Vous nous pardonnerez, le compte-rendu sera un peu plus bref que d’habitude aujourd’hui, on a eu quelques ennuis techniques hier soir et plusieurs contraintes temporelles aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas eu mort d’homme, mais il y a eu mort d’appareil photo, c’est tout comme. Au lieu des magnifiques photos de Marion, vous devrez encore vous contenter des miennes! (rires démoniaques)
Ce premier jour de juillet aura été marqué par la pluie, qui s’est manifestée toute la journée, mais qui a pris une pause juste à temps pour la prestation des Barr Brothers. Malgré les gros nuages menaçants, les festivaliers de tous âges se sont montrés assez nombreux et ce n’étaient pas toujours les plus jeunes qui étaient les plus vigoureux! Le savant mélange de folk, de country, de rock et de harpe de la troupe montréalaise a fait mouche et même si les interventions étaient rares, la chimie n’a pas pris de temps à s’installer, même si les chansons, elles, prenaient tout leur temps. Un peu de magie gâchée par un dernier orage qui était bref, mais très intense.
En passant, secret (trop?) bien gardé : les navettes entre les deux principales scènes du Festivoix. Ou comment 10 minutes de marche sous le déluge se transforme en une minute de cart de golf hilarante, mais au sec. Merci!
Je m’ennuyais un peu des filles des Hay Babies. Elles m’avaient laissé une bonne impression ce printemps au Cercle. Cette fois, je ne sais pas si c’est parce qu’elles étaient refroidies par le mauvais temps, mais quelque chose clochait (on me dit que c’était pas mal plus la fête au Temps d’une pinte, par contre). Vivianne, blessée au bras, ne pouvait pas se laisser aller sur sa six-cordes, et on voyait que ça la dérangeait, qu’elle cherchait quoi faire de ses mains. Heureusement, ça ne changeait rien aux tounes qui, elles, étaient toujours géniales.
Malheureusement, nous n’avons pas pu rester très longtemps pour Vincent Vallières. Nous sommes partis après le tiers de la prestation environ et on peut dire sans se tromper que Vallièresavait déjà mis Trois-Rivières dans sa petite poche d’en arrière. Qu’on soit fan ou non, nul ne peut douter du plaisir qu’éprouve le jeune homme sur les planches et Vallières est d’un naturel désarmant. La foule était une fois de plus majoritairement féminine (c’est qu’en plus d’être bon pis d’être fin, il est beau bonhomme!), mais ça, on s’en doutait déjà pas mal. On a eu peur de l’orage toute la soirée, mais finalement, même la lune est sortie quelques instants.
On trouvait les éclairages étranges au début de la prestation de Vallières, mais on a compris pourquoi un peu plus tard : à côté du batteur, il y avait une autre batteuse (et guitariste) qui me rappelait vaguement quelqu’un que j’avais déjà vu quelque part. Avec l’éclairage, c’était dur à distinguer, mais à notre départ, elle est sortie de sa cachette : SaloméLeclerc. Oui, oui. Ma Salomé à moi tout seul a chanté avec Vallières pis je ne l’ai même pas reconnue avant que quelqu’un ne m’en parle. Évidemment que ça devait être magnifique. Salomé, c’est le champagne qui bonifie tout!La honte, toi!
C’est au tour de Matthieu d’être dans la capitale de la Mauricie ce soir. Demain, compte-rendu de Pierre Lapointe et Fanny Bloom. Manquez pas ça!
C’est aujourd’hui qu’Envol et Macadam a dévoilé sa programmation complète. Le festival se déroule toujours dans le décor urbain de l’îlot fleurie et accueillera encore cette année une pléiade de groupes principalement punk / hardcore et métal. Des vétérans internationaux comme Rise Against, Millencolin et les nouvellement ajoutés Bigwig partageront la scène avec des groupes locaux comme Mute et Yesterday’s Ring. Cette édition marque le 20e anniversaire du festival qui s’est promené à plusieurs endroits avant de faire sa niche sous les échangeurs Dufferin en 2008.
Passeport 39$ pour l’ensemble des trois jours en vente sur lepointdevente.
Pour plus de détails vous pouvez consulter l’ensemble de la programmation ici.
Je vais être honnête avec vous : je n’avais pas prévu passer la nuit à Trois-Rivières vendredi. J’ai réservé ma chambre pas mal à la dernière minute. Mais bon, la journée du lendemain était prometteuse, et il y avait ce Yan Boissonnault, qui avait fini premier des Mardis de la relève (un concours régional) et dont le folk agricole m’intriguait. On s’en reparle un peu plus loin.
Compte-rendu d’une journée plus remplie que prévu (on ne s’en plaindra surtout pas).
Au début de l’après-midi, je reçois un courriel de l’organisation du Festivoix : il y aura une séance d’enregistrement vidéo surprise à l’église Sainte-Cécile et il se pourrait bien que les filles de Milk and Bone y soient. Je savais que je ne pourrais pas les voir en soirée à cause de mon retour à Régisgrad, j’ai donc sauté sur l’occasion. Sans surprise, j’ai reconnu la fourgonnette de La fabriqueculturelle à la porte. Une église vidée de son contenu, Camille, Laurence, un ukelele, des harmonies parfaites. En quatre prises de la même chanson, les quelques personnes présentes ont pu constater que le buzz qui entoure ces deux jeunes femmes est pleinement justifié.
L’enregistrement sera bientôt sur le site de La Fab au lafabriqueculturelle.tv. Comme ça, vous pourrez avoir les mêmes frissons que nous. 🙂
Un peu plus tard, c’était au tour de la talentueuse jazzwoman Ariel Pocock de nous montrer tout son talent. L’auteure-compositrice-interprète américaine âgée d’à peine 22 ans en a impressionné plus d’un, surtout avec ses compositions riches et complexes, que j’ai beaucoup plus appréciées que les reprises un peu convenues choisies pour pimenter le programme.
