Après cette première journée très chargée, nous sommes de retour sur l’île Sainte-Hélène pour le deuxième jour du festival Osheaga. Voici un petit itinéraire de notre journée de concerts très chargée.
Tout de suite après être entrée sur le site, nous irons en direction de la scène Vert pour voir notre québécois Bernhari. Pendant 30 minutes, il tentera de charmer le public d’Osheaga avec les mélodies de son premier album éponyme. Nous devrions le rencontrer tout de suite après sa performance pour récolter ses impressions et lui parler de son parcours de l’année 2015. On s’en reparle bientôt!
La première carte blanche de l’histoire d’Osheaga aura lieu à 14h00, encore une fois sur la scène Verte, avec notre Karim Ouellet national. Avec plusieurs invités, dont Ariane Moffat, Loud Lary Ajust, Claude Bégin et bien plus, ce cinquante minute s’annonce fort en émotion. Nous allons ensuite courir vers les scènes principales pour en manquer le moins possible de la performance de Young The Giant à 14h50. Pour avoir vu le groupe dans une forme moyenne l’an dernier au FEQ, je m’attend à une meilleure performance cette année à Montréal. Leur deux albums sont excellents et leur musique énergique devrait faire bouger la foule.
Sans bouger, nous irons voir la sublime et talentueuse St.Vincent à 15h40. Le blogue écoutedonc.ca étant énormément
fan de la chanteuse, je me dois d’aller la voir en concert pour une première fois. Selon mes lectures, avec son album éponyme, cette artiste est au sommet de sa forme et elle sait rocker une grande scène. Je suis très curieux de voir cela. Si jamais vous êtes plus branchés rap, Action Bronson sera sur la scène Verte en même temps.
Direction scène Verte pour voir la représentante de la France Christine & The Queens à 16h50. Sensation mondiale, la pop d’Héloïse Letissier, de son vrai nom, a su conquérir le monde en si peu de temps. Son album Chaleur Humaine fut très bien reçu l’an dernier. Avec un Métropolis complet lors du dernier festival Montréal en Lumière, il risque d’y avoir une grande foule pour ce numéro mélangeant théâtre et musique. Par contre, avec Milky Chance sur la scène principale, la foule pourrait être plus petite que prévu, car les deux Allemands risque d’attire une énorme foule si l’on se fit à l’édition 2015 du Festival d’Été de Québec.
Alvvays, une de mes belles découvertes de l’année, sera sur la scène de la Vallée tout de suite après Christine & The Queens. Le groupe canadien a fait plusieurs festivals cette été, dont un performance épique au festival Glastonbury, revient à la maison avec un show à Osheaga. Avec un seul album à leur actif, les cinq membres du groupe font dans l’indie-pop qui s’écoute comme du bonbon. À ne pas manquer.
Interpol ou Nas? Le dilemme semble être cruel pour plusieurs festivaliers selon les commentaires sur les réseaux sociaux. Pour moi, le choix est simple je choisi le rappeur. Pourquoi? Parce qu’Interpol est loin d’être au sommet de leur forme. Leur nouvelle musique est très ordinaire… et Nas est un rappeur de la vieille époque qui s’est fait discret dans les dernières années. Interprétant principalement Illmatic, sont album le plus célèbre, la performance risque d’être quelque chose d’impressionnant. C’est à 18h15 sur la scène Verte.
Encore un autre dilemme important… Patrick Watson ou Desaparecidos (la bande de Conor Oberst)? Je crois sincèrement qu’avec l’été de Watson (Festivoix, FEQ), il est crucial de voir cet homme sur scène cette année. Vous l’avez vu? Tenter votre chance avec Conor, mais, dans mon cas, je me dois d’aller voir Watson sur la scène principale à 19h20.
