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    [SPECTACLE] Gab Paquet nous invite à Santa Barbara

    Écoutez mon vieux, j’ai pris un billet pour santa barbara, alors en route!

    On a acheté nos billets d’avion, on a enfilé nos plus belles chemises et robes de soie, on est allé se poudrer le nez dans la salle de bain une dernière fois avant le commencement du party le plus pailleté de l’automne. Vol direct pour Santa Barbara, il fera chaud, il fera beau, la piscine sera chlorée et les sacoches pleines de cachets. C’est le lancement tant attendu du nouvel album de la légende à moustache Gab Paquet.

    Gab Paquet

    Je me mêle à la foule, fébrile dans un décor paradisiaque. Tableaux rococos, lumière tamisée, bouquets de fleurs qui sentent bon le plastique et banderoles aux couleurs du soleil couchant. De petites tables et nappes de dentelles ont été installées partout dans la grande salle pour le plus grand bonheur de nos fessiers délicats: une belle attention pour remplir l’espace multi de Méduse où faire le piquet est trop souvent le comportement de rigueur. Je parviens à me faufiler vers le plancher de danse pour m’assurer une place dans le feu de l’action quand la voix suave du narrateur Miguel Moran annonce l’arrivée imminente de l’homme.

    C’est ainsi que Gab Paquet apparaît sur scène tout de blanc vêtu, tel un Jésus Christ ressuscité passé dans la laveuse à grand coups d’eau de Javel. Le coup d’envoi est donné avec l’excellent hymne national de ton coeur, j’ai nommé la pièce titre Santa Barbara. On connaît déjà très bien les choubidoubidou et les yabadabadou que l’on reprend tous ensemble avec l’entrain de fans conquis mais la grande surprise du morceau est l’ajout de ce son suave salivé de saxophone sexy. On l’avait adoré sur Relations sexuelles 2 et on le retrouve à Santa Barbara dans tout son éclat cuivré. Oh, joie.

    Céline Dion pour aller se rhabiller puisque Gab la bat définitivement au temps alloué à se changer en coulisses. Et quelle garde-robe! Cette chemise en plumes de paon n’est-elle pas des plus élégantes ? Notre chanteur de charme est un coquet, il ne sors jamais sans son séchoir à cheveux. Il a les outils, il a le style, rien que le meilleur pour pomponner sa crinière de babine.

    J’ai rencontré la femme en moi
    Elle est venue nue dans mon rêve pour un clin d’œil timide du bout des lèvres

    Ce qui est beau dans les concerts du crooner de Québec, c’est que son public se fait charmer à tout coup que l’on soit homme, femme, indécis, républicain ou athée. Après tout, qui donc refuserait de porter au cou un collier de diamant ? Et de finir la soirée en beauté dans une partouze avec nuls autres que Ginette Reno, Hank Williams et Nana Mouskouri? La vie est belle tant que l’on n’invite aucun voyou.

    Gab Paquet

    De chemises en pantalons de cuir en passant par la robe de chambre, Gab Paquet se donne tout entier à son public -pubique comme dirait Anne-Marie Losique-. Ça danse, ça chante et ça se déhanche. La foule est une mer houleuse qui embarque le chanteur sur son radeau de mains baladeuses. Elle recrache sur la scène un corps suitant de sueur salée et Barbara devient le nom de proue d’un fabuleux paquebot qui nous embarque dans la nouba. Son intimité est de la couleur du corail.

    Après la première partie du spectacle consacrée entièrement à Santa Barbara, ce serait une hérésie de se priver des hits de Sélection Continentale. On s’est bien réchauffés en Californie et pour le reste de la fête on retrouve les très dansants Casio pad et moustache, Consommations, Soucoupes Volantes et Papa, maman, bébé, amour pour ne nommer que ceux-là. Partout autours de moi, je vois des minois souriants.

    Ce fut un beau lancement très réussi.

    Merci à notre précieuse Llamaryon pour les photos !

    Gab Paquet – Photo : Marion Desjardins

    Arielle Galarneau

    23 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
    album, chanson, Gab Paquet, Lancement, quebec, Santa Barbara, scène locale
  • [ALBUM] Fitzcarraldo – Le Charme

    [ALBUM] Fitzcarraldo – Le Charme

    On va se le dire tout de suite, j’ai été charmée. Oui, oui, merci, c’est mon meilleur jeu de mot à vie, cessez vos applaudissements, vous me faites rougir.

