Mercredi, Marie-Michelle vous avait proposé quelques perles triées sur le volet. Aujourd’hui, on fait le tour des principaux spectacles présentés à Québec ce week-end!
Attention, y’en a beaucoup, et pas les moindres!
Jeudi 9 mars
Liana Bureau lance (enfin) son EP intitulé Prime Time au Maelstrom Saint-Roch. On l’a écouté, c’est du bonbon (on vous en reparle bientôt). Enfin du RnB de qualité à Québec! Préparez-vous à groover doucement dans le petit café de la rue Saint-Vallier. La première partie sera assurée par l’excellent groupe Floes. N’arrivez pas trop tard, ça devrait être pas mal plein! Portes : 19 h 30 / Spectacle : 20 h 30. Billets
SUUNS est de retour à Québec pour un concert au Cercle pour nous présenter les pièces de sont plus récent album Hold/Still, un album qu’on décrit « comme un objet énigmatique, une suite musicale à la beauté étrange et à l’interprétation méticuleuse qui englobe les contraires et fait de la distorsion cognitive une vertu.Une oeuvre qui ne cède pas facilement ses secrets. » Première partie : Sarah Davachi. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Billets
On pense que ça va faire des la la la à l’unisson à l’Impérial Bell avec le retour du grand Alex Nevsky, venu nous chanter les pièces de Nos eldorados. Au menu : de la pop lumineuse et accrocheuse. Juste avant, on pourra voir l’énergique Laurence Nerbonne et ses nombreuses bombes tirées de sont excellent album XO, ainsi que Ria Mae, un jeune auteure-compositrice-interprète haligonienne. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Vendredi 10 mars
On ne peut pas ne pas vous convier au magnifique triple plateau concocté par le Cercle pour lancer la fin de semaine : Medora (qui nous promet de nombreux nouveaux airs), Mauves (le groupe le plus coco du Québec, qui nous promet de nombreux vieux airs) et Dear Criminals (qui a plein de nouveau matériel à présenter, dont les pièces inspirées par le film Nelly). Une maudite belle soirée en perspective! Portes : 20 heures / Spectacle : 21 heures. Billets
Si vous aimez ça quand ça bûche, vous serez gâtés à La source de la Martinière, qui présente Strigampire, Meet the mailman et Skyhex. Quand on parle de chansons déchaînées et de mélodies aux rythmes effrénés, on se dit que ça va faire un joyeux headbanging devant la scène. 21 heures. Billets
Y’a aussi Matt Holubowski à L’Anglicane et Charlotte Cardin à l’Impérial Bell… mais c’est complet. Désolé!
Samedi 11 mars
Avez-vous déjà entendu la jeune vibraphoniste Joëlle Saint-Pierre? Non? Mais qu’attendez-vous, mautadine! On a eu un gros coup de coeur pour son excellent album Et toi, tu fais quoi? sorti il y a déjà un bout de temps. On l’a vue jouer de son vibraphone, qui est un match parfait pour sa douce voix. Vous voulez faire amende honorable? Elle sera au Palais Montcalm avec ses talentueux musiciens ce samedi à 20 heures. Vous allez être charmés! Billets
Du côté de l’Impérial Bell, on aura droit au talentueux septuor trifluvien Bears of Legend, qui propose (si vous ne le saviez pas) un folk orchestral avec une petite touche de progressif. Un univers des plus imagés au sein duquel vous ferez un maudit beau voyage. En première partie, un autre groupe qui propose un genre de folk orchestral, mais cette fois avec une belle touche de jazz : Bellflower. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Du côté de la Librairie Saint-Jean-Baptiste, l’artiste Ombre! lancera son EP Hymne à la nuit. On va vous parler du EP d’ici samedi, mais si vous le souhaitez, vous pourrez entendre la folk feutrée de Dany Asselin dès 19 h 30 dans ce lieu propice à l’écoute. Contribution volontaire.
