Se présenter à un spectacle de rock canadien un soir de semaine à Québec, c’est accepter la fatalité. C’est comprendre que nous allons nous retrouver dans une ambiance intime imposée par un nombre très restreint de spectateurs. Bien sur, il y a des exceptions ! Dernièrement, nous avons eu droit à de belles foules pour Vietcong et Alvvays qui ont réussis à percer le mur culturel qui sépare le Québec du reste du Canada. Par contre, nous n’avons pas eu cette chance pour Dear Rouge, qui est pratiquement inconnu au Québec.
Et pourtant, le couple marié qui forme Dear Rouge, ainsi que les musiciens en satellites qui les accompagnaient dans la pénombre, nous ont offert une performance digne d’une diva de la pop dans un stade rempli à craquer. Sans trop se perdre dans des conversations qui seraient tombées à plat, face aux spectateurs peu nombreux, ils ont plutôt choisi de nous balancer tout ce qu’ils avaient sans rien demander en retour, faisant preuve d’un professionnalisme hors pair. Leurs compositions prennent aussi tout leur sens en spectacle lorsqu’elles sont illuminées par des faisceaux de lumières et portées par la charismatique Danielle McTaggart.
En renfort, directement de Winnipeg et ayant mobilisé le plus de spectateurs, Rah Rah a fait exploser le toit du Cercle ( pas pour vrai, là ) avec un indie rock à saveur très fruité. J’étais déjà un fan de leur dernier album, Vessels, qu’ils ont bien rendu sur scène. Il y régnait une belle énergie, alors que tous les membres du groupe ( à part le batteur ) étaient alignés devant nous pour nous présenter majoritairement leurs derniers tubes. Ils s’échangeait généreusement le micro entre les chansons, nous faisant passer d’une voix d’homme aux accents d’un Lou Reed qui n’aurait jamais pris de ketamine de sa vie à un vocal féminin éclaté et rempli de bonne humeur.
C’est Caveboy qui a ouvert le bal. Un band de Montréal qui en était à sa première visite à Québec et qui semble très prometteur. Ils sont définitivement à surveiller. Leurs premières chansons empruntaient plus à de la pop planante, à la Mozart’s Sister, pour ensuite débouler avec intensité vers un rock un peu psyché et sans relâche.