Dans le cadre intimiste qu’est le Bar du Sacrilège, Sarahjane Joshnston nous a offert son beau folk expérimental. «Elle fait tout toute seule» nous préviens l’une des responsables du OFF ; à coup de pédale de son la chanteuse enregistre ses beats de voix, des percussions, pour les intégrer par la suite à la chanson qu’elle va interpréter agrémenté de distorsions électroniques.
«J’ai beaucoup vécu avant d’être ici» déclare toute impressionnée, l’artiste qu’on a pu voir au clavier de PopLéon (Malice EP) ou encore dans le projet très local Le St Jean Baptiste Country Club avant de faire son projet solo. Sur son soundcloud, on peut voir un beau panel de son travail enregistré qu’ on peut télécharger gratuitement.
Sa voix soul nous accroche dès les premières notes – même si on a oublié de l’éclairer sous un projecteur… ! – et sa musique nous rappelle un peu Random Recipe, sans le côté ragers du flow. Elle nous offre des chansons avec des influences parfois pop, rock, country, et hip-hop (yeah!) qui rendent sa musique très riche.
Chaque chanson commence par la même danse: elle enregistre un son (voix ou instrument) qu’elle fera répéter tout le long. Puis elle empoigne sa grosse guitare folk, parfois agrémentée de distorsions, pour accompagner des textes personnels et poétiques. On se laisse facilement embarquer dans cette chorégraphie de folk expérimental, même pour les non-initiés. Aussi, le petit grésillement de la guitare, presque une signature, nous accompagne tout le long du spectacle. Il n’est pas irritable, il en devient réconfortant, comme le fil de l’artiste française Camille.
On notera que la percussion la plus originale utilisée est une casserole avec une cuillère en bois, qui personnellement m’a rappelé les premières notes de On the regular de Shamir – pour dire que c’est efficace. Sarahjane Johnston nous livre une musique riche et touchante, qui intègre avec finesse l’expérimentale, on a hâte d’écouter son premier album solo.
Pour un aperçu de sa performance live, voici une petite vidéo, réalisée chez elle.
Quoi de mieux pour commencer un festival inusité et riche comme le OFF qu’une pièce de Steve Reich, compositeur classique contemporain. D’une durée approximative d’une heure et regroupant 20 musiciens sur scène, Music for 18 musicians a été montée par EP4, l’ensemble Lunatik, le Pantoum «et beaucoup d’artistes invités», a voulu préciser Sophie Bernier, programmatrice du festival. Mme Bernier, tout comme les musiciens, semblait d’ailleurs très fébrile à l’idée de présenter la pièce : un choix audacieux, d’autant plus que la salle était pleine.
Une fois le concert commencé, qui plus est, tout le monde s’est tu et les musiciens ont eu droit à une écoute exemplaire, ce qui serait une des caractéristiques du public du OFF, selon Mme Bernier. Il faut dire qu’ils eurent raison d’écouter : la pièce fût bien exécutée, et ses thèmes répétitifs, enveloppants, parvenaient rapidement à mettre ses auditeurs dans un état de transe. Curieusement, trois des instruments qu’on reconnaît le plus facilement en musique classique, soit clarinettes, violons et voix, m’ont semblé se mélanger et jouer avec un timbre si clair que cela donnait un son surréel. Ces trois vedettes du classique ont donc laissé place aux mélodies des nombreuses percussions (on y comptait plusieurs vibraphones et marimbas).
Ce fut, à notre avis, une belle réussite, surtout que cette pièce classique constituait un défi pour les musiciens, son aspect répétitif et sa durée la rendant assez difficile à jouer.
22h – Glenda Gould
Après en avoir initié plusieurs à la musique classique, il était maintenant venu le temps de la «désacraliser», ajouta Sophie Bernier en présentant Glenda Gould, un duo regroupant Mathieu Pelgag (connu pour avoir fait les arrangements musicaux de Klô Pelgag) et Sylvain Deschamps (VioleTT Pi). Ce soir-là, ils nous présentaient des extraits de pièces classique (autant du Bach que des pièces composées par Pelgag lui-même) transposées et revampées par une armée de synthétiseurs. Sympathiques, relax, ils invitèrent le public à venir s’asseoir tout autour d’eux sur scène, eux-mêmes assez par terre au milieu de leurs synthés.
Encore une fois, le duo eût droit à une écoute exemplaire, et c’est ce que nécessitait leur musique pour en apprécier les nuances. Souvent à une vitesse folle, et avec des sons plus que variés me rappelant mon enfance jeu-vidéoesque, la transfiguration rendait souvent les pièces méconnaissables, remplies d’une bonne dose de bizarre. La Messe en si mineur de Bach prenait des allures glauques et fantomatiques (avec des timbres que j’associe personnellement à Luigi’s Mansion). Mon coup de cœur reste la reprise de Gaspard de la nuit de Ravel, bien que la marche funèbre de Purcell semble avoir été appréciée de plus d’un.
23h – Blue Light Burlesque
Encore devant une salle relativement pleine, cette fois-ci avec des chaises, l’animateur de Blue Light Burlesque a demandé au public combien de gens voyaient du burlesque pour la première fois : ils étaient nombreux et majoritaires. Eh bien, ils furent servis : les trois effeuilleuses invitées ont su montrer leurs charmes tantôt sous le thème du Mexique ou d’Elvis, tantôt avec des accessoires comme des appareils photo ou encore parfois simplement dans la grâce du style.
Pour ma part, ayant déjà vu ce genre d’évènements, je puis dire qu’il était à la hauteur de mes attentes, mais le public m’a déçue. D’une part, non-initié, il était normal qu’il soit moins participatif que dans les autres soirées burlesques auxquelles j’ai assisté, mais d’autre part quelques-uns ont su se montrer franchement désagréables. Cependant, excepté ce petit accrochage, une majorité des auditeurs ont eu une belle écoute.
Un succès, selon la programmatrice
On a pu discuter quelques instants avec Sophie Bernier, pour avoir ses impressions sur la soirée d’ouverture. «Tri-om-phal», a-t-elle dit sans hésiter, en nous avouant avoir déjà beaucoup d’idées et de projets pour l’an prochain. Ils ont su oser beaucoup cette année, et comme chaque année ils ont pris le pari d’aller plus loin, explique-t-elle. Et le public a suivi cette année encore, ce qui leur donne le goût de pousser l’expérience un peu plus loin l’an prochain. C’est ce qui fait la particularité du OFF ainsi que de son public !