Dimanche 12 mars
De la grande visite à Québec : Le Montréalo-Parisien d’origine saguenéenne Peter Peter vient présenter son tout nouvel album, Noir Eden, au Cercle. La pop-électro savante de Peter Peter mélangée à ses propos pas toujours jojos (quoique Loving Game est plutôt lumineuse, n’est-il pas?) est une façon parfaite de terminer la fin de semaine. La première partie sera assurée par Barbagallo, que vous connaissez peut-être en tant que batteur de Tame Impala, et qui vient également de lancer un album intitulé Grand chien, lui aussi résolument pop. Douze camions ouvrira la soirée derrière les platines. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
On les voit souvent, mais on sait que plusieurs d’entre vous aimez les voir aussi souvent que possible : Los est de retour à L’Anti Bar et spectacles, question de nous chatouiller les oreilles avec les chansons de son excellent Big Surf. Le groupe sera accompagné d’une autre bande de rockeurs au coeur tendre, la formation néo-brunswickoise Little You Little Me. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Entrée : 12 $ à la porte.
Ce jeudi 1er septembre, après avoir sillonné la magnifique route pour se rendre à Rouyn-Noranda, l’équipe s’est dispersée pour aller couvrir les spectacles de la première journée du FME ! Voici donc l’expérience de l’équipe en mots et en photos :
C’est dans l’air plus que frisquet que je suis débarquée de l’autobus hier matin, regrettant immédiatement d’avoir paqueté mon linge de fille du Sud qui sait pas qu’en Abitibi, même si on annonce beau et chaud, le matin, t’es quand même au mois de septembre. Mais le soleil s’est pointé en même temps que le lancement de cette 14e édition du Festival de Musique Émergente et tout Rouyn-Noranda s’est rassemblé au 5 à 7 d’ouverture pour manger du méchoui sur une 7e rue transformée en une véritable Place des festivals conviviale et champêtre. Avec ses lounges sur pelouse, son tourniquet géant pour les enfants et sa grande installation-couloir d’entrée psychédélique-rétro-terroir (oui oui), l’équipe s’est encore une fois donnée pour que le FME prenne des allures de grand happening qui n’a rien à envier aux manifestations culturelles au sud de la 117. Mes co-marathonniennes vous reviendront avec leurs impressions des premiers spectacles de la soirée et je vous ferai un compte-rendu de ma rencontre avec les trois (pas si méchants) loups de We are Wolves (texte à venir), mais si j’ai quelques lignes pour vous parler de ce jour 1 du FME 2016, ces lignes se doivent d’être monopolisées par ce coup de coeur que j’ai eu pour Partner, qui jouait hier à minuit au Cabaret de la Dernière Chance. (Sarah Bélanger-Martel)
Quebec Redneck Bluegrass Project
On part en grand avec Québec Redneck Bluegrass Project, ça sent le whiskey, les épinettes et la poussière de gravier soulevée par les pick-ups. Le grand vent frais de Rouyn-Noranda nous fouette la face juste assez fort pour bien se réveiller d’une bonne sieste… Après une très longue journée passée dans le bus assis sur ses fesses, je peux vous dire qu’on avait besoin d’aller se déniaiser les jambes! Dès les premières notes attaquées énergiquement au violon, le party lève et nos pieds aussi. L’énergie du groupe se communique rapidement à la foule qui danse déjà, tape des mains en rythme et tourne et chante en choeur. Il faut dire que le groupe est réputé pour trimbaler dans ses valises tout ce qu’il faut de joie, d’énergie et de talent pour garantir à chaque fois un beau dancefloor explosif! Les coudes se lèvent allègrement, on finit sa bière avant d’aller sauter dans le slam, parce que t’sais, on est tous ben plus cools su’a brosse. (Arielle Galarneau)
Marie-Pierre Arthur et Galaxie
