On n’a pas pu résister. On est allés voir The Who. Comme (presque) tout le monde. Mais on est aussi allés voir plein d’autres bons artistes pleins de talent!
Lou-Adriane Cassidy – Scène Fibe
La jeune artiste a déjà un parcours bien rempli pour son âge. Elle a participé à La Voix, participé au stage de Petite-Vallée, plus récemment, elle était dans l’aventure de Destination Chanson Fleuve, ce stage d’un mois qui s’arrêtait à Montréal, Québec, Tadoussac et Petite-Vallée pour des formations ainsi que des concerts dans chacune de ces destinations. Elle y a brillé en y remportant de nombreux prix comprenant une prestation à Belle et Bum, des prix en argent ainsi que le prix Vitrine ROSEQ. Sur scène, Lou-Adriane livre ses chansons intimes avec une belle voix chaude d’alto. En plus de sa voix qui l’a fait remarquer par les quelques deux millions de spectateurs à la télévision, Lou-Adriane est aussi une jeune auteure-compositrice qui nous propose de très beaux textes, surtout sur l’amour. On ne peut passer sous silence son groupe incroyable qui l’accompagne. Elle est entourée de Vincent Gagnon (Keith Kouna), Jessy Caron (Men I Trust) PE Beaudoin (Gab Shonk) et Simon Pedneault (Louis-Jean Cormier) qui n’ont plus besoin de présentations, étant tous dans de nombreux projets à Québec. Elle s’est bien s’entourée, c’est le cas de le dire; récemment les Sœurs Boulay ainsi que Philémon Cimon lui ont écrit chacun une chanson pour qu’elle l’interprète lors de ses spectacles. Nous avons tout intérêt à suivre attentivement la carrière de la jeune chanteuse. (Louis-Solem Pérot)
High & Mighty Brass Band – Scène Loto-Québec
C’est une orgie de groove qui nous attendait au Carré avec ce band new yorkais. Avec un ensemble de brass au complet (c’est le nom du band après tout), tuba compris, qui sonne la charge, les musiciens envoie un funk chargé et énergique, avec quelques saveurs soul et hip-hop, et qui fait peu de concessions. La cadence est soutenue et le publique endossé immédiatement. Ce n’est jamais simple d’ouvrir à 18h sur cette scène, mais le big band a su y faire, pour le plaisir des festivaliers sur place. (Christian St-Pierre)
Amélie No – Scène Fibe
Munie d’une voix très soul, Amélie No en a impressionné plus d’un lors de sa prestation. La jeune artiste soutenue par l’Ampli a elle aussi participé à l’aventure de La Voix. Et toute une voix elle a! Un mélange de soul un peu plaintif avec un vibrato jazz bien contrôlé appuie ses textes personnels et ses reprises. Elle chante exclusivement en anglais dans un emballage très rythmé et groovy. Le style me faisait un peu penser au fameux jam du mardi soir au District où beaucoup de musiciens de Québec s’affairent à jouer ce style bien senti. Amélie No est capable de très bien s’entourer aussi : Marco Noël (De la Reine), Jessy Caron (oui oui c’est le même que plus haut), Olivier Beaulieu (Karim Ouellet), Gabriel Desjardins (Coco Country Band). La scène Fibe était vraiment bien remplie ce soir là. J’oublie parfois que La Voix attire les foules… Tant mieux si ça peut permettre aux jeunes artistes d’avoir un public bien rempli! (Louis-Solem Pérot)
Nicolas Michaux – Scène Loto-Québec
Le Belge Nicolas Michaux, qui avait déjà joué plus tôt cette semaine sur la scène Fibe, était de retour, cette fois au parc de la Francophonie. La musique pop de Michaux, un brin mélancolique, parfois psychédélique, un brin rock and roll, toujours groovy à souhait grâce à la basse entraînante de Ted Clark, a fait sourire de nombreux spectateurs. La recette? Rien de trop compliqué : des paroles simples, toutes en contraste avec ce que la lourdeur de certains Européens, sur une musique vitaminée qui fait la part belle à la guitare. La recette prend, notamment grâce à la présence scénique des musiciens (Clément Nourry à la guitare et Morgan Vigilante à la batterie). Peu d’interactions verbales avec le public, mais de nombreux échanges de regards souriants. Et une reprise énergique des Velvet Underground pour finir! Il n’en fallait pas plus! La table est mise pour la suite de la soirée! (Jacques Boivin)
Zagata – Scène Fibe
Après les deux chanteuses, la foule était maintenant bien dense et prête à accueillir Zagata. Ce groupe est en fait le projet mené par Jesse Proteau et appuyé par son frère, Joey Proteau (Ego Death). Le projet très solide s’imprègne tranquillement dans la culture pop-rock de Québec. La formation est très solide, les musiciens (du même calibre que les deux prestations d’avant) savent tous où et comment placer leurs interventions musicales pour permettre aux chansons d’être bien équilibrées. Ils ont un son très professionnel de très gros calibre. La formation dotée d’un immense potentiel commercial nous a fait penser un peu a un Coldplay plus rock, un Harfang plus pop-rock ou bien encore un The Franklin Electric, plus fort. Ils ont sorti leur premier EP à l’automne dernier ainsi qu’un single/clip vidéo dans les derniers jours. Les jeunes filles seront charmées par les frères Proteau et leur groupe très solide.
