Paraît qu’il y avait du monde sur les Plaines. C’est ce qu’on a lu dans les journaux ce matin. On peut vous dire que c’était pas le seul endroit rempli au bouchon, car l’Impérial Bell affichait complet pas mal toute la soirée, et y’avait beaucoup de beau monde aussi à L’Anti!
Tour d’horizon de la troisième journée du Festival d’été de Québec.
Mais juste avant, nous aimerions féliciter Matt Holubowski, gagnant du prix Espoir FEQ 2017!
Floes, L’Anti Bar et spectacles
Ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas vu le supertrio de Québec et j’avais bien hâte de voir si Simon Tam, Samuel Wagner et Pier-Philippe Thériault avait du nouveau à nous proposer. Eh ben oui, on est sortis du cadre du majestueux EP Shade & Mirror pour découvrir quelques nouvelles pièces, toujours aussi aériennes, quelque part entre Bon Iver le vieux stock de The Weeknd. Les boîtes à rythmes, les synthés et la guitare se marient encore parfaitement à la voix cristalline de Wagner tout en marquant une évolution subtile par rapport à l’ancien matériel. Une brise fraîche qui faisait du bien, tant au corps qu’à l’âme. (Jacques Boivin)
Gypsy Soundsystem Orchestra, Scène Hydro-Québec
Ce sont les Balkans en pleine face que l’on se prend avec ce septuor tout aussi sympathique qu’énergique. Pas aussi punk et irrévérencieux que Gogol Bordello, le groupe suisse en jette par contre tout autant, misant davantage sur un métissage passant la salsa, la soul, l’electro et le hip-hop. D’ailleurs, parmi les sept musiciens de très haut niveau, je lève mon chapeau à Paps (non, pas comme la bière), le très solide MC du band qui a su électrifier le Carré d’Youville pour insuffler, à l’aide d’un flow de feu et un charisme rare, un réel coup de foudre à la foule qui l’a fait sentir sans gêne plus le show avançait.
Un band qui prend aussi sincèrement son pied sur scène ne peut qu’entraîner tout le monde dans la fête! (Christian St-Pierre)
Avec Pas d’Casque, Impérial Bell
Avec Pas d’Casque ouvrait une soirée sous l’égide de Grosse Boite dans un Impérial plein à craquer. D’emblée, ils ont dès les premiers accords réussi à capter l’attention de la foule et ont su la conserver tout au long de leur performance, ce qui pour une première partie en temps de festival relève généralement du domaine de l’impossible. Si le concert à fait une belle part aux chansons d’Effets Spéciaux, c’est une mouture plus rock d’Intuition #1 qui a ouvert le spectacle. La troupe à Stéphane Lafleur avait même une surprise pour le public avec l’apparition des Soeurs Boulay pour chanter la fabuleuse Dommage que tu sois pris, j’embrasse mieux que je parle, pièce justement écrite d’un point de vue féminin. C’était merveilleux de voir Stéphanie et Mélanie visiblement émues d’être sur scène avec le groupe. Stéphane Lafleur a d’ailleurs mentionné que ce serait probablement sa seule occasion d’être «backing band». Le groupe a conclu sa performance avec la ballade Nos Corps (en ré bémol) sous des applaudissements nourris de la foule. Il y a fort à parier qu’ils ont vendu plusieurs albums aux non-initiés. Pour les initiés, l’absence de Mathieu Charbonneau (en tournée avec son autre groupe Timber Timbre) laisse un certain vide dans la palette musicale du groupe. Sans être central, il fait maintenant partie du décor. Ça a permis au guitariste de soutien d’être plus à l’avant-plan, mais le baryton et les claviers sont maintenant un ajout non négligeable au riche son du groupe. (Julien Baby-Cormier)
The Excitements, Scène Hydro-Québec
Après l’imbroglio de visa du jour d’ouverture, voici que la scène de Place d’Youville se trouve face à une autre situation délicate. À cause de soudains problèmes de santé affligeant la chanteuse et meneuse du band, la prestation de The Excitements a failli être compromise. Heureusement, bien qu’il ait eu lieu 30 minutes plus tard, le spectacle a débuté et la formation soul de Barcelone a livré une marchandise solide, qui a pris un cran d’émotivité devant la condition précaire de sa chanteuse. Avec sa crinière et ses allures félines, Koko-Jean Davis rappelle avantageusement Tina Turner avec une voix puissante et juste assez égratignée. Rodés au quart de tour, les musiciens ont livré une performance sans faille pour faire habilement preuve de toute la dignité exigée par les événements. En finale, Davis a dû répéter à plusieurs reprises sa reconnaissance et son amour à la foule, qui lui a rendu au centuple. Comme quoi les Québécois savent y faire quand humanité et compassion s’imposent. (Christian St-Pierre)
Pat Thomas and Kwashibu Area Band, Scène Hydro-Québec
Quand on annonce un vétéran de l’Afro Beat, on se fait certaines attentes. Celui qui a été nommé Voix d’or de l’Afrique en 1978 (!!!) a bien du millage et ça se fait sentir tout de suite. Je vais être franc, la musique du monde n’est pas nécessairement ma tasse de thé, mais Thomas et ses troupes ont dû envoyer 90 minutes de groove sans quasi aucune interruption, entraînant une foule réceptive avec eux. Public qui en a redemandé une fois le spectacle fini. En fait, la forte présence des brass, d’une guitare électrique très affirmée et, surtout, d’une ligne de basse en lead, nous rappelle avec aplomb les racines africaines de la soul et du funk. Mine de rien, c’est une leçon d’histoire, une passerelle entre tradition et modernité que nous ont donné Thomas et les dudes de Kwashibu. Et, je l’avoue, j’ai dansé. Avec beaucoup de plaisir en plus. Y a des moments où ça frisait la transe. Franchement, respect. Ce genre de show démontre toute l’importance que prend la scène Hydro-Quebec au FEQ. C’est le meilleur de notre monde que nous n’avons pas la chance de connaître qui s’y trouve, tout ça pour pas un rond. Québec, t’es privilégiée, j’espère que tu le sais. (Christian St-Pierre)
Les Soeurs Boulay, Impérial Bell
L’Impérial était plein à craquer pour accueillir Mélanie et Stéphanie pleines d’énergie avec un public conquis d’avance et du sirop pour la toux comme prétexte pour dire des niaiseries. Elles ont réarrangé la plupart des chansons tirées de leurs deux albums pour les rendre plus dansantes : Lola en confiture avec des « choubidouha », beat un peu electro à Alexandre et des « ouuuuuh-ap » sur Ôte-moi mon linge, entre autres.
On a fait connaissance avec leur directeur musical et tête de turc Gabriel Gratton grâce à sa reprise de Islands in the Stream de Kenny Roger et Dolly Parton, au grand plaisir des têtes blanches qui ont aussi apprécié Tous les cris les SOS (bonjour, Balavoine) et Pour que tu m’aimes encore, soutenues par Amelie Mandeville aux claviers et Marc-André Larocque à la batterie.
Un bon moment bon enfant qui ne nous a pas fait regretter P!nk une minute! (Marie-Laure Tremblay)
De la Reine, L’Anti Bar et spectacles
De la Reine fait ce qu’elle veut, tout le monde qui gravite autour de la scène de Québec le sait fort bien. Et ce soir, ce que De la Reine voulait faire, c’était faire plaisir à ses nombreux sujets avec sa pop sensible et intelligente qui nous fait vibrer de plus en plus au fil du temps. Jean-Étienne était toujours aussi groovy à la batterie, marquant le rythme tel un métronome aux accents jazz. Vincent jouait les guitar gods devant un nuage de fumée qui le rendait plus grand que nature. Et Odile… ah, ma chère Odile, t’étais en voix, souriante comme jamais (et vous savez qu’Odile sourit tout le temps, c’est tout dire!). Une véritable communion s’est produite entre le trio (en fait, un quatuor pour cette belle occasion) et son public, qui ne s’est pas fait prier pour danser.
Notons au passage cette magnifique adaptation en français de la chanson You and Whose Army, de Radiohead, qui nous a donné tellement de frissons que le groupe l’a joué… deux fois de suite! En temps normal, on aurait peut-être un peu grogné, mais les poils étaient à la verticale sur nos bras à la deuxième reprise! (Jacques Boivin)
Orloge Simard, Impérial Bell
Les filles sont parties, les gens, l’ambiance et l’odeur ont changé pour Orloge Simard, qui élève l’art de virer une brosse en religion à des centaines de joyeux convertis. Départ sur les chapeaux de roue, moshpit à la 2e toune, pogo et body surfing en choeur! Toute la salle hurlant contre les condoms, les cabanes à pêche ou les pendaison d’crémaillères. Quand un surfer tombe à terre, tout le monde s’assoit et rame en cadence, harangué par un claviériste fou… lorsque nous sommes partis, l’Impérial était en feu. On sent encore la robine ce matin! (Marie-Laure Tremblay)
Deuxième journée complètement folle au Festival d’été de Québec! On a eu peur que la pluie s’installe pour de bon, mais non, elle n’est venue faire un petit tour que pour la prestation de Lydia Képinski (c’est mieux que la tempête de neige des Apéros FEQ en février, Lydia, c’est mieux). Sans plus attendre, voici notre compte rendu de la soirée.