Les vétérans de Weezer sont de retour à Osheaga après leur performance de 2010. C’est gars là sont des machines à succès. Parfois super bon sur scène, parfois ordinaire, il n’y a qu’à être sur la scène de la Rivière dès 20h20 pour le savoir. Finalement, nous terminons avec le rappeur Kendrick Lamar. Cet homme a lancé cet année le meilleur album rap depuis My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. Ne faisant pas souvent de tournée, il est impensable de manquer son passage à Montréal cet été. Par contre, si jamais vous allez voir Ariane Moffat sur la scène de la Vallée suivi de Caribou sur la scène Verte, je comprendrais absolument votre point.
C’est aujourd’hui qu’evenko a levé le voile sur la programmation du 10e anniversaire d’Osheaga. Se déroulant du 31 juillet au 2 août au parc Jean-Drapeau de Montréal, le festival saura plaire aux amateurs d’indie-rock. Le festival s’étant bâti une solide réputation au courant des 10 dernières années avec des invités de renom, tels que Eminem et Jack White, il fallait s’attendre à une programmation solide pour leur dixième anniversaire.
On connaissait déjà plusieurs des noms de la programmation 2015 grâce à l’application En Route Vers Osheaga lancé le 18 mars dernier. Aujourd’hui, les têtes d’affiche et quelques autres noms ont été dévoilés. Analysons, en quelques points, cette magnifique programmation anniversaire d’Osheaga.
Les belles prises
Kendrick Lamar
Kendrick Lamar est le rappeur de l’année sans contredit. Il est la coqueluche des médias et des festivaliers de partout dans le monde. Il est en tête d’affiche de Boonaroo et du WayHome festival. Il n’est pas étonnant qu’il soit de passage pour une deuxième fois au parc Jean-Drapeau. Sa dernière performance remonte à 2013, qui est, soit dit en passant, sa seule performance en carrière à Montréal. Son dernier album, To Pimp A Butterfly, ne reçoit que des critiques dithyrambiques. Écoute donc ça ne fait pas exception, son dernier album à reçu une note de 94%! C’est à ne pas manquer!
Viet Cong
C’est au début de l’année 2015 que d’anciens membres du groupe canadien Women ont lancés leur premier album éponyme en temps que Viet Cong. Osheaga, ce n’est pas seulement de grandes têtes d’affiche, c’est aussi la crème de la relève. Viet Cong et leur indie-rock expérimental seront vous ramener aux racines du festival : du rock alternatif à son meilleur.
Florence + The Machine
C’est en 2012 que le public du festival a pu admirer la charmante Florence Welsh pour la première fois sur les planches du festival. Elle avait attiré la plus grande foule du week-end. C’était une performance énergique, généreuse et survoltée. Avec son troisième album qui paraîtra le 2 juin prochain, nous attendons rien de moins qu’une performance enflammée de la chanteuse
St. Vincent
St.Vincent est au sommet de sa forme. 2015 représente la deuxième année de sa tournée promotionnelle de son album éponyme lancé l’an dernier. Son passage au Festival d’Été de Québec l’an dernier avait marqué l’équipe d’Écoute donc ça. Nous sommes don très fébrile de la revoir au Québec! Mettons-nous l’eau à la bouche en nous remémorant son passage à l’Impérial l’été dernier.
Le grain de sel de Jacques : Tout à fait d’accord pour St. Vincent. À l’heure actuelle, elle est dans un état de grâce que peu d’artistes atteignent dans une carrière. Son spectacle est rodé au quart de tour et avouons-le, son petit air de guitar goddess un peu intello est vachement sexy. Je n’ai pas eu la chance de voir Florence + The Machine en 2012. Si je monte à Montréal, je vais avoir la chance de me reprendre. Oh, et ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas entendu parler d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je sais qu’il y a eu quelques projets solos, mais on dirait bien qu’Alex Ebert a pris un break bien mérité. Jade Castrinos, elle, n’est toujours pas de retour avec le groupe. Curiosité. Et Stromae. Il a beaucoup de succès chez nos amis anglophones, mais ils vont capoter quand ils vont voir l’accueil que Montréal lui réserve.
