Le Festival de Blues de Donnacona s’étant tenu du 11 au 14 août 2016 derniers était une occasion unique de rencontrer des artistes/groupes œuvrant dans ce créneau musical. Malheureusement, je n’ai pu couvrir que les journées du 12 et du 13 août ! Toutefois, j’ai vraiment bien aimé l’ambiance accueillante et conviviale mise sur pied par le comité organisateur, dont fait partie notamment notre consoeur Nathalie Leblond, directrice des communications. Cette dernière se montre très satisfaite de l’édition 2016 (l’une des plus belles selon elle) et ce, malgré la température pas toujours clémente ! En effet, les places réservées pour les spectateursI(rices) se sont bien remplies et les artistes ont été généreux en talent et en présence scénique.
ÉRIC FREREJACQUES ET MIKE DEWAY
L’un des meilleurs harmonicistes de l’Europe, qui est à sa 4e édition du festival, s’est allié du guitariste/chanteur québécois Mike DeWay. Pendant que la foule se faisait de plus en plus nombreuse (la soirée ne faisait que commencer), les deux comparses très complices ont livré des pièces avec beaucoup d’effort. Le visage de Frerejacques était même devenu rouge à force de se donner sur son harmonica ! Bo Diddley et Jimmy Reed font partie des inspirations du duo. La foule a même eu le droit à une reprise de Zacharie Richard chantée par DeWay, soit Hootchie Koochie pour toi. Par ailleurs, la voix de ce dernier fait penser à celle de Robert Charlebois.
GINA SICILIA
Les gens étaient privilégiés d’accueillir l’artiste de Nashville, puisque Donnacona est la seule destination canadienne prévue dans son agenda. Dans la catégorie voix suave, ronde et sensuelle, Sicilia remporte une médaille ! De plus, son vibrato unique est le bienvenu. Dans une ambiance très relaxe et festive à la fois (un des membres de la sécurité en a profité pour entendre et voir le spectacle, café dans la main), l’auteure-compositrice-interprète est entourée de trois musiciens, dont un guitariste généreux dans ses solos. De son blues teinté de country se révèlent quelques pépites, dont les pièces Before the Night is Through (country-reggae hawaïen) et sa reprise culottée d’un classique de Memphis Minnie, Kissing in the Dark.
ROYAL SOUTHERN BORTHERHOOD
Cette formation cinq étoiles, comprenant notamment Cyril Neville, membre du groupe « Neville Brothers », ainsi que de Tyrone Vaughan, neveu de Stevie Ray Vaughan (mentionné comme l’un des dix meilleurs guitaristes de tous les temps selon le Rolling Stone). La prestation offerte par le supergroupe (soit un groupe formé de musiciens issus d’autres formations musicales) a électrisé les festivaliers(ères) qui ont rempli l’espace leur étant réservé. Issu de La Nouvelle-Orléans, le groupe concilie les traditions du blues louisianais avec d’autres styles. Ainsi, les musiciens passent d’une chanson aux accents funk psychédélique à de la « power ballad ». Un groupe très professionnel, dont la complicité est manifeste et communicative. Si vous êtes ouvert d’esprit, mais que vous êtes à vos premiers pas en tant qu’auditeur(trice) de blues, je vous suggère fortement d’aller écouter RSB !
« CHICAGO BLUES ALL STAR »
Comme le titre le dit, ce spectacle qui s’est déroulé à l’intérieur de l’aréna de Donnacona réunit Sean Chambers, Bob Corritore, Bob Margolin (les trois se sont produits sur la scène extérieure durant le Festival), Mike DeWay et Éric Frerejacques. La fête et le romantisme règne dans l’endroit : les gens tapant des mains et des couples n’hésitant pas à danser. La prestation du quintet s’est faite en toute collégialité et sans guerre d’égos. Blues, country et rock n’ roll à la sauce années 50 ont égayé les oreilles des festivalier(ères).
ANDRIA SIMONE
N’ayant pas pu arriver à temps pour le début du concert, j’ai toutefois pu bénéficier de l’énorme talent vocal de la Torontoise. Un autre artiste a un effet bœuf dans les tympans des festivaliers(ères) : le saxophoniste Little Frankie Thiffault. Le courage de la foule, qui brave la pluie, est récompensé par un spectacle où Janis Joplin et Motown font la paire. Que ce soit pour chanter ses propres compositions (comme « Nothin’ Come Easy ») ou des reprises (« Superstition » de Stevie Wonder), la voix de Simone est sensuelle et forte à la fois. Le spectacle, qui aurait pu sembler scolaire ou statique en raison que les musiciens et la chanteuse jouent ensemble pour la première fois, est reçu chaleureusement par les spectateurs(ices).
ALBERT CUMMINGS
L’artiste, venu directement de Boston pour le Festival, se montre généreux en voix, en « riffs » endiablés de guitare et en temps en dépassant d’environ 30 minutes le temps alloué, au grand plaisir des festivaliers(ères). Concernant le jeu de guitare de Cummings, c’est carrément le clou du spectacle. C’est rapide, dur, intense. Assez pour demander à mon voisin d’à côté si une deuxième guitare se cache dans les mains de l’artiste ! Les autres musiciens ne sont pas en reste, chacun ayant droit à son solo. Le batteur du groupe, le sourire aux lèvres tout au long de la prestation comme s’il flottait sur un beau nuage blanc ouaté, aurais pu faire un concours de celui qui est le plus rapide entre lui et Cummings. Un bon 1h30 écrasant la température maussade et venteuse.
« THE QUEEN AND HER KINGS »
Comme pour le « Chicago Blues All Star », ce spectacle est carrément un « All-Stars Band » car s’y est retrouvé une distribution impressionnante d’artistes : Mike DeWay, Frèrejacques et le Ben Racine Band (qui a joué avec Andria Simone plus tôt dans la soirée). Et alors, qui est la Reine du titre ? Celle du blues montréalais, soit Dawn Tyler Watson, toute en complicité avec les rois-musiciens. Il y a même Albert Cummings qui est invité à monter sur scène. Invitation qu’il a acceptée malgré qu’il ait tout donné lors de sa prestation d’il y a à peine une heure auparavant ! Des chansons qui ont déjà été interprétées précédemment dans le festival sont reprises sans que ça sente le réchauffé. Les gens s’étant déplacés dans l’aréna semblent au contraire être heureux d’entendre le blues sous toutes ses coutures.
Parmi les photos prises par Adrien Le Toux, nous retrouvons des artistes/groupes qui se sont présenté(e)s durant le Festival mais que je n’ai pu malheureusement couvrir : Angel Forrest ; The Homeboys ; Lewis Dave ; Kevin Mark ; Drew Nelson ; Paul Hinton ; Jay Sewall.
