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  • [ALBUM] Pascal Pico Larouche – « Anachronique »

    [ALBUM] Pascal Pico Larouche – « Anachronique »
    Pascal Pico Larouche Anachronique (La Palette)
    Pascal Pico Larouche
    Anachronique (La Palette)

    Pascal Pico Larouche est un véritable touche-à-tout. Il a étudié les arts visuels, fait de l’impro, raconté des histoires, joué de la musique seul ou au sein de LaTourelle Orkestra. Cet éclectisme qu’il cultive se retrouve aussi sur Anachronique (un titre tout à fait pertinent pour un gars qui enseigne aussi l’histoire), un album qui s’écoute comme on lit un journal Spirou (d’autres diraient un recueil de nouvelles, mais hé, j’aime ça, les images, moi!).

    Réalisé sobrement par Pierre-Olivier Roy, qui a laissé toute la place à Larouche et ses acolytes, Anachronique sonne comme si on avait le Roche bande devant nous. Un Roche bande de feu composé de l’omniprésent Hugo LeMalt, Benoît Bourdages et Simon Labrecque.

    On disait donc que cet album s’écoutait comme on lit un recueil. Chaque chanson raconte sa petite histoire. Et à chaque histoire sa musique! On passe joyeusement du rockabilly à la chanson française, en faisant plein de détours par le rock aux solos de guitare époustouflants et le country désinvolte. On a beaucoup apprécié la finale de la pièce Les entêtes de phrase. Ça, c’est de la guitoune!

    Évidemment, on s’attend à une écriture soignée d’un tel érudit qui a pris amplement le temps de faire mûrir ses chansons. Les textes sont à l’avenant et il y a dans les mots de Larouche une poésie réelle, une sonorité et un rythme que les amateurs de vieilles chansons françaises sauront apprécier. Il a du Plume Latraverse dans le crayon. Non, pas celui de Bobépine, je pense plutôt à celui qui a écrit des livres et qui a manifestement été inspiré par Trenet! Et puis il y a ce magnifique Fort en neige, où Sylvia Beaudry donne la réplique de façon ludique à Larouche. Dépouillement total qui laisse toute la place au jeu des deux chanteurs, qui s’amusent comme des fous.

    J’ai passé quelques écoutes à chercher un fil conducteur, quelque chose qui unit l’album. C’est maintenant que ça me vient : dans chaque chanson, on retrouve le même plaisir de jouer avec les mots et les notes. Ça va être le fun à voir et à entendre en spectacle.

    Oh, en passant, Larouche lance son album sur les ondes de CKRL 89,1 (qui va être en plein radiothon… DONNEZ) ce vendredi à 17 heures. Il sera en compagnie de l’animateur de l’émission Stéréolocal, Mickaël Bergeron. Paraît que vous pouvez aller faire votre tour, les locaux de CKRL seront réaménagés en cabaret pour l’occasion!

    Puis samedi, le 28 mars, Larouche lance son album en grandes pompes au Cercle à 21 heures (les portes ouvrent à 20 heures). On ne vous demandera qu’on gros 10 $ à l’entrée. Avec ce touche-à-tout, j’ai l’impression qu’on va bien s’amuser. Oh, la première partie sera assurée par Harry Coe et le Presque Band. (Événement Facebook)

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    Jacques Boivin

    26 mars 2015
    Albums
    80/100, Anachronique, La Palette, Pascal Pico Larouche, Roche Band
  • [ALBUM] The Lemming Ways – « The Lemming Ways »

    [ALBUM] The Lemming Ways – « The Lemming Ways »
    The Lemming Ways (Music Mansion Records)
    The Lemming Ways
    (Music Mansion Records)

    C’est après plus de 4 ans d’attente que The Lemming Ways, groupe composé des Montréalais Marc-Étienne Mongrain, Gabriel Lemieux-Maille et Marco Gosselin, nous dévoile enfin leur premier opus. C’est donc après deux EP que le groupe nous présente leur premier album éponyme. C’est sur l’étiquette Music Mansion Records, que les 10 pièces sont réunies. Leur EP Two Poles, diffusé en 2012, se retrouve en entier sur salbum. Il y a donc 5 pièces inédites.

    La question qui se pose maintenant est à savoir si l’univers sombre de Two Poles se mélange bien avec l’ambiance de cet album… Malheureusement non. En effet, l’album débute avec deux superbes pièces, soient Monsters et Personal Anthem. Deux pièces rythmées, très indie-pop britannique, qui nous font rêver à l’été qui s’en vient à grands pas. La réalisation de Etienne Dupuis-Cloutier (Fanny Bloom, Misteur Valaire, Dumas) est faite avec finesse et justesse.

