Wow ! Quelle belle soirée nous avons passée avec Tryo au Grand Théâtre vendredi soir dernier, le 24 février.
Pierre-Hervé Goulet
Pierre-Hervé Goulet a relevé le défi de faire lever la foule pour la première partie. C’est avec humour qu’il est entré sur scène, sachant que les gens ne connaîtraient peut-être pas sa musique. L’ambiance fut vite festive, et il a su mettre la barre haute pour ce qui nous attendait.
En terminant avec un remix d’un de ses chanteurs favoris, Eminem, il éleva l’ambiance à un point culminant.
Tryo
Tryo est ensuite apparu, en feu plus que jamais, et avec un accueil du tonnerre de la part des gens présents. Ils ont eu la gentillesse de faire plusieurs demandes spéciales criées par la foule, spécialement pour leur retour à Québec. C’est avec beaucoup de souvenirs qu’ils interprétèrent des chansons classiques de leurs anciens albums tel que Serre-moi, Désolé pour hier soir, Apocalypticodramatique et J’ai trouvé des amis. Ils ont même invité un de leurs spectateurs à monter sur scène et à jouer La Main verte à la guitare avec eux ! Ils ont aussi interprété avec beaucoup d’amour la chanson hommage à Paul Watson intitulée Watson. Après avoir fait lever la foule comme jamais, entremêlé de blagues coquines, d’anecdotes et de fous rires, les gars de Tryo nous ont réservé non pas un, mais deux rappels. Nous clamant leur amour pour le Québec et les Québécois, ils nous ont promis de revenir bien vite, et c’est avec joie que nous les accueillerons !
Juillet 2007, j’assiste pour la première fois à un spectacle d’un groupe qui deviendra central dans ma vie de mélomane: Avec pas d’casque. Le groupe assurait la première partie d’un concert acoustique de Malajube. C’était encore l’époque Trois chaudières de sang, et si mon souvenir est bon ils avaient cassé 1 ou 2 futures chansons qui devaient paraître sur l’excellent (je dis ça pour tous leurs albums officiels) Dans la nature jusqu’au cou. J’avais acheté quelques mois plus tôt leur premier disque après avoir écouté la chanson Débouler ensemble sur leur MySpace(!!!). J’avais été refroidi par les accents country du reste de l’album et initialement c’est ma copine qui faisait tourner le disque.
Quelques années plus tard, j’ai vécu un moment musical hors du commun sur les rochers de l’Anse à la Barque avec le groupe devenu alors quatuor (c’était un des premiers spectacles de Mathieu Charbonneau avec le groupe, il jouait alors uniquement du baryton). Il faisait un temps d’une extraordinaire clémence pour le temps de l’année. Nous avions marché jusque là avec une bouteille de Riesling et le groupe avait offert une généreuse performance devant un public mi-terrestre mi-flottant, présentant entre autres Veiller le feu et Dommage que tu sois pris, deux chansons qui allaient paraître une douzaine de mois plus tard. À ce jour, c’est encore la quintessence pour le tripeux de musique que je suis; soit le fait d’entendre un groupe adoré performer des nouvelles chansons dans un décor frisant l’irréel. Inoubliable. Tout ça ponctué d’anecdotes concernant Bernard Adamus qui n’avait pas été choisi pour faire ce spectacle en raison selon lui du nom de leurs albums respectifs (Brun vs Dans la nature jusqu’au cou, quand même!)
