Le Cercle nous a offert hier une folle soirée. La slameuse Queen Ka a ouvert la soirée avec sa belle poésie percussive, accompagnée de supers musiciens qui ont su créé des ambiances fortes qui soutenaient très bien ses propos. J’étais très content (pour ne pas dire extatique) d’entendre une si belle poésie au Cercle en fin de soirée! Ce lieu de diffusion, reconnu pour son public bavard (fermez vos gueules comme dirait le boss), n’a pas fait exception à la règle ce soir-là, mais les incontinents verbaux se sont tous amassés au fond de la salle, laissant une tranche de mélomanes attentifs devant la scène pour mieux boire ses paroles. En plus des ambiances sonores créées par Stéphane Leclerc, le travail de Blaise Borboën-Léonard (oui oui, il jouait avec Lydia Képinski quelques heures plus tôt) est remarquable. Avec des mouvements d’une fluidité déconcertante, il alterne entre les claviers, l’électronique ainsi que son alto branché dans une impressionnante banque d’effets qu’il maîtrise à merveille. Aujourd’hui, faire de la poésie dans un bar, comme ce que Queen Ka nous a présenté est politique et ô combien important pour notre esprit critique et notre culture commune. Merci pour ce beau moment et merci de faire vivre l’art des mots.
Socalled a mis le feu au Cercle. Ces sept mots résument très bien le spectacle hautement énergique qu’il nous a livré hier soir avec des musiciens de feu! Et pour notre plus grand plaisir (j’étais comme un enfant), Sarah Toussaint-Léveillé s’est joint à la fête pour faire des «backs vocals» et même rapper! Socalled ayant réalisé son plus récent album «La mort est un jardin sauvage», la musicienne connaît bien le rappeur, même si parfois elle semblait un peu déstabilisée par sa folie contagieuse. Le groupe est allé dans toute les directions: du funk au Klezmer en passant par des chants d’inspiration arabes, toujours bien sûr avec du rap et une touche d’absurdité. Le multi-instrumentiste a su faire bouger la foule en retenant son attention tout au long de ce spectacle de deux heures en nous faisant chanter, danser, rire et sauter partout. Il a même présenté un tour de magie vraiment bien monté avec des cordes qu’il coupait et qui se rattachaient toutes seules. À un moment, Queen Ka a même été invitée à venir sur scène pour faire un freestyle. Le Cercle a été en fête jusqu’à deux heures!
Après une frousse causée par une pluie torrentielle, les spectateurs ont pu voir émerger la jeune prodige du jazz avec son piano et ses deux comparses, soit les réputés Jim Doxas à la batterie et Adrian Vedady à la contrebasse. Ces trois musiciens ont d’abord collaboré ensemble sur le deuxième et plus récent album de l’auteure-compositrice-interprète, soit Living in Twilight. Un titre d’album (Vivre dans le crépuscule en français) qui détonne avec la chimie, l’énergie et la candeur du trio. Caractéristiques qui se transforment en une arme redoutable lors des spectaculaires ponts musicaux pouvant durer entre 45 secondes et trois minutes. Durant la pièce I Want To Be Happy, version Oscar Peterson, les baguettes de Doxas semblent être la continuité de son corps possédé par un volcan tandis que les doigts de Vedady glissent comme par magie et par instinct sur les cordes de son instrument. Pocock éblouit également avec son piano à queue. La cinquantaine de spectateurs, devenue une centaine vers la fin du spectacle malgré une Mère Nature d’humeur « gripette », a pu se délecter autant des compositions originales (So Long ou la pièce-titre de l’album susmentionné aux airs country) que des reprises surprenantes, notamment Someone Like You d’Adele. Ce gros succès s’incarnant en abus de sucre industriel est devenu un morceau subtilement couvert d’un doux enrobage de miel vocal et instrumental.
PS : Un grand merci à madame Pocock de m’avoir écrit à la main la liste des pièces ! Un grand merci également à Benoît Larivière, qui a eu l’amabilité de me laisser, sous son chapiteau où se trouvait sa console, écrire mes notes au début du spectacle. -David Ferron
LES RINGOS – SCÈNE LES VOIX LIBRES – 18 H
« Salut Trois-Rivières, on est un jeune groupe émergent de Liverpool. » C’est comme ça que Marc Chartrain a présenté son quatuor composé de André Papanicolaou, Éric Goulet et Antoine Gratton (qui remplaçait Marc Déry pour l’occasion).
Les gars se sont amusés à jouer les succès des Beatles comme si c’était leurs propres créations. En plus, ils sont drôles et ne se prennent pas au sérieux. Ce que j’ai surtout aimé c’est qu’on ne dirait pas un groupe hommage qui reprend le concept initial des Beatles . Ce sont juste quatre gars qui s’amusent à jouer les chansons qui les ont marqués ; des chansons qui ont pourtant été reprises des milliers de fois ! Leur son très rock et l’ambiance amicale qu’ils ont créée avec le public a donné un spectacle rempli d’authenticité, d’humour et de nostalgie. -Karina Tardif
THE FRANKLIN ELECTRIC – SCÈNE LES VOIX MULTIPLES – 19 H
C’était la troisième fois que The Franklin Electric assurait une prestation au Festivoix, dont en 2014 en première partie d’Half Moon Run. Le groupe a visiblement un attachement particulier avec le public trifluvien pour avoir débuté la tournée de Blue Ceiling, leur deuxième album, à Trois-Rivières.
Après une averse intense, les rayons du soleil traversaient en faisceaux lumieux entre les arbres du Jardin des Ursulines et offraient un cadre majestueux au spectacle. J’ai été surprise par la qualité du spectacle auquel j’allais assister dès que j’ai entendu la voix de Jon Matte lors de la première pièce, Resistance. L’authenticité et la précision musicale de l’album est vraiment intéressante à constater sur scène et c’est pourquoi je vous recommande d’assister à l’un de leur spectacle.
