Karina et Caroline présentent leur tops albums et spectacles avec quelques autres coups de cœur au travers. À écouter:
Le 25 août dernier, après trois ans d’absence, Eman et son acolyte Vlooper ont sorti leur deuxième album, La joie (3XL).
Eman a gagné mon coeur bien avant de partir en solo/duo avec son album XXL, mais j’ai eu l’impression de le connaître davantage avec ce dernier album. Les influences de rap old school sont encore plus présentes sur cet album. Les collaborations sont moins nombreuses, mais les voix féminines et aigues qui participent à plusieurs refrains donnent une touche qui me rappelle mon enfance/adolescence, où j’écoutais du gros hip-hop américain.
La courte première pièce de l’album, LOVE, commence avec du auto-tune. J’ai bien eu peur qu’il plonge dans la vague d’auto-tune du rap queb actuel (bien que je ne déteste pas ça). J’avais envie de retrouver un album qui se distingue de ce qui se fait actuellement dans le rap/hip-hop.
Plus l’album avance, plus je me sens comme dans une grosse auto qui rebondit aux sons des rythmes lourds et forts, et je dois vous dire que j’apprécie mon expérience. Quand Eman dit « Rêver à la paix et l’amour like us » dans Comme nous, j’ai clairement envie d’être dans sa gang.
La joie, pièce titre de l’album, met en parallèle son passé et son présent avec des phrases comme celle-ci :
« J’ai appris ça dans l’temps quand j’vendais du pot
Maintenant chu un vieux mince pis j’prends mon trou. »
On parle beaucoup de la perception des gens envers les choses ou envers les autres personnes dans cet album. Est-ce que, parce qu’on est rendu vieux, on n’est plus cool? Vieillir, on aime ça? À qui peut-on faire confiance? C’est un peu les questions qu’Eman semble se poser et auxquelles il tente de répondre dans plusieurs chansons de l’album.
L’album se poursuit avec la pièce Monet (à ne pas confondre avec une pièce de monnaie). Quelle bonne idée de s’être garni de la voix mélodique de KNLO. J’aime vraiment l’énergie qu’il amène.
Je suppose que Journée (nuit) est la suite de Journée (matin). Chose certaine, c’est que dans cette pièce, on a une voix qui se rapproche de celle de Camille Péloquin, de Milk and Bone, mais encore plus aiguë, en plus d’avoir plus d’effet dans la voix d’Eman. Vlooper fait un travail intéressant sur les différentes tonalités tout au long de la chanson.
La pièce La p’tite équipe clôt l’album à merveille grâce à la collaboration de Modlee, qui a sortie un succulent EP en janvier 2017, Queendom.
Les chanceux qui sont au Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) ont vécu le lancement de La joie vendredi le 1er septembre. Je me rappelle le lancement du premier album au FME; on ne savait pas à quoi s’attendre, nous, complètement fans de Alaclair Ensemble. Pour moi, à ce moment-là, Eman était le petit gars avec une face de bonheur et un chapeau de pêche. Vous imaginez le coup de foudre que j’ai eu pour ce projet de Eman et de Vlooper? C’est avec le même bonheur que j’accueille le tout récent album dans ma playlist d’automne.
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Il y a quelques semaines déjà que l’album L’un de nous de Albin de la Simone est sorti, mais nous ne pouvions pas passer à côté de l’opportunité de vous en faire la critique.
C’est en janvier qu’il commençait à nous titiller avec 5 épisodes d’une minisérie de vidéos afin de faire la promotion de son album qui est sorti le 24 février. Ça m’a bien accroché l’oreille et ça m’a donné le goût de porter une attention particulière sur son dernier œuvre.
Cet album, L’un de nous, parle de la femme et des relations avec les hommes. Ce jongleur des mots parle du grand amour tout comme de la séparation ou des deuils.
