Lors du spectacle d’Émile Bilodeau au Centre culturel Pauline-Julien, c’est seulement 125 chanceux qui ont eu l’opportunité d’y assister. Le public présent lors de l’événement reflétait bien l’artiste sur scène, c’est-à-dire à peine majeur. On y retrouvait également des amateurs de musique folk à la Bernard Adamus ou Philippe Brach, artistes qu’il respecte beaucoup de par leur manière de chanter qui concorde avec leur manière de parler.
Le jeune homme s’est présenté sur scène avec ses trois musiciens, prêt à mettre le feu dans la place. Il a débuté avec Tu m’dirais tu, chanson très rythmée qui a su donner le ton pour la soirée. Dès les premiers mots, le public chantait à l’unisson, connaissant le moindre mot qu’Émile disait. Passer à TV a suivi, chanson qui fait un parallèle entre passer à la télévision et faire un exposé oral.
On peut comprendre que les chansons de son premier album, Rites de passage paru le 7 octobre 2016, racontent des histoires de cégep, de peine d’amour, de nouvel amour, de voyage et de musique. C’est efficace, accrocheur, et ça rejoint les jeunes, ce qu’on peut appeler une mission accomplie pour l’auteur-compositeur-interprète. Il faut avouer que l’aide qu’il a reçue n’est pas négligeable non plus. C’est Philippe B. qui a réalisé l’album et plusieurs musiciens ont contribué également, dont Michel-Olivier Gasse de Saratoga.
Après avoir parlé de sa Crise existentielle, il a raconté J’ai vu la France et également à quel point il est fou (pièce Je suis un fou). Malgré les textes qui parfois, abordent des sujets plus douloureux pour le jeune artiste, la manière de les livrer est souvent amusante et entraînante. Comme la scène du centre culturel n’est pas très haute, on sent une proximité entre le public et les musiciens. Émile s’adresse aux gens comme des amis, et la simplicité et l’authenticité dans la manière qu’il se présente le rend attachant. C’est son Amour de félin qui m’a le plus charmé lors du spectacle, chanson qui raconte ses épopées amoureuses et comment il s’est consolé avec ses trois chats.
Il a joué près de vingt chansons avant de partir pour mieux revenir en rappel. C’est là qu’il a interprété une de mes pièces préférées, Je vais marcher. Ensuite, après que tous les gens présents (ou presque) lui aient crié de chanter La bière, il s’en est donné à cœur joie. Le public chantait tellement fort qu’on avait presque du mal à entendre Émile, rendu seul sur scène.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’ambiance de la soirée. Ne connaissant pas bien les pièces d’Émile Bilodeau, excepté J’en ai plein mon casse, je ne savais pas à quoi m’attendre vraiment. J’ai été agréablement surprise de voir un jeune homme en pleine maîtrise de son art, que les jeunes adorent, et qui ne donne pas l’impression de se croire meilleur. Il fait ce qu’il aime, de la manière qu’il aime, et ça fonctionne étonnamment bien. Je n’ai pas l’impression d’avoir découvert quelque chose de nouveau, mais je me suis drôlement amusé, et la musique, c’est aussi là pour ça!
Crédit photo : Claudine Bérubé