Parmi les 38 spectacles dont nous avons fait la couverture, nous vous proposons un petit retour un images avec les coups de coeur de chaque membre de l’équipe.
10h du matin, mardi, et j’ai l’hôtel à moi toute seule.
Plusieurs dizaines de camions Légaré et de chars remplis de gens vannés sont en ce moment même sur la 117 direction sud et je savoure ma chance d’être toujours dans un lit.
J’en profite pour ressasser les images d’hier en massant mes p’tits pieds meurtris de festivalière longue course : Laura Sauvage qui prend une pose de sirène échouée sur une table de pique-nique pour sa photo d’entrevue, un festivalier aventureux qui escalade le gazebo pour mieux voir Dan San jouer dans le Parc botanique à fleur d’eau, les enfants qui se cachent dans les boîtes de bois des décors du FME (#attentionoùtuposestesfesses #kidsinboxes), Bernardino Femminielli qui achève son strip-tease décadent/dansant dans un nuage de fumée pour la poignée spectatrices et de spectateurs qui ne se sont pas sauvés en courant…
La dernière journée au FME aura eu sur moi le même effet que le radieux soleil de fin d’été qui plombait sur Rouyn ce jour-là : en sueur, brûlée, mais heureuse, voilà comment on s’en sort! (Sarah Bélanger-Martel)
Dan San
En début d’après-midi du quatrième et dernier jour du FME, je me suis rendue au Parc Botanique À Fleur d’Eau pour assister à l’hypnotisante prestation de Dan San, formation belge qui verse dans la chanson à tendance un peu pop et définitivement électro. Il fait dehors encore de cette exquise température qui nous a gâtés tout au long du FME, peut-être que c’est à cause du soleil que les gens ont si facilement le sourire aux lèvres, mais j’aurais plutôt tendance à donner le mérite au talent des musiciens de Dan San. En effet, ils nous happent dès le début dans leur univers au rythme lascif et teinté d’électro. Les interventions du violoniste ajoutent aux chansons d’agréables mélodies acoustiques qui balancent avec le son électrique des trois guitares et du synthé. La voix du frontman plane jusqu’au plafond du chapiteau et les choristes l’accompagnent encore plus haut. Puis ils s’invitent au milieu de la foule assise à leurs pieds, dépluggés, pour interpréter une pièce a cappella des plus jolies. Ça fait un p’tit velours au cœur de constater que le groupe est aussi bon en acoustique qu’amplifié, ça prouve qu’ils n’utilisent pas forcément la sonorisation comme béquille. Ils ont eu droit à plusieurs ovations debout, les poussant à couvrir totalement les chansons de leur nouvel album. On peut dire que Rouyn leur a offert le meilleur accueil.
Dan San se produit en spectacle au Cercle à Québec, ce mercredi sept septembre avec Alexandre Martel et Timothy Luke Dawson. (Arielle Galarneau)
PONTEIX
À l’heure fatidique des choix déchirants (aussi appelée “ 5-à-7 au FME”), c’est PONTEIX qui a remporté le tirage au sort et si j’ai dû quitter avant la fin pour attraper la finale de l’inénarrable Bernardino Femminielli, j’aurai tout de même eu le temps d’apprécier à nouveau cette jeune formation saskatchewanaise découverte plus tôt cet été au Festival de la chanson de Tadoussac.
Celui qui a dit que les Plaines canadiennes étaient plates était con.
Aussi, il ne connaissait probablement pas PONTEIX, qu’il aurait pourtant pu voir en tournée un peu partout au Québec cet été. Il pourra se reprendre en écoutant l’album à paraître cet automne et surtout, arrêter de dire de niaiseries. Comme plusieurs autres qui émergent des scènes mal connues (au Québec, du moins) du ROC, ce projet musical porté par Mario Lepage est des plus intéressants. Avec son rock planant, atmosphérique, par moment plus pop, par moment glissant vers le psychédélique, PONTEIX se distingue surtout du lot par les textes en français qui ajoutent une sonorité surprenante à l’ensemble. La plume de Lepage est délicate, imagée et lyrique, mais son interprétation, qui se rapproche de ce qu’on entend davantage du côté anglophone, éloigne le sens des paroles de leurs sons… Une concoction bilingue qui reflète bien l’identité du musicien vivant au quotidien cette diversité enrichissante d’influences culturelles. Comme le petit village francophone de Ponteix qui a donné son nom au groupe, Mario Lepage tient en quelques sortes le fort de sa fransaskoise-ness par la musique. Et ça lui va bien.
Malgré une salle drôlement aménagée et l’heure de la journée peu conductive aux épanchements psychédéliques, PONTEIX a livré un bon spectacle que j’ai dû écourter pour ne pas rater le sensuel personnage Femminielli dont je laisserai mes collègues vous parler. (Sarah Bélanger- Martel)
Rosie Valland
Rosie la charmante, Rosie la talentueuse guitariste, Rosie et ses textes qui font frissonner, Rosie Valland, c’est le « jack-pot » des artistes québécois de la relève. Il était hors de question que je rate ce spectacle à 17h au Café-Bar L’Abstracto. Je pense même que c’est le seul spectacle que je suis arrivée d’avance et que j’ai pu voir le début du spectacle, c’est pour vous dire à quel point je ne voulais pas le manquer. Avec ses deux musiciens, elle a joué pratiquement tout l’album Olympe et le EP Nord-Ouest, mais le meilleur moment a assurément été lorsqu’elle nous a fait une nouvelle pièce, qui parle d’amour et qui m’a donné le motton dans la gorge. Les yeux fermés presque tout le long, son interprétation de chacune de ses chansons est profonde et sentie. C’est l’une des rares artistes qui me touche autant et aussi profondément. Son petit côté plus timide sur scène est charmant et sans fioritures. Avec Rosie Valand, c’est juste du vrai et c’est ça que j’ai aimé du spectacle qu’elle a donné au FME.(Karina Tardif)
Bernardino Femminielli
Moi j’aime ça, les crooners, okay? Quand tu feels glamour, mais qu’y’a personne qui veut te chanter la pomme, il fait bon s’abîmer dans les chansons mielleuses de Bobby Vinton, des Everly Brothers ou de Claude François… Et puisque l’Abitibi m’a définitivement rendue amoureuse, je DEVAIS aller voir l’énigmatique Bernardino Femminielli faire son spectacle. La petite scène du Trèfle Noir est habillée de rideaux de paillettes, fioritures rococos, roses en plastiques et oiseaux gonflables sous un éclairage rouge pétant.. C’est simple, on croirait être tombé dans le walk-in de Jessica Rabbit. Dans une salle saturée de vapeur sèche et un public qui ne sait pas trop à quoi s’attendre, Bernardino arrive sur scène monté sur d’incroyables souliers plates-formes argentés et un complet aux couleurs de l’Amérique.
Femminielli nous regarde avec ses grands yeux de bébé labrador triste, il nous offre des roses, mais si il nous chante l’amour, il s’agit d’amour décadent de bord de trottoir. La musique au début langoureuse et rythmée se transforme peu à peu en des beats répétitifs et agressifs, on a l’impression d’assister à la lente montée de psychotropes chimiques d’un pimp sur le bord de la faillite qui se cherche de nouvelles sirènes à hameçonner.
Salut ma mignonne, t’as tu dix-huit ans?
Son débit de parole accélère, on comprends à peine son discours délirant au travers de la bande sonore psychédélique, mais à vrai dire c’est bien peu important puisque la mise en scène raconte tout. Le spectateur est pris entre la fascination morbide et l’incompréhension, c’est définitivement le but de l’artiste de déstabiliser. Mon impression s’est confirmée quand, en regardant la salle derrière moi, j’ai constaté que la moitié du public avait déguerpi! Tant pis pour eux, ils ont manqué le meilleur spectacle de poteau du FME. Jambes infinies montées sur des talons hauts, bedaine qui aime la bonne chaire, moues mi-psychotique mi-séduisantes. Définitivement l’un des ovnis les plus fascinants du FME.
My baby tooks all my money. (Arielle Galarneau)
Plants and animals
C’est heureusement dans les bras de Plants and Animals que j’ai fini la soirée.
Dans la salle intime du Cabaret de la dernière chance, les musiciens de Plants & Animals ont joué avec énergie leur rock dansant et donné un spectacle qui m’a réconciliée avec ce groupe un peu perdu de vue depuis l’album “Parc Avenue” (2008). D’une bonne intensité, avec quelques anciennes pièces pour gâter les anciennes fans dans mon genre, cette prestation a clos le Festival de musique émergente en beauté et achevé de me briser les pieds.(Sarah Bélanger-Martel)
Sandblast et Despised Icon
Ma fin de soirée plutôt arrosée me voit m’échouer au milieu de la foule odorante et poilue du Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour une soirée métal qui promet de brasser. Les groupes à l’affiche sont Sandblast et Despised Icons. Je vais être honnête avec vous, je suis définitivement plus punk, grunge et psychédélique que métal, mais j’ai eu du fun pareil! Il faut dire que le spectacle de grands gars baraqués et crinqués qui se foncent dedans et jouent des genoux et des coudes dans les flaques de bières est un spectacle des plus ravissants. Je ne me suis pas mêlée à la masse en sueur (pour une fois!), je tenais encore à mon reste de santé. Circle pits et walls of death s’enchaînent jusqu’à la fin. Ne faites pas la guerre, chantez du métal à place, ça donne la même adrénaline sans les dommages collatéraux.(Arielle Galarneau)
Parce que l’Agora des arts était trop pleine pour accueillir les gens avec des cocardes comme nous et parce qu’après avoir entendu le spectacle de Laura Sauvage de loin en faisant la file pour tenter de rentrer, j’ai décidé d’oser pour la découverte et l’imprévu. Et oui, je me suis rendue à la soirée métal pour entendre la fin de la performance de Sandblast. Le Petit théâtre du Vieux-Noranda était rempli pour accueillir Despised Icon, ce groupe qui moi, inculte de la culture de la musique métal, ne connaissant évidemment pas. Impossible de rester indifférente à l’ambiance qui règne dans la place. Les pièces sont livrées avec une grande assurance et les gars sur scène sont dynamiques et surtout très heureux d’être là. Ils ont mentionné plusieurs fois être contents d’être de retour à Rouyn après 6 ans. Ce spectacle a été mon moment « wow » de la soirée ! (Karina Tardif)
Moonshine
Pierre Kwenders et ses compagnons nous ont fait danser jusqu’aux petites heures du matin pour le dernier événement dans la programmation du FME. Les événements Moonshine sont, en temps normal, organisés chaque soir de pleine lune avec des DJs invités et sous forme de soirée surprise. C’est donc un événement parallèle aux soirées habituelles qui a eu lieu pour la fin du FME. En plus d’enchaîner les pièces, Pierre Kwenders et les autres (mais surtout Pierre) offraient un spectacle complet en se laissant aller les jambes et les bras sur les rythmes dansants et occupaient le plancher entier de la Scène Paramount. Je salue le FME qui a fait une belle intégration du concept dans son festival pour finir sur une excellente note, même si j’avais voulu que ça se continue encore et encore (j’avoue avoir cherché un « after » parce que Moonshine m’avait donné beaucoup trop d’énergie et je ne voulais pas aller me coucher…! (Karina Tardif)
Voyez notre article sur les spectacles « coup de coeur » de l’équipe (à venir mercredi 7 septembre).