    Non, sérieusement, c’est un petit bijou que les garçons du Charme nous offrent cet automne. Après les quelques tergiversations musicales de ces dernières années, la formation de Québec accouche d’un excellent premier album qui se sert des projets précédents comme d’un terrain solide à l’épanouissement de leur musique. Récit de mon histoire d’amour avec une oeuvre toute en contrastes, en nerfs et en douceur.

    Le rideau s’ouvre sur une ligne de guitare toute simple qui compose la mélodie directrice du premier morceau: Rêve de feu pour les jeunes humiliés. Le pizzicato du guitariste Sébastien Delorme est hyper-efficace, insidieux, il nous berce doucement l’oreille avant de nous surprendre avec de puissantes envolées mélodiques. J’ai l’impression d’être dans le wagon du Monstre, j’ai le même thrill qu’au moment où le manège monte lentement la première pente et t’entends les tac tac tac tac tac avant d’être grimpé jusqu’en haut.

    Et si j’attends La fin du monde,

    Qu’on m’assassine,

    Qu’on pose une bombe!

    Mon passage préféré commence à deux minutes, c’est le peak de la piste, un solo des mieux ficelés, emmené par une guitare rugissante posée sur une batterie fucking solide. Ça monte, ça monte,  puis ça tombe tout d’un coup: on revient à la petite mélodie initiale puis la bass line reprend le flambeau et ça remonte lentement, encore, comme un amant infatigable. Portés par la voix aérienne de Maximilien Nolet, on savoure une délicieuse montagne russe d’intensité. Le rêve se termine et t’as envie de le repartir pour en revivre l’énergie.

    Dum dum dum dum duuum…

    – La basse de David Philibert

    Le chant des sirènes est plus tranquille. Les instruments habillent la prose de Nolet et lui laissent toute la place pour se faire valoir jusqu’au solo instrumental de la fin. C’est une danse jouée entre les cordes; si on écoute bien, on entends la guitare et la basse se répondre et se lancer alternativement des phrases musicales, toujours guidés par le drum impeccable de Daniel Hains-Côté. Belle harmonie de groupe. Puis la voix se retire et, un peu à la manière du premier morceau, la montée est lente vers une fabuleuse explosion instrumentale. Miam!

    La force de Fitzcarraldo c’est le mouture de ses ambiances sonores. L’album au complet baigne dans un grand bain de sons en tonalité mineure, en tonalité triste pour parler autrement. C’est un choix artistique que j’approuve par goût personnel mais encore plus lorsque je porte attention aux textes du chanteur. On ressent une certaine angoisse exprimée au-travers de sa prose qui me rejoint particulièrement, rendue vivante par l’utilisation d’images littéraires évocatrices. Ici, un extrait de Rubicon qui peint un paysage d’enfance tachée, de désillusion devant la pauvre réalité du monde. La nihiliste en moi est repue.

    Je veux toucher toute la beauté du monde
    Les deux pieds dans la fange du réel
    Je veux croire en la magie du monde
    Dans le noir du noir de ses prunelles

    On reconnaît ici que les contrastes ne sont pas présents que dans la construction musicale, ils rehaussent aussi les textes, pour le plus grand plaisir des âme littéraires.

    Puis arrive la track qu’on boit comme un espresso, shooter de caféine, codéine, adrénaline: Faux pas nous réveille de la lente lourdeur dans laquelle nous a plongé Rubicon.  Ça fesse et ça fait du bien. Coup de fouet après la première moitié de l’album qui est, malgré plusieurs écarts de conduite, somme toute plutôt atmosphérique. C’est aussi la piste la plus courte, trois minutes vingt-neuf parmi des tounes qui durent cinq minutes et demi en moyenne, c’est la longueur dont on a besoin pour apprécier toute la complexité des parties instrumentales. On est donc repartis sur une cavalcade épique de drum high sur le speed accompagné de la complainte grinçante de Delorme.

    Le trip se poursuit avec Refus Global. La guitare tricote, tricote des mélodies, mais attention, elles n’ont pas la douceur de l’écharpe donnée en cadeau par votre grand-tante à Noel. Elles ont plutôt le mordant d’un piège-à-ours caché dans les feuilles qui gâche votre shooting photo automnal. OUCH.

    Les deux premières minutes nous ré-embarquenta70 dans
    un manège d’up and downs doux et agressifs dont Le Charme possède le secret. À ce stade-ci, on pourrait même dire que ça ressemble à leur signature. Ça pète ou ça caresse à coup drum à pétard à mèche. C’est simple, on croirait que Nosferatu lui-même s’est invité au studio du Pantoum pour y glisser sa petite touche personnelle.