Mr. Weather, L’Anti Bar et spectacles
L’Anti a eu le plaisir d’accueillir sur ses planches Mr. Weather, un jeune groupe prometteur de la scène locale donnant dans le rock prog / metal. Les quatre musiciens ont su attirer une foule appréciable et, ma foi, extrêmement enthousiaste malgré l’heure précoce du spectacle, prévu pour 17 h. Et les oreilles présentes n’ont certainement pas regretté d’être là!
La fougue et le dynamisme intarissable du leader et chanteur, Gabriel Drolet-Pollock, ne peut passer sous silence lorsqu’on parle de Mr. Weather. Le beau grand chevelu, soutenu par Thomas Vidal à la guitare, qui offre des solos ahurissants, Dominique Gaumond aux percussions – qui rend « toujours tout meilleur » aux dires du chanteur, et on est bien d’accord – et d’Alex Turcotte à la basse, a le don de faire lever et crier la foule, autant les adeptes que les nouveaux visages (et il y en avait pas mal). Visiblement reconnaissants, les gars ont remercié les gens présents plusieurs fois entre les chansons.
La chaleur a monté de plusieurs crans tout au long du spectacle, sans oublier la quantité de décibels, qui ont été à leur apogée vers la fin de la prestation lorsqu’ils nous ont offerts en exclusivité deux nouvelles chansons drôlement bien ficelées (malgré ce qu’ils ont voulu nous faire croire), soit Running from Hell et Wrong Side of the Gun. Ces deux titres sont, à mon avis, une superbe démonstration de leur évolution et des efforts investis au cours des trois dernières années.
Le groupe nous a également offert l’ensemble des titres de son premier opus Between Dreams & Reality, soit Between Dreams & Reality, Landscape, Heavy Duty, Mr. Weather, Life of Tears, The Hound, Kingdom, et la plutôt funky Fantasy en rappel. Merci d’avoir mis vos trippes sur la table et de nous avoir fait tripper avec vous. Gorgée! (Tatiana Picard)
The PepTides, Scène Hydro-Québec
Au premier coup d’œil, on se demande si les personnages de Salmigondis se sont lancés dans le showbiz. Beaucoup, beaucoup de couleur, des paillettes et du glitter. Mais dès les premières notes, c’est un voyage à Funkytown qui débute. Le band envoie un matériel original disco, soul, électro, un peu new wave ’80 où tout y est : wha wha, synthés et hi-hat. La formule à neuf, quatre musiciens et cinq voix, rappelle celle du Boogie Wonder Band où les chorégraphies, simples mais gagnantes, donnent le ton. Le point fort du show demeure les solides performances vocales du quintette, où la justesse retrouve la puissance.
Bref, le band d’Ottawa fait mentir la réputation de sa ville concernant l’esprit de party! (Christian St-Pierre)
Lydia Képinski, Scène Hydro-Québec
Dans cette soirée dédiée au prix que le FEQ a distribué dans différents festivals au cour de l’année, nous avions droit à deux représentantes de la nouvelle vague Girl Power québécoise. D’abord, la coup de cœur des Francouvertes a dompté la pluie, au point où on l’aurait cru tombée pour elle. Celle qui aime jouer la candeur pour nous qui, même si nous ne sommes pas dupes, jouons le jeu volontiers, était toute en voix pour livrer ses chansons pas aussi naïves qu’elles en ont l’air. Avec ses légères saveurs absurdes, son répertoire séduit et l’espièglerie de la chanteuse se fait sentir autant dans sa performance que dans sa relation très aisée avec le public, même si celui-ci n’était malheureusement pas très nombreux. Sensibilité, humeur bon enfant, sens aigu de la mélodie et esprit de scène, c’est ce que ça prend pour donner des airs tragiques au thème des Cités d’Or en ouverture de show. On la reverra sans nul doute au FEQ dans le futur! (Christian St-Pierre)
Plants and Animals, Scène Loto-Québec
Plants and Animals était de retour en ville, servant de prologue à cette soirée indie rock entièrement canadienne. La petite foule de courageux ayant défié la météo menaçante a assisté à une performance sans faille du groupe montréalais. Du début du spectacle avec la très pop-ish No Worries Gonna Find Us, au jam indie-prog de Faerie Dance en clôture, le groupe n’a laissé aucun temps mort venir casser le rythme. La foule attentive était conquise d’avance. Gros coup de coeur aussi pour les pièces Stay et Lightshow qui frappent toujours dans le mille. Le chanteur Warren Spicer fêtait d’ailleurs son anniversaire. On aurait sans aucune hésitation voulu lui donner en cadeau quelques minutes supplémentaires sur la scène du Pigeonnier! (Julien Baby-Cormier)
Samuele, Scène Hydro-Québec
Pour la suite de cette intense soirée au Carré D’Youville, c’était au tour de la Québécoise Samuele de livrer son folk rock tantôt romantique, tantôt grinçant. On a mis le paquet du côté de la chouchou du FEQ au Festival de la chanson de Granby, ajoutant même des brass pour le dernier droit du show. Les pièces étant musicalement déjà bien denses, cet ajout couronne une montée en puissance qui, mine de rien, donne encore plus de corps aux textes qui se veulent parfois percutants. Pour accompagner une telle intensité, la chanteuse a choisi de porter paillettes et apparats qui brillent, contrastant radicalement avec ses allures punk et ses mots mordants. Détail de troisième ordre, mais j’aimerais bien savoir pourquoi. Ceci dit, les textes déclamés sont solides, mais un peu moins de désinvolture serait la bienvenue lors des adresses au public. Somme toute, une jeune femme qui en jette autant ne peut que voir l’avenir d’un très bon œil. (Christian St-Pierre)
The New Pornographers, Scène Loto-Québec
Ce groupe phare de l’indie-rock canadien poursuivait cette soirée sur la scène Loto-Québec. Mené par Carl Newman et Neko Case (absente en tournée et remplacée par Kathryn Calder), il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu le groupe à Québec, le groupe ayant présenté son album Electric Version au Capitole en 2003. Le concert s’est ouvert avec High Ticket Attractions, une pièce tirée du dernier album du septuor, particulièrement bien représenté dans la grille de chansons. Si le groupe est capable de mélodies accrocheuses, on sentait les membres sur le pilote automatique, enchainant les chansons qui au final finissent par être plutôt interchangeables. Il y a bien eu quelques moments de grâce, dont l’efficace Mass Romantic en fin de programme, mais la foule un peu indifférente attendait visiblement le plat de résistance. Aurait-on pu faire confiance à Plants & Animals pour nous mettre en appétit dans cette case horaire moins ingrate? (Julien Baby-Cormier)
Lysistrata, Scène Hydro-Québec
À leur arrivée sur la scène, on aurait dit des participants à Secondaire en spectacle avec leurs t-shirts et leurs barbes légères et follettes. Mais dès les premières salves… Putain (sont français après tout)! On aurait dit que les kids avaient envie de nous péter la gueule. Avec leur rock furieux, qui a des moments trash, des fois punks, voire même prog, ils en mettent pleins les oreilles et le torse. Bref, ça sonne et ça résonne. Beaucoup d’intensité et de virtuosité derrière leurs allures de geeks adolescents. Un pur power trio pesant et tight comme on les aime et on comprend pourquoi le FEQ les a trimbalés du Printemps de Bourges jusqu’au Carré d’Youville. Mon premier coup de cœur de ce 50e! (Christian St-Pierre)
Corey Ledet & His Zydeco Band, Scène Loto-Québec
Je vais être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Quand on pense à un accordéoniste louisianais, on imagine, oui, le party, mais pas dirigé par une rock star. C’est pourtant l’allure qu’avait Corey Ledet aux commandes de son Zydeco Band. En fait, le zydeco est un style né des musiciens créoles de la Louisianne, proche de la musique cajun. Mais dans les mains de Ledet, on a droit à quelque chose de neuf qui mise sur une présence forte de la guitare électrique. Meneur de foule émérite, l’accordéoniste paraissait jouer devant 5 000 fans tellement il est habile avec le public. C’est un plaisir de voir un aussi bon entertainer donner un air de jeunesse à un instrument et un genre d’un autre temps. (Christian St-Pierre)
Wolf Parade, Scène Loto-Québec
Wolf Parade était de retour en ville pour une troisième fois supportant toujours son dernier EP, et surtout, testant quelques chansons à paraître sur le très attendu nouvel album. Le quatuor montréalovictorien prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer sur scène, et ils sont solides. Les riffs quasi chirurgicaux de Dan Boeckner se fondent à merveille dans les lignes de clavier luxuriantes de Spencer Krug. Malgré un duo de nouveautés (celle chantée par Dan était particulièrement prometteuse), le groupe a surtout puisé dans ses deux premiers albums, ouvrant en force avec le duo You Are a Runner and I Am My Father’s Son / Fancy Claps. Ils ont enchaîné les pièces avec hargne et professionnalisme, au plus grand bonheur de la foule dispersée au Pigeonnier. Langage City a reçu un accueil très favorable, alors que la monstrueuse Kissing the Beehive a conclu le set principal de très belle façon, c’est-à-dire à coup de riffs assassins pendant plus de 12 minutes. Probablement que la foule aurait été plus imposante avec des têtes d’affiche différentes sur les autres scènes, mais ceux ayant choisi le rock auront reçu une solide dose de savoir-faire mélodique et scénique. Une performance sans bavure et sans artifice; tout pour le rock. (Julien Baby-Cormier)
Kendrick Lamar, Scène Bell
On sait que ce n’est pas dans le créneau du blogue, mais bon, parfois des billets VIP pour Kendrick Lamar tombent du ciel. La bonne chose à faire : les ramasser, fermer les yeux et aller dans la foule des plaines pour aller turn up. Sur une scène presque vide devant les Plaines presque pleines, Kendrick Lamar est arrivé comme un géant sur scène. Connaissant seulement son excellent album To Pimp a Butterfly j’ai été un peu déçu de constater qu’il a surtout interprété de titres de son nouveau répertoire, plus trap aux paroles basées sur le hustle et le money making. Le géant du rap était accompagné de deux musiciens qu’on n’a jamais pu voir en action, étant disposés au fond de l’immense scène Bell. Ce fut un spectacle vraiment impressionnant. Les projections très intéressantes derrière Kendrick apportaient vraiment une touche d’art à cette immense production industrialisée. On a bien dansé, on a essayé de chanter les quelques chansons qu’on connaissait, bref, une expérience cochée sur la liste, mais pas nécessairement à refaire. (Louis-Solem Perot)
Bernard Adamus, Scène Hydro-Québec
C’est au sympathique bum à Adamus que revenait la tâche de conclure le marathon de six shows à d’Youville, et c’est dans la bonne humeur que ça c’est passé, évidement. Flanqué de son fidèle et fort efficace band, il a enchaîné ses meilleurs morceaux pour les curieux, mais surtout pour les centaines de fans qui ne se sont pas fait prier pour chanter en chœur. Ça été, ça va de soi, de Brun (la couleur de l’amour), remâchée en bluegrass pour l’occasion. D’ailleurs, en plus du country et du blues, Adamus et ses hommes ont tapé aussi dans le manouche. Ce qui donne, au final, avec la voix éraillé du bum en chef et ses airs de « j’en ai rien à foutre », un show qui ressemble aux shots de Jameson qu’il s’envoie; une entrée forte en gueule, mais un assemblage somme toute fort raffiné. (Christian St-Pierre)
Le 50e Festival d’été de Québec est lancé et le soleil était au rendez-vous. Heureusement, parce que l’offre était plus qu’abondante, comme le montre notre compte-rendu de la soirée!