Depuis, je me suis toujours fait un plaisir d’assister aux concerts du groupe chaque fois qu’il s’installe pour un soir à une distance raisonnable de Limoilou. C’est qu’à l’inverse d’autres groupes, un spectacle d’Avec pas d’casque offre toujours une expérience unique. Bien qu’ils ne chamboulent pas la grille de chansons à chaque concert, il y a toujours des différences dans l’ordre de celles-ci en plus d’une ou deux surprises. J’ai déjà vu le spectacle actuel à quelques reprises et à chaque fois ils ont offert quelques chansons jouées plus rarement. À Baie-Saint-Paul c’était Si on change les équipes et Aloès dans une version onirique qui annonçait bien leurs nouvelles couleurs. C’est qu’avec l’ajout de Simon Trottier (qui officie également au sein de Fontarabie et Timber Timbre, rien de moins!) la musique du quintette est enrichie d’une subtile touche de complexité au niveau des textures.Cet automne, au Petit Champlain, nous avions eu droit à une chanson inédite Le soleil se cherche du stationnement dans l’horizon, préalablement entendue dans la dernière émission de la très regrettée émission bandeapart. À l’Anti ce fut plutôt Walkie-Talkie et L’amour passe à travers le linge qui agrémentèrent ce spectacle définitivement plus physique… Fallait y être pour apprécier la dégaine de Stéphane Lafleur qui jouait à moitié debout (style Félix Leclerc) pour permettre aux nombreux spectateurs de l’apercevoir du fond de la salle. Bref, si tu es musicien et que tu viens quelques fois dans la même ville, tu auras sans doute 3-4 motivés qui viendront chaque fois. En changeant un peu le spectacle, tu t’assures qu’ils voudront revenir.
Samedi dernier au Grand Théâtre, c’est dans une ambiance sereine et contemplative que le groupe a offert une autre performance unique bâtie autour d’Effets spéciaux. Stéphane Lafleur, fidèle à son habitude, y est allé de savoureuses interventions: « est-ce qu’il y en a qui sont ici contre leur gré? », a-t-il demandé avant d’y aller d’une théorie selon laquelle parfois un membre d’un couple se fait offrir un billet en première rangée par l’autre qui est souvent très motivé; ce qui a pour conséquence que la performance se fait parfois devant un spectateur qui a l’air de s’ennuyer ferme directement devant les musiciens.
Sur scène un sixième membre, Guillaume Bourque, s’était ajouté à la clarinette basse. À la fin de sa première présence sur scène, il a provoqué malgré lui l’hilarité des autres musiciens lorsqu’il a quitté la scène plus tôt que prévu pour revenir dans les dernières secondes de ladite chanson (Défrichage) et quitter à nouveau promptement la scène sans avoir joué une seule note.
Parlant plus tôt de chansons rarement jouées, nous avons eu droit à Deux Colleys et la superbe Spirographe (une demande spéciale d’une spectatrice) deux chansons planantes qui cadraient parfaitement dans la soirée feutrée. Gros coup de coeur aussi pour la version actuelle d‘en Attendant que ça paye qui bénéficie grandement des riches arrangements du groupe. Guillaume Bourque a aussi ajouté un spectaculaire solo à la finale pratiquement post-rock d‘Intuition#1, un rare mais précieux moment de délire musical.
En guise d’épilogue, je me dois de mentionner que c’était aussi la première fois que j’amenais mes jeunes garçons dans un concert en salle. Il fallait voir leurs sourires quand le groupe jouait les premières notes de leurs coups de coeur. Le cadet a spontanément mentionné à la sortie: « wow, c’était vraiment cool comme spectacle ». L’ainé à tout de suite acquiescé avant de renchérir: « Oui c’était cool et j’ai vraiment trouvé ça drôle quand le gars (Guillaume Bourque) est parti trop vite et que le chanteur riait en finissant la chanson ». Comme premier souvenir de concert intérieur, je n’aurais définitivement pas su leur offrir mieux.
Majoritairement connue pour son projet duo Milk & Bone, c’était la première fois que Camille Poliquin jouait devant un public trifluvien en tant que KROY. Jeudi soir elle nous a démontré son talent d’artiste électro-pop dans une salle de spectacle assez charmante. La chapelle du Centre d’art des Récollets – St. James située au centre-ville de Trois-Rivières est parfaite pour accueillir des artistes qui sortent de l’ordinaire, surtout grâce au potentiel acoustique de la salle.
Cette tendance de transformer des églises en lieux de diffusion culturelle nous donne la chance d’assister à des spectacles uniques qui permettent de faire ressortir les détails entourant le talent de certains artistes comme KROY. Dès la première chanson, Hull, la fluidité de sa voix fut ressentie grâce aux échos que provoque la chapelle.