Dommage que la scène jazz ait été désertée aujourd’hui. La veille, il y avait foule, mais on dirait que de nombreux spectateurs, qui n’avaient pas pu voir leur enfant prodige la veille (Valérie Carpentier), sont allés directement au spectacle de Daniel Lavoie…
… à qui on avait promis un spectacle intime. Avec quelques milliers de spectateurs, ouais! Qu’à cela ne tienne, le sympathique jeune homme était visiblement ravi d’interpréter ses classiques en formule trio (avec Marc Vallée et Daniel Hubert).
Lavoie n’a pas perdu de temps à mettre les nombreux spectateurs dans sa petite poche : Où la route mène, La danse du smatte, Jours de plaine, J’ai quitté mon île… Même les sceptiques comme moi, qui aiment moins le Lavoie période interprète (surtout les comédies musicales) ont été confondus.
Ben quoi? Le Franco-Manitobain a écrit de magnifiques chansons tout au long de sa carrière et j’ai toujours préféré un artiste qui chante ses propres tounes que les chansons des autres! (Pour ceux que ça intéresse, Lavoie sera à l’Anglicane le 30 juillet prochain et en formule trio, il est loin, très loin d’être ringard!)
Je devais maintenant aller voir ce Yan Boissonnault, qui a gagné le concours Les mardis de la relève, un concours local qui promettait à son gagnant une bourse alléchante et une prestation pendant le Festivoix. De nombreuses personnes attendaient l’auteur-compositeur-interprète de pied ferme sur les bancs de parc installés en rang. Boissonnault arrive accompagné du multi-instrumentiste Daniel Lemay. Pendant une heure, nous avons droit au folk agricole de Boissonnault. Du folk agricole, vous dites? Mais qu’est-ce que ça mange en hiver?
Ben c’est simple : vous vous souvenez de Paul Piché, période À qui appartient le beau temps? Des Séguin des années 1970? Des chansons qui portent sur l’amour de la terre, de l’achat local, du quotidien des gens qui vivent au bout du rang? Des ballades qui partent en gigue parce que la meilleure façon de chasser la tristesse, c’est de danser?
Ben c’est ça, Yan Boissonnault. Gros coup de coeur jusqu’à maintenant. Vous pouvez être certains que nous allons le surveiller à partir de maintenant.
Avec tout ça, j’ai manqué une bonne partie du spectacle d’Elliot Maginot. Ce n’est pas grave, il est jeune et on risque de le croiser de nouveau à quelques reprises. Avec un peu de chance, il aura réussi à se démarquer du lot dans lequel il est cantonné à l’heure actuelle. On lui souhaite car il a plein de talent.
Le clou de la soirée était sans contredit la sensation Bobby Bazini (le frère de l’autre, oui). Accompagné d’un band de feu, l’artiste a chanté du rock, du blues, du folk et de la pop sans faire de discrimination d’un genre à l’autre. Il s’est même permis une petite incursion du côté de la chanson francophone avec un petit air de Piaf.
Seul bémol, le côté statique de Bazini, qui a passé le plus clair de son temps sur son tapis qui est identique à celui qui se trouve dans son salon. Alors que les jeunes femmes auraient aimé le voir bouger plus, se promener d’un bord à l’autre de la grande scène, Bazini restait cantonné à son petit carré tissé. On a déjà vu bien pire (j’veux dire, pensez-vous que Boissonnault s’est levé souvent de sa botte de foin, vous autres?) et ce n’est pas le genre de détail qui me fait aimer ou détester une prestation, mais les charmantes demoiselles qui remplissaient le parterre (ça s’entendait) avaient des attentes et celles-ci semblent ne pas avoir été satisfaites. Bien curieux de voir s’il restera sur son confortable tapis sur l’immense scène des Plaines d’Abraham dans quelques jours.
Je suis parti de Trois-Rivières le coeur léger, samedi soir. Deux belles journées de musique et d’émotions, ça se prend bien. La fête se poursuit ce soir si vous êtes intéressés. De notre côté, nous retournons dans la capitale de la Mauricie mercredi pour y voir The Barr Brothers, Les Hay Babies et Vincent Vallières. De même que jeudi (Pierre Lapointe et Fanny Bloom). Et vendredi (Zachary Richard et Bernard Adamus). Et dimanche (Emilie & Ogden, The Franklin Electric et Patrick Watson). Il reste des passeports à 49 $, et si vous ne voulez monter que pour une journée, c’est 22 $. Les spectacles extérieurs de mercredi sont gratuits pour la fête du Canada.
Merci, chers organisateurs et chères organisatrices du Festivoix, de nous avoir accueillis chez vous. On revient, ça ne sera pas long!
L’été a officiellement commencé à Trois-Rivières vendredi dernier alors qu’on lançait le Festivoix en grandes pompes. À mon arrivée, les festivaliers avaient déjà pris d’assaut le centre-ville et l’ambiance était très festive. Faut dire que pour mettre le feu aux poudres, les organisateurs avaient fait appel à un groupe qui en fait sa spécialité : Les Cowboys fringants, habitués des grandes scènes, ont donné une fois de plus un spectacle mémorable.
Le plan est fort simple : on arrive, on va chercher notre accréditation, on se présente à l’hôtel, ramasse le nécessaire pour couvrir les spectacles de la soirée et on se dirige vers la grande scène qui fait dos au fleuve. Première constatation : le monde arrive tôt, stationne sa chaise et repart manger à l’extérieur. Le groupe de mordus, y compris l’infatigable funfestivals, est déjà là, et ça a l’air de faire un bout qu’il est arrivé. Ça me fait tout drôle, je ne reconnais aucun journaliste ni photographe! Bon. Le temps de nous préparer, le spectacle commence.