C’est d’ailleurs la pièce Le grand amour qui débute l’album, en naviguant entre la nostalgie et le grand questionnement de ‘’L’amour c’est quoi ?’’. Rapidement, il enchaîne avec Dans la tête et offre des airs un peu plus jazz qui donnent envie de claquer des doigts, de ne pas s’en faire avec la vie et de saluer les gens d’un geste de chapeau.
Une femme, le genre de chanson qui me fait me penser dans un champ de fleurs en train de me promener au gros soleil. C’est imagé et quétaine, je le sais, mais c’est le sentiment de légèreté que ce court morceau me donne lorsqu’il chante ‘’L’aimer la vie entière, au moins l’aimer bien’’.
La mélodie qui revient sur La fleur de l’âge m’a beaucoup accroché et m’a donné envie de la réécouter plus d’une fois avant de passer à la suivante. C’est beau, c’est doux et ça me donne le goût de m’assoir et de regarder la pluie tomber toute une journée.
L’un de nous, la pièce titre de l’album, comporte des drôles de passages non censurés comme:
« Puis une scène un peu longue, un monologue en latin, Où tu parles de ta tombe à un vagin »
et
« En position du lotus, une chorale à trois cuisses, Chante l’amour de l’anus à coulisse ».
Surprenant ce Albin ! Après cette rafraîchissante chanson qui ressort un peu du lot, on glisse vers À quoi. J’avoue avoir rarement entendu deux voix autant en symbiose que celles de Albin de la Simone et de Sabina Sciubba sur cette chanson. Ça donne même des frissons dans le cou lors de certains passages.
J’ai vraiment l’impression que c’est un album que je vais avoir envie d’écouter lors des douces soirées de printemps. Chaque chanson est une histoire et ce sont des histoires qui peuvent arriver à tout le monde, heureusement ou malheureusement. Ce que j’aime de cet artiste, c’est qu’il prend le temps de nous faire vivre calmement chacun des mots et des notes pour que ça nous rentre dans la peau.
C’est un album plein d’émotions lorsqu’on prend bien le temps de s’attarder aux textes. Ce que je me rends compte, c’est que c’est un album qui coule bien d’un bout à l’autre, certes, mais c’est surtout un album qui se prend bien de façon déconstruite, c’est-à-dire à l’envers, entrecoupé de d’autres chansons ou en écoute répétitive pour certaines chansons. Ce n’est pas l’album typique que tu écoutes d’un bout à l’autre. Il y a tellement d’histoire que tu as envie de t’accrocher à chacune d’elles. Ça ne donne parfois même pas envie d’aller faire autre chose ou même d’aller écouter une autre pièce parce qu’on est tellement juste bien avec celle qui joue sur le moment.
J’ai été un grand amatrice de l’album Un homme sorti en 2013. C’est toujours dur de tourner la page lorsqu’on aime autant. L’un de nous ne fait pas le même effet et je sais déjà qu’il ne m’accompagnera pas de la même façon, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bon pour autant. C’est bien de se réinventer, tout en ne perdant pas de vue l’âme qui donne le goût de revenir écouter les mélodies d’Albin de la Simone.
Faits intéressants, l’album a été enregistré sous la forme piano-voix. Ce n’est que par la suite que les pièces ont été étoffées par Maëva Le Berre et Anne Gouverneur au violoncelle et au violon. Ce sont ajouté les notes de François Lasserre à la guitare, Sarah Murcia à la contrebasse, Milamarina à la harpe et Mara Carlyle à la scie musicale. On y aperçoit même la voix de Vanessa Paradis sur la dernière pièce de l’album, L’ado.
Une belle équipe pleine de talents ne peut que donner un beau résultat, non?
Après plusieurs présences dans les festivals (Francouvertes, Festival international de la chanson de Granby), Émile Bilodeau sort l’album Rites de passage.
Le jeune cégépien de vingt ans a des choses à dire. Dans son folk-comico-identitaire, il rappelle le ton de Bernard Adamus ou de Philippe Brach. Réalisé par Philippe B, le premier album de Bilodeau a aussi l’aide de Pierre Fortin (Galaxie) à la batterie, Michel-Olivier Gasse (Saratoga) à la basse et Alexis Dumais (Bernard Adamus) au piano.
