Les extraits lancés cet automne ne laissaient aucun doute. Les fans de la première heure de Dan Mangan seraient brassés dès les premières notes d’Offred, qui ouvre lentement l’album.
Avec Club Meds, l’auteur-compositeur-interprète laisse tomber la pop riche et complexe, proche de la pop de chambre, comme on pouvait l’entendre sur des classiques comme Robots. De Robots il n’y a point ici. Mangan a même déplacé le centre d’attention : alors qu’on s’attardait beaucoup à ce qu’il chante, nous voilà solidement concentrés sur la musique, principale force de cet album puissant qui ratisse large. Un peu dommage, quand on y pense, car Mangan en a vu des choses pendant son congé de paternité!
Ça donne des Mouthpiece, une chanson folk sombre, mais diablement rythmée, atmosphérique à souhait, mais menée par des guitares bien ancrées au sol. “Those who pretend to believe hardest might actually begin to / The nature of the bliss the warmth of ignorance gives in to”, qu’il dit, le gars. Ça donne des Kitsch, où Mangan se sert de sa voix davantage comme un instrument que pour réciter des paroles, pendant qu’à l’arrière, Blacksmith joue un espèce de post-rock que les gars de Radiohead ne renieraient pas.
Il faut attendre la sixième chanson, XVI, pour retrouver un peu du Mangan qu’on connaissait si bien. Une chanson sur Louis et Marie-Antoinette qui regardent Occupy Wall Street se dérouler sous leurs yeux C’est une fort jolie chanson, qui précède une War Spoils divinement léthargique.
New Skies termine l’album comme un rêve qui prend de la force et de l’ampleur dans une explosion finale de cuivres et de guitares. Imparfaite, mais bien sentie.
En somme, Club Meds nous amène un Dan Mangan transformé, qui sentait le besoin de changer pour garder sa pertinence. On a beaucoup hâte d’entendre le tout sur scène, le 20 février à l’Impérial de Québec (info).