Tout d’abord, pour nous mettre l’eau à la bouche, les organisateurs nous proposent Les frères Lemay, un groupe néo-trad qui a le sens du rythme et de la mélodie. Michel et Daniel Lemay, de même que leurs musiciens, ont surtout le coeur à la fête. Magnifique découverte. Faut dire que des pièces comme Watch ton parcomètre sont irrésistibles.
Jouez de la musique le fun de même pendant près d’une heure pis vous avez une gang de fans gonflés à bloc pour les têtes d’affiche… On aurait pu difficilement trouver mieux pour ouvrir pour les Cowboys fringants.
Après quelques minutes d’attente, les chouchous de la soirée sont montés sur scène avec leurs plus beaux costumes : robes, veste de pingouin, cravates, costumes sortis tout droit du garde-robe de Pierre-Lapointe, tête de poisson. Marie-Annick avait le bedon bien rond, Karl avait la majesté d’un maître de cérémonie, J-F avait encore l’air d’avoir consommé trop de Redbull et Dupras, ben… Dupras était Dupras, confortable dans sa robe dorée.
Fallait les voir exploser pendant La manifestation… au grand bonheur des fans massés sur le bord de la clôture. Dans le pit photo, les photographes ont aussi été aspirés par le mouvement et ça fredonnait en se faisant aller le Canon et le Nikon! Faut dire que le groupe n’avait pas de temps à perdre : La reine était toute aussi entraînante et je me surprends à chanter « Chaque soir, elle prenait sous son aile des clochards et des junkies de fond de ruelle comme un ange-gardien venu du ciel qui serait atterri dans les poubelles ». Vous en vouliez, des classiques? Vous allez être servis!
Le temps est venu de calmer le jeu. Karl annonce que Pauzé aimerait en jouer une nouvelle. La foule se met sagement en mode écoute, mais crie sa joie en reconnaissant les premières mesures de Toune d’automne. Y’a des larmes qui se versent.
La fête continue. La plupart des chansons vient de Break syndical et de La grand-messe, mais on n’a pas oublié Motel Capri, ni les albums les plus récents. Le groupe en risque d’ailleurs une petite nouvelle, Lou, qui devrait paraître cet automne. Good, elle a sa place dans un programme ultra festif comme celui de ce soir.
Pour Les étoiles filantes, un paquet de spectateurs sort des feux de Bengale. D’autres, plus technos, forment un ciel de cellulaires. D’autres larmes d’émotion coulent sur quelques joues. C’est vrai que c’est magnifique. On invite quelques spectateurs sur la scène.
Au rappel, Karl nous fait choisir entre trois chansons. C’est Marcel Galarneau qui l’emporte. Dans la zone médias (où il ne reste plus qu’une collègue photographe et moi, les autres ayant des tombées à respecter), je crie les OH, MARCEL! OH, MARCEL GALARNEAU! comme tout bon fan des Cowboys que j’ai longtemps été.
C’était comme dans l’temps. Quel temps? Jamais les textes des chansons des CF ne me sont parus aussi pertinents qu’aujourd’hui! Jamais l’urgence exprimé sur La grand-messe n’a paru aussi réelle! Tout ça en faisant la fête.
Le Festivoix de Trois-Rivières commence dans un peu plus de 24 heures. Comme nous y passerons quelques soirées, profitons-en pour vous dire qu’est-ce qu’on a mis à notre menu :
26 juin
Les Cowboys fringants : Les Cowboys et moi, on s’est comme un peu perdus de vue ces dernières années. Ça ne m’empêche pas d’avoir mauditement hâte aux retrouvailles. Nos amis de Repentigny ont le sens de la fête. En première partie, Les Frères Lemay et leur néo-trad ne devraient pas avoir de mal à dégêner la foule.
En fin de soirée, on hésite encore entre David Marin, Mononc’ Serge et Dead Obies. J’imagine qu’on va se fier à notre humeur du moment.
27 juin
Ariel Pocock et ses airs de jazz sont des incontournables, à notre bien humble avis. Ensuite, un petit crochet vers le spectacle du gagnant des Mardis de la relève 2015, Yan Boissonnault et son folk agricole (de grange?). J’en ai entendu quelques extraits et franchement, y’a quelque chose de spécial chez ce jeune homme et ses airs sortis tout droit d’une autre époque.
1er juillet
Quoi de mieux qu’un spectacle avec The Barr Brothers pour fêter la fête du Canada? On va peut-être aller finir la soirée avec Les Hay Babies, qui donnent un maudit bon show plein d’énergie.
2 juillet
Deux incontournables : Pierre Lapointe et ses chansons colorées, qu’il soit pétillant comme un gros PUNKT! ou qu’il soit triste à Paris. Sans oublier Fanny Bloom, le petit côté sucré d’une soirée divine pour les oreilles et le popotin.
Si on veille tard, il y a aussi Philippe B et ses chansons magnifiques pour terminer la soirée en beauté.
3 juillet
Le match parfait auquel on ne pense jamais assez souvent. Le blues-folk montréalais de Bernard Adamus et le folk universel de Zachary Richard. Une soirée qui va prendre aux tripes et qui pourrait aisément se poursuivre avec le folk punché de Dany Placard ou le bluegrass de Damn The Luck.
5 juillet
On va terminer le Festivoix en beauté avec Emilie & Ogden, qui vient tout juste de signer avec Secret City Records, l’étiquette de la vedette de la soirée. On a bien hâte de voir de nos yeux et d’entendre de près cette auteure-compositrice-interprète talentueuse et sa harpe qui font ensemble de la bien jolie musique. The Franklin Electric n’a pas besoin de présentation et devrait nous mettre en appétit pour Patrick Watson et son magnifique (oui, oui, magnifique) spectacle qui devrait combler tout le monde.
Le reste de la programmation, très variée, peut être consultée sur le site Web du Festivoix. Il reste encore des laissez-passer (49 $) et des billets journaliers. Le 1er juillet, les spectacles extérieurs seront gratuits!
Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) n’en pouvait plus d’attendre et ceux-ci ont décidé de « l’échapper » (leurs mots, pas les miens) en dévoilant douze artistes qui seront de la programmation de sa treizième édition, où la coqueluche du Québec, Louis-Jean Cormier, sera la vedette de la soirée de clôture.
Toujours l’oreille tendue vers le hype et ayant à coeur la diversité musicale, les premiers artistes confirmés sont éclectiques à souhait afin de plaire à un vaste public. En effet, quand ce n’est pas l’électro-pop chaotique Doldrums, c’est le death metal technique de Fleshgod Apocalypse qui sera en vedette. Le rap irrévérencieux de Loud Lary Ajust fera bon ménage avec les légendaires The Fleshtones. Il ne faut surtout pas oublier le duo Saratoga, composé de Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ainsi que le duo indie rock californiens The Dodos.
Pas moins de quatre artistes traverseront l’océan afin de venir dans les contrés lointaines de l’Abitibi : Jeanne Added, de la France, Puts Marie de la Suisse, ainsi que Tottoro et Ropoporose, qui viennent tous deux la France. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif les Marinellis et PONi, et pour que la saveur soit relevée, pourquoi pas ne pas ajouter le dancehall de Face-T au passage?
Et ça, ce n’est qu’un échantillon puisque la programmation complète sera dévoilée le 21 juillet prochain, simultanément à Montréal et à Rouyn-Noranda. Les passeports seront en vente dès la semaine suivante, c’est-à-dire le 29 juillet.
Pour plusieurs, il s’agira d’une belle façon de clore la saison des festival en beauté.
Nos amis maskoutains du festival Agrirock ont annoncé une partie de leur programmation officielle dans le cadre d’un après-midi de mini-putt endiablé ce week-end.
La troisième édition de ce festival qui met en vedette des artistes dits émergents dans toutes sortes de domaines se déroulera du 24 au 27 septembre prochain à Saint-Hyacinthe. Parmi les premiers noms dévoilés, mentionnons : We are Wolves, Chocolat, Saratoga, Canailles, Heat, Organ Mood, Santosh Lalonde, Désiré Renard, Mon doux Saigneur, Oktoplut, Belmondo, Avec le soleil sortant de sa bouche, Automatisme, L’Algorythme et Les Enfant du feu.
Ajoutez à cela un volet arts visuels, un après-midi littéraire et des séances d’information citoyenne et tout à coup, St-Hyacinthe devient, le temps d’une fin de semaine, capitale culturelle du Québec. D’ailleurs, on a déjà surnommé cette ville qu’on se contente trop souvent de traverser à 119 km/h la Liverpool du Québec et les organisateurs ne s’en cachent pas : ils veulent reprendre ce titre!
Disons qu’ils sont bien partis pour reprendre ce titre…
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter le site Web du festival. Une campagne de sociofinancement est présentement en cours sur indiegogo, où vous pourrez vous procurer à l’avance votre laissez-passer pour le festival. Belle façon de soutenir un festival qui s’arrange tout seul, comme un grand.
Pas besoin de vous dire qu’on a ajouté Agrirock à notre liste de festivals à visiter cet été/automne.
Quelle surprise samedi matin à mon déjeuner de me faire offrir un macaron pour pouvoir assister à un spectacle mystérieux à 10h. Cette année, en effet, à l’achat dudit macaron, qui permettait d’encourager le Festival, on recevait différents avantages dont celui du spectacle-surprise. Comme je vous l’ai déjà dit hier, l’artiste invité n’était nul autre que Paul Piché. Je commencerai donc mon compte-rendu de la journée, qui m’a amenée de surprise en surprise, en parlant de cette heureuse rencontre avec un géant de la chanson québécoise.
Paul Piché – Tadoussac Protestant Chapel
Avec ses textes réfléchis, son style rappelant vaguement Harmonium pour la voix et la chanson française pour la musique, Paul Piché a visiblement évoqué aux spectateurs, la plupart adultes depuis longtemps, une époque plus ou moins lointaine. À quelques reprises, ils ont chanté avec l’artiste ou participé avec enthousiasme lorsque Piché l’a demandé. Seul à la guitare, il nous a offert une prestation d’une trentaine de minutes. Bien que j’avoue ne connaître que très peu Paul Piché, quelques-unes de ses chansons m’ont arraché des frissons. Il me semblait retrouver une parcelle d’espoir qui s’est étouffée dans la musique actuelle, qui a laissé place à beaucoup plus de cynisme qu’avant.
Fait intéressant, le lieu était très bien choisi pour la nature du spectacle : la chapelle, rarement utilisée pour ce genre d’évènements, est un espace exigu qui incite aux performances plus intimes, chaleureuses. Ça sentait aussi bon le bois, et l’encens, et le bâtiment imposait une sorte d’état de recueillement et d’écoute aux spectateurs. Situation cocasse, Paul Piché a pu faire remarquer qu’il se situait, sur scène, entre deux drapeaux accrochés dans la salle : le premier du Québec, le second du Canada. Cette remarque, placée avec un brin de nostalgie, donnait le ton à la pièce qu’il joua juste après : Cochez oui, cochez non. Il a ensuite terminé sa prestation sur une nouvelle chanson, qui sera sur son prochain album.
Boby Lapointe repiqué – Scène Hydro-Québec
Sarah Olivier, Elisabeth Keledjian, Dimoné, Imbert Imbert et Nicolas Jules, tous des artistes français invités au festival, se sont réunis sur scène pour rendre hommage à un autre grand homme de la chanson (française cette fois) : Boby Lapointe.
