente (pour voir la prestation, c’est ICI), accompagnée de son contrebassiste. On l’a même revu en prestation lors du souper pour les pros du FME.. . il était partout.
À défaut de pouvoir aller au 5 à 7 de Saratoga, je les ai reçus pour une entrevue et une prestation. Ces deux-là sont un énorme coup de cœur pour moi depuis qu’ils ont sorti leur EP. Ils représentent l’amour pur et la simplicité du bonheur.
Après avoir reçu un « pop-up » via l’application du FME, on s’est dirigé vers la prestation de Hein Cooper. Une superbe prestation au gros soleil, entre deux murs d’édifices et devant un espace rempli à craquer.
Je n’avais aucunement l’intention d’aller voir Sandveiss parce que, dans les plans initiaux, j’allais à la soirée hip-hop, mais, après m’être fait recommander le spectacle, je suis allé y faire un tour, le temps de deux ou trois chansons. Ils sont vraiment solides. Leur performance est d’une justesse et d’une intensité remarquable. Une belle découverte pour moi.
Le meilleur m’attendait parce que le transport du FME s’est transformé en genre de Taxi payant avec des questions et des bâtons lumineux pour décorer la vannette. Possiblement la meilleure idée que ces bénévoles ont eue. Un gros bravo pour l’initiative qui a marqué tout le monde.
La soirée que j’attendais depuis longtemps a commencé, pour moi, avec Toast Dawg. On a eu droit à une prestation de Yes Mccan des Dead Obies vers la fin. Quelle belle surprise. Comme à chaque fois que je vais voir un spectacle de Loud Lary Ajust (3 ou 4 cette année), j’ai toujours beaucoup d’attentes, mais ces gars-là ne m’ont jamais déçu. Jamais. Lary Kid, qui fini en bedaine, c’est un classique, et se faire renverser des tonnes de bières dessus parce que tout le monde saute, crie et danse, ça aussi ça fait partie du « deal » quand tu vas voir LLA.
J’ai terminé ma soirée au Cabaret de la dernière chance avec Marie-Pierre Arthur. La salle et la scène étaient visiblement trop petites pour cette grande artiste et ses musiciens. Cette fille-là, elle est charmante et attachante, mais c’est aussi une grande musicienne, une rockeuse et une amoureuse de la pop de années 1980, ce qui donne quelque chose d’unique. À la sortie du dernier album, j’avoue être tombé sous le charme immédiatement et j’étais bien heureuse de la voir, enfin, en spectacle.
Complètement claquée, je ne me suis pas pointé à la soirée électro, malheureusement. Je vous laisse sur les belles paroles de Mathieu Larochelle, de l’émission de radio Les deux Mathieu presque parfa’ qui a dit que « Le FME, c’est aussi apprendre à faire le deuil de tout ce que tu rattes ». Amen
La fin de soirée vendredi ayant été assez mouvementée, mon samedi est commencé un peu tard après un excellent déjeuner et un détour par la superbe et chaleureuse maison du festival un peu à l’écart des festivités. Premier arrêt au menu, la scène extérieure sur la 7e rue pour le concert d’Hologramme, dont on m’avait vanté les mérites. Malheureusement, je suis arrivé tout juste pour la deuxième moitié de la dernière pièce de Look Vibrant, et si on peut se fier à la finale, la performance a dû être assez explosive, malgré le fait que le groupe l’aie offerte à une foule clairsemée et distraite typique des concerts sous le soleil de l’après-midi.
Suite à une brève interruption, la formation instrumentale Hologramme a finalement gagné la scène et offert aux gens présents de s’approcher, en promettant que s’ils le faisaient, il allait se passer quelque chose. Ceux qui ont répondu à l’appel n’ont pas regretté, car le groupe a offert une solide performance et a probablement gagné plusieurs nouveaux fans grâce à leur judicieux et ludique mélange d’électro-pop et de rock, parfois basé sur des rythmes hip hop et parfois avec une dimension psychédélique, le tout rappelant souvent la french touch électro ou le chillwave américain, tous des trucs assez propices pour la saison estivale. On est en plein territoire de Kavinsky et Le Matos, qui ont signé les B.O. de Drive et de Turbo Kid, et on n’est pas non plus très loin de Com Truise, Ratatat, Todd Terje et de la formation québécoise X-Ray Zebras, avec qui ils ont d’ailleurs déjà partagé la scène. Une des pièces rappelait le titre Empire Ants que Gorillaz a réalisé avec Little Dragon, si on ne tient pas compte du fait que c’était purement instrumental. L’arme de prédilection du groupe, c’est clairement le synthétiseur et la plupart des membres en jouent à un moment ou l’autre de la performance, hormis le batteur qui accompagne toujours la musique avec brio d’ailleurs. Deux des quatre membres troquent parfois les touches pour les cordes et enfilent guitare et basse pour les morceaux où ressort davantage leur son funky. Une belle découverte tout à fait appropriée pour les journées ensoleillées.