    La douce L’outre-mer (pour Marie Uguay) nous éloigne de la rive sans bouée de sauvetage et nous recrache sur la grève sans trop de séquelles.

    Avec Rêve de feu pour les jeunes humiliés, Faux pas et Refus global, la pièce titre Fitzcarraldo boucle le top quatre de mes meilleurs chansons sur l’album. Le morceau réunit tous les éléments musicaux chéris par le groupe et dispersés à différentes sauces durant tout l’album : lignes de bass-guitar très bien choisies, dissonances à la Bauhaus dans In the flat field, alternances extrêmes de dynamiques. Musicalement complexe et abouti, avec une très belle harmonie entre les membres, c’est un album qui mérite d’être réécouté plusieurs fois afin d’en apprécier les subtilités.

    Bravo également à Mélina Kerhoas pour la superbe illustration de pochette et à Guillaume Leaim pour l’élégance du graphisme final.

    Méchant bon album. Bonne écoute!

    [bandcamp width=100% height=120 album=3118862401 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    Arielle Galarneau

    22 octobre 2016
    Albums, Région : Québec
    album, Fitzcarraldo, le charme, quebec, scène locale
  • [PHOTOS] Oh Wonder + Cleopold, Salle Multi de Méduse, 21 octobre 2016

    [PHOTOS] Oh Wonder + Cleopold, Salle Multi de Méduse, 21 octobre 2016

    Fidèle à mes habitudes je suis en retard: il pleut, il fait froid, il vente beaucoup, une vraie soirée d’automne. Je marche en espérant qu’il y ait quand même un peu de monde à Méduse pour Oh Wonder et Cleopold. On ne se mentira pas, parfois les salles de la ville sont vides, bien tristement, malgré la qualité des spectacles proposés. Ce soir, c’était une belle surprise. J’arrive alors que la première partie est déjà commencée et il y a encore une file pour entrer dans la Salle Multi. C’est plein et j’ai l’impression que beaucoup de gens sont venus de l’extérieur puisque leur spectacle à Montréal est « sold out » depuis quelques temps.

    En première partie: Cleopold, qui réchauffe la salle avec les pièces de son premier EP sorti en juin: Altitude & Oxygen. Une bonne demi-heure d’attente sépare les deux prestations et lorsque les lumières viennent à se fermer pour laisser place à Oh Wonder, c’est la folie. Je me sentais un peu comme quand j’ai vu les Backstreet Boys en 97: il y avait des cris stridents de partout et une excitation plus que palpable. Moi qui était présente à ce spectacle que par curiosité, je me suis même fait prendre au jeu. Le groupe originaire de Londres était plus qu’heureux d’être à Québec et ils parlaient au public en français avec une belle candeur. Comme les mots ne sont pas trop mon moyen d’expression le plus révélateur, je vous laisse avec ces quelques photos prises hier lors de cette belle soirée plus que positive.

    Marion Desjardins

    22 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
    cleopold, meduse, oh wonder, Salle Multi
  • [TIRAGE] Une paire de billets pour les Lumineers, ça t’intéresse?

    [TIRAGE] Une paire de billets pour les Lumineers, ça t’intéresse?

    Allô! Dis donc, t’aimerais ça gagner une paire de billets pour aller voir les Lumineers (avec Kaleo & Susto) au Centre Vidéotron le 19 mars 2017? Mieux encore, t’aimerais ça gagner ta paire avant même que les billets soient mis en vente le 28 octobre prochain?

    On peut t’arranger ça! Nos amis de District 7 Production nous offrent une paire de billets à faire tirer parmi nos lecteurs. Pour participer, rien de plus simple : consulte notre page Facebook, aime la publication associée à cet article et dis-nous en commentaire (toujours sur Facebook) comment s’appelle le plus récent album des Lumineers.

    On fait tirer la paire de billets le mardi 25 octobre prochain à 17 heures.

    Jacques Boivin

    19 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec
    Centre Vidéotron, District 7 production, The Lumineers
  • [SPECTACLE] Lisa LeBlanc, Impérial Bell, 13 octobre 2016

    [SPECTACLE] Lisa LeBlanc, Impérial Bell, 13 octobre 2016

    Texte : Nancy Tremblay / Photos : Jacques Boivin

    J’ai eu le plaisir d’assister au spectacle de Lisa LeBlanc à l’Impérial Bell jeudi dernier. Celle-ci est venue nous présenter les chansons de son nouvel album Why you Wanna Leave, Runaway Queen? album presque entièrement en anglais, paru le 30 septembre dernier.