Voici les photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
Troisième jour du FME et autant de nuits, Rouyn roule en fin de semaine sur un mode 24H.
La vie de festivalier est si dure. Tu te couches à pas d’heure, tu te lèves en catastrophe parce que ton article de la journée est dû pour midi et qu’il est dix heures trente, tu cours au-travers de la ville pour ne manquer aucune miette de tes shows préférés, et EN PLUS tu dois sacrifier une partie de ta santé auditive pour les années à venir… MAIS, tout ça ne vaut rien dans la balance quand tu enchaînes les orgasmes auditifs dans une autre journée passée au FME. ROCK ON. (Arielle Galarneau)
Samito
Quelle belle idée que de programmer Samito sur la scène extérieure en début d’après-midi. Lui et ses musiciens ont été très généreux avec le public qui était venu en famille pour célébrer l’arrivée du soleil. Malheureusement, je n’ai vu que quelques chansons, mais ce fut assez suffisant pour apprécier l’excellente musique de Samito et sa bande. (Karina Tardif)
Patrick Bernatchez
Cette journée a débuté tout en douceur avec la performance planante de Patrick Bernatchez à l’Écart, centre d’artistes situé à deux pas du cœur du festival. Cet artiste montréalais travaille avec la photo, la vidéo et le son pour présenter des œuvres installatives où les technologies analogues sont souvent un élément important. Ses œuvres, en constante évolution, se réincarnent et se transforment, dialoguant entre elles et avec leurs anciennes itérations. Voir une exposition ou une performance de Patrick Bernatchez est donc toujours une expérience unique et cette nouvelle version de Goldberg Experienced.03 (77k, 1er, 2e et 3e mouvement) en a fait la preuve. Installé derrière 8 tourne-disques jouant en simultané les Variations Goldberg de Bach, célèbrement interprétées par Glenn Gould en 1955, Patrick Bernatchez passe d’un disque à l’autre, pour en modifier la lecture, créant des couches de sons successives qui tissent une musique étrangement épurée. Les motifs sonores répétitifs, dans la chaleur de la salle où étaient assises une cinquantaine de personnes aux yeux à demi-clos, deviennent alors propices à la méditation et on se laisse porter par la musique tout en regardant Patrick Bernatchez fabriquer ce qui pourrait être une longue pièce d’électro minimaliste.
Si le FME a la chance d’intégrer dans sa programmation un artiste de renom comme Patrick Bernatchez (on parle quand même d’un gars qui expose au Musée d’art contemporain), il ne détonne pas dans la programmation de l’Écart qui est d’une qualité remarquable. D’ailleurs, le travail en sculpture et en installation de l’artiste montréalaise Élise Provencher, dans la salle attenante, était dans les meilleures expositions qu’il m’ait été donné de voir récemment. Rouyn a beau être loin, elle a du beau et du bon à se mettre dans les yeux et les oreilles de à longueur d’année! Cette intégration d’un pan artistique au FME est vraiment intéressante et témoigne non seulement de la participation de tous les acteurs culturels de la ville à ce happening annuel mais aussi d’un décloisonnement des pratiques, entre musique et art sonore, qui permet au public de l’un et de l’autre de faire de belles découvertes.
Je n’aurai pas réussi à attraper la performance nocturne d’Érick D’Orion, l’autre artiste invité à se produire à l’Écart dans le cadre du Festival, mais son travail en performance d’art sonore, souvent proche du noise, est à ne pas manquer lors de la prochaine occasion! (Sarah Bélanger-Martel)
Keith Kouna
En tant que grande fan du travail de Keith Kouna, j’ai accouru lorsque j’ai vu l’alerte de son spectacle surprise au Pub chez Gibb’s. Malgré qu’il ait oublié quelques fois ses paroles, ce qui n’est pas inhabituel, Keith Kouna était plus que jamais à l’écoute de son public. On était tous assis devant lui, on criait les chansons qu’on voulait entendre et il les jouait, en passant par Batiscan et Comme un macaque pour finir en nous faisant chanter fort la pièce Labrador.(Karina Tardif)
Vers treize heures, on est au courant d’un pop-up surprise qui se déroule au Pub Gibb, le temps de caler un café et de grimper dans le char, les gonzos fatigués filent vers la banlieue de Rouyn-Noranda pour aller se faire bercer par les balades folklo-grunges de Keith Kouna. On se ramasse en petit peloton de gens contents pis pas encore full réveillés sur la terrasse extérieure du Gibb dans la brise fraîche et le soleil filtré au-travers des arbres. Le temps est bon, le ciel est bleu, je t’aime ma guenon, laisse-moi t’faire des rejetons. On a droit à un Kouna au moins aussi crevé que nous tous qui s’enfarge dans ses accords de temps en temps, oublie des paroles et cherche dans son bandcamp pour improviser son set list. Entre Comme un Macaque, La Joyeuse et Napalm, on vit une série de sentiments contraires. J’ai senti le motton me serrer la gorge dans cette puissante envolée de gueulage qui a ponctué Le Déo, puis on a senti une belle communion parmi le public au refrain de Comme un Macaque quand on a poussé tous ensemble des »la la la la, la la laaa! » qui font du bien.. Enfin, j’ai vu plusieurs personnes s’essuyer leurs yeux mouillés à la fin de Batiscan. Décidément, même en moyenne forme, Kouna ne déçoit jamais. On le rejoindra plus tard dans la journée au Diable Rond pour faire ressusciter les morts. (Arielle Galarneau)
Alex Nevsky
Le spectacle secret d’Alex Nevsky était probablement la plus grosse surprise du FME et les gens de Rouyn se sont déplacés pour entendre ses quelques quatre ou cinq chansons qu’il a eu le temps d’offrir. Les enfants se sont fait un plaisir de chanter des « pa papapapapa papapaa » avec Alex. C’était un très beau moment tout en légèreté. (Karina Tardif)
Ariane Zita
Le 5 à 7, à Rouyn, ne rime pas seulement avec une pinte bien froide (pour laquelle, semble-t-il, il n’existe pas d’heure précise ici), c’est surtout l’heure des choix déchirants.
En effet, de vendredi à dimanche, le FME présente 5 spectacles en simultané dans différents bars et petites salles de la ville. Retourner voir un groupe que j’ai adoré quand je les ai vus à Tadoussac au début de l’été (Pandaléon) ou faire une découverte en assistant à une performance qu’on dit des plus déjantées (Bernardino Femminielli)?
Entre deux options, va toujours mieux prendre la troisième et c’est ce que j’ai fait en allant plutôt voir Ariane Zita et ses musicien-ne-s au resto-bar le Cachottier.
Et j’ai bien fait! Un spectacle joyeux, généreux, à l’image d’Ariane Zita qui a conquis les coeurs des Monsieurs-Madames tout le monde, attentifs malgré la chaleur et le restaurant bondé, avec sa pop délicate et dansante et son authenticité sur scène comme dans les coulisses (j’ai été gâtée de l’avoir en entrevue juste après, je vous en reparlerai!). Si elle a reçu beaucoup d’amour, elle nous en a certainement beaucoup donné aussi, nous offrant des compositions de son premier EP, en anglais, comme des pièces de son dernier album en français, “Oui mais non”, et même quelques surprises sucrées comme une excellente reprise de “Je suis libre” de Michèle Richard, dédiée à toutes les femmes du monde qui se battent encore aujourd’hui pour l’être, et un grand succès des BB! Avouez que vous êtes déçu-e-s d’avoir manqué ça! (Sarah Bélanger-Martel)
GaBlé
Je savais qu’il ne fallait pas que je rate ce spectacle, mais jamais je ne me serais attendue à quelque chose comme j’ai vécu. Ces trois joyeux lurons venus de l’autre côté de l’océan ont tout donné pour la salle remplie du Café-Bar L’Abstracto. J’avoue avoir un peu de difficulté à décrire ce que j’ai vécu à leur spectacle outre de vous dire que GaBlé, ce n’est pas un style de musique qui les décrit, mais plutôt leur intensité dans chaque pièce qu’ils interprètent. Parfois pop, parfois électro, ils font aussi dans le style métal « loud » et dans l’expérimental avec des cloches, des flûtes à bec en plastique et des bruits de bouche. Il faut dire que je les ai découvert avec la chanson Tropicool ou « la chanson soleil » comme ils l’ont appelé, alors quel bonheur de l’entendre en prestation et de voir que je ne suis vraiment pas la seule à être impressionnée par ce trio plus que talentueux. Je ne veux pas m’avancer, mais je pense bien que ça fera parti de mes coups de cœur du FME 2016. (Karina Tardif)
Rednext Level
Depuis la sortie de l’album des deux leaders d’Alaclair ensemble, je suis curieuse de les voir en spectacle. Avec leur look oldschool et leur beats plus pop que rap, ça donne une ambiance de fête incroyable. Robert Nelson et Maybe Watson ne sont pas des nouveaux venus de la scène; leurs années d’expérience derrière la casquette et leur attitude font qu’ils captivent nos corps du début à la fin. C’est comme un lavage de cerveau bas canadien qui fait que toutes les énergies négatives s’en vont pour le reste de la soirée. Du bonbon, du quétaine et de la pop mélangé au hip-hop dance, c’est clairement la meilleure chose à vivre juste avant Koriass. (Karina Tardif)
Koriass
Quoi dire de plus sur Koriass que tout ce qu’on sait déjà… avec sa salopette noire par dessus son t-shirt, il était vraiment comme un petit enfant qui saute partout à Noël. Un spectacle de Koriass, c’est toujours du solide, de l’énergie brute et des textes que le public connait par coeur. Son fidèle acolyte Bobby One et ses musiciens ajoutent vraiment à l’ambiance de fête. Les spectacles de Koriass sont des incontournables pour les amateurs de musique hip-hop et c’est un spectacle à la hauteur de mes attentes qu’on a eu droit au FME ! (Karina Tardif)
Royal Caniche
Chiens galeux, pit-bulls en coat et panthères en bas nylon se rejoignent au Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour se faire brasser la cage dans une soirée de rock stoner grunge. Ça commence sur les chapeaux de roues avec les deux gars de Royal Caniche. Définitivement l’une de mes meilleures découvertes au FME, ils ont ouvert le bal à grands coups de claques, de sacres et de musique qui décape. Avec un humour décalé, absurde et non-censuré, le front-man se fait chumey avec le public et nous exhorte à apprendre ses refrains pour les chanter à des fêtes d’enfants.
