Maintenant que les projecteurs se sont éteints une dernière fois sur les différentes scènes du Festival d’été de Québec, l’heure est aux bilans. En attendant que les organisateurs du FEQ présentent le leur, nous vous présentons le bilan de notre équipe en quelques points que nous essaierons d’exprimer avec le plus de concision possible. En gros, notre expérience a été une fois de plus très positive, mais nous avons bien sûr quelques petites critiques à formuler. Nous essaierons d’être les plus constructifs possible.
Météo capricieuse
On a eu plusieurs belles journées (dont celle du 15 juillet, où les Rolling Stones et Edward Sharpe and the Magnetic Zeros), mais la pluie s’est invitée à de bien mauvais moments, notamment le 11 juillet, alors que les Foo Fighters ont dû interrompre leur prestation après seulement quatre chansons. Les gens présents au Pigeonnier le même soir ont eu un peu plus de chance alors qu’on a présenté une version écourtée et acoustique de Légendes d’un peuple (on en a parlé avec Mara Tremblay vendredi, à suivre dans notre entrevue à venir d’ici mercredi). Elle a fait fuir de nombreux fans à d’autres occasions, comme le 14 juillet (il restait peu de monde lorsque DakhaBrakha est entré sur la scène Hydro-Québec) et le 18 juillet (beaucoup de fans de metal sont restés chez eux parce qu’ils étaient faits en chocolat).
Mais bon, les responsables du FEQ n’ont aucun contrôle sur Dame Nature. Quant aux (rares) annulations, elles étaient pleinement justifiés, n’en déplaise à certains fans.
Une scène intermédiaire, ça presse!
La foule monstre à Milky Chance dimanche le montre : la scène du Parc de la Francophonie est de plus en plus souvent trop petite pour les spectacles qui y sont présentés, ce qui occasionne de plus en plus de frustration de la part des festivaliers qui dépensent quand même une centaine de dollars pour leur laissez-passer. La moindre des choses serait de ne pas transformer chaque spectacle au Parc de la Francophonie en loterie. Les organisateurs en sont conscients et cherchent des solutions. Ils ont déjà fait le maximum possible sur ce site unique que le Festival doit absolument garder.
Tout le monde est d’accord, des changements sont nécessaires avant qu’une émeute ne se produise en raison d’une foule de mécontents. Et non, ce ne sera pas nécessairement les fans de metal qui vont la partir : des babyboomers ont souvent montré que du côté de l’agressivité, ils ne donnaient pas leur place. Façon de dire qu’un jour, des gens seront vraiment en colère et ça ne sera pas beau, quel que soit le public présent.
Je suis de ceux qui croient au « Places limitées, arrivez tôt », mais quand on ferme un site à 19 h 30, il faut se poser des questions.
Les spectacles les plus réussis ne sont pas les plus courus
Comme l’a démontré le spectacle de Patrick Watson sur les Plaines, il n’est pas nécessaire de remplir les sites au bouchon pour avoir du plaisir, loin de là. Vendredi, nous devions être tout au plus 50 000 personnes sur les Plaines. C’était confortable, on pouvait circuler librement sur le site et reprendre sa place sans problème. Bon, y’a toujours ces gens qui ne sont pas capables d’écouter un show sans passer la soirée à papoter avec leurs voisins, mais bon, Québec est rarement disciplinée sur ce point, on a fini par s’habituer. Cette ambiance relax a contribué à la réussite du spectacle qui se déployait devant nous. Quand on est réceptif, on apprécie d’autant plus. Normal, donc, que de nombreuses personnes aient déclaré que le spectacle de Watson était leur coup de coeur.