Le MondoKarnaval a dévoilé sa programmation la semaine dernière. Le carnaval aura lieu le 3 et le 4 septembre prochain au lieu historique Cartier-Brébeuf. La route des Antilles sera le thème de ce festival haut en couleur et en chaleur tropicale.
Une performance surprise ouvrira le festival le 3 septembre à 17h30. Les artistes Wesli, Webster, Valérie Clio et Vox Sambou seront les portes-parole cette année avec l’ajout d’un parrain M Alix Renaud.
Des artistes d’ici comme Tamara Weber Fillon ou d’ailleurs comme Ilam, Yao ou Lasso et Sini Kan. Les amateurs de musique celtique pourront aller voir Crépuscule et ceux qui aiment la musique latine pourront voir Heavy Soundz versus Sonido Pesao.
La relève ne sera pas en reste: Just Wôan, du Cameroun, Chico Garcia y la Negra, Okapi versus Madmoizèle Girafe.
Diverses associations ethnoculturelles de Québec et écoles de danse interpréteront flamenco, samba, capoeira, danse orientale, etc. La salle de spectacle District Saint-Joseph présentera la soirée dansante DJ du monde : Ras Kiko, Crehall Soljah et RichInternational.
Le 6ème OUMF à Montréal a dévoilé la semaine dernière sa programmation aux allures d’une jungle urbaine.
Du 7 au 10 septembre dans le Quartier Latin à Montréal, soit des rues Saint-Denis piétonne de Sherbrooke à Sainte-Catherine, les festivaliers auront du choix. Musique, humour, arts, sports et jeux sont au programme et ce, pour la plupart gratuitement!
Les arts visuels ne seront pas en reste: 30 murales seront à découvrir un peu partout dans le Quartier latin.
La soirée de la rentrée de l’UQAM le 8 septembre sera à ne pas manquer: Marie-Pierre Arthur, Rednext Level et La Bronze sur la scène principale, Place Pasteur, et I.D.A.L.G. sur la scène La Vitrine. Les amateurs de hip-hop vont pouvoir aller voir DJ Jazzy Jeff le 9 septembre.
Le samedi 10 septembre laissera la scène à Loud Lary Ajust et Rymz sur la scène principale et à l’australien Hein Cooper et John Jacob Magistery.
[NDLR : Toutes les photos sont de Jacques Boivin. Le texte est principalement de Jessica Audet-Delarosbil, sauf les passages en italique, qui sont de Jacques Boivin.]
Le week-end dernier avait lieu la 3e édition du festival La Grosse Lanterne dans la municipalité de Béthanie située dans la région de la Montérégie. Un festival intime en forêt qui fut un succès malgré les intempéries de Dame nature.
Arrivée sur le site vendredi soir, je me dirige vers l’Auberge pour assister à la prestation de Brown. En entrant dans la forêt, j’ai complètement été éblouie par toutes les lumières qui y étaient installées, et que dire des ballons directement dans la rivière ; c’était très féérique. En entrant dans l’Auberge, on peut remarquer une ambiance assez festive. En introduction, Robin Kerr, le père de Snail Kid (Dead Obies) et de Jam (K6A) monte sur scène en chantant Lady. Son style reggae jamaïcain envoute évidemment la foule. Les deux frères arrivent ensuite sur scène. Les interactions de Snail Kid étaient bien exécutées, il fait lever le party. Le groupe a évidemment interprété leur succès Brown baby. Bien que le spectacle me parut de courte durée, le concert fut une réussite.
En fin de soirée, ce sont 3 DJs du collectif Moonshine qui ont pris le contrôle de la forêt (Bonbon Kojak, BootyBakery et FuckyFalz), sur la scène extérieure de l’auberge. Les festivaliers sont prêts à faire la fête et à danser jusqu’aux petites heures du matin.
Samedi matin, 6 h 30 : je suis dans l’autocar en direction de Montréal. Si tout va bien, je serai à Béthanie juste à temps pour les premières notes de Saratoga. À mon arrivée, la pluie s’est déjà invitée à la fête. C’est en glissant sur le derrière à quelques reprises que je rejoins donc l’Auberge et mon couple intimiste préféré, qui ont déjà commencé à charmer la vingtaine de personnes déjà debout. Pendant que Chantal et Gasse chantent leur quotidien, l’auberge se remplit peu à peu de curieux qui profitent de ce moment de douceur pour bien se réveiller. Ils en auront bien besoin, la journée va être longue.
Me réveillant vers midi le samedi, je m’empresse de déjeuner pour aller voir le spectacle des Marinellis qui a lieu encore une fois à l’Auberge. Le groupe montréalais de rock psychédélique en a mis plein la vue. Avec son style et son attitude à la mexicaine, le chanteur a effectué plusieurs prouesses durant le spectacle passant du pied de micro dans l’entre-jambes à ses acrobaties de gymnaste. L’ambiance est assez détendue, la foule se réveille tranquillement, on peut voir quelques festivaliers danser et boire quelques bières. Un gars de La Meute arrive sur place pour faire lever le spectacle. Le groupe invite même les festivaliers à monter sur scène avec eux. On a eu droit à une finale à la rock’n’roll, c’est à ce moment que le chanteur a démontré ses talents de gymnaste en effectuant une chandelle. En tombant par terre, on a pu entendre « J’ai tout donné ! ». Que dire des musiciens ? Ils sont très talentueux. Il s’agissait d’ailleurs le premier spectacle pour un de leur membre. Les Marinellis ont offert une belle prestation de rockeur mexicain !
Je retourne ensuite au Westfalia pour y faire une petite sieste pendant que Jacques continue à prendre des photos pendant I.D.A.L.G., Safia Nolin et Heartstreets.
J’étais allé me promener quand j’ai pensé qu’il faudrait bien que j’aille voir IDALG… je suis arrivé juste à temps pour les deux dernières chansons, le temps de me faire balancer quelques bonnes notes de rock psychédélique dans la face. Oh, l’Auberge ne se vidait pas… on se demande bien pourquoi jusqu’à ce qu’on voie Safia et Joseph monter sur scène. Ah, le pouvoir d’attraction de Safia! Même moi, qui me disais que quatre fois en un mois et demi, c’est plus qu’en masse, je n’ai pas pu résister à l’appel de l’auteure-compositrice-interprète qui nous a donné le magnifique Limoilou il y a un peu moins d’un an! Je me suis donc laissé bercer par les chansons de Safia (et de ses reprises de Rihanna et de Céline, comme elle l’avait fait à Osheaga).
L’Auberge a offert des spectacles intimes dans un lieu reposant qui sert entre autres au jeu de rôle Grandeur Nature (GN). Seul petit point négatif : le son était excessivement fort, on avait de la difficulté à bien entendre les paroles des différents groupes.