C’est ça qu’y’arrive quand tu vois ta grand-mère se faire manger par un loup.
Depuis ce temps, le beurre de pinottes n’a plus le même goût!
Le tandem réussit, même en n’étant que deux sur scène, à remplir la salle d’un son saturé au maximum, le beat est lourd et la voix aérienne, guidé par un batteur convulsé et rouge par l’effort.. Je compte les suivre de proche pour ne pas rater leurs prochains shows. Comme une tique sur un caniche, ils m’ont rendus accro. (Arielle Galarneau)
VioleTT Pi
Dans la vie, j’ai un gros faible pour les hommes en robe. Alors vous pouvez être assurés que c’était LA soirée pour assouvir mes fantasmes avec nos amis Les Goules(dont je parlerai plus loin) et la gang de VioleTT Pi. VioleTT 3.1416, c’est Karl Gagnon, un gros gars avec des bobépines dans les cheveux, en jaquette de salon de coiffure qui parle de choses qu’on entendra jamais à Pénélope McQuade.
Je suis un puma qui vomit les trésors de ta pharmacie.
J’ai apprécié la diversité des genres musicaux concentrés en un même album, allant du grunge à la mélodie pop au rap mais toujours avec des textes excellents qui jouent le rôle de fil conducteur. Le chanteur ne se prend pas du tout au sérieux, sa musique est cynique au possible, il va même jusqu’à insulter son public dans la plus grande élégance dans des entre-tounes improvisés et honnêtes.
Ma vie est un échec, j’ose pas imaginer la vôtre.
Les beats électro nous font danser, on se réchauffe les articulations pour se préparer à ce qui s’en vient. (Arielle Galarneau)
METZ
J’ai jamais fait de meth, mais à c’t’heure que j’ai vu METZ en show, je me dis que ça doit faire le même effet. Groupe purement emblématique du punk-noise-grunge, on a droit à un mur de décibels au moins aussi agressif que celui qui risque de séparer les États-Unis du Mexique. Ça n’a pas pris de temps avant que la foule ne s’enflamme en un slam rude mais toujours friendly, auquel Votre Humble Rédactrice s’est invitée au péril de sa vie. Ils ont enchaîné les chansons sans aucune pause, nous laissant à peine le temps de reprendre notre souffle et entretenant l’impression d’un seul gros bloc de noise pitché en pleine face. (Arielle Galarneau)
Les goules
Je me suis ensuite rendue au Diable Rond pour re-re-re-re-re-re-revoir les débiles à bas-nylons, les sexés zombies, les clowns à tapettes à mouches qui rient pisserons riz frit dans la panne à polir les couilles, j’ai nommé Les Goules. Je me faufile dans la salle comble parmi des fans et les vierges qui ne tarderont pas à tomber en amour. Le groupe de Québec a une réputation qui semble l’avoir précédé à Rouyn et leur premier show dans la région leur aura, j’en suis sûre, attiré un nouveau bassin de fans inconditionnels. Kouna s’avance enfin sur la scène avec sa face d’Alex Delarge psychotique, suivit de ses musiciens, sacs à testostérone en robe. On aura remarqué que le claviériste Rabin Kramaslabovitch semblait avoir foulé au lavage ou suivit un régime radical. Probablement retenu en arrière par quelque maléfice amer de la vie citoyenne, il nous envoie pour l’occasion son fils illégitime Jean-Graine Goule Raviolovitch, aka Vincent Gagnon, pianiste virtuose de la ville de Québec et collaborateur dans l’album Coma.
Ça démarre vite, après trois tounes, je suis déjà trempée de bière et de sueur. La foule se fait violente, haranguée par l’étrange charisme de Kouna qui a troqué sa bonne humeur de poète pour ses délires absurdes propres à son alter-ego goulesque. J’ai été étonnée de l’enthousiasme des natifs de Rouyn, même ceux qui ne connaissaient le groupe ni de Mia Malkova, ni de Little Caprice entonnaient les refrains avec autant de plaisir que les habitués. (Arielle Galarneau)
Fred Fortin
Mon choix de fin de soirée a été moins difficile : pas question de rater la dernière de Fred Fortin sur les planches du Cabaret de la Dernière Chance! Accompagné de tout ce que le Québec fait de mieux en musiciens quarantenaires sexy (allo Olivier Langevin! allo François Lafontaine!), Fred Fortin a mis le feu à la salle bondée et a livré une performance puissante, maîtrisée mais juste assez déchaînée pour que l’esprit du rock coule à flots sur la foule à ses pieds. Le plaisir de jouer et la complicité entre les cinq musiciens étaient palpables et contagieux… Contrairement à d’autres qui semblent parfois jouer dans une bulle où la foule n’est pas vraiment invitée, Fred Fortin nous a ouvert toutes grandes les portes de son garage pour ce véritable party. Autant dans son rock stoner que dans ses pièces plus proches de la chanson, il parvient à toucher, j’irais même jusqu’à dire émouvoir, par la sincérité qu’il dégage. Pas d’artifices nécessaires, pas de mots inutiles ou de facéties, Fred Fortin a la maturité d’assumer sa force brute et son rapport décomplexé à la musique. Et parmi l’abondance de jeunes talents de tout acabit présenté au FME, la maturité n’a jamais goûté si bon. (Sarah Bélanger-Martel)
Abakos
Vêtus de masques venus d’un autre temps et d’un habit une pièce neutre, Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko (Dear Denizen) nous ont présenté leur univers électro- pop- ambiant avec des projections sur des écrans dans les airs. Un univers que je ne connaissais pas d’eux et que j’ai fort apprécié. Deux têtes fortes qui chantent en harmonie chaque pièce, c’est assez impressionnant et déstabilisant. Le charme de Kiroko et le sourire de Kwenders ont réussi à faire chanter le public » This is not what we sign for mister president » pendant un long et bon moment. L’ambiance dans la place était parfaite pour nous amener tranquillement au reste de la soirée électro qui nous attendait au Petit théâtre du Vieux-Noranda. (Karina Tardif)
Voici une partie des photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
*Le résumé de la journée du dimanche viendra lundi plus tard dans la journée.. parce qu’on va être sur la route du retour !
Juste avant son test de son à La Légion pour le spectacle qu’elle a présenté au FME 2016, je me suis entretenue avec Laurence Nerbonne.
J’ai d’abord voulu savoir comment ça se passe depuis son départ en solo lorsqu’elle fait des spectacles puisque c’est sa première fois avec son nouveau projet au FME.
C’est vraiment différent. Ce n’était pas ma décision. Je pense que j’avais toujours en tête d’avoir un projet solo, mais je ne pensais pas que ça arriverait là. Quand ça a arrêté, je n’avais pas envie d’arrêter de faire de la musique. J’ai toujours eu envie de faire de la pop et là je me suis dit « hey, j’ai tous les outils nécessaire, pourquoi pas ?».
Comment tu t’y es pris ? Tu as approché des gens pour y arriver?
J’avais un peu le vertige, j’étais triste et surprise et ça m’a donné l’énergie de créer. J’avais peur et j’ai appelé Philippe Brault pour lui demander « Je fais quoi? » ; il a dit « Vas-y toute seule, tu es capable » et ça m’a donné le courage nécessaire.
La réponse du public face à l’album est comme tu l’espérais?
C’est un album qui me ressemble et qui me permet d’avoir une proximité avec le public. Je pense que beaucoup de gens attendaient un album qui leur ressemble plus.
Et composer en français c’est important pour toi?
La musique en français peut être trendy, mais c’est plus complexe. La sonorité pour de la pop c’est plus facile en anglais. Ce n’est pas tout le monde qui écoute de la musique en français, j’ai des amis qui ne savent même pas c’est qui Louis-Jean Cormier.
Les projets anglophones c’est totalement correct, il en faut. Par contre, je trouve que ça peut être aussi bon en français. La musique francophone est beaucoup dans le folklore et je veux qu’elle évolue. J’ai essayé de donner de nouvelles sonorités et de la traiter à ma façon. C’est important que les jeunes continuent d’écouter de la musique en français.
Est-ce que tu as l’impression de parler avec une nouvelle génération?
Je pense que oui, mais beaucoup de gens se sentent concernés je pense, autant les jeunes qu’un monsieur de 50 ans.
Comment ça se traduit en spectacle? Parce qu’en écoutant l’album, on a envie de faire la fête !
C’est la fête, ce n’est pas un DJ set. C’est beaucoup de travail pour monter tout ça parce que c’est très électro avec un mélange de synthétiseurs. C’est festif et c’est fort ! Le public répond bien. La plupart des gens ne connaissent pas les chansons, mais il y a une grande écoute. Ce n’est pas le genre de musique qu’on est habitué d’entendre. Il y a beaucoup d’enfants qui viennent me voir et j’aime ça. Ils n’ont pas de filtre alors quand ils viennent me dire qu’ils aiment ça, ça me fait plaisir.