D’un autre côté, nous avons eu beaucoup de rapports de festivaliers qui se sont plaints de la foule trop nombreuse et compacte au show des Rolling Stones. Il ne faut pas être claustrophobe, ni agoraphobe, pour se tenir dans une foule de près de 90 000 personnes tassées comme des sardines. Difficile de rester zen dans ces circonstances et paraît qu’à certains endroits, il y avait un peu de tension. Heureusement, rien de fâcheux ne s’est produit, ce qui montre que les gens sont capables de faire la part des choses. Nous sommes tous là pour nous amuser, n’est-ce pas?
De la musique pour tous les goûts
Bon, les fans de metal se sont plaint qu’il n’y avait pas assez de *leur* musique pendant le festival, mais les fans de (new) country ont enfin peu entendre un de leurs artistes préférés quand Keith Urban a conquis les Plaines et les curieux qui se sont massés près de la scène Bell. Pour une fois, on a vraiment pensé à tout le monde, même si certains se plaignent d’avoir été délaissés. Il y a eu de l’électro, du rock, du rap, du punk, de l’indie, de la pop, du metal, du world, et ce, en anglais, en français et dans de nombreuses autres langues, même l’Ukrainien. Cette grande variété est une des principales forces du Festival d’été et nous espérons qu’elle se poursuive au cours des prochaines années.
Nous levons donc notre chapeau à Louis Bellavance, Arnaud Cordier et leur équipe, qui ont accompli une tâche colossale cette année en donnant un peu à tout le monde. Et ce un peu était de grande qualité.
Z’avez vu les coeurs qu’on vous a lancés tout le long du festival?
Qui Marco G fait-il chanter, coudonc?
Celle-là, on la comprend de moins en moins. Qu’il y ait un DJ sur les Plaines avant les premières parties, soit, on peut vivre avec, c’est pas pire que le sempiternel disque de Metric à l’Impérial (oui, on l’a encore entendu à plus d’une reprise!). Mais est-ce qu’on est obligés de l’inscrire à l’horaire et de le mettre sur scène? Marco G n’est pas mauvais, loin de là, mais ça demeure un gars qui spinne des records avant un show de gros rock lourd! Par exemple, pourquoi ne pas avoir proposé Harfang ou The Seasons avant les Barr Brothers? On avait peur que les pièces de Flood amènent un déluge? On l’a fait avec Sandveiss pour Megadeth! Les gars étaient visiblement heureux d’être sur la plus grande scène en Amérique du Nord et ils ont donné une prestation sans faute! On a tellement de bons artistes et de bons groupes à Québec, pourquoi ne pas les présenter?
(J’ose juste pas imaginer Anatole se frotter partout sur l’immense scène… ah pis oui, je l’imagine et c’est TRÈS DRÔLE. Mais bon, c’est pas tout le monde qui la rirait.)
Les médias étrangers débarquent!
Cette année, l’engouement pour les Stones et les Foo Fighters a amené de nombreux médias de partout sur la planète. Lorsque je suis allé chercher mon accréditation reporter (on y reviendra), j’ai été impressionné par l’immense pile d’enveloppes qui contenaient nos précieux sésames. Je reconnaissais de nombreux noms prestigieux, ainsi que plein d’autres blogues d’une envergure semblable à ecoutedonc.ca, mais venant d’un peu partout.
Même si j’ai eu le coeur fendu en 14 lorsque notre demande d’accréditation photo a été refusée, j’ai compris à ce moment que la gestion des espaces réservés aux photographes risquait d’être infernale. Cependant, sauf quelques très rares exceptions, à pas mal tous les spectacles que nous avons couvert, le pit photo n’était jamais plein et il est arrivé à plus d’une reprise que les photos officielles dont nous avions besoin (vous savez, ces petits groupes locaux ou très émergents qui ne bénéficient que de notre couverture) n’étaient pas prêtes au moment de publier nos textes le lendemain midi. Une fois de plus, nous n’en tenons aucune rancune, l’équipe de photographes officiels du FEQ fait une job incroyable pendant ces 10 jours où ils sont pressés comme des citrons. Quand on voit les belles photos prises à l’extérieur par Philippe Ruel, Renaud Philippe et Francis Gagnon, ou les photos prises en salle par Sébastien Dion, on ne peut qu’avoir envie de les laisser tranquilles.
