Véritable incontournable pour les amateurs de musique en tous genres, le festival Osheaga a dévoilé sa programmation quotidienne la semaine dernière. Du 4 au 6 août, le parc Jean-Drapeau accueillera plusieurs milliers de festivaliers.
Le festival invite pour l’occasion Vulvets, qui ont participé aux Francouvertes, et la chanteuse Bibi Bourelly. S’ajoute à cette programmation le chanteur Leif Vollebekk, le 4 août.
Ce jour-là, vous pourrez voir Lorde, Justice et MGMT. Les amateurs de folk pourront voir Andy Shauf, Angel Olsen, Belle & Sebastian, mais aussi l’artiste montréalais Geoffroy. Si vous en avez l’occasion, allez voir le groupe CHOIR! CHOIR! CHOIR!, qui sera aussi de la partie pour amener les gens à chanter tous ensemble avec leur musique.
Le 5 août, ne manquez pas Solange, Muse et Father John Misty. Men I Trust sera aussi un incontournable à ne pas manquer. Le groupe canadien Arkells, Plants and Animals et les excellents Le Couleur seront aussi en spectacle au Parc Jean-Drapeau pour faire danser la foule.
La dernière journée d’Osheaga sera celle The Weeknd, mais aussi des groupes Local Natives ainsi que Alabama Shakes et la chanteuse Rosie Valland.
Plusieurs autres artistes s’ajoutent à la programmation, que vous trouverez ici.
On avait eu un avant-goût de la programmation d’Osheaga la semaine dernière alors qu’une soixantaine de noms ont été dévoilés dans le cadre d’un jeu de mémoire (plutôt amusant). Les organisateurs du festival, qui se déroulera à Montréal du 4 au 6 août prochain, viennent de dévoiler leur affiche.
Et il va faire chaud!
En tête d’affiche : The Weeknd, Muse et Lorde, en plus de Major Lazer, Alabama Shakes, Justice, Solange, Cage the Elephant et Die Antwoord.
Osheaga a toujours eu la réputation d’avoir beaucoup de profondeur et le festival continue dans la même veine : Foster the People, MGMT, Father John Misty, The Shins, Belle and Sebastian, Run the Jewels, Liam Gallagher, Broken Social Scene, London Grammar, Crystal Castles, De La Soul, Tegan and Sara, Death From Above 1979, Local Natives, Arkells, Danny Brown, Phantogram, Foxygen, Angel Olsen, Dawes (!!!), Badbadnotgood, Andy Shauf, Pup, Bernardino Femminelli et plusieurs autres ont également répondu à l’appel!
La scène québécoise sera fichetrement bien représentée cette année : Plants and Animals, Heat, CRi, KROY, Le Couleur, Samito, Geoffroy, Heartstreets, Men I Trust et Rosie Valland seront de la fête.
Les laissez-passer pour le week-end (admission générale : 320 $) sont en vente dès maintenant sur Osheaga.com.
Ce sont des mots que je me suis dit souvent en me demandant si j’assistais ou non cette année à la onzième édition d’Osheaga à Montréal. Le soleil intense, les jeunes post-ados qui font la fête, les longues marches d’une scène à l’autre, les foules compactes, ça passe encore à petite échelle, dans des festivals à dimension humaine. Mais je me disais qu’un méga-festival comme Osheaga, ça serait trop pour moi.
Je me suis trompé sur toute la ligne. Les organisateurs y avaient pensé. Si vous avez quelques dollars de plus à investir (avec la programmation de cette année, le jeu en valait la chandelle), les passes OR vous permettent un certain confort près des grandes scènes. Non, on n’est pas collés sur les artistes, mais il y a de l’espace, le son est bon, la vue est plutôt dégagée et les gens qui sont massés dans cette section ont payé assez cher qu’ils écoutent le spectacle. Bien sûr, il faut endurer les VIP qui sont en mode relations publiques, mais c’est un moindre mal. En tout cas, l’expérience est pas mal plus intéressante. Les détenteurs de passe PLATINE, de leur côté, on accès à de petits enclos collés sur les scènes, mais bon, faut être un brin maniaque pour payer aussi cher, à mon avis.
La nouvelle configuration de la scène de la vallée et de la scène verte, l’une face à l’autre, avait quelque chose de réjouissant, surtout pour quelqu’un comme moi qui aimait bien passer son temps près des scènes secondaires. Malgré quelques problèmes de son si on n’était pas directement en face de la scène, j’ai aussi beaucoup apprécié la scène des arbres, ombragée, qui offrait de belles découvertes aux flâneurs.
Partout, on avait aménagé des oeuvres d’art où les festivaliers adoraient se prendre en photo. Même les endroits aménagés par les commanditaires avaient un volet participatif! On a bien aimé regarder les petits planchistes sur la rampe aménagée par VANS ou regarder DJ Karim Ouellet, arborant fièrement un t-shirt sur lequel Jean-Pierre Ferland apparaissait, glorieux, spinner des records dans la serre Perrier (la Perrier Greenhouse – soupir). À l’ombre, on a aménagé de nombreux endroits où se reposer et se rafraîchir tranquillement avant de repartir se masser dans des foules de plus en plus compactes.
Avec plus de 135 000 entrées, on peut dire que les organisateurs du festival étaient fiers. Le festival se produisait à guichets fermés pour la cinquième année consécutive, la bière coulait à flots, les produits dérivés partaient comme de petits pains chauds (ou de petites slush glacées) et on comptait des gens venant de 47 pays sur place!
Faut dire que cette année, les organisateurs ont réussi à mettre la main sur le Graal festivalier : Radiohead. Le mythique groupe anglais, qui n’a aucun égal à l’heure actuelle sur la planète, attire les foules partout où il passe et il donne souvent ses meilleurs spectacles devant des dizaines et des dizaines de milliers de personnes. Sur ce plan, c’est réussi, le concert de dimanche était mémorable. En fait, on va se rappeler longtemps de ce dimanche parce que tous les artistes ont vraiment été excellents. On pense aux Strumbellas, qui ont charmé une foule beaucoup trop grande pour la petite scène de la vallée, ou aux Struts qui, sur la même scène, nous ont donné une décharge électrique qui nous a donné le goût de faire la fête toute la journée. On pense également à Grimes qui, malade, a quand même offert une prestation époustouflante que je n’aurais jamais pu envisager donner moi-même, même si j’avais été au sommet de ma forme. Ou à M83 et son programme tout simplement jouissif. Fallait se promener dans la foule quelques instants et regarder tout le monde danser comme s’il n’y avait pas de lendemain pour comprendre à quel point il y avait du bonheur dans l’air!