La critique du spectacle à la Légion au FME 2016 se trouve juste ICI. Suivez Laurence Nerbonne sur ses médias, car elle aura un automne chargé en tournée promotionnelle et entrevues un peu partout au Québec au travers de quelques spectacles.
Photos de son spectacle au FME, par Sébastien Ouellet:
Parce qu’on ne fait rien comme les autres, on est allé voir presque tous les spectacles, exceptés Yann Perreau et Half Moon Run (sauf deux chansons, mais ça ne compte pas). Pendant que la file s’allongeait dans les rues de Rouyn, nous on était un peu partout ailleurs dans la ville. Voici donc un compte rendu de la journée de l’équipe.
Boogers
Quoi de mieux que d’explorer cette ville qu’on ne fait que commencer à aimer au son des speakers ambulants de Boogers. Le gars a un ampli dans son sac à dos directement branché à la station de radio qui diffuse en direct ses divagations musicales. On nous distribue des ghettos blasters, radios à batteries plantées sous le bras, et la marche commence au-travers des rues de Rouyn-Noranda. Sourire aux lèvres, on croise des badauds qui se laissent impressionner par le spectacle peu commun de cet orchestre lo-fi improvisé. La musique du musicien français est un joyeux petit rock qui se consomme parfaitement bien sous un soleil d’après-midi, on a eu entre-autre droit à une reprise de Where is my mind des Pixies parmi plusieurs délicieuses compositions originales. Le convoi nous emmène jusqu’à la Place de la Citoyenneté, parc central dans Rouyn et qui accueille le reste de l’expérience musicale. (Arielle Galarneau)
Colonie de vacances
Définitivement l’un de mes coups de cœur du FME 2016, la formation Colonie de vacances, composée des groupes français Pneu, Marvin, Electric Electric et Papier Tigre. Imaginez quatre bands sur quatre scènes différentes qui se font face. Maintenant vous les faites jouer simultanément dans une synchronisation parfaite. Dans cette mise en scène, les lois du spectacle sont éclatées, la foule est prisonnière en souricière d’un mur de son à trois-cent-soixante degrés. Et QUEL MUR! Du rock psychédélique gras et lourd au moins autant que le jambon que j’ai mangé au resto ce matin. Ils se lancent la balle ou jouent en même temps des lignes différentes sans jamais verser dans le chaos désorganisé. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire au soleil et les mélomanes autours de moi avec… Flabbergastés. À la seconde où je me suis dit »ce serait fou qu’ils fassent un canon »(t’sais, le canon de Pachelbel?), ils ont lu dans mes pensées et l’ont FAIT. Reprenant la même phrase musicale en décalé à la guitare, puis à la voix, la basse et le synthé… symphonie psychédélique adorée. (Arielle Galarneau)
Foreign Diplomats
On se téléporte à la scène Évolu-Son pour aller voir les gars de Foreign Diplomats. Boy band assumé avec choeurs et chanteur hyper-charismatique. C’est simple, les premiers rangs du parterre étaient remplis de fans qui craquaient pour la gueule et les trémolos désinvoltes d’Élie Raymond, frontman à la note juste et aux yeux de bébé chien. Je salue au passage le clavier-tromboniste Thomas Bruno-Faubert qui n’avait souvent que deux temps pour faire la transition entre son trombone et son synthé. (Arielle Galarneau)
Laurence Nerbonne
Je ne peux pas m’en cacher, c’était l’un des spectacles que j’avais le plus hâte de voir. Ayant écouté son album en boucle depuis la sortie en mars dernier, on peut dire que les attentes étaient élevés. En entrevue plus tôt dans la journée, Laurence me disait que ce serait la fête et c’était le cas. La salle est devenue rapidement une piste de danse et sur scène la belle vêtue de rose sautillait et dansait sans arrêt. Dans son interprétation de ses chansons, on y retrouve un peu l’attitude du monde du hip-hop et elle me disait être beaucoup influencée par des artistes tels que Dead Obies et Koriass. D’ailleurs, dans la chanson Balade Luxueuse, Lary (Loud Lary Ajust) a un petit solo de rap et, comme il n’était pas là, Laurence a appris la séquence et nous l’a faite en mentionnant « Je l’ai pratiqué hier jusqu’à très tard alors même si ce n’est pas bon, applaudissez-moi pour m’encourager s’il-vous-plait ». Je ne pense pas qu’elle y développera une carrière hip-hop, mais c’était tout de même très audacieux de sa part. Celle qui a décidé de se lancer dans le vide en solo suite à l’annonce de la fin d’Hotel Morphée, groupe dont elle était la chanteuse principale, nous a offert une performance rafraîchissante, authentique et énergique. Très peu bavarde, elle nous a fait toutes les pièces de son album pour terminer avec Rêves d’été, la toute première chanson à être parue avant même la sortie de l’album. Avec cette performance, elle nous a prouvé qu’elle avait sa place et que sa pop-électro francophone se taille tranquillement une place parmi les grands. (Karina Tardif)
Aliocha
Ce jeune artiste que j’allais voir avec curiosité pour les 5 dernières chansons qui restaient au spectacle m’a complètement chamboulée. N’ayant pas pu me rendre à temps pour le début du spectacle, qui était aussi le lancement de son tout premier album, le détour était tout de même obligatoire. Quel charme il a ce grand bout d’homme! Assis devant son piano, accompagné de ses trois musiciens, il joue et chante avec une facilité désarmante. C’est une performance sans artifice qui laisse place à son talent brut et aux mélodies de ses chansons marqués par l’influence des artistes comme Bob Dylan et Elliot Smith. La chanson qu’il a composé le jour où il a signé avec Audiogram mentionne que « Something is starting today » et je pense bien qu’il avait raison, lui qui a Jean Leloup comme mentor, est en train de vivre les débuts de quelque chose qui deviendra grand. (Karina Tardif)
Chantal Archambault
Chantal est apparue sur scène plus femme que jamais, toute en douceur et en sensualité. Elle nous a livré ses quelques nouvelles chansons tirées de son EP À hauteur d’homme, sorti en mai dernier. Les pièces se sont enchaînés avec tellement de légèreté et de bonheur que je me sentais le cœur léger. Avec la talentueuse Chloé Lacasse aux claviers et Michel-Olivier Gasse à la basse, elle et son « band » nous ont préparé un spectacle spécialement pour l’occasion puisque l’album complet de Chantal ne sort qu’en octobre prochain. À mesure que le spectacle avançait, on se sentait comme si on buvait une bouteille de vin avec elle et ses musiciens et qu’on devenait de plus en plus réchauffé. La douceur du début s’est transformée en envie de chanter fort et de taper des mains. Elle-même avait de la difficulté à croire qu’elle était bel et bien sur la scène de l’Agora des arts du FME. En plus d’avoir aussi revisité quelques anciennes pièces, on a eu droit en exclusivité à la pièce Saratoga, du duo du même nom qu’elle forme avec Gasse depuis quelques temps, en formule « full band ». Quelle belle idée, qui fut fortement appréciée !! (Karina Tardif)
Lakes of Canada
Ce fut pour moi une découverte inattendue. Plusieurs personnes m’ont recommandé d’aller les voir et j’avoue que le fait de choisir entre eux et Half Moon Run me déchirait beaucoup. Jamais je n’ai été aussi heureuse de ma décision puisque j’y ai découvert un groupe qui sort des sentiers battus en mélangent les styles et en offrant plusieurs variantes dans leur performance. Après avoir offert une performance forte et intense, les membres du groupe se sont transportés dans le public pour nous offrir deux pièces a capela avec, en plus, le bassiste qui s’est transformé en beat boxer pendant que les autres claquaient des doigts et tapaient du pied. L’ovation énorme que le public a donné à la fin du spectacle était à la hauteur du spectacle qu’on venait de vivre ! (Karina Tardif)
Avec pas d’casque
En toute simplicité, assis sur leurs chaises, les gars de Avec pas d’casque nous ont livré leur nouvel album Effets spéciaux, sorti cette semaine, au complet et dans l’ordre devant un public plus qu’attentif. Les gens ont bu leurs paroles et ont accueilli à bras ouverts toutes les nouvelles pièces, tellement que Stéphane Lafleur en a fait une mention spéciale. (Karina Tardif)
La soirée hip-hop (KNLO, Brown et Dead Obies)
À mon arrivée tardive dans la salle de spectacle Paramount, la soirée est déjà bien entamée. Le rappeur de talent KNLO (Alaclair Ensemble) se balade énergiquement sur scène et dans la foule, bien accompagné par Caroline Dupont une habituée de la scène hip-hop québecoise. Le premier plancher de la salle se réchauffe, on bouge et chante en harmonie avec KNLO qui jongle habilement les enchaînements sans accrochage. On a eu une ouverture de la première soirée hip-hop du FME 2016 haute en qualité. Le trio familial Brown vient ensuite livrer sur scène leur premier album éponyme : impossible de résister au charme de Snail Kid (membre de Dead Obies), celui de son frère Jam (Alaclair ensemble) et de leur père Robin Kerr. Les membres de la formation débordent d’énergie et nous communiquent une belle vague de chaleur humaine. Mes attentes étaient élevées, et elles sont comblées. Pour fermer la soirée au Paramount, le public attendait fébrilement Dead Obies. Rapidement les fans se sont massés sur le premier plancher. Sur la ligne de front, les fans gardent leur téléphone allumé pour ne pas manquer l’entrée en scène des membres. Dès les premières verses (après un petit délai de problème technique), la foule s’enflamme, rien ne pouvait éteindre l’ambiance à l’intérieur du Paramount. En espérant que la salle sera autant remplie ce soir pour la deuxième soirée hip-hop du FME. (Marie-Clarys Taillon)
Yonatan Gat
Après une journée passée à courir les entrevues et les musiciens ambulants, le déferlement de décibels en pleine gueule de fin de soirée de ce deuxième jour du FME était grandement mérité et surtout, le bienvenu! Le New-Yorkais d’adoption, israélien de naissance, Yonatan Gat a livré la marchandise avec son punk-rock psychédélique qui en a jeté à toutes nos figures rassemblées au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux-Noranda.