Ils font naturellement participer la foule grâce à leurs paroles pleines d’onomatopées qui dégagent un effet rassembleur. En effet, The Franklin Electric séduit avec ses chansons en crescendo accrocheur. Cependant, c’est davantage leur instance folk que le groupe réussit à faire ressortir lorsque les membres se rassemblent autour du micro pour nous offrir des moments acoustiques exceptionnels. Par exemple, lors de la pièce So far, les membres ont débuté avec les deux guitares et une trompette, en douceur, pour ensuite revenir à leur position initiale et terminer en puissance. – Marianne Chartier-Boulanger
ANTOINE CORRIVEAU – SCÈNE LES VOIX UNDERGROUND – 23 H
De retour en terre natale, c’est devant un Zénob très rempli qu’Antoine Corriveau a joué hier soir. Il n’avait pas été présent au Festivoix depuis trois ans, et les gens étaient heureux de le voir. C’est sur Rendez-vous, première pièce de son dernier album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, qu’il a commencé le spectacle. Pour avoir eu la chance de voir Corriveau à plusieurs reprises, cette soirée était complètement différente de ce que je connaissais de l’auteur-compositeur-interprète. Il a un don pour véhiculer des émotions dans ses textes et dans son interprétation, mais il peut autant être introspectif qu’intense et rock. J’ai été agréablement surprise de découvrir des pièces plus longues et des solos de guitare sentis. Le contraste entre sa visite à la Taverne m’a permis de mieux comprendre l’entrevue accordée à Valérie.
J’ai apprécié le beau mélange entre les nouvelles chansons et celles de l’album Les ombres longues, ainsi qu’en rappel, une reprise de Corridor de Laurence Jalbert. Il avait fait ce morceau dans le cadre de l’émission Pop de Jam qui n’a pas fait long feu mais qui nous aura au moins donné cette chanson qu’il a adaptée avec une justesse désarmante. Il reste que ma plus grande joie a été lorsqu’il a commencé les premières notes de Je sors dehors, tirée de Les ombres longues, que je n’avais jamais eu la chance de voir en live, et qui m’a bouleversée par sa beauté. – Caroline Filion
(Photo de couverture : Avec pas d’casque – Photo : Adrien Le Toux)
Ouf, la soirée d’hier! Fallait se cloner pour tout voir ce qui nous faisait envie! Le pire, c’est que ce n’est que le début parce que le Festival d’été nous en promet encore une belle aujourd’hui!
Floes – L’Anti Bar et spectacles, 17 heures
Floes propose une électropop intime et aérienne toute indiquée pour l’heure de l’apéro. Parfait pour la belle soirée qui s’annonce!
Peter Peter – Scène Fibe, 18 h 30
Son plus récent album Noir Éden est un bijou pop. L’esplanade du Parlemenent va groover sur les séquences hypnotisantes et les mélodies accrocheuses du Québécois installé à Paris.
Never More Than Less – Scène Loto-Québec, 19 heures
Si vous êtes du genre à aimer la musique qui décoiffe, le Parc de la Francophonie sera le lieu tout indiqué pour vous. Et le groupe de Québec lancera les hostilités avec son post-hardcore qui remplit les tympans. Ça va brasser!
Avec pas d’casque – Impérial Bell, 19 h 45
Un country-folk chaleureux qui fait du bien. Des chansons douces et magnifiques d’un groupe à son meilleur. La vois douce et apaisante de Stéphane Lafleur. L’éloge de la lenteur. Pendant une petite heure, la paix, le calme. Le parfait bonheur.
On vous avertit tout de suite : FERMEZ VOS GUEULES!
K. Flay – Scène Bell, 20 h
Kristine Flaherty propose une pop indé créative, qui mélange beaucoup les genres. Accrocheur et prometteur. Si j’ai le temps, je vais sûrement aller voir combien elle a évolué depuis notre première date dans la jungle du Tennessee il y a cinq ans.
The Beaches – Scène Fibe, 20 heures
Les amateurs d’indie rock accrocheur ne voudront pas manquer ce groupe de filles qui ont du mordant. Les comparaisons avec The Runaways et Elastica sont justifiées!
Les Sœurs Boulay – Impérial Bell, 21 heures
A-t-on besoin de vous présenter le duo québécois le plus hot de l’heure? Elles viennent de jouer devant quelques milliers de personnes à Trois-Rivieres! Leur folk-pop intimiste va combler les fans dans un Impérial qui sera sans doute rempli à craquer.
De la Reine – L’Anti Bar et Spectacles, 22 heures
Avec leur pop charnelle et groovy, les membres de cette formation de Quebec, qu’on ne se lasse pas de voir, devraient en charmer plus d’un.
Orloge Simard – Impérial Bell, 23 h 30
Le groupe d’outre-parc met le feu partout où il passe avec sa musique festive et ses paroles grivoises. On ne se le cachera pas, il va se vendre beaucoup de bière! On plaint déjà les employés d’entretien. Mais les fans, eux, devraient en avoir pour leur laissez-passer.
Après une courte nuit de sommeil et un spectacle sur la scène Fibe, je suis retourné à la Méduse tout excité, plusieurs visages familiers de la veille sont présents à mon arrivée pour cette soirée des plus éclectiques.
L’impro multi
La salle multi était disposée en mode cabaret pour le premier numéro de la soirée. En arrivant dans la salle, je constatai la belle brochette d’artistes présente sur scène. La danse, les arts visuels, le slam, la musique, le théâtre, les éclairages, une dizaine de représentants de ces disciplines étaient réunis devant un seul but : créer. Comme en match d’impro théâtral, les participants se font donner un thème et un caucus s’en suit pour se faire un plan de match avant de se lancer dans la performance. Nous avions une vraie équipe de professionnels devant nous, plusieurs moments magiques se sont passés ce soir là. En musique, Jean-Étienne Collin Marcoux du Pantoum (ou son clone, c’est clair qu’il se dédouble) aux percussions et Luke Dawson des Chercheurs d’or à la contrebasse nous ont transporté dans des univers uniques. Bravo à tous les artistes pour ce beau défi, vive l’art multidisciplinaire!
