Déjà à mi-chemin de l’édition 2015, le jour 6 sera une grosse soirée sur les différents sites du festival. Pendant que Patrick Bruel célébrera la francophonie, les autres sites seront plus agités. Voici donc quelques suggestions pour mieux organiser votre soirée.
18 h : Pierre Kwenders
Il fut nommé révélation musicale de Radio-Canada en 2014, il a lancé son dernier album Le dernier empereur bantou en 2014 et il est si talentueux. Oui, je parle de Pierre Kwenders. En concert gratuit ce soir au carrée d’Youville, Pierre Kwenders maitrise très bien les rythmes. Le chanteur originaire du Congo va vous en mettre plein la vu avec ses chants, ses instruments et ses sonorités très estivale. Il a auparavant travaillée avec Jacobus de Radio Radio et The Posterz. Vous voyez le genre de concert auquel vous aurez droit? Ça va être un méchant party.
Quelques mois après la sortie, très attendue, de 22h22, la chanteuse Ariane Moffat prend d’assaut la grande scène du festival en première partie de Patrick Bruel. Ce sera la deuxième visite de la chanteuse à Québec depuis mai dernier. Son nouvel album, beaucoup plus dream-pop que ses précédents, est dansant et mélodique. En plus des excellentes pièces de 22h22, les spectateurs pourront entendre les succès des dernières années de la chanteuse. Ariane Moffat est, selon moi, une des artiste québécoise a voir en concert absolument en 2015. Elle se fait rare en mode festival, donc profitons-en!
20 h 45 – Loud Lary Ajust
Le trio rap Loud Lary Ajust se paie l’Impérial Bell avant Run The Jewels. Maintenant qu’ils ont un album sur un label majeur, les rappeurs de Montréal vont enflammer l’Impérial avec les pièces de Blue Volvo, leur dernier opus paru en 2014. Eux aussi ont très peu de concerts à leur agenda, vaux mieux en profiter. Qualifié par plusieurs de « rap de hipster« , le trio sait faire des pièces magnifiquement bien ficelées avec des textes durs et dénonciateurs. Nous sommes loin des clichés de la musique rap que certains américains nous ont habitués. Qui sais, peut-être que des invités se joindront au trio. Karim Ouellet n’est jamais très loin de Québec.
Gros dilemme! Est-ce que vous vous sentez plus rap, rock ou musique du monde? À l’impérial, le duo rap de l’heure Run the Jewels (El-P et Killer Mike) vont vous bombardez avec leur textes engagés et leur spectacle très physique. Avec un flow si puissant, les rappeurs américains sont maintenant des figures de prou du milieu rap. Vous allez à Osheaga à la fin du mois? Ils y offriront deux performances sur place (une sur l’île et une en salle).
Du côté du Pigeonnier, c’est le groupe métal Primus qui sera à l’honneur. Le groupe rock-métal est une légende qui faut voir une fois dans sa vie. Vous les avez vu au Rockfest 2014, retournez y, car le concept est totalement différent! Cette fois-ci, c’est un album en entier qui sera joué, et ce n’est pas n’importe lequel. Ce sera la trame sonore du film Willy Wonka & The Chocolate Factory. Les décors du film seront recrés sur scène pour l’occasion. C’est un spectacle unique en son genre que vous ne pourrez pas revoir dans quelques années. En plus de la trame sonore, quelques pièces originales du groupes sont interprétées.
Finalement, du côté de la Place d’Youville, une des groupes préférés de notre rédacteur en chef Jacques Boivin sera de passage à Québec. Je parle ici de Dakhabrakha, venu directement de l’Ukraine. Nommée découverte de l’année par le Rolling Stone, la troupe ukrainienne fait dans les chants folkloriques. Leur style est difficile à décrire (un mélange de traditionnel ukrainien avec un soupçon de modernisme), mais leur musique est très intéressante.
Certains crieront au manque d’indépendance
Ce n’est pas du tout ce que j’en pense
C’est bien au-delà des habitudes
J’en ai aussi la certitude
J’ai besoin de toi, c’est tout
J’ai besoin de tout, c’est comme ça
Même si ça joue en solo partout
Même s’ils se jouent dans le dos, restons debout
Ariane Moffatt, Debout
Pardonnez mon égarement, j’ai cette chanson en tête depuis tout à l’heure.
Tout d’abord, avant d’aller plus loin, j’aimerais remercier les 2-3 personnes que je ne connaissais pas qui sont venues me demander si j’allais bien alors que j’avais le teint un peu pâle… Merci et ça va. Un petit coup de chaleur dû à une petite imprudence de ma part. L’après-midi a été un brin arrosé et je me suis pointé au Pigeonnier déshydraté. Vous ne m’y reprendrez pas demain. Pourquoi? Parce que ça va être le retour du sac-gourde, voilà pourquoi!
Faites comme moi, assurez-vous d’avoir toujours de l’eau à boire. Ce qui s’est avéré une soirée de rêve aurait pu facilement tourner au cauchemar (quoique avec la musique d’Owen Pallett, ça fittait).
Bon. Cela dit, passons aux choses sérieuses.
Kensico
Il faisait un soleil de plomb sur le parterre de la place d’Youville et celui-ci était plutôt dégarni. Le monde était juste caché partout où il y avait de l’ombre! Kensico, accompagnée entre autres de son compagnon Daran, est venue nous présenter les pièces de son excellent album White Sage. Album de circonstance car on se croyait parfois en plein désert de Californie avec des sonorités chaudes, mais sales, des guitares au son un peu sale et cette voix sûre, qui peut être aussi douce que puissante. Lorsqu’elle reprend PJ Harvey, on est plus que satisfait.
♥♥♥
Pierre-Luc Lessard
Je suis arrivé à peu près en même temps que le début de la prestation de Pierre-Luc Lessard. En écoutant ce jeune homme chanter sa folk-pop, j’ai eu comme un flash : Pierre-Luc ferait probablement fortune en faisant sa tournée assis avec les spectateurs en rond autour d’un gros feu de joie. Ses chansons ont ce petit côté qui plaît bien aux chansonniers de boîtes à chansons et aux gratteux de guitare autour d’un feu de joie : c’est joyeux, c’est enjoué (même quand c’est plus triste, il y a de l’espoir), pis les fans sont invités à participer! En plus, Pierre-Luc a su conserver l’attention du public grâce à ses interventions sympathiques (allant jusqu’à inviter les passants sur Grande-Allée à venir le voir. Malgré la chaleur, on a bien aimé cette deuxième prestation en deux jours.