Chanteur reconnu pour ses textes intellectuels, grivois, mais surtout bourrés de jeux de mots et de calembours, Boby Lapointe a ainsi pu revivre un moment devant mes yeux. En outre, on devait reconnaître à travers les reprises l’univers déjanté des cinq artistes présents, qui teintaient d’un peu de leur folie celle de Lapointe. Je n’ai assisté qu’à quelques chansons, mais c’était bien assez pour voir que les musiciens avaient relevé le pari qu’ils s’étaient donnés. Résultat : un univers éclaté, comique et nostalgique à la fois. Malheureusement, il était plutôt difficile de bien discerner les paroles, surtout pour une personne qui, comme moi, ne connaissait pas les chansons. Ainsi, une préparation antérieure m’aurait vraisemblablement fait apprécier davantage le spectacle. J’ai tout de même pu attraper au passage quelques succulents jeux de mots, comme je les aime.
Saratoga – Verrière (Hôtel Tadoussac)
Chantale Archambault et Michel-Olivier Gasse, dans un duo complice qu’on nomme Saratoga, ont lancé en primeur leur nouveau maxi. La Verrière, bien qu’un endroit coquet et qui aurait pu être approprié, était bondée de monde et donc assez étouffante. La plupart des spectateurs sont pourtant restés jusqu’à la fin pour apprécier les compositions du couple. En jouant à tour de rôle à la guitare et à la contrebasse, Saratoga ont aussi entremêlé leurs voix, tantôt laissant place à l’une, tantôt à l’autre. Ce qui ressort principalement de ce duo, c’est la grande complicité qui se dégage d’eux lorsqu’ils jouent. En effet, leurs chansons semblent être pour la plupart tirées d’expériences personnelles et partagées ; ce qui est tu dans leurs textes paraît donc dans leurs regards, ce qui ajoute à l’expérience musicale. Côté musique, justement, ce serait le genre d’album que j’écouterais le matin, lorsque le soleil réchauffe doucement la pièce à travers la fenêtre : toutes leurs pièces sont empreintes de douceur, d’une impression de calme et d’harmonie, et ce même si les textes ne parlent pas toujours de beaux moments.
Imbert Imbert et Nicolas Jules (en plateau double) – Le Gibard
Après avoir entendu beaucoup de bien de ces deux artistes, je me suis décidée à aller les voir au Gibard et j’ai été agréablement surprise. Tout d’abord, Imbert Imbert est monté sur scène (ou plutôt s’est placé dans un coin du Gibard prévu à cet effet; le bar était assez petit). Seul à la contrebasse et à la voix, il a livré une bonne performance. Sa musique, simple mais réfléchie, porte beaucoup à la réflexion. Tous ses textes sont teintés de tragique, et il exploite assez bien la variété de sons de sa contrebasse. Sympathique, il a aussi agrémenté d’un peu de comédie son passage sur scène, notamment en prétendant être l’homme de la situation pour mettre l’ambiance avec ses chansons glauques. J’ai donc bien apprécié, même si je crois que j’aurais apprécié davantage si j’avais été plus alerte pour écouter ses textes, vraisemblablement le noyau de son art.
Nicolas Jules, qui suivait, m’a quant à lui réveillée tout à fait. Pince-sans-rire, bien sans son personnage, il a enchaîné les blagues et les histoires sens dessus dessous. Ses chansons en tant que telles me font quelque peu penser à celles de Thomas Fersen, mais avec plus d’humour. Or, il me semble que le talent de Nicolas Jules transparaisse surtout dans sa présence sur scène : il a d’ailleurs parlé à la foule presque aussi longtemps qu’il a joué. Interagissant beaucoup avec le public, il en a fait rire plus d’un, moi inclus, en criant des «Tout le monde à poil», des «ah, arrêtez d’applaudir, vous couvrez mon solo» et en faisant toutes sortes de pitreries bien placées. En terminant, Imbert Imbert est remonté sur scène, accompagné d’Urbain des bois, un artiste d’ici apparemment très apprécié des deux autres. Ils ont joué en trio quelques pièces, notamment du répertoire d’Urbain (à découvrir) et de Boby Lapointe.
Une fois leur prestation terminée, je me suis dirigée vers l’Auberge pour le spectacle de Pascale Picard. J’ai croisé, en chemin, un petit groupe du lac Saint-Jean nommé Le Cerf-Volant Fou, qui jouait au Café Père Coquart. Assez jeunes, ces deux guitaristes ne faisaient pas partie de la programmation du festival, mais je me suis plu à les écouter pour quelques pièces, que ce soient des reprises ou des compositions. Ils me semblent assez prometteurs, surtout s’ils se décidaient à mettre de côté un anglais moins maîtrisé pour un français plus élaboré. Peut-être entendrez-vous parler d’eux éventuellement !
Pascale Picard – Site Belle Gueule
Habituée à jouer avec un groupe, c’est seule à la guitare que Pascale Picard a joué ses pièces devant un public très nombreux, et ce pour plus d’une heure ! Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec brio, présentant ses chansons les plus connues, quelques chansons de son répertoire traduites en français et même quelques reprises, entre autres de chansons de NOFX. Le public était vraisemblablement heureux de sa performance, chantant en chœur avec elle et écoutant ses interventions entre ses pièces. Elle a évoqué l’époque où elle jouait dans les bars pour se faire connaître ; visiblement, cette expérience lui a fourni plusieurs atouts pour entertainer la foule et donnait à sa performance des airs de soirée aux Voûtes de Napoléon. En outre, on voyait que, devant un public attentif et présent pour elle, ce qui change de l’époque des bars, Pascale Picard était dans son élément. Très à l’aise, à la bonne franquette, elle discutait avec l’audience. Elle a aussi fait monter sur scène plusieurs autres participants des chemins d’écriture pour l’accompagner, dont Samuele, qui a même joué une de ses compositions.