Pas besoin de vous dire que je suis heureux pour les Stone (Angus et Julia), les Avett (frères), War on Drugs, Father John Misty, Future Islands, Decemberists, Rural Alberta Advantage et autres, mais ils font presque tous les festivals indie cette année, alors il n’y a pas vraiment de surprise ni de gros coup ici. Mais on va être content pareil.
Les coups de gueule
The Black Keys
Probablement le groupe que l’on souhaitait le moins voir sur la programmation. En même temps, c’était prévisible qu’ils soient sur l’affiche, car ils ont participé à trois éditions d’Osheaga, soit 2008, 2010 et 2012. Pourquoi The Black Keys est un coup de gueule? Parce que le duo est trop souvent de passage au Québec! Sans compter leurs trois passages au parc Jean-Drapeau, il ont fait 3 concerts au Centre Bell (2011, 2012, 2014), deux apparitions au Festival d’Été de Québec (2011, 2013) et un concert à Laval en 2013. Il est grand temps que ça cesse.
MilkyChance
Directement venu d’Allemagne, le buzz Milky Chance à envie l’Amérique en entier avec leur vers d’oreilles Stolen Dance. En réalité, ce ne sont que des chansons plutôt fades et sans intérêt… Leur performance en concert semble statique et l’on se demande vraiment ce que ce groupe pop fait sur une programmation indie-rock. Certes, ils sont très populaires, mais très peu talentueux. Ils auraient eu leurs places aux défunts Virgin Radio Festival.
GeorgeEzra
C’est dans le même optique que Milky Chance que nous insérons le nom de George Ezra dans les coups de gueule. Ayant un hit radio à son actif, le chanteur de Budapest saura attirer une foule directement tiré du 96,9 CKOI. Osheaga prend un virage pop depuis 2012, et nous ne constatons pas ce principe. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect alternatif de l’évènement. George Ezra est beaucoup trop radiophonique pour l’événement, un peu comme Vance Joy l’an dernier.
Robin Schulz
Attendons-nous, l’électro à sa place à Osheaga. Par contre, ce n’est pas tous les artistes électros qui devraient pouvoir être sur l’affiche. Au départ, l’électro du festival était composé d’artistes de style PiknicÉlectronic. Robin Schulz est un de ces artistes EDM de style Beachclub ou New City Gas…. Il aurait été beaucoup plus approprié de le signer pour IleSoniq.
Le grain de sel de Jacques : Les Black Keys. Sept fois en cinq ans à Montréal (et Laval). Deux fois à Québec. Mais à chaque fois, il y a du monde. Good for them, qu’on dit. J’ai des gros doutes sur Patrick Watson, qui aura d’ailleurs un nouvel album à défendre. Peut-être parce que je l’ai vu si souvent dans des conditions parfaites et que ça m’étonnerait qu’il s’exécute à la Scène des arbres devant ses 100 plus grands fans. Mais je ne sais pas quelle scène pourrait lui rendre justice à Osheaga.
Les surprises
Nas
Nas est un des artistes qu’on avait rayé de la liste. Depuis quelques années, ses tournées sautaient Montréal systématiquement. Son dernier passage dans le 514 remonte à 2008. Récemment, il a joué Illmatic en entier, sans même penser à venir à Montréal. Il a fait la tournée des festivals l’an dernier (il a même fait Lollapalooza!) et il n’a pas posé le pied au parc Jean-Drapeau. En 2015, il n’a que trois concerts de programmés, dont un à Montréal! En espérant qu’il jouera son album Illmatic en entier, un classique de sa discographie.
Philip Selway
À défaut d’avoir Radiohead sur l’affiche (noté que l’organisation essaie chaque année de les signer), Philip Selway s’y retrouve! En effet, le célèbre batteur du groupe viendra nous présenter son plus récent opus, Weatherhouse. On se voit déjà, sur la scène des arbres, en fin d’après-midi avec un beau soleil. C’est à faire rêver. Petite déception… aucune pièce de Radiohead ne sera jouée s’il l’on se fie à ses concerts antérieurs.