Ainsi, si vous voulez découvrir de nouveaux groupes, de nouveaux domaines musicaux ou simplement apprécier un bon spectacle pour sa musique, n’attendez plus, il reste trois jours au OFF !
C’est ce soir, 9 juillet 2015, que le Festival d’Été de Québec prend son envol pour sa 48ème édition. Avec une programmation de plus de 200 artistes, il peut être difficile de faire des choix. Quoi de mieux qu’un résumé complet et quelques suggestions pour planifier son festival. Voici quelques groupes à ne pas manquer ce soir!
Certainement que la scène Bell des plaines d’Abraham sera en feu avec le concert de JACK Ü (Skrillex + Diplo). Le tout débute dès 16h00 avec une programmation incluant Kiesza, A$AP Ferg, Tycho, Zeds Dead et plusieurs autres. Vous n’êtes pas trop branché musique électronique? Voici quelques suggestions.
18h00 : Claude Bégin ou Navert
Choix déchirant pour ouvrir le festival 2015. Dans le quartier St-Roch, Navert inaugurera les planches du Petit Impérial. Le duo a lancé l’album Temps Bipolaire en début d’année. L’album s’est mérité une note de 75% lors de notre chronique en route vers le FEQ. Les rythmes électro-pop sauront vous faire dansez tout en gardant une oreille attentive sur la magnifique voix d’Annie-Claude Navert. À ne pas manquez, surtout si vous comptez continuer votre soirée du côté de l’Impérial Bell avec Yelle et Milk & Bone, deux artistes qui rejoignent Navert dans une similarité de son.
Toutefois, malgré l’immense talent de Navert, le chanteur Claude Bégin, maintenant très connu grâce à son simple Avant de Disparaître, s’activera sur la scène Hydro-Québec de la place d’Youville. Depuis son dernier concert à Québec, le chanteur a su prendre du galon sur scène. Il saura faire sautiller les spectateurs avec sa pop magnifiquement interprété. J’ai encore besoin de vous convaincre? Regardez ce vidéo du dernier Pop-Up FEQ.
19h45 : Milk & Bone
Certes, il y aura Current Swell et Family of The Year et leur folk accrocheur sur la scène Loto-Québec, mais un des incontournables de la soirée, c’est Milk & Bone à l’Impérial Bell. Avec son premier albumLittle Mourning, le duo féminin québécois Milk & Bone est sur une lancée incroyable. Après des concerts à New-York, Toronto, Los Angeles et Paris, Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne posent leur valises à Québec pour une performance d’un peu moins d’une heure. Milk & Bone, c’est de l’électro pop féminine faite avec une douceur incroyable. C’est du bonbon pour les oreilles et pour les yeux. En prime : FOXTROTT et Yelle suivront sur la même scène au courant de la soirée.
La sensation australienne Vance Joy sera au pigeonnier sur les coups de 21h30. Après avoir rempli la scène des arbres (qui débordait) l’an dernier à Osheaga ainsi qu’une vingtaine de concerts avec Taylor Swift, le chanteur saura assurément remplir la scène Loto-Québec. Il faudra arriver tôt pour pouvoir assister à la performance de l’auteur du méga succès Riptide. Avec sa capacité limitée, la scène Loto-Québec va assurément déborder ce soir. C’est à voir si vous êtes mordu de sonorité folk mielleuse.
D’un autre côté, Zebda saura faire tomber votre chemise sur la scène Hydro-Québec. Après une performance au Métropolis de Montréal il y a quelques jours, le groupe de Toulouse présentera son dernier album Comme des Cherokees ainsi que quelques grands succèsau public de Québec. Les amateurs de musique francophone festive seront comblés.
23h30 : Chocolat
Il se passe désormais de présentation, Jimmy Hunt sera au cercle dès 23h30. Par contre, c’est avec sa bande de Chocolat qu’il fera vibrer l’intime salle de spectacle de St-Roch. Le groupe, qui a su choquer dans ses débuts en 2007 (voir le documentaire Élégant ci-bas), s’est maintenant assagi. Sur scène pour présenter l’excellent album Tss Tss, le rock solide du groupe vous réveillera en cette heure tardive et clôturera votre première journée de festivité.
Au total, ce seront près de 25 groupes qui seront actifs sur les différentes scènes du festival ce soir.
Ça y est, dans quelques heures, Québec sera Festival d’été jusqu’en fin de soirée le 19 juillet. Vos itinéraires sont planifiés depuis longtemps, vous allez voir les gros shows des gros groupes sur les grosses Plaines ou, au contraire, vous allez profiter du tout-gratuit de la Place d’Youville.
Cependant, ce n’est pas tout le monde qui a envie d’aller se perdre dans les foules immenses et de jouer du coude pour avoir un meilleur point de vue, et ce n’est pas tout le monde qui a envie de danser sur de l’électro jusqu’à minuit (n’oubliez pas la règle numéro un, les amis : HYDRATATION). Peut-être êtes-vous rendus comme moi, très curieux, mais un peu pépères (et vous n’avez pas la chance de vous asseoir dans la zone médias, vous!), et vous regardez la programmation en ne sachant pas trop où vous garrocher.
On a une solution pour vous. Il s’agit de notre itinéraire facultatif.
Vous avez sûrement vu ces panneaux à proximité des chantiers routiers, notamment près de la 73. On propose léger détour qui risque de faire gagner beaucoup de temps aux automobilistes (comme aller prendre Robert-Bourassa plutôt qu’Henri IV!). Ici, on va faire de même. Vous proposer des choix que vous apprécierez sans étouffer.
On commence!
9 juillet
À 18 heures, le duo Navert (composé d’Annie-Claude Navert et Guillaume Chartrain) sera au Petit Impérial pour proposer ses chansons pop teintées de bonnes couches de synthés.