Suite à cette première chanson, elle nous a parlé fièrement du système d’éclairage composé de points lumineux placés de manière linéaire derrière les trois musiciens. Depuis le début de la tournée, Camille nous a mentionné que les opportunités d’exploitation de ces lumières n’ont pas été nombreuses. C’est donc par chance que nous avons assisté à cette mise en scène qui m’a bien plu de par son originalité.
C’est en écoutant ce spectacle intime sur un banc d’église que j’ai pu entendre réellement le nouveau travail de Camille Poliquin. De manière générale, j’ai trouvé que son nouveau projet était très similaire à celui de Milk & Bone. Elle reste donc fidèle à son style électro-pop auquel son public est accroché. C’était entre autres possible de le constater durant Bones et Stay, mais elle a su se démarquer avec les pièces Learn et Cold qui sortent du cadre habituel par un rythme plus rapide.
Lors de Monstrosity elle a délaissé tout instrument électronique pour nous présenter que sa voix et ses musiciens. Les spectateurs sont restés figés dans un silence qui montrait beaucoup de respect envers les artistes sur scène. C’était d’ailleurs le cas tout au long du spectacle. C’est seulement à la suite de trois chansons que les applaudissements sont survenus, quelques secondes après la dernière note.
Avant de terminer, Camille nous a présenté poliment ses musiciens, Guillaume Guilbault au clavier et à la pédale, ainsi que Charles Rondeau à la batterie électronique. En parallèle, c’est avec étonnement que j’ai appris qu’il coordonnait également l’éclairage.
Elle a conclu le spectacle comme l’album avec une version prolongée et plus improvisée de la pièce Go. Lors du point culminant fort en électro de la chanson, j’ai particulièrement aimé la répétition du refrain en arrière-plan que KROY contrôlait à l’aide de sa technologie musicale.
Le spectacle aura été très rapide, soit d’une durée de 1h. Elle est revenue de manière improvisée en rappel avec un cover de Rufus Wainwright Going to a town qu’elle s’est bien entendu approprié.
Personnellement, je m’attendais à quelque chose d’inédit du spectacle de KROY, mais j’ai tout de même adoré le spectacle. J’ai apprécié la sensibilité dernière la pesanteur de notes électro souvent basses. Je vais également continuer de croire que c’est le genre de pop que l’on devrait mettre à la radio. Il se défini par des instruments novateurs et une voix en plein contrôle et parfois haute en intensité.
Kroy sera de retour à Québec le 29 avril 2017 à l’Anti Bar, pour plus d’information visitez l’événement Facebook.
Voici les photos prises lors de la soirée par notre photographe Alex Deschênes.
Samedi passé, c’était jour de fête au Scanner Bistro! Pour fêter les vingt ans du bar, on a invité Keith Kouna et sa bande, avec une telle valeur sûre, les organisateurs n’ont pas raté leur coup. Le Scanner, pour moi, c’est la place idéale où atterrir quand, après une soirée arrosée passée en haute-ville, t’as envie de t’arrêter prendre une bière pour la route à mi-chemin vers Limoilou. En plus, il y a la lampe chauffante. LA LAMPE CHAUFFANTE. Qui te permet le luxe immense d’oublier ton manteau d’hiver à l’intérieur le temps de fumer ta clope. C’est simple, les caraïbes ont leur ambassade au 291, St-Vallier Est.
La soirée a débuté vers 23h30 et déjà, la salle était pleine à craquer puisque les fêteux ayant passé leur soirée au Cercle pour la Ligue Rock se sont rejoint après le show pour poursuivre ce que Xavier Caféine, Les Hôtesses d’Hilaire et Royal Caniche avaient commencés.
– Ding dang dong!
– Qui est là?
– Des nouvelles tounes!