Dany Placard – Scène Hydro-Québec
Je ne pensais pas assister au spectacle de Dany Placard, qui ne commençait que trente minutes avant Antoine Corriveau et Salomé Leclerc. Or, j’ai eu le temps d’entendre les premières pièces et j’ai été agréablement surprise, une fois de plus. De fait, je n’avais pas trop accroché sur ses chansons acoustiques que j’avais précédemment écoutées, mais sa formation en groupe, avec d’autres musiciens talentueux, rajoutait une ambiance plus rock et plus enthousiaste. À quelques reprises, ils se sont tournés vers le batteur pour jouer tous face à face, jammant visiblement avec plaisir, pour le plaisir aussi des oreilles du public. Comme à Pascale Picard, les spectateurs (moins nombreux cependant) écoutaient attentivement l’artiste, qui semble avoir beaucoup d’admirateurs. J’ai apprécié son rock aux teintes country, ses chansons punchées et accrocheuses.
Antoine Corriveau et Salomé Leclerc (en plateau double) – Salle Bord de l’Eau
Connaissant très peu ces deux artistes, j’ai été impressionnée par leur grand talent. Antoine Corriveau est monté sur scène en premier, devant une salle assez remplie. J’ai été touchée par la mélancolie de ses chansons, qui n’en étaient pas moins fortes et frappantes. Antoine Corriveau a quelque chose de Louis-Jean Cormier et de Jean Leloup, en plus d’avoir sa teinte personnelle. Sa musique m’évoquait une marche inévitable et sinistre vers le vide. Sa voix rocailleuse et sa guitare qui grésillaient ont rajouté un aspect grinçant à ses pièces, ce qui concordait avec des textes souvent maussades. Il faut aussi saluer le talent de ses deux musiciens ainsi que le travail de David Simard au son. En terminant, Corriveau s’est montré très reconnaissant d’être là, lui qui avait participé il y a cinq ans aux ateliers d’écriture du festival.
Après une courte pause, Salomé Leclerc est montée sur scène. Peut-être a-t-elle moins de fans, ou peut-être était-ce l’heure avancée (il était déjà 1h du matin !), mais une partie de la salle s’est vidée lors de sa prestation. Le public restant a pu écouter sa musique, dans la même vibe que celle d’Antoine Corriveau mais avec des accents électro-pop entre autres soulignés par des sons de synthétiseurs. Elle a joué plusieurs pièces de 27 fois l’aurore, paru en septembre dernier. J’ai été surtout impressionnée par son timbre de voix, qui avait quelque chose de très rock, de cassant, malgré une certaine douceur.
Après le spectacle, je me suis dirigée une dernière fois vers le Site Belle Gueule pour voir la fin de la prestation de Clay and Friends, qui avaient aussi joué en journée sur la Promenade près du fleuve. Encore une fois, ils ont su installer une ambiance survoltée, à laquelle je n’ai pourtant pas vraiment participé étant donné mon manque de sommeil accumulé et devenu apparent. En conclusion, le Festival de la chanson de Tadoussac m’a permis de découvrir beaucoup d’artistes d’ici et d’ailleurs en plus de me faire apprécier quelques groupes déjà connus. L’expérience festivalière en tant que telle est aussi, à Tadoussac, à prendre en compte. Je n’aurais rien changé à cette expérience, sauf peut-être pour y ajouter quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est un festival accessible (en mode Découvertes, surtout, passeport que je vous conseille et que je trouve déjà amplement suffisant et abordable), plaisant et riche musicalement, en plus de se situer dans une ville qui m’a toujours charmée : Tadoussac. Je vous le conseille pour l’an prochain, peut-être que nous nous y croiserons!
Tadoussac s’est mise toute belle vendredi pour accueillir le plus gros des festivaliers. Armée de mon calepin, de ma bonne humeur mais malheureusement pas de ma crème solaire j’ai, en un jour, exploré autant de spectacles que de styles différents.
Les chemins d’écriture – Bistro de la Baie
J’ai pu assister à quatre des huit performances offertes par les artistes présentés hier au spectacle gratuit à l’église. Cette fois sur une terrasse ensoleillée, j’ai entendu à tour de rôle Joanie Michaud, Jérôme Charrette-Pépin, Michel Robichaud et Chantale Archambault. J’ai été agréablement surprise par les quelques nouvelles chansons présentées. Cependant, je fus un peu déçue de voir que les artistes avaient tous décidé de rejouer les deux pièces déjà entendues hier soir. Dans un set de 20-25 minutes, cela constitue quand même un gros morceau de déjà-vu, sans compter les blagues d’hier qui ont été redites. Néanmoins, ça n’a pas suffi pour gâcher mon plaisir de réentendre les artistes. On a pu notamment découvrir, pour ceux qui ne les connaissaient pas, d’autres facettes de Jérôme Charrette-Pépin, qui a capté l’attention de l’auditoire tout particulièrement avec sa traduction d’une chanson de Bob Dylan : Penses-y pu, c’est ben chill. Dans la dernière chanson de son set, les autres artistes ont décidé spontanément de participer et ont formé un chœur : la complicité entre les différents membres des chemins d’écriture est palpable, ce qui a permis de créer une ambiance chaleureuse autant au Bistro de la Baie que la veille sur l’autre scène. Michel Robichaud a fasciné lui aussi le public avec ses pièces éclatées, «incongrues», comme il les qualifie lui-même dans une de ses chansons. Il a su faire réfléchir par le rire. Finalement, Chantale Archambault a traîné le «Toga» de Saratoga pour jouer, en plus de ses chansons, quelques-unes de leurs nouvelles pièces à eux, pour nous préparer à leur lancement de demain.