Comme vous êtes déjà en basse-ville et que vous avez déjà les oreilles habituées à la pop électro, pourquoi ne pas faire quelques pas vers l’est pour vous rendre ensuite à l’Impérial Bell où se produiront tour à tour les magnifiques Milk & Bone, Foxtrott et Yelle. Bon, vous avez sûrement entendu parler de Milk & Bone, ce duo formé de Laurence Lafond-Beaulne et de Camille Poliquin jouit d’un buzz incroyable depuis la parution de son premier album, Little Mourning, et ce buzz dépasse nos petites frontières. Si Milk & Bone propose une électropop éthérée, la Montréalaise Foxtrott, de son côté, est beaucoup plus dansante et rythmée. Quant à Yelle, on a déjà pu voir ce qu’elle avait dans le ventre il y a quelques années, alors qu’elle avait presque volé la vedette à Marie-Mai. Cette fois, ce sera en tant qu’une des têtes d’affiche de la soirée qu’elle va nous faire danser!
S’il vous reste un peu d’énergie après cette soirée dansante, la formation Chocolat, menée par un certain Jimmy Hunt, vous épuisera avec son rock un brin psychédélique et plutôt malpropre. À 23 h 30, au Cercle. On vous recommande d’arriver tôt parce que les gens se sont pas mal passé le mot.
10 juillet
On ne peut pas ne pas vous recommander d’aller voir Julie Blanche au Petit Impérial à 18 heures. Tout d’abord, vous allez pouvoir écouter le spectacle assis confortablement en sirotant une petite bière. Ensuite, la voix tendre de Julie fait du bien. Ses chansons, qu’a écrites Antoine Corriveau et que Julie a arrangées à son goût, sont magnifiques. Et le timbre du cor de Pietro Amato se marie tellement bien à tout ça… Z’allez me remercier!
Connaissez-vous Julien Sagot? Oui, oui, le membre de Karkwa! Saviez-vous qu’il avait déjà deux albums derrière la cravate et que le dernier, Valse 333, est un petit bijou? Vous aimeriez vous en convaincre? Voilà votre chance. Il est à l’Impérial Bell à 19 h 40. Il sera suivi de Jérôme Minière, qui interprètera ses plus récentes pièces (Une île, son nouvel album, est un grower qui demande quelques écoutes, mais qui est ô combien satisfaisant), ainsi que d’Arthur H, qui est depuis longtemps sorti de l’ombre de son Higelin de papa et qui fera résonner sa voix grave sur les murs du temple du téléphone.
Pour finir la soirée, pourquoi pas un peu de rock garage par des filles originaires d’Atlanta? C’est ce que proposera The Coathangers au Cercle en fin de soirée.
11 juillet
Le 11 juillet est une bonne journée pour les agoraphobes : tout le monde et son voisin sera sur les Plaines pour voir les Foo Fighters et le Trône de Grohl. 😉
Mais bon, si, comme moi, le rock des Foo ne vous branche pas, c’est une maudite bonne nouvelle. On devrait pouvoir respirer sur les autres scènes! Tout d’abord, à midi sur la scène Hydro-Québec, vous aurez le plaisir de voir le Mehdi Cayenne Club et son rock juste assez piquant et déjanté. Ça bouge, c’est sympathique et ça va amener le soleil dans votre coeur toute la journée!
Ensuite, si vous êtes curieux de voir le genre de foule qu’attireront les Foo sans trop vous aventurer sur les Plaines, vous aurez la chance de sentir un peu en allant voir Caravane sur la scène NRJ à 17 h 45. Non seulement vous aurez un excellent spectacle d’un des meilleurs groupes rock au Québec à l’heure actuelle, mais en plus, vous serez juste à côté pour…
… Antoine Corriveau, qui sera à la scène Loto-Québec du Parc de la Francophonie dès 19 heures. OK, Corriveau n’est pas une découverte pour les lecteurs assidus d’ecoutedonc.ca, mais voilà l’occasion d’emmener votre mère entendre le folk-rock d’Antoine juste pour la convaincre qu’on fait encore de la maudite bonne musique ici. Maintenant, tout ce qu’on lui souhaite, c’est de succéder à Salomé Leclerc comme prix Espoir FEQ. On vous dit ça vendredi. 😉
Corriveau sera suivi de Luc De Larochellière, qui viendra présenter ses vieilles comme ses nouvelles chansons. Pour plein de monde né dans les années 1990, Luc, c’est le gars qui a sorti un album avec Andrea Lindsay. Mais ce grand gaillard a composé quelques hymnes de la fin des années 1980 et du début des années 1990 comme Amère América, Chinatown Blues, La route est longue, Sauvez mon âme et plusieurs autres. Bien hâte de voir.
Tant qu’à être là, pourquoi pas ne profiter de l’occasion pour voir le spectacle Légendes d’un peuple? Alexandre Belliard et ses amis Patrice Michaud, Vincent Vallières, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jorane, Stéphane Archambault, Marie-Hélène Fortin, Alexandre Désilets, Eric Goulet et Salomé Leclerc vont vous faire passer un moment inoubliable (entrecoupé des riffs de Grohl, au loin). Toujours au parc de la Francophonie, à 21 h 30.
Pour finir la soirée, pourquoi pas l’indie pop de Weaves au Cercle, à 23 h 30? Écouter Weaves, c’est un peu comme écouter Alabama Shakes sur l’acide. C’est-tu assez déjanté, ça?
12 juillet
Vous ne pouvez pas manquer la prestation d’Héra Ménard à midi à la scène Hydro-Québec. Sa pop teintée de country-folk devrait tenir les nuages loin de Québec une journée de plus.
À 18 h, on retourne à la scène Hydro-Québec pour une autre prestation enflammée de nos amis Les Deuxluxes. Étienne Barry et Anna Frances Meyer ne font pas dans la dentelle, non monsieur. Ça va rocker avec une bonne dose de vintage, des cheveux au vent, pis du gros rouge à lèvres qui tache le linge. En somme, la patinoire de la Place d’Youville va devenir le plus grand dancefloor à Québec!
Vite, on descend à toute vitesse pour attraper un autre groupe qu’on aime bien, Ponctuation, qui sera à l’Impérial Bell à 19 h 45. Les frères Chiasson vous feront voyager avec leur psychédélisme assumé et mauditement bien construit. Un des shows à voir absolument cette année (si vous les manquez, vous pourrez vous reprendre un peu plus tard).
À 20 h 30, on change complètement de rythme et on va juste à côté, au Petit Impérial, pour y entendre la très talentueuse Ariel Pocock, qu’on a eu la chance de voir au Festivoix de Trois-Rivières la semaine dernière. Du jazz très bien fait, fort intéressant, des compositions solides et des standards aux arrangements soignés. Dépaysement total!