Pendant que Jessica dort encore (hé, je suis debout depuis 5 heures du matin pis je pète le feu, moi!), je monte vers la grande scène pour faire ma découverte du festival, le duo Heartstreets. Joli mélange de hip-hop, de R n’ B et d’électro. Dame nature semble avoir apprécié puisqu’elle a arrêté de pleurer. Tant mieux, on a pu danser sans trop se mouiller!
Vers 17:30, c’est pleine d’énergie que je me dirige vers la scène extérieure Québécor, scène principale du festival, pour assister au premier spectacle de la soirée : Chocolat. Quoique le spectacle me semble assez calme et reposant, les instruments s’harmonisent très bien ensemble ; mon ouïe est comblée.
De mon côté, ça hoche joyeusement de la tête. J’étais venu en grande partie pour voir Jimmy Hunt et ses complices et je n’ai pas été déçu. Le genre de prestation où les tonnes de briques en pleine face se succèdent. Calme et reposant? Peut-être pour une amatrice de rock lourd comme Jessica. Moi, je danse ma vie comme s’il n’y avait aucun lendemain. Mon coup de coeur du festival!
C’est avec son air espiègle que Klô Pelgag arrive sur scène avec ses musiciens tous vêtus de costumes de fruits. Orange, melon d’eau, avocat, raisin, banane et pomme grenade sont à l’honneur. Le groupe interprète C’est juste pour rire en introduction. Klô enlève finalement son costume de pomme grenade pour se diriger vers son piano, guirlande de bananes autour du cou. Ses interactions avec la foule sont assez sarcastiques, elle présenta d’ailleurs son groupe comme étant Skrillex! Ses chansons sont de véritables berceuses pour les oreilles. Le style musical me plait particulièrement. Enfin, Klô termine son spectacle en faisant éloge aux fruits. Elle y raconte son histoire de fruits. Les fruits lui auraient en quelque sorte sauvé la vie. En mangeant des fruits, « elle se sent speedée comme sur le Redbull ». Elle a interprété plusieurs chansons de son album en plus de quelques nouveautés. Ce spectacle se retrouve assurément dans mon top 3.
N’ayant pas donné de spectacle depuis un bon moment, le groupe Groenland est très attendu des festivaliers. Le groupe a interprété plusieurs chansons de leur nouvel album A Wider Space, dont la sortie est prévue le 16 septembre prochain. Belle découverte pour ma part. Les festivaliers tripaient tellement sur le spectacle que plusieurs courageux sont restés devant la scène pendant le déluge de pluie.
La tant attendue Lisa Leblanc monte enfin sur scène vers 20h30 sous les forts applaudissements de la foule. Même lorsqu’elle est sur scène, plusieurs festivaliers s’empressent de crier « Lisa, Lisa, Lisa ! ». Elle a interprété plusieurs chansons de son nouvel album en plus de jouer plusieurs de ses succès comme J’pas un cowboy et Kraft diner. Le spectacle a malheureusement été écourté en raison des fortes averses de pluie.
Après le déluge de pluie, les membres de Dead Obies arrivent enfin sur scène. Véritable bête de scène, le groupe a offert une prestation à la hauteur de mes attentes. On a eu droit à plusieurs succès de leur dernier album Gesamtkunstwerk : Waiting, Pour vrai et Wake-up call. Malgré la pluie, les gars ont su faire lever le party. La foule a même participé à une séance de vibration afin d’éloigner la mauvaise température. Excellent choix de tête d’affiche de la part du festival.
Pendant le spectacle, un fan est monté sur scène avec un sac de… saucisses! Yes McCan a distribué les saucisses avec joie… en nous disant qu’on pourra raconter qu’on a vu un show où on a reçu des saucisses! La troupe du $ud $ale semblait galvanisée par le public qui restait là malgré la pluie et a donné, ma foi, une des meilleures prestations que j’ai pu voir du groupe.
***
La Grosse Lanterne, ce fut aussi l’occasion de perdre la notion du temps perdu en forêt pour assister à des spectacles intimes. 700 personnes se sont déplacées vers la Béthanie pour le week-end, et 700 de ces personnes étaient sympathiques. Tout était prévu pour affronter la pluie. Une équipe de passionnés qui ont offert tout un festival. En plus, je fais maintenant partie de la meute! * Handshake *
Un autre week-end, un autre festival. Si, l’an dernier, j’ai goûté à l’expérience du bout du monde, cette année, je m’en vais dans le 450, plus précisément à Béthanie, dans le bois, où se déroulera la troisième édition de La Grosse lanterne, un festival de musique pas piqué des vers avec une programmation des plus solides.
Les festivaliers seront gâtés avec un camping sur le bord de la rivière, des food trucks, des produits locaux et des barbecues libre-service.
Surtout, de la musique. Beaucoup de musique. Et des retours très attendus. À l’affiche (dans l’ordre) :
Vendredi 12 août (dès 19 h 30)
Félix Diotte
Pawa Up First
Organ Mood
Brown
Moonshine
Samedi 13 août (dès midi)
Saratoga
Les Marinellis
IDALG
Safia Nolin
Heartstreets
Chocolat
Klô Pelgag
Groenland
Lisa LeBlanc
Dead Obies
Le Matos
Shash’U
Quand on sait que Lisa LeBlanc, Groenland et Klô Pelgag ont tous du nouveau matériel prêt à sortir du four, on risque de ne pas s’ennuyer!
Pour ceux qui seraient un peu moins friands de camping et qui voudraient assister à l’une ou l’autre des deux journées, ou les deux, des navettes (à prix raisonnable) entre Montréal et Béthanie vous permettront de passer vos nuits bien au chaud.
J’ai eu la chance de m’entretenir avec Simon et Alexandre du groupe Les Trois Accords, accoté sur une petite table du Café Morgane sur la rue Notre-Dame au centre-ville de Trois-Rivières. Les gars étaient en ville pour une journée promotionnelle pour le Festival de la Poutine de Drummondville qui aura lieu du 25 au 27 août 2016. La programmation est très alléchante, comme à l’habitude avec:
Jeudi: Les jeunes de Secondaire en spectacle,Dead Obies, 2Frères etBernard Adamus
Vendredi: Les jeunes de Cégep en spectacle,Philippe Brach,KoriassetLes Cowboys Fringants
Samedi:La famille Ouellette,Safia Nolin,Vilain Pingouinet Éric Lapointe
Voici, dans l’ordre et dans le désordre, un résumé des discussions avec les organisateurs:
Qu’est-ce que vous voulez que les gens retiennent de leur expérience au Festival de la poutine ?