Quel beau cadeau de fête que des chansons inédite du punk à cravate! Kouna prend le temps de nous apprendre les refrains pour être sûr qu’on les chante comme on aime chanter ses vieilles et moins vieilles chansons. Il nous invite au carnaval des animaux pour traire les vaches(!?) et ça fitte bien avec l’ambiance du parterre puisque la foule est rapidement devenue un cirque de chiens galeux et de chats de gouttières qui tètent non pas des pies de vache mais des bouteilles de whiskey et de la Death Valley(miam, c’est bon).
Après nous avoir traités de mal-élevés, le party continue avec des pistes de ses deux autres albums Du plaisir et des bombes et Les années monsieur. J’ai quand même bien hâte à la sortie du prochain, pour mieux apprécier les paroles sans les hurlements du public!
À ce stade-ci, votre humble serviteure est encore sèche de sa personne. Mais combien de temps cela va-t-il durer? Rester sec dans un show qui bouge autant, c’est comme compter sur les déneigeuses pour qu’elles fassent une bonne job. Ça marche pas, et au petit matin tu scrape tes bottes dans une flaque de slush. Youpi!
J’ai juste failli perdre mes lunettes deux fois dans le slam, j’ai frôlé la commotion cérébrale après un surf un peu périlleux dans une foule éméchée, et mes vêtements ont eu besoin d’un bon lavage. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour jouer les gonzos! Malgré quelques problèmes techniques (le claviériste s’est enfargé dans ses fils après un body-surfing un peu houleux et hop! une petite virée sur bandcamp pour se souvenir des paroles) la soirée était tout ce qu’on pouvait espérer de meilleur pour célébrer la réputation du Scanner. Vingt ans de folie et on souhaite que ça continue encore longtemps!
Vendredi soir, c’était le deuxième passage des Soeurs Boulay à Québec de leur tournée mettant en vedette 4488 de l’Amour, leur récent opus mais, leur première présence sur les planches de l’Impérial, bien rempli pour l’occasion.
D’ailleurs, Couteau à beurre, comme sur le disque, a lancé le spectacle attendu avec enthousiaste par un public de tous âges, majoritairement féminin. S’ensuivit une enfilade de chansons nouvelles et plus anciennes par les deux frangines , fort bien accompagnées par le talentueux Gabriel Gratton qui joue de tous les instruments en plus d’ajouter une touche masculine aux chants. La foule est en liesse en attendant les premiers accords de Par le chignon du cou, les pièces de l’album Le Poids des confettis semblant avoir conquis davantage le cœur des spectateurs qui leurs réservent les plus grosses réactions. On aura même droit à un mini-hommage de 2 chansons de Céline Dion, l’idole tant aimée des Sœurs Boulay. Le mélange de douceur et de morceaux plus énergiques est parfaitement dosé tout au long de la prestation.
Sur scène, la complicité de la blonde Stéphanie et la brune Mélanie est palpable et contagieuse, se transmettant spontanément aux gens qui en redemandent, un certain Félix y ayant gouté gentiment plus que les autres. Cette belle symbiose profite à l’ainée et la cadette qui se tirent la pipe aisément et osent même le partage de confidences plus intimes à leur public chouchou. Cette chimie coule également dans le mariage d’accords de leurs voix superbement riches et des instruments variés qu’elles maitrisent efficacement. Il faut mentionner la très belle disposition scénique, décor et éclairage chaleureux, à l’image des Gaspésiennes d’origine.
En cette semaine post-St-Valentin, il faisait bon de se blottir au chaud dans le réconfort des chansons des Sœurs Boulay, dans l’amour et la chaleur humaine que dégagent ces magnifiques et sympathiques jeunes femmes.
Amylie
En première partie, Amylie, auteure-compositrice-interprète et même réalisatrice de son troisième album, n’aura pas eu la tâche facile de réchauffer la salle de l’Impérial. Le public, encore lui, a préféré jaser malheureusement plutôt qu’entendre ce qu’elle avait de beau à nous offrir. Courageuse et en solo, elle a dû demander à la bruyante foule de se taire de façon courtoise, ce qu’elle ne fit que brièvement. Dommage car cette Amylie mérite qu’on la connaisse davantage et qu’on prête une oreille attentive aux jolies chansons qu’elle crée, au-delà de son tube Les Filles, qui a momentanément sorti les gens de leur exaspérante impolitesse, de plus en plus présente dans les salles de Québec.
