C’est avec le fameux gros masque d’œil au visage et son vieux t-shirt (anciennement appartenant à son guitariste) Yoko Ono sur le dos que Philippe est embarqué sur scène, en poussant des cris aigus comme sur le début du dernier albumPortrait de famine.
« Merci pour la soirée !» a-t-il lancé après une seule chanson. Phillippe enchaîne en nous expliquant qu’il a toujours aimé les shows des années 1950 où ils mettaient le générique au début. C’était un beau clin d’oeil à cela, mais c’était surtout déstabilisant et je dirais même que ça a donné le ton à une ambiance disjoncté, éclectique et intense tout au long du spectacle.
Devant la salle remplie du Satyre Cabaret-spectacle, Philippe s’est amusé à faire des galipettes sur scène avec des bas troués. D’ailleurs, au retour de l’entracte, il nous est revenu avec des beaux bas blancs sans trous offerts par une personne du public !
Philippe Brach, c’est un artiste généreux parce qu’en plus de jouer plusieurs chansons de son albumPortrait de famine,il a aussi chanté une chanson qu’il n’avait pas fait encore sur cette tournée, soitDowntownde l’albumLa foire et l’ordre. Philippe Brach, c’est aussi un gars très drôle. Dans la chansonLe matin des raisons, entre les phrases«J’aimerais ça me dire que c’tait beau, que c’tait con, qu’on s’en criss » et « mais ch’tellement bien entre des ceux cuisses », il a trouvé le temps de prendre une énorme gorgé de bière, qui, j’avoue, m’a quasiment stressé de peur qu’il s’étouffe.
Tout en nous rappelant que 93% de son répertoire parle de choses joyeuses, ironiquement vous l’aurez compris, il nous lance « ça fait que cette chanson parle de sodomie »!
J’ai compris que le public attendait trois pièces ce soir-là:Alice,Dans ma têteetBonne journée. La pièceAlicea été chantée en chorale, tout le monde ensemble et c’était magique. Il en a été tout autrement pourBonne journéequi, malgré la volonté du public, le rythme n’était pas leur fort, car les claquements de doigts n’étaient vraiment pas sur le tempo. C’était un merveilleux moment tout de même.
Ça n’a pas pris beaucoup d’effort pour faire lever la foule: un petit shooter avant le dernier rappel, un « yeah Tihar…SirPat » et tous les gens se sont levés pour danser comme dans un gros spectacle rock surD’amour, de booze, de pot pis de topes.Laissez-moi vous dire que ça finit bien un spectacle. Et parce que les gens en redemandaient encore, il a terminé avec la chansonBlack Swande Thom Yorke, qui est en parfaite harmonie avec l’univers du spectacle depuis le début.
On n’a jamais su pourquoi Philippe avait un bandage à la main, mais on a clairement compris pourquoi la salle était pleine ce soir-là : ce gars est un génie des mots et un interprète d’une folie et d’une intensité inimaginable !
Les gens de Shawinigan ont célébré l’Halloween ce week-end dans l’ambiance funky de Radio Radio au Centre des arts.
À ma grande surprise, j’ai pu constater que j’allais assister à un spectacle de Radio Radio dans une salle assise. Avec l’énergie débordante du duo acadien, je me demandais comment les gens allaient faire pour rester « ben cargué dans leurs chaises ».
Jacques Alphonse Doucet et Gabriel Malenfant forment un duo mélangeant funk, rap et chiac. Ils ont décidé de laisser tomber leur langage propre pour rester dans un monde anglo et électro-pop avec leur nouvel album Light the sky. Par contre, je n’ai pas entendu beaucoup de nouveautés lors du spectacle, étant capable de reconnaître tous leurs succès des albums précédents (qui ont été joué un à la suite de l’autre). Malgré leur style bien à eux, la démarche artistique de leur nouveau spectacle manque clairement d’innovation à mon avis, se limitant au duo qui bouge d’un bout à l’autre de la scène.
La salle remplie de jeunes, de familles et étonnamment de baby-boomers, s’est levée lors de Busy, qui fût la première pièce de Light the sky joué ce soir-là. Leur choix de chansons se promenait entre l’album EJ Feel Zooet Belmundo Regal en faisant parfois rappel à Havre de Grâce, notamment avec Grong Hotel en début et Comment ça va en fin de spectacle.
Bondissant sur scène, Jacques Doucet et Gabriel Malenfant sont accompagné d’un guitariste et d’un batteur pour offrir une énergie maximale avec un son rock qui s’ajoute au groove. Les solos de guitare ont été acclamé par le public durant 50 shades of beige et après Ej Feel Zoo.