Enfin, à 23 h 30, The Feather, du Belge Thomas Medard, devrait plaire à tous ces fans de pop indé qui adorent Patrick Watson, Folly and The Hunter et autres groupes aux mélodies rêveuses. Une façon de terminer la première fin de semaine en beauté.
13 juillet
Si vous travaillez en haute-ville ou dans le Vieux, apportez votre lunch et allez voir Kensico à la scène Hydro-Québec dès midi. Du folk-rock solide pour amateurs de guitare.
À 17 h 45, les amateurs de folk-pop sympathique et authentique accompagné d’une petite touche d’atmosphérique ont rendez-vous avec Pierre-Luc Lessard. Lessard, ce sont des chansons simples, d’une efficacité redoutable, dont quelques vers d’oreille très difficiles à déloger. Et ce jeune homme est fort solide sur les planches!
Ensuite, je vous suggèrerais le trio Operators, Owen Pallett et Future Islands, mais bon, vu qu’il y aura foule, allons voir… Ah, pis non. Écoutez. Vous m’aurez écouté, vous serez juste à côté pour voir Pierre-Luc Lessard et le parc de la Francophonie ne sera pas surchargé à 18 h 30. C’est une des meilleures soirées du Festival, maudit! Operators, c’est Dan Boeckner (Wolf Parade) dans une orgie d’électropop qui donne une irrésistible envie de danser. De son côté, Owen Pallett risque de ralentir un brin le rythme, mais ses belles chansons sauront sûrement vous attendrir. Enfin, Future Islands, c’est une formation pop indé de Baltimore menée par Sam Herring, une bête de scène qui devrait en jeter plus d’un à terre avec sa voix soul hardcore qui n’a pas son pareil nulle part ailleurs. Le groupe existe depuis près de 10 ans, on les aime depuis quelques années déjà et y’a beaucoup de monde dans le train depuis qu’on a vu Future Islands chanter Seasons (Waiting on You) à Letterman. Si c’est tout ce que vous avez entendu d’eux, vous allez adorer la suite!
Vous êtes fatigué? On va aller se reposer en écoutant du bon folk-blues teinté de rock. Celui de Hamish Anderson, un Australien qui promet beaucoup, beaucoup. Allez, il vous reste un peu d’énergie pour taper du pied et hocher la tête pendant les solos endiablés!
14 juillet
Si vous voulez allez fêter la France avec Patrick Bruel, allez-y fort, mais on a aussi un autre belle proposition pour vous à la scène Hydro-Québec!
Tout d’abord, à midi, Sousou & Maher Cissoko ont attiré notre attention avec leurs airs dépaysants sur un tapis de guitare et de kora. Voyage unique entre la Suède et le Sénégal. À 18 heures, c’est au tour de Pierre Kwenders de nous emmener en Afrique avec ses airs festifs. On sait que Kwenders a enregistré son album avec de nombreux collaborateurs. Y aura-t-il des invités spéciaux? On ne fait que poser la question. C’est ensuite au tour des Belges de La Chiva Gantiva de nous faire danser comme des fous sur des rythmes latins. On annonce très chaud mardi prochain à place d’Youville!
Vous voudrez ensuite rester pour voir Dakhabraka, mon coup de coeur de Bonnaroo l’année dernière :
Man. Ces quatre Ukrainiens (un gars, trois filles) ont fait exploser la tente dans laquelle ils ont offert leur prestation. Je ne crois pas qu’ils s’attendaient à un tel accueil, mais leur musique, mélange de traditionnel et de rythmes dansants, a eu raison des pieds des milliers de (nouveaux) fans présents. Ils ont beau jouer assis, ils occupent l’espace à la perfection.
Je les aurais bien vus dans un contexte aussi festif au FEQ, mais bon, leur passage à Québec n’aura lieu qu’en novembre.
Ma prestation préférée du festival jusqu’à maintenant.
Je vous ai avertis!
Vous en voulez plus encore? Allez, destination le Cercle (23 h 30) pour le rock vitaminé de The OBGM’s. Ces joyeux drilles définissent leur musique comme du Garage Party Rock et lorsqu’on écoute leurs chansons, on n’a aucun mal à les croire. S’il vous reste de quoi suer après ça, ben coudonc, j’abandonne.
15 juillet
On va aller voir ce que l’auteur-compositeur-interprète Couturier a dans les tripes à midi à la scène Hydro-Québec. On retourne sur la même scène à 18 heures pour la pop lumineuse d’Alfa Rococo, qui va nous interpréter de nombreuses pièces de son dernier album Nos coeurs ensemble. Ensuite, c’est peut-être le moment le plus difficile du festival : on veut se faufiler à travers la foule de festivaliers qui vont voir les Stones (ou Galaxie, c’est selon) sur les Plaines, parce que nous, on veut aller voir la belle soirée indie au parc de la Francophonie, qui ne devrait pas déborder. Tant mieux, on va pouvoir prendre nos aises et peut-être même nous étendre quelques minutes avant de planer avec The Wilderness of Manitoba, The Franklin Electric et Edward Sharpe and Magnetic Zeros. On a bien hâte de voir le premier, on va pouvoir mieux savourer les deuxièmes et on est bien curieux de voir de quoi a l’air la version 2015 de la troupe d’Alex Ebert.
Pour terminer la soirée, pourquoi pas du gros blues au Petit Impérial avec The Harpoonist and The Axe Murderer? C’est groovy à souhait pis nous autres, on aime ça les voix soul pis les solos d’harmonica!
16 juillet
Si vous passez par la scène NRJ à 17 heures 45, allez voir SimonKearney, qu’on aime bien ici à ecoutedonc.ca. Du rock solide, à la limite du psychédélique, offert par un gars qui a à peine le droit d’entrer dans les bars, en plus! Il est étonnant.
Vous vous souvenez de cette petite soirée électropop du jeudi précédent? Les programmateurs remettent ça avec cette fois-ci les talentueux Le Couleur (groovy et vachement sexy en même temps), La Bronze (sexy, groovy et ne te prend pas pour un imbécile!) et Lights (qui va sûrement vouloir se faire pardonner son absence en première partie de One Republic ce printemps). Une soirée parfaite pour danser et vous éclater avec quelques artistes qu’on aimerait voir exploser (de popularité, bien sûr) au cours des prochaines années.