Brisa Roché, Scène Fibe
Premier show du FEQ, premier coup de coeur pour le rédac-chef. La jeune américaine a ébloui le public présent avec son emo-pop qui botte des derrières. Une voix incroyable, qui rappelle Amy Winehouse. Une dégaine remarquable, qui fait penser à Björk. Des chansons accrocheuses, qui vont dans toutes les directions, mais qui ne manquent surtout pas de groove. Le fait qu’elle s’exprime parfaitement en français (elle passe beaucoup de temps en France) lui a permis de tisser de beaux liens avec un public qui en redemandait. On espère la revoir bientôt! (Jacques Boivin)
Beat Sexü, Scène Hydro-Québec
La première journée n’était pas encore lancée que le FEQ a dû sortir son 10 cents pour se revirer dessus. On attendait THROES + THE SHINE mais un impair a mis en péril leur prestation de 19h30 sur la Scène Hydro au Carré d’Youville. Bixiga 70 allait prendre le relais à cette heure et c’est à Beat Sexü qu’est revenu le défi de lancer cette 50e édition. Les paillettes du groupe disco-hipster étaient toutes désignées pour chauffer comme il se doit une foule peu nombreuse, un peu figée, mais qui n’a pas su résister longtemps au groove du band. Band qui faisait preuve d’une assurance et d’une aisance digne, lui qui en était tout de même à sa deuxième prestation en moins de 12 heures, après avoir ouvert le OFF durant la nuit. D’ailleurs, les archivistes vérifient, mais il se pourrait bien qu’ils soient les premiers à faire les deux événements la même année (NDLR : PIRE, EN MOINS DE 24 HEURES!). Bref, bien que les conditions étaient particulières, que la voix de Jean-Etienne Marcoux n’était pas toujours stable et que le rythme du show aurait pus être plus constant, les bassins ne se sont pas fait prier pour bouger et la foule c’est très rapidement enthousiasmée devant les funkys et charmants Beat Sexü. Bref, toujours un bon moment, une valeur sûre, mission accomplie. (Christian St-Pierre, collaboration spéciale)
Pierre-Hervé Goulet, Scène Fibe
Après avoir suivi Pierre-Hervé Goulet toute la journée en entrevue un peu partout en ville avec Clément Desjardins à la caméra (des vraies machines de guerre ces gars là), on s’est retrouvé à la scène Fibe du FEQ. Il y avait de l’excitation dans l’air. Le public, ravi de débuter l’événement le plus attendu de l’année à Québec, s’est amassé devant la scène pour profiter de la prestation du chansonneur. Accompagné d’un band de feu, Pierre-Hervé nous a livré ses chansons avec une assurance impressionnante. Son gérant, Richard Samson, a pour sa part brillé à la batterie avec son jeu musclé et très rock. Il vaut la peine aussi de mentionner la qualité incroyable du son lors de son spectacle, chaque instrument avait leur place dans le mix et on comprenait très bien les textes parfois loufoques, parfois philosophiques de Pierre-Hervé Goulet. Après avoir joué presque l’entièreté de son album Faut qu’on bouge et quelques nouvelles, il finit en beauté devant un public festif avec son fameux Medley de Eminem. (Louis-Solem Pérot)
Bixiga 70, Scène Hydro-Québec
La force du nombre! C’est ce qui explique le mieux le phénomène Bixiga 70. Les neuf dudes du band jouent à fond de train dans une sonorité hétéroclite mais d’une cohérence fluide obtenue par la saveur authentique des big bands sud-américains qui restent l’essence de l’œuvre. Les brass se la petent tantôt samba, tantôt funky, comme la guitare rappelle parfois ses héros, particulièrement Santana (ça va de soi!). Les percus envoient des salves tribales qui fessent fort. Y a même des moments où ça flirte avec le prog. En résumé, c’est un exemple éloquent que la tradition et la modernité peuvent se retrouver et réserver un son universel qui soulève les foules. La preuve en est le public de d’Youville complètement conquis devant ces Brésiliens que rien ne semble inquiéter. Finalement, les geeks mélomanes de mon entourage avaient toutes les raisons de s’énerver de les voir débarquer au FEQ. (Christian St-Pierre, collaboration spéciale)
Desjardins, on l’aime-tu?, Scène Bell
En avril dernier est sorti un peu de nulle part une charmante compilation, des artistes dits émergents ont tenté un tour de force en reprenant à leur manière quelques-unes des plus belles chansons de Richard Desjardins. Le disque est devenu un spectacle, l’instant de 2 représentations, une aux Francofolies de Montréal et l’autre à Québec dans le cadre du FEQ (NDLR : Une troisième est à venir au FME, dans les terres de Desjardins).
Si quelques artistes n’ont pas pu se joindre au groupe, la plupart des participants étaient présents pour interpréter leurs reprises à leur manière.
C’est Thomas et Simone, de La voix junior, qui ont entonné en coeur Nous Aurons et parti le bal. A suivi Stéphane Lafleur avec Au pays des calottes, bien maitrisé aux accents country propres au style d’Avec Pas d’Casque. La foule s’est animée avec Boomtown Café en duo avec Adamus et Philipe Brach, énergiques. Le sympathique Matiu a enchaîné avec Le bon gars, s’attirant de chauds applaudissements du public. Ensuite Keith Kouna est venu nous émouvoir avec Jenny, tout en simplicité et en retenue. J’ai aussi bien aimé sa version de Et j’ai couché dans mon char avec les Soeurs Boulay aux choeurs et la foule en arrière-plan.
Pour certains, c’est Fred Fortin qui leur a tiré des larmes, avec Tu m’aimes-tu, que j’avais eu un peu de misère à avaler à ma première écoute, mais très joliment réinterprétée avec des cordes, et surtout Le coeur est un oiseau où l’émotion coulait à flot en fin de spectacle (Note du photographe : vous essaierez de prendre des photos en pleurant, vous). J’avais hâte d’entendre Les Yankees de Klô Pelgag et Philippe Brach, déroutante sur l’album, ils l’ont revisitée plus simplement, avec un piano, une égoïne, la magnifique voix de Klô avec ses airs de diva et un porte-voix pour Brach.
Un mot sur Émile Bilodeau qui a voulu incarner la chanson sur scène en devenant lui-même un vrai bum, à grand coup de références aux Nordiques, il a encore des croûtes à manger pour la comédie, mais sa version nous a permis de nous déhancher!
On sentait que Yann Perreau aurait aimé courir et occuper toute l’immense scène pendant la chouette Dans tes yeux où il a joué l’homme-sax avant de laisser la place à Adamus et ses Mamifères.
Queen Ka est intervenue à deux reprises pour interpeller la foule avec des textes très bien livrés, qui nous rappelait que c’est avant tout pour les images de ses paroles que Desjardins traverse le temps.