Sur papier, la journée de samedi semblait la moins intéressante, mais les sceptiques auront été confondus un par un. Tout d’abord, paraît que Lana Del Rey a assuré comme tête d’affiche. Tant mieux pour elle. En même temps, July Talk, The Barr Brothers et Kurt Vile ont montré pourquoi tout le monde les considérait comme une valeur sûre. Surtout, The Last Shadow Puppets a mis le feu à la scène verte tout de suite après que Coeur de Pirate ait présenté un numéro digne d’un festival de musique d’envergure.
C’est finalement le vendredi qui aura été, pour moi, la journée la moins intéressante. Faut dire que je me suis forcé à aller voir des groupes qui me laissaient plutôt froid. J’aurais dû choisir d’autres options, il n’en manquait pas. J’ai quand même eu un gros coup de coeur pour Elle King et Silversun Pickups, Wolf Parade m’a bien diverti et Cypress Hill, ben c’est Cypress Hill : du gros fun pas compliqué.
En somme, personne n’est trop vieux pour Osheaga. On peut profiter du festival comme on le désire. Y aller à fond ou se la couler douce dans les sections les plus chères (si le portefeuille le permet, bien sûr). Faire la fête ou écouter sagement de la musique. Faire du air guitar avec des groupes de glam-rock pas originaux pour deux sous mais divertissants comme pas un ou danser sa vie sur des beats endiablés. On peut y aller seul ou en groupe.
Même si je préfère les expériences un peu plus humaines, force est de constater qu’Osheaga fait tout pour plaire à une grande diversité de festivaliers. Le festival y parvient de mieux en mieux en tenant compte des leçons tirées des éditions précédentes. Pour ces raisons, mais surtout, pour la musique, qui est l’essence même d’un festival musical, Osheaga mérite un gros pouce en l’air.
Reste à voir où on va tenir le festival l’an prochain pendant qu’on termine le réaménagement du site, qui devrait pouvoir accueillir un gros 20 000 personnes de plus en 2018. Vous savez quoi? Je ne suis pas inquiet.
Mon moment fort : Radiohead, sans aucune espèce d’hésitation. Deux heures trente d’émotions pures, de communion à 45 000. Même si personnellement, j’aurais préféré Street Spirit (Fade Out), qui était originalement prévue pour terminer le concert, à Creep, il faut avouer que comme finale d’un festival, I’m a creep, I’m a weirdo, What the hell am I doing here, I don’t belong here, c’est efficace en titi.
J’ai baillé : The Lumineers. C’est juste moi. Tout le monde autour chantait à l’unisson avec le groupe, sauf moi. J’aime le folk, mais j’aime pas la pop qui s’en inspire trop, je crois.
Une agréable surprise : The Struts. Zéro originalité, mais on s’en fout. Ces gars-là savent comment divertir une foule et mettre le party dans la place.
Ben moins pire que je pensais : On n’arrête pas d’entendre parler des bros et des dudes. Des jeunes fatigants qui chantent fort, en gang et très faux des chansons idiotes dans le métro tant à l’aller qu’au retour. On s’y fait. Puis avec quelques trucs de pro (que je garde pour moi, hé hé hé), on finit par ne plus les remarquer. Vous pouvez aussi vous procurer une passe OR, ils sont beaucoup plus rares chez les riches!
Bien pire que je pensais : La mode des egoportraits, ça va finir un jour? Je regardais le fil Instagram d’Osheaga et 95 % des photos qu’on y trouvait, c’étaient des selfies. Au moins, on dirait que la mode des selfies dans le VIP, elle, est terminée.
Alors, Osheaga, on y va, ou on n’y va pas? On y va sans hésiter. Et si on en a les moyens, on passe au niveau supérieur, question de profiter à fond du festival. Sinon, on arpente les scènes secondaires, où on fait plein de belles découvertes!
Merci beaucoup à l’organisation d’Osheaga qui a eu la gentillesse de nous accueillir à nouveau cette année. On espère être encore de la partie les 4-5-6 août 2017!
Pour la troisième journée de sa onzième édition, les organisateurs d’Osheaga ont mis le paquet : sur toutes les scènes on pouvait voir des artistes et des groupes qui accomplissaient avec brio leur tâche de faire monter l’intensité petit à petit, jusqu’à l’apothéose et l’épuisement total.
Je vous raconte. Tout d’abord, je dois mentionner que je suis arrivé vers 14 heures, question de frire moins longtemps avec ma crème solaire qui me faisait plutôt penser à de l’huile de canola (oui, j’ai vérifié, non, c’est pas écrit Pasta Dental sur le tube). Petit crochet pour annoncer mon arrivée à l’accueil des médias et me prendre une bouteille d’eau bien froide (ne riez pas, c’est le truc que j’ai le plus apprécié de ma vie jet-set), puis on décolle vers la scène verte.
Le soleil brûle la peau, mais qu’à cela ne tienne, rien ne me fera manquer la prestation des Australiens The Paper Kites. Leur indie rock tout doux se prête peut être mal à un gros show sous le soleil, mais la proposition est acceptée avec ravissement par un parterre qui n’a cessé de se remplir. On rêve de les voir dans un lieu plus accueillant comme le District St-Joseph. Ca tombe bien… Ils y seront justement le 21 novembre.
On poursuit avec The Struts et jamais je n’ai été aussi content d’arpenter les scènes secondaires cet après-midi. Le groupe anglais mené par Luke Spiller propose un show parfait pour un festival. Du gros glam rock bien baveux que notre squelette préféré aurait mauditement apprécié malgré son manque total d’originalité. Mais c’est tellement assumé, c’est tellement un spectacle haut en couleurs grâce en grande partie à la fougue des musiciens et de Spiller, qui étaient littéralement plogués sur le 220. Spiller, bête de scène incroyable, a fait participer le public tout au long de la (bien trop courte) prestation. On en redemande!
Ce fut ensuite au tour du New-Yorkais St.Lucia d’offrir son indie pop vitaminée qui m’avait tant plu il y a quelques années. Jean-Philip Grobler a pris du galon et de la profondeur depuis le temps! Grobler et ses complices ont joué plusieurs pièces du dernier album, Matter, en plus de quelques pièces de son premier opus. La prestation était convaincante et on dansait à qui mieux mieux, mais la plupart des festivaliers écoutait le show de loin, question d’avoir une bonne place pour le groupe suivant à la scène de la vallée.