Les références funk en introduction de Guess What est sans doute mon coup de cœur de Radio Radio. Cette pièce est à mon avis la plus solide parmi leur banque à succès. Pour avoir vu Radio Radio en duo avec Alex Nevsky sur cette chanson lors des Francofolies de Montréal en 2015, elle est indétrônable. J’ai senti que la salle l’appréciait également lorsque des gens qui ont délaissé leurs bancs pour lever leurs mains au même rythme que Jacques et Gabriel. Il semblerait que le public était impatient de pouvoir se dégourdir.
Le spectacle s’est ensuite poursuivit avec des nouvelles chansons telles que Tonight is the night, Sweater Weather, My Dance Floor et Light the sky. Digne des soirées célébrantes, leurs nouvelles chansons en ont fait danser plus d’un. Light the sky, pièce qui sans doute permettra d’aller chercher un public plus large à l’extérieur du Québec, avait quant à elle une saveur plus pop. Pour ma part My Dance Floor m’a semblé plus efficace en spectacle avec le beat plus variant grâce aux musiciens présents, qui fait réellement sentir l’ambiance d’une piste de danse. Entre temps, ils ont succédé Dekshoo et Boomrang avec une transition instrumentale entre le batteur et le guitariste, ainsi qu’en interposant les paroles des deux pièces.
En rappel, Radio Radio est revenu sur scène avec Cargué dans ma chaise et Ça c’est nice. Ils ont également invité les enfants de la salle à monter sur scène avec eux pour les faire sentir spéciaux le temps d’un instant en performant Enfant Spécial.
Toujours généreux envers leurs fans, ils ont conclu le spectacle en proposant au public de Shawinigan de venir les rejoindre pour une séance photo dans le hall du Centre des arts.
Pour vous donner une idée de l’ambiance sur scène, voici des photos prises par l’équipe de photographes lors des spectacles antérieurs de Radio Radio.
Tout d’abord, je tiens à remercier ecoutedonc.ca de m’avoir accueillie au sein de sa belle équipe. Également, ce fut agréable d’être reçue par le charmant cabaret spectacle Le Satyre(soulignons leur ouverture récente en mai 2016).
Ce jeudi 20 octobre dernier, pour une 7e tournée au Québec, le Satyre a accueilli Guerilla Poubelle. Notons qu’ils étaient en tournée avec Bonvivant et Speed Massacre lors de leur passage en sol trifluvien.
Malgré le fait qu’il n’y avait pas foule vers les débuts du spectacle, celui-ci n’a pas été retardé. On a débuté vers 21 h avec un groupe originaire de Québec : Achigan. Du bon punk-rock en français, où chacun des musiciens prend une part égale côté son. L’échange entre les trois membres est bien équilibré, on entend super bien les paroles et c’est à leur juste valeur. C’est un groupe engagé, enragé et jovial tout à la fois. Leur amour pour la nature saute aux yeux; le drummer « vitesse », Simon Viviers, vêtu son chandail de Greenpeace, le guitariste-chanteur, Guillaume Guité, porte fièrement la chemise carottée et puis le bassiste-chanteur, Christian Jacques, aborde ses fameuses bottes de pêche ainsi que son casque blanc des bois. Que la pêche soit miraculeuse ou que le chat Facebook soit un gentil minou, ils nous disent également que dans le punk-rock, c’est important d’être vulgaire. Puis, ces gaillards ont vu les époques passer et se transformer, ce qui les a révoltés. Ils nous avouent : « Quand on était jeune, on buvait dans le pit de sable. » Maintenant, c’est différent : cet endroit mythique est devenu un sale dépotoir. Le nouveau quartier, dorénavant, est situé exactement sur le dépotoir. Les enjeux axés sur l’environnement de leur coin de pays les troublent particulièrement. Ils tentent de nous ouvrir les yeux sur ces accablants constats. Tel le vent sale qui souffle sur Limoilou à Québec. Par exemple, il transporte avec lui les effluves polluées de Trois-Rivières. On saura que vers l’est, au Québec, se déplacent les toxines aériennes et aquatiques. En dépit des sujets, ils restent cools et amusés sur scène. Merci à Fred, un des partisans, d’avoir relancé le groupe, en gueulant : « Participez au Chaos! » C’est exactement ce que Achigan nous chante après avoir avoir dit qu’ils finissaient… Christian Jacques, le bassiste-chanteur, nous dévoile qu’il a commencé à composer, puis qu’ensuite, il s’est mis à chanter et jouer de la guitare. Il vient de la scène punk, mais nous confie aimer faire de la musique traditionnelle québécoise ainsi que du métal québécois. Si vous avez envie de prêter l’oreille à son groupe de black métal progressif, eh bien, allez donc écouter Moonlyght!