    C’est par la suite que l’album perd son fils conducteur. Comprenez-moi bien. Les pièces de l’EP Two Poles sont excellentes. Ce sont des pièces sombres, orchestrales, parfois même avec des allures cinématographiques. Les textures sont à couper le souffle, sans compter les instruments à cordes qui sont joués d’une façon de maître. Par contre, dans l’album sympathique et indie-pop, cette ambiance vient faire un énorme contraste. C’est donc la pièce Ride qui vient chambouler notre écoute. Cette pièce sombre vous fera sursauter par moments et changera l’ambiance de l’écoute.

    Cette ambiance se poursuivra jusqu’à la 7e pièce de l’album : The King. L’album reprend vie à ce moment. C’est avec Sabrina Halde, du groupe montréalais Groenland, (qui chante encore en anglais qu’il n’en plaise à PKP) que cette balade s’amorce. Une balade au piano qui nous fait penser aux meilleures pièces du groupe Stars. Il y a une symbiose incroyable entre Marc-Étienne Mongrain, chanteur du groupe, et Sabrina. C’est une pièce puissante, émouvante, qui nous prouve que The Lemming Ways à un talent incroyable. Les voix sont parfaitement harmonisées et très juste. Certes, cette pièce n’est pas dans la lignée de la pop synthé des premières chansons de l’album, mais c’est une sublime pièce qui à sa place dans cet album.

    The Great White Blur a la lourde tâche de suivre The King… Et c’est réussi. On a droit ici à une pièce grandiose. C’est une ambiance très cinématographique que nous offre le groupe. Une pièce avec en arrière-plan un son techno, qui peut rappeler la trame sonore Tron offerte par Daft Punk il y a quelques années. La voix de Marc-Étienne est encore une fois à son meilleur, très sérieuse et portante, dans le but de soutenir l’atmosphère que dégage cette oeuvre. L’album se poursuit avec deux pièces correctes, qui, par contre, ne pourront égaler ce que nous avons vécu avec The King et The Great White Blur.

    Je reste quand même surpris de cet album, que nous attendions depuis quelques années déjà. J’ai adoré mes écoutes et j’ai bien hâte de voir le groupe sur scène dans les prochains mois.

    Matthieu Paquet-Chabot

    3 mars 2015
    Albums
    80/100, Music Mansion Records, The Lemming Ways
  • [ALBUM] Dan Mangan + Blacksmith – « Club Meds »

    [ALBUM] Dan Mangan + Blacksmith – « Club Meds »
    Dan Mangan + Blacksmith - Club Meds (2015)
    Dan Mangan + Blacksmith
    Club Meds (Arts & Crafts)

    Les extraits lancés cet automne ne laissaient aucun doute. Les fans de la première heure de Dan Mangan seraient brassés dès les premières notes d’Offred, qui ouvre lentement l’album.

    Avec Club Meds, l’auteur-compositeur-interprète laisse tomber la pop riche et complexe, proche de la pop de chambre, comme on pouvait l’entendre sur des classiques comme Robots. De Robots il n’y a point ici. Mangan a même déplacé le centre d’attention : alors qu’on s’attardait beaucoup à ce qu’il chante, nous voilà solidement concentrés sur la musique, principale force de cet album puissant qui ratisse large. Un peu dommage, quand on y pense, car Mangan en a vu des choses pendant son congé de paternité!

    Ça donne des Mouthpiece, une chanson folk sombre, mais diablement rythmée, atmosphérique à souhait, mais menée par des guitares bien ancrées au sol. “Those who pretend to believe hardest might actually begin to / The nature of the bliss the warmth of ignorance gives in to”, qu’il dit, le gars. Ça donne des Kitsch, où Mangan se sert de sa voix davantage comme un instrument que pour réciter des paroles, pendant qu’à l’arrière, Blacksmith joue un espèce de post-rock que les gars de Radiohead ne renieraient pas.

    Il faut attendre la sixième chanson, XVI, pour retrouver un peu du Mangan qu’on connaissait si bien. Une chanson sur Louis et Marie-Antoinette qui regardent Occupy Wall Street se dérouler sous leurs yeux C’est une fort jolie chanson, qui précède une War Spoils divinement léthargique.

    New Skies termine l’album comme un rêve qui prend de la force et de l’ampleur dans une explosion finale de cuivres et de guitares. Imparfaite, mais bien sentie.

    En somme, Club Meds nous amène un Dan Mangan transformé, qui sentait le besoin de changer pour garder sa pertinence. On a beaucoup hâte d’entendre le tout sur scène, le 20 février à l’Impérial de Québec (info).

    Jacques Boivin

    14 janvier 2015
    Albums
    80/100, Arts&Crafts, Blacksmith, Club Meds, Dan Mangan

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