    Visiblement en pleine forme et devant un public conquis d’avance, elle nous a balancé sans retenue et avec toute la fougue et l’énergie contagieuse qu’on lui connaît quelques nouveaux titres dont (Self Proclaimed) Voodoo Woman qui a ouvert le bal, suivi de J’pas un cowboy et Cerveau ramolli, deux pièces du premier album qui ont rapidement fait monter la température d’un Impérial rempli à pleine capacité. Elle a interprété également I Love You, I Don’t Love You, I Don’t Know, City Slickers and Country Boys et l’excellente Ti-gars où elle s’accompagnait au triangle. C’est beau de voir la complicité de l’artiste avec ses musiciens qui sont complètement déchaînés sur scène. D’ailleurs ça frôle souvent le metal tout au long du spectacle comme en témoigne leur excellente reprise de Ace of Spades de Motörhead.

    Tout au long du spectacle elle s’adresse à la foule, nous raconte les histoires qui ont inspiré ses nouvelles chansons avec un humour et une simplicité qui permet une belle complicité avec la foule. Elle en a même profité pour souhaiter bonne fête à une personne en avant de la scène…entre deux chansons on a eu aussi droit à un bout de Careless Whisper de George Michael, ce qui m’a bien fait rire.

    Au rappel nous avons eu Y fait chaud, une chanson de circonstance, et, bien sûr, au classique Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde, hymne que le public chante à tue tête sans retenue. Bref, ce fut un excellent spectacle à tout point de vue, que vous devriez allez voir si ce n’est déjà fait.

    Francis Faubert

    Belle découverte pour moi! Francis Faubert ouvrait la soirée avec son folk rock parfois lourd, parfois planant, avec ses textes sombres et prenants. Ils nous a livré quelques pièces de son nouvel album Maniwaki, réalisé par Dany Placard dont la pièce titre, Horizon et Moman, pour ne nommer que celles-là. J’ai bien aimé son côté rock garage dans un duo guitare-batterie explosif. Il a su réchauffer la foule malgré les gens qui viennent pour jaser et empêcher ceux qui veulent écouter et apprécier le spectacle et l’artiste qui mérite le respect, ce qui arrive malheureusement trop souvent.

    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Francis Faubert
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc
    Lisa LeBlanc

    Équipe ecoutedonc.ca

    18 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
  • [ALBUM] LE LONG-JEU DE KNLO

    [ALBUM] LE LONG-JEU DE KNLO

    Je commence sérieusement à me demander ce que les gars d’Alaclair Ensemble mettent dans leurs céréales, parce que les exploits se multiplient à un rythme où nous, les gens normaux, arrivons avec peine à les compter. Le pire, c’est que la plupart d’entre eux ont aussi une ptite-moyenne-grande famille et qu’ils préparent la relève humaine de qualité pour demain. Les gars viennent de droper ensemble un album assez génial et très très hip hop en plus de s’apprêter de partir pour un megatour avec Brown et Koriass, puis séparément, ils ont l’air pas mal bookés de leurs bords respectifs aussi.

    D’abord, les deux que je connais depuis le plus longtemps et qui sortent d’Accrophone: Eman sort un album adulé par la critique et couronné à l’ADISQ, Claude Bégin est dans le RougeFM All-star avec ses chansons et celles qu’il a produites pour Karim Ouellet.  Ensuite, Ogden et Maybe font aussi courir (et jumping jacker) les foules à toute vitesse avec leur projet parallèle Rednext Level, mi cour d’école mi neuf à cinq, ça c’est sans compter le fait que Ogden AKA Bobby Nel est aussi derrière le gros succès du Punch Club!, une ligue de street impro qu’il a cofondé et qui a le vent dans les voiles depuis. Également, VLooper est derrière les machines avec Alaclair, mais aussi avec un certain Eman mentionné précédemment, puis aussi, au sein d’un projet avec sa copine Modlee (entendue sur XXL mais aussi dans des projets antérieurs et gratuits sur bandcamp, Flowers, toujours avec VLooper). Enfin, le récemment partiellement rebaptisé, ou reboombaptisé, KNLO, lui aussi père de famille et membre émérite d’Alaclair, en plus d’être membre du K6A (Jam est d’ailleurs au nombre des invités de marque sur l’album).