On attendait le retour de la Ligue Rock avec impatience… eh bien, la série de trois concerts qui décrottent les oreilles commençait ce samedi soir au Cercle et cette soirée promettait: en plus de Royal Caniche et Les Hôtesses d’Hilaire, on a pu célébrer le dixième anniversaire de Gisèle, le désormais album classique de Xavier Caféine.
Chose promise, chose due : des artistes en feu, un public plus qu’enthousiaste, de la bière qui coule à flots (chez vos humbles serviteurs aussi), ce fut une soirée mémorable.
Royal Caniche
Premier groupe de la soirée : un duo (Dany Nicolas et Benjy Vigneault) nommé Royal Caniche. Les gars décrivent leur musique comme du grunge de grange. Si vous trouvez ça étrange comme ça, il suffit de voir Nicolas jouer de ses instruments gossés dans une shed du Plateau pour comprendre. Musicalement, ça sonne comme comme si Kurt Cobain avait préféré les champignons magiques à l’héroïne. C’est sale, vraiment sale, mais c’est rythmé et explosif.
Si Nicolas et Vigneault se montrent fantastiquement cabotins entre leurs chansons, ponctuant leurs interventions de nombreux jurons et poussant quelques blagues savoureuses, quand ils jouent, ils réussissent à remplir la salle avec leur musique et faire oublier qu’ils ne sont que deux. Même quand ils ont quelques petits pépins de moniteurs. Ça ne les a que rendus plus sympathiques.
On va les surveiller, c’est en plein le genre de rock abrasif qui peut vous aider à déglacer une entrée!
Les Hôtesses d’Hilaire
Serge Brideau (en robe fushia) et ses comparses avaient concocté pour l’occasion un programme qui me semblait beaucoup plus rock que d’habitude (c’est peut-être juste moi ou le fait que j’étais installé juste à côté de Mico Roy et sa guitare de feu). Pendant près d’une heure, le groupe a offert une prestation endiablée où se sont succédés les morceaux les plus entraînants du répertoire hilairien. Moonshine, Eastbound and Down, Je me souviens des p’tits bouttes/Murdochville/Boule Boule (où on a levé les bras pour chatouiller les orteils du p’tit Jésus), il y étaient tous!
On a eu aussi droit à la folle MDMA, où les musiciens se sont encore une fois démarqués par leur jeu tout en finesse (surtout dans la deuxième moitié de la chanson, toute instrumentale, où Brideau a quitté la scène pour laisser aux spectateurs la chance d’apprécier la guitare possédée de Roy, les claviers psychotroniques de Léandre Bourgeois, le jeu de basse solide de Michel Vienneau et la finesse du rythme de Maxence Cormier.
C’est ensuite venu le temps de jouer quelques extraits du plus récent album, Touche-moi pas là, qui nous a donné une Super Chiac Baby qui nous a permis de crier SUPER CHIAC à tue-tête à la fin, Fais faillite et son refrain extrêmement cathartique, la tonne de briques de Machine à bière et une finale complètement folle sur… Regarde-moi, où la fameuse machine à boucane du Cercle a fait des siennes et transformé la salle en un immense banc de brouillard où on ne voyait absolument plus rien! J’étais à moins d’un mètre de Mico et pourtant, je ne le voyais PAS DU TOUT! En règle générale, on aurait sacré après l’abus de boucane, mais cette fois, l’ironie était trop belle : comment veux-tu qu’on te regarde, Serge, quand on ne te voit pas?
Vous savez, j’ai vu Les Hôtesses d’Hilaire près d’une dizaine de fois en un peu plus d’un an et demi. Chaque fois, ils étaient meilleurs que la fois précédente. C’était encore vrai samedi soir : nos rockeurs acadiens préférés ont présenté une prestation rodée au quart de tour où tout était absolument parfait – même les trucs involontaires comme la machine à boucane… Je ne suis pas le seul à avoir aimé : le public, qui était surtout là pour Xavier Caféine, a plus qu’apprécié sa découverte.