Benoit Paradis Trio – Salle Marie-Clarisse
Composé de la pianiste Chantale Morin, du contrebassiste Benoit Coulombe et bien sûr de Benoit Paradis, ce trio est personnellement une des bonnes raisons qui m’ont convaincue d’assister au festival. Leur trait particulier : ils accolent à un jazz classique et varié des textes à la fois comiques, crus et déprimants, d’un style assez déglingué, tout cela enrobé du brin de folie qui habite constamment le noyau du groupe. Benoit Paradis, en effet, est tout un personnage. D’abord, c’est lui qui chante/fait les percussions/joue de la guitare (debout sur une chaise)/joue les cuivres, tout en divertissant la foule par sa seule personnalité un peu débraillée, cynico-comique. On remarque quelques airs de ressemblance avec Bernard Adamus, de qui il est le tromboniste. Lorsqu’ils sont montés sur scène devant un public principalement quinquagénaire, j’étais curieuse de voir leur réaction. Un peu heurtés par Cul, la deuxième chanson, ils ont été pourtant séduits par la suite, après T’as-tu toute ?, pendant laquelle tous les musiciens ont prouvé leur talent. La salle devenant de plus en plus comble, nous nous sommes tous plongés dans cet univers hors du commun et avons pu apprécier différents types de jazz ainsi que des textes originaux frappants ou encore des adaptations plus que savoureuses. Notamment, on a pu entendre une traduction de Darn the dream : Fuck le rêve. Toutes les pièces mentionnées à date, ainsi que la majorité de celles qui furent jouées, se retrouvent sur le nouvel album de groupe, paru en février dernier. D’après moi, ils en vendront quelques-uns en fin de semaine, à voir comment ils ont su conquérir le public.
Jordan Officer – Site Belle Gueule
Si vous aimez le blues, le vrai, vous auriez adoré Jordan Officer. Avec ses airs de cowboy et ses favoris, il nous a joué, en anglais, des chansons évoquant soit Elvis, soit Chuck Berry, Ray Charles ou tout autre blues oldschool.
Bien sûr, on sentait aussi quelques accents tantôt rock, tantôt country, tantôt jazz, mais le cœur de chaque pièce restait du blues brut. C’est simple, les accords sont souvent les mêmes, les paroles se répètent sans cesse…mais maudit que c’est bon du blues ! L’artiste a d’ailleurs enivré la foule avec ses airs entraînants, mais il a surtout épaté tout le monde avec ses solos endiablés. Grattant sa guitare à une vitesse fulgurante et avec une précision impressionnante, il a su nous rappeler qu’en blues, c’est le talent technique qui permet de se distinguer. Les deux autres musiciens qui l’accompagnaient, un contrebassiste et un batteur, ont eux aussi pu faire preuve d’un peu de virtuosité sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule, visiblement nostalgique des années où le blues était plus en vogue. Le groupe a terminé sur une chanson rapide du style de Mess Around, puis sur une chanson plus dansante en rappel.
Raton Lover – Site Belle Gueule
Juste après eux se produisait sur scène le groupe rock Raton Lover, que j’ai pu écouter pour quelque temps avant de partir pour Milk and Bone. Une gang de vrai gars aux cheveux longs, qui font du rock pour le plaisir, c’est visiblement un mélange gagnant. Malgré leurs airs tough, ils offrent pourtant une musique assez accessible (à l’opposé d’hermétique) et semblent avoir le cœur tendre. Se déclarant eux-mêmes «disciples de la non-violence» pendant le spectacle, ils se défoulent plutôt sur leurs instruments, ce qui ajoute une dose d’authenticité à leur musique. Ils ne se cassent pas la tête non plus pour tenter de complexifier une formule déjà gagnante, un rock plutôt épuré et qui fait triper les gars de rock. J’ai malheureusement dû filer après quelques chansons.
Milk & Bone – Salle Bord de l’eau
Projet fondé récemment et composé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, Milk & Bone a sorti un premier album de huit pièces en mars dernier. Leur musique électro nous a rempli les oreilles hier soir au sous-sol de l’église. Leurs voix tantôt à l’unisson et tantôt à l’harmonie étaient vraiment ce qui faisait la touche particulière de leur musique : les deux artistes ont de fait une voix au timbre très clair, cristallin, en plus de se placer dans un registre aigu et suraigu. Le résultat, avec le reste de la musique électro, avait quelque chose de surréel. Les deux jeunes femmes, toutes de noir vêtues, ont présenté des pièces downbeat avec une basse simple et écrasante : une musique qui portait à se balancer doucement sinon à se laisser simplement submerger. À mon avis, le choix de salle était judicieux, parce que le son était vraiment bien diffusé, ce qui est nécessaire pour qu’un groupe électro sonne bien. Il faut aussi lever notre chapeau à l’éclairagiste, que je ne connais malheureusement pas, et qui a rajouté une couche de surréel à l’événement.
Clay and Friends – Site Belle Gueule
Après tout le plaisir partagé avec le groupe jeudi, je n’ai eu d’autre choix que de récidiver hier soir (ou plutôt ce matin) et d’aller assister au deuxième spectacle de Clay and Friends. Le chapiteau, situé devant l’auberge, était rempli à craquer. Ils nous ont encore livré une performance percutante, qui groovait à souhait. Leur talent : faire lever la foule. En liesse vers la fin du spectacle (à cause de la musique, mais peut-être aussi un peu à cause de l’alcool, qui sait), le public s’est mis à sauter partout, à danser et à crier à tue-tête au son des dernières chansons/impros/bouffonneries complices des musiciens. Le claviériste a d’ailleurs pris un peu plus de place ce soir-là que la veille, notamment parce qu’on l’entendait aussi plus dans les moniteurs. Visiblement, je serai tentée de récidiver encore demain, parce qu’avec Clay and Friends, chaque spectacle est unique, comme un party entre amis.
Après autant de musique (folk émergent, jazz, blues, rock, électro, Hip-Hop) et autant de fun, j’ai été me coucher à une heure plus que tardive, le soleil me souhaitant bonne nuit. Ce matin, en plus de se montrer encore plus belle que la veille, Tadoussac m’a accueilli avec un spectacle-surprise dans une église, où j’ai pu me réveiller en douceur au son des «tounes» de Paul Piché. Je vous conterai ça demain !