Tyler The Creator
Le célèbre rappeur du collectif Odd Future revient à Montréal après son passage au Métropolis l’été dernier. Habitué de faire des concerts courts, énergiques et surprenants (souvenons nous l’incident de SXSW 2014), le rappeur fera vibrer l’Île Sainte-Hélène et, du même coup, fera saigner les oreilles des habitants de Saint-Lambert avec ses paroles explicites. Un incontournable de l’édition 2015 pour tous les fans de musique rap.
Patrick Watson
Patrick Watson, que dire de plus. Il y a très peu d’artistes locaux sur les diverses programmations d’Osheaga. Nous sommes donc très heureux de voir un talentueux québécois sur l’affiche 2015. Très peu de concert sont programmés à son agenda (il sera à l’anglicane de Lévis en avril, nous y serons!), Patrick Watson viendra présenter ses succès et quelques nouvelles pièces lors du festival !
Christine & The Queens
Les francophones d’outremer seront bien représentés cette année. En plus de Stromae, Christine & The Queens seront au festival. Son passage à Montréal en lumière cet hiver fut un succès sur toute la ligne. Le Métropolis était plein à craquer et sa scénique était impressionnante. Il est plutôt rare de voir des artistes francophones hors Québec présenter leurs efforts à Osheaga. Cette année est donc très novatrice sur ce plan…et personne ne va s’en plaindre.
Le grain de sel de Jacques :Excellente prise, Christine and the Queens. Excellente prise. Et Iron & Wine + Ben Bridwell? Mon chum Sam, ça serait super!
Et bravo pour les artistes d’ici. Klô Pelgag, Bernhari, Kwenders… entre autres. Ça donne le goût de rester à l’ombre de la scène des arbres toute la fin de semaine.
Les omissions
ATTENTION! Il est important de noter ici que l’équipe d’Écoute donc ça ne connait pas les conditions de négociation du festival Osheaga. Il est fort probable que l’équipe de programmation, dirigée par Nick Farkas, se soit penchée sur plusieurs de ces artistes, mais que les ententes ne se soient pas conclu. Voyez cette section comme étant nos déceptions personnelles, ou encore des espoirs qui ne se sont pas réalisés.
Alabama Shakes
Le groupe est sur beaucoup d’affiche et saute Montréal dans sa présente tournée. Il est dommage de ne pas les voir au festival cette année.
Belle and Sebastien
Encore une fois, nous sommes surpris de ne pas voir le collectif anglais sur l’affiche. Par contre, il ne serait pas étonnant de les voir au Festival de Jazz de Montréal.
Blur
Ils sont de retour! BLUR! Mais pas à Montréal, ce qui nous attriste beaucoup.
Death From Above 1979
Le groupe canadien est au Squamish Festival la semaine d’après, pourquoi ne pas faire un arrêt à Montréal? Ce sera pour une prochaine fois.
Björk
Les têtes d’affiche de 2015 sont vraiment d’un calibre inférieur. Björk aurait vraiment rehausser cette programmation, mais elle est en Europe.
Jacques : En effet. Où est Björk? Pas besoin de me répondre qu’elle est en Europe, je le sais! Quant à Blur… est-ce qu’on nous garde une surprise? Pour le Québec, où sont les Deuxluxes? Y’a tellement de petits bands qui pourraient profiter de l’occasion, comme Motel Raphaël l’an dernier!
Parlant d’omissions, on n’a pas parlé d’Interpol. C’est voulu? 😉
En conclusion, le festival Osheaga frappe très fort pour sa 10e édition, sauf pour ces têtes d’affiches. Elles sont clairement trop faible pour cette édition. Florence + The Machine et Kendrick Lamar sont d’excellents groupes, mais pas en têtes d’affiche. En ce que concerne The Black Keys, il est temps que ça cesse. Il y a de belles prises, comme FKA Twigs, NAS, The War On Drugs. Il y a beaucoup de contenu québécois aussi (comparé aux éditions précédentes). Bernhari, Klo Pelgag, Pierre Kwenders, Milk & Bone, Patrick Watson, The Franklin Electric et plusieurs autres y seront. Nous y serons! Et vous, que pensez-vous de cette 10e édition ?