Le premier extrait J’en ai plein mon cass donne le ton à l’album : candide et un peu insouciant. Il y va de ses contestations qu’il fait. « Il y a l’amour et puis le temps », chante Émile Bilodeau, thèmes récurrents dans cette première offre musicale.
Sur Crise existentielle, les musiciens ajoutent du mordant dans la musique du jeune auteur-compositeur-interprète. Amour de félin, quant à elle, surprend par la candeur du nouveau poulain de Grosse boîte qui chante sans pudeur à propos d’une relation amoureuse.
Dehors est un de mes coups de coeurs sur l’album. La langue de Bilodeau parle d’elle-même, et son refrain rappelle l’importance des réseaux sociaux dans nos vies et sur nos relations.
Tu me diras-tu est plus brute et plus crue que la précédente, ce qui fait un contraste tout à l’avantage de Bilodeau. América présente quant à elle le côté plus engagé du chanteur. Rosie, chanson courte pour sa copine, mais qui dit tout.
Dans le style de chansons faciles d’écoute, Bière s’apparente à ce que Bernard Adamus a fait avec Brun (La couleur de l’amour). « De la bière, s’il vous plaît, donnez-nous de la bière », demande Bilodeau à son auditoire.
Passer à la télé compare les exposés oraux et passer à la télé. L’autodérision est au rendez-vous et fait penser à un jeune Mononc’ Serge.
La folie sur Je suis un fou et Les Poètes maudits est peut-être bien passagère, mais Bilodeau est lucide dans ses paroles.
Sur Ça va, Émile Bilodeau est en discussion avec Dieu et un vieux « motard ». Un peu philosophique sur la vie, la chanson est une belle vitrine du travail d’auteur du chanteur.
On ne réinventera peut-être pas la roue avec le disque d’Émile Bilodeau, mais on se met rapidement dans les souliers de cégépien de l’auteur-compositeur. Le jeune homme a du talent, et on peut dire qu’il a bien réussi son rite de passage.
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On va se le dire tout de suite, j’ai été charmée. Oui, oui, merci, c’est mon meilleur jeu de mot à vie, cessez vos applaudissements, vous me faites rougir.
Non, sérieusement, c’est un petit bijou que les garçons du Charme nous offrent cet automne. Après les quelques tergiversations musicales de ces dernières années, la formation de Québec accouche d’un excellent premier album qui se sert des projets précédents comme d’un terrain solide à l’épanouissement de leur musique. Récit de mon histoire d’amour avec une oeuvre toute en contrastes, en nerfs et en douceur.
Le rideau s’ouvre sur une ligne de guitare toute simple qui compose la mélodie directrice du premier morceau: Rêve de feu pour les jeunes humiliés. Le pizzicato du guitariste Sébastien Delorme est hyper-efficace, insidieux, il nous berce doucement l’oreille avant de nous surprendre avec de puissantes envolées mélodiques. J’ai l’impression d’être dans le wagon du Monstre, j’ai le même thrill qu’au moment où le manège monte lentement la première pente et t’entends les tac tac tac tac tac avant d’être grimpé jusqu’en haut.
Et si j’attends La fin du monde,
Qu’on m’assassine,
Qu’on pose une bombe!
Mon passage préféré commence à deux minutes, c’est le peak de la piste, un solo des mieux ficelés, emmené par une guitare rugissante posée sur une batterie fucking solide. Ça monte, ça monte, puis ça tombe tout d’un coup: on revient à la petite mélodie initiale puis la bass line reprend le flambeau et ça remonte lentement, encore, comme un amant infatigable. Portés par la voix aérienne de Maximilien Nolet, on savoure une délicieuse montagne russe d’intensité. Le rêve se termine et t’as envie de le repartir pour en revivre l’énergie.