Le Havre
Avec un peu plus d’une heure de retard, le duo Montréalais commence à jouer devant un public de plus en plus dense. Charles-David Dubé à la guitare et synthés a chanté ses chansons luxuriantes qui nous emportent dans le rythme. Parlant de rythme, le batteur Oli Bernatchez assure une présence sur scène très solide. Il manie les synthétiseurs tout en jouant de son drum. Son hi-hat (qu’il a arrangé pour plus de puisssance) gruge peu à peu ses baguettes qui semblent vouloir exploser à chaque moment. Le duo présente une rythmique audacieuse qui nous rappelle des accents de rock progressif. Leur son, très aérien et à la fois bien ancré dans un groove puissant, se rapproche des sonorités pantoumesques (la formation est d’ailleurs venue jouer au Pantoum cette année). Le groupe utilise aussi quelques séquences très bien placées et pertinentes. Ils ont principalement joué des pièces de leur plus récent album Trajectoires.
Rakam
Créature étrange, la formation montréalaise s’est produite à la Méduse en trio. La basse, les claviers et parfois saxophone parfois guitare jouaient une pop année 80 bien kitch et absurde. Le chanteur, semblant provenir d’un monde parallèle vraiment funky récite ses textes saugrenus en presque spoken word, un peu à la Tom Waits. Le gros bémol de ce groupe franchement bizarre est le drum machine. Trop fort, peu intéressant, il posait le groupe sur une base trop régulière et un peu agressante. Leur énergie déroutante n’a laissée personne indifférent. Plusieurs ont adoré et sont restés danser avec le groupe jusqu’à la fin, alors que plusieurs sont allé profiter de la chaleur extérieure (pour vrai, il fait froid à la Méduse).
Hologramme
Ils sont montés sur scène à 1h15, on était pas mal fatigué, mais l’attente a valu la peine. Hologramme est un hommage aux synthétiseurs, une glorification de l’électronique et c’est très réussi. Le doux son des synthés a rempli la salle multi tard dans la nuit devant les quelques survivants encore debout pour danser leur vie comme s’il n’y avait pas de lendemain. Les musiciens sont très solides et bien préparés, leur spectacle s’est déroulé sans faute avec une fluidité très agréable. Les synthétiseurs produisent tantôt des mélodies quasi ecclésiastiques, tantôt très dansantes, ce qui procure à leur spectacle une belle diversité. Ces différentes ambiances sont entre autre dues à la très grande maîtrise des effets et des sons des leurs appareils. Ils construisent de très beaux moments où la foule a pu se déhancher furieusement jusqu’à très tard dans la nuit.
Le 50e Festival d’été de Québec est lancé et le soleil était au rendez-vous. Heureusement, parce que l’offre était plus qu’abondante, comme le montre notre compte-rendu de la soirée!
Brisa Roché, Scène Fibe
Premier show du FEQ, premier coup de coeur pour le rédac-chef. La jeune américaine a ébloui le public présent avec son emo-pop qui botte des derrières. Une voix incroyable, qui rappelle Amy Winehouse. Une dégaine remarquable, qui fait penser à Björk. Des chansons accrocheuses, qui vont dans toutes les directions, mais qui ne manquent surtout pas de groove. Le fait qu’elle s’exprime parfaitement en français (elle passe beaucoup de temps en France) lui a permis de tisser de beaux liens avec un public qui en redemandait. On espère la revoir bientôt! (Jacques Boivin)
Beat Sexü, Scène Hydro-Québec
La première journée n’était pas encore lancée que le FEQ a dû sortir son 10 cents pour se revirer dessus. On attendait THROES + THE SHINE mais un impair a mis en péril leur prestation de 19h30 sur la Scène Hydro au Carré d’Youville. Bixiga 70 allait prendre le relais à cette heure et c’est à Beat Sexü qu’est revenu le défi de lancer cette 50e édition. Les paillettes du groupe disco-hipster étaient toutes désignées pour chauffer comme il se doit une foule peu nombreuse, un peu figée, mais qui n’a pas su résister longtemps au groove du band. Band qui faisait preuve d’une assurance et d’une aisance digne, lui qui en était tout de même à sa deuxième prestation en moins de 12 heures, après avoir ouvert le OFF durant la nuit. D’ailleurs, les archivistes vérifient, mais il se pourrait bien qu’ils soient les premiers à faire les deux événements la même année (NDLR : PIRE, EN MOINS DE 24 HEURES!). Bref, bien que les conditions étaient particulières, que la voix de Jean-Etienne Marcoux n’était pas toujours stable et que le rythme du show aurait pus être plus constant, les bassins ne se sont pas fait prier pour bouger et la foule c’est très rapidement enthousiasmée devant les funkys et charmants Beat Sexü. Bref, toujours un bon moment, une valeur sûre, mission accomplie. (Christian St-Pierre, collaboration spéciale)
Pierre-Hervé Goulet, Scène Fibe
Après avoir suivi Pierre-Hervé Goulet toute la journée en entrevue un peu partout en ville avec Clément Desjardins à la caméra (des vraies machines de guerre ces gars là), on s’est retrouvé à la scène Fibe du FEQ. Il y avait de l’excitation dans l’air. Le public, ravi de débuter l’événement le plus attendu de l’année à Québec, s’est amassé devant la scène pour profiter de la prestation du chansonneur. Accompagné d’un band de feu, Pierre-Hervé nous a livré ses chansons avec une assurance impressionnante. Son gérant, Richard Samson, a pour sa part brillé à la batterie avec son jeu musclé et très rock. Il vaut la peine aussi de mentionner la qualité incroyable du son lors de son spectacle, chaque instrument avait leur place dans le mix et on comprenait très bien les textes parfois loufoques, parfois philosophiques de Pierre-Hervé Goulet. Après avoir joué presque l’entièreté de son album Faut qu’on bouge et quelques nouvelles, il finit en beauté devant un public festif avec son fameux Medley de Eminem. (Louis-Solem Pérot)