Action Bronson, connu pour ses frasques lors de ses concerts, lance son premier album issu d’une compagnie de disque majeure. Attendu depuis quelques années maintenant, Mr. Wonderful est enfin chez les disquaires. Pour comprendre l’univers de Bronson, il faut connaitre les archives du rappeur. Ancien chef cuisinier de renom, il se transforme en rappeur au début de la décennie. Il se démarque spécialement sur scène. Chaque concert est différent, et il y a toujours des surprises. Une de ses frasques les plus célèbres s’est déroulée près d’ici, au RBCOttawa Bluesfest en 2014. Le rappeur s’était éclipsé de la scène pour aller aux toilettes… sans arrêter de chanter. La scène est rapidement devenu virale sur les réseaux sociaux. Cet univers excentrique se retrouve dans les 13 pièces de Mr.Wonderful, totalisant près de 50 minutes.
C’est avec la pièce Brand New Car que monsieur Bronson nous fait découvrir son univers très chaotique. On a ici une chanson décousue, qui ressemble à un démo.. Et c’est voulu. Pourquoi? Parce que c’est du Bronson. Il n’a rien de structuré avec ce rappeur. Tout est improvisé, selon ces envies… pour le meilleur et pour le pire. Les rythmes jazzés de Brand New Car sont excellent et c’est une excellente entré en matière.
Cette admiration pour Mr. Wonderful ne sera pas d’une très longue durée. Nous enchainons avec The Rising. Une pièce inutilement vulgaire, ce qui, soit dit en passant, sera très récurrent tout au long de l’album. Alcool, drogue, sex et argent seront au rendez-vous tout au long de notre écoute. Tous les clichés que nous sommes habitués d’entendre sur le milieu du rap sont tous au rendez-vous, et ce, en très grands nombres. C’est dommage, car de nombreux rappeurs (Jay Z, Kendrick Lamar, Macklemore) font tout en leur possible pour nous faire oublier ces mauvaises langues, mais Action Bronson vient gâcher leur travail.
Mis à part l’écart de langage du chanteur, les rythmes de l’album sont plutôt réussis. La pièce Actin’ Crazy est bien rythmée et la voix de Bronson est plutôt agressive. C’est aux antipodes du ton indifférent du rappeur sur la grande majorité des 13 pièces de l’album. On enchaine avec la sublime Flaconry, en duo avec Meyhem Lauren. On assiste a du rap beaucoup plus classique, dans la même veine que ce que le Wu Tang Clan ont su nous livrer il y a de sa quelques décennies.
On quitte le rap pour un interlude, Thug Love Story 2017, de plus de deux minutes qui est composée d’une conversion entre Bronson et un inconnu. Ils sont à l’extérieur et Bronson se met à chanter a capella. J’ai bien dit chanter. Nous ne sommes plus dans le rap. C’est très intéressant, car ça vient brasser les cartes du rythme plutôt fade de l’album. Nous délaissons brusquement l’interlude pour la magnifique City Boy Blues. Les rythmes et harmonies de cette pièce sont tout simplement incroyables. Plusieurs instruments s’enchaînent. Action Bronson est dans une forme herculéenne. Nous ne sommes pas vraiment dans le rap, nous sommes définitivement dans du blues. Oui, du blues chanté par Action Bronson en personne! La production est à son meilleur. Nous écoutons, sans le savoir à ce moment-là, une des meilleures pièces de l’album.