Heureusement, notre photographe Marion a pu s’entendre avec un autre média pour obtenir une accréditation et elle a pu ainsi fournir en magnifiques photos le média en question et notre cher webzine. De plus, lorsqu’il n’y avait aucune restriction imposée aux médias, il nous est arrivé de tricher un peu et de prendre nous-mêmes quelques clichés lorsqu’il était nécessaire de le faire (on sait que vous voulez voir et nos tweets photo sont toujours des plus appréciés!). Nous espérons juste que les organisateurs du Festival ne nous en tiendront pas trop rigueur, nous l’avons toujours fait dans l’intérêt de nos lecteurs et des artistes que nous suivons. Et toujours dans le plus grand des respects. Parce que notre pain et notre beurre, ce sont ceux-là même que nous couvrons tous les jours.
Néanmoins, nous ne pouvons que lever notre chapeau aux organisateurs du Festival et à l’équipe des communications, qui nous ont toujours traités avec le plus grand des égards, et nous espérons que les beaux liens tissés au cours des deux dernières années ne se briseront pas. En tout cas, nous serons là l’an prochain avec une équipe de feu.
Il n’y a pas que des journalistes qui couvrent le Festival d’été de Québec!
Petite remarque amusante :
Je suis traducteur de formation et de profession. Je n’aime pas qu’un beau-frère bilingue qui n’a ni la formation, ni l’expérience nécessaires s’approprie le titre de traducteur. Simple question de respect. Alors pourquoi est-ce que sur mon accréditation média, il était inscrit journaliste? Vous trouvez que blogueur, ce n’est pas sérieux? Nous sommes deux! Cependant, être journaliste, ce n’est pas donné à tous, ça vient avec une formation, de l’expérience professionnelle dans un vrai média (oui, nous considérons que nous sommes un vrai média, mais personne qui contribue à ecoutedonc.ca en fait son activité principale – heureusement, d’ailleurs). Nous sommes jeunes, talentueux, motivés, mais nous ne sommes pas journalistes! Pour nous, le terme reporter ou, à la limite, rédacteur serait plus approprié.
Les médias 2.0 prennent de plus en plus de place et avec ceux-ci, bien des choses changent. Mais le titre de journaliste devrait être réservé aux Cédric Bélanger, Philippe Papineau, Geneviève Bouchard et Catherine Genest de ce monde.
Parlant de respect…
On a vu beaucoup de formulaires de consentement photo où le photographe devait accorder des droits absolument débiles aux artistes (plus à leur équipe de gérance, en fait… mais hé gang, dites donc à vos agents d’aller voir ailleurs si vous y êtes, ils vous font du tort!). Les photographes ne sont pas des chiens et ils ont droit d’être respectés pour leur travail. Que vous nous demandiez d’éviter de prendre des photos de face (comme Émilie Simon le demandait l’an dernier), ça va, on peut composer avec ça. Mais donner le droit aux artistes d’utiliser gratuitement et à perpète nos photos, ça, c’est non. Chapeau d’ailleurs aux grands médias de la région qui ont su trouver des moyens de contourner ces exigences stupides (dessins, photos prises à l’extérieur du site du FEQ – moi qui me demandais pourquoi les objectifs de 600 et 800 mm étaient tous loués au pays, j’ai ma réponse!).
En passant, chère équipe de Megadeth : les négatifs, on ne se sert plus de ça depuis un bout. Bienvenue en 2015.