    Acteur principal d’un court-métrage annonciateur de quelque chose de gros pour l’an 16, KNLO a longtemps été un des beatmakers principaux d’Alaclair Ensemble, étant prolifique à souhait sur les machines et ayant par ailleurs publié une bonne dizaine de volumes d’instrumentaux gratuits, disponibles comme la plupart des projets mentionnés dans cet article au sein de la section « musique » du site alaclair.com Le court-métrage L’an 16 dévoilé plutôt laissait augurer quelque chose de gros et n’a pas menti ou exagéré les traits pour construire le hype: Long Jeu dépasse les attentes, même si tout ce que je connais des gars ont mis la barre très haute, incluant le très récent Frères Cueilleurs publié sur 7ième Ciel, comme l’opus dont il est question ici et celui qu’Eman & VLooper ont dûment ADISQé l’an passé. KNLO, tout comme E&VL et Alaclair Ensemble sur leur plus récent disque, poursuit avec brio la hiphopisation du post-rigodon-bas-canadien.

    Long Jeu, c’est le premier vrrrai album de KNLO malgré plein de belles affaires du passé (Flattebouche c’était un assez bon mixtape pour passer pour un album mais bon), avec une intro qui rappelle les aventures de Canaw Cocotte & Cocotte Pondu Sur les terres d’Armand Viau, c’est à dire que c’est de la nouvelle musique à base de soul et de funk pas mal champ gauche (post-motauwn?). Ça dure à peine une minute, ça se passe en compagnie de la dulcinée Caro Dupont, également membre du groupe Miss Sassoeur & les Sassys qui carbure à ce genre d’harmonieux délires musique-voix, et puis ça reste ancré au plus profond de la tête en plus mettre de bonne humeur. Ensuite, c’est une avalanche de gros hits jusqu’à la fin du disque, à un point tel que les mots peineront certainement à rendre justice à tout ce qui est mis en oeuvre ici.

    Écoutez le premier extrait Justecayinque assez souvent pour avoir tout saisi ce qui se passe et on s’en reparlera. C’est très ludique et très brillant, comme le vidéo qui popularise la pièce aussi, très créatif avec beaucoup d’impact aussi; j’ai pas entendu de tracks aussi dopes depuis longtemps, et j’en envie de l’écouter sur repeat jusqu’à l’an prochain, j’exagère à peine. Les références sont parfois obscures mais toujours judicieuses, on jongle avec les mots, les hommages à des artistes présents et futurs, on jongle aussi avec des sens multiples (le terme « double sens » ne suffisant pas non plus à rendre justice aux prouesses lyricales (je sais que ça se dit pas, lyrical, en français)). Parmi ses acolytes de la troupe de post-rigodon bas-canadien préférée de tout le monde, on retrouve Eman sur l’excellente Merci et Ogden sur l’hallucinante B.B.I.T.C. Les pièces Ville-Marie avec Lou Phelps et Coquillages avec la dulcinée susmentionnée Caro Dupont, c’est aussi deux moments forts de l’album. Je n’entrerai pas trop dans les détails parce que je recommande à tous d’aller voir par soi-même le prodige à l’oeuvre.

    Tous comptes faits, ça va prendre plus que plusieurs écoutes pour digérer cette galette et c’est vraiment pas parce qu’elle est indigeste, au contraire. C’est juste qu’elle est bourrée de tellement de nutriments que nos organismes moyennement évolués doivent s’armer d’une patience bovine pour bien assimiler les ingrédients. Les références et sens multiples qui sont cachés ici et là vous remercieront de votre patience, et préparez vous à être agréablement surpris continuellement sur une assez longue période. « Jamais vu ailleurs des bonnes valeurs de même nahmean. »

    [bandcamp width=100% height=120 album=585323652 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    À découvrir absolument cette semaine lors des lancements dans la petite et dans la grande ville.

    François-Samuel Fortin

    17 octobre 2016
    Albums, Région : Québec
    Alaclair Ensemble, caro dupont, craqnuques, Eman, Kenlo, knlo, long jeu, lou phelps, modlee, Montréal, ogden, punch club, quebec, Vlooper
  • [SPECTACLE] Lancement de Le Charme (+ Walrus et Fuudge), le Pantoum, 14 octobre 2016

    [SPECTACLE] Lancement de Le Charme (+ Walrus et Fuudge), le Pantoum, 14 octobre 2016

    Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées au Pantoum hier soir à l’occasion du lancement de Le Charme. Fuudge était au rendez-vous pour mettre de l’ambiance et Walrus, de passage à Québec, s’est ajouté au programme. Compte-rendu d’une soirée qui aurait mérité le titre de nuit psychédélique.