The Strumbellas a offert un concert passablement semblable à celui qu’il avait donné au Festival d’été. Le groupe canadien m’a beaucoup surpris, probablement parce que je n’ai pas écouté assez attentivement leur plus récent album, Hope. The Strumbellas arrive à se démarquer de ses pairs dans la catégorie pop de grange grâce à des chansons qui sont non seulement fédératrices, mais aussi fort entraînantes. Même dans les moments les plus introspectifs, on a envie de taper du pied et de hocher la tête. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait à plus d’une reprise. Première communion de la journée. Seul pépin : la foule était immense, à un point tel que le groupe n’aurait vraiment pas eu l’air fou sur une des grandes scènes, mais bon, ça ne cadrait pas très bien avec le programme de la journée là-bas.
Temps d’aller me rafraîchir et d’aller voir les artistes de l’autre côté. Je m’installe au milieu de la foule pour Grimes. Claire Boucher, qui n’a cessé de nous dire qu’elle était mal en point et qui est partie quelques minutes avant la fin de sa prestation, est venue bien près d’allumer un incendie avec ses danseuses-joueuses de guitares et ses propres chorégraphies. Sur le parterre, ça danse tout aussi joyeusement tout en se laissant transporter par la voix aérienne de Grimes, qu’elle pimente parfois de cris gutturaux. Non. Sérieux, à part le fait qu’elle se tenait régulièrement le ventre, on n’aurait jamais pu croire qu’elle était malade! Tout un contraste avec la Grimes que j’ai vue en 2011 en première partie d’Arcade Fire!
Bon sang que c’est compact. Je sais que l’effet d’aspiration finirait par m’approcher à une distance raisonnable de Thom Yorke à la fin de la soirée si j’étais patient, mais pas question que je passe tout mon temps là! Après un petit tour de reconnaissance, je décide d’aller me réfugier dans la zone or, un endroit accessible si vous avez le portefeuille assez garni (pensez Zone avant-scène au FEQ, mais avec une terrasse). On rit, mais à mon âge, c’est une option fort intéressante. Le bar et les toilettes ne sont jamais loin et la moyenne d’âge se rapproche pas mal plus de ma réalité que de l’autre côté.
Le groupe suivant, M83, a poursuivi sur la lancée de Grimes en offrant une prestation des plus enjouées, énergiques, dansantes, captivantes… on pourrait ajouter des superlatifs bien longtemps, mais désolé, je n’ai pas pris de notes. J’étais bien trop occupé à danser ma vie. Je me rappelle qu’un moment donné, j’ai reconnu la divine Couleurs qui, en spectacle, devient une orgie percussive au cours de laquelle on se dit que la vie manque parfois de cowbell. La folie parfaite.
Malheureusement, Disclosure n’a pu arriver à temps de l’aéroport pour donner son concert. À la place, on a eu une prestation du Slovène Gramatik qui, flanqué d’un guitariste qui avait la tronche d’Auerbach, a réussi à combler l’absence en nous donnant de quoi danser en attendant la grande finale, qui a été devancée d’une vingtaine de minutes.
On ne se peut plus. C’est la folie. La foule crie RADIOHEAD! RADIOHEAD! RADIOHEAD! On est tous surexcités. Du côté des « réguliers », ça tombe malheureusement comme des mouches. La déshydratation, grand mal des festivals de musique. Je serre bien fort ma petite bouteille d’eau, ce qui ne m’empêche pas de me commander une petite frette. C’est une grande occasion, j’allais me rappeler de ce show-là parce que ma tête allait l’enregistrer au grand complet, je pouvais bien me lâcher un peu lousse.
Note de l’auteur : Il y a 15 ans, soit le 5 août 2001, j’étais au même endroit pour voir le même groupe. Atteint du cancer, je venais, deux jours plus tôt, de subir mon dernier gros traitement de chimiothérapie. Comme vous pouvez le constater, je suis encore ici aujourd’hui. Vous comprendrez donc que non, je ne serai pas objectif, que ce groupe a pour moi une importance particulière et que je ne serai pas des plus objectifs au fil des prochains paragraphes. Il se peut que la suite vous tombe sur les nerfs en raison de sa longueur. Désolé. Mais j’ai pensé à vous. J’ai placé un TL;DR (Too long; didn’t read) à la toute fin de l’article.
À 20 h 35, les membres de Radiohead entrent en scène. C’est l’hystérie. Je regarde devant moi : j’ai une vue parfaite, le son est excellent, mais les éclairages sont assez ordinaires dans le viseur. À l’oeil, cependant, ils sont parfaits, monochromes, plongeant parfois Yorke et sa bande dans une mer de rouge, parfois dans un océan de bleu, parfois même dans un tsunami de vert. En haut de la scène, des écrans diffusent des images des musiciens à partir de caméras qu’ils ont installées un peu partout. On voit à peu près tout, du visage de Yorke aux mains de Johnny Greenwood (non, on lui voit jamais la face). C’est magnifique. Vous comprendrez donc que je n’ai pas tardé à ranger l’appareil photo et le téléphone et à contempler le spectacle.
Pour cette tournée, comme ce fut le cas pour la tournée qui accompagnait King of Limbs, le groupe s’est offert les services de Clive Deamer (Portishead) pour accompagner Selway à la batterie. Cette couche supplémentaire de percussions a ajouté beaucoup de rythme à l’ensemble des pièces, surtout aux nouvelles, celles de A Moon Shaped Pool, qui ont une complexité et une richesse qui surpassent pas mal tout ce que le groupe avait proposé jusqu’à maintenant. On se demandait d’ailleurs comment les gars allaient interpréter ces chansons. On a eu la réponse très rapidement, à coups d’archets, de rythmes endiablés et d’envoyées lyriques d’un Yorke plus aérien que jamais. Le résultat : une Burn the Witch qui place la barre très haut pour la suite, une Daydreaming toute en douceur qui va sûrement devenir un classique dans quelques années et une Ful Stop envoûtante. « Ça y est », nous dit Yorke, « vous êtes lancés, on peut commencer ».
Nous sommes debout, prêts à tout, prêts à recevoir tout ce que le groupe anglais pouvait nous balancer à la figure. Du moins, nous le pensions. Aussitôt que nous reconnaissons les premières notes de 2 + 2 = 5, nous hurlons notre joie sous le regard attendri de Yorke, qui nous fait un de ces regards taquins dont il a le secret quand il est en forme. La chanson démarre lentement, doucement, et on entend la foule qui chante déjà en choeur. On anticipe le moment où le groupe appuie sur le détonateur. Lorsqu’il s’exécute, la foule explose et sautille en hochant rageusement de la tête. L’exutoire, toé. Maintenant qu’on est bien réveillés, aussi bien en profiter pour nous faire danser un peu avec l’excellente Bodysnatchers.