Pour faire place à leurs confrères, « les bons à rien… ah non, ‘scusez : les Bonvivant », disait Christian. Originaires de Saint-Étienne-de-Beauharnois, les trois jeunes hommes nous offrent une prestation punk-rock plutôt flottante. Ils sont également de la partie pour accompagner la tournée québécoise avec le prochain groupe, Speed Masacre. Fait cocasse, la tendance se maintient; une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes au lieu de cinq. Même s’ils chantent en français, les paroles sont plus crunchy, légèrement moins compréhensibles pour ainsi mieux se faufiler dans le son, le vibe. Bref, la guitare lead pas mal pour l’ensemble. Si j’ai bien compris, ils nous gueulent que le rock’n’roll est à chier! En fait, c’est un cover qu’ils ont fait du groupe Les Prostiputes de Rouyn Noranda. En finissant, ils nous confessent, dans leur dernière chanson, que malheureusement, faut pas qu’on arrête le pot, mais plutôt qu’il faut qu’on arrête de boire, en référence à leur toune : Samedi, demain j’arrête de boire. Visuellement, leur choix pour leur conception graphique est très intéressant! Par exemple, leur pluie de couteaux sur les chandails. Enfin, c’est très encourageant de constater que la scène punk-rock reste en vie en Mauricie!
Au troisième changement de setup, on constate que les groupes sont biens rodés. Les pauses entre les prestations ne sont pas trop longues, heureusement, puisque la musique est beaucoup trop forte pour qu’on puisse se parler. Je ne sais pas si le Satyre se sentait punk ce soir là, mais la playlist, malgré les bons morceaux, était la même pour une seconde entracte!
Speed Masacre s’annonce : « On est juste six, c’est à nous autres, c’te show-là. » Les punk-rockeurs montréalais, composant en anglais depuis un bon moment, ont fait leur apparition pour la première fois à Trois-Rivières ce mardi. On entend quelques pièces dont Inside my Head de leur plus récent album, Stupid Fucking Rain,ainsi que Fuck the World ou Police on the Dancefloor, tirés de leur album datant de 2012, We Hold the Vikings by the horns, pour ne nommer que celles-ci. On sent un petit côté dansant, twistant, légèrement à la rock’n’roll tout en restant assez fidèle au punk. Et puis, encore une fois, il y a une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, depuis 12 ans, le power trio a donné plus de 800 concerts à travers le monde, en passant par les plus petits bars de la France, à de plus grandes scènes ainsi qu’à des festivals. Ils sont demeurés fidèles à leur éthique du début DIY, participatifs et impliqués avec d’autres groupes sur tous les supports possibles et imaginables. Le groupe est tellement punk qu’il limite eux-même le prix des concerts, des places disponibles et de leurs albums, en refusant de s’inscrire à la SACEM. Till Lemoine est au chant et à la guitare depuis toute l’histoire du groupe, soit depuis 2003. En plus, il est membre de l’association de concerts Guerilla Asso aidant à la culture musicale de Paris surtout. Leur style de vie exprimé dans la chanson Punk Rock is Not a Job, reflète leur choix de refuser de vivre de leur musique en concevant un emploi hors du groupe. Poursuivant une tournée de plus de 40 dates en Europe, le groupe revient en sol Québécois par Trois-Rivières, Québec, Alma, Sherbrooke, Gatineau, Rouyn et Montréal. Inferno, disponible en format vinyle et CD, présenté par GxP, comprend quatre nouveaux titres disponibles sur toutes les plateformes numériques, depuis le 8 juillet 2016, pour faire suite à leur plus récent album Amor Fati. Tel qu’annoncé sur leur site, Guerilla Poubelle est venu brasser la cage des Québécois. Au Satyre, ils ont eu de l’audace en installant leur tapis sur le parterre ainsi que tout le tralala afin de nous jouer ça sur le plancher des vaches. C’était puissant et vibrant, tellement que leur drummer, Paul, se sentait comme chez lui et s’est mis en boxer! Yeah! Nous aussi on a eu chaud pour eux à bouger sur leur son!
Voici quelques clichés pris par notre merveilleux photographe, Adrien Le Toux.
Vendredi dernier, c’était la première fois que je me rendais à la salle du Centre culturel Pauline Julien à Trois-Rivières. Je dois dire que j’ai été très surprise de l’accueil que j’ai reçu qui fut bien sympathique. Je me suis même permise de prendre une petite Trou du Diable, je me disais que Fred Fortin, ça s’écouterait encore mieux avec une bière à la main.
Le spectacle affichait complet, mais clairement, la salle n’était pas remplie. J’ai bien aimé l’intimité que la salle crée en positionnant les spectateurs à la même hauteur que l’artiste sur scène. Ça donne un effet rassembleur. Surement pas assez pour Fred, puisque, dès qu’il est monté sur scène, il a demandé au public de se rapprocher.