Men Without Hats – Scène Loto-Québec
Quel plaisir d’entendre (et de voir, surtout) un groupe qui a bercé mon adolescence! Sans perdre de temps, le groupe synth-pop lance son plus gros succès, Safety Dance, au plus grand plaisir d’un Pigeonnier rempli à craquer, malgré quelques problèmes de son qui gâchent un peu la sauce. Le leader Ivan Doroschuk, chemise à paillettes argent, était dans une forme dangereuse, dansant, faisant plein de poses au public, qui répondait par des cris et des applaudissements. Les chansons pop des années 1980 se sont ensuite succédées, entrecoupées de nouvelles chansons (de 2012, quand même) qui « fittaient » parfaitement avec les plus vieilles, dont Pop Goes The World, très chaudement accueillie. Sans compter ce moment où les gens ont reconnu cette reprise de SOS d’ABBA! À la fin de la prestation, le groupe, bon joueur, a repris Safety Dance, cette fois, sans pépins techniques. Nul besoin de vous dire que ça dansait joyeusement sur le plancher tout neuf! (Jacques Boivin)
Jo Mersa Marley – Scène Hydro-Québec
Quand on porte un nom aussi célèbre, il est difficile de ne pas susciter d’attentes, d’être fidèle à la tradition, tout en ayant son propre style. Le petit-fils de la légende jamaïcaine a rapidement réglé la question en reprenant à sa sauce « Three little birds » de son illustre patriarche. Entrée en scène réussie, les gens l’accompagnent enchantant, le sort est conjuré. Le jeune reggaeman a par la suite livré une performance, certes en accord avec son héritage, mais des saveurs pop, dancehall, voir même électro, parfois, donnent une teneur beaucoup plus contemporaine à son matériel. On a entendu d’autres classiques de familles tels « Satisfy my soul », « One love » et « Could be loved », quelque peu modernisées, le tout pour une prestation reggae réussie. (Christian St-Pierre)
Les Trois Accords – Scène Loto-Québec
Automne 2003, la chanson Hawaïenne fraie son chemin d’abord sur les ondes des radios universitaires puis celles des impénétrables radios commerciales. One.Hit.Wonder, me disais-je à l’époque. S’il y a longtemps que le groupe drummondvillois a prouvé que j’avais tord, hier soir ils en ont fait la démonstration par mille. Devant un parc de la francophonie archi-plein qui s’était soit trémoussé nostalgiquement soit royalement ennuyé devant les archaïques Men Without Hats, les Trois Accords ont enchainé leurs hymnes devant une foule ultra-réceptive. Sans artifice, ils ont d’abord entonné Dans Mon Corps et Les Amoureux qui s’aiment, le choix de succès ne manquant pas pour débuter un concert en force. Hawaïenne joué tôt dans le programme a vite fait de réveiller les plus récalcitrants. Gros coup de coeur aussi pour Exercice et Bamboula, deux pièces diablement efficaces pour « pimper » un concert. Tout ça est joué sans artifice, seulement 4 gars qui trippent sur scène et qui profitent visiblement du moment qui leur est offert.
À constater la réaction de la foule devant les plus récentes Joie d’être gai, St-Bruno et surtout Les dauphins et les licornes (cette dernière éclairée par des milliers de lumières de téléphone), le groupe continue d’être suivi et n’a pas besoin de surfer sur les anciens succès. Il faudrait être d’une solide mauvaise foi pour ne pas passer un bon moment avec eux tant leur énergie et leurs conneries sont contagieuses. La recette fonctionne toujours proche de 15 ans plus tard. En fin de programme, entendre le parc entonner Saskatchewan fut d’ailleurs un des beaux moments du FEQ 2017. Cette dose de légèreté et de bonne humeur sera toujours appréciée et tant mieux si le groupe a confondu quelques sceptiques en chemin. (Julien Baby-Cormier)
The Who – Scène Bell
Oui on le sait, ce n’est pas dans la mission du blog de couvrir de tels shows, mais Louis-Solem est allé les voir hier entre deux shows et il n’a pas pu résister d’écrire quelques mots. Ces gars là sont des légendes. Point. Peut importe ce qu’on dira sur la voix quelque peu vieillissante de Roger Daltrey ou bien les problèmes de Pete Townshend avec ses effets de guitare, The Who, ça reste incroyable. Les gars ont ressorti leurs dance moves signatures : le lancer du micro de Daltrey ou bien le très énergique moulinet de bras de Pete. Pour plusieurs, c’était un retour en enfance, une façon de «parler de leur génération» (traduction libre), ou bien pour d’autres adolescents qui trippent encore sur le bon vieux rock, c’est une des rares occasions de voir ces légendes des années 60-70 qui ont marqué leur époque. (Louis-Solem Pérot)
Chocolat – Impérial Bell
Wow, wow, wow ce band là est bon, c’est peu croyable. La formation a maintenant 10 ans et déménage toujours autant, sinon plus. C’est le rock dans tout ce qu’il y a de plus rock. «Jimmy Hunt c’est l’homme de ma vie» peut on entendre d’une jeune fille en admiration devant le chanteur du groupe. Durant le spectacle, on n’a pas beaucoup pu entendre la voix de Jimmy Hunt; elle était noyée dans un océan de synthétiseurs et de guitares psychédéliques. La force de Chocolat : le son bien lourd qu’on aime tant ainsi que leurs très longues formes où les musiciens se laissent emporter dans une spirale de riffs éternels. Ces moments étirés jusqu’à l’extrême permettent au spectateur de se plonger dans une transe enivrante qui nous emporte. C’est un peu comme un mantra récité tellement de fois qu’il finit par faire partie de nous et ainsi nous faire méditer. Dans ce trip tribal et psychédélique, on a eu droit a quelques balades bien 60’s nous rappelant un peu les Beatles avec des sons de flûtes aux synthétiseurs ainsi que du beau son de piano. Parfois, la voix haut perchée de Jimmy Hunt et les guitares rock nous rappelaient un peu Led Zeppelin. Bref, c’était vraiment un show incroyable, on est entré en transe, le boss nous observait sauter partout du haut du balcon et on s’est bien éclaté. (Louis-Solem Pérot)