On veut un événement avec des artistes qui attirent le plus de gens possible et on veut des artistes pour tous les goûts. Aussi, on aime mélanger les styles dans la programmation d’une journée. Par exemple, le jeudi, il y aura Dead Obies suivi de 2Frères et avec Bernard Adamus en tête d’affiche. C’est aussi dans un objectif de créer un nouveau public aux artistes, ce qui fera en sorte que les gens vont se déplacer les prochaines fois qu’ils seront en spectacle dans leur ville. On intègre aussi des jeunes de Secondaire en spectacle et Cégep en spectacle parce qu’on veut que la relève ait une motivation à continuer, mais aussi pour leur donner une expérience professionnelle dans un festival.
Parmi votre programmation de cette 9e édition, quel est votre coup de coeur ?
Alex: Mon coup de coeur c’est la journée de jeudi, mais j’ai aussi un gros coup de coeur du côté de la poutine pour Jérôme Ferrer (Europea), avec une poutine exclusive au festival.
Simon: Moi j’ai hâte de voir Bernard Adamus. C’est tout le temps la fête avec lui, mais je ne l’ai jamais vu en tête d’affiche de festival comme ça. Je suis vraiment content que Dead Obies soit là aussi et le retour de Vilain Pingouin le samedi, ce sera une belle soirée. Safia Nolin en première partie d’Éric Lapointe aussi, ce sera intéressant.
Comment a été reçue l’idée de partir un festival de poutine par la ville et les partenaires lors de la toute première édition?
C’était difficile à expliquer ce qu’on voulait faire. À « Drumond », les gens prennent plus la poutine pour acquis, donc les gens se demandaient pourquoi faire un festival là-dessus? Au fur et à mesure que les démarches avançaient, le volet musical venait aider au sérieux de la chose. Aussi, le fait que ce soit notre groupe qui en fasse la demande aidait à la crédibilité du projet et les gens ont tous fini par embarquer.
Est-ce que ça a pris du temps pour que l’événement prenne de l’ampleur ?
La première année à été assez violente. On a été rodé rapidement parce qu’on avait Éric Lapointe et on vendait des bières dans des bouteilles de vitre. Disons que les gens derrière le bar ont encore des cicatrices de cette soirée-là. Aussi, le festival a pris de l’ampleur parce qu’il y a plus de spectateurs, mais aussi du côté de la logistique, ce qui fait que maintenant on répond bien à la demande.
Avant de conclure, Alex et Simon rappellent aux gens d’arriver tôt (ouverture du site à 17h00) et de venir partager la poutine avec vos amis tout en écoutant et découvrant les artistes d’une programmation éclatée.
Parmi les 5 organisateurs, Alexandre s’occupe, entre autres, des bars, de la centaine de bénévoles, des réseaux sociaux et du service à la clientèle et Simon s’occupe des finances, de la direction et des relations avec les partenaires publics et privés.
Au tour de nos sympathiques amis disquaires du Knock-Out d’organiser un petit festival qui sera, ma foi, fort sympathique : Le KNOCK-OUT FEST. Le premier round aura lieu ce week-end (vendredi et samedi) au Cercle et en magasin. Au menu, du rock parfois lourd, parfois brutal, de quoi remplir longtemps vos tympans!
Vendredi (12 août), le party sera lancé au Cercle où des spectacles seront présentés sur les deux étages. Au programme :
Il y aura des DJ (Mean Bean, Pea, Rocketship), des projections (Tania B. Lacasse) et les filles de ROLLER DERBY QUÉBEC vendront des hot-dogs sur place (activité de financement). Les portes ouvrent à 19 heures, la bière est 3 $, et les billets sont 10 $ en prévente au Knock-Out (dépêchez-vous, il n’y a que 100 billets à ce prix).
Samedi (13 août), on se déplace au magasin où les bands se succèderont tout l’après-midi.
Sur présentation de votre billet de la veille, vous obtiendrez samedi un gros 20 % de rabais! On vous rappelle que les toebats ne sont pas les bienvenus. 😉
Ce sont des mots que je me suis dit souvent en me demandant si j’assistais ou non cette année à la onzième édition d’Osheaga à Montréal. Le soleil intense, les jeunes post-ados qui font la fête, les longues marches d’une scène à l’autre, les foules compactes, ça passe encore à petite échelle, dans des festivals à dimension humaine. Mais je me disais qu’un méga-festival comme Osheaga, ça serait trop pour moi.
Je me suis trompé sur toute la ligne. Les organisateurs y avaient pensé. Si vous avez quelques dollars de plus à investir (avec la programmation de cette année, le jeu en valait la chandelle), les passes OR vous permettent un certain confort près des grandes scènes. Non, on n’est pas collés sur les artistes, mais il y a de l’espace, le son est bon, la vue est plutôt dégagée et les gens qui sont massés dans cette section ont payé assez cher qu’ils écoutent le spectacle. Bien sûr, il faut endurer les VIP qui sont en mode relations publiques, mais c’est un moindre mal. En tout cas, l’expérience est pas mal plus intéressante. Les détenteurs de passe PLATINE, de leur côté, on accès à de petits enclos collés sur les scènes, mais bon, faut être un brin maniaque pour payer aussi cher, à mon avis.
La nouvelle configuration de la scène de la vallée et de la scène verte, l’une face à l’autre, avait quelque chose de réjouissant, surtout pour quelqu’un comme moi qui aimait bien passer son temps près des scènes secondaires. Malgré quelques problèmes de son si on n’était pas directement en face de la scène, j’ai aussi beaucoup apprécié la scène des arbres, ombragée, qui offrait de belles découvertes aux flâneurs.
Partout, on avait aménagé des oeuvres d’art où les festivaliers adoraient se prendre en photo. Même les endroits aménagés par les commanditaires avaient un volet participatif! On a bien aimé regarder les petits planchistes sur la rampe aménagée par VANS ou regarder DJ Karim Ouellet, arborant fièrement un t-shirt sur lequel Jean-Pierre Ferland apparaissait, glorieux, spinner des records dans la serre Perrier (la Perrier Greenhouse – soupir). À l’ombre, on a aménagé de nombreux endroits où se reposer et se rafraîchir tranquillement avant de repartir se masser dans des foules de plus en plus compactes.
Avec plus de 135 000 entrées, on peut dire que les organisateurs du festival étaient fiers. Le festival se produisait à guichets fermés pour la cinquième année consécutive, la bière coulait à flots, les produits dérivés partaient comme de petits pains chauds (ou de petites slush glacées) et on comptait des gens venant de 47 pays sur place!