Bixiga 70, Scène Hydro-Québec
La force du nombre! C’est ce qui explique le mieux le phénomène Bixiga 70. Les neuf dudes du band jouent à fond de train dans une sonorité hétéroclite mais d’une cohérence fluide obtenue par la saveur authentique des big bands sud-américains qui restent l’essence de l’œuvre. Les brass se la petent tantôt samba, tantôt funky, comme la guitare rappelle parfois ses héros, particulièrement Santana (ça va de soi!). Les percus envoient des salves tribales qui fessent fort. Y a même des moments où ça flirte avec le prog. En résumé, c’est un exemple éloquent que la tradition et la modernité peuvent se retrouver et réserver un son universel qui soulève les foules. La preuve en est le public de d’Youville complètement conquis devant ces Brésiliens que rien ne semble inquiéter. Finalement, les geeks mélomanes de mon entourage avaient toutes les raisons de s’énerver de les voir débarquer au FEQ. (Christian St-Pierre, collaboration spéciale)
Desjardins, on l’aime-tu?, Scène Bell
En avril dernier est sorti un peu de nulle part une charmante compilation, des artistes dits émergents ont tenté un tour de force en reprenant à leur manière quelques-unes des plus belles chansons de Richard Desjardins. Le disque est devenu un spectacle, l’instant de 2 représentations, une aux Francofolies de Montréal et l’autre à Québec dans le cadre du FEQ (NDLR : Une troisième est à venir au FME, dans les terres de Desjardins).
Si quelques artistes n’ont pas pu se joindre au groupe, la plupart des participants étaient présents pour interpréter leurs reprises à leur manière.
C’est Thomas et Simone, de La voix junior, qui ont entonné en coeur Nous Aurons et parti le bal. A suivi Stéphane Lafleur avec Au pays des calottes, bien maitrisé aux accents country propres au style d’Avec Pas d’Casque. La foule s’est animée avec Boomtown Café en duo avec Adamus et Philipe Brach, énergiques. Le sympathique Matiu a enchaîné avec Le bon gars, s’attirant de chauds applaudissements du public. Ensuite Keith Kouna est venu nous émouvoir avec Jenny, tout en simplicité et en retenue. J’ai aussi bien aimé sa version de Et j’ai couché dans mon char avec les Soeurs Boulay aux choeurs et la foule en arrière-plan.
Pour certains, c’est Fred Fortin qui leur a tiré des larmes, avec Tu m’aimes-tu, que j’avais eu un peu de misère à avaler à ma première écoute, mais très joliment réinterprétée avec des cordes, et surtout Le coeur est un oiseau où l’émotion coulait à flot en fin de spectacle (Note du photographe : vous essaierez de prendre des photos en pleurant, vous). J’avais hâte d’entendre Les Yankees de Klô Pelgag et Philippe Brach, déroutante sur l’album, ils l’ont revisitée plus simplement, avec un piano, une égoïne, la magnifique voix de Klô avec ses airs de diva et un porte-voix pour Brach.
Un mot sur Émile Bilodeau qui a voulu incarner la chanson sur scène en devenant lui-même un vrai bum, à grand coup de références aux Nordiques, il a encore des croûtes à manger pour la comédie, mais sa version nous a permis de nous déhancher!
On sentait que Yann Perreau aurait aimé courir et occuper toute l’immense scène pendant la chouette Dans tes yeux où il a joué l’homme-sax avant de laisser la place à Adamus et ses Mamifères.
Queen Ka est intervenue à deux reprises pour interpeller la foule avec des textes très bien livrés, qui nous rappelait que c’est avant tout pour les images de ses paroles que Desjardins traverse le temps.
Plusieurs duos ou choristes sont venus casser le rythme, (Adamus et Philipe Brach pour groover Boomtown Café, … et j’ai couché dans mon char par Kouna, Fortin avec Le coeur est un oiseau) ce qui a un peu permis d’éviter le piège des hommages où les artistes ne font que se succéder sur scène pour chanter « leur toune ». Le répertoire de Desjardins est tellement vaste, ils n’avaient que l’embarras du choix, merci pour avoir prolongé notre plaisir. Ils ont terminé en choeur par Chaude était la nuit. Un beau début de soirée sur les Plaines, les fesses dans le gazon de la butte, entre deux chaises pliantes.
P.S. mention spéciale aux superbes projections de nature et aux effets de lumière façon « pluie » . (Marie-Laure Tremblay, collaboration spéciale)
Sarah Toussaint-Léveillé, Scène Fibe
Est venue ensuite sur la scène Fibe une des artistes qui a marqué mon actualité musicale en 2016, Sarah Toussaint-Léveillé. Si vous ne la connaissez pas, accourez ACHETER (on encourage aussi financièrement les artistes!) son plus récent album La mort est un jardin sauvage. En formation de quatuor (violon, violoncelle, contrebasse et guitare), Sarah Toussaint-Léveillé nous a charmés avec ses chansons bouleversantes de beauté. Aux thèmes sombres, ses textes viennent vous chercher et vous secouent émotivement. Les arrangements de cordes, minimalistes aux accents jazzés, sont exécutés avec une précision chirurgicale par les excellents musiciens avec Sarah. Malgré des ajouts bien réussis de beat box de la jeune chanteuse, ce spectacle gagnerait grandement à avoir des percussions sur scène. Sa place dans l’album est tellement juste et bien calculée, que son manque se fait sentir à certains moments. De plus, le son du spectacle était inégal; les back vocals et les cordes étaient parfois inaudibles, parfois, trop forts. Malgré ces accrocs mineurs, le public s’est laissé bercer par la douce et émouvante poésie de Sarah Toussaint-Léveillé. (Louis-Solem Pérot)
The Barr Brothers, Scène Hydro-Québec
Un temps absolument idéal était au rendez-vous à l’occasion de la première soirée de la 50e édition du Festival d’été de Québec, et les festivaliers et vacanciers en ont profité allègrement sur la scène Hydro-Québec.