Je ne reviens toujours pas de ma veine. Je suis là à couvrir un show de Radiohead en tant que média dûment accrédité 15 ans après avoir célébré la victoire de la vie avec le même groupe. En plus, je suis entouré de mélomanes plutôt que de dudes et de bros, de gens qui sont venus voir le show plutôt que de faire du PR. Bon. J’arrête, je retourne au show, mais pas avant d’avoir envoyé un bref message à ma blonde pour lui dire combien j’aurais aimé qu’elle soit avec moi. L’émotion.
Ça n’allait pas s’arrêter là. On reste dans In Rainbows, le meilleur album du groupe depuis Kid A. Nude, pleine de soul, est interprétée toute en douceur. J’ai une pensée pour Patrick Watson, je ne sais pas pourquoi. Puis on enchaîne avec Reckoner. Yorke fait couler une larme sur ma joue pour une première fois ce soir. Ça ne sera pas la dernière. Oh que non. Cette chanson a sa couleur : le bleu. Le spleen. L’interprétation est parfaite. Nous avons tous la bouche grande ouverte d’émerveillement. Question de nous remettre de nos émotions, le groupe joue Bloom, une chanson quand même difficile avec son côté très jazzé. Pourtant, le public accepte volontiers la proposition et écoute sagement, applaudissant très fort après le morceau. C’est vrai qu’ici, les musiciens étaient tous vachement efficaces! Un jour, avec le recul, il faudra repartir un débat qu’on croyait réglé pour toujours : quel est le meilleur groupe rock de tous les temps? J’y reviendrai.
Retour à A Moon Shaped Pool pour une des chansons les plus accessibles de l’album, soit Identikit, immédiatement suivie de la jolie The Numbers. C’est là, après 11 chansons, qu’on s’est dit que le groupe n’avait encore joué aucune chanson d’albums précédant Hail to the Thief. Pourtant, nous étions toute ouïe malgré cette proposition qui ne manquait pas de couilles. Après une The Gloaming qui nous ramenait à quelque chose de plus électronique, le rythme s’accélère avec une Feral où Yorke se réchauffe un peu, question de nous préparer à ce qui allait suivre après Weird Fishes/Arpeggi.
Yorke nous fait un autre de ces sourires un peu cabotins. Il prépare un coup, celui-là. Il se met à pianoter sur son clavier. Everything in its Right Place. Enfin, une vieille vieille! On entre lentement en transe en même temps que le groupe qui, lentement mais sûrement, prépare une transition vers Idioteque. Oh, on va soit danser un bon coup, soit regarder Yorke lâcher son fou sur scène. Ah, pourquoi pas faire les deux en chantant avec Thom? « Here, I’m alive, everything all of the time! » You bet, sacrement!
C’est avec une There There survoltée que le programme principal va se terminer. On se regarde, incrédules, même si on sait qu’au moins un rappel allait suivre. Est-ce que Radiohead venait réellement de nous servir un show sans une maudite toune des trois premiers albums alors qu’ils n’ont pas hésité à y piger à leurs spectacles précédents? Sérieusement? Et nous, on a gobé tout ça avec bonheur? Oui, monsieur. Tout ce que ça a eu pour effet, c’est de nous donner encore plus faim. Heureusement, le groupe est revenu sur scène (j’espère, avec les applaudissements!) pour un premier rappel qui allait s’avérer généreux.
Tout d’abord, une chanson qu’ils n’avaient pas jouée depuis des années avant cette tournée, soit Let Down. Évidemment, on a des frissons au dernier couplet, comme il se doit, quand Yorke semble s’envoler en chantant comme il le fait si bien. Mes joues goûtent un peu salé. Et ce n’est pas la crème solaire. Deuxième moment de communion de la soirée.
Après une Present Tense qui nous ramenait en 2016, on retourne dans les années 1990 et les grandes communions avec Paranoid Android. Dès le premier accord, le public explose. Nous sommes en voiture. Encore là, un peu comme ils l’avaient fait avec 2 + 2 = 5, les spectateurs attendent impatiemment l’explosion au milieu de la chanson. On crie à l’unisson :
You don't remember
You don't remember
Why don't you remember my name?
Off with his head, man
Off with his head, man
Why don't you remember my name?
I guess he does
Les guitares se font assourdissantes, le solo endiablé. On délire. Vraiment. Les sourires sont béats. Puis le rythme ralentit. Les briquets s’allument (c’est rendu vintage, un briquet!).
Rain down, rain down
Come on rain down on me
From a great height
From a great height, height
C’est beau, 45 000 personnes qui chantent en choeur. J’ai une petite pensée pour Dead Obies, à l’autre bout. J’aurais tant aimé les voir, eux aussi! Mais je suis ici et je vis un moment parfait comme il y en a si rarement. Je me sens juste tellement… bien! Après un tonnerre d’applaudissements, Yorke va chercher sa guitare acoustique. Oh, j’ai trois chansons en tête qui fonctionneraient très bien. Thom me prend par surprise avec Exit Music (For A Film), probablement une des chansons les plus tristes que j’ai jamais entendues.
Ça y est. Comme ça, sans pudeur, je pleure fort. Très fort. Plus que fort, c’est un torrent qui coule pendant que Yorke susurre « Sing us a song, a song to keep us warm, there’s such a chill, such a chill ». PAM! PAM! Padadam padadam! Comme prévu, l’intensité monte d’un million et demi de crans. Je regarde autour de moi. Je suis rassuré : ces chochottes pleurent toutes elles aussi. Il y a une telle violence dans cette chanson, exprimée si doucement, même dans la plus grande intensité, je ne comprends pas comment Yorke ne s’étouffe pas lui-même en sanglots en la chantant. Un véritable exutoire. Qui a quand même fait beaucoup de bien.
Heureusement, comme dernier moment de communion de ce rappel, c’est Karma Police que le groupe a choisi de nous jouer. Comme chanson fédératrice, difficile de faire mieux. Et c’est à coups de For a minute there, I lost myself chantés par la foule que Yorke, qui s’est tu pour mieux savourer ce moment, a quitté la scène.
Ah non, les gars, vous n’allez pas vous sauver de même. Ça nous prend au moins une autre chanson!
Finalement, on va en avoir deux. Lotus Flower, où Thom se remet à danser. Nous aussi. On va finir ça en beauté, ce show-là. Nos batteries internes sont toutes à 2 %, on va les dépenser bien comme il faut. Après les merci, ceci est vraiment notre dernière chanson, ou pas… d’usage, probablement pour dire merci au public montréalais d’avoir été aussi réceptif à l’égard d’un programme tout de même difficile à digérer pour un non-initié ou pour quelqu’un qui a arrêté d’écouter Radiohead après OK Computer, les gars de Radiohead se lancent dans cette chanson qu’ils ont longtemps détestée et qu’ils ne jouaient presque plus, mais que presque tout le monde espérait : Creep.
