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  • Critique : Bruce Springsteen – « High Hopes »

    High_Hopes_album_Bruce_SpringsteenÇa fait des années que je rêve de voir le Boss en spectacle et il se pourrait que 2014 soit la bonne, car le géant du New Jersey a une nouvelle galette à promouvoir. Et qui dit galette dit tournée mondiale. Tant mieux, paraît que le Boss en spectacle, c’est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie.

    Cela dit, après avoir écouté High Hopes, le 18e album studio de Springsteen, on se dit que malheureusement, la fierté du New Jersey aurait peut-être dû attendre d’avoir autre chose à nos proposer que des chansons composées depuis longtemps, mais qui n’ont jamais été enregistrées, ou d’autres vieilles chansons remises au goût du jour.

    Pour Springsteen, « au goût du jour », ça veut dire beurrer épais. Les chansons sont très rarement arrangées simplement. Ça prend du bruit. Ça prend 2-3 ensembles de percussions, de l’orgue, du violon, de la guitare, tout ça à un volume pas trop élevé pour éviter de masquer la voix (toujours en feu) du Boss. Malheureusement, quand tout semble branché sur le 220, on a l’impression de se retrouver devant un mélange un peu trop homogène, qui manque d’imagination.

    C’est dommage, parce que le propos de Springsteen, qui, lui, ne manque pas de pertinence, se trouve noyé dans ce sirop surproduit qui convient mieux à un gros party devant des dizaines de milliers de personnes que dans un casque d’écoute. Même si elle a été écrite au tournant du siècle, la pièce American Skin (41 Shots) est encore d’actualité, suffit de penser à l’affaire Trayvon Martin.

    Quant à Tom Morello (Rage Against the Machine), venu remplacer Steven Van Zandt, il faut avouer qu’il fait un travail honnête, même si sa guitare aux sonorités très nineties peut parfois être déroutante. Reste que sur la reprise de Ghost of Tom Joad, Morello y met toute la gomme, au plus grand plaisir des fans du Boss.

    En résumé, High Hopes n’est pas l’éclair de génie qu’on n’attend plus de Springsteen depuis des années. C’est un autre album surproduit, surjoué, qui tape un peu trop sur les nerfs pour être excellent, mais qui renferme assez de bons moments pour mériter au moins un ou deux écoutes.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=rOPDhoZH91g&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    13 janvier 2014
    Albums
    6/10, Albums, bruce springsteen, high hopes, janvier 2014
  • Critique : Cut Copy – « Free Your Mind »

    Cut Copy - Free Your MindLes Australiens de Cut Copy sont de retour avec un quatrième album, Free Your Mind, qui joue « safe ». La bande de Melbourne, qui nous a donné les bijoux pop Feel the Love, Hearts on Fire, Need You Now et When I’m Going, ) a décidé de se cantonner dans une électropop qui ne réinvente pas grand chose, mais que Dan Whitford et ses comparses maîtrisent à la perfection.

    Bien sûr, il y a la petite chanson pop obligatoire sur chaque album de Cut Copy (Dark Corners & Mountains Tops, qui semble avoir été enregistrée dans un garage, mais il y a aussi Walking in the Sky, qui aurait tellement bien mis un point final sur ce disque…), mais le reste se veut électro et dansant à souhait. Toujours pas de miracle du côté des paroles, mais ce n’est pas ce qu’on demande à Whitford. On veut du rythme, on veut danser, on veut courir, on veut bouger.

    Là-dessus, il faut rendre à César ce qui lui appartient : Free Your Mind, malgré sa redondance, fait la job.

    À mettre dans votre iPod quand vous courrez au froid cet hiver.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=xPRJVKtrCCk&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    7 novembre 2013
    Albums
    6/10, Albums, Cut Copy, Free Your Mind, novembre 2013
  • Critique : Jay Jay Johanson – « Cockroach »

    Jay Jay Johanson CockroachLe crooner suédois à la mélancolie éternelle est de retour! Et il poursuit sur la lancée qu’il avait entreprise il y a deux ans avec Spellbound (qui avait fait partie de mon top 50 annuel). Si Spellbound marquait un retour aux sources relatif en revenant à un son très épuré, mais en étant essentiellement un album acoustique, Cockroach se rapproche des Tattoo, Whiskey et Poison qui ont marqué la fin du dernier millénaire en contrastant la voix unique de Johanson avec un son trip-hop qui n’était pas sans rappeler le Bristol Sound adopté par Portishead, Tricky et Massive Attack.