Faut dire que cette année, les organisateurs ont réussi à mettre la main sur le Graal festivalier : Radiohead. Le mythique groupe anglais, qui n’a aucun égal à l’heure actuelle sur la planète, attire les foules partout où il passe et il donne souvent ses meilleurs spectacles devant des dizaines et des dizaines de milliers de personnes. Sur ce plan, c’est réussi, le concert de dimanche était mémorable. En fait, on va se rappeler longtemps de ce dimanche parce que tous les artistes ont vraiment été excellents. On pense aux Strumbellas, qui ont charmé une foule beaucoup trop grande pour la petite scène de la vallée, ou aux Struts qui, sur la même scène, nous ont donné une décharge électrique qui nous a donné le goût de faire la fête toute la journée. On pense également à Grimes qui, malade, a quand même offert une prestation époustouflante que je n’aurais jamais pu envisager donner moi-même, même si j’avais été au sommet de ma forme. Ou à M83 et son programme tout simplement jouissif. Fallait se promener dans la foule quelques instants et regarder tout le monde danser comme s’il n’y avait pas de lendemain pour comprendre à quel point il y avait du bonheur dans l’air!
Sur papier, la journée de samedi semblait la moins intéressante, mais les sceptiques auront été confondus un par un. Tout d’abord, paraît que Lana Del Rey a assuré comme tête d’affiche. Tant mieux pour elle. En même temps, July Talk, The Barr Brothers et Kurt Vile ont montré pourquoi tout le monde les considérait comme une valeur sûre. Surtout, The Last Shadow Puppets a mis le feu à la scène verte tout de suite après que Coeur de Pirate ait présenté un numéro digne d’un festival de musique d’envergure.
C’est finalement le vendredi qui aura été, pour moi, la journée la moins intéressante. Faut dire que je me suis forcé à aller voir des groupes qui me laissaient plutôt froid. J’aurais dû choisir d’autres options, il n’en manquait pas. J’ai quand même eu un gros coup de coeur pour Elle King et Silversun Pickups, Wolf Parade m’a bien diverti et Cypress Hill, ben c’est Cypress Hill : du gros fun pas compliqué.
En somme, personne n’est trop vieux pour Osheaga. On peut profiter du festival comme on le désire. Y aller à fond ou se la couler douce dans les sections les plus chères (si le portefeuille le permet, bien sûr). Faire la fête ou écouter sagement de la musique. Faire du air guitar avec des groupes de glam-rock pas originaux pour deux sous mais divertissants comme pas un ou danser sa vie sur des beats endiablés. On peut y aller seul ou en groupe.
Même si je préfère les expériences un peu plus humaines, force est de constater qu’Osheaga fait tout pour plaire à une grande diversité de festivaliers. Le festival y parvient de mieux en mieux en tenant compte des leçons tirées des éditions précédentes. Pour ces raisons, mais surtout, pour la musique, qui est l’essence même d’un festival musical, Osheaga mérite un gros pouce en l’air.
Reste à voir où on va tenir le festival l’an prochain pendant qu’on termine le réaménagement du site, qui devrait pouvoir accueillir un gros 20 000 personnes de plus en 2018. Vous savez quoi? Je ne suis pas inquiet.
Mon moment fort : Radiohead, sans aucune espèce d’hésitation. Deux heures trente d’émotions pures, de communion à 45 000. Même si personnellement, j’aurais préféré Street Spirit (Fade Out), qui était originalement prévue pour terminer le concert, à Creep, il faut avouer que comme finale d’un festival, I’m a creep, I’m a weirdo, What the hell am I doing here, I don’t belong here, c’est efficace en titi.
J’ai baillé : The Lumineers. C’est juste moi. Tout le monde autour chantait à l’unisson avec le groupe, sauf moi. J’aime le folk, mais j’aime pas la pop qui s’en inspire trop, je crois.
Une agréable surprise : The Struts. Zéro originalité, mais on s’en fout. Ces gars-là savent comment divertir une foule et mettre le party dans la place.
Ben moins pire que je pensais : On n’arrête pas d’entendre parler des bros et des dudes. Des jeunes fatigants qui chantent fort, en gang et très faux des chansons idiotes dans le métro tant à l’aller qu’au retour. On s’y fait. Puis avec quelques trucs de pro (que je garde pour moi, hé hé hé), on finit par ne plus les remarquer. Vous pouvez aussi vous procurer une passe OR, ils sont beaucoup plus rares chez les riches!
Bien pire que je pensais : La mode des egoportraits, ça va finir un jour? Je regardais le fil Instagram d’Osheaga et 95 % des photos qu’on y trouvait, c’étaient des selfies. Au moins, on dirait que la mode des selfies dans le VIP, elle, est terminée.
Alors, Osheaga, on y va, ou on n’y va pas? On y va sans hésiter. Et si on en a les moyens, on passe au niveau supérieur, question de profiter à fond du festival. Sinon, on arpente les scènes secondaires, où on fait plein de belles découvertes!
Merci beaucoup à l’organisation d’Osheaga qui a eu la gentillesse de nous accueillir à nouveau cette année. On espère être encore de la partie les 4-5-6 août 2017!
Les amateurs de musique électronique seront comblés cette année avec l’ajout du volet électro. Présenté par UNDERTEK, plus d’une quinzaine d’artistes se succèderont pour faire danser les festivaliers. On comptera entre autres sur Sean Collier, Johnny Trika, Bruno B, Banging Mark, Charles Poulin,DJ Petite et Nic B.
Quant au volet PLANETROX qui revient pour une 6e année consécutive, les festivaliers pourront découvrir des groupes provenant de 10 différents pays (Canada, États-Unis, Mexique, France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine, Indonésie, Japon et République Tchèque). Les groupes de chez nous ayant remportés les auditions en mai dernier à l’Anti seront aussi de la partie : 3 Headed Giant, Godendard, Clearwood et Oneiric.
Plusieurs autres spectacles seront présentés dans diverses salles de la ville de Québec : Le Complexe Méduse, l’Anti, Le Cercle, La Source de la Martinière, le Scanner et le Knock-Out ; des salles reconnues pour encourager les groupes émergents.
Enfin, on y retrouvera plusieurs Food trucks et comptoirs pour satisfaire la faim des festivaliers : La Shop, Équilibre Traiteur, Noctem Artisans Brasseurs, la Bécane à Bouffe, Le Gourmet Acadien et Les Glutineries seront présents !
Avec sa programmation, le festival Envol et Macadam apporte encore une fois « son soutien aux groupes de musique émergents tout en continuant d’innover afin d’offrir à la relève d’ici et d’ailleurs l’opportunité de prendre part à un événement qui attire annuellement des milliers de mélomanes avertis et de nombreux professionnels de l’industrie dans un cadre urbain et distinctif » (Envol et Macadam).