On a dû réveiller quelques Lambertois. Sérieux. La foule a crié tellement fort que j’ai cherché mes bouchons.
Et on a chanté cette chanson, plus vieille que 90 % des festivaliers présents. Tous en choeur. Tous tout croche. Certains deux tons au-dessus, d’autres trois tons en-dessous. Moi, je ne sais plus, je n’entendais que la musique et la clameur de la foule. On a beau trouver cette chanson indigne d’un groupe comme Radiohead, il faut avouer que ce moment, lui, était tout à fait approprié. Car c’est en croisant des centaines et des centaines de mines réjouies que j’ai quitté les lieux. Complètement vidé. Physiquement et émotionnellement. Mais tellement heureux.
En somme, il s’agissait d’une prestation plus que convaincante de Radiohead. Le groupe était en forme, ça se sentait. Yorke n’a peut-être pas beaucoup parlé, mais il n’en avait pas besoin. Le contact visuel était plus que suffisant pour nous enchanter. O’Brien, Selway et les Greenwood, ainsi que Deamer, ont fait comme ils ont toujours fait : jouer avec dextérité, mais surtout, avec un plaisir contagieux, même s’ils avaient surtout l’air concentrés sur leurs instruments. De son côté, Thom Yorke avait la voix un peu chevrotante à la fin, mais on peut comprendre qu’après 2 h 20 d’envolées aériennes et de chants atypiques, il ait été un peu fatigué. </chercher des poux> Ce concert passera-t-il à l’histoire? Dans la petite histoire d’Osheaga, sûrement. Mais dans la grande histoire de Radiohead? J’ai quelques réserves. Je me souviens encore du spectacle de 2001. Et je me souviens de quand je les ai croisés à Bonnaroo il y a déjà 4 ans. Des concerts mémorables, Radiohead en compte à n’en plus finir.
On va donc se contenter de marcher jusqu’à l’arrêt d’autobus, prendre la navette jusqu’à La Ronde et attraper l’autobus vers le pont Jacques-Cartier, qui était vide à cette heure-là. J’étais rendu dans Villeray au moment où je serais probablement monté dans le métro à la station Jean-Drapeau. Tant mieux. J’avais besoin de mes 3 heures de sommeil.
J’ai rêvé que j’étais à un show de Radiohead et que les gars jouaient Climbing Up The Walls, Electioneering, Fake Plastic Trees, How to Disappear Completely, I Might Be Wrong, Just, Lucky, No Surprises, Optimistic, Pearly, Street Spirit (Fade Out), Talk Show Host, True Love Waits (si magnifique sur A Moon Shaped Pool) et You and Whose Army. Quand je me suis réveillé, je me suis dit : « Naaaaaaah. C’était parfait comme ça. »
Ça l’était vraiment.
Mon bilan : demain.
TL;DR : J’ai vu le show. C’était bon. Ils ont joué des tounes d’OK Computer ou avant qu’à partir du rappel seulement. Zéro toune de The Bends. Et oui, ils ont joué Creep. Extase. C’est à se demander pourquoi j’avais besoin de 2 000 mots juste pour dire ça.
J’ai marché je ne sais plus combien de pas mes souliers ont marché ce samedi, mais je sais qu’en lettres, la réponse s’écrit « beaucoup ». Si, sur papier, la journée du samedi semblait la moins attirante, elle aura quand même apporté son lot d’émotions. Je vous raconte ça.
À mon arrivée, je me suis dirigé vers les scènes secondaires. Charlotte Cardin avait déjà commencé à s’exécuter. La jeune femme a dû se faire quelques nouveaux fans avec ses chansons pop tirant sur le R n’ B. La voix de Charlotte me rappelle celle de Sabrina Halde, de Groenland, mais au lieu de chanter des chansons lumineuses, elle préfère y aller avec le spleen. Ça commence un après-midi mollo, mettons.
…
C’est sur la scène des arbres que j’ai fait ma première découverte de la journée. Noé, une jeune femme originaire de France qui propose une pop un brin tribale, remplie de rythme, qui donne le goût de danser. D’ailleurs, le parterre ne s’est pas fait prier pour s’exécuter! Bien hâte d’entendre la suite.
…
Je rencontre Marc-André Mongrain de Sors-tu. On jase.
Je me suis ensuite dirigé vers les grandes scènes. Pas question que je rate mon trip à trois avec Peter Dreimanis et Leah Fey, de July Talk. Un de mes gros coups de coeur de mon FEQ 2014 (prestation endiablée dans un Cercle transformé en sauna), un des gros coups de coeur des festivaliers du FEQ 2016 (ils ont presque volé le show à Red Hot Chili Peppers). En quelques instants, le groupe met les festivaliers dans leur petite poche d’en arrière avec leur indie rock solide, mais surtout avec leur superbe présence scénique (on se joue dans les cheveux, on se crache de l’eau au visage, on passe une chanson au complet sur la rampe de sécurité). On pourra les voir à l’Impérial Bell le 1er novembre. Ils vont mettre le feu à la place. Vous pouvez être certains que je vais être en avant.
Je prends une petite pause pendant Daughter. Surtout, je me cherche un bon spot pour écouter les Barr Brothers, qui suivent. Oh! Joe est là, ça va swinger! En effet, on a eu droit à 45 minutes de matériel solide, dont chansons très récentes vers la fin de la prestation. Rien de mémorable, juste du bon rock avec quelques touches de tout ce que vous voulez proposé par des virtuoses. Ça a fait du bien à mes oreilles, même si certains se sont montrés déçus.
Kurt Vile and the Violators suit. Il s’installe avec l’air nonchalant qu’on lui connaît et se lance. Du folk-rock solide, bien appuyé, aux mélodies sympathiques. Dans le genre, je lui préfère son ancien comparse de The War on Drugs, Adam Granduciel, mais je peux aisément comprendre pourquoi Vile a son lot de fans finis. D’une redoutable efficacité.
J’ai boudé The Arcs pour prendre une pause bien méritée. Faut bien boire et manger! Surtout qu’on retourne de l’autre côté de l’enceinte pour la soirée!
J’arrive juste à temps pour Best Coast. La formation surf-rock californienne a proposé un rock and roll trois accords délicieux, question de rappeler aux mélomanes qu’une bonne mélodie n’a pas besoin d’être étouffée par un mur de synthétiseurs. Malgré ses allures de rock star, Bethany Cosentino semble s’amuser follement devant une masse de fans ragaillardis par l’énergie du band.