Qui dit journée ensoleillée dit également 5 à 7, et le FME a tout un volet qui leur est consacré et on se retrouve avec l’embarras du choix. La tentation était quand même forte de retourner voir Geneviève & Matthieu au Centre d’exposition, ou encore d’aller voir la formation Corridor, mais c’est finalement le DJ et compositeur français Chapelier Fou qui a eu ma préférence. Arrivés sur place, on constate que la moitié du café-bar l’Abstracto, dans laquelle le concert est accordée est pleine à craquer et que les gens s’entassent dans toutes les portes, alors j’ai plutôt opté pour une table dans la seconde salle mais directement en face d’une des portes. Le son se rendait très bien et le pendant visuel m’était aussi accessible, à condition de bien vouloir me lever. Ce qui avait d’abord l’apparence d’un DJ set pimpé avec des musiciens live s’est retrouvé à être un concert en bonne et due forme. Le chapelier était accompagné par une claviériste, qui troque parfois les touches pour un violoncelle, un clarinettiste, qui passait de la clarinette-basse à la clarinette standard ou électronique à l’occasion, et un violoniste, en plus de troquer lui même les platines pour le violon à certaines occasions. L’usage de la clarinette-basse était parfois assez intense pour rappeler certains éléments du jeu du saxophoniste de renom Colin Stetson, et on retrouvait parfois une dimension néo-classique avec des jeux répétitifs de cordes pincées sur trame sonore assez lyrique. Essentiellement, la musique s’apparentait plutôt à une forme d’électro-nourriture de type trame sonore Cosmos, mais avec un niveau de qualité fortement rehaussé. La beauté des mélodies et des ambiances dominait à plusieurs moments l’expérience, alors que le style s’apparentait souvent à celui du collègue français Wax Tailor, mais en moins hip hop. Le côté pop ressortait davantage, mais les pièces sont souvent bordées de moments psychédéliques générés par les boucles et d’un côté épique résultant des accumulations de couches et des montées en intensité qu’elles rendent possible. La musique de Chapelier Fou a donc un côté convenu, mais est assez authentique et variée pour que l’expérience globale soit positive. Le public était manifestement ravi puisqu’il offrait de fort généreuses ovations entre chacun des morceaux et des applaudissements nourris à la fin du concert, et le groupe aussi parce qu’il a fait des courbettes à la foule bras-dessus-bras-dessous, du rarement vu dans un DJ set et un gage de succès assurément. Ça tombe drôlement bien que tout le monde ait apprécié l’expérience, parce qu’il s’agissait d’un premier de deux concerts, le quatuor jouant à nouveau ce soir.
Le tout se termine à temps pour qu’on puisse faire un détour vers la maison du festival, située dans L’école de musique en sol mineur (get it? dig it?) à proximité du quartier des spectacles. L’accueil généreux du FME contribue certainement à sa solide réputation, parce que des journalistes heureux ça écrit des choses positives j’imagine, mais on a pas l’impression que c’est une tentative de racolage de leur part. Un DJ set, des tonnes de convives, un méchoui géant et une performance du duo mené par Joseph Edgar, la nouvelle recrue chez Ste-4, voilà tout ce qu’il fallait pour faire lever le party une fois de plus. Ce dernier a offert une assez solide performance impromptue au coin de la cour, devant un public pro plutôt occupé à tisser des liens que captivé par le concert. Le rock franco acadien assez by the book offert par le duo était bonifié d’une part par l’intéressant set-up du bassiste-batteur, qui jouait de la basse en tapping de la main gauche et qui battait les peaux de la main droite en plus de faire des back vocaux à l’occasion, et d’autre part, par le charme authentiquement acadien du chanteur-guitariste qui donne son nom au projet. Comme la performance était assez courte vues les circonstances, j’ai pu n’en manquer aucune note et me diriger vers l’Agora des arts pour mon dernier programme triple du FME 2015, celui des américains The Dodos avec le Montréalais Jesse MacCormack et la française Jeanne Added.