Les #PopUpFEQ, une excellente idée à répéter
Ces prestations impromptues à des endroits inusités ont connu un immense succès en plus d’emmener des gens un peu partout dans les quartiers centraux de Québec. Quelle belle idée que cette prestation d’IAM sur St-Joseph, devant l’Impérial Bell! Family of the Year était tout simplement beau à la fontaine de Tourny, Patrice Michaud a charmé tout le monde à côté de l’ancien Chez son père et Ariane Moffatt a été la cerise d’un succulent sundae juste après la prestation de Future Islands. Il y avait cet effet de surprise qui manque de plus en plus cruellement au Festival. On souhaite que le projet se poursuive, et ce, toute l’année durant.
Les laissez-passer n’ont pas tous été vendus? Ouais, pis?
Qu’on arrête de croire que le succès du Festival d’été de Québec passe par la vente de tous ses laissez-passer. Il n’y a que deux choses qui comptent : est-ce qu’on a eu du plaisir? OUI. Est-ce que le FEQ est rentable? On devrait le savoir bientôt, mais nous n’avons pas de craintes. Les différentes scènes ont été prises d’assaut toutes les fois où il a fait beau. Et les foules étaient plus que raisonnables par temps pluvieux.
Mais qu’on cesse de croire que le fait de ne pas vendre les plus de 150 000 laissez-passer fait du FEQ un flop. CE N’EST PAS LE CAS!
Parlant de laissez-passer…
Je n’ai rien contre l’entreprise en tant que telle, mais est-ce que Shareapass pourrait changer son nom pour refléter la réalité et s’appeler Rent-a-pass? Cette bâtardisation du mot partage me donne un peu mal au coeur. Quand on partage, on n’attend rien en retour. Just sayin’.
En plein dans notre mandat!
Avez-vous remarqué notre couverture? COBRATEENS? Carotté? MAP? Evelyne Lavoie? Pierre-Hervé Goulet? Harfang? 5 for Trio? Pierre-Luc Lessard? Caravane? Sandveiss? Nous avons accordé une place de choix aux artistes de Québec et des environs. Personnellement, nous aurions bien aimé voir d’autres médias les couvrir aussi (comme ce fut le cas pour les punks et Sandveiss). En même temps, nous avons consacré beaucoup d’énergie à la scène dite émergente québécoise et nous avons proposé quelques belles découvertes (nous en avons même fait quelques-unes qui valaient le détour!).
Eh ben ecoutedonc.ca, c’est… ça. Et à la veille de notre quatrième anniversaire, ça continuera de l’être, nous l’espérons, encore longtemps!
Bilans personnels
Avant de clore définitivement ce chapitre de notre tournée des festivals 2015 et de nous concentrer sur Le Festif, voici un bilan personnel de quelques-uns des membres de l’équipe d’ecoutedonc.ca :
Alice Beaubien
90% de mon entourage n’a pas pris de pass cette année à cause d’une programmation peu alléchante à leur goût. Pour ma part, c’était plutôt l’occasion de voir des groupes que j’ai manqué.
Coup de coeur
1- Patrick Watson sur les Plaines le vendredi 17 juillet. Juste un mot : M-A-G-I-Q-U-E
2- Run the Jewels à l’Impérial le mardi 14 juillet. Leur hip-hop d’une énergie diabolique mettait le public en transe, à coup de moshpit, de main qui balance, de jumps… C’était vraiment un show physique.
3- Foxtrott à l’Impérial le jeudi 9 juillet. J’ai aimé la profondeur de l’interprète, les pièces électroniques rythmées de percussions, ses danseurs contemporains sur scène.
Déceptions
IAM je m’attendais à plus d’énergie. Ponctuation, à l’impérial, c’était trop linéaire il manquait de virgule selon moi mais pas selon mon collègue.
Chouchous incontestables
LES DEUXLUXES – J’ai convaincu mon amie agoraphobe de venir au show pis elle a aimé! On peut les avoir pour le Show de la rentrée SVP!?
MILK & BONE – Elles ont pris confiance en elles et çca paraît, èa notre grand plaisir. On devrait les revoir à l’automne au Cercle selon leur annonce live.
