Samedi le 11 juin dernier Kim Greenwood était de passage au Ti-Pétac de Trois-Rivières en formule trio électrique formé de Fabienne Gilbert à la basse et voix et de Benjamin Garant à la batterie. Malgré un son un peu défaillant côté voix mais qui s’est amélioré par la suite, Kim a offert au public, composé principalement de parents et amis et de quelques amateurs de blues, une solide performance en nous interprétant des pièces de son propre répertoire comme Love Me ainsi que des covers d’artistes qu’il admire tels que Philip Sayce, Doyle Bramhall II et Fleetwood Mac. Des titres comme Smile Satisfaction, So You Want It To Rain, Daydreamer, Angels LiveInside, Early Grave, A Fool No More et Dragonfly. Fabienne est excellente à la basse et très expressive. Benjamin, quant à lui, est solide comme le rock à la batterie et Kim donne une âme aux pièces qu’il joue à la guitare. Les spectateurs en ont savouré chaque note.
Kim Greenwood est un artiste que les amateurs de blues doivent absolument découvrir.
Au Knock-Out, JP Couët lance son deuxième album Mes 150 livres en formule 5 à 7. Il en profitera pour jouer quelques tounes de l’album. Entrée libre.
Plus tard, au Pantoum, Floes lancera son premier maxi devant ses fans (qui sont déjà nombreux). Une prestation est prévue. 10 $ (15 $ avec l’album). Vers 21 h.
3 juin
Vous vous demandez quoi faire? Vraiment? Les excellents Breastfeeders sont de retour à Québec (à L’Anti Bar et Spectacles, pour être plus précis) et au moment d’écrire ces lignes, il ne reste plus qu’une poignée de billets. Dépêchez-vous et venez faire la fête avec nous! Première partie : Barrasso. 18,79 $. Dès 21 h (portes 20 h).
En début de soirée, au Knock-Out (qui n’a pas le temps de s’ennuyer), CRABE lance son album Le temps f33l dès 18 heures. Contribution volontaire.
Au Scanner, trio sympa de Montréal : Corridor, Dories et Doffing. 10 $. Vers 21 h.
4 juin
On a de la visite du Saguenay! Martel Solo et Cou Coupé seront à la Librairie St-Jean-Baptiste! Martel Solo, c’est le journaliste-humoriste-musicien-multitalentueux Joël Martel, capable de faire passer Philippe Katerine pour un être sain d’esprit! Et c’est délicieux! Dès 19 heures. N’arrivez pas trop tard, sinon vous allez être dans le fond en arrière!
Le 27 avril, deux jeunes femmes se trouvaient en plein milieu de la grande scène de la salle Anaîs-Allard-Rousseau. La fébrilité du public se sentait à des kilomètres à la ronde. Définitivement, la venue du duo Milk & Bone était pus qu’attendue.
Commençant en force avec la magnifique pièce Coconut water, les filles avaient l’air toutes petites, mais bien en confiance, au milieu de la scène, devant l’immense écran qui changeait de couleur selon les morceaux.
Malgré leur allure gênée, les filles discutent longuement avec le public. Elles disent se sentir très émues de voir tous ces gens devant elles puisqu’il y a un an, elles performaient dans la salle « d’à côté » (Louis-Philippe-Poisson) devant très peu de gens, étant très peu connues à l’époque. Aussi, même si plusieurs semblent connaître l’histoire de leur péripétie du FestiVoix 2015, elles continuent de raconter cette fois où Camille avait la cheville noire et enflée à cause d’une piqûre de moustique survenue avant d’arriver à Trois-Rivières. Ça lui a valu un séjour de quelques heures à l’hôpital entre la captation d’une vidéo et le spectacle au Temps d’une pinte plus tard dans la soirée. « Mais ça va, je suis en vie », nous rassure-t-elle.
Après cette « tranche de vie », elles enchaînent avec Elephant et Tomodachi. Alors que Laurence est derrière son clavier, le « spot » de lumière sur elle, elle mentionne avec surprise et plaisir » C’est le fun, pas besoin de vous dire de vous taire ». En effet, j’ai rarement vu un public aussi respectueux !
Elles enchaînent avec leur version de la magnifique pièce My funny valentine de Ella Fitzgerald. Dans la lignée des reprises, on a droit à une superbe et étonnante chanson, la pièce Death with dignity de Sufjan Stevens.
