La première fois que j’ai entendu le son de Big Brave, c’est lors du Fetivoix de Trois-Rivières 2014, au café-bar Le Zénob. Je suis ressortie de là complètement vidée d’énergie. Je pense que la chanteuse, avec ces cris et sa voix aiguë, et les sons lourds des guitares m’avaient tout pris. Pour moi, c’était une expérience très positive puisqu’après ça, je me sentais légère, je me sentais en paix. Moi, c’est ça que ça m’a fait chaque fois que j’écoute leur musique ou que je vais les voir en spectacle. Vous comprendrez que j’avais plus que hâte à la sortie de AU DE LA. Un peu plus raffiné que Feral Verdure, Au De La est tout aussi intense et énergique.
L’album est composé de 5 pièces, durant entre 5 et 13 minutes, ce qui fait un album juste assez long pour nous donner le goût de le réécouter plusieurs fois d’affilée.
Les répétitions des notes de guitare et de la batterie, ensemble ou non, sont vraiment un élément fort de cet album. C’est le cas, entre autres, pour la première pièce, On the By and By and Thereon, ce qui met bien la table pour le reste de l’album. Avant cet album, j’avoue n’avoir jamais connu un groupe qui inclut un silence voulu et bien placé d’environ 10 secondes en plein milieu d’une chanson lourde comme celle-là. Ça surprend, mais ce n’est pas désagréable du tout. Ça donne un deuxième élan à la chanson.
Avec Look at how the world has made a change, on est dans le planant et dans le rêve. On dirait presque des incantations. C’est la chanson de l’album où tu te laisses transporter ailleurs. On entend les cymbales frotter presque tout au long, ce qui donne un côté magique et les notes de guitares viennent ajouter une continuité, jusqu’à la coupure vers le milieu, où l’ambiance devient plus lourde et saccadée.
Dans la pièce do.no.harm.do.no.wrong.Do.No.Harm.Do.No.Wron.DO.NO.HARM.DO.NO.WRONG la distorsion et la gradation de la voix font grimper le poil des bras et grincer des dents. Ça donne des frissons jusque dans le cerveau. C’est comme des bonbons sures, ça pogne dans les joues, mais on aime tellement ça. Big Brave, c’est mes bonbons sures préférés.
Avec And as the waters go, on se croirait dans un suspense d’un film qui s’annonce tragique. Les quelques courts moments de silences au milieu de la pièce font l’effet d’un ralenti sur une image.
La pièce de 13 minutes qui termine l’album, re Collection Part II, débute lentement avec plus de 2 minutes d’instrumentale. Vers le milieu, on entend le batteur loin d’un micro crier des paroles qu’on distingue à peine, mais qui font que cette pièce à un son plus brut que les autres. Alors qu’on passe par des éclats de feux d’artifices vers les 10 minutes, c’est une fin douce et lente qui nous attend.
Ce que j’aime de cet album, et vous l’aurez remarqué tout au long de ma critique, c’est que ces 5 pièces nous transportent dans un univers, dans un ailleurs qui font tout oublier. Pour moi, ça, c’est l’avenir de la musique. C’est audacieux, c’est recherché, c’est unique, c’est sans prétention, c’est imaginatif, c’est lourd et c’est raffiné à la fois.
Informations:
Robin Faye – voix, guitare électrique Louis Alexandre Beauregard – batterie. voix Mathieu Ball – guitare électrique
Avec Jessica Moss au violon sur les chansons 1, 2 & 5.
Enregistré et mixé par Efrim Manuel Menuck à Hotel2Tango en février/mars 2015.
Mastering par Harris Newman au GreyMarket.
Sortie sous le label Southern Lord Recordings