20h00, Fred est sur scène. Sincèrement, je n’ai jamais entendu une aussi bonne crowd de musiciens. Au début, je me demandais comment ils allaient transmettre le son particulier des Barr Brothers, un groupe montréalais qui a collaboré sur le dernier album de Fred Fortin, Ultramarr. Ce groupe, qui se distingue par les percussions d’Andrew Barr, et les accords de son frère guitariste Brad Barr, qui ensemble, forment un son juste assez planant. Cette collaboration entre Fred Fortin et les frères Barr restera toujours dans mon top musical de vie, encore plus depuis ce que j’ai vécu en spectacle vendredi dernier.
Le premier extrait de l’album, Oiseau, dont le texte transpose une belle métaphore sur la vie, a aussi été le premier extrait du spectacle. On remarque tout de suite le plaisir de jouer aux travers les expressions des musiciens parce qu’ils savent clairement que ça sonne bien. C’est aussi ce que les auditeurs se disaient lorsqu’ils tapaient du pied pendant que Fred sonnait le refrain.
Il a enchaîné avec la pièce 10$, où les harmonies électriques du célèbre Olivier Langevin ont été appréciées par la foule.
Douille s’en ai suivi et c’est là que le batteur Samuel Joly a pris sa place dans le spectacle. Étant proche de lui, j’ai vraiment été captivé par sa présence sur scène. N’étant pas en font de scène comme nous avons l’habitude de retrouver un batteur, nous pouvions être plus à son écoute. Fred laissait beaucoup de place à Sam probablement parce qu’Ultramarr est un album qui fait sonner beaucoup de percussion.
Entre temps, il a fait référence à son album Plastrer la lune avec les airs blues de Madame Rose où l’on a senti une belle complicité entre Samuel Joly et Jocelyn Tellier tout deux assis au pied de leur instrument. Sans doute le musicien le plus polyvalent du band, Jocelyn Tellier performait de la bass à la guitare pour retourner se fondre derrière les sons singuliers du pedal steel pour transporté un effet psychédélique aux chansons de Fortin.
Lors de la Gratte, les notes plutôt jazz du claviériste se mélangeait bien avec les expressions plus blues de Fred et rock d’Olivier.
Fred aime beaucoup l’énergie du public et ne s’est pas empêché de leur exprimer l’effet qu’elle lui procure : « On sent votre drive, vous êtes hot » a-t-il déclaré. Il enchaîne ainsi avec des allures country qui sont incontournables sur chacun de ses albums avec Tapis et Molly dans le cas d’Ultramarr. Durant la prestation de Molly, Fred s’est agenouillé pour laisser la place à ses musiciens. À cet instant, nous avons pu ressentir un réel moment de « bromance » entre lui et ses acolytes qui jouaient à proximité, mais également par les rires qu’ils échangeaient. « J’ai volontairement fucker les accords pour les fucker » a-t-il déclaré en fin de chanson.
J’aime quand nous pouvons remarquer le lien d’amitié entre les membres du groupe sans même qu’ils échangent un mot, juste pas la passion musicale qui les relie. Cet accord ajoute un effet solide et cohérent à la musique projetée. Ce fut le cas durant la pièce Têteperdue qui est selon moi est la plus substantielle pour les oreilles avec un refrain unique et accrocheur en son genre.
Après Grippe et Ti-Chien Aveugle, Fred remercie le public et l’accueil qu’il a reçu au Centre Culturel Pauline Julien qu’il a baptisé le «dôme étoilé» pour terminer avec la performance de Scotch. Une chanson méritant la fin du spectacle par une conclusion instrumentale digne d’une finale en feu d’artifice où les musiciens se sont laissés emporter dans leur style.
Peu de gens connaissent le talent de Fred Fortin dans mon entourage. J’ai compris pourquoi en assistant à son spectacle qui clairement attire un auditoire digne de la génération X. J’ai même pu apercevoir une famille, dont les enfants étaient assis au pied du micro de Fred. Cette même famille se sentait très rejoint par la musique et a demandé la pièce Bobbie au rappel, «une chanson avec beaucoup trop d’accord pour un vieux disque mou » comme a mentionné Fred. Nous avons été exclusif, car apparemment elle n’avait pas été joué depuis 4 ans.
Autrement, durant le rappel, un piano à queue a été installé au milieu de la foule pour interprété Amour et Ultramarr qui conclura cette soirée rock en moment convivial.
Le Satyre Cabaret accueille une programmation qui n’en finit plus d’être diversifiée. Parfois, l’ambiance cabaret donne une touche exceptionnelle, d’autres fois, ça apporte quelque chose d’hétéroclite, mais qui, somme toute, est intéressant. C’est ce qui est arrivé lors du passage des groupes FullBlood et Les Goules le 10 octobre dernier. Cette soirée était organisée en collaboration avec l’OFF festival de poésie de Trois-Rivières. En plus du spectacle au Satyre, il y avait un micro-ouvert au MotditBar jusqu’aux petites heures du matin. Pour l’événement, la salle n’affichait pas complet, mais un public de fans incontestés était présent pour s’imprégner de la folie des deux groupes.