Tant mieux. Hilaire Brideau peut être fier de ses hôtesses!
Xavier Caféine
L’organisateur de la Ligue Rock, Sébastien Collin, avait envie de frapper un grand coup cette année : convaincre Xavier Caféine, plus habitué à regarder en avant qu’en arrière, à donner une série de spectacles pour célébrer le dixième anniversaire de son premier album solo, Gisèle. Pour ce faire, Caféine s’est monté un groupe de feu : Samuel Caféine et Alex Crow à la guitare, Vincent Peake à la basse, Marie-Anne Arsenault aux claviers et le légendaire Michel « Away » Langevin à la batterie. Avec une telle équipe, Caféine n’avait qu’à faire ce qu’il fait le mieux : établir le contact avec ses fans en chantant leurs chansons préférées.
Je vous avoue que je n’avais pas beaucoup écouté Gisèle à sa sortie, ce n’est que tout récemment que j’ai découvert cet album et je devais être une des huit personnes au Cercle qui ne connaissait pas ses chansons par coeur. Même si je ne me sentais pas tout à fait dans le coup, le seul fait d’entendre ces mélodies accrocheuses interprétées avec une précision chirurgicale suffisait pour me satisfaire. Si je n’étais pas fan avant, en sortant, je l’étais devenu!
On a eu la chance d’entendre l’intégrale de Gisèle, mais Xavier Caféine avait quelques surprises pour son (généreux) rappel, dont une chanson dont je me souvenais bien : Tu ne peux pas partir… On a terminé ça sur un message des plus optimistes avec La vie est belle, question de partir avec un sourire.
Grandiose.
Cette première soirée était un succès sur toute la ligne. On se donne rendez-vous samedi prochain (25 février) pour une autre soirée de rock : Deux Pouilles en cavale, Lesbo Vrouven et Les Breastfeeders. Pour en savoir plus : http://liguerock.com.
Les 10 et 11 février dernier se tenait à Trois-Rivières le Festival brassicole l’aurore boréale. L’événement regroupant l’ensemble des microbrasseurs de la région et d’ailleurs n’a pas attiré que les amateurs de bières, qui étaient aussi bonnes que la musique. Et quelle musique ? Vilains Pingouin était sur scène devant une salle comble le vendredi soir. Cela faisait bientôt deux ans que nous ne les avions pas vu à Trois-Rivières, où leur dernière apparition remonte à l’édition 2015 du Festivoix, qui vient de dévoiler les premiers noms de la programmation de 2017. Rudy Caya semblait heureux de retrouver la ville où il est remonté sur scène après son AVC.
Dans la soirée, le groupe, qui vient de fêter ses trente ans, a interprété des pièces de l’ensemble de ses quatre albums. Peut-être qu’un cinquième viendra un jour s’y ajouter? Qui sait? Je pense que cela ferait plaisir à plus d’un. Évidemment, les grands classiques n’ont pas été occultés et nous avons ainsi retrouvé Salut Salaud mais aussi Le Train, dans le rappel. La suite en images.
En plein jour de la Saint-Valentin (et en pleine Bourse Rideau), le groupe de Québec Raton Lover a lancé publiquement son deuxième album Le sens du vent (album qu’on n’a pas trop détesté, d’ailleurs…). Le District Saint-Joseph était plein de fans et d’amis et le coeur était à la fête! Toujours guidés par leur mascotte Bruno Savard, nos amis ratons ont offert une prestation sympathique, montrant que comme promis, leurs chansons sonnaient aussi bien sur scène que sur disque.
Ça a commencé fort avec Pawné ton âme, qui malgré son début tout en douceur, gagne rapidement en intensité. Le photographe avait des frissons! Après avoir joué quelques autres chansons de l’album, le groupe a invité quelques amis à monter sur scène pour chanter quelques chansons, notamment Éric Dion (Dans l’Shed), Antoine Lachance (qui a chanté Les yeux fermés), Samuele (qui a profité de l’occasion pour faire faire une petite chorégraphie aux gars) et Pierre Guitard!