♥♥♥
Operators
Je n’avais pas encore eu la chance d’entendre le matériel du plus récent projet de Dan Boeckner. J’ai donc été comme frappé par cette pop vitaminée, pleine de rythme, de synthés et de mélodies mauditement accrocheuses. Boeckner était ravi d’être de retour au pays après quelques années aux États-Unis et ce spectacle pas très loin de la maison en témoignait. Sur le parterre, ça vibrait fort, pas le choix de danser. Excellente mise en bouche pour une soirée magique.
♥♥♥♥
Owen Pallett
C’est à ce moment que j’ai eu mon malaise. Heureusement, je me suis retiré du parterre à temps et je me suis installé un peu en retrait, question de prendre un peu d’air et de me réhydrater. ÉCOUTEZ VOTRE CORPS, LES JEUNES! Imaginez les ambulanciers qui auraient eu à ramasser ma carcasse de 300 livres, vous autres! 😉
Même si j’étais un peu plus loin, j’ai pu profiter pleinement de la prestation du violoniste. Comme l’a dit pas mal tout le monde, Pallett, c’est de la musique pour initiés pas toujours facile d’approche, même si les textures complexes du jeune homme sont fort jolies. C’était intéressant de le voir créer ses boucles qui s’empilaient l’une par-desssus l’autre, mais tout cela créait des pièces mauditement complexes qui étaient plus difficiles à apprécier et qui seraient probablement plus efficaces assis bien tranquille à la maison, sur la chaîne audio. Heureusement, pour me faire mentir, Pallett s’est exprimé un peu, a demandé à la foule si elle avait des questions (oui!) et si elle avait des demandes spéciales (aussi!). Une touche d’humanité qui nous a rapprochés et qui, en même temps, a facilité notre entrée dans la bulle de Pallett.
♥♥♥
Future Islands
J’attendais la prestation de Future Islands depuis l’annonce de la programmation en avril. Sam T. Herring et sa bande se sont produits devant un Pigeonnier pas encore tout à fait plein (on avait de la place en masse!), mais tout à fait prêt à recevoir la grosse vague d’amour de cet entertainer hors-pair. J’ai eu des frissons dès les premières notes de Back in the Tall Grass, accompagnée des maintenant célèbres pas de danse de Herring. Avant de l’oublier, puisque Herring n’est pas seul dans ce groupe composé d’excellents musiciens, mentionnons le jeu de basse de William Cashion, qui prend contrôle de votre corps pour le forcer à danser sans relâche. Ce que j’ai fait avec le plus grand des plaisirs en regardant Herring chanter sa soul extrême tout en faisant les pas de danse les plus uniques que j’ai jamais vus sur scène. Il était dedans, notre Samuel, à un point tel qu’il a déchiré son pantalon en se penchant un peu trop.
À mon plus grand bonheur, Future Islands ne s’est pas contenté de jouer les pièces de son plus récent album (divin Singles) et on a pu remonter un peu dans le riche répertoire du groupe. Non, le Pigeonnier n’était pas rempli à capacité, mais ceux qui y étaient connaissaient le groupe et chantaient et dansaient avec Herring, qui les regardait droit dans les yeux. Public conquis d’avance, prestation irréprochable, j’ai eu tout ce que je voulais ce soir. Et plus encore. Si ma soirée s’était terminée là, elle aurait été parfaite.
♥♥♥♥♥ (tous arrachés de la poitrine directement de la main de Sam T. Herring)
Ariane Moffatt (#PopUpFEQ)
« On pratique pour demain dans un conteneur! », lance Ariane, devant qui une pas pire foule s’est massée pour cette magnifique prestation impromptue où elle a joué pendant au moins une bonne demi-heure. Pas le temps de jouer ses chansons les plus introspectives, on part ça en lion avec Debout. Ceux à qui il restait de l’énergie ont dansé avec joie tout au long de ce mini-spectacle où Ariane et ses acolytes (en formation pas mal complète) ont offert quelques-uns des plus grands vers d’oreille de notre scène musicale. Une magnifique cerise sur un merveilleux sundae. De quoi faire oublier notre petite mésaventure du début de la soirée, qui s’est terminée plus-que-parfaitement.
Et de quoi nous donner le goût de changer un peu nos plans et de faire un crochet par les Plaines pour voir Ariane avant de perdre la tête avec Dakhabrakha.
En cette belle fin d’après-midi ensoleillée, deux membres de la troupe Alaclair Ensemble ont pris le contrôle des platines du Parvis pour un DJ set de près d’une heure cinquante. Les gars ont eu un plaisir fou à faire tourner des succès de la musique rap québécoise et américaine. S’amusant à jouer avec les styles, passant du rap a quelques extraits pop, les gars ont fait un bon DJ set. Kenlo dansait sur scène par moment, tandis que VLooper s’amusait à mixer le tout. C’était une ambiance festive et familiale (plusieurs membres de la familles des artistes étaient présents). C’était beau de voir des jeunes enfants danser sur la musique rap d’ici et d’ailleurs.
19:00 – Tous Azimuts
Dès 19h00, un annonceur indique que le concert de Tous Azimuts, de Québec, est sur le point de commencer. En arrivant sur scène, le guitariste Clément Desjardins s’exclame : « Il y a une erreur, nous sommes les Foo Fighters« ! Le ton est donné, et les cinq musiciens du groupe ainsi que la chanteuse prennent place pour débuter le concert. La voix de Jordane Labrie est tout simplement magnifique. La troupe est visiblement très heureuse de jouer devant une si belle foule attentive et participative. Les musiciens sautillent et rock la petite scène du parvis en interprétant les nouvelles pièces de l’album Kilomètre Zéro. Le groupe nous a livrer quelques pièces plus mélodieuses, mais aussi de très belles chansons rock. La pièce La Saison Des Armes fut un moment fort de la performance. Plusieurs spectateurs ont chanté avec le groupe. À mi parcours d’une performance de quarante-cinq minutes, Jordane Labrie annonce que la prochaine pièce sera une reprise de Marie-Pierre Arthur. Rien à Faire chantée par la voix de Jordane, c’est magnifique. L’interprétation était juste, un peu plus rock que sur l’album. le public a adoré le moment. Somme toute, ce fut une excellente performance, énergique et joyeuse de la part des six membres sur scène. Le groupe a maintenant au moins un nouveau fan : moi. J’ai été très étonné de voir le talent de ces six chaleureux artistes. J’ai déjà hâte de les revoir.