FullBlood
L’automne, mais surtout l’approche de l’Halloween est probablement la période la plus achalandée pour le groupe Trifluvien FullBlood qui porte à merveille son nom. Quatre gars avec une bonne pilosité faciale, qui joue de la musique punk garage sans chandail, et qui sont couvert de faux sang de la tête à la ceinture. Ça a de quoi surprendre les auditeurs quand on ne connait pas le groupe. Ça et le sérieux que l’on peut lire dans leur visage lorsqu’ils jouent. Alexandre Dostie, chanteur de la formation, est très intense du début à la fin. On pourrait presque croire qu’il est enragé par moment. Ça contraste avec l’attitude de Pierre Brouillette-Hamelin à la basse, qui est d’un calme sans faille. Sébastien Dulude se déchaine sur ses tambours, et son confrère, Francis Ouellet est très sérieux dans son maniement de la guitare. Ça donne une image très « trash », mais qui fonctionne avec ce qu’ils veulent projeter. Comme on peut lire dans leur description, ils sont à la fois un mélange de Balck-Flag, de Misfits et d’une « chainsaw ». J’aime beaucoup le groupe et leur concept, mais j’avoue qu’au-delà d’un contexte bien établi, on doit être averti pour assister à l’une de leur performance. Ils sont justement au Café Frida le 29 octobre pour un party d’Halloween assez déjanté avec WD-40 Montréal officiel et DEAD BLUES CARNIVAL.
Les Goules
N’ayant jamais eu l’opportunité d’assister à un spectacle de ce groupe, j’ai été très surprise par les personnages qui sont arrivés sur scène. Accoutrements disparates, accessoires étonnants, maquillage très spécial, on est encore une fois dans un univers singulier. C’est que Keith Kouna et son groupe ne sont pas nés de la dernière pluie. En effet, le groupe a été formé en 2001, pour prendre une longue pause qui a duré près de 10 ans, et ils sont maintenant de retour, plus en forme que jamais.
On peut remarquer qu’ils ont beaucoup de plaisir sur scène et qu’ils dégagent une énergie et une folie contagieuse. À plusieurs reprises, des fans se sont approchés de la scène pour chanter dans le micro en l’enlevant pratiquement des mains de Kouna. Je dois admettre que ce n’est pas tout public non plus, mais c’est tout de même accessible. Malgré le ton qui se veut un peu moins sérieux, on peut dénoter une belle recherche dans les paroles. Je pense par exemple aux textes de Bergerie et de Bateau mort que je trouve très poétiques. Keith Kouna parlait justement ici du fait qu’il trouvait que ce qu’il avait fait de plus poétique dans sa vie, c’était avec les Goules. C’est donc que le nouvel album est une continuité de cela. Ça contraste beaucoup avec la livraison des textes sur la scène. Je trouve également que l’interprétation des chansons par Keith Kouna pouvait pratiquement ressembler à une histoire sous fond musical, pas tout à fait du slam, mais tout de même des paroles moins chantées que récitées.
Leur nouvel album, Coma, est sorti début mars 2016 après que le groupe se soit réuni quelques fois en 2012 et qu’ils s’ennuient sincèrement de la scène. (Pour la critique de Julien-Baby Cormier, c’est ici). L’enregistrement s’est déroulé dans Lanaudières, au Studio
Wild de Saint-Zénon qui a accueilli des artistes tels que Bernard Adamus, Daniel Bélanger, Fred Pellerin et les Cowboys fringants pour ne nommer que ceux-là. Comme ils disent, ils n’ont fait aucun lancement, ils ont seulement « garroché » ça sur le web et les demandes d’entrevues et de spectacles ont fusé de tous les côtés. C’était pour cette raison qu’ils ont fait l’album, c’était un prétexte pour remonter sur scène (ils ont gagné un prix au Festival d’été de Québec en 2006 pour l’originalité de leur création, majoritairement scénique). Ils ne voulaient par contre pas revenir avec du vieux matériel et leur écriture a évolué également, sans toutefois perdre l’essence du groupe.
Au-delà de la première image que je me suis faite du groupe, j’ai beaucoup apprécié leur performance scénique et le fait qu’ils faisaient beaucoup participer le public à leurs folies. Si vous voulez vivre l’expérience de les voir en spectacle, ils sont à Montréal Sherbrooke et Québec en novembre, et ils n’ont pas annoncé plus de dates que ça.
Voici quelques photos des spectacles auxquels nous avons assisté durant la dernière année.