Le délire continue avec Galaxie et la chanteuse Marie-Pierre Arthur en invitée. C’est la première fois que je les vois sur scène, mes attentes étaient grandes après avoir trippé longtemps sur Tigre et Diesel et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue! Les gens sont réchauffés après le joyeux bûchage de QRBP et sont fin prêts pour du plus lourd. La machine se met en marche, « ça chie des briques ». Ils commencent avec des pièces de leur dernier album Zulu et invitent Marie-Pierre à reprendre des choeurs et refrains, mais la voix de la chanteuse se perd rapidement dans la symphonie rock qui est trop chargée pour laisser sa place à son petit gabarit vocal. Malgré ceci, sa contribution au très musclé Camouflar est excellente, en faisant un des moments forts de la soirée. La basse puissante fait littéralement vibrer le sol et le cœur des spectateurs. (Arielle Galarneau)
Charlotte Cardin
Après le passage de Jason Bajada sur la magnifique scène de l’Agora des arts, impossible de rester insensible au charme de la voix de Charlotte Cardin. Lorsqu’elle chante, ça vient te prendre au cœur et tu as juste envie de fermer les yeux et de vivre le moment. Bien que je commence le spectacle dans le cadre de porte puisque la salle est trop pleine, je peux tout de même apprécier l’essence de chaque note et des paroles de la belle et ses musiciens. Vers le milieu du spectacle, j’entre dans la salle pour contempler de plus près la simplicité des arrangements qui laisse toute la place pour contempler le talent énorme qu’il y a sur la scène. Le public semble envoûté et j’avoue que j’oublie que j’ai chaud ou froid, mal à la tête ou que je suis fatiguée l’instant de quelques chansons. (Karina Tardif)
Groenland
La pétillante Sabrina Halde et sa bande se sont présenté sur la scène de l’Agora des arts fébriles et énergiques puisqu’ils présentaient au public plusieurs de leurs nouvelles chansons de leur album à paraître le 16 septembre. Cela n’aura toutefois pris que quelques chansons avant que la foule se lève de sa chaise pour profiter du spectacle en dansant et en tapant des mains. Les chansons de l’album The Chase ont plus que ravis les fans dans la place et j’avais plus que hâte de me faire aller les hanches sur des airs connus. L’avant-goût que nous avons eu du nouvel album me laisse encore plus excitée pour la sortie dans deux semaines! (Karina Tardif)
Rouge Pompier
Sous l’Espace Lounge Hydro-Québec, les gars de Rouge Pompier, qui ont un solide public en Abitibi-Témiscamingue, ont tout donné. Fidèles à eux-mêmes, ils étaient très énergiques, divertissants et complices entre eux, mais surtout avec le public. C’est d’ailleurs toujours étonnant de voir à quel point les gens se ruent vers la table de marchandise après chaque spectacle de Rouge Pompier, et c’était encore le cas hier soir.
Vers la fin du spectacle, Jessy Fuchs a tenté de démarrer un « circle pit » sur Autobus autour d’une gigantesque table tournante en décor fabriqué pour le FME, mais la technique n’a pas suivi… pour une fois que je me décidais à y participer ! Qu’à cela ne tienne, on s’en est tous retourné devant la scène pour continuer de chanter fort en reprenant le « mosh pit ». C’était un début de fin de soirée essoufflant, mais tellement satisfaisant. On s’est fait gâter avec plusieurs pièces du premier album comme Anne Dorval, Paquet d’choses et Paul, entre autres et je terminerai en citant Jessy juste avant le « wall of death », « Mesdames et messieurs, voici un show de rock » ! (Karina Tardif)
Partner
L’anticipation était palpable pour ce spectacle du jeune duo de Sackville composé de Josée Caron et Lucy Niles. Connaissant actuellement une belle “émergence” sur la scène musicale anglophone, Partner était à sa place au FME, où les attendaient d’ailleurs toute la délégation torontoise des médias, et plusieurs coeurs déjà conquis, de Rouyn et d’ailleurs. On m’avait prévenue que c’était bon, mais on ne m’avait pas prévenue que je n’aurais PAS le choix d’adorer ça.