Pendant quelques instants, j’hésite : Busty and the Bass ou Coeur de pirate? J’ai déjà mon jump shot du chanteur de la formation montréalaise, j’opte donc pour la belle Béatrice.
Je me suis tenu loin d’elle ces derniers mois parce que mes dernières expériences avaient été des plus désagréables (pas ta faute, Béatrice, pas ta faute), mais ici, dans un contexte festivalier où la grande majorité des personnes présentes ne la connaissaient pas, j’avais une chance de me concentrer sur le show plutôt que sur les douches autour de moi. D’ailleurs, Béatrice était parfaitement consciente de l’endroit où elle était et c’est sur ses mélodies les plus entraînantes qu’elle lance un programme sur mesure pour le festival. Les chorégraphies de Nico Archambault ont beaucoup aidé CdP sur le plan de la présence scénique, mais l’assurance n’y est pas toujours et certains gestes semblent parfois mécaniques. Ce n’est pas grave, on la sent beaucoup plus libre qu’auparavant, quand elle se cantonnait derrière son piano, et c’est une bonne chose. Prestation convaincante qui a réussi à faire de votre pas très humble serviteur un fan. Pas fini, mais un fan pareil. J’ai sifflé Oublie-moi tout le long dans le métro à mon retour (ça permettait de contraster avec les dudes et les bros qui chantaient Would you be my Girl). C’est tout dire.
Ensuite, on invite tout le monde déjà sur place à la scène verte d’entrer dans le VIP. J’aurais peut-être dû y aller, parce que The Last Shadow Puppets ne voulait pas de photographes dans la fosse. J’aurais tellement eu les meilleures photos! Pas grave. Quel plaisir j’ai eu de voir Alex Turner (Arctic Monkeys que je n’ai jamais vu, en passant) dans son projet « passe-temps » entrer sur scène en chantant… Les cactus de Jacques Dutronc. Dans un français impeccable. Avec un accent vachement sexy. Et une dégaine de vraie de vraie rock star. Et des cordes. Une quatuor à cordes complet! I shit you not! Turner et ses comparses s’amusent vraiment dans ce projet qui ressemble à une grosse caricature du britpop des 20 dernières années (hey, les cordes, ça fait tellement The Verve). Mais alors qu’on pourrait trouver ça un peu trop cheezy, c’est plutôt le contraire qui se produit : on en prendrait encore et encore! Gros pouce en l’air pour l’excellente reprise d’Is That What You Wanted de Leonard Cohen. Si on n’est pas capables d’avoir les singes à Québec, TLSP serait parfait pour le Parc de la francophonie. Quelqu’un a le numéro de Louis Bellavance?
Aurora s’exécutait ensuite sur la scène des arbres. Pop beaucoup plus entraînante que je ne le croyais, avec une touche très tribale (certains diront celtique). La jeune Norvégienne a impressionné!
Bon, restait Future. Mais j’étais ben trop occupé à essayer de prendre des photos des feux d’artifice pour me concentrer sur le show. C’est aussi ça, Osheaga.
Bon ben… deux jours, zéro selfie.
Apothéose ce soir avec Radiohead. On se revoit sur les réseaux sociaux.
Vous savez ce qui est plus agréable qu’une journée ensoleillée? Une journée ensoleillée et remplie de musique. C’est exactement ce que nous avons eu ce vendredi pour cette première journée de la 11e présentation d’Osheaga.
Installez-vous confortablement, je vous raconte ma journée. OK, je suis en vacances, alors on se fout des titres et des sous-titres. Comptez-vous chanceux d’avoir des paragraphes!
Évidemment, j’étais un des premiers arrivés sur le site à midi pile. C’était voulu, j’ai pu ainsi éviter toutes les longues files d’attente et visiter les installations destinées aux médias avant d’entreprendre ma journée de « travail ». Tout d’abord, je remarque que tout est beaucoup plus gros qu’à ma dernière présence au festival. Les scènes principales sont immenses, les scènes secondaires aussi. Même la minuscule scène des arbres me semble plus grande que dans mon souvenir.
J’arrive à la scène verte juste à temps pour Caveboy. On nous vend le trio féminin montréalais comme un nouveau regard sur l’indie-pop. J’étais perplexe en arrivant, mais la formation assure réellement : au lieu d’une dream pop mielleuse, il y avait dans la proposition des trois jeunes femmes un petit côté animal et énergique qui n’était pas à négliger. On va prendre le temps d’écouter bien tranquillement à notre retour dans le 418.
Le soleil tape fort et je me suis promis que j’allais avoir le meilleur spot pour le groupe suivant, soit La famille Ouellette. On court donc vers la scène des arbres, heureusement juste à proximité. J’ai vu le groupe à deux reprises au Festif et j’avais bien aimé cet espèce de croisement entre Half Moon Run dans la musique et Les Trois accords pour le côté délicieusement cabotin des membres du groupe. Le parterre s’est rapidement rempli de curieux, francophones et anglophones, qui ont semblé avoir apprécié, comme moi, le spectacle.
On retourne à la scène verte où un Sud-Africain dénommé Jeremy Loops est en train de préparer les boucles de sa première chanson. À l’harmonica. Au beatbox. Aux choeurs. À la guitare. Ça sonne bien, ça sonne festif. Première visite en sol canadien pour ce jeune homme ma foi fort sympathique. On a regardé son calendrier de tournée : s’il passe énormément de temps en Europe, pour l’Amérique du Nord, c’est différent. Dommage, on aurait bien aimé le revoir. On se reprendra ou bedon on ira le voir chez lui.
On continue notre promenade au soleil. Des festivaliers ont la bonne idée de se rafraîchir un peu. Si ce n’était du gros kodaque, j’aurais fait de même. Puis je ne voulais pas passer toute ma crème solaire le vendredi!
Après cette vue rafraîchissante, je suis allé voir le Britannique Jack Garratt, un jeune multi-instrumentiste de 24 ans qui mélange pop, trip hop et R n’ B… seul. Oui, oui, seul. Installé derrière sa batterie, il tape d’un côté pendant qu’il joue du clavier de l’autre. S’il était une pieuvre, je suis certain qu’il jouerait aussi de la guitare et de la basse. Bon, me dis-je, un autre qui me fait sortir de mes sentiers battus à moi. Sérieux, j’ai bien aimé, mais je devais quitter pour aller voir…
… Safia Nolin, à qui c’était le tour à l’ombre. Elle s’est mis chic pour Osheaga, notre belle Safia, toujours accompagnée de l’excellent Joseph Marchand à la guitare. Je ne vous dirai pas ce qu’elle a joué, c’était, à peu de choses près, une version écourtée (et très écoutée, disons-le) de ce que nous avons pu voir et entendre au FEQ et au Festif. Safia étant Safia, elle a évidemment savouré le moment encore plus que nous, nous invitant à crier pour elle comme si elle était une rock star (ce que les gens ont fait avec plaisir). Elle est tellement promise à un brillant avenir, cette jeune femme-là, ça n’a aucun sens!