Fortes recommandations
Blood and Glass (genre Bjork mais plus accessible), CRI (electro), Owen Palett (electro) , Viet Cong (punk), Grand Analog (hip-hop/Indie) et The OBGM’S (punk)
Jacques Boivin
Quel marathon, une fois de plus! J’ai vu 46 prestations, soit deux de plus que l’année dernière (ça fait une moyenne de plus de 4 prestations par jour… on pourra dire que j’ai vu Future Islands pour moins de 2 $). Je n’ai vu qu’une prestation dimanche (excellent Compass) et je n’en ai pas parlé parce que je n’avais plus d’énergie. Faut dire que l’équipe s’est plus que décuplée depuis l’année dernière et que j’avais plein d’autres trucs à penser. Dont cette idée géniale d’accepter d’aller faire les techniciens pour la mise en ondes de l’émission C’est dans le sac à CKRL 89,1. Je ne le regrette pas du tout, c’était super le fun, mais tout ça finit par s’accumuler! Ce fut quand même une expérience des plus enrichissantes.
Mon coup de coeur
J’aurais eu envie de le donner à Patrick Watson. C’était vraiment LE spectacle le plus mémorable que j’ai vu. Cependant, c’était la troisième fois que je le voyais depuis trois mois et je savais déjà à quoi m’attendre. Même chose pour Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Même si mon coeur bat encore la chamade en raison de ce face à face avec Alex Ebert, je savais parfaitement à quoi m’attendre de la part du charismatique chanteur et de sa troupe.
Si j’avais à donner mon coup de coeur, ce serait à Samuel T. Herring et à ses complices de Future Islands. Quel entertainer. Quelle présence scénique. Quelle voix. Nous sommes nombreux ce soir-là à avoir été soufflés par les prouesses de toutes sortes de Herring, qui a complètement conquis notre coeur. Il me manque un album de Future Islands à ma collection, je pense que celle-ci sera complète dans les prochains jours.
Ma déception
Lights. Elle a tout le talent du monde, elle chante bien, elle a de bonnes mélodies, mais sa pop est trop générique à nos oreilles pour que nous ayons envie de la suivre. On comprend tout à fait pourquoi certains apprécient, mais quand on peut nommer une dizaine d’artistes semblables sans même faire de recherche… C’est une simple question de goût, mais j’aurais beaucoup aimé qu’elle se démarque un peu plus.
Mes coups de gueule
La sono à Bernhari. Oui, y’a plein d’effets et tout, mais j’ai déjà entendu Alexandre plusieurs fois et jamais on n’avait eu autant de mal à comprendre les paroles des chansons du jeune homme, que de nombreux fans de Zappa ont découvert. Une occasion ratée à cause d’un problème technique, c’est dommage, surtout que Bernhari, lui, était particulièrement en forme.
Le gros colon pas de classe derrière nous au show de Patrick Watson qui a passé 10 minutes à gueuler « FUCK LE FRANÇAIS VIVE L’ANGLAIS SUR LES PLAINES TABARNAK! FUCK YOU LOUIS-JEAN CORMIER BRAVO PATRICK WATSON! » après le spectacle, pendant que sa copine avait envie de brailler de honte à côté de lui. Tout d’abord, faudrait peut-être lui expliquer que Watson et Cormier sont d’excellents amis (en fait, ils font partie de la même gang avec Lafontaine, Arthur et cie). Ensuite, difficile de crier fuck le français quand un des moments les plus forts du spectacle était un classique de la chanson québécoise (Lindberg) chanté de brillante façon par Watson et Robert Charlebois.
La fois où j’ai eu l’air le plus fou
Je rappelle tout le temps à tout le monde de bien s’hydrater pendant la période festivalière. Normal, on voit tellement de personnes tomber dans les pommes à cause d’un coup de chaleur, mieux vaut prévenir que guérir! Alors imaginez comment je me sentais quand j’ai moi-même été victime d’un tel coup. Heureusement, j’ai compris ce qui se passait dès les premiers symptômes et j’ai pu corriger le tir moi-même sans perdre conscience. Heureusement, sinon je perdais mon coup de coeur.