S’enchainent les pièces Easy to read, Watch, Pressure et New York. On a aussi eu droit à une nouvelle pièce qui, avec des paroles comme « What if you stay tonight cauz’ boy you’re my daydream boy », a de quoi nous enchanter. Je suis conquise et j’ai juste envie d’être étendue sur la plage, cocktail à la main ! L’énorme plaisir que le duo avait de faire cette pièce sur scène ne peut qu’être un signe que cette chanson sera un gros « hit » estival.
Après nous avoir envoûtés toute la soirée, les filles ont joué leur plus récent morceauPoisonavec une intensité que je ne les imaginais même pas capables.
Ces files sont charmantes, coquettes, tellement humaines et possèdent des voix uniques et envoûtantes qui me rendent complètement accro !
Dire que j’avais hâte de revoir le grand Acadien en spectacle relève de l’euphémisme. Après tout, Joseph Edgar est un excellent entertainer. C’est donc avec un grand plaisir que je me suis dirigé au District St-Joseph pour la dernière présentation des Apéros découverte du FEQ avant le festival.
Joseph Edgar a profité de l’occasion pour jouer les chansons de son dernier (excellent) album Ricochets. Accompagné par Alexandre Pépin, Geneviève Toupin, José Major et André Papanicolaou (une formation qui ne reviendra qu’aux Francofolies), il a joué les pièces de Ricochets dans l’ordre, au grand plaisir de votre (pas très) humble serviteur, qui fredonnait les paroles en prenant ses photos.
Si les chansons sont excellentes sur disque, sur scène, elles prennent une toute autre dimension. Les chansons rock sont taillées sur mesure pour la scène. Pendant quelques instants, on se serait même sentis quelques milliers rassemblés dehors autour d’une grande scène à siffler sur Braises d’été ou à se faire aller les cheveux sur Overdrive Voodoo.
Les spectateurs ont réservé un accueil chaleureux aux nouvelles chansons de l’auteur-compositeur-interprète, mais on n’a pas besoin de chercher très loin pour savoir ce qui les a amenés au District : en rappel, Joseph Edgar a interprété son ver d’oreille Espionne russe au grand plaisir de tous.
Tout ce qu’il manquait, c’était Lisa LeBlanc pour venir chanter Horizon. Parions que ça va finir par arriver. On espère juste être là!
Je ne comprends pas comment les choses deviennent populaires. Certains groupes qui remplissaient à peine un Métropolis à Montréal reviennent six mois plus tard, à tord ou à raison, jouer au Centre Bell. Pendant ce temps, des groupes aux qualités indéniables, possédant souvent une sensibilité pop les éloignant de la musique de niche, semblent vouer à jouer devant des foules conquises, mais modestes. Thus Owls incarne ce mystère. Chaque fois que j’ai eu la chance de voir le duo composé de Simon et Erika Angell j’ai été frappé par la facilité avec laquelle ils conquièrent leur auditoire. Le spectateur sera rapidement captif autant du jeu aigu et créatif de Simon que par la voix hallucinante d’Erika. Même devant les néophytes (je pense ici à leur performance en première partie de St Vincent il y a 2 ans au FEQ) ils réussissent en quelques mesures à faire taire les foules les plus indisciplinées (comme celles des festivals) et à les envoûter. Et pourtant, nous étions (seulement) une quarantaine d’irréductibles à venir apprécier la matière de leur tout récent EP Black Matter.
Le duo était accompagné par l’incroyable Sam Joly qui a fait un travail fabuleux étant particulièrement flamboyant sur la percussive pièce titre du dernier EP. La chimie semblait si bonne qu’on en vient à espérer qu’ils collaborent éventuellement en studio. Pour le concert, ils ont alterné entre les nouvelles pièces issues du EP et celles de leur dernier album complet Turning Rocks.
Si la performance était encore une fois irréprochable, la grille de chansons semblait curieusement séquencée. On pense à As Long As We Try A Little, qui perd un peu de son efficacité en milieu de programme alors qu’elle serait excellente en ouverture de concert ou de rappel. Quant à elle, leur reprise de Wicked Game de Chris Isaak aurait sans doute mieux fonctionné ailleurs qu’au rappel. Une ou deux chansons «upbeat» supplémentaires (on pense à Museum ou Turning Rocks ) auraient sans doute ajouté un peu d’intensité au programme somme toute assez calme. Est-ce seulement le désir de voir Sam Joly et Simon Angell s’éclater davantage avec leurs instruments respectifs?
Si on fait fi de ces minuscules détails, force est d’admettre que les spectateurs présents étaient tous conscients de la chance qu’ils avaient d’écouter le trio dans une configuration aussi intime. Reste maintenant à leur souhaiter que la reconnaissance critique soit suivie de la reconnaissance populaire qu’ils méritent.