En plus, l’organisation annonce d’autres surprises !
C’est donc un rendez-vous du 8 au 10 septembre prochain !
Passeport régulier : 50$ (taxes et frais inclus)
Accès complet à tous les spectacles, sur tous les sites, du 8 au 10 septembre.
Passeport VIP : 100$ (taxes et frais inclus) Accès complet à tous les spectacles, sur tous les sites, du 8 au 10 septembre + Espace privilégié, entrée spéciale sans attente, consommations et repas spéciaux sur place.
Pour ceux qui se sont déjà procuré leur passeport lors de la prévente spéciale et qui aimeraient profiter de l’événement en formule VIP, une mise à niveau de votre passeport est possible au coût de 55$.
Les passeports et les différents billets sont en vente sur lepointdevente.com, à la boutique Exo (260, rue Saint-Joseph Est, Québec) et sur le site web d’Envol et Macadam en tout temps.
Pour la troisième journée de sa onzième édition, les organisateurs d’Osheaga ont mis le paquet : sur toutes les scènes on pouvait voir des artistes et des groupes qui accomplissaient avec brio leur tâche de faire monter l’intensité petit à petit, jusqu’à l’apothéose et l’épuisement total.
Je vous raconte. Tout d’abord, je dois mentionner que je suis arrivé vers 14 heures, question de frire moins longtemps avec ma crème solaire qui me faisait plutôt penser à de l’huile de canola (oui, j’ai vérifié, non, c’est pas écrit Pasta Dental sur le tube). Petit crochet pour annoncer mon arrivée à l’accueil des médias et me prendre une bouteille d’eau bien froide (ne riez pas, c’est le truc que j’ai le plus apprécié de ma vie jet-set), puis on décolle vers la scène verte.
Le soleil brûle la peau, mais qu’à cela ne tienne, rien ne me fera manquer la prestation des Australiens The Paper Kites. Leur indie rock tout doux se prête peut être mal à un gros show sous le soleil, mais la proposition est acceptée avec ravissement par un parterre qui n’a cessé de se remplir. On rêve de les voir dans un lieu plus accueillant comme le District St-Joseph. Ca tombe bien… Ils y seront justement le 21 novembre.
On poursuit avec The Struts et jamais je n’ai été aussi content d’arpenter les scènes secondaires cet après-midi. Le groupe anglais mené par Luke Spiller propose un show parfait pour un festival. Du gros glam rock bien baveux que notre squelette préféré aurait mauditement apprécié malgré son manque total d’originalité. Mais c’est tellement assumé, c’est tellement un spectacle haut en couleurs grâce en grande partie à la fougue des musiciens et de Spiller, qui étaient littéralement plogués sur le 220. Spiller, bête de scène incroyable, a fait participer le public tout au long de la (bien trop courte) prestation. On en redemande!
Ce fut ensuite au tour du New-Yorkais St.Lucia d’offrir son indie pop vitaminée qui m’avait tant plu il y a quelques années. Jean-Philip Grobler a pris du galon et de la profondeur depuis le temps! Grobler et ses complices ont joué plusieurs pièces du dernier album, Matter, en plus de quelques pièces de son premier opus. La prestation était convaincante et on dansait à qui mieux mieux, mais la plupart des festivaliers écoutait le show de loin, question d’avoir une bonne place pour le groupe suivant à la scène de la vallée.
The Strumbellas a offert un concert passablement semblable à celui qu’il avait donné au Festival d’été. Le groupe canadien m’a beaucoup surpris, probablement parce que je n’ai pas écouté assez attentivement leur plus récent album, Hope. The Strumbellas arrive à se démarquer de ses pairs dans la catégorie pop de grange grâce à des chansons qui sont non seulement fédératrices, mais aussi fort entraînantes. Même dans les moments les plus introspectifs, on a envie de taper du pied et de hocher la tête. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait à plus d’une reprise. Première communion de la journée. Seul pépin : la foule était immense, à un point tel que le groupe n’aurait vraiment pas eu l’air fou sur une des grandes scènes, mais bon, ça ne cadrait pas très bien avec le programme de la journée là-bas.
Temps d’aller me rafraîchir et d’aller voir les artistes de l’autre côté. Je m’installe au milieu de la foule pour Grimes. Claire Boucher, qui n’a cessé de nous dire qu’elle était mal en point et qui est partie quelques minutes avant la fin de sa prestation, est venue bien près d’allumer un incendie avec ses danseuses-joueuses de guitares et ses propres chorégraphies. Sur le parterre, ça danse tout aussi joyeusement tout en se laissant transporter par la voix aérienne de Grimes, qu’elle pimente parfois de cris gutturaux. Non. Sérieux, à part le fait qu’elle se tenait régulièrement le ventre, on n’aurait jamais pu croire qu’elle était malade! Tout un contraste avec la Grimes que j’ai vue en 2011 en première partie d’Arcade Fire!
Bon sang que c’est compact. Je sais que l’effet d’aspiration finirait par m’approcher à une distance raisonnable de Thom Yorke à la fin de la soirée si j’étais patient, mais pas question que je passe tout mon temps là! Après un petit tour de reconnaissance, je décide d’aller me réfugier dans la zone or, un endroit accessible si vous avez le portefeuille assez garni (pensez Zone avant-scène au FEQ, mais avec une terrasse). On rit, mais à mon âge, c’est une option fort intéressante. Le bar et les toilettes ne sont jamais loin et la moyenne d’âge se rapproche pas mal plus de ma réalité que de l’autre côté.
Le groupe suivant, M83, a poursuivi sur la lancée de Grimes en offrant une prestation des plus enjouées, énergiques, dansantes, captivantes… on pourrait ajouter des superlatifs bien longtemps, mais désolé, je n’ai pas pris de notes. J’étais bien trop occupé à danser ma vie. Je me rappelle qu’un moment donné, j’ai reconnu la divine Couleurs qui, en spectacle, devient une orgie percussive au cours de laquelle on se dit que la vie manque parfois de cowbell. La folie parfaite.
Malheureusement, Disclosure n’a pu arriver à temps de l’aéroport pour donner son concert. À la place, on a eu une prestation du Slovène Gramatik qui, flanqué d’un guitariste qui avait la tronche d’Auerbach, a réussi à combler l’absence en nous donnant de quoi danser en attendant la grande finale, qui a été devancée d’une vingtaine de minutes.
On ne se peut plus. C’est la folie. La foule crie RADIOHEAD! RADIOHEAD! RADIOHEAD! On est tous surexcités. Du côté des « réguliers », ça tombe malheureusement comme des mouches. La déshydratation, grand mal des festivals de musique. Je serre bien fort ma petite bouteille d’eau, ce qui ne m’empêche pas de me commander une petite frette. C’est une grande occasion, j’allais me rappeler de ce show-là parce que ma tête allait l’enregistrer au grand complet, je pouvais bien me lâcher un peu lousse.