Dum dum dum dum duuum…
– La basse de David Philibert
Le chant des sirènes est plus tranquille. Les instruments habillent la prose de Nolet et lui laissent toute la place pour se faire valoir jusqu’au solo instrumental de la fin. C’est une danse jouée entre les cordes; si on écoute bien, on entends la guitare et la basse se répondre et se lancer alternativement des phrases musicales, toujours guidés par le drum impeccable de Daniel Hains-Côté. Belle harmonie de groupe. Puis la voix se retire et, un peu à la manière du premier morceau, la montée est lente vers une fabuleuse explosion instrumentale. Miam!
La force de Fitzcarraldo c’est le mouture de ses ambiances sonores. L’album au complet baigne dans un grand bain de sons en tonalité mineure, en tonalité triste pour parler autrement. C’est un choix artistique que j’approuve par goût personnel mais encore plus lorsque je porte attention aux textes du chanteur. On ressent une certaine angoisse exprimée au-travers de sa prose qui me rejoint particulièrement, rendue vivante par l’utilisation d’images littéraires évocatrices. Ici, un extrait de Rubicon qui peint un paysage d’enfance tachée, de désillusion devant la pauvre réalité du monde. La nihiliste en moi est repue.
Je veux toucher toute la beauté du monde
Les deux pieds dans la fange du réel
Je veux croire en la magie du monde
Dans le noir du noir de ses prunelles
On reconnaît ici que les contrastes ne sont pas présents que dans la construction musicale, ils rehaussent aussi les textes, pour le plus grand plaisir des âme littéraires.
Puis arrive la track qu’on boit comme un espresso, shooter de caféine, codéine, adrénaline: Faux pas nous réveille de la lente lourdeur dans laquelle nous a plongé Rubicon. Ça fesse et ça fait du bien. Coup de fouet après la première moitié de l’album qui est, malgré plusieurs écarts de conduite, somme toute plutôt atmosphérique. C’est aussi la piste la plus courte, trois minutes vingt-neuf parmi des tounes qui durent cinq minutes et demi en moyenne, c’est la longueur dont on a besoin pour apprécier toute la complexité des parties instrumentales. On est donc repartis sur une cavalcade épique de drum high sur le speed accompagné de la complainte grinçante de Delorme.
Le trip se poursuit avec Refus Global. La guitare tricote, tricote des mélodies, mais attention, elles n’ont pas la douceur de l’écharpe donnée en cadeau par votre grand-tante à Noel. Elles ont plutôt le mordant d’un piège-à-ours caché dans les feuilles qui gâche votre shooting photo automnal. OUCH.
Les deux premières minutes nous ré-embarquent dans
un manège d’up and downs doux et agressifs dont Le Charme possède le secret. À ce stade-ci, on pourrait même dire que ça ressemble à leur signature. Ça pète ou ça caresse à coup drum à pétard à mèche. C’est simple, on croirait que Nosferatu lui-même s’est invité au studio du Pantoum pour y glisser sa petite touche personnelle.
La douce L’outre-mer (pour Marie Uguay) nous éloigne de la rive sans bouée de sauvetage et nous recrache sur la grève sans trop de séquelles.
Avec Rêve de feu pour les jeunes humiliés, Faux pas et Refus global, la pièce titre Fitzcarraldo boucle le top quatre de mes meilleurs chansons sur l’album. Le morceau réunit tous les éléments musicaux chéris par le groupe et dispersés à différentes sauces durant tout l’album : lignes de bass-guitar très bien choisies, dissonances à la Bauhaus dans In the flat field, alternances extrêmes de dynamiques. Musicalement complexe et abouti, avec une très belle harmonie entre les membres, c’est un album qui mérite d’être réécouté plusieurs fois afin d’en apprécier les subtilités.
Bravo également à Mélina Kerhoas pour la superbe illustration de pochette et à Guillaume Leaim pour l’élégance du graphisme final.
Méchant bon album. Bonne écoute!
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C’est en catimini vendredi que les Soeurs Boulay ont lancées Lendemains, un EP de quatre pièces à l’ambiance feutrée.
