Pour son troisième album intitulé Backflips, la formation Canailles a voulu s’éloigner un peu de son folk un peu sale et festif et offrir une proposition un peu plus substantielle sans s’aliéner ses fans. Tâche ardue, certes, mais est-ce que le groupe a réussi à évoluer dans la continuité?
Même si, en bout de piste, Canailles ne sort pas trop des sentiers qu’il a lui-même battus, la palette s’est assez bien garnie, grâce entre autres à l’arrivée d’Olivier Bélisle et Étienne Côté. Le côté un brin punk du groupe est toujours présent, mais que celui-ci s’est raffiné, signe de maturité et de volonté de ne pas faire du sur place. Oui, des chansons comme Margarita, Histoires de fantômesou Jachère nous ramènent l’ambiance festive qui caractérise si bien la formation, mais il y a aussi des Backflips, pleines de blues, qui rappellent un peu Les Deuxluxes dans ses sonorités un brin rétro (Étienne Barry y joue d’ailleurs du piano), et des Plumage qui sont plus folk que sale.
Comme d’habitude, tout le monde met l’épaule à la roue : ce n’est pas un album de Canailles si chaque membre n’a pas les projecteurs braqués lui ne serait-ce qu’un instant. L’album, réalisé par Tonio Morin-Vargas, a été enregistré live (tout le monde en même temps) au studio Breakglass. Ce changement de dynamique nous rapproche davantage du son de Canailles sur scène, là où la formation a toujours brillé.
Parfait pour ramener l’ambiance festive et un brin insouciante du groupe à la maison!
Au lendemain du lancement de leur 3e album Backflips à Montréal, Canailles se donnait en spectacle au Cercle dans notre belle capitale. J’ai eu la chance d’assister à leur test de son quelques heures avant, me laissant ainsi découvrir avec plaisir la cohésion qui unit les membres du groupe. Entre les jeux de mots d’Érik, la pose de décors farfelus, les commentaires louches (mais, oh combien croustillants!) et les pas de danse improvisés, l’effervescence du groupe était palpable. Si j’avais déjà très hâte de les voir performer leurs nouvelles chansons, les quelques pièces que j’ai pu entendre n’ont fait qu’amplifier cette excitation.
C’est dans un décor rappelant la pochette de leur nouvel album que les neuf membres (exceptionnellement à cause d’une blessure au coude de l’accordéoniste Alice) ont pris place sur l’étroite scène. Une gigantesque piñata et un presque qu’aussi gros œuf miroir pendaient au-dessus de leur tête. Malgré une scène assez chargée, les membres ont su bouger avec autant d’énergie et d’ampleur qu’à leur habitude, donnant dès leur entrée sur scène l’envie aux spectateurs de se trémousser.
Rendez-vous galant fut la première pièce de la soirée; une solide entrée en matière grâce au rythme percutant qui sonne tout aussi bien comme première piste sur l’album. Dès les premières notes, on retrouve ce qui nous fait vibrer chez Canailles; les rythmes dansants, les harmonies vocales et la justesse des musiciens! Le groupe à tout de suite enchaîné avec la bien aimée Ronds-points, permettant à la foule de chanter un air plus connu.
On a pu entendre Erik Evans comme lead vocal notamment pour la courte pièce Jachère que j’affectionne particulièrement. Gna Gna sera sûrement un incontournable pour les prochains spectacles. Avec son refrain rassembleur, la voix de la foule s’est rapidement ajoutée à celle des chanteurs amplifiant l’ambiance de fête qui régnait déjà depuis un bon moment dans la salle. Presque toutes les nouvelles pièces ont été jouées, à l’exception de Plumage. On s’en console assez rapidement à l’écoute des premières notes de bijoux comme Dimanche, Breakers,Titanic et J’l’haïs. C’est d’ailleurs sur cette dernière chanson que le groupe a terminé son spectacle, laissant son public comblé.
Olivier Bélisle, guitariste du groupe, a ouvert la soirée avec son projet solo. Quelques membres de Canailles se sont joints à lui pour le plaisir de tous. Ils ont assurément mis la foule en appétit pour le plat de résistance.
Bref, c’était une soirée haute en couleurs, à l’image du groupe. Encore une fois, Canailles aura réussi à mettre le feu à la foule. Sautez sur l’occasion si vous avez la chance de les voir en spectacle bientôt !