Après un maxi qui a fait jaser les mélomanes, Julie Blanche lance enfin son premier album complet. Son grand complice Antoine Corriveau a écrit et composé la grande majorité des chansons (sauf la magnifique La vie facile, qui lui a été offerte par Stéphane Lafleur). Toutes de magnifiques compositions taillées sur mesure pour la l’artiste, qui les a arrangées avec soin avant d’entrer en studio.
Elle a bien choisi son équipe, composée de joueurs talentueux : Mathieu Charbonneau (réalisation et claviers), Mark Lawson (mixage) Pietro Amato (cor français), Cédric Dind-Lavoie (basse et contrebasse), Stefan Schneider (batterie) et Antoine Corriveau (guitare et voix). La réalisation est sobre, juste et soignée (ça fait du bien, la mode est à la surproduction).
Mais c’est-tu bon?
Quand j’ai entendu parler de l’album, j’ai eu une crainte : que l’univers de Julie Blanche ressemble un peu trop à celle de Corriveau. C’est exactement le contraire. Oui, on reconnaît l’excellente écriture de l’auteur-compositeur et comme Les ombres longues, on se sent en hiver, mais là où Corriveau ressemble parfois à une tempête de neige, Julie Blanche est plutôt une froide soirée de février passée près du poele à bois. Dehors, il fait froid, mais à l’intérieur, il y a cette belle chaleur qui rayonne, ce feu qui brûle, qui réconforte.
Musicalement, c’est vraiment du bonbon. Même si le rythme est particulièrement lent, on ne s’ennuie jamais, qu’on écoute pour les émotions ou pour décortiquer les chansons un instrument à la fois. Au bout de la nuit est d’une telle richesse, quelle idée d’avoir invité Amato! À ces chansons s’ajoute la magnifique voix de Blanche, qui chante peut-être les mots de Corriveau (qu’elle a toutefois approuvés pendant le processus de création), mais qui le fait totalement à sa manière, sans prendre de faux accent comme on a trop souvent tendance à le faire.
On va être honnête, un aspirant au titre de l’album franco de 2015 vient de s’ajouter à la liste.
Ne reste plus qu’à défendre ces dix magnifiques chansons sur scène. Ça tombe bien, nous aurons la chance de la voir le 11 avril prochain au Petit impérial dans une formule double plateau avec Antoine Corriveau. En plein le genre d’occasions qu’on n’aime pas manquer ici.