     Walrus

    Walrus Crédit: Alice Chiche
    Walrus
    Crédit: Alice Chiche

    C’est Walrus qui a fait résonner les premières notes de la soirée, aux alentours de 21h45. Originaire d’Halifax, le groupe était en tournée depuis trois semaines et terminait son périple au Pantoum. Dès les premières volutes de leur musique rock digne de l’époque de Woodstock, l’atmosphère psychédélique s’est installée doucement. À la manière de groupes comme Jefferson Airplane, ils nous ont fait voyager et retrouver le sens originel du terme planant, utilisé de nos jours à toutes les sauces. Il est intéressant de souligner la force des contrastes que le groupe savait faire ressortir en jouant tantôt avec une lenteur savoureuse et tantôt avec une vitesse enivrante.

     Fuudge

    Fuudge Crédit: Alice Chiche
    Fuudge
    Crédit: Alice Chiche

    Vers 22h50, Fuudge prend place et nous balance son rock psychédélique aux couleurs variées qui s’accompagne tantôt de voix en harmonie, tantôt de la performance vocale (cris, grognements, chant) du chanteur principal. Si le groupe de Montréal cherche à être original en augmentant le nombre de u dans son nom – paraît que c’est la seule façon de se différencier des dizaines d’autres groupes portant le nom de Fudge et qu’ils pensent à s’ajouter un troisième u – leur musique elle aussi se distingue et se compare à peu d’autres. On peut seulement dire que si la musique de Walrus peut s’apparenter à un trip de champignons magiques, celle de Fuudge peut se comparer à une ligne de coke ou deux, plus trash, plus brusque, uptempo et contenant une bonne dose de maîtrise technique et d’énergie.

    Le Charme

    Si l’on voulait pousser l’analogie encore plus loin, il faudrait aller jusqu’à dire que Le Charme, qui a présenté son disque aux alentours de minuit, nous a fait entrer dans le monde des héroïnomanes. Nous plongeant parfois dans des atmosphères intenses pendant lesquelles les musiciens exploraient les sonorités et les dissonances de leurs instruments (big up au batteur qui s’est montré particulièrement habile à ce jeu), ils nous surprenaient à d’autres moments par un rock stoner sur les bords, accompagné par les cris du guitariste ou la voix vaporeuse du chanteur. Et si Walrus était doué pour les contrastes de vitesse, ce sont ici les contrastes de dynamique qui étaient marquants.

    Signé avec le Pantoum, Le Charme a présenté la soirée d’hier comme marquant le jour 1 d’une ère nouvelle pour le groupe. En quelque sorte au début de leur parcours musical, on les a sentis peut-être un peu dispersés au début du set, jusqu’à ce qu’ils gagent en assurance pour nous lancer au visage leur dernière pièce, jouée avec intensité et plus d’aisance. Ils ont été applaudis chaudement par le public à la fin de leur spectacle et on est tous rentrés chez nous ivres de psychédélisme (et ivres aussi, pour certains), les mauvais effets en moins.

    Le Charme Crédit: Alice Chiche
    Le Charme
    Crédit: Alice Chiche

    Chronique de la porte #2:

    J’aimerais bien écrire un commentaire mais je n’ai pas pu voir le spectacle. Non pas parce que j’étais prisonnier de la porte, mais bien parce qu’il se trouvait, gravé dans mes rétines, le spectre obsédant d’un spectacle pornographique non désiré.

    J’explique: j’ai fait la connaissance, via mon ami Vincent, d’un dénommé Ashraf. Et j’ai pris la mauvaise habitude de l’ajouter à toutes mes conversations de groupe sur Facebook. Ce vilain personnage a lui aussi une mauvaise habitude, celle d’envoyer de la pornographie à ses destinataires à des moments inopportuns et de les insulter dans un anglais somme toute vacillant.

    Vendredi était une de ces journées où je m’amusais à le «niaiser» sur l’internet avec l’aide d’une complice. Un sain plaisir de la modernité selon moi, du moins jusqu’à ce que notre ami indien tombe étrangement amoureux de la dite complice et nous envoie des preuves vidéos de ses rituels masturbatoires.

