J’ai entendu Lissie (née Elisabeth Maurus) pour la première fois il y a deux ou trois ans. Elle interprétait Bad Romance, de Lady Gaga. Guitare-voix. Une méchante voix un peu rauque, mais très puissante. C’était assez pour attiser ma curiosité. Je me suis procuré son premier album, Catching a Tiger, un album folk-pop prometteur.
Puis cet été, j’ai entendu les deux premiers simples de Back to Forever. Le premier, Shameless, annonçait une Lissie plus vraie que nature, qui se jouait du star système, et Further Away (Romance Police), une chanson rock extrêmement puissante qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments de Stevie Nicks. Le genre de chanson qu’on écoute en mode répétition en roulant à toute vitesse sur l’autoroute.
Si on ajoute The Habit, qui ouvre l’album et précède les deux chansons susmentionnées, on a une entrée en matière plutôt explosive. Et c’est tout naturellement que nos oreilles en demanderont plus. Le problème, c’est qu’aussitôt Shameless passée, on tombe dans la guimauve et les ballades sirupeuses (They All Want You et Sleepwalking) qui viennent briser le rythme. Oui, Lissie a toute une voix et un registre impressionnant et dans ce domaine, elle n’a pas grand chose à envier aux chanteuses à voix – en fait, dans ce domaine, elle est de loin supérieure à une Ellie Goulding -, mais elle n’y est pas à son meilleur. On voudrait qu’elle se tienne un peu moins au milieu du chemin et qu’elle rocke un peu plus, que ce soit champ gauche ou non.
Parfois, on peut trouver les paroles un peu téteuses, comme dans I Don’t Wanna Go To Work. Ben oui, fille, t’as brossé hier soir pis tu feeles pas pour entrer travailler à matin. Tu me pardonneras de pas trop m’identifier à toi, j’ai plus vingt ans, ça fait longtemps que je ne bois plus mes peines d’amour.
J’y suis peut-être allé un peu fort avec les ballades. Mountaintop Removal vient comme me faire mentir (un peu). Lissie entonne le refrain avec une telle hargne, une telle intensité, on ne peut qu’être séduit. Mais bon, ça prend une exception ou deux, hein? D’ailleurs, elle me redonne raison immédiatement après avec Love in the City.
Il reste encore quelques bons moments à cet album, dont I Bet On You, une belle pièce pop qui devrait se retrouver sur de nombreuses radios américaines, Cold Fish, un folk-rock plus rock que folk, et Can’t Take it Back, qui rocke à peu près autant que les deux premières pièces de l’album.
Le résultat une fois les dernières notes de la pièce titre, qui clot l’album? Une drôle d’impression. On a envie de retourner écouter sans arrêt Further Away et Shameless, qui sont vraiment les deux meilleures pièces de l’album. On a envie de sacrer Mountaintop Removal dans la liste de slows de fin de soirée. Mais le reste n’est pas inoubliable.
C’est le principal défaut de l’album : deux chansons grandioses, dix chansons correctes.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=Q0FAPa7lNss&w=480]
Site Web : http://www.lissie.com
Ma note :