En fin de soirée, profitez-en donc pour aller voir The Lemon Bucket Orchestra qui vous illuminera de sa folie dès 18 heures à la scène Hydro-Québec!
17 juillet
À midi, Evelyne Lavoie et Pierre-Hervé Goulet mériteront une oreille attentive de la part des mangeurs de sandwiches qui se masseront à place d’Youville pour les entendre chanter. Les deux offriront leurs (fort jolies) compositions.
On ne se pilera malheureusement pas sur les pieds pour The Barr Brothers et Patrick Watson. D’un côté, c’est triste parce que Patrick mérite vraiment d’être aimé par le plus grand nombre. De l’autre, il va avoir eu tout le budget nécessaire pour se payer une grande fête avec des invités, des effets spéciaux pis toutte! Et vous savez quoi? On va être confortables sur les Plaines. Aussi bien en profiter pour y aller… pourquoi pas en famille? Difficile de faire plus multigénérationnel que cette soirée-là!
En fin de soirée, si vous avez manqué Ponctuation, voilà votre chance de vous reprendre au Cercle!
18 juillet
À midi, les formations 5 for Trio et Harfang seront à surveiller à place d’Youville. Avec juste assez de soleil, on va planer en titi avec le rock à mi-chemin entre Patrick Watson et Radiohead de la formation de Québec.
À 18 heures, on va au Petit Impérial pour découvrir Equse, une formation rimouskoise qui navigue dans les mêmes eaux. Au même endroit, mais à 20 heures 30, ce sera au tour de l’Americana de The Bros Landreth. On finit encore la soirée avec le blues de Daddy Long Legs.
19 juillet
On reviendra sur la journée du 19 juillet. L’arrivée d’Alan Parsons Live Project change un peu nos plans et les mouvements de foule vont être étranges. On s’en reparle.
Comme vous le voyez, avec une telle programmation de feu, on a l’embarras du choix. Certaines soirées sont plus évidentes que d’autres, mais on espère avoir trouvé l’équilibre promis.
On fera un rappel de cet itinéraire dans nos coups d’oeil quotidiens, que nous publierons un peu avant midi tous les jours.
On sort à peine d’un beau festival qu’en voilà deux autres qui se pointent dans notre cour : le Festival d’été de Québec et le Festival OFF de Québec. Évidemment, ecoutedonc.ca sera là et couvrira du mieux qu’il peut les deux événements. Ce qui veut dire qu’on va se concentrer sur les découvertes et la scène locale et laisser Mick Jagger aux gros médias.
Festival OFF de Québec
Notre couverture du OFF sera assez complète, merci! Notre équipe de feu, composée d’Alice Beaubien et Marie-Eve Fortier à la rédaction, ainsi que de Marion Desjardins à la photo, devrait vous donner un compte-rendu assez fidèle des différents spectacles à l’affiche du festival. Ça commence dès aujourd’hui avec Sarahjane Johnston et ça se termine samedi soir avec Das Mörtal. On vous invite à nous lire, mais on vous invite surtout à aller voir les spectacles. Les spectacles extérieurs sont gratuits, les autres coûtent pas plus cher qu’un latté chez Starbucks, et la passe VIP, qui donne accès à tous les spectacles, est encore en vente pour 10 $!
On a surtout hâte de voir ce spectacle d’ouverture dont tout le monde (même nous) parle!
Festival d’été de Québec
On devrait avoir une pas pire couverture au Festival d’été. Jacques (c’est moi, ça!) sera là tous les jours, Matthieu ira faire quelques tours et les autres collaborateurs iront certainement faire une ou deux saucettes. Si vous cherchez des articles sur ce que Mick Jagger va avoir mangé pour déjeuner le 15 au matin, on vous avertit tout de suite, y’a des blogues qui font de ce genre de nouvelles leur spécialité, on vous invite à aller les consulter.
Cependant, si vous voulez sortir un peu des sentiers battus, par agoraphobie ou par curiosité, nos aperçus journaliers devraient vous aider à faire un choix que vous ne regretterez pas. Priorité aux artistes émergents et à la scène locale, mais ça ne veut pas dire qu’on n’ira pas voir de quoi a l’air ce fameux trône…
Notre couverture commence d’ailleurs demain matin avec notre itinéraire facultatif, un parcours qui vous permettra de faire de belles découvertes sans vous perdre au beau milieu de 80 000 festivaliers en délire. En bon français, ecoutedonc.ca va faire ce qu’il fait le mieux : compléter la couverture des plus grands.
Il reste encore des laissez-passer au coût de 98 $!
Êtes-vous prêts? Nous, on est au Sacrilège dès 17 h 30 ce soir. 🙂
Une heure de musique classique contemporaine pour lancer le Festival OFF de 2015, c’est le projet audacieux des programmateurs et de la collaboration des trois formations suivantes: EP4 (percussionnistes de Québec), l’ensemble Lunatik (musique contemporaine inspirée de musique du XXe siècle) et le Pantoum, à la salle Multi du Méduse, à 20 h ce soir.
« C’est une expérience de vie (…) faut arriver au show avec la conviction qu’on va vivre quelque chose de spécial» assure Patrick Giguère, directeur artistique de l’ensemble Lunatik ; c’est organique, intense et accessible, résumerons-nous face à l’enthousiasme de la description des musiciens.
C’est lors d’une collaboration hommage pour l’anniversaire des 40 ans de l’œuvre In C de Terry Riley (œuvre pionnière de la musique minimaliste) que les trois formations ont vraiment créé des liens. La collaboration était un projet latent, le festival OFF savait qu’ils voulaient le faire et leur ont proposé de le réaliser pour l’ouverture, avec un grand enthousiasme vu l’originalité du projet, racontent les fondateurs du Pantoum Jean-Michel Letendre-Veilleux et Jean-Étienne Colin Marcoux.
Les compositeurs, Terry Riley et Steeve Reich (compositeur américain et l’un des nombreux amis de Philip Glass), appartiennent au courant musical du « downtown new-yorkais », précise Patrick. C’est une musique intellectuelle englobant le conceptualisme, le minimalisme, l’improvisation, l’art rock, etc., des années 70. Elle était davantage jouée dans les bars ou petites salles de spectacle contrairement à l’Uptown Newyorkais, plus élitiste.