Une foule appréciable était réunie à place D’Youville pour le fameux spectacle des Barr Brothers et leurs invités, Mamadou Koita, Fabio Sissoko et Joe Grass, en remplacement de leurs amis maliens Bassekou Kouyate et Amy Sacko. Rappelons que ceux-ci, malheureusement, n’ont pas pu mettre le pied en territoire canadien et ont dû annuler leur présence à plus d’un événement prévu cet été.
Ce remplacement inattendu semble avoir occasionné un remaniement dans la thématique musicale de la soirée pour le quatuor, qui a misé sur de longs jams progressifs pour égayer les auditeurs. Et auditeurs furent égayés! Même si ça ne bougeait pas énormément à l’avant, c’est que les festivaliers n’avaient, je pense, pas assez d’yeux ni d’oreilles pour apprécier à leurs juste valeur les pièces extrêmement riches et nuancées qui leur étaient offertes avec tant de générosité. Cette richesse, il va sans dire, est attribuable entre autres à la quantité impressionnante d’instruments sur scène et aux mélodies super bien orchestrées. Les pièces jouées, la plupart très longues, nous faisaient carrément entrer dans une sorte de transe magique. On soupçonne d’ailleurs que les musiciens l’étaient aussi par moment!
À la croisée des chemins entre le folk, le blues et la musique du monde (comment la décrire autrement?), la musique des Barr Brothers a cette particularité précieuse et rare de pouvoir littéralement plaire à tous en raison de sa polyvalence incroyable au plan mélodique. Parlant de mélodies, Sarah Page, aux côtés de sa harpe, s’est adonnée à quelques savoureux duels avec Sissoko, au kora (harpe-luth originaire d’Afrique de l’Ouest), tandis que Koita, au balafon, a su faire lever la foule à plus d’une reprise avec son énergie contagieuse, aidé par le talent fou d’Andrew Barr aux percussions. On a été impressionné!
Les comparses ont fermé la soirée avec une version plutôt originale de Us and Them, de Pink Floyd. On aurait voulu un rappel, mais ce sera pour une prochaine fois, on l’espère! (Tatiana Picard)
(Texte et photos : Joanie Paquet, collaboration spéciale)
Hier, pour une deuxième année débutait le festival de musique du Cercle, Signaux de nuit, qui se tiendra jusqu’au 16 juillet. Dès 23 heures, Radiant Baby a fièrement imposé la cadence à la salle de spectacles par son entrée énergique. Il semait les sourires et les pas de danse avec ses rythmes électropop et new wave des années 1980! Pour clore la soirée, côté salle de spectacles, c’est Men I Trust qui a fait son entrée pour livrer une performance qui fut à la hauteur des attentes du public. C’est grâce au ton feutré d’Emma et de l’énergie des gars que le public fut comblé et en redemandait encore après le rappel !
Dans ces mêmes festivités, se tenait au sous-sol du cercle, la soirée Tech-house de la formation Underkek qui a su animer les fans qui s’y trouvaient. Également, du côté restaurant se tenait le beach party des jeudis terribles où Raphaël Potvin et Dominic pelletier, des groupes The Hunters et Caravane, ont soulevé l’ambiance avec leurs classiques funk&roll !
Ce groupe de Montréal, récipiendaire du Syli de Bronze en 2016, sorte de Mardis de la Relève de la musique du monde, est arrivé en formule sextet pour son spectacle des Voix Libres du Festivoix. Dès le début, le public a su qu’il pourrait s’attendre à une prestation autant musicale qu’engagée. La violoniste et chanteuse Elsa Corgé a en effet brisé la glace avec un slam qu’elle a intégré dans la pièce La Main dans la main, en parlant de l’importance de l’unité malgré les côtés sombres de l’humanité. L’aspect engagé, qui aurait pu devenir rapidement très lourd et lassant, s’est au contraire bien intégré et semble faire partie de l’ADN du groupe. Des moments plus légers ont également été offerts aux spectateurs, avec la reprise de la pièce Ombre Elle de Gnawa Diffusion, qui parle d’un monsieur souhaitant être un fauteuil dans un salon de coiffure pour dames…
Parlant de musique gnawa, musique provenant des esclaves guinéens et ghanéens venus dans les pays maghrébins, celle-ci a été incorporée tout au long du spectacle avec des rythmes reggae, salsa et folk (sur la pièce jazz manouche Khawetna, la guitare et la voix de Chakib Kouidri fait penser à celles de Florent Vollant!). Bien qu’une spectatrice très enthousiaste, devenue admiratrice du groupe lors du spectacle, a déploré qu’ « [ailleurs], la foule aurait dansé », il faut dire que les musiciens se sont mérité des applaudissements sincères du public, attentif à l’œuvre du groupe. -David Ferron
KARIM OUELLET – SCÈNE LES VOIX POPULAIRES – 20 H 35
Karim, il est bientôt venu le temps de changer ton introduction de spectacle où tu demandes à tout le monde de dire leur nom en même temps et que tu réponds « Enchanté ». La suite du spectacle a toutefois été très originale et festive. Il était accompagné d’une dizaine de musiciens, dont Tõ et France de Valaire ainsi que King Abid, avec qui il se produit en duo (K.O.K.A.). Les musiciens étaient placés, à mon goût, un peu trop en arrière sur la scène mais ça n’a pas empêché la foule d’être transportée vers un esprit de fête. C’est tout un collectif d’amis qui s’est présenté devant nous pour nous jouer entre autres, Marie- Jo, La mer à boire et L’amour. On avait tous les bras dans les airs pour Karim et le loup et tout le monde a été très à l’écoute pour 30 ans. Les nombreux jams ont été de beaux moments qui ont fait la part belle au côté festif de Karim et ses Loups. -Karina Tardif
ALEX NEVSKY – SCÈNE LES VOIX POPULAIRES – 21 H 55
C’est sur l’un de ses derniers succès, Polaroid, qu’Alex Nevsky est entré sur la scène du Festivoix. Bien en forme, il n’a pas tardé à aller faire une petite tournée dans la foule pour bien connecter avec elle. Personne ne peut le nier, il a un charisme incroyable et sait mettre le public (les demoiselles) dans sa poche. Nous avons pu fredonner plusieurs de ses chansons d’Himalaya mon amour, de Nos Eldorados, et chanter plusieurs « Oh-oh-oh » et « Pa-pa-pa » qui sont un peu la signature de ses chansons.