“Ça faisait un mois qu’on avait pas joué”, racontait Yonatan Gat. Et c’est particulièrement long pour cette formation qui carbure à l’énergie brute de performances live dont le rythme effréné et l’intensité laissent l’audience sonnée, tremblante, survoltée. La performance d’hier n’y a pas fait exception. Installé au centre de la salle sombre, entouré par la foule médusée, le groupe a alterné des pièces mitraillées et les pauses planantes qui n’agissent que comme espace d’anticipation pour la prochaine salve du batteur Gal Lazer.
Son débit frénétique a, comme à l’habitude, captivé la foule massée autour des musiciens pendant que Yonatan Gat et Sergio Sayeg glissaient sur leurs cordes, comme possédés par la musique. Interprétés avec beaucoup de liberté et une sauvage dose d’improvisation, dans un esprit proche du free jazz, les pièces de Yonatan Gat prennent vie dans la performance. Celle-ci est nourrie par un jeu de lumières simple, mais efficace, qui focalise d’attention de la foule sur les musiciens ouvrant littéralement le feu et incendiant la pièce de décibels. La proximité physique des musiciens donne aussi accès à cette énergie brute et déchaînée à laquelle nous étions venus nous abreuver hier.
Le choix entre Yonatan Gat et Fred Fortin, qui était en spectacle au même moment au Cabaret de la dernière chance, a été déchirant pour plusieurs (mais on se reprend ce soir) et Yonatan Gat ne s’est pas produit hier devant une salle comble. Celles et ceux qui sont venus ont toutefois eu droit à tout un spectacle, encore plus délirant qu’à l’habitude, résultat peut-être d’un besoin de défoulement des musiciens arrivés en voiture à Rouyn depuis New York quelques heures à peine plus tôt.
Devant un public mixte de fans et de curieuses et curieux, ils ont donné une solide interprétation de certaines pièces de leur dernier album, Director, et quelques nouvelles compositions, avec des ajouts vocaux plus ou moins efficaces de Gat, qui se retrouveront probablement sur le prochain album, à paraître dans en 2017.
En coulisses, Yonatan parlait d’ailleurs de ce prochain album comme l’aboutissement d’un long processus avec lequel il a hâte d’en finir. Cet album est presque terminé et une première écoute (parce qu’Écoutedonc.ca a ses entrées!) confirme que le son unique de Yonatan Gat arrive à maturité. Se déployant toujours en envolées psychédéliques à la guitare, ponctuées de pauses atmosphériques et toujours appuyées par la batterie de Lazer, la musique de Gat intégrera cette fois-ci des échantillons de “dead Spanish singers”, dit-il.
On a bien hâte d’entendre la version finale, mais d’ici-là, on en profite à chaque fois qu’on peut se faire décoiffer par Yonatan Gat et faire le plein de décibels, que ce soit à Rouyn, comme hier, ou en début octobre à Québec (5 octobre), Montréal (6 octobre) ou St-Prime (7 octobre). (Sarah Bélanger-Martel)
La soirée musicale se continue au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Je fais la file pour aller me baigner la tête dans un bain de rock psychédélique sacré servis par les tendres, les terribles, les sublimes Yonatan Gat. Je suis amoureuse. Ils nous servent de ces rythmes déchaînées en chemise de soie et pantalons cigarettes, bouteille de whiskey en renfort -pour m’en être fait offert, c’était une bien gentille bouteille- Jamais groupe si déjanté n’aura été aussi bien habillé. Le batteur érigé en christ en pleine épiphanie échappe sa baguette, ferme les yeux et tends la main pour que le destin la lui redonne en mains propres. Et le Seigneur dit »Joue, mon fils. » Et ils jouent.
Trio hyper-actif délirant, route 66, serpents peyote et chamans, le trio partage ses révélations et ça goûte bon. Un drum éclatés en miettes mets fin à la transe, il ne ressuscitera pas après trois jours. (Arielle Galarneau)
UUBBUURRUU
Uubbuurruu ferme la soirée, mais à la place on est allé voir un combat de crêpes volantes dans la ruelle. Oops !
La journée en photos par Marie-Clarys Tailon et Sébastien Ouellet:
Ce jeudi 1er septembre, après avoir sillonné la magnifique route pour se rendre à Rouyn-Noranda, l’équipe s’est dispersée pour aller couvrir les spectacles de la première journée du FME ! Voici donc l’expérience de l’équipe en mots et en photos :
C’est dans l’air plus que frisquet que je suis débarquée de l’autobus hier matin, regrettant immédiatement d’avoir paqueté mon linge de fille du Sud qui sait pas qu’en Abitibi, même si on annonce beau et chaud, le matin, t’es quand même au mois de septembre. Mais le soleil s’est pointé en même temps que le lancement de cette 14e édition du Festival de Musique Émergente et tout Rouyn-Noranda s’est rassemblé au 5 à 7 d’ouverture pour manger du méchoui sur une 7e rue transformée en une véritable Place des festivals conviviale et champêtre. Avec ses lounges sur pelouse, son tourniquet géant pour les enfants et sa grande installation-couloir d’entrée psychédélique-rétro-terroir (oui oui), l’équipe s’est encore une fois donnée pour que le FME prenne des allures de grand happening qui n’a rien à envier aux manifestations culturelles au sud de la 117. Mes co-marathonniennes vous reviendront avec leurs impressions des premiers spectacles de la soirée et je vous ferai un compte-rendu de ma rencontre avec les trois (pas si méchants) loups de We are Wolves (texte à venir), mais si j’ai quelques lignes pour vous parler de ce jour 1 du FME 2016, ces lignes se doivent d’être monopolisées par ce coup de coeur que j’ai eu pour Partner, qui jouait hier à minuit au Cabaret de la Dernière Chance. (Sarah Bélanger-Martel)
Quebec Redneck Bluegrass Project
On part en grand avec Québec Redneck Bluegrass Project, ça sent le whiskey, les épinettes et la poussière de gravier soulevée par les pick-ups. Le grand vent frais de Rouyn-Noranda nous fouette la face juste assez fort pour bien se réveiller d’une bonne sieste… Après une très longue journée passée dans le bus assis sur ses fesses, je peux vous dire qu’on avait besoin d’aller se déniaiser les jambes! Dès les premières notes attaquées énergiquement au violon, le party lève et nos pieds aussi. L’énergie du groupe se communique rapidement à la foule qui danse déjà, tape des mains en rythme et tourne et chante en choeur. Il faut dire que le groupe est réputé pour trimbaler dans ses valises tout ce qu’il faut de joie, d’énergie et de talent pour garantir à chaque fois un beau dancefloor explosif! Les coudes se lèvent allègrement, on finit sa bière avant d’aller sauter dans le slam, parce que t’sais, on est tous ben plus cools su’a brosse. (Arielle Galarneau)
Marie-Pierre Arthur et Galaxie
Le délire continue avec Galaxie et la chanteuse Marie-Pierre Arthur en invitée. C’est la première fois que je les vois sur scène, mes attentes étaient grandes après avoir trippé longtemps sur Tigre et Diesel et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue! Les gens sont réchauffés après le joyeux bûchage de QRBP et sont fin prêts pour du plus lourd. La machine se met en marche, « ça chie des briques ». Ils commencent avec des pièces de leur dernier album Zulu et invitent Marie-Pierre à reprendre des choeurs et refrains, mais la voix de la chanteuse se perd rapidement dans la symphonie rock qui est trop chargée pour laisser sa place à son petit gabarit vocal. Malgré ceci, sa contribution au très musclé Camouflar est excellente, en faisant un des moments forts de la soirée. La basse puissante fait littéralement vibrer le sol et le cœur des spectateurs. (Arielle Galarneau)
Charlotte Cardin
Après le passage de Jason Bajada sur la magnifique scène de l’Agora des arts, impossible de rester insensible au charme de la voix de Charlotte Cardin. Lorsqu’elle chante, ça vient te prendre au cœur et tu as juste envie de fermer les yeux et de vivre le moment. Bien que je commence le spectacle dans le cadre de porte puisque la salle est trop pleine, je peux tout de même apprécier l’essence de chaque note et des paroles de la belle et ses musiciens. Vers le milieu du spectacle, j’entre dans la salle pour contempler de plus près la simplicité des arrangements qui laisse toute la place pour contempler le talent énorme qu’il y a sur la scène. Le public semble envoûté et j’avoue que j’oublie que j’ai chaud ou froid, mal à la tête ou que je suis fatiguée l’instant de quelques chansons. (Karina Tardif)
Groenland
La pétillante Sabrina Halde et sa bande se sont présenté sur la scène de l’Agora des arts fébriles et énergiques puisqu’ils présentaient au public plusieurs de leurs nouvelles chansons de leur album à paraître le 16 septembre. Cela n’aura toutefois pris que quelques chansons avant que la foule se lève de sa chaise pour profiter du spectacle en dansant et en tapant des mains. Les chansons de l’album The Chase ont plus que ravis les fans dans la place et j’avais plus que hâte de me faire aller les hanches sur des airs connus. L’avant-goût que nous avons eu du nouvel album me laisse encore plus excitée pour la sortie dans deux semaines! (Karina Tardif)
Rouge Pompier
Sous l’Espace Lounge Hydro-Québec, les gars de Rouge Pompier, qui ont un solide public en Abitibi-Témiscamingue, ont tout donné. Fidèles à eux-mêmes, ils étaient très énergiques, divertissants et complices entre eux, mais surtout avec le public. C’est d’ailleurs toujours étonnant de voir à quel point les gens se ruent vers la table de marchandise après chaque spectacle de Rouge Pompier, et c’était encore le cas hier soir.
Vers la fin du spectacle, Jessy Fuchs a tenté de démarrer un « circle pit » sur Autobus autour d’une gigantesque table tournante en décor fabriqué pour le FME, mais la technique n’a pas suivi… pour une fois que je me décidais à y participer ! Qu’à cela ne tienne, on s’en est tous retourné devant la scène pour continuer de chanter fort en reprenant le « mosh pit ». C’était un début de fin de soirée essoufflant, mais tellement satisfaisant. On s’est fait gâter avec plusieurs pièces du premier album comme Anne Dorval, Paquet d’choses et Paul, entre autres et je terminerai en citant Jessy juste avant le « wall of death », « Mesdames et messieurs, voici un show de rock » ! (Karina Tardif)
Partner
L’anticipation était palpable pour ce spectacle du jeune duo de Sackville composé de Josée Caron et Lucy Niles. Connaissant actuellement une belle “émergence” sur la scène musicale anglophone, Partner était à sa place au FME, où les attendaient d’ailleurs toute la délégation torontoise des médias, et plusieurs coeurs déjà conquis, de Rouyn et d’ailleurs. On m’avait prévenue que c’était bon, mais on ne m’avait pas prévenue que je n’aurais PAS le choix d’adorer ça.