La pièce Music for 18 musicians, c’est un set d’une heure de musique classique contemporaine. Elle est composée de quatorze parties : deux mouvements pulsatifs (au début et à la fin) et douze sections. Une section, c’est comme un couplet ou un refrain: elles sont bien identifiables, car elles développent chacune un accord, expliquent les musiciens. Ce qui en fait une œuvre très répétitive inspirée de l’improvisation, mais aussi bien structurée. D’où l’intérêt d’avoir de bons percussionnistes, comme EP4, car cela « nécessite un jeu d’ensemble très bien exécuté », explique Jean-Étienne. L’une des membres de la formation, Maxine Maillet, fait d’ailleurs partie du groupe BEAT SEXÜ du Pantoum.
Par blocs de trois heures, les vingt musiciens (le nombre n’est pas fixe d’après la volonté du compositeur Steeve Reich) ont pu répéter gratuitement dans des locaux de l’Université Laval pour mener ce projet à bien.
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Glenda Gould
21 h – salle studio d’essai
C’est un projet qui s’inspire également de pièces de musique classique, d’un registre plus traditionnel, en les interprétant avec des synthétiseurs. Le nom Matthieu Pelgag vous dit certainement quelque chose puisque c’est le frère de la chanteuse Klô Pelgag, qui le présentera avec Sylvain Deschamps (VioleTT Pi).
Le Festivoix de Trois-Rivières vient de se terminer et franchement, on est un peu tristes. On l’a bien aimée, notre première expérience à ce festival qui a une envergure certaine tout en gardant une dimension humaine qui a un peu manqué aux grands festivals ces dernières années. On vous en reparle en fin d’article.
Tout d’abord, parlons de cette dernière soirée féérique composée d’Emilie & Ogden, The Franklin Electric et Patrick Watson. Je vous avoue que j’avais d’énormes attentes par rapport au spectacle de Watson : premièrement, j’avais bien aimé le spectacle de rodage qu’il avait donné à l’Anglicane en avril dernier. Deuxièmement, l’aménagement de la grande scène Loto-Québec du Festivoix permet d’accueillir une foule tout en gardant cette impression d’intimité, un lieu propice à la communion où Watson excelle.
La première à se présenter, Emilie Kahn, l’Emilie d’Emilie & Ogden, s’installe à la harpe. Elle est accompagnée de ses musiciens, avec qui elle impressionnera pendant une belle demi-heure les curieux qui sont arrivés les premiers. Kahn fait partie de nos artistes à surveiller et on a un peu compris pourquoi dimanche soir. Son folk traditionnel pimenté de sonorités modernes, son jeu de harpe, ses mélodies, son regard fichtrement espiègle lorsqu’elle joue de son instrument… Emilie & Ogden a su attirer notre attention!
Les gars de The Franklin Electric ont suivi peu de temps après. Le groupe était allé au Festivoix l’an dernier et ce deuxième passage en deux ans était visiblement attendu. Du moins, c’est ce que l’accueil réservé par le public laisse croire. Les membres du groupe montréalais ont offert les pièces de leur excellent (et atmosphérique) This is How I Let You Down, un album que de nombreux fans semblaient connaître par coeur. Jon Matte passait allègrement des claviers à la voix en passant par la trompette et ses musiciens l’appuyaient dans le voyage proposé par le groupe. On a hâte de les revoir plus tard cet été.
Enfin, la vedette de la soirée, qui allait permettre au Festivoix de se terminer dans la même magie que nous avons vécue tous les soirs où nous étions là : Patrick Watson. Avec François Lafontaine aux claviers et le trio d’enfer aux choeurs (Erika Angell – Thus Owls, Marie-Pierre Arthur et Lisa Iwanycki Moore – Blood and Glass), ainsi que Joe Grass aux guitares, Robbie Kuster à la batterie et Mishka Stein à la basse, Watson s’est surtout concentré sur les chansons de son plus récent album, Love Songs for Robots. Comme sur l’album, la présence des synthés de Lafontaine se fait sentir (la Frank Touch, qu’on dit!) en spectacle. Toutefois, comme nous avons pu le voir lors de son passage à l’Anglicane ce printemps, ce genre de musique est bien plus inspirante sur scène que dans notre téléphone. Il y a bien eu quelques chansons plus anciennes (dont Adventures in Your Own Backyard), mais ce n’est pas grave, des pièces comme Grace vont elles aussi devenir de grands classiques.
Comme nous le disions plus haut, la configuration de la scène Loto-Québec du Festivoix était parfaite pour créer cette communion qui se crée souvent pendant un spectacle de Watson, qui était visiblement dans son élément. Est-ce qu’il en sera de même au Festival d’été dans un peu plus d’une semaine? Seul l’avenir nous le dira.
Bilan
Quand nos nouveaux amis du Festivoix nous ont invité à les visiter cette année, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Bon, on voyait bien la programmation chaque année, on trouvait qu’il y avait beaucoup de trucs intéressants, mais on n’avait jamais participé à la fête. Maintenant que c’est fait, on peut le dire sans gêne : tous les collaborateurs d’ecoutedonc.ca qui sont montés à Trois-Rivières ont adoré leur expérience. L’accueil a été chaleureux, le centre-ville de Trois-Rivières grouillait d’activité et les gens, j’ai adoré les Trifluviens. Oui, certains éléments de la programmation du Festivoix nous intéressaient moins, par exemple Éric Lapointe, mais notre ami Éric a de nombreux fans qui lui sont fidèles et qui l’aiment d’un amour inconditionnel. Il avait tout à fait sa place dans le haut de l’affiche. Le jazz et la musique classique avaient également leur droit de cité au Festivoix, et c’est bien ainsi.
On a pu sentir la fierté des Trifluviens envers leur festival. Celui-ci titille constamment leur curiosité et ils répondent à l’appel! La scène Bell, une belle scène chaleureuse et intimiste, a eu l’occasion de me surprendre à plus d’une reprise : des jeunes pour Daniel Lavoie, des têtes blanches en grand nombre pour The Barr Brothers. J’ai découvert des artistes du coin, dont Les frères Lemay et Yan Boissonnault, qu’on aimerait bien voir dans notre bourgade un moment donné.
On a raté plusieurs occasions avec les spectacles de fin de soirée, mais quand nous avons enfin pu entrer, nous avons été servis par un show assez hot de Dany Placard, qu’on a pu voir de très près. Les gens se sont approprié ces soirées qui permettent à plein de monde de faire connaissance avec des artistes qu’ils aimeront beaucoup plus tard.