20:15 – Médora
Avec un test de son qui s’est étiré, les quatre gars de Médora ont débuté la performance. Avec quelques problèmes de son, le groupe s’en est quand même bien tiré. La plupart des pièces sont de nouvelles chansons du prochain album. Quelques pièces du EP Ressac ont été jouées. Malheureusement pour le groupe, il y a quelque chose d’inégal dans cette performance. Alternant du rock lourd a certaines pièces trop calme, voir poétique, nous nous y perdons. Vincent Dufour, le chanteur et guitariste, à une présence sur scène qui est indescriptible. Ça vient déteindre avec la performance du reste du groupe qui est plutôt calme et plus introvertie. Les pièces se finissent abruptement et les suivantes débutent sans attendre. Un solide jam rock nous est lancé vers la fin du spectacle qui vient nous assommer d’une bonne dose de rock. On enchaine avec Polar, une pièce attendue du public. C’est là que je constate le talent du groupe. Ils doivent se concentrer sur les pièces rock qui sont vraiment mieux réussi que les plus douces et poétiques. La performance se termine avec Nature, une belle chanson rock. L’averse débute dès la fin du concert et force le déplacement du dernier groupe au bar La Ninkasis à 23h00.
Je quitte les lieux avec un énorme sourire avec de nouveaux groupes que je vais suivre sans faute dans les prochaines années. Merci au Festival OFF de nous offrir de la si bonne musique dans un si beau lieu qu’est le Parvis de l’Église Saint-Jean Baptiste.
Mes petits velimeux, vous êtes en train de manquer la prestation de Kensico! On se croirait en plein désert de Californie avec ce soleil de plomb et ces chansons faites pour rouler vite vite sur l’I-5!
Voici un aperçu de cette cinquième journée, qui en a vraiment pour tous les goûts :
17 h 45 et 18 h : Pierre-Luc Lessard, Boogat ou Bertrand Belin?
Choix déchirant dès le départ avec la fusion du très latin (originaire de Québec) Boogat, le folk du créatif Bertrand Belin et la pop bien construite du petit gars de la place, Pierre-Luc Lessard. Notre choix s’est arrêté sur Pierre-Luc parce qu’on écoute encore son disque comme s’il était sorti hier. Scène NRJ, 17 h 45. Mais on ne vous jugera pas du tout si vous préférez aller à place d’Youville ou au Petit Impérial.
19 h : Operators
On a vu Dan Boeckner avec Wolf Parade, Handsome Furs et Divine Fits. Le voilà maintenant en tête de son propre projet. Rythmes rock sur un lit de synthés au menu. Ca devrait être une excellente ouverture pour cette belle soirée au Parc de la Francophonie.
19 h 45 et 20 h : The OBGMs ou Owen Pallett
Tout dépend de l’endroit où vous désirez poursuivre votre soirée. Êtes-vous plus de type rock déjanté qui garantit un party incroyable? The OBGMs sera alors votre choix à l’Impérial Bell. Si vous êtes plutôt de type pop indé avec un récipiendaire du Polaris qui a collaboré avec Arcade Fire, Owen Pallett est votre homme, pris en sandwich entre Operators et Future Islands.
21 h 30 et 21 h 50 : Charles Bradley, Future Islands et Anti-Flag
Quel choix cruel que devoir trancher entre l’aigle de la soul et le baryton de la pop! Et on ne vous parle même pas des punks d’Anti-Flag, qui trouveront certainement de nombreux fans devant eux à l’Impérial! À place d’Youville, Charles Bradley devrait en émouvoir plus d’un avec sa soul pleine d’amour. De leur côté, Sam Herring et ses complices mettront le Pigeonnier en transe avec leur synthpop doublée d’une voix unique. Des tripes, il va y en avoir beaucoup sur les planches, ce soir.
23 h 30 : Hamish Anderson
S’il nous reste de l’énergie, on va aller écouter le blues de l’Australien Hamish Anderson au Petit Impérial. On nous promet un folk blues solide qui devrait plaire au plus fin des gourmets.
Il y a plein d’autres trucs à voir ce soir. Pour plus d’infos, www.infofestival.com
Après le déluge de la veille, le soleil est revenu chatouiller les festivaliers qui avaient beaucoup à se mettre sous la dent ce dimanche. Non, nous ne sommes pas allés voir la prestation d’à peine trois quarts d’heure d’Iggy Azalea. Où que nous étions, les membres de l’équipe ecoutedonc.ca en ont eu plus que pour leur argent. On résume :
Héra Ménard
(par Jacques Boivin) C’est Héra elle-même qui a approché Arnaud Cordier pour jouer au FEQ. Celui-ci lui a offert une belle case, celle du midi, et la jeune auteure-compositrice-interprète de Saint-Lambert-de-Lauzon a sauté sur l’occasion. Les fans s’étaient donné le mot, il y avait beaucoup de monde, et la prestation a attiré de nombreux curieux. Le country-folk d’Héra est simple, mais incroyablement efficace. On la compare parfois aux soeurs Boulay, ce qui, quand on s’attarde aux textes, n’est vraiment pas fou, mais quand on entend Héra chanter, la voix nous rappelle une autre Boulay qui n’a aucun lien de parenté avec les deux premières. Je ne suis pas le seul à l’avoir remarqué, plusieurs curieux ont lancé le même commentaire. Les gens ont beaucoup apprécié si on se fie au tonnerre d’applaudissements à la fin de la prestation. Ça tombe bien, nous aussi. Héra retourne en studio bientôt, on vous en reparle!