Le 21 mai dernier, Le Cercle accueillait le retour de l’auteur-compositeur-interprète Alexandre Bernhari, venu nous présenter les chansons de son nouvel album Ile Jésus. Si nous avions quelques doutes à l’écoute de l’album, nous étions certains que le jeune homme allait livrer la marchandise. Après tout, Bernhari nous a montré à quelques reprises qu’il était toute une bête de scène.
Les chansons d’Ile Jésus sont toujours aussi douces, mais leur interprétation live est vachement intéressante. Quand il est assis au piano, Bernhari se laisse aller, se laisse posséder par ses chansons, se laisse habiter par ses émotions. Quand il se lève, il prend son micro en main, fait quelques pas de danse, descend sur le parterre pour nous regarder droit dans les yeux. Les jeunes femmes sont conquises, les hommes prennent des notes. Band de feu (comprenant, entre autres, les excellents Shawn Cotton et Emmanuel Éthier). Bonheur. Qui s’est fini tard dans une ambiance très fuzzée.
En première partie, Les Louanges (Vincent Roberge et ses spectaculaires chemises) a facilement réchauffé un public réceptif avec son indie pop entraînant. On va répéter ce qu’on dit chaque fois qu’on rencontre Vincent : il est à surveiller, celui-là!
Le 19 mai dernier, après un rendez-vous manqué (report du spectacle), nous avions enfin la chance de voir l’auteur-compositeur-interprète Félix Dyotte présenter les chansons pop de son plus récent album. Nous étions peu (c’était le cas dans toutes les salles ce soir-là), mais les spectateurs présents avaient hâte de voir Dyotte et de chanter en choeur avec lui.
Malgré de nombreux pépins techniques qui ont parfois dérangé Dyotte, nous en avons eu pour notre argent avec une formule full band explosive.
En première partie, De la Reine a joué devant un public conquis d’avance, car de nombreux fans connaissaient déjà les chansons pop très classy du trio.
Le 19 mai dernier, l’auteur-compositeur-interprète pimpant Pépé et ses musiciens ont lancé Tout le monde veut jouer avec Pépé, son septième album en carrière et probablement le plus fédérateur de la gang. Il suffisait de voir à quel point le District St-Joseph était rempli (à craquer) pour comprendre la popularité du jeune homme.
Il y avait du monde de tous âges et les plus petits (10 ans) comme les plus grands (Papi Limoilou) avaient beaucoup de plaisir à jouer avec Pépé.
Du fun en technicolor. On vous montre ça en photos :
Ça commence tôt avec Joseph Edgar au District St-Joseph. L’auteur-compositeur-interprète acadien viendra nous présenter les chansons de Ricochets, son plus récent album, dans le cadre des Apéros découverte du Festival d’été de Québec. Gratuit. Dès 17 h 30.
À L’Anti Bar et Spectacles, on pourra voir la formation montréalo-suédoise Thus Owls et son univers lyrique. La première partie sera assurée par l’excellente formation How Sad. Billets (17 $ + frais). Dès 20 h (portes : 19 h).
À la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, c’est le collectif Sept jours en mai qui aura la tâche de divertir les mélomanes. Avec Michel Rivard, Luc De Larochellière, Éric Goulet, Mara Tremblay, Gilles Bélanger et les Mountain Daisies. Billets. Dès 20 h.
Le Pantoum présente une belle soirée très variée : Simon Kearney et son rock un brin psychédélique d’un côté et de l’autre, les Montréalais très cajuns du Winston Band, qui vont mettre le party dans la place. N’oubliez pas d’apporter vos consommations, c’est le genre de soirée qui donne soif! Portes : 20 h. 10 $ à la porte.
Au Scanner, Swissknife, The Uprise et Greg Laraignée nous offrent une fin de soirée tout en folk (en signer-songwriter, comme qu’ils disent en anglais). Dès 23 heures. 10 $.
Samedi 28 mai
On commence par un magnifique triple plateau gratuit sur le parvis de l’église Saint-Roch : Beat Sexû, Timothy Luke Dawson et Medora. Dès 19 heures.
Paraît que vous allez tomber en amour avec Émile Gruff, qui sera à la Librairie Saint-Jean Baptiste. Bel endroit pour tomber amoureux, en passant. Dès 20 heures.
À La Source de la Martinière, c’est le Carnaval tropical de Limoilou avec Chico Y La Negra, Robbob et le Limoilou Libre Orchestra, Pé Na Rua et Les Sombres Héros. Il va faire mucho caliente! Dès 20 h. 10 $ à la porte.