Tomber en amour avec Partner se fait naturellement et littéralement personne n’y résiste. C’est que Parter propose du véritable bonbon (un bonbon suret, sucré et addictif, on s’entend) avec ses hymnes punk-rock aux saveurs années 90 qui, s’ils avaient existé durant notre adolescence, auraient alors été la trame sonore de nos vies. Avec beaucoup d’humour, les deux complices Josée et Lucy nous livrent des chansons qui parlent des petites épiphanies de la vie quotidienne : comme quand tu fouilles dans le tiroir d’un coloc et que tu trouves un objet qui s’avère être un accessoire d’aquarium et non un jouet sexuel ou quand tu réalises que, lesbienne et avec un accent des Maritimes, toi et Ellen Page, vous êtes pas mal sur la même page. Expressive et attendrissante, Josée Caron a un charme à tout casser et la voix parfaite pour se faire donner la réplique par Lucy Niles, dont la désinvolture et le charisme boyish ramène l’ensemble vers quelque chose de plus garage, de plus grunge. Leur sincérité est désarmante, leur complicité et leur plaisir à être sur scène, contagieuse. Et c’est probablement cette authenticité qui fait de Partner un petit joyau dans l’univers des bands qui se prennent trop au sérieux : les filles rockent avec une énergie juvénile qui souffle et décoiffe comme un véritable vent de fraîcheur.
Si on a eu droit au “segment lesbien de la soirée”, comme disait Josée, il y a quelque chose de profondément réjouissant et libérateur pour toutes et tous à écouter Partner revendiquer son identité lesbienne. Outre lignée musicale (et la lutte sociale) au sein de laquelle le groupe s’insère ainsi, Partner se sert du punk-rock dans son esprit d’origine: libre, revendicateur, avec une énergie brute qui envoie promener les conventions et qui agit en quelque sorte comme une communion entre un paquet d’individus uniques et différents qui se retrouvent dans la musique. Amen. (Sarah Bélanger-Martel)
We are wolves
L’album, qui sortira le 30 septembre, est déjà décrit comme étant un album qui ose, et je pense qu’avec la performance qu’on a eue au FME, oser est vraiment le mot qui décrit leur univers. Se foutre des conventions comme ils le font, eux seuls peuvent le faire avec autant d’assurance. Les lumières, l’habillement, les voix et les pièces qui s’imposent comme un coup de poing dans la face, je vous jure que c’était la parfaite combinaison pour terminer la première soirée du FME en beauté. (Karina Tardif)
Voici l’album photo de Marie-Clarys Taillon et Sébastien Ouellet:
Vendredi dernier, c’était le grand retour d’une bête de scène : Yann Perreau, qui vient à peine de lancer son petit dernier Le fantastique des astres, est venu lancer sa tournée dans un Impérial Bell transformé immense piste de danse pour l’occasion.
À l’aise comme pas un sur les planches, Perreau n’a pas perdu une seule seconde en lançant sa prestation avec une Barcelone endiablée. C’est sans hésiter qu’on se laisse transporter par le train yaya de la nuit, train mené par un Perreau qui tape des mains, pose, fait le poulet ou l’avion; visiblement, il avait hâte de se retrouver dans son aquarium… qu’il a quitté aussitôt pour aller jouer des maracas dans la foule! Pendant ce temps, le public, assez éclectique, merci, dansait comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Après quelques nouvelles chansons, Perreau fait un retour en arrière en proposant quelques-unes de ses pièces les plus connues (dont La vie n’est pas qu’une salope) et en changeant de costume selon les circonstances. À chacune de ses interventions, Perreau nous rappelle à quel point il est content d’être là. On te croit sur parole Yann! De retour au Fantastique… et à ses chansons festives, que ce soit avec la stromaesque Faut pas se fier aux apparences, que la foule semble déjà connaître par coeur, ou avec Momona, anecdote colorée et romancée sur une petite culotte oubliée… on n’en dit pas plus, faut quand même que vous écoutiez l’album! Comme son auteur, Le fantastique des astres est fait sur mesure pour la scène. Sur Baby boom, les spectateurs, jeunes et moins jeunes (oui, oui, on vous a vues, les têtes grises), font le pogo. La communion est totale, la bête a apprivoisé le maître, merci beaucoup, bonsoir.