♥♥♥♥
Les Deuxluxes
(par Jacques Boivin) C’est le troisième traitement deuxluxe pour votre pas très humble serviteur, mais celui-ci était un peu spécial. Il faisait beau, la robe d’Anna Frances Meyer brillait, et Étienne Barry trippait sur la qualité du son (la scène de la place d’Youville est parfaite pour le petit côté rockabilly vintage du groupe). De nombreux curieux ne savaient pas à quoi s’attendre… ILS EN ONT EU PLEIN LA GUEULE! Les Deuxluxes, c’est l’énergie des White Stripes et l’attitude de Shovels & Rope réunis. C’est le duo qui nous rocke tellement fort qu’on vibre de tout partout. Et c’est aussi de jolis cadeaux, comme cette reprise de la chanson des Dabsters, J’en ai assez.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu les Deuxluxes sur scène, alors j’ai été un peu surpris de voir arriver, en plein milieu de la prestation, un batteur s’est joint au duo. Étienne s’est levé et tout à coup, son jeu de guitare (qui est déjà solide même quand il bat la mesure en même temps) s’est déchaîné. La suite s’est déroulée si rapidement, du moins, c’est l’impression qu’on avait, que tout le monde a été pris par surprise quand le duo nous a annoncé qu’il était temps de jouer une dernière chanson!
De loin la meilleure prestation de ce duo qui m’a toujours impressionné. Anna Frances et Étienne seront au Knock-Out en 5 à 7 cet après-midi si ça vous intéresse. À votre place, j’irais leur serrer la pince.
♥♥♥♥♥
Betty Bonifassi
(par Jacques Boivin) Une chance qu’elle nous a dit qu’elle n’était pas particulièrement en forme, notre Betty, parce que franchement, on ne l’aurait jamais remarqué. Venue nous interpréter, avec un band de feu et un choeur en folie, les belles chansons de son album solo qui rend hommage à ces esclaves qui ont construit l’Amérique, Bonifassi s’est montrée généreuse et vachement enjouée. La communion avec la foule présente (le parterre était plein) était évidente. Ça dansait, ça chantait, ça tapait dans les mains, ça souriait de bon coeur, sur scène comme dans le public. Même sa berceuse, qui apparemment endort mieux qu’une Ativan (paroles de Betty), n’a pas réussi à calmer les ardeurs des spectateurs. De toute façon, c’était suivi d’une pièce trop enjouée, trop soul, trop funky, trop rock pour dormir.
Pour faire un mauvais jeu de mot digne des titres de nos quotidiens : DÉCHAÎNÉE
Merci, bonsoir.
♥♥♥♥♥
Ponctuation
(par Julien Baby-Cormier) Le groupe de Québec avait comme mission de réchauffer la salle pour cette soirée rock haute en couleur à l’Impérial. Mission accomplie et ce dès les premières notes. Les chansons accrocheuses du nouvellement trio sont tous de petits brûlots efficaces. Les chansons au son garage du nouveau disque se mélange à merveille avec le matériel plus rock’n roll de leur premier album 27 club. Le nombre de têtes suivant la mélodie et les sourires aux visages des festivaliers n’ont que prouvé la pertinence de ce groupe qui mériterait encore plus d’attention. La table était mise pour une belle soirée.
♥♥♥♥
Metz
(par Julien Baby-Cormier) Changement de ton drastique. Metz navigue en eaux troubles dans une marée noire de grunge-hardcore. Peu de subtilité ici; la pédale est enfoncée dans le plancher et on ne freine jamais. Le trio a littéralement garroché le matériel de ses deux premiers disques aux visages des festivaliers (certains incrédules devant tant de bruit). Ça aura quand même pris 5-6 chansons avant qu’un mosh pit ne se crée. À partir de ce moment, le parterre ne fut que chocs et sueur entre des êtres humains endiablés par la musique des Torontois. Metz détonnait un peu dans cette soirée plutôt rock, mais ils ont aussi fait la preuve par dix qu’un batteur peut être humain et jouer avoir l’énergie du désespoir, même si sa vie n’en dépend pas. Acouphènes garantis pour ceux qui auront laissé leurs bouchons à la maison.
♥♥♥♥
Vincent Vallières
(par Alice Beaubien) Le Pigeonnier plein, Vincent Vallières a enchaîné ses chansons avec aisance, passant du style chanson française à des tonalités plus rock. Le public était bien réceptif, il n’hésitait pas à taper dans ses mains. Beau moment sur Lily, ou des téléphones et briquets se sont mis à danser dans les mains. Pour une première scène extérieure, c’était bien réussi
♥♥♥♥
JJ Grey & Mofro
(par Jacques Boivin) Vraiment, je ne savais pas à quoi m’attendre de ce band. Y’avait bien nos amis de Whisky Legs qui nous avaient chaleureusement recommandé d’être là et le groupe a joué plusieurs fois à Bonnaroo (si les organisateurs de ce festival les invitent régulièrement, il doit bien y avoir une raison), mais sinon, rien. Aucune attente, mais beaucoup d’espoir.
Débarquent ce JJ Grey et son groupe de musiciens talentueux et chevronnés qui, pendant 90 minutes bien tassées, ont abasourdi la foule à coups de solos enlevants (à la guitare, à la basse, à l’orgue, à la trompette, à l’harmonica… PARTOUT) et de southern rock bien senti. L’hospitalité du Sud sous forme de partitions musicales. JJ Grey mélange joyeusement le rock, le blues, le soul, le funk et le country et ce métissage savoureux a bien plu aux nombreux spectateurs présents. Non, la place d’Youville n’était pas pleine à craquer, mais à l’avant, envahi par des hordes de touristes qui connaissaient bien le groupe et qui étaient plus que motivés, on était serrés serrés. Ça ne nous a pas empêché de danser nos vies.
On a été un brin surpris par l’absence de rappel, mais bon, on a regardé nos montres : JJ Grey avait dépassé la marque des 23 heures. On se reprendra la prochaine fois. Parce que si on se fie à Grey, qui semblait sincèrement touché par l’accueil réservé par ses milliers de nouveaux fans, il y aura une prochaine fois. Parions qu’on sera encore au rendez-vous.