    Évidemment, Johanson a beaucoup évolué depuis cette période (il a même eu une période dance plutôt difficile à supporter) et sa palette de tons de gris s’est grandement étendue. Il existe bien des chansons comme Mr Fredrikson, qui aurait pu se tailler une place sur les premiers albums, mais il va parfois plus loin, comme sur Orient Express, où on distingue bien chacun des instruments (plutôt que des boucles froides et impersonnelles).

    Malgré la présence de quelques excellentes pièces (les deux pièces susmentionnées, Hawkeye, toute en finesse, Dry Bones, une de ces petites fantaisies a capella que se permet parfois Johanson, Laura, tendre pièce guitare-voix constituant un joli point final), on s’ennuie un peu à l’écoute de cet album. Bon, Johanson n’a jamais été du type jovial et sa mélancolie est un peu sa marque de commerce, mais alors que Spellbound avait assez de qualités pour nous garder attentifs du début à la fin, Cockroach semble surtout un excellent album à mettre en musique de fond lors d’un souper paléo (vous voyez bien que je suis cool et branché!).

    C’est loin d’être un mauvais album, c’est juste un album qui s’écoute bien en faisant autre chose. Et je sais Johanson capable de beaucoup mieux. Petite déception.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=dDbZz5QA2m0&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    24 septembre 2013
    Albums
    6/10, Cockroach, Critique, Jay-Jay Johanson, septembre 2013
  • Critique : Capital Cities – « In a Tidal Wave of Mystery »

    Capital Cities - In a Tidal Wave of MysteryCapital Cities nous entraîne dans un raz-de-marée électro-pop indé, issu du choc créateur des deux plaques techno – voyons – tectoniques nommées Ryan Merchant et Sebu Simonian. Deux ans après la sortie de leur single à grand succès Safe and Sound, les deux compositeurs accompagnés de leurs quatre musiciens lancent In a Tidal Wave of Mystery.

    Safe and Sound, vous l’avez probablement déjà entendue et aimée instantanément. Elle introduit l’album, elle est sweet comme un baiser spontané, elle est une merveilleuse comme ponctuation, mais elle perdrait vite son charme si on la répétait ad nauseam. Quoiqu’avec Capital City, c’est un peu de même pour toutes les chansons…

    Parce qu’on ne se le cachera pas, In a Tidal Wave of Mystery est un album largement superficiel. Au beau milieu de celui-ci trône l’hymne au good shit intitulé Farrah Fawcett Hair qui en vedette Andre 3000. À partir de là, plus aucun doute sur l’unique objectif de l’album : nous faire sentir bien… et c’est saprément bien réussi! Au point où j’aurais du mal à écrire que c’est un album en anglais. D’après moi, c’est essentiellement un album en langage international du party :

    « Love, just love away, just do it every day, just do it every way » (Love away)

    « On a mission, on a mission, gonna get it right, don’t think about it, I don’t think about it » (Center Stage)

    « I want it all and nothing less, I want it all, I want the best for you, I’m telling you the truth » (Patience gets us nowhere fast)

    « You know it when you see it, you know it when it’s there, like Michael Jackson Thriller, like Farrah Fawcett Hair, it’s good shit (3x). Oh Yeah! » (Farrah Fawcett Hair)

    Vous voyez ce que je veux dire?

    C’est quand même malhonnête de ma part de séparer ces paroles de leurs synthé, basse, guitare, trompette, batterie et échantillons de voix, parce qu’elles ne forment qu’un minuscule fil dans le grand patchwork musical assemblé par Capital Cities, dont les matières premières sont le dance, la trance, le disco, la techno, la soul, le reggae et les autres sonorités qu’ils ont recyclées pour notre plus grand plaisir. Le tout, cousu avec du feel good très léger, mais bien robuste.

    En tout cas. Écoute donc ça, pis fais-moi accroire que tu n’aimes pas ça :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=47dtFZ8CFo8&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jean-François Melançon

    9 septembre 2013
    Albums
    6/10, Albums, Capital Cities, In a Tidal Wave of Mystery, septembre 2013
  • Critique : Muse – « The 2nd Law »

    Muse
    The 2nd Law
    (Warner)
    2 octobre 2012

    Si je me fie à mes statistiques de visite, vous étiez très nombreux à attendre deux trucs : mon retour, et le nouvel album du trio britannique Muse, qui ne laisse personne indifférent. Fidèle à son habitude, le groupe fait paraitre The 2nd Law quelque trois ans après l’album précédent, le mega-succès mondial The Resistance, qui a propulsé Matthew Bellamy et ses comparses dans la stratosphère.