Note de l’auteur : Il y a 15 ans, soit le 5 août 2001, j’étais au même endroit pour voir le même groupe. Atteint du cancer, je venais, deux jours plus tôt, de subir mon dernier gros traitement de chimiothérapie. Comme vous pouvez le constater, je suis encore ici aujourd’hui. Vous comprendrez donc que non, je ne serai pas objectif, que ce groupe a pour moi une importance particulière et que je ne serai pas des plus objectifs au fil des prochains paragraphes. Il se peut que la suite vous tombe sur les nerfs en raison de sa longueur. Désolé. Mais j’ai pensé à vous. J’ai placé un TL;DR (Too long; didn’t read) à la toute fin de l’article.
À 20 h 35, les membres de Radiohead entrent en scène. C’est l’hystérie. Je regarde devant moi : j’ai une vue parfaite, le son est excellent, mais les éclairages sont assez ordinaires dans le viseur. À l’oeil, cependant, ils sont parfaits, monochromes, plongeant parfois Yorke et sa bande dans une mer de rouge, parfois dans un océan de bleu, parfois même dans un tsunami de vert. En haut de la scène, des écrans diffusent des images des musiciens à partir de caméras qu’ils ont installées un peu partout. On voit à peu près tout, du visage de Yorke aux mains de Johnny Greenwood (non, on lui voit jamais la face). C’est magnifique. Vous comprendrez donc que je n’ai pas tardé à ranger l’appareil photo et le téléphone et à contempler le spectacle.
Pour cette tournée, comme ce fut le cas pour la tournée qui accompagnait King of Limbs, le groupe s’est offert les services de Clive Deamer (Portishead) pour accompagner Selway à la batterie. Cette couche supplémentaire de percussions a ajouté beaucoup de rythme à l’ensemble des pièces, surtout aux nouvelles, celles de A Moon Shaped Pool, qui ont une complexité et une richesse qui surpassent pas mal tout ce que le groupe avait proposé jusqu’à maintenant. On se demandait d’ailleurs comment les gars allaient interpréter ces chansons. On a eu la réponse très rapidement, à coups d’archets, de rythmes endiablés et d’envoyées lyriques d’un Yorke plus aérien que jamais. Le résultat : une Burn the Witch qui place la barre très haut pour la suite, une Daydreaming toute en douceur qui va sûrement devenir un classique dans quelques années et une Ful Stop envoûtante. « Ça y est », nous dit Yorke, « vous êtes lancés, on peut commencer ».
Nous sommes debout, prêts à tout, prêts à recevoir tout ce que le groupe anglais pouvait nous balancer à la figure. Du moins, nous le pensions. Aussitôt que nous reconnaissons les premières notes de 2 + 2 = 5, nous hurlons notre joie sous le regard attendri de Yorke, qui nous fait un de ces regards taquins dont il a le secret quand il est en forme. La chanson démarre lentement, doucement, et on entend la foule qui chante déjà en choeur. On anticipe le moment où le groupe appuie sur le détonateur. Lorsqu’il s’exécute, la foule explose et sautille en hochant rageusement de la tête. L’exutoire, toé. Maintenant qu’on est bien réveillés, aussi bien en profiter pour nous faire danser un peu avec l’excellente Bodysnatchers.
Je ne reviens toujours pas de ma veine. Je suis là à couvrir un show de Radiohead en tant que média dûment accrédité 15 ans après avoir célébré la victoire de la vie avec le même groupe. En plus, je suis entouré de mélomanes plutôt que de dudes et de bros, de gens qui sont venus voir le show plutôt que de faire du PR. Bon. J’arrête, je retourne au show, mais pas avant d’avoir envoyé un bref message à ma blonde pour lui dire combien j’aurais aimé qu’elle soit avec moi. L’émotion.
Ça n’allait pas s’arrêter là. On reste dans In Rainbows, le meilleur album du groupe depuis Kid A. Nude, pleine de soul, est interprétée toute en douceur. J’ai une pensée pour Patrick Watson, je ne sais pas pourquoi. Puis on enchaîne avec Reckoner. Yorke fait couler une larme sur ma joue pour une première fois ce soir. Ça ne sera pas la dernière. Oh que non. Cette chanson a sa couleur : le bleu. Le spleen. L’interprétation est parfaite. Nous avons tous la bouche grande ouverte d’émerveillement. Question de nous remettre de nos émotions, le groupe joue Bloom, une chanson quand même difficile avec son côté très jazzé. Pourtant, le public accepte volontiers la proposition et écoute sagement, applaudissant très fort après le morceau. C’est vrai qu’ici, les musiciens étaient tous vachement efficaces! Un jour, avec le recul, il faudra repartir un débat qu’on croyait réglé pour toujours : quel est le meilleur groupe rock de tous les temps? J’y reviendrai.
Retour à A Moon Shaped Pool pour une des chansons les plus accessibles de l’album, soit Identikit, immédiatement suivie de la jolie The Numbers. C’est là, après 11 chansons, qu’on s’est dit que le groupe n’avait encore joué aucune chanson d’albums précédant Hail to the Thief. Pourtant, nous étions toute ouïe malgré cette proposition qui ne manquait pas de couilles. Après une The Gloaming qui nous ramenait à quelque chose de plus électronique, le rythme s’accélère avec une Feral où Yorke se réchauffe un peu, question de nous préparer à ce qui allait suivre après Weird Fishes/Arpeggi.
Yorke nous fait un autre de ces sourires un peu cabotins. Il prépare un coup, celui-là. Il se met à pianoter sur son clavier. Everything in its Right Place. Enfin, une vieille vieille! On entre lentement en transe en même temps que le groupe qui, lentement mais sûrement, prépare une transition vers Idioteque. Oh, on va soit danser un bon coup, soit regarder Yorke lâcher son fou sur scène. Ah, pourquoi pas faire les deux en chantant avec Thom? « Here, I’m alive, everything all of the time! » You bet, sacrement!
C’est avec une There There survoltée que le programme principal va se terminer. On se regarde, incrédules, même si on sait qu’au moins un rappel allait suivre. Est-ce que Radiohead venait réellement de nous servir un show sans une maudite toune des trois premiers albums alors qu’ils n’ont pas hésité à y piger à leurs spectacles précédents? Sérieusement? Et nous, on a gobé tout ça avec bonheur? Oui, monsieur. Tout ce que ça a eu pour effet, c’est de nous donner encore plus faim. Heureusement, le groupe est revenu sur scène (j’espère, avec les applaudissements!) pour un premier rappel qui allait s’avérer généreux.