Un peu comme le off du OFF, ce spectacle présenté au SPOT (un endroit à découvrir) ne faisait même pas partie de la programmation du festival. L’équipe du OFF, qui a booké ledit spectacle, a vraisemblablement fait un choix judicieux en décidant de nous présenter Dear Criminals, un groupe électro-folk de Montréal. Sur des rythmes down-tempo, ils font briller quelques notes de synthétiseurs pendant que les voix de Frannie Holder (random recipe) et de Charles Lavoie (b.e.t.a.l.o.v.e.r.s) se mélangent en un ensemble épatant. Plus qu’un groupe électro, ils ajoutent au tout des mélodies à la guitare, de la rythmique à la basse et des textes lourds de sens et de sensations. Ils ont joué, avec précision et technique, les chansons de leur nouveau maxi Strip ainsi que quelques anciennes pièces. Alliant talent et émotion, ils ont affiché une belle énergie tout au long du spectacle, jouant et chantant avec intensité.
Ce groupe, qui m’avait déjà conquise lorsque j’avais écouté son EP Crave sur la liste de Noël Poulet-Neige, semble avoir aussi fasciné le public, constitué surtout de gens dans la vingtaine et de jeunes familles. Peu habitué aux spectacles en plein air, surtout avec l’ambiance tendue de leur musique, le groupe était tout de même heureux de pouvoir jouer devant des familles, a indiqué Frannie Holder, puisque les deux autres membres sont de nouveaux papas.
18h – Marie-Claire au Fou-Bar
Armée seulement de sa guitare et de son sourire, la musicienne de Sudbury est montée sur scène pour entamer son spectacle. Très simples et répétitives, ses mélodies à la guitare avaient un effet énigmatique. Ses textes étaient eux aussi intéressants et elle a su charmer une bonne partie de l’auditoire. À titre personnel, cependant, je crois que l’artiste, qui a beaucoup de potentiel, a encore un peu de chemin à faire pour développer sa musique, qui me semble un peu trop simple et parfois moins bien maîtrisée. Je dois toutefois lui concéder qu’elle a su se sortir d’une situation difficile : dès sa deuxième chanson, une de ses cordes de guitare a brisé. Elle a poursuivi au piano pendant que le sympathique gars du son lui réparait sa corde. Sans arrêter le spectacle, et en en profitant pour jaser avec le public de son EP à paraître bientôt, elle s’est montrée remarquable.
19h – Oli Laroche au Fou-Bar
Même avec des effectifs réduits (petitesse du bar oblige, le groupe de 5 musiciens était réduit à un duo) et une extinction de voix, Oli Larochea donné tout un show. Lui-même à la voix, au clavier et à la batterie, son acolyte Clément Leduc aux synthétiseurs et arrangements, ils ont présenté leur musique intense, un peu fuckée, qui porte très bien le qualificatif de Pop-Louche, titre de leur dernier maxi. Notamment, un certain trémolo dans les synthétiseurs donnait un effet fantomatique. Ils ont eux aussi affronté une petite marée de problèmes techniques, aidés par l’encore sympathique (le même) gars du son, ce qui ne les a pas empêchés de poursuivre leurs beats de batterie, leurs refrains ou leurs solos endiablés (big up à Clément Leduc d’ailleurs pour sa technique dans ses solos). Ils se sont démarqués par l’intensité de leurs finales instrumentales. Beaucoup plus rythmée que le spectacle précédent, cette performance a tant enthousiasmé le public qu’il en a redemandé. Ne sachant plus quoi jouer, Oli Laroche a choisi une très vieille pièce qu’ils ont aussi bien exécutée.
En cette dernière journée du OFF, il n’y a eu qu’un seul mot d’ordre : intensité. Musique intense, solos intenses, plaisir intense, surprise intense. Si vous n’étiez pas là, je vous l’assure, vous avez manqué quelque chose ; la programmation ce soir-là, en plus de nous faire passer par une gamme de styles et d’émotions, était de qualité.
21h – Les Monocytes présentent Spirospatial par Marie-Ève Fortier
Le spectacle a commencé presque une heure plus tard, probablement à cause de la pluie (que dis-je ? du DÉLUGE), à laquelle j’ai pu bien goûter en marchant du Parvis au Méduse (une douche c’est bien, deux c’est mieux). Vers 21h40, on s’est installés dans la salle, où nous attendaient un décompte à l’écran, quelques instruments et divers drapeaux des États-Unis. Quand le décompte a affiché zéro, le duo s’est présenté, passant par l’arrière de la salle, tout vêtu de … scaphandres. Spirospatial, c’était l’expérience musicale d’un voyage de fusée dans l’espace. Affichant tantôt des schémas tantôt des images réelles de divers évènements importants de la NASA, ils mettaient en musique le trouble d’un atterrissage raté, la beauté de quelques moments d’immensité spatiale. Musicalement, on pourrait comparer cela à un mélange de musique de film et de musique contemporaine plus hermétique. J’ai été impressionnée par la synthèse réussie entre les effets visuels et sonores, ainsi que par la créativité du duo dans l’utilisation de leurs instruments. Je dois aussi ajouter que j’ai été une fois de plus impressionnée par l’écoute du public du OFF, écoute particulièrement nécessaire pendant cette performance puisque le plus petit chuchotement pouvait être entendu à travers les grands silences entrecoupant les portions sonores.
22h – Lyse and the Hot Kitchen par Marie-Ève Fortier
Après un voyage dans l’espace, un voyage dans le temps. Composé de Lyse Déjeuner à la voix, de Jérôme Hébêrt à la contrebasse et du mythique Arthur Cossette (connu pour Les Jaguars et Les Sinners) à la guitare, ce trio que beaucoup se plaisent à qualifier de multigénérationnel a fait lever la foule comme pas avant au OFF cette année. Avec leur rock digne d’Elvis, passant parfois du côté du country rock, du surf rock ou encore par des pièces dignes des vieux westerns spaghettis, le groupe a fait danser une bonne partie du public. Mais quand on dit danser ici, on parle du bon vieux Rock & Roll : ça sautait, ça dansait le swing, sa twistait; les gens étaient fous et applaudissaient à n’en plus finir pour les solos d’Arthur Cossette ou pour la voix impressionnante, rock, groundée de Lyse Déjeuner.