Dans le cadre de la 32e édition du Festival de la chanson de Tadoussac, j’ai eu la chance d’obtenir un passeport Découvertes qui me permettra, pour les jours à venir, de coucher sur papier quelques bribes de cet événement rocambolesque et tout en musique. Viendront aussi quelques entrevues à la bonne franquette avec quelques artistes qui sont au programme cette année. On commence ça avec un compte rendu de jeudi, la première journée du festival.
Après avoir fait mon petit bonhomme de chemin vers ce lieu charmant qu’est Tadoussac, je suis arrivée à la grosse pluie sur le site du festival. Ou plutôt l’accueil, car les différentes scènes sont disséminées un peu partout dans le village. On était trempés, c’était orageux, venteux comme pas possible, mais on s’est rapidement fait réchauffer le cœur grâce la bienveillance ambiante qui plane toujours sur l’endroit. Après avoir pris un bon dîner et piqué ma tente (tant bien que mal), j’ai pu me diriger vers le premier spectacle de ma liste.
Les chemins d’écriture – Scène Desjardins
Vers 22h30, on a fait entrer le public dans l’église. La salle était quasi pleine, surtout remplie de personnes un peu plus âgées. Elles étaient venues, comme moi, découvrir 8 artistes émergents ayant participé à une formation d’écriture de quatre jours offerte par le festival, et qui allaient présenter chacun deux pièces de leur répertoire. Ce spectacle, prévu surtout pour nous mettre l’eau à la bouche, est le prélude des deux prochains chemins d’écriture du festival, pendant lesquels les artistes auront plus de temps pour nous livrer leur musique. On nous a donc présenté Anthony Roussel et sa voix rauque accompagnée de folk-rock touchant et Rimo, un cousin de France, avec ses mélodies groovy et sensuelles. Joanie Michaud m’a surprise avec sa belle voix douce mais forte, autant qu’avec ses textes imagés, simples et bien choisis. Puis, la moins émergente Pascale Picard a suivi avec deux de ses chansons traduites en français par Gaël Tavernier. A suivi Jérôme Charrette-Pépin qui, avec une ou deux blagues d’entrées de jeu, a continué à faire rire le public avec ses chansons hors de l’ordinaire et aux accents country, bien qu’il m’ait semblé un peu incompris par ce public qui ne cherchait pas toujours à le prendre au sérieux. Samuele a ensuite pris la scène avec un sourire narquois accroché aux lèvres, nous jouant des mélodies aguicheuses et sincères, pour ensuite laisser la place à Chantale Archambault et sa voix pas si émergente aux teintes country sur une musique plus folk qui parlait d’amour. Pour terminer, Michel Robichaud a enchaîné rires et songes avec une pièce comique aux paroles semi-parlées à la Dédé Fortin, puis avec La Dose, une chanson à faire réfléchir. Tout au long du spectacle, on a senti une belle énergie au sein du groupe d’artistes, qui ont tous participé aux chansons des autres, chantant, claquant des doigts. On a eu droit à plusieurs bonnes (et moins bonnes) blagues de leur part pendant que leurs confrères ou consœurs accordaient leur guitare. Bref, une soirée pleine d’énergie devant un public plutôt attentif et bienveillant. Ça mettait bien la table pour le reste du festival, en espérant qu’on puisse couvrir quelques-unes des performances de ces artistes dans les prochains jours!
Mehdi Cayenne Club – Site Belle Gueule
Le ciel s’étant dégagé, on s’est dirigé tranquillement vers l’auberge de jeunesse de Tadoussac pour Mehdi Cayenne Club. Devant un public un peu moins garni mais tout aussi varié qu’aux chemins d’écriture, la formation simple, composée de trois musiciens, a livré une performance impressionnante. Avec leur petit effectif, ils parvenaient tout de même à faire lever la foule. Il faut d’ailleurs souligner le charisme et les expressions faciales variées du chanteur, toujours plus enthousiaste. La musique du groupe, assez inclassable, avait un petit côté fucké qu’on aime bien, créé par l’ambiance planante du synthé, les syncopes de la batterie et les rythmiques inhabituelles de la guitare. La voix et les paroles, un peu à la Xavier Caféine, m’ont moins marquée. Cependant, la dernière pièce ressortait du lot : le texte était un poème de Jacques Prévent qu’ils ont bien su mettre en musique.
Clay and Friends – Site Belle Gueule
Pendant le spectacle de Mehdi Cayenne Club, juste à côté, il y avait aussi Raton Lover, puis Dylan Perron et Élixir de Gumbo, là où les jeunes, plus absents à Mehdi, s’étaient concentrés en grande quantité. J’ai pu entendre une partie du deuxième spectacle : un bluegrass traditionnel et quelques hommages à Gilles Vignault qui donnaient le goût de sauter partout, mais qui ne sortaient pas de l’ordinaire. Puis ça a été le tour de Clay and Friends, et ils ont littéralement su mettre le feu à la foule, alors plus nombreuse. Je me suis moi-même départie de mon cahier de notes pour danser avec les autres au son de leur musique tantôt funk, tantôt reggae, toujours soul et avec un fond assumé de Hip-Hop. Le chanteur/rappeur, Clay, ainsi qu’Aydell, aux percussions de style beatbox, se sont adonnés à quelques improvisations plus que savoureuses, et nous en promettent davantage encore les prochains soirs, pendant lesquels ils joueront aussi. Leur solide performance était appuyée par d’autres musiciens de talent, deux guitaristes et un bassiste. La formation a d’ailleurs accueilli, pour la première fois, un nouveau claviériste, qui vient ajouter une touche jazzy qui, quoique légère, reste prometteuse. Bien hâte de retourner les voir dès demain !
Et c’est pas tout ça, mais il était déjà rendu 2h30 du matin, et j’ai dû me diriger vers ma tente pour me reposer, parce qu’une journée remplie m’attendait le lendemain. Elle m’a accueillie avec un beau soleil comme pour dire pardon, et s’annonce riche en expériences improbables et en musique. Je vous raconte ça demain !