Accompagné comme toujours par la magnifique LaurenceLafond-Beaulne, ils ont interprété ensemble Jeter un sort (avec Coeur de pirate sur l’album) qui a sans doute été mon moment fort de la soirée. Nevsky a également donné la place à ses musiciens, qui se sont amusés durant les reprises de succès tels que Be my baby de The Ronettes (chanson de la bande-sonore de Dirty Dancing!). Une belle suite à l’univers festif de Karim Ouellet. -Caroline Filion
CRABE – SCÈNE LES VOIX UNDERGROUND – 23 H
Crabe, ce groupe qui rocke comme un band de garage, présente une poésie douteuse mais divertissante et a un plaisir inégalé à jouer ensemble. On a souvent l’impression d’assister à une pratique entre les membres du groupe. Le chanteur se promène dans la salle du Zénob comme si le concept de scène n’existait pas pour lui. La place au complet était sa scène.
Il faut vraiment être un fin connaisseur pour reconnaître les paroles chantées sur la forte musique du groupe. Cela n’empêche toutefois pas d’apprécier le spectacle. Depuis 2010, ce groupe a fait plusieurs albums et mini-albums et hier, ils nous ont joué entre autres, Normal paru sur Anti-Vague en 2014. Ça n’a pas pris cinq chansons avant que le batteur, Gabriel Lapierre, enlève son gilet et que la foule commence à faire des petits « moshpit ». Mertin Hoeks, le chanteur et guitariste, avait un air sympathique et avait clairement envie de crinquer le public, qui a bien répondu à l’appel. -Karina Tardif
On a eu une journée folle ce jeudi et vendredi semble être parti pour être aussi dément! Y’a tellement de choix, tellement de styles, on se demande comment on va faire pour tout voir.
Bien sûr, il y a des incontournables comme Kendrick Lamar, Anderson .Paak et cie. On ne vous en parlera pas, tout le monde l’a déjà fait, et on les appuie sans réserve. On va se concentrer sur ce que nous allons nous-mêmes couvrir!
Sans plus tarder, voici nos choix pour cette journée sacrément chargée!
The PepTides – Scène Hydro-Québec, 17 h
Ils ont remporté un prix FEQ au Ottawa Bluesfest avec leur pop déjantée qui laisse toute la place au néon et à un petit côté kitsch qui n’est pas du tout désagréable. Cinq chanteurs, quatre musiciens, The PepTides offrent un cocktail visuel et sonore aussi rafraîchissant que bigarré (selon les organisateurs). La formation ottavienne a lancé l’automne dernier un EP qui mélange la pop, la soul et le funk. Le genre de truc tout à fait contagieux. À découvrir.
A-t-on besoin de vous parler en parler davantage? C’est Lydia Fuckin’ Kepinski! Finaliste à Granby et au Cabaret Festif de la relève 2016. Gagnante des Francouvertes 2017. Une des têtes d’affiche de notre propre fetedonc.ca en mai dernier! Une auteure-compositrice-interprète géniale et originale qui puise partout pour former une musique qui lui colle à la peau. Et qui nous charme à tout coup. On vous a assez prévenus, on vous attend au Carré!
Dans le genre soft-rock un peu seventies accompagné d’envolées de toutes sortes, il ne se fait guère mieux que Plants and Animals. Le dernier album de la bande à Warren Spicer intitulé Waltzed In From The Rumbling est un beau petit bijou. Demandez-le à Julien Baby-Cormier, notre collaborateur fan fini!
Dead Obies – Scène Bell, 19 h
Ils en ont fait du chemin depuis leur $ud $ale jusqu’à leur oeuvre d’art total Gesamtkunstwerk! Les nouveaux héros du rapqueb ont l’honneur d’ouvrir cette soirée hip-hop et de montrer que notre scène n’a rien à envier à celle de nos voisins du Sud. De vraies bêtes de scènes qui vont en mettre plein à vue aux visiteurs venus de partout!
Si vous n’avez pas encore entendu parler de l’auteure-compositrice-interprète Samuele, voici votre chance de faire connaissance. Cette jeune femme a de la verve, compose de magnifiques chansons dans les teintes folk-blues qui ne manquent pas de rythme, et sur scène, elle s’amuse follement. Ses chansons, qu’elles soient engagées ou personnelles, sauront vous séduire.