Tout d’abord, une chanson qu’ils n’avaient pas jouée depuis des années avant cette tournée, soit Let Down. Évidemment, on a des frissons au dernier couplet, comme il se doit, quand Yorke semble s’envoler en chantant comme il le fait si bien. Mes joues goûtent un peu salé. Et ce n’est pas la crème solaire. Deuxième moment de communion de la soirée.
Après une Present Tense qui nous ramenait en 2016, on retourne dans les années 1990 et les grandes communions avec Paranoid Android. Dès le premier accord, le public explose. Nous sommes en voiture. Encore là, un peu comme ils l’avaient fait avec 2 + 2 = 5, les spectateurs attendent impatiemment l’explosion au milieu de la chanson. On crie à l’unisson :
You don't remember
You don't remember
Why don't you remember my name?
Off with his head, man
Off with his head, man
Why don't you remember my name?
I guess he does
Les guitares se font assourdissantes, le solo endiablé. On délire. Vraiment. Les sourires sont béats. Puis le rythme ralentit. Les briquets s’allument (c’est rendu vintage, un briquet!).
Rain down, rain down
Come on rain down on me
From a great height
From a great height, height
C’est beau, 45 000 personnes qui chantent en choeur. J’ai une petite pensée pour Dead Obies, à l’autre bout. J’aurais tant aimé les voir, eux aussi! Mais je suis ici et je vis un moment parfait comme il y en a si rarement. Je me sens juste tellement… bien! Après un tonnerre d’applaudissements, Yorke va chercher sa guitare acoustique. Oh, j’ai trois chansons en tête qui fonctionneraient très bien. Thom me prend par surprise avec Exit Music (For A Film), probablement une des chansons les plus tristes que j’ai jamais entendues.
Ça y est. Comme ça, sans pudeur, je pleure fort. Très fort. Plus que fort, c’est un torrent qui coule pendant que Yorke susurre « Sing us a song, a song to keep us warm, there’s such a chill, such a chill ». PAM! PAM! Padadam padadam! Comme prévu, l’intensité monte d’un million et demi de crans. Je regarde autour de moi. Je suis rassuré : ces chochottes pleurent toutes elles aussi. Il y a une telle violence dans cette chanson, exprimée si doucement, même dans la plus grande intensité, je ne comprends pas comment Yorke ne s’étouffe pas lui-même en sanglots en la chantant. Un véritable exutoire. Qui a quand même fait beaucoup de bien.
Heureusement, comme dernier moment de communion de ce rappel, c’est Karma Police que le groupe a choisi de nous jouer. Comme chanson fédératrice, difficile de faire mieux. Et c’est à coups de For a minute there, I lost myself chantés par la foule que Yorke, qui s’est tu pour mieux savourer ce moment, a quitté la scène.
Ah non, les gars, vous n’allez pas vous sauver de même. Ça nous prend au moins une autre chanson!
Finalement, on va en avoir deux. Lotus Flower, où Thom se remet à danser. Nous aussi. On va finir ça en beauté, ce show-là. Nos batteries internes sont toutes à 2 %, on va les dépenser bien comme il faut. Après les merci, ceci est vraiment notre dernière chanson, ou pas… d’usage, probablement pour dire merci au public montréalais d’avoir été aussi réceptif à l’égard d’un programme tout de même difficile à digérer pour un non-initié ou pour quelqu’un qui a arrêté d’écouter Radiohead après OK Computer, les gars de Radiohead se lancent dans cette chanson qu’ils ont longtemps détestée et qu’ils ne jouaient presque plus, mais que presque tout le monde espérait : Creep.
On a dû réveiller quelques Lambertois. Sérieux. La foule a crié tellement fort que j’ai cherché mes bouchons.
Et on a chanté cette chanson, plus vieille que 90 % des festivaliers présents. Tous en choeur. Tous tout croche. Certains deux tons au-dessus, d’autres trois tons en-dessous. Moi, je ne sais plus, je n’entendais que la musique et la clameur de la foule. On a beau trouver cette chanson indigne d’un groupe comme Radiohead, il faut avouer que ce moment, lui, était tout à fait approprié. Car c’est en croisant des centaines et des centaines de mines réjouies que j’ai quitté les lieux. Complètement vidé. Physiquement et émotionnellement. Mais tellement heureux.
En somme, il s’agissait d’une prestation plus que convaincante de Radiohead. Le groupe était en forme, ça se sentait. Yorke n’a peut-être pas beaucoup parlé, mais il n’en avait pas besoin. Le contact visuel était plus que suffisant pour nous enchanter. O’Brien, Selway et les Greenwood, ainsi que Deamer, ont fait comme ils ont toujours fait : jouer avec dextérité, mais surtout, avec un plaisir contagieux, même s’ils avaient surtout l’air concentrés sur leurs instruments. De son côté, Thom Yorke avait la voix un peu chevrotante à la fin, mais on peut comprendre qu’après 2 h 20 d’envolées aériennes et de chants atypiques, il ait été un peu fatigué. </chercher des poux> Ce concert passera-t-il à l’histoire? Dans la petite histoire d’Osheaga, sûrement. Mais dans la grande histoire de Radiohead? J’ai quelques réserves. Je me souviens encore du spectacle de 2001. Et je me souviens de quand je les ai croisés à Bonnaroo il y a déjà 4 ans. Des concerts mémorables, Radiohead en compte à n’en plus finir.
On va donc se contenter de marcher jusqu’à l’arrêt d’autobus, prendre la navette jusqu’à La Ronde et attraper l’autobus vers le pont Jacques-Cartier, qui était vide à cette heure-là. J’étais rendu dans Villeray au moment où je serais probablement monté dans le métro à la station Jean-Drapeau. Tant mieux. J’avais besoin de mes 3 heures de sommeil.
J’ai rêvé que j’étais à un show de Radiohead et que les gars jouaient Climbing Up The Walls, Electioneering, Fake Plastic Trees, How to Disappear Completely, I Might Be Wrong, Just, Lucky, No Surprises, Optimistic, Pearly, Street Spirit (Fade Out), Talk Show Host, True Love Waits (si magnifique sur A Moon Shaped Pool) et You and Whose Army. Quand je me suis réveillé, je me suis dit : « Naaaaaaah. C’était parfait comme ça. »
Ça l’était vraiment.
Mon bilan : demain.
TL;DR : J’ai vu le show. C’était bon. Ils ont joué des tounes d’OK Computer ou avant qu’à partir du rappel seulement. Zéro toune de The Bends. Et oui, ils ont joué Creep. Extase. C’est à se demander pourquoi j’avais besoin de 2 000 mots juste pour dire ça.