23h – Salty Wenches par Marie-Ève Fortier
Drogue était programmé, mais ayant annulé à la dernière minute ils ont été remplacés par Salty Wenches, un groupe de punk rock de headbangers… composé entièrement de filles ! Avec leurs T-shirts de princesses, elles ont fait hocher de la tête plusieurs fans et ont même suscité un mosh-pit sur leur dernière chanson. On se serait cru, musicalement, dans l’univers de Scott Pilgrim vs the World ou encore au Vans Warped Tour.
0h – Yonatan Gat par Marie-Ève Fortier
Si le groupe précédent était intense, si Oli Laroche affichait une bonne technique, si j’ai été impressionnée par KPLR, je n’ai plus de mots pour décrire Yonatan Gat excepté des points d’exclamation : !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le trio, qui a monté son setup au milieu de la salle, par terre, qui a géré lui-même son éclairage, mettant en vedette tantôt le guitariste tantôt le batteur tantôt le bassiste, m’a tout simplement coupé le souffle. Pendant plus d’une heure, ils ont joué sans arrêt une musique endiablée, au tempo rapide et aux sonorités étrangères et mélangées. C’était comme un solo d’une heure… alors imaginez les vrais solos ! Du jamais vu, un show à voir dans une vie. Je voudrais vous décrire leur style et leur talent, mais je n’ai pas les compétences musicales pour le faire. Il me semble que pour apprécier pleinement ce spectacle, il faille avoir un certain bagage en matière de musique. Le public, d’ailleurs en grande partie composé de musiciens, n’en est pas revenu non plus (j’en ai vu quelques-uns la bouche ouverte). Le plus impressionnant à mon avis était la performance du batteur ; en un spectacle, il a dû fournir l’équivalent en efforts de tous mes entraînements à vie condensés en un bloc. Il se débattait à une vitesse fulgurante, toujours précis, ne paraissant jamais fatigué. Lorsqu’ils ont terminé dans une finale éclatante, le public en a tellement redemandé qu’ils ont pu faire un rappel, et ce malgré l’heure très avancée due au retard du premier spectacle. Sur un high, j’ai quitté la salle impressionnée, en extase musicale. Chapeau à la programmation du OFF d’avoir pu faire venir ce groupe (originaires de Tel Aviv, Yonatan Gat et son groupe vivent maintenant à New York), que j’aurais personnellement placé en finale.
1h – She Serpent par Marion Desjardins
Ce sont les She Serpentqui ont eu la lourde tâche de passer après les excellents Yonatan Gat. J’avais personnellement très hâte de les voir puisque j’ai suivi avec grand intérêt les multiples projets de la chanteuse Melanie Brenda au cours des dernières années. J’ai vraiment adoré leur performance, la voix toujours très juste, un style stoner mais vraiment différent de ce que j’ai pu entendre auparavant. C’est sans aucun doute un spectacle que j’aimerais revoir mais comme l’a mentionné Marie-Eve, j’aurais définitivement placé ce groupe juste avant le précédent, malheureusement la moitié de la salle s’était vidée suite aux grandes émotions suscitées par Yonatan Gat.
J’ai dû quitter après ce spectacle vu l’averse qui avait fait accumuler un retard d’une heure dans l’horaire. Encore une fois, un énorme merci au OFF pour leur diversité. Comme l’ont mentionné les Dear Criminals en après-midi, ça fait du bien de voir un festival qui ose et offre des bands qui ne sont pas partout au Québec.
Maintenant que votre linge est sec, vous êtes prêts a attaquer le jour 4! Ce sera une grande virée pop sur la scène Bell, mais ce n’est pas pour nos chastes oreilles. Si ce n’est pas pour les vôtres non plus, voici quelques-unes de nos suggestions pour pallier à cela.
18 h : Les Deuxluxes
Ils ont fait la liste des incontournables de l’édition 2015 du FEQ, les deux membres du groupe rock seront de passage sur la scène Hydro-Québec. Souvent comparé à Jack White et Meg White, les deux acolytes seront vous en mettre plein la vue avec leur rockabilly déjanté. Du bonbon pour les oreilles, mais pour les yeux aussi. Seront-ils en formule duo ou full band? Ce sera à 18 heures que nous le saurons. Je vous rappelle que la scène du carré d’Youville est gratuite, c’est donc le temps de faire une magnifique découverte musicale.
Du côté de la rue Saint-Joseph, les deux frères Chiasson vont rocker l’Impérial Bell avec leur nouvel album La réalité nous suffit. Ce nouvel opus très rock garage aura l’effet d’une bombe sur scène. En plus d’être d’ici, le groupe est énormément apprécié dans la Capitale-Nationale. Leurs concerts finissent toujours en grande fête de la musique. C’est un must du festival.
C’est un style plutôt délaissé par les festivaliers du FEQ, mais le jazz est toujours très présent au Petit Impérial. Ce soir, une magnifique demoiselle du nom d’Ariel Pocock s’activera pour vous faire découvrir ses plus belles mélodies tirées de l’album Touchstone. Cette jeune Américaine, qui maîtrise très bien son piano, saura peut-être vous faire redécouvrir ce style musical qui est très souvent oublié.
21 h 50 : Black Lips
De retour à l’Impérial Bell pour la finale explosive du trio rock de la soirée. Encore dans un son rock garage, les gars de Black Lips savent faire la fête. Ces américains sont toujours à l’affut des moments où ils pourront sauter dans la foule ou encore faire monter des spectateurs sur scène. Il risque d’y avoir quelques moments très intéressants et cocasses a l’Impérial Bell ce soir.
On ne vous parle même pas de Bertrand Belin, Patrice Michaud et Vincent Vallières, qui sauront faire chanter le Pigeonnier, ou de Betty Bonifassi, que Jacques couvrira pour nous à Place d’Youville. C’est dire combien y’a du choix ce soir! Ah, pis The Feather au Cercle, faudrait pas les oublier non plus!
Folle journée aujourd’hui qui a mauditement bien commencé, mais qui a vu les plans de soirée de rêve de plusieurs tomber à l’eau lorsque l’orage est venu interrompre les spectacles sur les Plaines et à la place d’Youville. Pendant ce temps, les quelque 100 à 200 personnes qui ont eu le courage de braver les éléments et de se masser sur le bord de la scène Loto-Québec dans l’espoir de voir Légendes d’un peuple n’ont pas attendu en vain. On vous en parle dans les paragraphes qui suivent.