Avec la température qui se refroidit, ce mini album nous permet de lover dans une couverture et de boire une boisson chaude. Sur Déjeuner, c’est l’accord guitare et voix de Mélanie Boulay qui frappe le plus dans cet chanson sur les relations sans lendemains.
La douce Mamie, mamie (accompagnée d’un vidéo filmé à l’Île-aux-Coudres) retrouve les filles en harmonie vocale comme on les aime en discussion avec leur mamie. «Tu sais astheure c’est pus pareil/ mes amoureux/ je peux pas t’en parler/ ils sont comme les bijoux d’oreilles. On sait qu’on peut les enlever pour dormir ou juste pour changer », nous raconte les Soeurs en douce harmonie, l’ambiance feutrée rend les émotions à fleur de peau.
La moitié de toi qui dort, est en ligne continue de leur dernier album 4448 de l’Amour. En effet, les arrangements batterie- guitare- voix de Philippe B s’en approchent tout en douceur.
Le piano sur Piedmont se dégage du reste. Tout en valse, on sort les deux musiciennes de leur zone de confort.
Lendemains est un mini-album tout en douceur et en chaleur. C’est encore une fois une preuve que les Soeurs Boulay sont talentueuses et que les histoires qu’elles racontent touchent le coeur des gens.
Enfin! dirons certains et certaines. Groenland a lancé le 16 septembre dernier son deuxième album fort attendu, A Wider Space, trois ans après The Chase.
La pop indie orchestrale de Groenland a pris de l’expansion en ajoutant le son des synthétiseurs à ce que l’on connaissait déjà d’eux. Le sextuor a eu l’aide à la réalisation de Marcus Paquin (derrière la console pour Local Natives, Hey Rosetta! et Arcade Fire).
Sur la première chanson, la voix de Sabrina Halde chante « I might be the one to place / All my eggs into one basket / But it still feels like my best bet ». Cet album expose le côté de la médaille qu’on ne voit pas: l’anxiété, la peur, la survie, l’acceptation et le courage de se voir dans sa position la plus vulnérable.
La deuxième chanson est plus électronique que jamais. Le groupe est allé chercher l’expertise de Paquin pour ce point. Le synthétiseur est omniprésent, mais fait place aux autres instruments tel que le violon, violoncelle et la basse.
Sur Times of Survival, la voix de Sabrina Halde est envoutante et elle est forte malgré les thèmes de l’album. Les magnifiques arrangements du groupe et du réalisateur complètent la chanson. Ma préférée est The Weather, avec des clappements de mains et des cordes bien présentes. Le son du groupe a changé depuis The Chase, mais il est plus étoffé.
Sur Cabin, c’est l’émotivité qui frappe lors de la première écoute. La puissante voix, s’agence avec le piano et les cordes qui sont toujours en crescendo. Against the Odds est très dynamique et les cordes ponctue l’écoute.
Appalaches nous garde sur le bout de notre chaise, en changeant de rythme de façon inattendue, devant presque des sons latins et dynamiques. Sur Healing Suns, le saxophone, les cordes et les rythmes plus électroniques sont omniprésents et bien installés.
La finale A Wider Space est tout en douceur. Elle laisse Sabrina Halde, un ukulélé, le piano et les cordes pour finir l’album sur une haute note.
L’album m’a surpris à plusieurs égards. Leur changement musical un peu plus électro m’a fait apprécié leur musique et donne une couleur de plus au groupe. J’ai bien aimé l’album du groupe, car le groupe est maître de ses instruments et montrent leur versatilité. Il m’a fallu quelques écoutes pour en apprécier davantage les chansons.
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C’était la première fois que j’assistais à un spectacle de musique au Cabaret le Satyre, salle qui a ouvert ses portes cet été. La soirée s’annonçait vraiment intéressante en compagnie de The Bright Road en première partie et de Fire/Works, groupe de Montréal qui visitait Trois-Rivières pour la première fois ensemble.