Toujours à Limoilou, Les Bleu Pelouse mettront une ambiance de feu au Bal du Lézard. 10 $. Dès 21 heures.
Si les road trips ne vous font pas peur, le spectacle le plus fou cette semaine est à Saint-Casimir, à la désormais célèbre Taverne : Gab Paquet et Anatole s’y abandonneront pour le plus grand plaisir de tous! Dès 21 h 30. 10 $.
500 fans et curieux/curieuses sont venus voir Tiken Jah Fakoly, faisant ainsi en sorte que la Taverne de Saint-Casimir affiche complet. Des gens de l’Ontario et même de la Gaspésie sont venus voir l’artiste d’origine ivoirienne et sa bande, après avoir accueilli en première partie le chanteur Pomerlo (voir l’article ici). Tel un guide, Tiken Jah Fakoly arrive avec son habit traditionnel et son bâton. Ne pensez toutefois pas qu’il a l’intention d’offrir une prestation statique… Ledit bâton n’est là qu’au début et sert à accentuer l’intro solennelle marquée par un éclairage d’abord sobre et par des sons d’oiseaux.
Une partie des chansons du spectacle étaient issues de son album « Racine », qui reprend des classiques du répertoire reggae. Outre le fameux « Get up Stand up » de Bob Marley dont la finale sur scène devient électrique, Fakoly et ses comparses offrent un medley comprenant notamment « Police and Thieves » de Junior Murvin, « Brigadier Sabari » d’Alpha Blondy et « One Step Fowrads » de Max Romeo. Ce bouquet de pièces est l’occasion pour Fakoly, suintant l’effort au point de s’essuyer la face, d’expliquer les liens entre la musique reggae et africaine, symboles pour lui de liberté.
Les pièces issues de la discographie du chanteur d’origine ivoirienne ont toutefois une belle place sur scène. Les cinq musiciens et les deux choristes accompagnant Fakoly rendent parfaite la rencontre entre musique ouest-africaine et reggae jamaïcain. Seul léger bémol : l’absence d’instruments à cuivre, remplacé par les sons du clavier de Dave Kynner. Toutefois, la présence de Kenner permet de donner un aspect dub ou électro sur certaines pièces. Sur « Dernier Appel » et sur « Kafouyé », les notes du clavier et celles de la guitare électrique de Vi Avelino font émerger un effet psychédélique intéressant.
Julie Broue et Wonda Wendy, les deux choristes, apportent une forme de puissance et une énergie aux chansons proposées. Andra Kouyaté emmène la touche traditionnelle de la musique africaine avec son n’goni, une guitare traditionnelle de l’Afrique de l’Ouest ayant dans son cas deux manches. Ras Jumbo, le bassiste, se fait souvent discret en jouant de côté, mais ça ne veut pas dire que le son de la basse passe complètement inaperçu, heureusement !
L’engagement politique manifestée par Fakoly et ses collègues marque également l’événement, au grand plaisir des admirateurs et admiratrices. Avec le « Prix du Paradis », l’auteur-compositeur-interprète dédie la chanson à divers mouvements sociaux du Congo ou du Burkina Faso ainsi qu’à la jeunesse. Dans cette chanson, la foule scande en cœur « l’abolition de l’esclavage ». Lorsque Kouyaté lève son poing, les gens sur place font de même. La pièce « Les Martyrs » est l’occasion de rendre hommage aux disparus qui se sont battus pour la justice sociale.
Tiken Jah Fakoly et ses musiciens maîtrisent complètement l’art du spectacle. Malgré une mise en scène très professionnelle et travaillée (éclairage éteint entre deux pièces, remplacement rapide des instruments pour des percussions à la fin du spectacle, capacité de jouer avec les genres musicaux de manière fluide), l’ambiance était quand même festive et conviviale, sans être pompeuse. Fakoly, qui s’est déjà produit devant des foules d’au moins 50 000 spectateurs, s’est montré très généreux et a tout donné. La preuve, dès le milieu du spectacle : sa voix chaude et grave commençait à être éraillée un tout petit peu.
C’est une chance que la Taverne de St-Casimir nous ait offert, à moi et à notre photographe Adrien, l’occasion de voir en chair et en os un incontournable de la chanson francophone qu’est Tiken Jah Fakoly. Nous espérons que les souvenirs évoqués en mots et en images vous aient donné le goût de suivre un artiste de haut calibre qui est loin de se reposer sur ses lauriers !