L’effet de contraste se fait ressentir. Les prochaines pièces sont beaucoup plus difficiles à apprécier maintenant que nous avons vu le plein potentiel de l’artiste. Par contre, il s’en tire bien, car il nous présente deux fortes chansons. A Light In The Addict, pièce très sombre et mystérieuse suit. L’atmosphère est très réussie. La pluie qui tombe, les sirènes en arrière-plan, le piano très présent. Nous entendons très peu, voire moins d’une minute, la voix de Bronson. Nous sommes dans du bon vieux rap mélodique du Queens. Chance The Rapper vient pointé son nez sur Baby Blue. Il était très attendu. Rappeur très en vogue, il a modifié le rap avec son Acid Rap en 2013. Il est donc l’invité principal de Mr. Wonderful. Baby Blue est donc bien ficelée, très rythmée et sérieuse. Nous avons ici de belles paroles, une belle plume de la part des deux rappeurs. Les voix s’harmonisent à merveille et nous voyons de quoi est capable Bronson.
Nous continuons avec une pièce très américaine, voire patriotique par moment, avec Only In America. La guitare est présente pour nous jouer en boucles les mêmes 3 notes. Nous flirtons entre le rap et le rock. C’est une expérience douteuse, peu réussie. Nous retrouvons le ton peu sympathique et indifférent du chanteur. Il y a clairement un manque de cohésion. Bronson nous a donné du rap, du jazz, du blues, de l’expérimental, de l’a capella et maintenant du rock. C’est trop en 50 minutes.
Nous passons maintenant avec la pièce The Passage tirée d’un concert à Prague. Étrange moment sur cet album, car nous n’entendons absolument aucun mot de la bouche de Bronson. Nous ne comprenons rien, le groupe qui l’accompagne est beaucoup trop fort, quoique très talentueux. La foule est en délire, ce qui est douteux, car nous, sur l’album, nous sommes plutôt confus. Je le disais plus tôt, Action Bronson est délirant sur scène. Par contre, il faut le voir pour le croire… l’entendre ne suffit pas. Cette pièce dite live est un raté de A à Z.
Revenons sur les paroles de Bronson. Malgré qu’elles soient vulgaires inutilement, ce qui colle au personnage qu’est Bronson, elles ont un côté positif. Je parle ici de l’humour du rappeur. En effet, encore encré dans son personnage, Action Bronson nous fait rire sur chaque pièce. Parfois dans l’humour traditionnel, parfois avec de savoureuses références culturelles, il maitrise l’art de faire sourire son auditoire. C’est ce qui nous devons retenir de cet album, l’humour. Il faut tout prendre à la légère avec un recul et avec de l’autodérision.
Nous terminons (enfin) notre écoute avec Easy Rider. Nous avons une pièce violente, avec une trop grande production. Les bruits sont sur l’avant-plan et ils sont trop présents… c’est très irritant. Nous sommes contents que l’écoute soit terminée.
En conclusion, après plus de 50 minutes, je ne sais pas quoi pensé de cet album. Les rythmes sont parfois excellents, parfois plutôt fades. L’humour du rappeur est à son meilleure, mais la vulgarité inutile vient gâcher le tout. Le rythme de la voix de Bronson est trop souvent sur l’autopilote. Il y a un je-m’en-foutisme très récurrent dans sa voix. À l’opposé, dans certaines pièces, le rythme déchainé du rappeur vient brouiller les cartes. Il est tout un personnage ce Mr.Wonderful. Il a tout fait pour transposer ça sur un album, mais je ne suis pas convaincu du résultat. En spectacle, sur le web, sur vidéo, Bronson est un personnage très divertissant et talentueux. Par contre, cette transposition sur album n’est pas à la hauteur des attentes. Mr.Wonderful fait partie des albums qui s’écoutent à la pièce. Il manque tellement de cohésion qu’il faut seulement écouter quelques pièces pour apprécier…
Action Bronson sera en spectacle au festival Osheaga présenté du 30 juillet au 2 août 2015 au parc Jean-Drapeau à Montréal. Les laissez-passez sont disponible ici.