Plusieurs duos ou choristes sont venus casser le rythme, (Adamus et Philipe Brach pour groover Boomtown Café, … et j’ai couché dans mon char par Kouna, Fortin avec Le coeur est un oiseau) ce qui a un peu permis d’éviter le piège des hommages où les artistes ne font que se succéder sur scène pour chanter « leur toune ». Le répertoire de Desjardins est tellement vaste, ils n’avaient que l’embarras du choix, merci pour avoir prolongé notre plaisir. Ils ont terminé en choeur par Chaude était la nuit. Un beau début de soirée sur les Plaines, les fesses dans le gazon de la butte, entre deux chaises pliantes.
P.S. mention spéciale aux superbes projections de nature et aux effets de lumière façon « pluie » . (Marie-Laure Tremblay, collaboration spéciale)
Sarah Toussaint-Léveillé, Scène Fibe
Est venue ensuite sur la scène Fibe une des artistes qui a marqué mon actualité musicale en 2016, Sarah Toussaint-Léveillé. Si vous ne la connaissez pas, accourez ACHETER (on encourage aussi financièrement les artistes!) son plus récent album La mort est un jardin sauvage. En formation de quatuor (violon, violoncelle, contrebasse et guitare), Sarah Toussaint-Léveillé nous a charmés avec ses chansons bouleversantes de beauté. Aux thèmes sombres, ses textes viennent vous chercher et vous secouent émotivement. Les arrangements de cordes, minimalistes aux accents jazzés, sont exécutés avec une précision chirurgicale par les excellents musiciens avec Sarah. Malgré des ajouts bien réussis de beat box de la jeune chanteuse, ce spectacle gagnerait grandement à avoir des percussions sur scène. Sa place dans l’album est tellement juste et bien calculée, que son manque se fait sentir à certains moments. De plus, le son du spectacle était inégal; les back vocals et les cordes étaient parfois inaudibles, parfois, trop forts. Malgré ces accrocs mineurs, le public s’est laissé bercer par la douce et émouvante poésie de Sarah Toussaint-Léveillé. (Louis-Solem Pérot)
The Barr Brothers, Scène Hydro-Québec
Un temps absolument idéal était au rendez-vous à l’occasion de la première soirée de la 50e édition du Festival d’été de Québec, et les festivaliers et vacanciers en ont profité allègrement sur la scène Hydro-Québec.
Une foule appréciable était réunie à place D’Youville pour le fameux spectacle des Barr Brothers et leurs invités, Mamadou Koita, Fabio Sissoko et Joe Grass, en remplacement de leurs amis maliens Bassekou Kouyate et Amy Sacko. Rappelons que ceux-ci, malheureusement, n’ont pas pu mettre le pied en territoire canadien et ont dû annuler leur présence à plus d’un événement prévu cet été.
Ce remplacement inattendu semble avoir occasionné un remaniement dans la thématique musicale de la soirée pour le quatuor, qui a misé sur de longs jams progressifs pour égayer les auditeurs. Et auditeurs furent égayés! Même si ça ne bougeait pas énormément à l’avant, c’est que les festivaliers n’avaient, je pense, pas assez d’yeux ni d’oreilles pour apprécier à leurs juste valeur les pièces extrêmement riches et nuancées qui leur étaient offertes avec tant de générosité. Cette richesse, il va sans dire, est attribuable entre autres à la quantité impressionnante d’instruments sur scène et aux mélodies super bien orchestrées. Les pièces jouées, la plupart très longues, nous faisaient carrément entrer dans une sorte de transe magique. On soupçonne d’ailleurs que les musiciens l’étaient aussi par moment!
À la croisée des chemins entre le folk, le blues et la musique du monde (comment la décrire autrement?), la musique des Barr Brothers a cette particularité précieuse et rare de pouvoir littéralement plaire à tous en raison de sa polyvalence incroyable au plan mélodique. Parlant de mélodies, Sarah Page, aux côtés de sa harpe, s’est adonnée à quelques savoureux duels avec Sissoko, au kora (harpe-luth originaire d’Afrique de l’Ouest), tandis que Koita, au balafon, a su faire lever la foule à plus d’une reprise avec son énergie contagieuse, aidé par le talent fou d’Andrew Barr aux percussions. On a été impressionné!
Les comparses ont fermé la soirée avec une version plutôt originale de Us and Them, de Pink Floyd. On aurait voulu un rappel, mais ce sera pour une prochaine fois, on l’espère! (Tatiana Picard)
On a eu une journée folle ce jeudi et vendredi semble être parti pour être aussi dément! Y’a tellement de choix, tellement de styles, on se demande comment on va faire pour tout voir.
Bien sûr, il y a des incontournables comme Kendrick Lamar, Anderson .Paak et cie. On ne vous en parlera pas, tout le monde l’a déjà fait, et on les appuie sans réserve. On va se concentrer sur ce que nous allons nous-mêmes couvrir!
Sans plus tarder, voici nos choix pour cette journée sacrément chargée!
The PepTides – Scène Hydro-Québec, 17 h
Ils ont remporté un prix FEQ au Ottawa Bluesfest avec leur pop déjantée qui laisse toute la place au néon et à un petit côté kitsch qui n’est pas du tout désagréable. Cinq chanteurs, quatre musiciens, The PepTides offrent un cocktail visuel et sonore aussi rafraîchissant que bigarré (selon les organisateurs). La formation ottavienne a lancé l’automne dernier un EP qui mélange la pop, la soul et le funk. Le genre de truc tout à fait contagieux. À découvrir.
A-t-on besoin de vous parler en parler davantage? C’est Lydia Fuckin’ Kepinski! Finaliste à Granby et au Cabaret Festif de la relève 2016. Gagnante des Francouvertes 2017. Une des têtes d’affiche de notre propre fetedonc.ca en mai dernier! Une auteure-compositrice-interprète géniale et originale qui puise partout pour former une musique qui lui colle à la peau. Et qui nous charme à tout coup. On vous a assez prévenus, on vous attend au Carré!
Dans le genre soft-rock un peu seventies accompagné d’envolées de toutes sortes, il ne se fait guère mieux que Plants and Animals. Le dernier album de la bande à Warren Spicer intitulé Waltzed In From The Rumbling est un beau petit bijou. Demandez-le à Julien Baby-Cormier, notre collaborateur fan fini!
Dead Obies – Scène Bell, 19 h
Ils en ont fait du chemin depuis leur $ud $ale jusqu’à leur oeuvre d’art total Gesamtkunstwerk! Les nouveaux héros du rapqueb ont l’honneur d’ouvrir cette soirée hip-hop et de montrer que notre scène n’a rien à envier à celle de nos voisins du Sud. De vraies bêtes de scènes qui vont en mettre plein à vue aux visiteurs venus de partout!
Si vous n’avez pas encore entendu parler de l’auteure-compositrice-interprète Samuele, voici votre chance de faire connaissance. Cette jeune femme a de la verve, compose de magnifiques chansons dans les teintes folk-blues qui ne manquent pas de rythme, et sur scène, elle s’amuse follement. Ses chansons, qu’elles soient engagées ou personnelles, sauront vous séduire.
Le supergroupe de Vancouver, composé, entre autres, de Neko Case et Dan Bejar, propose une power-pop entraînante qui devrait mettre le party dans le Pigeonnier. Un beau rayon de soleil dans notre soirée!
Lysistrata – Scène Hydro-Québec, 20 h
Le jeune trio français a remporté le prix FEQ des Printemps de Bourges. De la musique instrumentale enjouée et un brin disjonctée qui devrait plaire aux amateurs de post-rock. Le genre de truc qu’on verrait bien passer au Pantoum un samedi soir de décembre.
La formation montréalaise indie rock est de retour sur les planches! On les a vus à Osheaga l’an dernier et la brève prestation était fort prometteuse. Dan Boeckner et sa bande savent préparer des p’tites tounes irrésistibles!
Adamus. Trois excellents albums. Des shows qui virent toujours en party, même si le grand Bernard s’est assagi avec l’âge. On embarque dans ses histoires, on pleure quand il est écorché vif, on sent le fond de tonne quand il raconte ses histoires de brosse. Qu’il fasse beau ou non, on va bien s’amuser!
Hier soir marquait le début des festivités musicales annuelles à Québec. En onze jours, plus de 200 groupes monteront sur scène un peu partout en ville dans le cadre du OFF, du FEQ et des Signaux de Nuit (SDN).
La formation Laclé a ouvert la soirée à la Méduse avec une proposition bien à eux. Guy Bernier nous a présenté des mélodies sorties tout droit de l’Inde du Nord avec son sitar. Il était accompagné de Christian Paré aux tablas et autres percussions et le tout était produit et traité en temps réel par Carl Bastien, équipé d’un clavier, d’une basse et divers outils électroniques pour modifier les sons. Ce fut un bonheur immense d’entendre ces sonorités orientales! Le travail de Carl Bastien a permis à cette musique millénaire de se moderniser en y insérant des couches d’électronique à-travers le jeu des instrumentistes. Les deux musiciens, tous deux virtuoses de leur instrument, s’adonnaient à des échanges mélodiques et rythmiques de haute voltige. La prestation fut très appréciée du public, plusieurs en ont profité pour fermer les yeux et se laisser emporter par ces mélodies orientales. Nous sommes restés dans un état de bien-être profond après ce fabuleux ensemble.