Je ne sais pas si c’est à cause des prestations que je suis allé voir, mais il me semble que le public est particulièrement poli et gentil jusqu’à maintenant. J’espère que ça va continuer.
Après une pause de quelques minutes dans la tente média (question de caler quatre bouteilles d’eau), où j’ai pu apprécié la prestation d’Elle King à la télé (va falloir que je me rattrape, j’ai eu l’impression que c’était la fille de mes rêves avec sa belle chaleur qui semblait tout droit sortie de Nashville (elle vient pourtant de L.-A.). Vous connaissez mon faible pour le rock aux accents country qu’on met donc en valeur à des festivals comme Bonnaroo. Ben ça, c’est Elle.
Je me lève mon gros derrière juste à temps pour attraper la première chanson de The Silversun Pickups. Je maudis un peu le ciel de les avoir ratés la veille à l’Impérial (on ne peut être partout à la fois, Jacques, tu le sais bien… à moins de ne te prénommer Philippe!), mais l’indie rock des Pickups vient me chercher par les tripes. Ils ne font pourtant rien de spécial : de bonnes mélodies, des riffs accrocheurs, une bonne présence scénique, un chanteur à la voix particulière et une bassiste belle à faire fondre des coeurs. Non, sérieux, rien de spécial. Si le groupe a donné une place importante à son plus récent album, l’excellent Better Nature, il a aussi offert quelques classiques, dont l’incroyable Lazy Eye, avec laquelle j’ai découvert le groupe… en jouant à Rock Band.
Comme quoi on peut faire de belles découvertes musicales en jouant avec une guitoune en plastique.
On repart en courant, question de ne pas manquer Wolf Parade, qui joue complètement à l’autre bout du site. On arrive juste à temps (OUF). Le groupe effectue un grand retour cette année, après une absence de quoi… six ans? Il s’agissait donc de retrouvailles pour le groupe de Montréal et son public, et ça paraissait. Les chansons défilaient à un rythme infernal, les membres du groupe ne prenant de pauses que pour changer d’instruments. Pendant près d’une heure, j’ai eu l’impression de rajeunir de dix ans. Ça me mettait quand même plus vieux que la moyenne des festivaliers présents, mais maudit que j’ai eu du fun. Merci, les gars. Vous êtes les bienvenus à Québec quand vous voulez, en passant!
On repart à la course pour attraper ces vieilles canailles de Cypress Hill. La grande scène était noire de monde et, bien entendu, un immense nuage bleuté planait au-dessus de la foule. On se demande d’ailleurs pourquoi. Les gars, qui ont près de 25 ans de carrière derrière la cravate, on enchaîné les hits et fait danser un public qui n’était même pas né quand Insane in the Membrane est devenue populaire… il y a 23 ans.
La fatigue commence à se faire sentir, mais bon, il ne me reste plus que trois prestations au programme, alors on va prendre ça relax et essayer de comprendre certaines choses. Parce que j’ai beau être ouvert musicalement, il y a des trucs que je ne pige absolument pas.
Le premier, c’est qu’est-ce qu’on trouve donc à Half Moon Run? Je n’étais pas vraiment concentré quand je les ai vus au Festif (un photographe, ça se concentre sur les photos, pas sur la musique), je voulais donc profiter du fait que je n’avais rien d’autre à faire que d’écouter pour réussir à apprécier. Je tiens à préciser que j’aime le folk. Que j’aime l’indie. Que les gars sont irréprochables sur scène. Mais c’est tellement propre, tellement parfait, tellement… Je ne sais pas, une fois de plus, je n’ai pas été capable d’embarquer dans le trip. Faut tu trouver les membres d’Half Moon Run beaux pour les aimer, coudonc? Je vais continuer à leur donner des chances, la qualité est là. Elle est peut-être juste un peu trop contrôlée à mon goût.
Le deuxième, c’est qu’est-ce qu’on trouve donc aux Lumineers? C’est une version sucrée sans sucre de Mumford & Sons, sacrement! Encore là, le talent est là, le travail se sent, mais c’est une fois de plus tellement propre, tellement parfait… Ça aurait pas tenté aux membres du groupe de faire un gros doigt d’honneur au public, juste pour le fun? Heureusement, mon téléphone cellulaire vibre : un truc que j’attendais toute la journée vient de se produire.
Si vous le permettez, je vais ouvrir une (toute) petite parenthèse. Ma tête et mon coeur étaient encore un peu à Baie-Saint-Paul hier. J’ai attendu toute la journée la publication d’un texte sur Facebook, soit le compte rendu du Festif par le fantaisiste des réseaux sociaux Gran Talen. Vous devez absolument allez lire son procès-verbal. C’est long et verbeux, mais c’est un vrai délice du début à la fin. J’ai d’ailleurs eu l’air d’un beau con sur les champignons magiques pendant que les Lumineers jouaient à l’avant parce que je riais trop fort chaque punch de cette oeuvre de génie et j’ai quitté la scène rapidement, question de ne pas déranger tout le monde autour de moi. On est dudebro ou on ne l’est pas. J’ai choisi la deuxième option.
Tiens, je vous laisse le lien vers l’article. Allez lire ça. On se retrouve dans trois heures.
Une fois la lecture finie (dans un site enchanteur, à part ça), je me dirige vers la scène verte où tous ceux qui n’avaient pas envie de voir Red Hot Chili Peppers (ou qui se sentaient un peu agoraphobes) se sont dirigés. Le DJ australien Flume allait nous en mettre plein la vue (et les oreilles) avec ses beats enlevants (et des éclairages à couper le souffle). Oui, des fois, on nage en plein brostep, mais Flume a une belle palette et l’utilise à fond.
Un peu plus loin, à la fontaine, les gens dansaient sous l’eau. Magie. Fin de soirée parfaite. On part se coucher avant que Kiedis ne finisse Give it away. Fiou, j’ai juste attendu 10 minutes pour entrer dans le métro. Certains diraient que j’ai eu de la chance. J’ai tendance à être en accord avec eux.
Aujourd’hui, le clou de ma journée va être au beau milieu de l’après-midi avec les très charnels July Talk. Ça valait le billet quotidien à lui seul!