Je ne pouvais toutefois pas passer complètement à côté de Prieur & Landry et j’ai décidé de leur consacrer quelques minutes pour avoir ma dose de leur rock sale et vorace et pour être à nouveau épaté devant tout ce qu’ils peuvent accomplir à deux. C’était un choix tout à fait logique avant Sandveiss et Galaxie, mais c’était presque intimidant pour les deux autres groupes, que j’aime bien et que j’ai vu souvent mais que je sauterais pour ce soir, avec la confiance de les revoir, tant Prieur & Landry font souvent plus avec moins. Le théâtre m’a semblé moins rempli à craquer que pour les concerts de la veille avec Poni-Ponctuation-Duchess Says, mais il était encore assez tôt quand j’ai quitté les lieux, et il y a fort à parier que le concert à guichets fermés de l’Agora des arts allait envoyer quelques mélomanes au théâtre.
Je suis donc arrivé après les premières notes du folk-blues-rock tantôt groovy, tantôt planant et tantôt explosif de MacCormack. L’artiste a livré une performance bien sentie, s’adonnant à des longs jams plannants et se donnant des airs de guitar hero pendant certains solos. Peu loquace, même au point de ne pas présenter son projet ou ses musiciens, l’artiste, qui est entre deux petites tournées au Québec, a tout de même réussi à réchauffer la foule pour l’arrivée triomphale de Jeanne Added, accueillie chaleureusement dès son entrée sur scène. La chanteuse et compositrice est tout naturellement à l’avant-plan et mise en valeur par une claviériste et une batteuse installée derrière une batterie électronique qui permettait une grande polyvalence dans les styles abordés. Frontwoman assumée, Jeanne Added peut incarner tantôt la rock star désinvolte, l’artiste fragile et la diva de la pop, selon les morceaux. La musique, assez peu originale en soi, est livrée avec une grande intensité et beaucoup de personnalité et de charme. Le côté électro-pop levait avait davantage la cote auprès de la foule et la chanteuse a donc ponctué son set de quelques uns de ces petits hommages au soir reconnu pour être le plus dansant, « c’est samedi soir » disait-elle au moment de commencer ces morceaux.L’effet engendré par la chorale toute féminine qu’elle forme à l’occasion avec la batteuse et la claviériste pouvait rappeler l’excellent quatuor américain tout au féminin qu’est Warpaint, surtout sur leur titre No Way Out. Il y avait des bonnes montées en intensité, des délires expérimentaux, un rythme parfois tribal, des moments hypnotisants, du rap crié à la Death Grips et même des passes presque stoner, malgré l’absence de guitare. Ça faisait parfois presque Top40, mais généralement c’était assez authentique pour rester agréable et la foule, ravie, s’est mise à danser assez rapidement et ce jusqu’à la fin du concert.
À ce stade du festival, mes jambes commencent à manquer du courage nécessaire pour bonifier une autre entracte avec une partie du concert de Galaxie ou de Sandveiss, et j’opte donc pour une entracte assis directement au sol, comme beaucoup de festivaliers d’ailleurs. Après un court moment, vint enfin le moment attendu, l’entrée sur scène du groupe psych-rock-folk californien The Dodos, qui pour l’occasion n’était constitué que de son noyau dur, le chanteur-guitariste Meric Long et le batteur Logan Kroeber ont donc dû se débrouiller sans guitariste de soutien, qui permet généralement d’ajouter une dimension acoustique à leurs pièces par ailleurs assez abrasives. Le groupe, qui a publié six albums depuis 2006 et les deux plus récents Carrier en 2013 et Individ en 2015, sur Polyvinyl, a choisi de commencer avec ma pièce préférée d’eux, celle qui ouvre l’excellent No Color de 2011, Black Night. On remarque tout de suite que la version live est beaucoup plus rock, en l’absence d’abord de guitare acoustique mais aussi de par le fait que le vocal est un peu noyé dans la charge sonore de la guitare électrique. Des gros jams délirants, des envolées rythmiques, des éruptions de joie et de distorsion, tout ça qui sonne comme une tonne de brique avec deux musiciens qui rivalisent pour la palme du showman de la soirée. Les boucles confectionnées live et les séquences pré enregistrées ajoutaient des possibilités au duo et le public ravi et dynamique a apprécié se faire parler en français par le chanteur qui faisait beaucoup de beaux efforts à cet effet, augmentant leur capital de sympathie. La foule en délire a longuement ovationné le groupe pour obtenir son rappel, une pièce plus pop judicieusement choisie qui ressemblait un peu à du Franz Ferdinand, avec un riff plus dansant.
Décidément, tout le monde sait comment avoir du plaisir au FME, artistes, organisation, médias, natifs de Rouyn et autres types d’humains. La magie est vraiment dans l’air pendant des journées aux soirées et la météo impeccable a dû contribuer à rendre l’expérience encore plus agréable, une expérience qui doit toutefois prendre abruptement fin pour moi avec un départ prévu dans quelques minutes. Je manquerai donc le show de clôture et surtout le show de Kid Koala que j’aurais bien aimé revoir, mais des membres de la délégation Ecoutedonc.ca seront sur place pour vous raconter leur expérience et vous fournir des superbes images en souvenir!