Nous nous sommes ensuite déplacés vers la salle Multi où Le Gros kick nous attendait pour nous secouer un peu après cette méditation commune. Ce projet est en fait une initiative du OFF, qui voulait avoir un ensemble percussif dans sa programmation et a pour ce faire, donné carte blanche à Bea Box (Joannie Labelle) pour créer un spectacle unique dans le cadre du festival. C’est donc accompagnée par deux batteurs et une trompettiste/chanteuse que Joannie Labelle nous a présenté ses compositions dans le genre industriel et percussif (c’est le moins qu’on puisse dire). La chanteuse utilisait elle-même une station d’instruments de percussions divers, tout en chantant et en gérant ses trames sonores préenregistrées. Le tout était agrémenté de projections éclatées sur un écran derrière le groupe. Un spectacle qui a bien démontré l’aspect d’ouverture et d’expérimentation du Festival OFF.
Un des artistes que j’attendais le plus au festival OFF est certainement Gramofaune. Le projet électro-acoustique de Gabriel Gagné ne cesse de m’impressionner dans sa recherche du rythme, de mélodies et de couleurs sonores. Muni d’un attirail impressionnant, il manie tous les sons et bandes sonores en temps réels, ce qui pourrait qualifier son art de performatif tellement il s’y investit. Il était lui aussi accompagné de projections dynamiques derrière lui, qui imageaient très bien sa musique et ses ambiances. Semblant un peu nerveux de présenter son projet dans un festival important, il est tout de même resté en contrôle de ses moyens, malgré quelques accrocs mineurs. Ses mouvements lors de sa performance étaient très énergiques et obnubilants. Le spectateur ne savait presque plus où donner de leurs sens avec les projections, la musique, les mains agiles de Gabriel Gagné ou bien encore sa tignasse brune se secouant de tous bords tous côtés. Cette musique a été très bien accueillie par un public qui semblait déjà bien le connaître.
Beat Sexü, quant à eux,font maintenant partie de la culture de fête de Québec. Avec son esthétique franchement «Pantoumesque», les paillettes et les chansons maintenant connues du public, tous les ingrédients étaient là pour passer une très belle fin de soirée avec la formation. Munis d’un décor tout en paillettes, ils nous ont présenté plusieurs chansons pour faire bouger (dont quelques nouvelles, yé!), avant d’enchaîner plusieurs titres de leur album de reprises de chansons d’artistes de la relève de Québec. L’énergique quatuor a su faire danser les quelques survivants de la soirée jusqu’à une ultime danse sur la très connue Papa, Maman, Bébé, Amour (Gab Paquet était présent ce soir-là, mais il venait tout juste de partir… snif snif) où le tout le monde a trashé le dance floor.
Cette soirée a donné le coup d’envoi aux prochains jours de festivités et de musique.
À vos scènes,
Prêts?
Écoutez!
Badminton (par Jacques Boivin)
Pour une fois que je pouvais avoir un petit avant-goût du OFF, je me suis gâté avec Badminton, le projet d’Alex Fortin. Rien de trop compliqué, du folk à l’américaine livré avec une grande émotion, sans artifices. Un vieux micro, une guitare trois quarts, un peu de reverb, une ou deux reprises (dont une bien sentie de Tears for Fears) pis une bouille fort sympathique. Prestation bien accueillie par les spectateurs présents… et par ma pinte de cidre!
Photo de couverture : The Barr Brothers – Photo : Jacques Boivin
Québec, est-tu prête?
On l’espère parce que c’est aujourd’hui, à 17 heures, que le coup d’envoi du 50e Festival d’été de Québec sera donné! Pendant onze jours (pas dix, onze!), la vieille capitale vibrera au son des centaines d’artistes qui se produiront sur les différentes scènes et salles du Festival, et ce, dans à peu près tous les genres possibles, du folk introspectif au metal hurlant.
Pendant ces onze jours, une équipe dévouée d’ecoutedonc.ca arpentera le coeur de la ville de haut en bas, puis en haut, pour vous remémorer de beaux souvenirs ou tout simplement vous montrer ce que vous aurez manqué. Non, nous ne serons pas toujours sur les grandes scènes (de nombreux médias mieux équipés que nous y passeront le plus clair de leur temps). Vous nous trouverez, comme toujours, près des artistes locaux et émergents de Québec et d’ailleurs… ce qui ne veut pas dire que nous n’irons pas voir quelques grosses pointures!
Avant de vous présenter nos suggestions, quelques conseils d’usage :
Tous les laissez-passer du Festival ont été vendus. Ce qui veut dire que si vous n’avez pas encore le précieux sésame qui vous permettra d’entrer sur les Plaines, au Pigeonnier ou à l’Impérial Bell, il vous faudra user du bon vieux système D et trouver des âmes généreuses qui voudront bien vous prêter les leurs… ou des âmes qui ont senti le bon filon et qui seront prêtes à vous les louer… ou à vous les vendre à un prix pas toujours dérisoire.
Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas profiter du Festival d’été! Voyez-vous, les spectacles présentés à la scène Fibe (devant le Parlement) et à la scène Hydro-Québec (à place d’Youville) sont complètement gratuits, et bon sang qu’il y a de la qualité à ces deux endroits! De plus, vous pouvez assister aux nombreux spectacles présentés à L’Anti (rue Dorchester) pour 10 $ par jour.
Cette année, paranoïa mondiale oblige, la sécurité a été rehaussée d’un autre cran. Cela veut dire que tous les sacs et les poussettes feront systématiquement l’objet d’une fouille. Petit conseil : n’apportez que l’essentiel, il y aura une file d’attente spéciale à la scène Bell pour les gens qui arrivent les mains vides! Les collations légères sont permises. Par contre, les bouteilles d’eau (pleines) sont interdites. Oui, c’est un peu con, mais ça fait partie de la game, malheureusement. Vous pouvez apporter une bouteille froissable ou un sac-gourde, tant qu’ils sont vides. Vous pourrez les remplir aux nombreuses stations de remplissages sur les sites principaux. Prévoyez quand même un peu de temps pour le faire, il y a plus de monde que de stations!
Comme toujours, allez-y modérément avec l’alcool et les substances moins licites. On ne veut pas être paternalistes, mais on a déjà eu nous-mêmes des expériences pas trop le fun… déshydratation, coups de chaleur, name it, on y a pas mal goûté.
PRENEZ LE BUS! Entrer en ville et en sortir pendant le FEQ, c’est déjà assez l’enfer de même. Le service spécial du RTC est bien rodé et on peut se retrouver rapidement à destination. Laissez votre auto dans un des par-o-bus du RTC et montez en bus, ça ne coûtera pas plus cher que les stationnements!
Pour en savoir plus, consultez la section Infos pratiques du site Web du Festival d’été.
Les amateurs de country et de bluegrass seront bien servis avec les sympathiques Damn The Luck, qui proposent une musique aux racines américaines qui laisse place à l’improvisation, aux solos et à la joie de vivre. Une musique festive et chaleureuse, un excellent choix pour commencer son festival!
Cette artiste américaine établie en France navigue allègrement entre le folk, la pop, le jazz et le rock avec une touche de synthétiseurs toujours agréable, jamais banal. On va aller la découvrir avec vous!
Surprise! La formation Throes + The Shine a dû annuler sa prestation à la dernière minute. Pour les remplacer, qui d’autre que le groupe le plus rempli de paillettes de Québec, nos amis de Beat Sexü, qui auront joué au OFF près de 17 heures plus tôt? Mettez vos plus beaux habits et venez célébrer avec le fantastique groupe pantoumien!
À Québec, on connaît de mieux en mieux l’auteur-compositeur-interprète d’origine beauceronne. Que ce soit en raison de son succès Faut qu’on bouge, pièce-titre de l’album du même nom, ou pour le plaisir de le voir chanter sur une des nombreuses scènes de la ville, Pierre-Hervé séduit avec ses chansons teintées de folk, de pop, de reggae et j’en passe. Vous voulez savoir pourquoi il a gagné les Apéros FEQ? Venez le constater par vous-mêmes. Believe the hype!
Oh qu’on l’attendait, ce show-là! Inspiré de l’excellent album hommage à Richard Desjardins, le spectacle nous présentera les chansons du grand auteur-compositeur-interprète revisitées par de nombreux artistes émergents et établis d’ici. Une heure toute en émotions, un moment unique.
Du folk. Une touche de jazz. Des cordes. Des belles mélodies. Des textes brillants. Sarah Toussaint-Léveillé propose tout ça. Un beau moment en perspective.
Oh le beau mélange des genres que voilà! Le folk bluesé des Barr avec les sonorités maliennes de Bassekou Kouyaté et Amy Sacko! Cette collaboration toute spéciale ne se reproduira pas de sitôt à Québec. Un événement en soi.
Bassekou Kouyaté et Amy Sacko n’auront pas pu se rendre à Québec pour le spectacle. Grosse, grosse, grosse déception. Néanmoins, les Barr Brothers, eux, seront présents et ont appelé d’autres amis pour jammer avec eux. Ça demeure un événement!
Ouf, on va en voir, du beau (et du bon) monde! Et ça, ce n’est que la soirée numéro un!
Et vous, qui irez-vous voir?
Si vous voyez un membre de l’équipe, n’hésitez pas à nous dire un petit bonjour!