    Si Resistance était l’album qui mettait un terme aux comparaisons avec Radiohead pour les remplacer par Queen (Bellamy ne veut-il pas être à la fois Freddie Mercury et Brian May?), The 2nd Law les ramène vers Radiohead et Queen tout en étant fortement inspiré par un certain Sonny Moore, 24 ans, mieux connu sous le nom de Skrillex. On y reviendra.

    Qui dit Muse dit gros rock pompeux, plus grand que nature, lourd à souhait et à la limite du prétentieux. D’autres critiques ont utilisé le terme « grandiloquent » et je dois avouer qu’ils n’ont pas tort. Vous les connaissez, ils ne sont pas du genre à avoir peur des grands mots et Supremacy ouvre le bal comme on s’y attend. Des grosses guitares, du gros orchestre, la chorale des grosses polices, et Bellamy qui casse des fenêtres en chantant plus aigu que jamais. Ça ne peut pas mieux répondre aux attentes que ça.

    Une première surprise suit : Madness est une chanson pop tout ce qu’il y a de plus classique, même si certains croient déjà entendre des similitudes avec le dubstep de Skrillex. Vraiment. On dirait que les couplets ont été composés par George Michael! Le plus ironique, c’est que cette chanson pop toute en finesse et en subtilité (finesse? subtilité? parle-t-on VRAIMENT de Muse, ici?) fait partie des bijoux de l’album. Franchement, c’est bon!

    Panic Station est, de son côté, un espèce de croisement entre Queen et Red Hot Chili Peppers. C’est rythmé, les fans vont adorer.

    Supremacy était la chanson officielle des Jeux olympiques de 2012. Elle représente parfaitement le groupe dans tout ce qu’il y a de plus prétentieux et pompeux. Je peux comprendre pourquoi les athlètes peuvent s’en inspirer : il faut un gros ego pour en apprécier un autre!

    Follow Me est une autre pièce qui étonne. Premièrement, la montée toute électronique est assez étrange pour un groupe axé sur la grosse guitare comme Muse. Mais attendez. Vlà la chute. LA DROP! OUI, LA DROP! Grosse chute, comme les amateurs de dubstep les aiment tant. AVEC UNE GUITARE! Sur le coup, on est soufflé. Puis on se dit que dans le rock, si y’a un groupe qui pouvait nous faire le coup de la drop à part Radiohead, c’était bien Muse. Attendez-vous à ce que les remix brostep envahissent les bars à douches d’ici quelques mois.

    Je viens de parler de Radiohead? Ça tombe bien, parce que la prochaine chanson, Animals, semble avoir été écrite par Thom Yorke. C’est tout de même étonnant. On a passé quoi? Douze, treize ans à se faire dire que Muse était un digne successeur de Radiohead alors que Bellamy avait autre chose en tête et que Thom Yorke faisait tout pour se distancier du son OK Computer? Eh ben voilà, il ne faudra qu’Animals pour que le lien soit plus étroit que jamais. Morning Bell, quelqu’un?

    Si vous aimez U2, vous aimerez Big Freeze.

    Un peu plus loin, on retrouve les deux premières pièces écrites et chantées par Christopher Wolstenholme, Save Me et Liquid State. Petit vent de fraîcheur. Wolstenholme n’est pas Bellamy et ces deux chansons ont leur personnalité propre qui détonnent un peu. Save Me en particulier avec ses accents très indie rock mélodieux et atmosphérique. Liquid State ressemble plus à du Muse en raison des guitares plus lourdes, mais la voix de Wolstenholme, qui est plus métallique, donne un ton plus rock à la pièce.

    L’album se termine avec The 2nd Law, une pièce en deux parties, dont la première est carrément du dubstep et copie-colle les recettes du genre. Oui, c’est impressionnant de savoir qu’il ne s’agit que de guitares remplies de distorsion et que la batterie n’est pas programmée, mais si j’avais voulu entendre Skrillex, c’est son album à lui que j’aurais acheté.

    Au fond, un album fort inégal pour un groupe qui a toutefois le mérite de vouloir toujours aller plus loin après six albums alors que tant d’autres se contentent de faire du surplace après un gros tube. Comme toujours, les fans aimeront, les détracteurs détesteront et les autres passeront leur chemin.

    Cependant, le spectacle associé à cet album risque d’être quelque chose. Je vais certainement y aller.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Ek0SgwWmF9w&w=640]

    Jacques Boivin

    3 octobre 2012
    Albums
    2012, 2nd Law, 6/10, Critique, Muse, octobre

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