Tout le monde était ben, ben, ben content de retrouver leurs amis qui aiment frencher des Françaises. Le show s’est terminé dans la foule, sur Le divan des coeurs brisés. Maintenant, on veut un show complet!
Le Cercle s’offrait une maudite belle soirée de rock aux tendances psychédéliques jeudi soir. D’abord, le groupe local pantoumois Pure Carrière a offert ses pièces aux tendances slacker-math-rock (si une telle chose peut exister) devant une foule hautement attentive.Les pièces sont courtes et punchées, les lignes mélodiques de Jean-Michel Letendre-Veilleux sont volontairement brouillonnes; ajoutons à cela la basse convaincante (et certaines fois le vocal) de Laurence Gauthier Brown et on se retrouveavec un power-trio pas mal efficace et qui était en harmonie avec le spectacle principal qui allait suivre. Ils présentaient essentiellement les pièces de leur premier EP intitulé E.P.1 peuplé de pièces aux noms savoureux tel POP LA PILL et surtout Né Fucké qui nous a permis d’avoir une belle discussion post-concert à savoir si la toune parlait de naissance ou d’un nez bizarre.
Bien que j’aie assisté à de nombreux concerts de Jimmy Hunt, c’était la première fois depuis une lointaine vitrine de la Bourse Rideau (avec les défunts Bonjour Brumaire et Mimosa) que je voyais le quintette Chocolat. Après avoir entendu d’excellents commentaires au sujet de leur spectacle donné au Pantoum cet automne, c’était un devoir de ne pas les manquer cette fois. C’est un groupe en parfaite cohésion qui est venu défendre le matériel issu de l’excellent Rencontrer Looloo paru l’automne dernier. L’album qui flirte avec un classic-rock bien assumé en se gardant de tomber dans les clichés propres au genre gagne sans surprise en puissance sur scène. Les gros riffs enterrent comme sur l’album les vocaux délicieusement nonchalants et réverbés de Hunt et une grande cohésion était audible pendant l’ensemble de la performance. L’ajout de saxophone par Christophe Lamarche-Ledoux pendant les pièces Les pyramides et Golden Age est fort pertinent et il y a Emmanuel Éthier qui fait comme toujours un travail splendide à la guitare notamment pendant Ah Ouin et Les géants. Le groupe est complété par Ysaël Pépin à la basse et Brian Hildebrand à la batterie qui se démènent quant à eux sans relâche. Parfois avec d’aussi talentueux musiciens on se retrouve devant un rock un peu cérébral, mais Chocolat c’est une affaire viscérale. Le fait saillant de la soirée est survenu en ouverture du rappel lors de la prestation de la pièce Looloo; une grosse chanson qui permet à chacun des membres de s’éclater. Le groupe a offert une généreuse performance le pied au plancher toute la soirée devant une très belle foule au Cercle que j’aime particulièrement en formule rock comme lors de cette délicieuse soirée de février.
Pour écouter le nouveau EP de Pure Carrière c’est ici.
Je tiens tout d’abord à remercier la Maison de la Culture de Trois-Rivières pour leur générosité en offrant à notre équipe des places de choix dans la salle Anaïs Allard-Rousseau. Nous avons apprécié le spectacle à sa juste valeur et avons profité d’un beau moment en compagnie de Louis-Jean Cormier et sa guitare.
D’emblée, Louis-Jean Cormier nous a souhaité la bienvenue dans les passages secrets de sa nouvelle tournée en solo. « Bienvenue dans les passages secrets, je me sens nu, car vous allez entendre des versions déshabillées » a-t-il mentionné à son public qu’il prend l’habitude de tutoyer. J’ai d’entrée de jeu été charmée puisqu’il nous a tout de suite sourit en toute sincérité en nous spécifiant que la soirée allait être relaxe.