Hé Yann, on n’est pas dupes! Reviens sur scène, mon snoreau!
Perreau ne se fait pas prier. Il commence à chanter Les deux pieds sur la terre. Les spectateurs savent ce qui les attend : on va faire les oiseaux! Ben sûr! Juste au bon moment, la foule s’y met… a capella! Il y avait tellement d’électricité dans l’air que mon téléphone s’est rechargé! Pas besoin de vous dire que le toit de l’Impérial Bell a explosé au refrain!
Allez, une petite dernière… Beau comme on s’aime termine un spectacle sans faille (pas pire pour une première, hein?) ou presque… le temps a passé tellement vite, on s’est regardés, l’air supris, à la fin du show : quoi, déjà?
On pourra revoir Yann Perreau au Festival de la chanson de Tadoussac le 11 juillet prochain, au Festif! de Baie-Saint-Paul le 23 juillet et le 3 décembre à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières.
Charlotte Cardin
La jeune femme, qui s’est fait remarquer à l’émission La voix, a avoué souffrir d’une sinusite. On vous avoue qu’on ne s’en serait pas rendus compte. Voix très soul à la Amy Winehouse, ambiances électropop feutrées à la Milk & Bone, Charlotte Cardin est totalement dans l’air du temps. Elle a su attirer l’attention du public, qui a su faire preuve d’une écoute d’une qualité rare à l’Impérial et qui a aussi su montrer sa grande appréciation à la fin de chacune des chansons.
Cardin sera le 12 mai prochain à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières. On pourra aussi la voir au Festival d’été de Québec le 7 juillet.
Pandaléon
Aux NuitsFEQ, il y a souvent un ovni, un artiste ou un groupe qui nous sort de notre zone de confort. On pense aux Hôtesses d’Hilaire, le soir des Sheepdogs, ou de Félix Dyotte, le soir de Coeur de Pirate (pauvre, pauvre Félix…). Les frères Levac et Marc-André Labelle ont joué ce rôle, vendredi. Votre humble serviteur s’y attendait, connaissant assez bien la musique du groupe, mais je vous avoue que Pandaléon s’en est très bien sorti. Oui, ce début en chaton, tout en (relative) douceur, manquait un peu de pep par rapport au mur de son que le groupe nous a servi à la fin de la prestation, mais l’idée était bonne. S’ils y étaient allés à fond de train tout le long, le public aurait été un brin fatigué pour Yann. N’empêche, sur scène, les chansons déjà très fuzzées de Pandaléon s’allongent et prennent des accents progressifs pas piqués des vers. Beaucoup de nouveaux fans pour la formation est-ontarienne.
Pandaléon sera au Festival de la chanson de Tadoussac le 9 juin et Festival d’été de Québec le 14 juillet.
C’est sous un soleil de plomb, beaucoup plus agréable que le verglas de la veille, que je me suis dirigée vers le Palais Montcalm pour assister au légendaire 5 à 7 de la Bourse Rideau, organisé par Scène 1425, la SOCAN et Lepointdevente.com. J’étais très heureuse de retrouver, pour une deuxième année consécutive, une salle D’Youville bondée, où l’ambiance conviviale régnait et la saperlipopette de bonne musique pullulait.
Misc
La soirée a commencé toute en finesse avec les compositions instrumentales de Misc (anciennement Trio Jérôme Beaulieu). Sacrés Révélation Jazz Radio-Canada 2013-2014, Jérôme Beaulieu (piano), William Côté (batterie) et Philippe Leduc (contrebasse), lanceront un album le 18 mars prochain sous l’étiquette Bonsound. Présentées avec fougue, tout en dégageant une certaine sobriété, les pièces La Fin et Les Années Molles, ont donné à l’assistance un avant-goût fort convainquant de l’opus à venir.