    Ainsi, j’ai fait la porte au Pantoum, blessé dans mon intimité, imperméable à l’art, mais néanmoins impressionné d’avoir pu faire partie des rites tactiles d’un étranger à l’autre bout du monde. Mes oreilles se sont régalées, moi aussi en fait parce que les grilled-cheeses d’Alice étaient savoureux, mais mes yeux ne pensaient qu’à Ashraf.

    Simon Provencher

    Walrus Crédit: Alice Chiche
    Walrus Crédit: Alice Chiche
    Walrus Crédit: Alice Chiche
    Fuudge Crédit: Alice Chiche
    Fuudge Crédit: Alice Chiche
    Fuudge Crédit: Alice Chiche
    Le Charme Crédit: Alice Chiche
    Le Charme Crédit: Alice Chiche
    Le Charme Crédit: Alice Chiche

    Marie-Ève Fortier

    16 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Fuudge, le charme, Walrus
  • [ON Y ÉTAIT] Lancement de Mauves au Lieu, 6 octobre 2016

    [ON Y ÉTAIT] Lancement de Mauves au Lieu, 6 octobre 2016

    Photos : Marion Desjardins

    Y’a pas à dire, plusieurs lancements attendus ont eu lieu la même semaine à Québec! Après Caravane au Cercle la veille, c’était au tour des gars de Mauves de lancer Coco au Lieu, sur la rue du Pont. Tout ce qui gravite autour de la scène musicale de Québec (enfin, presque) s’était donné le mot dans le petit centre de diffusion culturelle pour féliciter les jeunes hommes pour leur beau travail et entendre une version live des chansons du troisième opus du groupe.

    Une fois la salle bien remplie, le groupe prend place autour d’un rideau. Qu’est-ce qui se cache? Un cocotier? Un gros sac de coco? Non. Il s’agit du plus badass des cobras que vous pouvez vous imaginer! Les gars se lancent sur une J’ai tout essayé à ce point infernale que les disjoncteurs sautent! Hilarité. On se garroche sur la boîte électrique, on repart le système, on baisse (un tout petit peu) le son. Le ton était donné, ça allait être une soirée rock!

    La suite du spectacle a été envoûtante, entraînante. Alex et Julien se succèdent au micro et montrent que leurs projets parallèles les ont bien servis. Alex, notamment, montre à quel point l’expérience Anatole l’a libéré. Il se promène librement, regarde son public dans les yeux, apostrophe des spectateurs dans ses chansons… Julien est plus tranquille, mais il assure grave lui aussi! À la batterie, le petit nouveau, Charles, s’amuse ferme et échange des regards complices avec ses pairs et le cobra. Il s’est bien intégré, celui-là! Et Cédric, toujours bien sage en arrière-plan, groove sa vie sans aucune pression apparente. Ils ont autant de fun que nous autres, on dirait bien!

    Pour nous gâter, le groupe nous joue aussi quelques vieux classiques. Euphorie dans la minuscule salle, devenue un sauna. Ça devait être coco au bar!

    Le rappel a lui aussi été infernal : un moshpit s’est même formé autour d’Alexandre, trop heureux de jouer du coude et de la guitare en même temps. On n’était supposés rester que quelques minutes, on a vu le show au complet. Et malgré les cernes sous les yeux, on n’a eu aucun regret.

    Mauves – Photo : Marion Desjardins
    Mauves – Photo : Marion Desjardins

    Jacques Boivin

    15 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec, Spectacles
  • [ON Y ÉTAIT] Caravane lance Fuego au Cercle, 5 octobre 2016

    [ON Y ÉTAIT] Caravane lance Fuego au Cercle, 5 octobre 2016

    Photos : Jacques Boivin

    C’est au Cercle qu’avait lieu le lancement du 2e album de Caravane. Le groupe originaire de Québec lançait Fuego, une compilation de chansons rock assumées qui fait suite à Chien Noir de belle façon.

    Un mercredi soir 5 octobre, 5 à 7 dans un restaurant, on n’aurait jamais pu s’attendre à un endroit aussi rempli. Bien entendu, le groupe est assez connu dans la ville, mais il semblait que plusieurs musiciens et mélomanes s’étaient déplacés pour le lancement de Québec. De plus, à l’entrée, chacun avait droit à sa copie de Fuego.

    Vers 18h30 ils ont finalement lancé la vidéo promotionnelle de leur album. Quelques extraits, des captations de tournée et d’enregistrement, on a pu voir le groupe sous différentes sphères. Ensuite,  Dominic Pelletier, Raphaël Potvin, Guillaume Méthot, William Duguay-Drouin, Maxine Maillet ainsi que deux nouvelles voix, Gabrielle Shonk et Odile Marmet-Rochefort ont fait leur entrée sur scène. L’endroit était tellement bondé que c’était difficile d’apercevoir le groupe du fond de la salle, mais le son était étonnamment excellent et ça « rockait » dans le Cercle.