On n’en avait pas assez. En fait, on n’en a jamais assez. On ferait le tour des festivals de la planète si on en avait les moyens (understood, Glastonbury and British Airways?), mais bon, il y en a tant d’excellents à quelques heures de la maison, dont Osheaga, qui n’a plus besoin de présentation et qui en est rendu à sa onzième édition.
Ben oui, on va être là! Vous pensiez qu’on allait manquer Radiohead? On a beau avoir un faible pour la scène locale et émergente, y’a des groupes incontournables, même si à cause d’eux, on va encore manquer Dead Obies. À ce titre, on est une bonne partie des festivaliers : il y a une GROSSE tête d’affiche cette année, la suite, c’est du gros boni qu’on va prendre avec un grand sourire.
On va donc se sploutcher la bouteille de crème solaire dessus et se diriger vers le Parc Jean-Drapeau avec toute notre équipe de collaborateurs présents, c’est-à-dire : moi. Ça veut donc dire qu’on ne sera pas partout en même temps comme on avait un peu pris l’habitude de le faire et vous allez donc devoir me suivre un peu partout (pas d’inquiétude, les toilettes médias sont propres) toute la fin de semaine.
Même si nous allons profiter des services des photographes officiels d’Osheaga (y’a des limites à être maso pis à tout faire), j’ai mon appareil photo. On va s’imprégner de l’ambiance un peu comme Basia Bulat s’imprégnait de l’amour de son public samedi (désolé, ça me sort pas de la tête, je vais avoir l’impression d’avoir une date avec une jolie fille tout en pensant juste à mon ex), pis on va vous montrer ça tout en écoutant les nombreux artistes présents.
Aujourd’hui, j’ai mis au programme La famille Ouellette (ils valent le détour, vraiment!), Jack Garratt, Silversun Pickups (tant qu’à les avoir manqués à la maison hier), Wolf Parade, The Wombats, Half Moon Run (que j’ai pas vraiment vu encore, oui, je sais, je les ai pris en photo, mais ça compte pas), The Lumineers et Flume (ou peut-être Red Hot Chili Peppers si je suis capable de m’approcher suffisamment de la scène pour attraper Flea qui fait un saut de puce avec mon appareil photo, mais je ne suis pas un fan et je n’ai pas envie de me faire traiter d’estie de chialeux comme il est arrivé à un de nos collaborateurs après le show de Québec.).
Samedi, je vais aller voir Noé, July Talk (eux, j’en ai jamais assez), Daughter, The Barr Brothers (que j’ai ratés au Festif en sachant que j’avais l’occasion de me reprendre ici), Kurt Vile & The Violators, The Arcs, Best Coast, Coeur de Pirate (va quand même pas y avoir 60 000 personnes pour la voir, là, j’espère!), Death Cab for Cutie et Aurora (que notre photographe Marion Desjardins semble apprécier).
Dimanche, Son Real, The Paper Kites, The Struts, St. Lucia, The Strumbellas, Leon Bridges, Nathaniel Rateliff, Disclosure et un petit groupe anglais que personne ne connaît sont au menu.
Pas pire mélange d’artistes qu’on connaît, qu’on va découvrir d’ici et d’ailleurs, des petits et des gros noms. On va donc bien se crémer, boire beaucoup, beaucoup, beaucoup d’eau et profiter au maximum de notre fin de semaine. Et on va vous montrer tout ça en temps réel sur les réseaux sociaux. Et on va vous concocter de beaux petits comptes rendus.
C’est parti! @ecoutedoncca (Twitter et Instagram), /ecoutedoncca (Facebook)
Reçu dans notre courriel ce matin : le festival Osheaga, qui se déroulera vendredi, samedi et dimanche à Montréal, affiche complet!
En effet, les organisateurs attendent plus de 135 000 festivaliers au parc Jean-Drapeau ce week-end. À l’affiche : Red Hot Chili Peppers, Radiohead et un paquet d’autres artistes qui en mettront plein les oreilles aux spectateurs. Même le beau temps devrait être de la partie.
Vous pourrez suivre notre couverture d’Osheaga ici même et sur les médias sociaux.
Vous pleurez votre vie? Certains artistes programmés à Osheaga seront à Québec cette semaine :
Bloc Party (+ The Damn Truth) à l’Impérial Bell mercredi
Silversun Pickups (+ Ego Death) à l’Impérial Bell jeudi
Les billets sont en vente à la billetterie de l’Impérial Bell et sur www.imperialbell.com.
L’édition 2016 a sorti il y a quelque temps déjà son horaire détaillé pour l’ensemble des groupes et des scènes. Pour les amoureux de la scène locale, le rappeur Korias et l’artiste de Québec Sofia Nolin ont été ajoutés à la programmation.
Le festival, qui a lieu, du 29 au 31 juillet commence fort pour la première journée. En effet, ceux et celles qui voudront voir Beirut et Bloc Party devront courir d’une scène à l’autre. Dans la même journée, vous pourrez voir aussi Half Moon Run, Sofia Nolin, The Lumineers et Red Hot Chili Peppers, qui seront aussi au Festival d’été de Québec si vous les manquez. RHCP joue d’ailleurs en même temps que Flume.
La journée du 30 juillet pourrait être un autre casse-tête à prévoir pour les mélomanes. Les Barr Brothers ou Foreign Diplomats? Bastille ou Best Coast? Haim, Coeur de pirate ou les surprenants Busty and the Bass? En plus, chaque choix vous facilite ou vous complique la vie pour le choix suivant. Au moins, on s’est assuré de ne pas trop mettre d’opposition à Lana Del Rey (quoiqu’on en profiterait peut-être pour faire une petite visite à la scène électronique pour Todd Terje…)
Enfin le 31 juillet, Koriass sera sur la scène de la Vallée à 19h15, suivi des toujours très efficaces Dead Obies. Les fans de Radiohead verront le groupe dès 20h50 sur la scène de la Rivière Virgin Mobile.
Malgré tous ces déchirements, les temps morts seront rares et il sera facile de rentabiliser son laissez-passer cette année. Et vous, quels sont vos conflits d’horaire? Vos incontournables?
Pour plus d’infos, allez sur le site Web d’Osheaga.
Osheaga, en collaboration avec Bell Media, organise une mini-tournée dans quatre villes du Québec avec Salomé Leclerc, Jason Bajada et Mon doux Saigneur. Après s’être arrêtés à Victoriaville vendredi dernier, les artistes se déplacent ce soir à Trois-Rivières où ils joueront au Satyre Cabaret-Spectacle.
Le spectacle est gratuit.
Il reste des billets à l’entrée. Les portes ouvrent dès 18 h 30 et le spectacle commence à 20 heures.