Cette fin de semaine, pendant que les médias culturels étaient affairés au Festival de Tadoussac, au Festivoix, à Petite-Vallée ou même encore aux célébrations du 1er juillet, je suis resté à Québec pour aller à un festival d’un tout autre genre: Les Escapades musicales de la Cité. Ce festival est une initiative de Blair Lofgren, violoncelliste solo de l’Orchestre Symphonique de Québec (OSQ) et professeur au Conservatoire de musique de Québec.
Ce festival se déroulait sur trois soirs consécutifs, les 29-30 juin et 1er juillet, à la très charmante Église orthodoxe grecque de l’Annonciation, dans le quartier Montcalm. Le même quatuor à cordes formé d’excellents musiciens de l’OSQ et des Violons du Roy présentait un programme différent à tous les soirs, ce qui est tout un défi en soi.
Ce compte-rendu se veut donc la première couverture d’un festival classique par Écoutedonc.ca!
Je suis arrivé plus tôt à l’église pour m’entretenir avec Blair, afin d’obtenir plus d’informations sur le festival. En arrivant devant l’église, je n’y croyais pas! Ce petit bijou siège silencieusement dans Montcalm depuis bientôt 60 ans, sans être connu du grand public. Moi-même, passant régulièrement dans le coin, je ne l’ai jamais remarqué. En pénétrant dans son enceinte, on aurait pu dire que les murs de bois semblaient attendre la venue d’un concert de musique de chambre.
Tout souriant, Blair Lofgren semble flotter sur un nuage en dépit de la lourde tâche d’organisation et celle de jouer trois soirs consécutifs pour son festival.
Pour lui, l’événement qu’il organise est une «expérience qui se rapproche davantage de l’odyssée, une aventure musicale qui nous permet de plonger dans un état d’immersion nécessaire pour alimenter une véritable passion pour les arts ».
« C’est une opportunité pour les gens de venir et d’expérimenter quelque chose de condensé et enrichissant tout d’un coup et de vraiment entrer dans le rythme du quotidien », m’a expliqué Blair en entrevue. « C’est un peu la raison pour laquelle j’ai nommé le festival Les Escapades Musicales de la Cité, c’est une façon de s’évader dans la ville comme si on fait un voyage de camping, ça prends quelques jours pour ralentir. Les gens qui viendront tous les trois soirs pourront mieux profiter de l’expérience immersive », m’a confié Blair.
Jusqu’à maintenant, il n’y avait pas de véritable festival de musique de chambre à Québec. La création de cet évènement était donc logique pour son fondateur, qui avait l’habitude de chercher les contrats et festivals à l’extérieur de la ville alors que selon lui, il y a une banque de musiciens professionnels impressionnantes ici même. « Pourquoi ne pas saisir l’opportunité et créer un projet durable ici? », s’est-il demandé.
Ce projet a une mission communautaire et sociale et il appartient autant aux musiciens qu’au public. Blair m’a affirmé qu’il voulait que ce soit un échange énergique et enrichissant.
Après un petit échauffement des musiciens, les portes de l’église se sont ouvertes pour laisser entrer un public comblé d’avance. J’ai assisté à la deuxième soirée de concerts et dans les discussions des spectateurs, plusieurs ont commenté avec enthousiasme le programme de la veille et les nouveaux venus ont observé la beauté des lieux.
Le concert était constitué de deux œuvres, soit le Quatuor à cordes no 7 Op.108 de D. Chostakovitch et du Quatuor à cordes no 11 Op.95 «Serioso» de L.V. Beethoven.
Le quatuor de Chostakovitch présenté ce soir-là est une œuvre très intime du compositeur; elle est dédiée à sa défunte première femme. Il était peu fréquent pour un compositeur russe du XXe siècle d’écrire une musique aussi personnelle et intime en raison du caractère rigide du régime soviétique qui inspirait (imposait même parfois) des musiques plus militaires, officielles et grandioses. Le quatuor, composé de musiciens de très haut niveau, nous ont livré une interprétation très sentie avec un soin remarquable apporté aux nuances.
Ensuite, l’ensemble a pris le temps de bien introduire le quatuor de Beethoven pour que le public puisse profiter au maximum de l’expérience. Ils ont commencé par jouer plusieurs extraits des quatre mouvements de la pièce, en laissant le public partager leurs impressions sur ces passages.
Cette œuvre a d’ailleurs marqué la fin d’une période pour les quatuors à corde, car les prochains opus ont été des monuments ultra-complexes, comprenant de la polyrythmie et plusieurs éléments du langage musical très poussés. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont fait le plus de bruit dans la communauté musicale du début du XIXe siècle.
Pour notre plus grand bonheur, les quatre instrumentistes jouaient avec des archets de la période classique (plus légers, donnant ainsi beaucoup d’air au son) pour respecter le plus possible le style de l’époque.
La présentation musico-historique du quatuor de Beethoven nous a très bien introduit l’œuvre, pour notre plus grand plaisir. Cela a même teinté leur interprétation, éclairée par ce que les musiciens venaient tout juste de nous expliquer.
Nous n’avons malheureusement pas pu faire de publicité pour le festival cette année, mais l’an prochain, notez bien Les Escapade Musicales de la Cité et aimez leur page Facebook pour ne pas manquer ce rendez-vous unique!
Merci à Blair Lofgren, Benoit Cormier, Pascale Gagnon et Mary-Kathryn Stevens-Toffin pour cette très belle soirée et votre dévouement pour la scène québécoise de la musique classique.
Photo de couverture : Gab Paquet, par Marion Desjardins
Pour son cinquantième anniversaire, le Festival d’été de Québec accueillera quelques-uns des plus grands noms mondiaux sur la scène musicale. On n’a qu’à penser à Pink, DJ Shadow, Kendrick Lamar, Lady Antebellum, Flume, Metallica, Gorillaz et à Muse.
Mais saviez-vous que les artistes de Québec auront également la chance de briller au FEQ, et ce, pas seulement sur les plus petites scènes? Non, vous ne le saviez pas? Ça tombe bien, nous sommes là pour vous en parler!
Voici un portrait d’artistes d’ici que vous aurez la chance de croiser sur les différentes scènes du Festival.
Pierre-Hervé Goulet – 6 juillet, 18 h 30, Scène Fibe
L’auteur-compositeur-interprète Pierre-Hervé Goulet fait beaucoup parler de lui depuis quelque temps : son album Faut qu’on bouge a attiré l’attention des médias pour son folk à saveur parfois reggae, parfois blues, parfois chanson française. Goulet est un des jeunes hommes les plus dynamiques sur la scène de Québec. Qui d’autre pourrait livrer en mains propres son album aux gens qui l’achètent?
Ah, on allait presque l’oublier : Pierre-Hervé a remporté les grands honneurs des Apéros FEQ, devant Laurence Castera, Jérôme St-Kant et Val Thomas!
Tze Texas Redmecs – 6 juillet, 22 h, L’Anti Bar et spectacles
Le groupe de Québec Tze Texas Redmecs revisite le country, le folk et le bluegrass avec une énergie hors du commun. Leur plus récent album, Cheyenne, paru sous la bannière WY Bunch, est un album qui montre l’étendue du registre de ces bandits au coeur tendre.
Mr. Weather – 7 juillet, 17 h, L’Anti Bar et spectacles
Mr. Weather ne fait pas dans la dentelle, mais ça n’empêche pas le groupe d’offrir un son qu’il a bien peaufiné. Les influences sont diverses (Cream, Iron Maiden), les guitares sont omniprésentes, les structures sont solides. Les amateurs de hard rock devraient apprécier.
L’Orchestre d’hommes-orchestres, du 7 au 16 juillet, 18 h 30, Parc de l’Amérique française
L’ODHO, fondé à Québec en 2002, est un collectif d’artistes interdisciplinaires et indisciplinés. Ils font tout et n’importe quoi et cette année, ils feront des clins d’oeil à notre imaginaire collectif. Comment? En faisant se mélanger les époques, les cultures et les personnages! Ça va être juste bon.
Aeternam – 7 juillet, 22 h, L’Anti Bar et spectacles
Un autre groupe qui ne fait pas dans la dentelle! Aeternam, c’est du gros death metal mélodique avec tous les éléments obligatoires du genre. Des solos de guitare, des rythmes enlevants, une voix gutturale qui semble parfois venir d’outre-tombe. Ça sent la grosse messe!
Samuel Wagner, Simon Tam et Pierre-Philippe Thériault s’amusent follement avec Floes. Cet espèce d’amalgame d’électronique, de hip-hop et de soul est un autre moyen de transport sur mesure pour la voix de Wagner (que vous connaissez aussi pour son travail avec Harfang). Quand le trio joue, on ferme les yeux, on se laisse porter, on sourit. Mettons qu’il pleut samedi, Floes devrait être capable de faire fuir les nuages. C’est pas donné à tout le monde!
Never More Than Less, 8 juillet, 19 h, Scène Loto-Québec
Les vétérans de la scène post-hardcore de Québec sont de retour depuis peu avec un nouvel album Peace War Whatever. Ce n’est pas pour les oreilles sensibles et il faut avoir un coup solide pour suivre le rythme en hochant rageusement de la tête, mais dans le genre, c’est du gros calibre!