Trois-Rivières est une ville où on mange bien, même quand on mange la pire crap possible, celle-ci a de la classe. Le Zénob est beaucoup plus petit et bas de plafond que dans mes souvenirs, mais c’est toujours un endroit aussi cool.
Nous aimerions remercier l’équipe du Festivoix pour l’invitation et l’accueil chaleureux. Merci à Magalie Julien et à Joannie Gagnon pour les communications rapides, efficaces, professionnelles et surtout cordiales. C’est contagieux, votre truc.
Va falloir qu’on y retourne.
Photos : Galerie 1 – Marion Desjardins (Llamaryon)
On vient de voir les photos qu’a prises notre Marion nationale au Festivoix vendredi soir. Elles sont bonnes. Mauditement bonnes. Tellement que plutôt que de les ajouter discrètement à mon compte-rendu comme on aurait fait d’habitude, ces photos-là méritent leur propre article.
Alors voilà, enjoyez ben, comme ils disent!
Photos : Marion Desjardins – Llamaryon/ecoutedonc.ca
Si, à première vue, l’idée de rassembler sur la même scène le même soir Bernard Adamus et Zachary Richard peut sembler saugrenue, il faut dire haut et fort, une fois le fait accompli, que c’était une idée géniale (mais bon, nous, on vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait de cette proposition). Les programmateurs du Festivoix ont réussi tout un coup de maître. Ça tombe bien, il faisait très beau et la foule nombreuse avait envie de se faire bercer (et de bouger) sur les magnifiques chansons des deux artistes.
Adamus a été le premier à se pointer sur la scène pour une (toujours) trop courte prestation. Ça fait quelques fois que je le vois, notre ami Bernard. Il a beau jouer assis sur sa valise, il en occupe, de l’espace! Sa voix unique, pleine de blues, accompagne magnifiquement ses chansons pas toujours jojo (même ses nouvelles, comme Hola les lolos, qui devrait se trouver sur son troisième album à paraître cet automne). Ajoutez la trompette, le trombone et le sousaphone, puis tout à coup, le blues se met à swinger (c’est jamais plus vrai que pendant Brun et La question à cent piastres, qu’Adamus a dédiée à tous ceux qui ont eu une journée de marde). Ajoutez à cela quelques mesures de Pourquoi se droguer de Rock et belles oreilles, ainsi qu’une reprise incroyable de Faire des enfants de Jean Leloup (on aurait cru qu’Adamus l’avait écrite, sérieux), et vous avez là quelques milliers de fans qui en redemandent à la fin de la prestation, assez pour huer la pauvre animatrice qui a suivi. On aurait voulu un rappel, mais il y avait autre chose de prévu! C’est ça, la vie ingrate de première partie. Stay classy, les jeunes!
Bon, la frustration de certains a fait place à l’impatience de voir une légende chez d’autres. Zachary Richard, c’est pas n’importe qui. Plusieurs personnes ne le connaissent que depuis Cap-Enragé, mais Zachary, 64 ans, roule sa bosse depuis près de 40 ans (son premier classique, Bayou des mystères, a été lancé en 1976). La musique cadienne moderne, qui s’approche du zydeco, c’est lui. C’était donc le plus grand des honneurs pour moi de croquer cette légende! Richard était là pour nous présenter ses plus récentes chansons, bien sûr, mais les vieux classiques ont aussi eu leur place (Travailler c’est trop dur, magistrale Au bord du lac Bijou). Si certains lui ont préféré la prestation d’Adamus, de mon côté, j’étais en extase devant ce monstre qui danse encore sur Crawfish comme s’il avait 25 ans! Magnifique voyage en Louisiane avec des musiciens très solides et encore plus complices à l’appui!
Avant de repartir pour Québec, nous avions le temps de faire un petit tour par le Zénob, où allait sévir Dany Placard. Enfin, Placard, après de nombreux rendez-vous ratés, on se rencontre! Le minuscule bar était bien plein, Placard était en feu et le public ne s’est pas fait prier pour chanter Santa Maria (entre autres) avec notre chanteur folk barbu, visiblement surpris (et enchanté) par la motivation de ses fans. Nous sommes partis au milieu du spectacle. Des sirènes se faisaient entendre au loin. Ça devait être pour le Zénob. Placard y a mis le feu. 😉
L’équipe d’ecoutedonc.ca aura de nombreuses autres occasions de croiser Bernard Adamus et Dany Placard à l’occasion de notre tournée des festivals. Quant au Festivoix, on se revoit dimanche, pour la magnifique soirée de clôture avec Patrick Watson. Dur à croire que c’est déjà la fin…
C’était soir de pleine lune hier soir à Trois-Rivières. Le Festivoix en a donc profité pour offrir une programmation solide à ses festivaliers avec un doublé composé de Fanny Bloom en ouverture et de Pierre Lapointe en clôture. Située tout près de l’eau, la scène Loto-Québec a été prise d’assaut par deux artistes de grand talent qui ont offert aux Trifluviens une soirée haute en couleur.
20h25 : Fanny Bloom
Moins d’un an après la parution de son deuxième album solo Pan, Fanny Bloom s’amène sur scène avec deux musiciens. Philippe Bilodeau s’active à la guitare et Stéphane Leclair enflamme sa batterie avant l’entrée en scène de la chanteuse. Dès les premières notes, nous pouvons apercevoir que le concert sera beaucoup plus rock que l’album. Fanny et sa bande ont un plaisir fou à offrir de longs interludes musicaux avant chaque pièce. C’est très intéressant et ça vient donner une seconde vie à chacune des pièces. La grande majorité du spectacle, d’une durée de 50 minutes, fut consacré à son deuxième opus. Quelques pièces de son premier album, Apprentie guerrière, furent entendues. Ces dernières sont un peu plus mélancoliques et moins appropriées avec le nouveau son de la chanteuse. La façon de les jouer en concert, avec beaucoup plus de batterie et de guitare, vient rehausser le rythme et fait passer un bon moment aux quelques milliers de spectateurs présents. Le parterre debout était à moitié rempli pour la prestation de la chanteuse. Les diverses sections assises étaient complètes depuis l’ouverture des portes.