En effet, ce fut un très beau moment d’intimité et de satisfaction que d’entendre des versions plus sensibles et moins éclatées des pièces du dernier album de Louis-Jean Les Grandes Artères. Commençant avec deux succès de son premier album solo Le Treizième Étage, il a livré de manière simple l’Ascenseur et Bull’s eye. C’est à ce moment que je suis devenue émotive, puisque j’ai réalisé la beauté du spectacle auquel j’allais assister. La mise en scène met en évidence le chanteur et sa Godin 5thavenue par un éclairage centré sur lui et des effets spéciaux minimalistes, mais tout autant accrocheurs, qui nous permettent de se laisser emporter dans l’univers musicale de cet artiste singulier.
Ce spectacle qui se veut une genre de transition avec la composition presque «orchestrique» de l’album Les grandes artères semble être un cadeau que l’artiste fait au public autant qu’à lui-même. Un spectacle avec aucune règle et dans lequel on se laisse guider par les moments d’égarement musical du talentueux auteur-compositeur qu’est Louis-Jean Cormier. Durant le succès Si tu reviens la salle s’est mise à chanter à la demande de l’artiste qui a avoué par le fait même « qu’il n’y aura pas de règle ce soir ». Au moment de livrer Faire Semblant, il s’est arrêté pour nous signifier qu’il n’y en avait pas plus pour lui en appuyant simultanément sur sa pédale pour nous offrir un solo blues qui sortait de son style habituel.
Les interventions qu’il nous offre sont poétiques et pleines de sens tout comme ses textes.
« Les passages secrets incitent au voyage, ça donne le goût de partir à l’oblique, ça ramène les valeurs à bonne place ». En ce 2 février 2017, peu après les atrocités survenues à Québec, Louis-Jean a demandé un moment de silence en mémoire des victimes de la tragédie. « Toi aussi tu as les valeurs à la bonne place » a-t-il affirmé pour ramener le public et ensuite enchaîner avec Tête Première où sa voix était mise en valeur plutôt que sa guitare.
Honnêtement, Traverser les travaux n’a jamais été ma pièce préférée, mais cette nouvelle version plus claire et moins lourde musicalement m’a permis de mieux comprendre le sens de la chanson et laisser aller mes émotions durant un instant.
Traitant souvent d’amour, comme dans Jouer des tours, on a l’impression de mieux comprendre cette émotion par les images qu’évoquent ses mots :
«Je peux verser des larmes, dit-elle, sur mes sourires
Faire danser nos verres de vin
Je peux bâtir un refuge pour deux dans ma tête
Quand je m’agrippe à tes mains mon amour».
La simplicité derrière la direction artistique de ce spectacle nous permet de se concentrer sur ces paroles qui, selon moi, décrivent parfaitement ce qu’est l’amour que nous pouvons avoir envers une personne qu’on aime.
Se sentant libre de jouer ce qu’il veut, Louis-Jean a interprété deux chansons de Karkwa, un excellent groupe duquel il a fait parti pendant plusieurs années. Durant Pyromane et Le vrai bonheur, j’ai sentie que Louis-Jean nous avait oublié et qu’il se baladait dans un endroit qui lui manquait. « Ça fait un boute que j’ai les yeux fermés, mais j’ai du
fun ». J’ai personnellement adoré le choix des chansons de Karkwa qui ne sont pas nécessairement les plus connues.
Témoignant de la fierté qu’il a envers son public d’encourager la musique francophone, il poursuit avec sa chanson engagée La fanfare qui me rappelle l’état des rues de Montréal au printemps 2012.
Il a finalement terminé son spectacle accompagné d’une volontaire de la salle à qui il a demandé de monter sur scène simplement pour pouvoir lui chanter sa reprise du succès de Martine Saint-Clair, Ce soir l’amour est dans tes yeux. Cette jeune fille qu’on a toutes enviée durant un instant a surpris le public en poussant de jolies notes qui s’harmonisaient très bien avec la douceur de la chanson.
Il est revenu en rappel avec Le jour où elle m’a dit je pars à la demande du public. Il a fermé le spectacle avec Deux saisons trois quart, une pièce qui donne envie de prendre la route et de retourner chez soi.