20h – Music for 18 musicians
Quoi de mieux pour commencer un festival inusité et riche comme le OFF qu’une pièce de Steve Reich, compositeur classique contemporain. D’une durée approximative d’une heure et regroupant 20 musiciens sur scène, Music for 18 musicians a été montée par EP4, l’ensemble Lunatik, le Pantoum «et beaucoup d’artistes invités», a voulu préciser Sophie Bernier, programmatrice du festival. Mme Bernier, tout comme les musiciens, semblait d’ailleurs très fébrile à l’idée de présenter la pièce : un choix audacieux, d’autant plus que la salle était pleine.
Une fois le concert commencé, qui plus est, tout le monde s’est tu et les musiciens ont eu droit à une écoute exemplaire, ce qui serait une des caractéristiques du public du OFF, selon Mme Bernier. Il faut dire qu’ils eurent raison d’écouter : la pièce fût bien exécutée, et ses thèmes répétitifs, enveloppants, parvenaient rapidement à mettre ses auditeurs dans un état de transe. Curieusement, trois des instruments qu’on reconnaît le plus facilement en musique classique, soit clarinettes, violons et voix, m’ont semblé se mélanger et jouer avec un timbre si clair que cela donnait un son surréel. Ces trois vedettes du classique ont donc laissé place aux mélodies des nombreuses percussions (on y comptait plusieurs vibraphones et marimbas).
Ce fut, à notre avis, une belle réussite, surtout que cette pièce classique constituait un défi pour les musiciens, son aspect répétitif et sa durée la rendant assez difficile à jouer.
22h – Glenda Gould
Après en avoir initié plusieurs à la musique classique, il était maintenant venu le temps de la «désacraliser», ajouta Sophie Bernier en présentant Glenda Gould, un duo regroupant Mathieu Pelgag (connu pour avoir fait les arrangements musicaux de Klô Pelgag) et Sylvain Deschamps (VioleTT Pi). Ce soir-là, ils nous présentaient des extraits de pièces classique (autant du Bach que des pièces composées par Pelgag lui-même) transposées et revampées par une armée de synthétiseurs. Sympathiques, relax, ils invitèrent le public à venir s’asseoir tout autour d’eux sur scène, eux-mêmes assez par terre au milieu de leurs synthés.
Encore une fois, le duo eût droit à une écoute exemplaire, et c’est ce que nécessitait leur musique pour en apprécier les nuances. Souvent à une vitesse folle, et avec des sons plus que variés me rappelant mon enfance jeu-vidéoesque, la transfiguration rendait souvent les pièces méconnaissables, remplies d’une bonne dose de bizarre. La Messe en si mineur de Bach prenait des allures glauques et fantomatiques (avec des timbres que j’associe personnellement à Luigi’s Mansion). Mon coup de cœur reste la reprise de Gaspard de la nuit de Ravel, bien que la marche funèbre de Purcell semble avoir été appréciée de plus d’un.
23h – Blue Light Burlesque
Encore devant une salle relativement pleine, cette fois-ci avec des chaises, l’animateur de Blue Light Burlesque a demandé au public combien de gens voyaient du burlesque pour la première fois : ils étaient nombreux et majoritaires. Eh bien, ils furent servis : les trois effeuilleuses invitées ont su montrer leurs charmes tantôt sous le thème du Mexique ou d’Elvis, tantôt avec des accessoires comme des appareils photo ou encore parfois simplement dans la grâce du style.
Pour ma part, ayant déjà vu ce genre d’évènements, je puis dire qu’il était à la hauteur de mes attentes, mais le public m’a déçue. D’une part, non-initié, il était normal qu’il soit moins participatif que dans les autres soirées burlesques auxquelles j’ai assisté, mais d’autre part quelques-uns ont su se montrer franchement désagréables. Cependant, excepté ce petit accrochage, une majorité des auditeurs ont eu une belle écoute.
Un succès, selon la programmatrice
On a pu discuter quelques instants avec Sophie Bernier, pour avoir ses impressions sur la soirée d’ouverture. «Tri-om-phal», a-t-elle dit sans hésiter, en nous avouant avoir déjà beaucoup d’idées et de projets pour l’an prochain. Ils ont su oser beaucoup cette année, et comme chaque année ils ont pris le pari d’aller plus loin, explique-t-elle. Et le public a suivi cette année encore, ce qui leur donne le goût de pousser l’expérience un peu plus loin l’an prochain. C’est ce qui fait la particularité du OFF ainsi que de son public !
Ainsi, si vous voulez découvrir de nouveaux groupes, de nouveaux domaines musicaux ou simplement apprécier un bon spectacle pour sa musique, n’attendez plus, il reste trois jours au OFF !
Crédit Photo: Llamaryon
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