Tomber en amour avec Partner se fait naturellement et littéralement personne n’y résiste. C’est que Parter propose du véritable bonbon (un bonbon suret, sucré et addictif, on s’entend) avec ses hymnes punk-rock aux saveurs années 90 qui, s’ils avaient existé durant notre adolescence, auraient alors été la trame sonore de nos vies. Avec beaucoup d’humour, les deux complices Josée et Lucy nous livrent des chansons qui parlent des petites épiphanies de la vie quotidienne : comme quand tu fouilles dans le tiroir d’un coloc et que tu trouves un objet qui s’avère être un accessoire d’aquarium et non un jouet sexuel ou quand tu réalises que, lesbienne et avec un accent des Maritimes, toi et Ellen Page, vous êtes pas mal sur la même page. Expressive et attendrissante, Josée Caron a un charme à tout casser et la voix parfaite pour se faire donner la réplique par Lucy Niles, dont la désinvolture et le charisme boyish ramène l’ensemble vers quelque chose de plus garage, de plus grunge. Leur sincérité est désarmante, leur complicité et leur plaisir à être sur scène, contagieuse. Et c’est probablement cette authenticité qui fait de Partner un petit joyau dans l’univers des bands qui se prennent trop au sérieux : les filles rockent avec une énergie juvénile qui souffle et décoiffe comme un véritable vent de fraîcheur.
Si on a eu droit au “segment lesbien de la soirée”, comme disait Josée, il y a quelque chose de profondément réjouissant et libérateur pour toutes et tous à écouter Partner revendiquer son identité lesbienne. Outre lignée musicale (et la lutte sociale) au sein de laquelle le groupe s’insère ainsi, Partner se sert du punk-rock dans son esprit d’origine: libre, revendicateur, avec une énergie brute qui envoie promener les conventions et qui agit en quelque sorte comme une communion entre un paquet d’individus uniques et différents qui se retrouvent dans la musique. Amen. (Sarah Bélanger-Martel)
We are wolves
L’album, qui sortira le 30 septembre, est déjà décrit comme étant un album qui ose, et je pense qu’avec la performance qu’on a eue au FME, oser est vraiment le mot qui décrit leur univers. Se foutre des conventions comme ils le font, eux seuls peuvent le faire avec autant d’assurance. Les lumières, l’habillement, les voix et les pièces qui s’imposent comme un coup de poing dans la face, je vous jure que c’était la parfaite combinaison pour terminer la première soirée du FME en beauté. (Karina Tardif)
Voici l’album photo de Marie-Clarys Taillon et Sébastien Ouellet:
Je ne sais pas trop par où commencer toute cette histoire.
Pour ma part, quand la programmation du BivouaK’alooza est sortie, j’ai tout de suite appelé mon frère et ma sœur et on a acheté nos billets incluant ceux pour le camping. Sérieusement, avec entre autres Les Deuxluxes, Philippe Brach, Québec Redneck Bluegrass Project, Canailles et Bernard Adamus sur la même scène, la même journée, on ne peut pas vraiment en demander plus. J’ose même dire que je l’ai attendu tout l’été ! Ok je me suis bien amusée dans quelques autres festivals, mais celui là, je savais que ça allait être quelque chose de différent. Point bonus: ça se passait dans mon Chaudière-Appalaches et ça, ça n’arrive pas si souvent.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de lui « offrir » un traitement qui fait un peu changement de ce que vous avez l’habitude de lire dans les compte-rendus de festivals.
Je t’explique : lorsqu’on est média et encore plus photographe pour un média, je dirais qu’on vit ce genre d’événement d’une toute autre façon que les festivaliers. On passe une bonne partie des spectacles en solo dans la « fosse » à photographes à l’avant et si on en fait la rédaction en plus et bien on se prend des notes et on essaie de se souvenir d’un peu de tout. Cette fois-ci j’ai décidé d’être une festivalière, question de bien vivre ce qu’offre le Bivouak. En plus de tout ça, les photos que vous allez voir ont été réalisées sur pellicule. Oui, t’as bien lu, j’ai sorti le vieux « kodak », quelques films expirés et pendant que j’écris ces lignes il y quelqu’un dans un laboratoire photo qui est entrain de les développer.
J’ai quitté Québec vers 11h, en route vers Saint-Jean-Port-Joli, la voiture plus que pleine comme si on partait 3 semaines. Arrivés sur les lieux, une navette (lire ici : un pick-up), fait des aller-retours pour les gens avec beaucoup trop de stock comme nous autres. L’alcool achetée préalablement est interdite à l’intérieur du site, alors les gens boivent du stationnement jusqu’à l’entrée, question d’épuiser leurs ressources. De notre côté, on est entrés vers 16h, juste à temps pour Les Deuxluxes, qui fidèles à leur habitude, ont fait bouger le foule comme il se doit. Pendant ce temps-là, les garçons montaient notre tente. C’est eux qui avaient choisi l’emplacement « idéal »: la montagne en plein milieu du champs. Celle que j’ai dû monter à quatre pattes, vu son inclinaison importante. C’est en m’y rendant que j’ai aperçu la petite cabane boutique. On pouvait y lire à l’entrée « t-shirt 20$, verre 2,50$, tête de licorne 25$ », le choix était facile, la journée s’annonçait parfaite !
Puis la faim et la soif viennent rapidement. Une file monstre s’est installée au kiosque de la micro brasserie Ras L’Bock et malheureusement, c’est long. Non seulement ça l’est pour avoir une petite bière, mais ça l’est aussi pour avoir de l’eau. À la chaleur qu’il faisait, avec aucun moyen de remplir nos bouteilles vides. Laissez- moi vous dire que c’était le point le plus négatif de la journée, mais je suis assurée que le tir serait corrigé l’an prochain, enfin je l’espère.
Après l’attente, une petite blanche aux framboises à la main, bouteille d’eau dans l’autre, j’étais prête à revoir Philippe Brach, bien en forme sur scène. La place s’est remplie mais avec ce qui s’en venait, on savait que ce n’était pas fini. Les Québec Redneck s’installent, les gars de la sécurité sont plus nombreux et m’avertissent de faire attention puisque la barrière qui sépare les photographes de la foule agitée, allait probablement céder. De toute façon, un spectacle des QRBP ce n’est pas fait pour rester dans le pit à photo. Les fans étaient nombreux à chanter les hymnes à la boisson et croyez-moi, les effets du manque d’eau additionnés à la boisson prise au soleil se faisaient sentir et ce même pour moi.
Petit intermède pour dire que Joe Robicho, un gars d’la place assurait l’ambiance entre les groupes. Pendant son 8e retour devant la foule, j’en ai profité pour aller sur notre montagne, les étoiles étaient sorties. On s’est abreuvé de melon d’eau jusqu’à ce que la troupe de Canailles monte sur scène. Hot dogs et pop corn à la main, la fête se continuait. S’en suit le toujours aussi excellent Bernard Adamus comme dernier spectacle extérieur de la soirée. L’assistance est un peu plus tranquille, mais les fidèles à l’avant profitent.
Le tout se termine: le Cabaret des survivants, qui porte extrêmement bien son nom, accueille ceux qui ne sont pas encore prêts à dormir avec les excellents Breastfeeders. On devait être moins d’une centaine à l’intérieur et malgré un volume un peu trop élevé, les pas de danse viennent seuls et on oublie le reste. La bonne bière aidant, on retourne comblés, à la montagne, un peu avant la fin.
Je vous laisse avec ces quelques photos fraîchement sorties des laboratoires du parfait Centre d’images St-Jean, un des seuls endroits près de Québec qui offre encore le service de développement sur place.
Quant à toi cher Bivouak, les bands étaient excellents, les gens étaient sympathiques et le lieu était parfait. Longue vie ! J’ai effectivement capoté, à bientôt St-Jean-Port-Joli !
Ecoutedonc.ca en était à sa première visite auFestival de la Poutine de Drummondvillequi en est à sa 9e édition en 2016.Fondé par les membres du groupe Les Trois Accords, ce festival combine plaisirs gastronomiques québécois et musique de styles très diversifiés. La première chose que j’ai remarquée en arrivant sur le site, c’est l’aménagement. Malgré l’espace qui n’est pas énorme, tout est bien indiqué et on s’y retrouve facilement. De plus, la diversité des foodtrucks était impressionnante. Il faut noter que vendredi soir aux alentours de 19h00 il n’y avait plus aucun billet de disponible à la billetterie et sur internet (la capacité du site est de 11 000 personnes environ), ce qui prouve que leur programmation 2016 était très attrayante pour les résidents du Centre-du-Québec et des alentours. La soirée de jeudi était plus tranquille pour moi, comme on couvrait le premier spectacle et le dernier de la soirée, mais celle du vendredi allait être complètement différente. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir La famille Ouellette, Safia Nolin et Vilain Pingouin le samedi soir, mais l’équipe a entendu entre les branches que c’était incroyable comme soirée.
Jeudi, ça a commencé en force avec le groupe Dead Obies que je voulais voir depuis longtemps. Ce groupe rap en était à sa première visite au festival et on sentait l’engouement des gens. Ils ont commencé fort avec la chansonWaitinget l’énergie n’est pas redescendue de toute l’heure qu’ils ont performé. Le point culminant a été quand ils ont chantéAweille,le public s’est déchaîné et Snail Kid, Yes Mccan, 20some, Jo RCA, O.G. Bear le lui rendait bien. C’est la différence des 5 membres qui fait un mélange qui fonctionne autant et ils le savent. Je ne suis par contre pas convaincue de la stratégie de les faire passer en premier dans la soirée, car la foule était prête à recevoir une autre bombe d’énergie. Somme toute, le groupe était en forme et j’aurais continué à les écouter une 2eheure.