Mehdi Cayenne Club
Ah, le Mehdi Cayenne Club! Mehdi Hamdad et ses complices jouent des chansons rock juste assez funky pour faire danser le parterre de Place d’Youville un samedi midi. Toujours aussi piquant, Hamdad a profité d’un public en mode découverte pour tester quelques nouvelles pièces (fort efficaces) et charmer les spectateurs avec son naturel désinvolte au micro. Seul petit hic : les blagues de Hamdad n’ont pas toujours levé. Mais on n’était pas à un festival d’humour et la musique, elle, était ben bonne. Nouvel album à paraître bientôt, on a bien hâte d’entendre ça!
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Patrice Michaud (#PopUpFEQ)
L’auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud était l’invité de ce nouveau #PopUpFEQ à un endroit qui allait assurer une vitrine fantastique au concept, coin St-Jean et St-Stanislas, tout près de là où se trouvait l’entrée du mythique bar Chez son père. D’ailleurs, dans la foule, on en a entendu plusieurs dire qu’ils passaient dans le coin quand ils sont tombés sur Michaud. Sur ce plan, la stratégie a donc fonctionné à merveille. Accompagné de Simon Pednault, Michaud a offert une brève prestation, mais celle-ci était à l’image du personnage : sympathique et sans prétention. On a surtout pu apprécier l’aisance de Michaud entre les pièces, une petite blague bien placée n’attendant pas l’autre. Les enfants dansaient, les parents les laissaient aller, les touristes écoutaient ce troubadour et nombreux connaissaient les chansons de l’auteur de Mécaniques générales. Encore une belle réussite!
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Caravane
Les rockeurs de Québec ont réussi quelque chose que personne d’autre ne sera parvenu à faire aujourd’hui : faire apparaître le soleil. Dominic, Raphaël, Danahé et William en étaient à leur troisième prestation en trois soirs à la petite scène NRJ et si les deux premières prestations ressemblaient à la dernière, les spectateurs pas trop pressés de se lancer sur les Plaines en ont eu pour leur argent les trois jours! Les gars de Caravane avaient appelé en renfort Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust), qui complète merveilleusement bien la voix et les instruments de nos quatre jeunes hommes.
Évidemment, l’exécution était presque sans faille, comme on peut s’y attendre de la part d’un groupe qui joue ses chansons presque tous les jours depuis un bon moment. Les gars repartent aussitôt en tournée. Si vous les avez manqués malgré les trois chances que vous avez eues, n’ayez crainte, Caravane va repasser!
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Antoine Corriveau
C’était ma cinquième prestation d’Antoine Corriveau et j’avais hâte de voir s’il y aurait du nouveau pour nous. Ah ben oui toé, regarde ça, y’a du nouveau monde autour de lui! Nouveau batteur, nouvelle violoncelliste, nouvelle dynamique! Un autre show debout! Oui, c’est encore le même folk-rock aérien qu’on peut entendre sur Les ombres longues, celui-là même qu’on écoute encore à répétition même plus d’un an et demi après la parution de l’album. Côté musical, alors, on ne se lasse pas. Et Corriveau a su apporter les ajustements nécessaires pour les fans qui, comme moi, le connaissent un peu, question de ne pas avoir trop de répétition.
On a même vu notre Antoine national, mieux connu pour ses moues boudeuses qui correspondent bien à sa musique, le sourire fendu jusqu’aux oreilles lorsqu’il a reçu des mains de Guillaume Moffet son fabuleux chèque de 10 000 $ remis au gagnant du Prix de la chanson francophone SOCAN, juste avant de nous demander presque en criant si on voulait entendre Le nouveau vocabulaire, qui lui a valu ce prix.
Fou de voir combien de personnes récitaient les paroles des chansons de Corriveau par coeur. Je l’ai déjà dit, je vais le répéter, et je vais sûrement le répéter une fois de plus dans quelques semaines, Corriveau est en train de nous gagner un à un. Et il va tous nous avoir.
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Luc De Larochellière
Aveu : la dernière fois que j’ai vu le gaillard montréalais, c’était en juin 1990 dans un parc de Brossard. Pour vous donner une idée du temps écoulé depuis, l’URSS existait encore! J’étais donc bien heureux que Luc pense à des gens comme moi, qui l’ont suivi pendant une bonne dizaine d’années avant de se tourner vers d’autres jeunes auteurs-compositeurs-interprètes prometteurs, et qu’il interprète pendant une heure ses plus grands succès. À part peut-être pour une ou deux chansons un peu plus récentes (où Andrea Lindsay prenait un peu plus de place), on a eu droit à des morceaux qu’un peu tout le monde connaissait par coeur : Amère América, Ma génération, Chinatown Blues, La route est longue, Six pieds sur terre, La route est longue, Si je te disais reviens, Si fragile… C’est là que la pluie est arrivée, à deux chansons de la fin. Les moins courageux ont quitté en grand nombre sans s’empêcher de fredonner Sauvez mon âme!
De belles retrouvailles qui nous rappellent que Luc a écrit (et écrit encore, d’ailleurs) de maudites belles chansons. Surtout qu’on ne les avait pas entendues sous leur forme originale depuis des années!
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Légendes d’un peuple
Entre les deux spectacles, le déluge a réussi à chasser les quelques milliers de spectateurs au parc de la Francophonie. Il ne restait plus qu’une cinquantaine de maniaques massés sur le bord du rail séparant la scène du public. Tout à coup, on n’entend plus rien du côté des Plaines. Tous les spectacles sont arrêtés momentanément. Au Pigeonnier, on met des toiles sur les instruments pendant que des trombes d’eau inondent la scène. Celle-ci est sécurisée contre le vent et la foudre, mais l’eau pis les spectacles électriques, c’est pas toujours une bonne idée. Les radars météo ne sont pas super optimistes : le vent devrait se calmer, mais la pluie, elle, devrait continuer à tomber.