Crédits photos : Sébastien Ouellet, Jacques Boivin et Julien-Baby Cormier
C’est auTthéâtre du cégep de Trois-Rivières, dans un décor simpliste, ambiance feutrée et dans une salle pleine à craquer que notre Plume National vient nous chantonner sa poésie éclectique, accompagné de Jean-Claude Marsan aux guitares et voix et de Grégoire Morency à la contrebasse…. Fidèle à lui-même, il nous expose à sa dernière Rechut !(Odes de ma tanière) son tout dernier album sorti en septembre dernier… Ce spectacle Récidive est bien rôdé et le plaisir de jouer ensemble est au rendez-vous.
Il n’a rien perdu de sa fougue et son désir d’être. Après 45 ans de scène, il a reçu plusieurs honneurs et eu diverses collaborations musicales. Il a vieilli, certes physiquement, mais mentalement il est encore très allumé ! Ses textes sont songés, remplis d’histoires cocasses et rigolotes. Il crie à l’amour, à l’injustice sociale et au bonheur qui est supposé exister. Il a toujours les bons mots pour les non-dits. Maudite belle poésie écrite d’une plume aguerrie… En plus des nouvelles chansons, il nous a aussi bien réchauffé Le ramoneur, Cahin-caha (Tarapâpu), Le tango des caves, Gisèle avec 2 L, la très éducative Le fermier Jean, entre autres.
Il a pris un coup de sagesse notre Plume, mais il est toujours aussi rêveur. Les gens sont captifs et le partage de son univers nous emballe. Un spectacle d’une durée de 90 minutes sans avoir pris de pause, car durant celle-ci, il a dédicacé ses albums à ceux qui se les sont procurés. Deux rappels désirés lui sont accordés et c’est tout sourire qu’il revient pour des demandes spéciales au bonheur de tous… C’est une soirée flyée, volubile, et sensée à laquelle nous étions conviés. De sa belle Plume, il a su nous détourner de ce monde erroné et nous amener dans un tête-à-tête farfelu et subtil.
Mardi dernier, Safia Nolin était de passage pour un spectacle intime dans le cadre des mardis live au fameux Gambrinus de Trois-Rivières. C’est autour d’une bonne bière artisanale et des nachos que j’ai découvert la voix enveloppante inspirée d’Amy Winehouse de Claudya Beaulieu qui faisait la première partie. Auteure, compositrice et interprète de Trois-Rivières, on peut la découvrir dans différents bars-spectacles de la ville accompagnée de son guitariste Anthony Richard.
Assise au fond de la salle, Safia a pris le temps d’écouter Claudya avant de monter sur la «scène» du Gambrinus et nous livrer une performance à son image. Elle a choisi de débuter avec La laideur pour enchaîner avec la Valse à l’envers. Il est facile de se laisser emporter dans les tonalités folks et indies de Safia et son guitariste Joseph Marchand qui l’accompagne en spectacle. Dans le petit public fort probablement composé d’étudiants de l’université, j’ai pu apercevoir plusieurs yeux fermés et des têtes qui se laissaient bercer par la douceur et la sensibilité de la musique jouée. En particulier sur les airs atmosphériques d’Acide et Les marées.
Ce que j’apprécie de cette artiste c’est le passage entre la profondeur des textes et l’innocence de ses interventions entre chaque chanson. Sans même faire de blague, le public riait avec elle de par son comportement gêné lorsqu’elle remercie, ses moments d’égarement ainsi que son langage populaire. Elle nous a clairement lâchée quelques «Tabarnack, pourquoi j’dis ça ? ».
On peut remarquer la complicité entre Joseph et elle par les rires naïfs qu’ils ont échangés entre Si Seulement et Les excuses lorsque Safia s’emportait dans l’absurdité. Au milieu du spectacle, Joseph l’a quitté pour une performance acoustique solo sans micro, où elle a joué deux pièces, dont Work de Rihanna à la demande du public. Si vous voulez aussi vivre ce moment, il est possible d’entendre cette performance sur le web dans le cadre des capsules Nicover de l’émission Vrak Attack. Elle a également fait un petit clin d’œil aux années 80 en s’appropriant le succès d’Offenbach Ayoye avec beaucoup moins de brutalité que Gerry Boulet.
Elle est revenue à ses compositions avec la pièce Technicolor, dont le vidéoclip est sorti cet été. Réalisé par DAVAI dans le décor froid et immense de Terre-Neuve, les images reflètent bien la solitude des paroles.
Elle a lancé elle-même le rappel, ne croyant pas en l’utilité de ce rituel. Avant de terminer sur les notes d’Igloo et NoëlPartout, elle a remercié aimablement son équipe ainsi que celle du Gambrinus de l’avoir accueilli.