Le clavier étant son instrument de prédilection, Fanny Bloom le quitte rarement. Par contre, elle le maitrise d’une main de maitre. Elle adore sautiller et danser derrière son instrument et s’amuse à modifier les notes de ses pièces pour les rendre un peu plus rythmées. En milieu de performance, elle lance son prochain simple Évidemment version remix par Claude Bégin, qu’elle qualifie de « dieu de la beauté en personne ». Une excellente chanson qui fait en sorte que l’ancienne chanteuse de La Patère Rose se dandine un peu plus sur scène, la forçant même à quitter son clavier pour danser sur le devant de la scène. Un très beau moment qui a lancé les festivités pour plusieurs spectateurs. Les chansons un peu plus connues des radios commerciales, qu’elle a remercié de leur soutien, s’enchainent. Le ver d’oreille par excellence Danse suit et le parterre s’amuse avec Fanny. Il y a une sorte de communion hors du commun et les Trifluviens ont montré leurs meilleurs move à la chanteuse.
En fin de piste, la magnifique blonde annonce aux spectateurs à quel point elle adore Trois-Rivières. Elle lance alors la chanson officielle du festivoix 2015 et son plus gros hit du moment : Piscine. « Festivoix! Groove ton move pour moi! », clame-t-elle avec ardeur. La chanteuse est aux anges, tous les spectateurs et les musiciens sont heureux. Elle passe un bon moment.
Avant de quitter, Fanny Bloom et ses deux acolytes remercient les Trifluviens présents en grand nombre ainsi que l’organisation du Festivoix. Pierre Lapointe est prévu dans vingt minutes et elle doit quitter. Elle conclut avec la magnifique pièce Sammy Sammy. Cette pièce prend tout son sens en spectacle. Quelques minutes plus tard, le trio quitte la scène principale du festival sous un tonnerre d’applaudissements. Quelle magnifique performance!
21h35 : Pierre Lapointe
C’est seulement vingt minutes plus tard que le très chic Pierre Lapointe, tout de rose vêtu, prend d’assaut la scène avec ses quatre musiciens. Avant la musique, un petit discours de bienvenue et une présentation de son univers PUNKT. Il débute ensuite, assis devant son piano, la pièce H20. Le parterre est maintenant bien rempli. Sans arrêter, il enchaine avec la magnifique pièce Des Maux Sur Tout. Le célèbre chanteur quitte ensuite son piano pour s’approcher de la foule sur le devant de la scène. Il lance, sans avertir, une des chansons les plus attendues de la soirée : Le columbarium. Il parait bien, très officiel avec son micro seulement. Les pièces sont jouées avec brio, sans aucun écart de conduite. La voix de Pierre Lapointe est sans accroc. Il adore montrer aux habitants de Trois-Rivières ses divers pas de danse. Il utilise tout l’espace disponible et il s’amuse. Il enchaine avec Nus Devant Moi. La grande majorité des pièces de la soirée seront consacrées à l’album PUNKT.
Le claviériste et pianiste Denis Faucher prend place pour un magnifique duo de la pièce Barbara. Les jeux de lumière et la mimique de Lapointe font en sorte que la pièce est sombre et agressive. Pierre Lapointe est droit, sans aucun mouvement, devant son pianiste. L’interprétation est juste et magnifique. La lumière blanche jaillit à répétition pour aveugler le spectateur. Un grand moment de cette soirée chargé d’émotion.
Pierre Lapointe en profite ensuite pour à son tour interpréter une pièce au piano. Cette fois-ci, il veut jouer solo. Il entame donc Nos Joies Répétitives et le public est des plus attentif. Il le qualifie même de « docile ». C’est ce qui est beau avec un artiste comme Pierre Lapointe. Il peut à la fois nous faire danser jusqu’à épuisement, mais aussi nous émouvoir comme jamais. Ce magnifique amalgame vient chambouler le spectateur pendant une heure et demie. C’est la preuve que Lapointe est un de nos grands chanteurs.
Ses quatre musiciens, soient Denis Faucher au piano, Amélie Mandeville à la basse, Francis Mineau (oui oui! Francis de Malajube!) ainsi que Félix Dyotte à la guitare viennent rejoindre le chanteur pour un « gang bang de tendresse ». En gros, c’est un moment acoustique sur le devant de la scène. Trois pièces seront jouées devant une foule des plus attentives. Très peu de blabla et de blagues en formule festival. On réserve ça pour les concerts en salle. En festival, on enchaine. Pour débuter la formule acoustique, Tel Un Seul Homme, tiré de son album éponyme. Ensuite, La sexualité et L’étrange Route Des Amoureux viennent clore le gang bang de tendresse. Les cris de loup des spectateurs durant La Sexualité font vibrer le parterre du Festivoix. Par contre, cette chanson sans Random Recipe, c’est beaucoup moins agréable.
Le concert se poursuit avec de nombreux hits tels que Qu’est-en-t-il de la chance?, Plus vite que ton corps et Ministères. Avant de quitter la scène, Pierre Lapointe annonce qu’il n’y aura pas de rappel. Par contre, il pourrait céder et en faire un s’il reçoit quelques morceaux de vêtement sur scène de la part d’admirateurs et admiratrices. Il enchaine tout de suite avec la magnifique pièce Au Bar Des Suicidés. La foule est en délire et ose même se lever pour danser et applaudir le chanteur. Le solo de guitare de fou de Félix Dyotte était sublime et Pierre Lapointe est des plus heureux. Ses musiciens et lui quittent la scène. Reviendront-ils?
Eh oui, un rappel aura lieu, car de nombreux morceaux de vêtement, dont nous tairons la nature, furent lancés sur scène. Nous quittons les lieux dès les premières notes de Deux Par Deux Rassemblés. Ce fut un magnifique concert par un grand artiste d’ici. Il a de la classe et du talent ce Pierre Lapointe. L’univers PUNKT, autant par ses pièces, ses artistes et ses lumières est un essentiel à voir en concert.
Vous n’étiez pas à Trois-Rivières le 2 juillet et voulez revoir ces artistes en concert?
Fanny Bloom sera de passage au Festif! de Baie Saint-Paul du 23 au 26 juillet 2015.
En ce qui concerne Pierre Lapointe, il sera en spectacle gratuit le 9 juillet prochain à Ste-Foy!
Notre couverture du Festivoix se poursuit ce soir alors que Jacques assistera aux prestations de Bernard Adamus et Zachary Richard.
Photos : Mario Groleau et Marc-Antoine Berthiaume / Festivoix