Les membres du collectif veulent donner le show, c’est le dernier! Du côté des organisateurs, on hésite, y’a quand même des risques d’électrocution! Au sec, dans la tente VIP, les gens regardent leur fil Twitter : les spectacles des Plaines et de Place d’Youville sont annulés. Seul Colin James, à l’Impérial, joue sans se soucier de la pluie, confortablement à l’intérieur. Dès que la pluie se calme un peu (mais vraiment juste un peu), le verdict tombe, les toiles sont retirées, et on réaménage un peu la scène : les guerriers de la poésie vont l’avoir, leur show, mais celui-ci sera un peu écourté et surtout, il sera acoustique! Comme quoi c’est bien avec des citrons qu’on fait de la limonade!
« Quoi qu’en disent les médias demain, les plus fous et les plus fighters sont ici ce soir! », lance Stéphane Archambault, qui chante En un seul peuple rapaillé avec Marie-Hélène Fortin. De nombreux fans déçus des Foo se sont arrêtés en voyant qu’il se passait quelque chose au Pigeonnier. Finalement, ce sont un peu plus de 200 personnes qui ont bravé la pluie pour voir (et surtout entendre) la fresque d’Alexandre Belliard. Patrice Michaud, Mara Tremblay (love, love, love), Jorane (magistrale), Salomé Leclerc, Vincent Vallières, Alexandre Désilets (toujours groovy, même en version acoustique), Éric Goulet et Belliard se sont ensuite succédé sur scène, offrant chacun sa belle chanson et touchant les mélomanes à sa manière.
« Les rockeurs dorment, mais les poètes sont encore ici! », a-t-on lancé en rappel! Yep. OK, personne n’avait de plâtre à surveiller, mais ce soir, la chanson d’ici, comme les héros de Légendes d’un peuple, a su composer avec notre climat pas toujours conciliant.
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Ce midi
Notre aperçu journalier s’en vient, mais comme il sera publié après midi, on voulait vous dire que vous devez aller voir Héra Ménard ce midi à Place d’Youville. Une jeune femme du coin, qui écrit de belles chansons toutes en douceur, il ne fera pas trop mauvais, ni trop chaud, amenez votre sandwich et profitez du spectacle avec nous!
Arrivée vers 22h40 après le dernier spectacle du Parvis, j’espérais attraper au passage quelques chansons de Nimbes, un groupe de shoegaze d’ici en plein essor. Cependant, ils avaient déjà terminé : ce soir-là, on avait visiblement décidé de mieux respecter les horaires que la veille. Les autres spectacles, toutefois, m’ont réconfortée malgré ma déception d’être arrivée en retard. Cette fois, le public était plus nombreux encore et un peu plus de party (c’est ça le vendredi, vous me direz !). Me ressaisissant, je me suis dirigée vers le prochain spectacle.
23h – SYZZORS
Avec deux figures féminines fortes, une à la voix et une à la batterie,SYZZORS semble avoir plu au public avec leur électro assumé et énergique. Les quatre musiciens ont joué plusieurs pièces de leur nouvel EP Leo (qui n’est pas le nom d’un garçon, la chanteuse a-t-elle assuré), mais aussi quelques chansons plus anciennes, notamment Rain et Love Triangle. Encore une fois, le public du OFF m’a surprise. Un peu gêné au début, il a fini, après quelques efforts, par se rapprocher pour se déhancher au son des dernières chansons du groupe. Un beau moment qui, me semble-t-il, a été partagé par les musiciens aussi.
0h – Paupière
Belle découverte ce soir, Paupière nous offrait son tout premier spectacle à vie ! Par contre, on ne pourrait pas dire que les musiciens étaient des novices. Composé de Julia Daigle, d’Éliane Préfontaine et du plus connu Pierre-Luc Bégin (vous savez, le batteur de We Are Wolves ?), qui chantent tous et qui jouent tous du synthétiseur, le trio est parvenu à capter l’attention du public avec sa pop très particulière. Leur musique assez joyeuse et dansante, en effet, se déroulait toujours sur un fond inquiétant ou dark. Je ne sais si c’était le drum machine qui jouait en deux temps, les sons graves presque constants, les timbres choisis pour les synthés ou les effets dans les voix, mais vraiment, ça venait donner un côté électro-industriel à leur pop sinon «fruitée», telle que décrite dans la programmation. Avec un ensemble de pièces variées dans un style circonscrit, sans parler ou presque entre les chansons, le groupe nous a lentement amenés au bout de l’heure sans que le public s’en rende compte. C’est avec surprise qu’il s’est fait livrer (déjà ?) la dernière chanson.
1h – Holy Data
Voix parfois aiguës, parfois graves, sons planants/futuristes et accords difficiles à discerner, style tout aussi difficile à définir, vague ressemblance avec Tame Impala, dissonances et effets impressionnants, c’est ainsi que je pourrais résumer la musique de Holy Data. Malgré leur bel enthousiasme et les chorégraphies singulières d’un des deux claviéristes, j’ai malheureusement moins accroché. Je mettrai pourtant cela sur le dos de la fatigue, car le public autour de moi prenait son pied et bougeait allègrement sur la musique.
2h – Fonkyson
Mes attentes étaient assez hautes envers Fonkynson. Je voulais finir la soirée en grand et en dansant. Et au départ, ça commençait bien : avec un visuel de FOU (composé d’alliages ingénieux et psychédéliques de femmes, de chats, de dauphins, de bouffe, d’argent et de mille autres choses, les images qui défilaient à une vitesse folle étaient captivantes) et un beat pas pire (plus house que je pensais, moins disco), quelques personnes ont commencé à se dandiner, toujours avec une certaine gêne. Après quelque temps, cependant, la salle a été prise d’assaut par de grands enthousiastes quelque peu intoxiqués et qui incitaient peut-être trop ouvertement les autres à sauter partout comme eux. Ça, et le style musical un peu trop répétitif pour moi m’ont convaincue de partir avant la fin, comme une partie du public. Il n’est quand même pas trop tard pour aller découvrir l’artiste par vous même si son genre vous intéresse. Quant à moi, je m’en tiendrai au disco original.
En somme, une belle soirée au Méduse ; j’ai dansé plus que je pensais en début de soirée, et moins en fin de soirée. J’ai aimé la participation du public, son écoute et l’enthousiasme des groupes qui, comme la veille, se sont montrés très reconnaissants de pouvoir participer à un événement de la trempe du OFF. Bien hâte à demain, déjà le dernier jour !