Après une longue pause et un 2egroupe, c’est Bernard Adamus qui clôturait la première soirée du Festival de la Poutine 2016. Très en forme malgréla multitude de festivalsauxquels il a participé cet été, son spectacle se concentrait beaucoup sur son dernier album,Sorel soviet so what. Comme je connais majoritairement les deux autres albums, j’attendais impatiemment les chansons de ceux-ci. Nous avons eu droit à la traditionnelleBrun, où il faisait beaucoup chanter le public et à quelques autres commeLa question à 100 piasses, Ah ben ga doncetCauchemar de course.J’aime beaucoup la différence qu’on perçoit des chansons sur disque et des spectaclesliveoù la musique est tellement plus riche. Les musiciens sont mis en valeur et ont la possibilité de montrer l’étendue de leur talent. Bernard a donné une performance très longue au plaisir de ses fans qui s’étaient déplacés en grand nombre.
Vendredi n’était pas de tout repos. Le site était complet pour les spectacles de Philippe Brach, Koriass et les Cowboys Fringants. Débutant la soirée de manière éclatée comme à son habitude, Philippe Brach était un peu décalé. Son attitude sur scène n’était pas la même que je lui connais. Il n’essayait pas de créer un lien avec le public, mais était arrogant plus qu’à son habitude. Étant fan de Brach, je trouvais ça un peu étrange. Malgré cela, il a livré la marchandise musicalement et nous a offert une douzaine de chansons, toujours vêtu de son Kimono et de son masque en forme d’œil à son entrée. C’est certain que de passer à 19h00 devant une foule pas très réchauffée et qui n’est peut-être pas son public cible, ça peut affecter l’artiste, mais je ne suis pas convaincue quant au fait que Brach ait gagné plusieurs fans au Festival de la Poutine.
Koriass est arrivé sur scène vers 20h en pleine forme, prêt à enflammer l’assistance. C’était la première fois que j’avais la chance de voir à quel point il est généreux sur scène. Accompagné de BobbyOne et de DJ manifest comme à son habitude, j’ai pu constater la justesse de leur collaboration. Je ne connais pas précisément son répertoire, mais j’ai pu remarquer que la foule rendait bien l’énergie au rappeur sur scène qui enchaînait les pièces. Nous avons également eu droit à une surprise, soit Karl Tremblay des Cowboys Fringants qui s’est joint à Koriass pour interpréter un bout de la chanson Les étoiles filantes. On ne parle pas ici de réchauffer la foule, mais de lui offrir un spectacle de qualité qui a su plaire autant aux personnes qui étaient déjà fans qu’à ceux venus pour écouter le groupe suivant.
Le site rempli à pleine capacité, les gens étaient impatients de voir arriver les Cowboys Fringants (malgré qu’ils aient vu Karl quelques minutes plus tôt). Les ayant déjà vu auFestivoixcet été, je savais à peu près à quoi m’attendre niveau performance. À quelques reprises, Karl Tremblay s’est trompé dans les paroles de ses chansons, mais on ne lui en tient pas rigueur, car tout le monde s’amusait. Par contre, le public ne voulait pas d’une soirée comme les autres. Quelqu’un dans l’assistance avait apporté un drap où il était écrit une demande spéciale. Façon originale de le demander, et qui a somme toute fonctionné. Ils ont donc exceptionnellement fait la chanson Camping Ste-Germaine, mais Karl Tremblay a soudainement oublié les paroles et le public, n’ayant pas l’habitude qu’ils jouent cette chanson, ne réussissait pas à l’aider. Son technicien est alors arrivé avec un cellulaire et les paroles, et il a pu continuer de chanter. Il a très bien géré son oubli et puis c’était très cocasse. Au nombre de chansons que le groupe a écrites depuis le début de leur carrière, on peut totalement comprendre. Le spectacle s’est étiré jusqu’à presque minuit (il a commencé aux alentours de 21h30) et le public en aurait pris encore. Pour ma part, après près de 20 chansons, je crois qu’ils ont été très généreux et ont bien terminé la soirée de vendredi.
C’est donc satisfaite de ma visite au Festival de la Poutine de Drummondville que je suis revenue en Mauricie. Il y a dans cette ville un festival qui doit perdurer et l’on remercie les membres des Trois Accords d’avoir eu l’idée de combiner ces deux choses indispensables à la vie des québécois que sont la poutine et la bonne musique. À la prochaine édition!
Du 1er au 4 septembre, Écoutedonc.ca envoie la coordonnatrice de la Mauricie et rédactrice (Karina Tardif), une rédactrice de l’équipe Québec (Arielle Galarneau), un photographe de l’équipe Québec (Sébastien Marcoux-Ouellet), une photographe empruntée (Marie-Clarys Taillon) et une rédactrice empruntée (Sarah Bélanger-Martel). Le convoi ira vivre l’expérience du Festival de Musique Émergente dans les confins de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda.
Pour se mettre dans l’ambiance, on vous expose nos choix de spectacle coups de cœur !
Les choix de Karina Tardif
Pour moi le FME c’est autant pour retrouver nos artistes chouchous en spectacle que pour en découvrir de nouveaux et la découverte commence bien avant le festival. Dès la sortie de la programmation, j’ai épluché chacun des artistes en spectacle, un par un.. j’ai tout écouté. J’y ai découvert deux artistes, GaBlé et Aliocha, qui m’on fait vibrer complètement et c’est pourquoi ils font partie de mes coups de cœur que je veux voir en spectacle.
GaBlé– 3 septembre à 17h au Café-Bar l’Abstracto –
Ce trio de la Normandie revisite les bases de la musique instrumentale et semble avoir beaucoup de plaisir à le faire. Juste pour ça, j’ai envie de les voir en spectacle. Des airs légers, différents et changeants avec un vocal qui explore plusieurs styles en même temps. J’ai de la difficulté à faire autre chose en les écoutant tellement c’est captivant, alors j’ai hâte de m’en imprégner complètement en spectacle au FME !
Aliocha– 2 septembre à 19h au Cabaret de la dernière chance –
ll pique ma curiosité plus que tous les autres spectacles du FME… C’est tout simplement pour ça que je ne le raterai pas !!!
Rednext Level– 3 septembre à 22h à la Scène Paramount –
Je me demande si ça ressemblera à Alaclair, mais en duo… Sur CD, c’est un album coup de coeur et leur vidéoclip de Baby body de « bromance » est juste parfait. J’espère que l’ambiance sera aussi folle que leurs idées, leur image et leur propos et j’ai surtout hâte de danser sur Baby body.
Laurence Nerbonne– 2 septembre à 17h à La Légion –
Avant même que Laurence Nerbonne se lance en solo, elle était déjà un modèle d’audace féminin pour moi depuis que je l’ai vu au GAMIQ avec Hotel Morphée. C’est sans aucun doute l’artiste que j’ai écouté le plus en 2016 jusqu’à ce jour. Rien ne m’empêchera d’être au spectacle de Laurence Nerbonne. Sa pop, sa fougue et sa défense de la langue française font qu’elle est, pour moi, LA numéro un des artistes de l’année. Je pense que c’est un spectacle à vivre avec les yeux et les oreilles bien grands ouverts au FME !
Les choix d’Arielle Galarneau
Pour aller au FME, j’hésite à mettre dans ma valise des escarpins dorés ou des bottes à cap. Finalement, je vais probablement emmener les deux, puisque la programmation va être aussi glamour que déjantée. Je sens mon cœur battre d’avance pour:
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Les terribles gars de Yonatan Gat, pour qu’ils me fuckent la tête avec leur rock psychédélique hyperactif.
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Bernardino, pour son univers dégoulinant de glamour et de suaves saveurs.
Violett Pi– 3 septembre à 20h45 au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour sa prose étrange.
Royal Caniche– 3 septembre à 20h au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour équilibrer les choses, j’ai envie de bon gros stoner comme celui de Royal Caniche pour aller « varger dans l’tas », parce que « varger dans l’tas… c’est le fun.
Les choix de Sébastien « CheveuxDoux » Marcoux-Ouellet
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Succube multidisciplinaire, alliage d’un couple à la sexualité explosée et surtout, exposée sans pudeur et dans une démesure désarmante, BERNARDINO FEMMINIELLI nous réserve probablement un spectacle rempli de malaises, mais grandement fascinant. Musicalement, c’est comme tomber sur Stefie Shock sur la MDMA dans un petit bar karaoké sketch en 1999.
Bernhari– 3 septembre à 20h à l’Agora des arts –
Pour moi, la musique, ça doit être rempli de mystère et Bernhari en est l’incarnation même. Silhouette découpée dans une fumée épaisse sur scène, il nous garoche son rock stoner très puissant alors que l’on s’y attend le moins, pour ensuite poursuivre d’une sensibilité surprenante une balade psyché-sexy qui nous donne l’envie de balancer notre coeur par la fenêtre. Son dernier album, Ile Jésus, a été réalisé par Emmanuel Éthier ( Chocolat, Jimmy Hunt, le dernier de Mauves ), le Quincy Jones des réalisateurs Québécois.
Partner– 1er septembre à minuit au Cabaret de la dernière chance –
Ce groupe sort tout droit d’une ville complètement improbable au Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire la petite ville universitaire de Sackville. Un petit bled très accueillant, aux habitants très polis, des petites rues tranquilles bordées par du beau gazon vert bien taillé. À chaque année en août, la ville accueille le Sappyfest, un petit festival de musique émergente canadienne où les futurs nommés de la prestigieuse liste Polaris se retrouvent devant une centaine de personnes à l’haleine de donair dans un petit chapiteau planté au milieu de leur minuscule centre-ville. En plus de voir passer des artistes visionnaires, Sackville est aussi le quartier général d’une poignée d’artistes talentueux et surtout uniques. Partner est probablement le plus connu de cette portée, avec leur rock stoner queer assumé. Le groupe est mené par un duo de jeunes femmes qui pourraient aussi bien se lancer en humour, tellement elles vous feront rire avec leurs anecdotes juvéniles, mais toujours soutenues par un rock post-grunge très bien rendu.
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Tu vas entrer dans une salle sombre pour y retrouver une rédemption sonique, une messe de décibels qui te changera à tout jamais. Te voilà averti.