Deuxième journée au FME, le soleil toujours d’attaque, des nouveaux arrivants dans Rouyn et une panoplie de spectacles surprises ! Un bon matin de la part des organisateurs pour annoncer Philippe Brach à 12h45 en performance impromptue. Le traitement des photos ira à plus tard. Quelques difficultés me poussent à malheureusement manquer le lancement de ce dernier à 17h ainsi que celui de Philémon Cimon. S’cusez moi !
20h, premier concert d’une grosse soirée: PONI. À ma surprise, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus intense mais FS vous en parle plus en profondeur juste ici. S’en suit nos très adorés PONCTUATION, je ne compte plus les fois où j’ai assisté à leurs spectacles. Toujours aussi excellents mais cette fois-ci avec une touche de folie et d’intensité de plus. C’était parfait. Il est seulement 21h45 et pourtant je me sens déjà comblée mais voilà qu’arrive sur scène les très attendus Duchess Says. Une autre performance que j’attendais impatiemment, Annie-Claude se montre un peu plus calme contrairement à ses habitudes mais tout de même, que du plaisir à photographier ! J’arrive ensuite juste à temps pour Navet Confit, un autre de mes coups de coeur du festival: je l’adore. Je me suis rendue à Peregrine Falls pour un petit 30 minutes, j’avais peur de manquer les Fleshtones. Finalement à mon arrivée au Diable Rond, c’était déjà très rempli et le souper m’appelait. Je vais retenter ma chance ce soir !
Consultez aussi le compte-rendu de Karina qui s’est amusée à l’agora, c’est par ici !
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
Devant la salle de réception La Légion, j’ai discuté avec Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse, qui forment le duo Saratoga.
Ils nous parlent de leur été, de leur EP et de leur spectacle de ce soir. Ils nous ont même offert une performance acoustique dans le stationnement du TAXI COOP. À écouter juste ici, en collaboration avec la radio CFOU 89,1 FM:
Quand tu dois regarder tes photos pour te remémorer les événements, c’est signe que ça a été une belle et grosse deuxième journée au FME.
Alors, ce vendredi 4 septembre, au studio du CFME 91,9, on a eu droit à la performance en direct de Debbie Tebbs. Nicolas Tittley, en entrevue à l’émission Les deux Mathieu presque Parfa’, a annoncé la performance-surprise de Jeanne Added à 16h dans une ruelle. Je m’y suis rendu, mais comme ça a commencé 45 minutes en retard, j’ai dû partir après avoir seulement vu les tests de sons. Pour ceux qui ne seront pas au spectacle hip-hop ce soir, il faut se rendre à l’Agora des arts pour la voir en spectacle principal.
Je me suis empressé de me rendre à La Légion pour assister au lancement de Philippe Brach. Un Phil Brach « toasté de la veille » a commencé son sa performance les bras en l’air avec quelque chose qui ressemblait à des incantations. Avec Louis-Jean Cormier comme guitariste, le public, très nombreux, était ravi. Avec le même t-shirt que pour le lancement de son premier album et, évidemment, sans souliers dans les pieds, il nous a offert un lancement digne de son imaginaire créatif. Tout de suite après, on l’a rejoint sur la terrasse de la chocolaterie Le Gisement pour une entrevue et une performance acoustique.
Après avoir rapidement mangé, je me suis rendu à l’Agora des arts pour entendre les dernières chansons de Fire/Works. Je suis arrivée au moment où la foule était complètement sous le charme.
Il fallait se dépêcher pour se rendre au tant attendu spectacle de Ropoporose au Cabaret de la dernière chance. Après une attente de 20 minutes à l’extérieur, on a finalement pu rentrer pour voir la dernière moitié de leur performance. Une performance solide, juste, intense et charmante à la fois. Heureuse d’avoir pu enfin voir leur spectacle.
S’en est suivi le groupe Heat avec la voix grave de Susil, qui accentue d’autant plus les mélodies de guitares et qui rend le tout plus intense. Après quelques chansons, j’aurais aimé un peu plus de dynamisme, mais j’ai tout de même été très heureuse d’avoir pu assister à ce qu’on croyait être le dernier spectacle de la journée.
On s’est déplacé par la suite vers le Morasse pour remplir nos petits ventres de poutine et, en chemin, nous avons croisé la bataille de crêpes… Arrivé à destination, il y avait des gens qui jouaient sur le piano public installé à côté des tables de pique-nique. Une belle fin de soirée pour une journée qui a été intense et éclaté en styles musicaux.