    On a pu entendre environ 5 chansons du nouvel album, dont une que j’ai particulièrement aimé, (et Jacques aussi si on lit la critique de l’album) Arago. Plus douce que la majorité des pièces du nouvel album, elle est particulièrement inspirée. C’était officiellement la dernière pièce qu’ils comptaient jouer pour le lancement, mais comme la foule insistait, ils ont finalement joué Cadavre qui a bien clôturé la soirée. La veille, ils étaient à Montréal au Ritz PDB pour un premier lancement, mais on voit que l’appartenance à Québec est plus forte. Par deux fois, ils ont répété que la soirée de la veille n’égalait pas celle du mercredi 5 octobre.

    Caravane commence présentement une tournée des écoles secondaires francophones de l’Ontario, pour ensuite revenir au Québec pour quelques concerts et d’autres soirées de lancement notamment à Chicoutimi et à Sherbrooke.

     

    Caroline Filion

    15 octobre 2016
    Nouvelles, Région : Québec, Spectacles
  • [SPECTACLE] Lancement de Pierre-Hervé Goulet, District Saint-Joseph, 13 octobre 2016

    [SPECTACLE] Lancement de Pierre-Hervé Goulet, District Saint-Joseph, 13 octobre 2016

    «Je ne te parle pas des femmes, je te parle des sirènes. Pour celles que je navigue, la terre des hommes.»
    C’est avec ces paroles de sa chanson Terre des hommes que Pierre-Hervé Goulet a introduit tout en musique le thème de l’album qu’il nous présentait hier soir au District, en formule 5 à 7. Monté sur scène aux alentours de 18h et accompagné de deux musiciens (François Turcotte au cajun et Marie-Pierre Bellefeuille au clavier), il nous a présenté dans le désordre les différentes pièces de Faut qu’on bouge, entre histoires de femmes et hommages aux réalités de la vie.

    Lancement Pier-Hervé Goulet Crédits photos : Izabelle Dallaire Photographe
    Lancement Pier-Hervé Goulet
    Crédits photos : Izabelle Dallaire Photographe

    Pour cette occasion, amis, famille, proches et curieux s’étaient réunis et comblaient les tables, les bancs et le parterre du District. Une atmosphère de bonhomie était installée avant même le début du spectacle, atmosphère qui s’est prolongée tandis que Pierre-Hervé discutait avec le public en présentant ses chansons. Nous avons même eu droit à quelques titres bonus ainsi qu’à une finale éclatante pendant laquelle les musiciens reprirent différentes chansons d’Eminem, ce «grand poète américain», dans un medley coloré et festif.

    Côté musique, on peut dire de Faut qu’on bouge qu’il y en a pour tous les goûts. Du blues éraillé de Paumé aux accents plus reggae de Terre des hommes en passant par des chansons plus uptempo, Pierre-Hervé Goulet explore une grande variété de styles qui dialoguent entre eux à travers la guitare, le clavier et le cajun. Tout cela pour mettre en évidence la voix du chanteur, qui lui est propre. On l’a comparée tantôt à Daniel Bélanger, à Jimmy Hunt ou même à un François Pérusse sérieux, mais elle a son individualité et sa polyvalence. Et qui dit voix dit textes, qui jouent dans Faut qu’on bouge avec les mots pour créer des rimes et des rythmes intéressants. La maturité de l’ensemble dévoile une expérience musicale derrière l’impression de nouveauté que laisse l’idée d’un premier album.

    Nombreux sont ceux qui ont contribué au succès du 5 à 7, et il faut d’ailleurs souligner le travail de Richard Samson et de Clément Desjardins qui se sont respectivement occupés des décors aux saveurs de bord de mer et des projections vidéo bien à propos. En somme, tous les éléments d’une bonne soirée étaient réunis et chacun a semblé y trouver son compte. Au premier rang : Pierre-Hervé Goulet tout sourire qui a quitté la scène après un rappel qu’on a chaudement applaudi.

    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire
    Pierre-Hervé Goulet – Photo : Izabelle Dallaire

    Marie-Ève Fortier

    13 octobre 2016
    Région : Québec, Spectacles
    District Saint-Joseph, Pierre-Hervé Goulet
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