Les choix de Marie-Clarys Taillon
Foreign Diplomats– 2 septembre à 17h à la Scène Évolu-Son –
Je l’avoue, je suis ce groupe de près. Originaire de mon patelin, l’énergique formation native des Laurentides ne me déçoit jamais. Depuis leur premier EP paru en 2013 cette formation ne cesse de surprendre le public, de plus leur dernier album Princess Flash (2015) est capable de faire lever les foules en quelques instants. Bref, le 5 à 7 le plus dansant du FME.
UUBBUURRUU-2 septembre à 00h45 et 3 septembre à 1h30 au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda
Personne ne sait comment prononcer le nom de la formation montréalaise, mais plusieurs tentent, car ils font jaser ! Dernièrement de passage à Québec pour le Knock-out Fest ils ont rapidement séduit le public. Leur son loud et psychédélique ne donne pas envie de se coucher tôt ; cela tombe bien, car ils jouent deux fois et tard (ou tôt) la nuit !
BROWN– 2 septembre à 21h45 à la Scène Paramount –
Additionne un membre de Alaclair Ensemble(JAM), puis un membre de Dead Obies (Snail Kid) et ensuite leur propre père(Robin Kerr) ; quoi demander de mieux. Pour les indécis du rap Québécois, tu as rendez-vous avec la formation (et la famille) avec le meilleur taux de ‘’flow’’ au Québec. J’espère être autant charmée par leur spectacle que par leur premier album, mais j’ai aucun doute que cette fusion familiale va crée une magie sur scène.
Paupière– 3 et 4 septembre à 17h au Bar Le Groove –
Savez-vous que le trio Paupière a enregistré leur EP Jeune instant avec le programme Garage Band (logiciel inclus à l’achat d’un ordinateur Apple) ? Étonnant que le résultat soit aussi charmant et envoûtant. De plus, l’enregistrement s’est fait à distance alors quelle surprise il\elles nous réservent sur scène !
Les choix de Sarah Bélanger-Martel
Le FME, c’est un beau marathon qui commence par 10 heures de char et d’excitation.
Le FME, c’est aussi beaucoup de questions.
Voici les plus existentielles, celles qui peupleront ma nuit d’autobus à traverser le Parc de la Vérendrye :
– Est-ce que le rock-punk-psychédélique des Israélo-New Yorkais Yonatan Gat fera autant fondre les cerveaux sous de hautes latitudes?
– Est-ce que le déjanté Bernardino Femminielli osera vraiment voler mon cœur, là là, à la toute fin de l’été, juste comme je m’apprêtais à déclarer Pandaléon ma découverte musicale de l’été?
– Voir Fred Fortin, dans le légendaire Cabaret de la dernière chance, ça va tu être magique? (ET POUF! On disparaît toute la gang dans le brouillard du rock.)
– Les Olympiques ont beau être finies, mais parmi les deux FME de ma vie, 2012 et 2016, qui gagnera les médailles du meilleur show de Plants & Animals et d’Avec Pas d’Casque?
– Pis Partner, là, c’tu vrai que c’est si bon que ça?
On s’en reparle dans…7 dodos!!!!
Certains groupes partent favoris pour la délégation d’Écoutedonc.ca qui s’en va au FME. Voyons voir si ce seront les mêmes coups de coeur au retour !
Voici d’autres suggestions de spectacles à voir: Jason Bajada, Groenland, Ludo Pin, Chantal Archambault, Lakes of Canada, Les Deuxluxes, UK SUBS, Mehdi Cayenne, Ariane Zita, Dan San, Samba de la muerte, Les Goules, Abakos, 2GPU (dear criminals), The vasts et Ponteix.
Bon FME et n’oubliez pas de nous suivre sur Instagram, Twitter et Facebook tout le long du festival !
À l’arrivée sur le magnifique site du Théâtre Cogéco, une belle ambiance festive nous attendait pour un petit 5 à 7 convivial avec Justin Saladino Band en prestation.
Et c’est avec un peu de retard, que cette interprète féminine récipiendaire pour la troisième année consécutive d’un Maple Blues monte sur scène et vient nous présenter son dernier album intitulé »Angel 11 ». Angel Forrest pour cet album, s’est associée avec onze guitaristes différents. Sept étaient sur scène ce soir dont entre autres Kim Greenwood, Ricky Paquette, Dimitri Lebel, Corey Diabo, Rob McDonald, Paul Deslauriers et Denis Coulombe. À tour de rôle, c’est un déferlement de décibels électriques. L’interprétation de House of Rising Sun et les solos de Ricky Paquette sont frissonnants… Paul Deslauriers comme toujours nous surcharge d’énergie. Angel est heureuse, de bonne humeur, elle danse et tourbillonne allégrement sur son tapis rouge. Sa voix puissante, nous transporte et c’est toujours un immense plaisir de l’entendre. La finale à sept guitaristes est sublime. Quelle belle prestation d’ouverture.
On le nomme le plus grand chanteur Blues américain actuel, accompagné de son band de cuivres et cordes le vrai gros orchestre-là. Sugaray Rayford Band vient enflammer la foule qui déjà conquise et qui n’attendait que la suite. Nominé à 4 reprises au Blues Music Awards cette année, dont le prestigieux B.B. King Enternainer of the year. Un vrai de vrai Bluesman, crooner, entertainer. Pendant qu’il chante, il débarque de scène et se promène à l’avant et prend des selfies avec ses admiratrices enchantées de découvrir son univers. Quelle générosité avec son public… Il bouge, danse, se trémousse et joue avec nous. Son dernier opus »Southside » est bien présenté. Il nous offre une performance digne des plus grands. A cappella sans micro, ayant du coffre a soulever les plus timides, son band se joint à lui et l’écho est incroyable. On lui répond …On fredonne les refrains, on est debout à taper des mains et se dandiner le popotin et on a du fun. S’adressant à l’audience d’un français impeccable, ça n’en prenait pas plus pour être enchanté ! Quand on chante et qu’on est connecté avec son cœur, ça ne peut donner que du bonheur. À retenir ce nom Sugaray Rayford Band dès la première à la dernière note ce n’est que du plaisir !
Vendredi dès 19h00, c’est Southern Hospitality avec le talentueux Victor Wainwright de la Georgie au piano et le Floridien JP Soars à la guitare, ils s’unissent et nous offrent une prestation du tonnerre. Ils nous présentent leur nouvel album »Easy Livin » condensé de blues et de R’n’B Toujours du bonheur de les revoir. Colin James s’amène sur scène tout sourire, heureux de nous rencontrer. Ce légendaire guitariste canadien récipiendaire de 17 Maple Blues Awards roule sa bosse depuis la fin des années 80. Nous ramenant tous adolescent, on reconnaît »Just came back » , ‘Why ‘d you lie » et une avalanche de succès. Depuis 25 ans,il est roi et maître des stations de radio à travers le pays. Il n’a rien perdu de son charme et talent, il maîtrise sa six cordes habilement et la voix est encore très agréable à écouter. Sa musique a très bien traversé le temps.
Kenny Wayne Shepherd Band
Ce jeune guitariste américain qui fut marqué à vie par le concert de Stevie Ray Vaugan et qui laissera une empreinte indélébile sur l’ensemble de son œuvre. Fut remarqué tout jeune par ses pairs et c’est avec Bryan Lee qu’il fait ses premiers pas. Et dès le succès de son premier album ‘Ledbetter Height’ en 1995, il joue avec les plus grands dont BB King et dans la section rythmique de SRV. Possédant aujourd’hui sa propre collection de guitares Fender Stratocasters. Une dextérité et habilité prodigieuse. Il joue un rock viril ! Il ajoute à son répertoire de la soirée les solos agiles de SRV ainsi qu’Hendrix. Quelques pièces dont »Blue on Black » ont joué dans la série de motards connue Sons of Anarchy. Le chanteur du band Noah Hunt assume pleinement sa partition vocale et nous passons une excellente et électrisante soirée ! Un Blues solide, coulé dans le rock !
Mike Zito and the wheel et Alexis P.Suter
Celui qui a été le co-fondateur des excellents Royal Southern Brotherhood, dont sa musique s’est retrouvée lui aussi dans la série télévisée Sons Of Anarchy. Il a une douzaine d’album depuis 98. Mike Zito est un guitariste Blues américain de grand talent, habile et touchant en plus de posséder une voix captivante. Son artiste invitée est nulle autre qu’Alexis P.Suter que B.B. King a décrit comme étant un véritable phénomène vocal et pour l’avoir vu quelques années passées où je suis resté estomaquée par sa grandeur d’âme, son extrême sensibilité et sa voix fascinante, elle est à découvrir.
Steve Hill
Il nous revient avec son 3e cd Solo Recording, Steve Hill toujours aussi talentueux et en parfait contrôle de sa coordination du bass drum, cymbales, harmonica, guitare et voix. Ses fans se sont donnés rendez-vous ce samedi et on a tous apprécié cette performance électrisante et survoltée ! J’avoue avoir hâte de le revoir avec un band
John Kay And Steppenwolf
Ce groupe Canadien qui depuis 1967 et 20 millions d’albums vendus, sont sur scène avec nous à Trois-Rivières en Blues. John Kay nous fait la conversation à plusieurs reprises nous expliquant que dans ses corps vieillis et usés il y a avait jadis, 5 jeunes hommes passionnés de musique et que ce soir c’est eux qui sont présent. Et cette soirée file de souvenirs en souvenirs dont les fans de John Kay and Steppenwolf sont émerveillés. Born to be wild a soulevé la foule et en rappel The Pusher une de leurs plus belles balades nous ont enivrés. Une superbe performance ! Les après-midis du samedi et dimanche sont aussi animés sur la rue Badeaux avec les Mo Blues, Victor Wainwright, Suzie Vinnick, Kim Greenwood, Sean Chambers, Pat Loiselle, et plusieurs autres ainsi qu’en fin de soirée dans les restaurants et bars de la rue Des Forges.
Le Blues, c’est viscéral et c’est la plus belle musique du monde, elle est diversifiée, captivante, sensitive et très émotionnelle. On ne peut rester insensible à son écoute, Trois Rivières en Blues merci pour cette superbe édition!
Voici les photos de Jean-François Desputeaux, Adrien Le Toux et Yoan Beaudet