Fire/Works en studio – entrevue
Avant leur spectacle, je me suis entretenue avec Jonathan Peters, David Lagacé auxquels se sont joins Francis Ledoux et Étienne Dupré. Nous avons principalement discuté de leur nouvel album qu’ils sont présentement en train d’enregistrer. Ils cassaient justement quelques chansons durant la soirée, et ça paraissait qu’ils avaient hâte. Jonathan me disait d’ailleurs que leur musique avait changé depuis ce temps. « Maintenant, c’est la chanson avant tout. On est rendu à un point où les chansons sont plus fortes. On n’a pas besoin de tout l’habillage. Pas que je renie ce que j’ai écris, mais j’ai l’impression que c’est plus assumé. On peut enlever toutes les couches qu’on avait sur Shenanigans.» Il parlait également du fait que sur le nouvel album, les chansons ont toutes un groove de fond qui est présent du début à la fin. Le groupe a beaucoup évolué depuis le dernier album et on sent que leur manière de travailler a également prit une autre tournure, car les deux nouveaux membres participent entièrement à la création. «On apporte le squelette sur lequel travailler. Étienne va composer la « basse » , Frank : le drum et tout le monde donne son avis aussi. Ça amène les chansons ailleurs. » De plus, ils n’ont pas autant de pression que pour Shenanigans, où ils devaient enregistrer l’entièreté du long-jeu en seulement deux semaines. Maintenant, ils y vont tranquillement sans se donner de deadline, car plusieurs membres du groupe ont des projets connexes. Bien que leur musique soit en train de changer un peu, je leur ai demandé s’ils n’avaient pas peur de perdre l’essence de ce qu’ils ont créé originairement. J’ai beaucoup aimé la réponse que Jonathan m’a donné : «peu importe ce que tu fais, peu importe le projet artistique, quand tu restes authentique, ça transparaît. Tu peux changer la couleur de l’habillage, ça reste les mêmes personnes qui l’ont fait. C’est sûr qu’on reconnait le band.» J’ai eu la chance de discuter avec quatre gars passionnés de musique qui ont un plaisir contagieux à jouer, autant ensemble que sur scène.
Fire/works – spectacle
Bien qu’il n’y ait pas eu tellement de public présent au Cabaret Satyre en ce premier vendredi de festival western de St-Tite, les gars de Fire/Works étaient en feu. Ils n’avaient pas joué depuis un bon moment et avaient hâte de grimper sur la scène; ça paraissait. On pouvait facilement faire la distinction entre les nouvelles chansons, même sans que Jonathan les présente, seulement à voir le groupe jouer les pièces. En effet, ils semblaient vraiment heureux de pouvoir les partager au public et on devinait la fierté qu’ils avaient. Après avoir discuté avec eux j’ai compris ce qu’ils voulaient dire en parlant des chansons éclectiques. Ils n’ont pas de « recette gagnante » qu’ils répètent, mais on peut dénoter une cohérence dans leur travail. J’ai beaucoup aimé le groove qu’ils me parlaient et le folk aux connotations quelque peu country par moment. J’avoue être impatiente de voir leur 3e album et la suite de ce qu’ils vont nous présenter. Prochainement, ils enregistreront une session live qu’il sera possible de visionner en ligne, ce qui risque d’être fort intéressant.
The Bright Road
J’avais déjà assisté à une prestation de The Bright Road en février 2015 au Centre Culturel Pauline- Julien, mais le groupe était différent. En plus d’avoir maintenant un nouvel album en magasin, Ocean, Léa Boudreau s’est jointe à la formation, et j’avoue que j’aime beaucoup cet ajout. Quelques chansons sont harmonisées de sa voix cristalline qui ponctue bien la musique de Philippe Garceau, Kevin Juneau et David Brisson. Le dernier album était beaucoup inspiré d’un voyage en Norvège et l’on voit la continuité dans leur inspiration. Cette fois, le folk-pop alternatif de The Bright Road explore des thèmes marins, tout en continuant l’espèce de touche ambiante bien à eux qui a su charmer l’assistance du Cabaret Satyre.