Safia Nolin a commencé à faire beaucoup plus parler d’elle cet été en traversant les différents festivals du Québec, dont le Festival d’été de Québec, Les FrancoFolies de Montréal, Osheaga, le Festif! et la Grosse Lanterne. Elle a également remporté le prix Félix-Leclerc de la chanson en juin dernier dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Nous sommes impatients qu’elle se mettre à l’écriture d’un nouvel album qui saura marquer son authenticité, malgré le fait que Limoilou soit sortie il y a seulement 1 an.
Marianne Chartier-Boulanger
Voici quelques images de Safia que nous avons ressorties de notre bibliothèque !
Fraîchement sorti de la tournée québécoise avec Céline Dion comme musicien harmoniciste invité, qu’il attrape au passage le prestigieux prix André Gagnon 2016 de La Fondation de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec pour la meilleure musique instrumentale. En plus d’être récipiendaire de 14 prix au Gala du lys Blues depuis 2003, Guy Belanger a une longue feuille de route en collaboration musicale… Passant de Bob Walsh son partner de toujours et qui l’a ensuite mené à côtoyer les plus grands comme les Muddy Waters, Koko Taylor, Big Mama Thornton, James Cotton et Dutch Mason.
Signant les trames et musiques de films telles que Gaz Bar blues, The Timekeeper ainsi que la musique des séries télévisées Les Boys et Séquelles. Et le tout récent film Les Mauvaises Herbes, dont il reçoit plusieurs honneurs. Il a aussi plusieurs associations avec près de 60 artistes québécois et une coopération spéciale avec le Cirque du Soleil ainsi que ses 15 participations au Festival De Jazz de Montréal et tous les festivals de Blues partout dans le monde. De son premier album éponyme Guy Bélanger, au dernier Blues turn, il remporte plusieurs prix au gala du Lys Blues, maple Blues Awards et plusieurs autres.
Ce soir frisquet de septembre, quel bel endroit bucolique à Maskinongé au Magasin Général Lebrun, pour nous recevoir au grenier pour un concert intime et feutré. Accompagné d’André Lachance à la guitare qui est muni d’une voix exceptionnelle, Richard Deschênes qui garde le rythme à la basse et Michel Roy qui bat ses tambours. Tous s’en donnent à cœur joie, le plaisir , la folie et de la belle symbiose musicale. Guy est armé de sa ceinture d’harmonicas qui n’attendent que leur sortie pour nous enivrer. Avec son regard charismatique, son petit air timide et souriant, il communie avec son instrument et nous nous laissons bercer par son univers. Entre chaque chanson, il reprend son souffle et prend le temps de nous conter de petites anecdotes comiques …oui parce qu’il est humoriste en plus. Que c’est mignon l’entendre se perdre et chercher l’issue… Le bouche à bouche musical est sa seule avenue et il s’en sort très bien ! Tous ses hits s’enchaînent et cet être passionné et charmant nous fait vivre un moment exlaltant et c’est un bonheur incommensurable d’être là. Sa musique nous parle, nous chante et nous berce, elle vit en nous, c’est indescriptible l’effet viscéral qu’elle nous apporte…. Et que dire de sa finale avec sa plus belle balade remplie d’espoir et d’humaniste »Retour à Berlin ». Nous avons tous les larmes aux coins des yeux, tellement c’était touchant et sensitif…. Que c’est wow…Il nous transporte hors du temps dans l’espace d’un moment.
Allez naviguer sur son site internet http://www.guybelangermusic.com/album et lire toutes les collaborations, les prix et honneurs remportés, et ses créations, et vous allez découvrir un musicien hors pair et fabuleux. Inspirez un bon coup et fermez-vous les yeux quelques instants à l’écoute de sa musique, je vous suggère celle-ci si c’est votre 1ere écoute https://www.youtube.com/watch?v=aGsk-65Tz60
Je suis convaincue que vous l’aviez déjà entendu et vous ne vous étiez pas arrêté. Mais aujourd’hui c’est différent… car ce soir, dès les premières notes il est venu toucher votre âme et vous a fait frissonner alors vous avez canalisé l’essence même de sa musique….. Pleine de belle douceur et de sensibilité. Voilà ce qu’est une frétillante et sublime soirée signé Guy Bélanger !
Le sympathique «géant» Brian Tyler and the Bluestorm était de passage en formule trio à la salle de spectacles L’Grenier du Magasin Général Lebrun de Maskinongé vendredi le 23 septembre dernier. Habitué de le voir en formation complète, soit quatre musiciens sur scène, Brian était accompagné de son excellent guitariste Franky James et de l’un des meilleurs claviéristes du Québec Michel Hains. Un spectacle intime qui affichait complet dans un décor d’époque magnifique qui, comme nous l’a mentionné Brian en début de spectacle, l’aura inspiré dans le choix de ses chansons.