Le moment où j’ai presque fait une crise cardiaque
C’était pas mal quand j’ai eu cette face-là assez proche pour vous dire ce qu’il avait mangé pour souper. D’ailleurs, lui aussi a paru surpris de voir le gros pan de mur de 300 livres qui braquait son appareil photo directement à son visage. Ça reste un des plus beaux moments de ma vie de mélomane.
Maintenant, on aimerait bien voir :
Radiohead sur les Plaines ou My Morning Jacket sur une scène intermédiaire d’une capacité de 10 à 12 000 personnes. Ça serait absolument génial.
François-Samuel Fortin
Mes coups de cœur :
• Ponctuation / Metz / Black Lips à l’Impérial le 12 juillet : Comme chaque année, le FEQ commence après le OFF pour moi et cette fois ça commençait en force avec un spectacle explosif et hautement divertissant, par trois bands au sommet de leur art et en assez grande forme. Black Lips a reçu le meilleur accueil, malgré qu’ils n’aient pas été à leur plus dégourdis, ce qui n’a pas empêché 2-3 personnes de faire du body surfing simultanément pour la vaste majorité de la perfomance.
• Operators / Owen Palett / Future Islands au Parc de la Francophonie le 13 juillet :trois bands de qualité, du grand indie. Operators un peu décevants et en manque d’originalité (si Handsome Furs raffine et simplifie une des dimensions du son de Wolf Parade, Operators poursuit la chaîne par rapport à Handsome Furs). Future Islands, débordant d’énergie, ont livré une performance du tonnerre, fidèles à leurs habitudes.
Mentions :
• Run the Jewels donnent des shows survoltés, mais Killer Mike a vraiment tué mes oreilles avec son micro trop fort. LLA c’est quand même adolescent pas mal. J’ai manqué Eman X VLooper parce que c’était sold out et que j’ai dû attendre que des gens quittent après leur show pour entrer.
• Antibalas c’était le token afrobeat band de cette édition du FEQ et ils ont très bien rempli leur mandat, sans être à la hauteur de certains shows passés (les fils Kuti et Budos Band par exemple)
• Patrick Watson c’est excellent quand il maîtrise l’ambiance d’un lieu et c’est difficile à faire sur les plaines, même s’il a relevé le défi de s’adapter en « gros show » avec brio. Par contre, des gens qui jasent ben fort partout autour ça nuit pas mal à l’ambiance pendant les moments plus molos et mélancoliques.
• Rolling Stones, ça reste impressionnant de les voir aller à leur âge, mais être le dernier arrivé au concert c’est peut-être pas la meilleure idée pour se mettre dans l’ambiance.
Mes déceptions :
• Viet Cong : encore nostalgique de leur performance flamboyante au Festival OFF 2014, je me suis rendu au Pigeonnier avec des attentes relativement élevées, rapidement déçues par quelques imbroglios technique, le manque d’enthousiasme de part et d’autre (groupe et public) et j’ai tout de même apprécié l’exercice de déconstruction auquel ils se sont livrés en fin de performance, au grand dam d’un public confus et fébrile de voir Interpol (il était hors de question que je reste pour Interpol, personnellement).
• Primus & The Chocolate Factory : en fait j’ai pas vu le show j’aurais juste préféré qu’il soit pas en même temps que Run The Jewels. C’était vraiment mon choix déchirant du FEQ 2015.
Rien de tout ça ne valait les meilleurs moments du OFF selon moi (Steve Reich, Glenda Gould, Les monocytes, et surtout, Yonatan Gat!) ni ceux que j’ai vus du Festival de Jazz de Montréal (Jaga Jazzist et Bad Plus Joshua Redman FTW!), mais ça reste une belle édition relativement équilibrée du FEQ.