Charlotte Cardin
Vint ensuite le temps pour Charlotte Cardin (et ses deux acolytes) de monter sur les planches pour présenter son matériel devant les gens de l’industrie. L’auteure-compositrice-interprète, découverte par le grand public à l’émission télévisée La Voix, a livré quelques compositions au clavier, avec aplomb et sincérité. Dès les premières notes de Big Boy, on prend conscience de la vieille âme que cette artiste possède et du son mature, imprégné de soul, qui émane de son projet. Charlotte a ensuite interprété deux nouvelles chansons émotivement chargées, en anglais, qui pourraient bien se retrouver sur son premier album à paraître à l’automne 2016. Celle qui sera en spectacle au festival Osheaga cet été, a terminé sa prestation avec Faufiles, une délicate pièce dépouillée, en français cette fois, où sa chavirante fragilité de jeune interprète se révèle davantage. «Tu te faufiles, entre mes lignes», nous soufflait-elle doucement. Coup de cœur pour Charlotte, sur toute la ligne.
Jesse Mac Cormack
Dans un tout autre registre musical, Jesse Mac Cormack est venu jouer son folk-rock-électro en compagnie de ses trois musiciens. Celui qui a signé la réalisation des albums de Rosie Valland, Emilie & Ogden et, plus récemment, du prochain Betty Bonifassi, a donné une performance introspective, timide mais sentie, où il a interprété quelques pièces de son second EP Crush, notamment Too Far Into. Je crois aussi avoir entendu son nouveau single After The Glow. Bien que certaines conversations de la foule s’immisçaient à travers ses pièces ponctuées de silences, Mac Cormack a quand même réussi à garder plusieurs oreilles captivées grâce à son identité musicale forte et distinctive. Un grand talent synonyme d’intégrité qui, sur scène, laisse sa musique prendre toute la place.
Safia Nolin
L’enfant chérie de Québec, l’attachante Safia Nolin, semblait très attendue des spectateurs présents. Avec son foulard sur la tête et le guitariste Joseph Marchand à ses côtés, l’artiste a chanté tour à tour quatre chansons de son bijou d’album, Limoilou. Paradoxalement, Safia a entonné sa magnifique chanson La laideur, puis a poursuivi avec la touchante pièce Technicolor. Faisant preuve d’humour comme à son habitude, la jeune femme a pris le temps de raconter son spectacle à Rideau l’an dernier, tout en accordant sa guitare. «On était au Petit-Champlain, c’était la première fois que Joseph et moi on jouait ensemble pis c’était même pas bon! On était assis, c’était la première fois que je mettais mon chandail de Britney Spears», a-t-elle lancé en riant de bon cœur avec son complice. Après avoir interprété Si seulement, l’auteure-compositrice-interprète annonce qu’elle nous quitte avec la renversante Noël Partout, avant de lâcher candidement : «Nos guitares sont pas tunées. Ok…byebye tout le monde». Simple, vraie et ô combien talentueuse.
Matt Holubowski
C’est à Matt Holubowski que revenait la tâche de clore ce 5 à 7 de feu. J’ai dû quitter hâtivement pour me rendre à mon entrevue avec Foreign Diplomats. J’ai donc raté la majeure partie de sa performance, mais, par curiosité, j’ai tout de même écouté quelques minutes. Bien entouré d’un batteur, d’un bassiste et d’un guitariste, en l’occurrence André Papanicolaou, l’ex-finaliste de La Voix est arrivé sur scène, harmonica au cou et guitare à la main, pour livrer une charmante composition en anglais. J’étais bien contente de retrouver cette voix chaleureuse qui me rappelle celle de Passenger par moments. C’est assurément partie remise pour assister à un concert complet!