Le supergroupe de Vancouver, composé, entre autres, de Neko Case et Dan Bejar, propose une power-pop entraînante qui devrait mettre le party dans le Pigeonnier. Un beau rayon de soleil dans notre soirée!
Lysistrata – Scène Hydro-Québec, 20 h
Le jeune trio français a remporté le prix FEQ des Printemps de Bourges. De la musique instrumentale enjouée et un brin disjonctée qui devrait plaire aux amateurs de post-rock. Le genre de truc qu’on verrait bien passer au Pantoum un samedi soir de décembre.
La formation montréalaise indie rock est de retour sur les planches! On les a vus à Osheaga l’an dernier et la brève prestation était fort prometteuse. Dan Boeckner et sa bande savent préparer des p’tites tounes irrésistibles!
Adamus. Trois excellents albums. Des shows qui virent toujours en party, même si le grand Bernard s’est assagi avec l’âge. On embarque dans ses histoires, on pleure quand il est écorché vif, on sent le fond de tonne quand il raconte ses histoires de brosse. Qu’il fasse beau ou non, on va bien s’amuser!
Hier soir marquait le début des festivités musicales annuelles à Québec. En onze jours, plus de 200 groupes monteront sur scène un peu partout en ville dans le cadre du OFF, du FEQ et des Signaux de Nuit (SDN).
La formation Laclé a ouvert la soirée à la Méduse avec une proposition bien à eux. Guy Bernier nous a présenté des mélodies sorties tout droit de l’Inde du Nord avec son sitar. Il était accompagné de Christian Paré aux tablas et autres percussions et le tout était produit et traité en temps réel par Carl Bastien, équipé d’un clavier, d’une basse et divers outils électroniques pour modifier les sons. Ce fut un bonheur immense d’entendre ces sonorités orientales! Le travail de Carl Bastien a permis à cette musique millénaire de se moderniser en y insérant des couches d’électronique à-travers le jeu des instrumentistes. Les deux musiciens, tous deux virtuoses de leur instrument, s’adonnaient à des échanges mélodiques et rythmiques de haute voltige. La prestation fut très appréciée du public, plusieurs en ont profité pour fermer les yeux et se laisser emporter par ces mélodies orientales. Nous sommes restés dans un état de bien-être profond après ce fabuleux ensemble.
Nous nous sommes ensuite déplacés vers la salle Multi où Le Gros kick nous attendait pour nous secouer un peu après cette méditation commune. Ce projet est en fait une initiative du OFF, qui voulait avoir un ensemble percussif dans sa programmation et a pour ce faire, donné carte blanche à Bea Box (Joannie Labelle) pour créer un spectacle unique dans le cadre du festival. C’est donc accompagnée par deux batteurs et une trompettiste/chanteuse que Joannie Labelle nous a présenté ses compositions dans le genre industriel et percussif (c’est le moins qu’on puisse dire). La chanteuse utilisait elle-même une station d’instruments de percussions divers, tout en chantant et en gérant ses trames sonores préenregistrées. Le tout était agrémenté de projections éclatées sur un écran derrière le groupe. Un spectacle qui a bien démontré l’aspect d’ouverture et d’expérimentation du Festival OFF.
Un des artistes que j’attendais le plus au festival OFF est certainement Gramofaune. Le projet électro-acoustique de Gabriel Gagné ne cesse de m’impressionner dans sa recherche du rythme, de mélodies et de couleurs sonores. Muni d’un attirail impressionnant, il manie tous les sons et bandes sonores en temps réels, ce qui pourrait qualifier son art de performatif tellement il s’y investit. Il était lui aussi accompagné de projections dynamiques derrière lui, qui imageaient très bien sa musique et ses ambiances. Semblant un peu nerveux de présenter son projet dans un festival important, il est tout de même resté en contrôle de ses moyens, malgré quelques accrocs mineurs. Ses mouvements lors de sa performance étaient très énergiques et obnubilants. Le spectateur ne savait presque plus où donner de leurs sens avec les projections, la musique, les mains agiles de Gabriel Gagné ou bien encore sa tignasse brune se secouant de tous bords tous côtés. Cette musique a été très bien accueillie par un public qui semblait déjà bien le connaître.
Beat Sexü, quant à eux,font maintenant partie de la culture de fête de Québec. Avec son esthétique franchement «Pantoumesque», les paillettes et les chansons maintenant connues du public, tous les ingrédients étaient là pour passer une très belle fin de soirée avec la formation. Munis d’un décor tout en paillettes, ils nous ont présenté plusieurs chansons pour faire bouger (dont quelques nouvelles, yé!), avant d’enchaîner plusieurs titres de leur album de reprises de chansons d’artistes de la relève de Québec. L’énergique quatuor a su faire danser les quelques survivants de la soirée jusqu’à une ultime danse sur la très connue Papa, Maman, Bébé, Amour (Gab Paquet était présent ce soir-là, mais il venait tout juste de partir… snif snif) où le tout le monde a trashé le dance floor.
Cette soirée a donné le coup d’envoi aux prochains jours de festivités et de musique.
À vos scènes,
Prêts?
Écoutez!
Badminton (par Jacques Boivin)
Pour une fois que je pouvais avoir un petit avant-goût du OFF, je me suis gâté avec Badminton, le projet d’Alex Fortin. Rien de trop compliqué, du folk à l’américaine livré avec une grande émotion, sans artifices. Un vieux micro, une guitare trois quarts, un peu de reverb, une ou deux reprises (dont une bien sentie de Tears for Fears) pis une bouille fort sympathique. Prestation bien accueillie par les spectateurs présents… et par ma pinte de cidre!
Photo de couverture : The Barr Brothers – Photo : Jacques Boivin
Québec, est-tu prête?