Un public attentif, respectueux, qui a su apprécié cette agréable performance. L’extraordinaire complicité entre Brian et ses deux musiciens est communicative, les spectateurs ont embarqué à fond dans leur jeu. Brian nous a offert de ses compositions tel que Back On Track, du B.B. King, du Bill Withers Ain’t No Sunshine que j’adore, un classique québécois d’Offenbach Mes Blues Passent Pu Dans’ Porte qui a reçu une ovation bien méritée et plusieurs autres pièces de grands noms du Blues.
Une soirée pleine de groove qui a passé bien trop vite. Ce showman généreux et authentique est tout ce qu’il vous faut pour oublier vos tracas. Si jamais Brian And The Bluestorm se produit dans votre région, ne manquer pas leur spectacle, vous allez adorer.
Vendredi le 23 septembre dernier, on a pris la route pour se rendre au magnifique centre-ville de Saint-Hyacinthe, plus précisément au Zaricot. Pour la deuxième soirée du Festival Agrirock, c’était Bad Nylon, Brown et Dead Obies et ce sont principalement les deux derniers qui nous intéressaient.
Brown
Lorsqu’une soirée annonce une programmation comme Brown et Dead Obies, il n’y a aucun doute possible, ça va brasser. Ce groupe que l’on a pu voir quelques fois durant la dernière année se produisait dans le Zaricot pour le festival Agrirock. Snail Kid était encore une fois en chaise roulante, mais ça ne lui empêchait en rien de se démener sur scène comme les deux autres membres du groupe, soit son frère Jam et son père Robin Kerr.
J’aime particulièrement la touche reggae qui s’harmonise avec le rap qui fait beaucoup old school. C’est aussi étonnant de voir la sérénité du père sur scène. Il ne bouge pas beaucoup, mais il est d’une solidité et d’une écoute incroyable. Le groupe est une excellente prémisse à Dead Obies comme ça réchauffe très bien une foule de jeunes qui veulent bouger. Pour une première visite au festival, j’ai été agréablement surprise par le lieu de spectacle qui malgré la grandeur bénéficiait d’une ambiance chaleureuse.
J’ai pu découvrir le groupe pour la première fois sur scène, même si je connaissais une de leur pièce les plus connues, Brown Baby, et j’ai été grandement charmé. Leur prestation m’a même semblé trop courte compte tenu également du long entracte qu’il y a eu entre la première partie et Brown. (Caroline Filion)
Dead Obies
23 h 30 et, enfin, les gars arrivent sur scène, l’air un peu mêlé déjà, mais surtout l’air complice et avec l’ambition de foutre le bordel dans la place. C’est Waiting qui commence le spectacle et déjà ça chante fort dans le public. A ce moment-là, c’était encore une soirée douce et innocente… jusqu’à ce que les gars nous fassent sauter et crier sur Moi pis mes homies. C’est là que j’ai pensé pour la première fois que le plancher ne survivrait pas à la soirée. L’énergie du groupe sur scène est tellement intense que Yes McCan a enlevé son t-shirt en dessous de son « coat » de jeans et Jo RCA s’est accoudé sur le mur au fond pour reprendre son souffle et faire un petit régurgite (oui oui, sur scène). Il en a ri après en disant que ça allait beaucoup mieux « après ce genre de püke, you know« . C’était peut-être les doubles Gin ou les ailes de poulet commandées pendant le spectacle qui était de trop aussi…
Les Dead Obies nous on fait chanter bonne fête à Jo RCA, mais ce n’était pas pour vrai. C’était plutôt pour nous faire comprendre que la chanson qui s’en venait c’était Pour vrai ! Se sont enchaînées rondement pratiquement toutes les pièces de Gesamtkunstwerk au son de la voix du public qui enterraient presque le groupe.
Au tour de Aweille!, la foule s’est complètement déchaînée. C’était même très agressif, au point où plusieurs personnes sont tombées avec beaucoup de difficulté à se relever. Cette pièce, c’est comme la Tony Hawk du nouvel album. Je pense que les gars de Dead Obies aiment se la jouer agressif des fois, parce qu’on a eu droit à une nouvelle pièce, entre autres, où Jo RCA est la vedette et croyez-moi, c’est encore plus intense que Tony Hawk ou Aweille!
Le rappel était vraiment un cadeau avec plusieurs pièces tirées de Montréal $Ud. Et l’inévitable arriva, la foule criait de jouer Tony Hawk. Je pensais que les gars étaient tannés de la faire, mais il semblerait que non. C’est là où j’ai fait 10 pas en arrière pour laisser le plancher de danse à la trentaine de personnes déchaînées qui participaient au violent « mosh pit ».
C’est ainsi que notre premier rendez-vous avec le Festival Agrirock s’est terminé. Ça donne le goût de revenir l’an prochain ! (Karina Tardif)