De la Reine, 8 juillet, 22 h, L’Anti Bar et spectacles
Un autre projet pop accrocheur! Jean-Étienne Collin Marcoux, Odile Marmet-Rochefort et Vincent Lamontagne (un autre trio!) y vont également d’une pop remplie de soul, mais ils y ajoutent une touche de sensualité (que ce soit par la voix d’Odile ou par les riffs de Vincent) et un beat d’enfer (allô JE!). On s’approche du trip-hop bio. En français, en plus!
Oui, oui, Jonathan Roy, l’ancien gardien goon des Remparts! Il a enregistré son dernier album avec Corey Hart et on va l’admettre : même si on n’est pas particulièrement fan, il y a quelques bons moments.
Les Trimpes, 10 juillet, 17 heures, L’Anti Bar et spectacles
Le groupe de Québec fait du gros blues rock ben accessible. Pensez à Offenbach, fin années 1970, début années 1980. De la musique de party sans prétention, qui devrait bien commencer votre soirée!
On peut voir l’auteure-compositrice-interprète de Québec un peu partout depuis quelque temps. Gabrielle a signé un beau contrat avec un major, Universal, qui devrait lui ouvrir de nombreuses portes partout. Sa chanson Habit, bien bluesée, lui va comme un gant. Gabrielle a de magnifiques compositions que de nombreux fans de country-pop, venus pour Lady Antebellum, vont découvrir. Mais nous, on va aller faire un détour sur les Plaines juste pour elle.
Les membres du trio indie pop Gilles font de la musique ensemble depuis qu’ils ont 10 ans, et ça paraît par la cohésion de leurs compositions. Avec un minimum d’arrangements, le groupe réussit à attirer l’attention grâce à ses textes intelligents et ses mélodies accrocheuses. De nombreux passants vont tendre l’oreille!
Ne vous fiez pas à ses interventions parfois décousues, ni à son air parfois très slacker. Jérôme St-Kant sait écrire des chansons. C’est lent, langoureux, c’est pas toujours mature, mais c’est proche du quotidien et de la réalité d’un paquet de jeunes mélomanes qui se reconnaissent chez ce grand garçon. Ça va être ben ben ben chill.
De kessé? Les Goules sur les Plaines? Le groupe punk le plus théâtral de Québec va envahir la grande scène avec sa musique irrévérencieuse (Fermez vos gueules!), ses guitares dans le tapis et la personnalité unique de Keith Kouna. Les jeunes fans des Cowboys Fringants et les moins jeunes fans de Lisa LeBlanc n’ont qu’à bien se tenir, ça va brasser à l’avant de la scène Bell!
Manu Militari, 11 juillet, 19 heures, Scène Loto-Québec
Le rappeur-parolier originaire de Québec Manu Militari n’a pas la langue dans sa poche. Le besoin constant de s’exprimer l’a amené à écrire un roman paru en 2016. Les paroles de ses chansons sont crues, sans tomber dans la vulgarité. Un rappeur engagé et engageant.
Laurence Castera propose un indie folk intelligent, aux accents très pop. Finaliste aux Apéros FEQ, on pourra apprécier un jeune homme en pleine possession de ses moyens, qui déborde d’énergie sur scène.
Gab Paquet, 12 juillet, 19 h 30, Scène Hydro-Québec
Gab qui? C’est qui, ce grand insignifiant qui ouvre pour Michel Louvain? NEXT… Naaah, je blague!
Gab Paquet, c’est le chanteur de charme du nouveau millénaire. Avec son pad, sa moustache et sa voix suave, Gab n’aura aucun mal à faire tomber toutes ces femmes (et ces messieurs aussi, s’ils en ont envie) dans les pommes. Tout le monde aime sa pop sortie tout droit des années 1980, ses chansons qu’on peut prendre drôlement au sérieux ou avec un grain de sel et la théâtralité incroyable du personnage!
Si on se fie aux centaines de personnes qui se sont arrêtées pour son spectacle aux Francofolies en juin dernier (et qui sont restées jusqu’à la fin pour l’applaudir à tout rompre) ou à sa prestation intime dans un Zénob bien rempli à Trois-Rivières pas plus tard que vendredi (avec des fans qui connaissaient toutes ses paroles par coeur), ça va tout simplement être épique!
Là, tout ce qu’on veut, c’est un duo avec le grand Michel.
Honnêtement, c’est le moment que j’attends le plus au Festival cette année!
Plus d’un an après sa participation à La Voix, la jeune interprète s’est entourée de musiciens et d’auteurs-compositeurs qui façonnent, avec elle, un univers qui lui ressemble. On est bien curieux d’entendre le résultat. On va en avoir un avant-goût ce soir!
Cardinals Pride, 13 juillet, 17 heures, L’Anti Bar et spectacles
Les amateurs de metalcore vont en avoir pour leur argent en début de soirée avec Cardinals Pride. C’est agressif, mélodique et ça donne juste le goût de partir un gros moshpit. Même à l’heure du souper!
On l’a connue avec le groupe I.No. Son plus récent single, Stranger Body, groove pas possible. Une des plus belles voix de Québec (qui en compte des capables)! À (re)découvrir, ne serait-ce que pour la passion de la jeune femme!
Mute, 13 juillet, 19 h 45, Impérial Bell
Mute roule sa bosse sur la scène québécoise punk-rock depuis plus de quinze ans. Même si vous n’aimez pas le genre, difficile de ne pas rester indifférent à la qualité des mélodies, aux rythmes entraînants et aux solos de guitare enlevants. Un groupe d’ici qui a côtoyé les grands du genre!
Boundaries, 13 juillet, 22 heures, L’Anti Bar et spectacles
Un autre groupe de Québec qui fait dans le punk-hardcore qui déménage, Boundaries est un choix sensé pour terminer sa soirée après les Mute et MxPx qui auront joué juste à côté, à l’Impérial Bell! Arrivez tôt, ça risque d’être plein!
Elle a une voix d’or, ses chansons folk pleines de blues sont de jolies petites bombes qui explosent dans nos coeurs. Elle peut jouer la douceur comme elle peut être féline à souhait. Accrocheuse, envoûtante, tout en restant sympathique, Val Thomas risque de se faire un paquet de nouveaux fans!
Laura Lefebvre, 14 juillet, 17 heures, L’Anti Bar et spectacles
En seulement deux petits singles, Laura Lefebvre a capté l’attention de la scène de Québec. Un folk mélancolique, intelligent, une personnalité attachante, tout est là pour faire une maudite belle découverte!
Le groupe de Québec originaire de Charlevoix propose un mélange de thrash metal des années 1980 et de métal moderne. Ça devrait plaire aux fans de Metallica qui envahiront les Plaines tôt en soirée. Je devrais pouvoir vous en parler, parce que fiston est justement un fan fini… de 12 ans!
Harfang, 14 juillet, 19 heures, Scène Loto-Québec
Pour les lecteurs d’ecoutedonc, Harfang, c’est un peu comme Gab pis Anatole. On les suit partout. Le dernier album Laugh Away the Sun est magnifique, pis c’est pas juste à cause de la voix de Sam Wagner (mais bon, ça aide). Les chansons nous font rêver, les arrangements, de leur côté, sont d’une grande finesse. C’est encore mieux sur scène, où les gars peuvent montrer tout leur talent. Tout ce qu’on souhaite, c’est que leur musique tout en subtilité ne se fasse pas enterrer par Metalord, qui va jouer tout près.
Velvet Vice, 14 juillet, 22 heures, L’Anti Bar et spectacles
La formation Velvet Vice, qui se situe à la croisée du rock et du funk, propose des chansons aussi sensibles que sensuelles, tout en nous faisant bien groover!
Oh, nos rockeurs au coeur tendre blaguaient beaucoup lorsqu’on a annoncé que leur spectacle allait suivre une soirée hip-hop à l’Impérial, mais on sait qu’ils vont prendre leur prestation très au sérieux, comme c’est à leur habitude. En plus, un spectacle de Caravane en ville, c’est l’occasion de jouer full band +, avec des amis! Du bon gros blues rock qui grafigne le coeur tout en étant facile d’accès. Si vous ne les avez pas encore vus en spectacle, garrochez-vous!
Émeraude, c’est de la pop atmosphérique, juste assez entraînante pour nous faire shaker un peu le popotin tout en nous permettant de nous concentrer sur les textes et les mélodies accrocheuses. Le dernier simple, Garde la cadence, promet de belles choses pour le successeur du premier EP du groupe, déjà très raffiné!
Raton Lover, ce sont les chefs de file du Québéricana, un alt-country qui puise autant ses racines dans le rock du Sud des États-Unis que dans l’indie brillant des Wilco de ce monde. Tout ça avec une touche très québécoise qui ratisse large. Aussi enjoués qu’ils peuvent être introspectifs, les spectacles de Raton Lover sont de maudites belles occasions de célébrer la vie et l’amour de la musique.
Mauves, c’est de la musique aussi coco que son dernier album. Un indie capable d’aller dans tous les sens, tantôt folk, tantôt rock, toujours extrêmement mélodieux (maudit qu’il y a du Beatles dans Longtemps). Et les textes sont toujours savoureux. Peut-être un peu trop intello pour les fans de Kaïn… mais non, c’est une blague! Mauves, ça s’apprécie super facilement, surtout en montant lentement vers les Plaines pour aller voir Gorillaz! Un arrêt obligé!