On l’espère parce que c’est aujourd’hui, à 17 heures, que le coup d’envoi du 50e Festival d’été de Québec sera donné! Pendant onze jours (pas dix, onze!), la vieille capitale vibrera au son des centaines d’artistes qui se produiront sur les différentes scènes et salles du Festival, et ce, dans à peu près tous les genres possibles, du folk introspectif au metal hurlant.
Pendant ces onze jours, une équipe dévouée d’ecoutedonc.ca arpentera le coeur de la ville de haut en bas, puis en haut, pour vous remémorer de beaux souvenirs ou tout simplement vous montrer ce que vous aurez manqué. Non, nous ne serons pas toujours sur les grandes scènes (de nombreux médias mieux équipés que nous y passeront le plus clair de leur temps). Vous nous trouverez, comme toujours, près des artistes locaux et émergents de Québec et d’ailleurs… ce qui ne veut pas dire que nous n’irons pas voir quelques grosses pointures!
Avant de vous présenter nos suggestions, quelques conseils d’usage :
Tous les laissez-passer du Festival ont été vendus. Ce qui veut dire que si vous n’avez pas encore le précieux sésame qui vous permettra d’entrer sur les Plaines, au Pigeonnier ou à l’Impérial Bell, il vous faudra user du bon vieux système D et trouver des âmes généreuses qui voudront bien vous prêter les leurs… ou des âmes qui ont senti le bon filon et qui seront prêtes à vous les louer… ou à vous les vendre à un prix pas toujours dérisoire.
Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas profiter du Festival d’été! Voyez-vous, les spectacles présentés à la scène Fibe (devant le Parlement) et à la scène Hydro-Québec (à place d’Youville) sont complètement gratuits, et bon sang qu’il y a de la qualité à ces deux endroits! De plus, vous pouvez assister aux nombreux spectacles présentés à L’Anti (rue Dorchester) pour 10 $ par jour.
Cette année, paranoïa mondiale oblige, la sécurité a été rehaussée d’un autre cran. Cela veut dire que tous les sacs et les poussettes feront systématiquement l’objet d’une fouille. Petit conseil : n’apportez que l’essentiel, il y aura une file d’attente spéciale à la scène Bell pour les gens qui arrivent les mains vides! Les collations légères sont permises. Par contre, les bouteilles d’eau (pleines) sont interdites. Oui, c’est un peu con, mais ça fait partie de la game, malheureusement. Vous pouvez apporter une bouteille froissable ou un sac-gourde, tant qu’ils sont vides. Vous pourrez les remplir aux nombreuses stations de remplissages sur les sites principaux. Prévoyez quand même un peu de temps pour le faire, il y a plus de monde que de stations!
Comme toujours, allez-y modérément avec l’alcool et les substances moins licites. On ne veut pas être paternalistes, mais on a déjà eu nous-mêmes des expériences pas trop le fun… déshydratation, coups de chaleur, name it, on y a pas mal goûté.
PRENEZ LE BUS! Entrer en ville et en sortir pendant le FEQ, c’est déjà assez l’enfer de même. Le service spécial du RTC est bien rodé et on peut se retrouver rapidement à destination. Laissez votre auto dans un des par-o-bus du RTC et montez en bus, ça ne coûtera pas plus cher que les stationnements!
Pour en savoir plus, consultez la section Infos pratiques du site Web du Festival d’été.
Les amateurs de country et de bluegrass seront bien servis avec les sympathiques Damn The Luck, qui proposent une musique aux racines américaines qui laisse place à l’improvisation, aux solos et à la joie de vivre. Une musique festive et chaleureuse, un excellent choix pour commencer son festival!
Cette artiste américaine établie en France navigue allègrement entre le folk, la pop, le jazz et le rock avec une touche de synthétiseurs toujours agréable, jamais banal. On va aller la découvrir avec vous!
Surprise! La formation Throes + The Shine a dû annuler sa prestation à la dernière minute. Pour les remplacer, qui d’autre que le groupe le plus rempli de paillettes de Québec, nos amis de Beat Sexü, qui auront joué au OFF près de 17 heures plus tôt? Mettez vos plus beaux habits et venez célébrer avec le fantastique groupe pantoumien!
À Québec, on connaît de mieux en mieux l’auteur-compositeur-interprète d’origine beauceronne. Que ce soit en raison de son succès Faut qu’on bouge, pièce-titre de l’album du même nom, ou pour le plaisir de le voir chanter sur une des nombreuses scènes de la ville, Pierre-Hervé séduit avec ses chansons teintées de folk, de pop, de reggae et j’en passe. Vous voulez savoir pourquoi il a gagné les Apéros FEQ? Venez le constater par vous-mêmes. Believe the hype!
Oh qu’on l’attendait, ce show-là! Inspiré de l’excellent album hommage à Richard Desjardins, le spectacle nous présentera les chansons du grand auteur-compositeur-interprète revisitées par de nombreux artistes émergents et établis d’ici. Une heure toute en émotions, un moment unique.
Du folk. Une touche de jazz. Des cordes. Des belles mélodies. Des textes brillants. Sarah Toussaint-Léveillé propose tout ça. Un beau moment en perspective.
Oh le beau mélange des genres que voilà! Le folk bluesé des Barr avec les sonorités maliennes de Bassekou Kouyaté et Amy Sacko! Cette collaboration toute spéciale ne se reproduira pas de sitôt à Québec. Un événement en soi.
Bassekou Kouyaté et Amy Sacko n’auront pas pu se rendre à Québec pour le spectacle. Grosse, grosse, grosse déception. Néanmoins, les Barr Brothers, eux, seront présents et ont appelé d’autres amis pour jammer avec eux. Ça demeure un événement!
Ouf, on va en voir, du beau (et du bon) monde! Et ça, ce n’est que la soirée numéro un!
Et vous, qui irez-vous voir?
Si vous voyez un membre de l’équipe, n’hésitez pas à nous dire un petit bonjour!