Je conclue avec les photos de Jacques Boivin datant du spectacle avec Marie-Pierre Arthur du 27 Février 2015, parce qu’elles sont magnifiques!
Crédit photo : Jacques Boivin
Il y a quelques mois, j’étais en studio avec les gars de Rouge Pompier (Jessy Fuchs et Alexandre Portelance) pour une entrevue en plein processus d’enregistrement. C’est donc évident que j’avais plus que hâte d’entendre le résultat final, tout comme leurs fans qui n’en peuvent plus d’attendre, si je me fie aux commentaires sur la page Facebook du groupe.
Le duo rock a entamé un immense travail en 2015 en faisant des groupes d’écoutes pour déterminer les chansons qui seraient sur leur deuxième album, Chevy Chase. Au total, les groupes ont noté les 45 démos enregistrés. Au final, ce sont les 13 pièces avec les plus hautes notes qui ont été enregistrées aux Studios Piccolo en novembre dernier. J’ai moi-même eu la chance de faire partie de ces gens qui ont noté les démos et il y a des morceaux que je suis heureuse de retrouver sur l’album, tel que Oudepelaille, entre autres.
Ça fait un mois que j’ai l’album qui joue dans mes oreilles une fois par jour minimum et je dois vous dire que, malgré mes attentes qui étaient énormément hautes, je ne suis pas déçue du tout. On y retrouve le côté loufoque du premier album, le côté rock / trash aussi, mais à cela s’ajoute des pièces de type « Oshéaga » comme les gars le mentionnent dans une vidéo des coulisses de l’enregistrement. Sur cet album, on dirait que Jessy Fuchs a suivi des cours de chant tellement le vocal est impeccable et c’est d’autant plus plaisant à écouter.
Les premières secondes de l’album, ce sont des bruits de distorsion, des gros coups de batterie et la chorale Pompier en avant plan. La fébrilité d’écouter l’album pour la première fois s’ajoute à ça et le résultat est que je suis debout derrière mon ordinateur avec des frissons sur les bras.
Vers la fin de la première chanson, Autobus, c’est le moment où, en spectacle, il y aurait un « mosh pit ». Les morceaux un peu plus rock s’enchaînent avec Même si tu frottes, VHS et Chat. L’album effectue un petit virage « pop émotionnel » avec Perds pas ton temps pour revenir avec un élan encore plus rock avec Mercredi, qui me fait penser un peu à Bled de l’album Kevin Bacon. En plein milieu de l’album, on retrouve la chanson Oudepelaille, qui est sans aucun doute ma favorite grâce à sa mélodie et sa folie. Impossible de ne pas avoir envie de chanter avec la chorale qui fait des Ooouuuuoouuuu. L’album enchaîne avec La chanson de l’exercice, qui fait allusion au jeu Punch-out, pour continuer avec Red hot chilli pompier, une autre de mes chansons coup de cœur de l’album. Les deux pièces suivantes, Lana Lang et Lois Lane font visiblement allusion à Smallville, va savoir pourquoi, et sont surtout plus lourdes et tristes que les autres pièces de l’album. Sur Lois Lane, l’instrument principal est le piano, ce qui est une première je pense pour le groupe. Bye à demain et Ta peau, tu la brûles terminent l’album à merveille avec un soupçon de « revenez-y ».
Rien ne me déplaît de cet album qui nous fait passer par toutes les ambiances et émotions. Jessy et Alexandre disent souvent qu’ils font ça pour le plaisir et qu’ils ne sont pas des professionnels, mais ils se trompent. Ce qu’ils nous offrent avec Chevy Chase, c’est du solide et ça restera dans mes meilleurs albums de 2016, j’en suis déjà convaincue !
P.S : La pochette d’album est vraiment belle et, semblerait-il, pour les fins connaisseurs de Chevy Chase (l’acteur), ça vaut la peine d’acheter le CD avec le livret !
La sortie officielle de l’album est prévue pour le 18 mars !
Spectacles à venir:
20 mai à Québec (nous y serons !)