WhiteNails, 15 juillet, 22 h, L’Anti Bar et spectacles
Le premier album de WhiteNails, paru en mai dernier, a obtenu un beau succès critique et devrait attirer une pas pire foule à L’Anti. Normal, Québec aime ça, le stoner, pis WhiteNails en propose du très solide. Les guitares sont pesantes, les mélodies accrocheuses, on se surprend à hocher la tête sur toutes les chansons, pis ça sonne comme une tonne de briques. Une belle fin de soirée en perspective!
Depuis plus de 10 ans, Lesbo Vrouven nous balance son disco-punk décapant dans les oreilles. Sam, Hugo et Jean-Christophe ont une énergie incroyable et les prestations du groupe sont des partys complètement déjantés. Et croyez-le ou non, c’est totalement accessible aux oreilles néophytes!
Liana Bureau est dans la zone. Elle exploite un genre, le RnB, peu exploité au Québec. Elle sait écrire des chansons pleines d’émotions tout les accompagnant d’un groove irrésistible. Et pour ne rien gâcher, la jeune femme a une voix unique. Liana est sur sa lancée, profitons de l’occasion pour la voir en pleine ascension!
***
Vous nous cherchez? On devrait pas être trop durs à trouver… pendant que les grands vont couvrir les grands, nous, on va surveiller un grand nombre de ces artistes (ainsi que bien d’autres) tout au long du FEQ.
Le Festival vient d’annoncer qu’il avait vendu tous ses laissez-passer. Triste pour ceux qui n’avaient pas acheté le leur. Cependant, tous les spectacles de la scène Fibe et de la scène Hydro-Québec sont gratuits. Et vous pouvez assister aux spectacles présentés à L’Anti pour 10 $. C’est tu pas une bonne raison de se lancer à la découverte d’artistes d’ici, ça?
Comment ne pas passer une belle soirée à la Librairie St-Jean-Baptiste? L’accueil toujours sympathique de Stéphane, les quelques réguliers et bien sûr, les murs tapissés de livres. Les recueils de philosophie, d’histoire, de manifestes anarchistes et de poésie nous invitent à recevoir de belles chansons et être à l’écoute des paroles. Mélanie Venditti a très bien su profiter de l’espace et rendre honneur aux mots avec sa douce poésie imagée et sa guitare Gretsch noire de rockeuse aquatique.
Mélanie Venditti a lancé en grand sa carrière solo cette année. Elle a sorti son EP sans titre (est-ce rendu une mode, ne plus nommer son album? *Voir EP et EP2 de FUUDGE) le 21 février dernier. Elle a de plus participé à la plus récente édition des Francouvertes et du Cabaret Festif cette année où elle s’est fait remarquer pour son « rock aquatique » et ses paroles imagées. Avant de proposer ses chansons, elle jouait déjà comme altiste auprès de d’artistes comme Klô Pelgag, Philippe Brach, Caltâr-Bateau et Mathieu Bérubé (d’ailleurs présent dans la salle, fidèle compagnon de route). Formée en musicienne classique, Mélanie Venditti m’a avoué avant le spectacle être un peu nerveuse à l’idée de chanter ses chansons seule, sans groupe pour l’appuyer, alors que la guitare et la voix ne sont pas ses instruments premiers. Nous sommes tous bien content qu’elle ait foncé, car nous avons tous été touchés par ce spectacle chaleureux.
Compte rendu d’une très belle soirée.
Dans l’intimité des quelques personnes présentes à ce spectacle de rodage, une atmosphère décontractée planait sur le public, tous très heureux d’être au rendez-vous.
« On est comme chez quelqu’un » s’exclame Mélanie en commentant le décor accueillant de la librairie.
Elle ouvre d’abord son spectacle avec une magnifique version de Sous la loupe, chanson présente sur son premier EP. Sa voix veloutée et douce nous a tout de suite transporté dans un état apaisant. Le spectacle regorgeait de chansons ne figurant pas sur son EP (on a déjà hâte à l’album!) et elles nous ont permis de plonger et mieux apprécier son univers. Nous avons eu droit à une chanson sur « quelqu’un qui sack des assiettes par terre », une autre sur l’expression cogner des clous, une autre sur le triangle de débauche montréalaise entre les célèbres Quai des brumes, L’esco et La Roquette. Les thèmes abordés dans ses chansons sont créatifs et différents entre eux. Ceux-ci sont rafraîchissants parmi toutes les chansons d’amour un peu redondantes qui existent depuis trop longtemps. Le titre très rock de son EP, Pompéi, était joué en version balade avec des arpèges à la guitare. Mélanie nous avoue que cette chanson rendait hommage à ses racines italiennes (Venditti, nom très peu commun au Saguenay), mais aussi qu’elle a composé cette chanson à la suite de son passage à l’exposition du Musée des Beaux Arts de Montréal sur la ville ensevelie par le Vésuve. Cette interprétation épurée nous a permis de saisir toute la complexité de ses accords, plus difficile à déceler avec sa formule full band.
Cette soirée fut ressourçante, empreinte du bonheur simple de se rassembler pour se laisser bercer par une musique sincère avec des amis dans un lieu hautement anticapitaliste, comme on les aime. Prendre du temps pour profiter de la beauté d’une chanson, n’est ce pas une forme de non-conformisme, de révolution?
Merci pour ce beau moment, Mélanie Venditti et un gros merci spécial à Stéphane de continuer à faire vivre ce sanctuaire des mots!
Québec devait recevoir les Red Hot Chili Peppers, soutenus par une curieuse première partie: Deerhoof. Lorsque les Peppers ont constaté qu’ils auraient sans doute un empoisonnement alimentaire la veille du concert à Québec, ils ont annulé, laissant alors une superbe opportunité à l’Anti d’organiser une soirée qu’on pourrait qualifier de champs gauche!
L’improbable quatuor de San Francisco, à l’aube de sortir leur 14e album studio, venait présenter le fruit de toutes ces années d’expérimentation. Ils ont puisé un peu partout dans leur large répertoire, donnant un peu plus d’amour à l’excellent disque Breakup Song, paru en 2012. Si le travail des deux guitaristes (Ed Rodriguez et John Dieterich) est absolument fascinant, ils se font bien malgré eux voler la vedette par les deux autres membres de la troupe. D’une part, il y a Satomi Matsuzaki, qui dans la rue, aurait de la difficulté à convaincre un néophyte qu’elle est la chanteuse d’un groupe rock expérimental ouvrant souvent pour des groupes reconnus (on pense aux Red Hot, mais aussi à Radiohead ou autres Wilco). Elle a un magnétisme hors du commun; un genre de naïveté merveilleuse, doublée d’une incroyable assurance. D’autre part, il y a Greg Saunier, possiblement le batteur le plus redoutable et agréable qu’il m’ait été donné d’observer. Il maîtrise l’art de rentrer plus de temps que la mesure ne devrait en contenir, tout en rattrapant brillamment ces égarements. Puis il y a l’étonnement de voir sa batterie être capable de résister à ses assauts répétés. J’adorerai toujours voir un batteur se donner à fond et dans le domaine, Greg Saunier joue constamment avec l’énergie du désespoir. Parmi les coups de coeur de la soirée, il faut noter Fresh Born, Exit Only et les deux excellentes nouvelles pièces présentées vaillamment par Greg dans un français saccadé, mais curieusement précis! Satomi, qui a multiplié les chorégraphies, a même pris plaisir à faire participer la foule lors du rappel pendant la pièce Basket Ball Get Your Groove Back, du tout aussi fabuleux Offend Maggie. Cette improbable visite s’est donc conclue après un peu plus d’une heure de spectacle. Fidèles à leurs habitudes, ils ont tout donné, au grand plaisir de la foule composée d’initiés pour la plupart.
En première partie, nous avons eu droit aux deux extrêmes du spectre de musique champs gauche. D’abord, Les Martyrs de Marde ont présenté l’un des spectacles les plus déstabilisants que j’ai vu, ce qui en soi, est une belle réussite. Leur performance justifie à elle seule la mention 18+ sur l’affiche (même si leur présence n’y est pour rien), tant ils jouent dans les recoins sombres de l’humanité. Autant musicalement qu’au niveau de leur présence sur scène, on assiste impuissant à une prestation d’individus se faisant violence. Ils misent sur le malaise, instiguant des contacts avec la foule et semblant tout le temps en équilibre sur la douce frontière de la psychose. Si musicalement la proposition se veut quelque peu étriquée, au final, l’important n’est pas d’avoir aimé ou non. Le travail de réflexion inexorable qui suit une telle performance justifie à lui seul d’assister à un de leur concert. Après, vous pourrez vous demander si vous voulez encore subir une aussi puissante décharge de déchéance.
La Fête, chouchous locaux, sont ensuite venus présenter leur pop joliment déconstruite dans une ambiance beaucoup plus paisible et lumineuse. Pour une seconde fois en quelques semaines (au concert de Victime), j’ai pu apprécier le jeu incroyable de Samuel Gougoux à la batterie. Il possède une virtuosité complètement différente de celle d’un Greg Saunier mais est tout autant efficace. Au niveau de la voix, j’ai trouvé qu’Antoine Provencher, bien que charismatique, manquait parfois d’un brin d’assurance. Ça demeure une première partie fort divertissante et particulièrement lumineuse; surtout sur une échelle qui compterait sur la présence des Martyrs!