Vendredi dernier, le Cercle était rempli à craquer. Qu’est-ce qui attirait autant les foules? Un groupe de légendes du punk? Des joueurs de bluegrass déjantés? NON! Ce qui a fait courir près de 400 personnes, c’est le duo montréalais Milk & Bone, qui en était déjà à sa troisième visite. Pas mal du tout pour Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, qui n’ont à leur actif qu’un (excellent) EP et quelques collaborations et reprises.
Cadre minimaliste pour les deux jeunes femmes debout derrière leurs claviers au milieu de la scène, Camille à gauche, Laurence à droite. Seuls de savants éclairages changeront la donne à l’occasion. De toute façon, on ne vient pas pour regarder, on vient plutôt pour entendre Milk & Bone et vivre l’expérience Little Mourning (même si certains semblent être venus pour raconter leur semaine à leurs amis…).
La courte prestation (près d’une heure) était principalement composée des pièces du maxi du duo, auxquelles Camille et Laurence ont ajouté quelques reprises et pièces qui n’ont pas (encore) été endisquées. Bien sûr, on a pu entendre les (déjà!) gros canons de Little Mourning, dont Easy To Read (la basse dans le tapis, le ukelele dans les mains de Laurence). La grande majorité du public écoute religieusement ou fredonne les chansons avec Camille et Laurence. Évidemment, la chair de poule nous prend aussitôt que les deux jeunes femmes chantent ensemble en harmonie parfaite.
Malgré la petite taille de son répertoire, Milk & Bone a su ajouter quelques morceaux intéressants à l’ensemble : Poison, tirée d’une collaboration avec le Torontois Deebs, ainsi qu’une maudite bonne reprise de Death With Dignity de Sufjan Stevens, que les filles ont parfaitement adapté à leur univers électropop feutré.
Lorsqu’elles ont lancé New York au rappel, Camille et Laurence avaient déjà mis le public du Cercle dans leur petite poche d’en arrière. Personne n’est surpris. On croit bien que la salle sera de nouveau bien remplie pour la supplémentaire annoncée le 22 avril 2016. À votre place, je ne tarderais pas trop pour acheter mes billets.
CRi
La première partie était assurée par CRi, projet électro de Christophe Dubé, un petit gars de Québec qui vit maintenant à Montréal. Accompagné d’une autre claviériste, Dubé a proposé une bonne demi-heure d’électro dansante aux grooves accrocheurs. Les gens ont pris un peu de temps à se dégourdir, probablement en raison de l’heure tardive à laquelle la prestation a commencé. À Québec, les gens arrivent pas mal à la dernière minute…
Difficile lendemain de veille samedi soir à La source de la Martinière. La salle était loin d’être remplie à craquer. Peut-être était-ce parce que la planète rock de Québec est restée sagement chez elle après une orgie de rock la veille sur les Plaines, qui sait? Ce n’est pas grave, les personnes qui étaient là, elles, ont eu droit à deux bonnes heures de rock bien tassé, gracieuseté des formations Ariel et Gazoline!
La formation montréalaise Ariel, dirigée par Ariel Coulombe a été la première à se diriger vers la scène. Une belle énergie brute et des mélodies pleines de punch, c’est ce à quoi nous avons eu droit pendant toute la prestation. Pendant que Coulombe caressait le manche de sa guitare, les autres membres du groupe apportaient une petite touche personnelle : Jonathan Gagné bat la mesure, Sélène Bérubé ajoute un peu de sucre avec ses claviers et Marie-Anne Arsenault vient donner un p’tit groove à la basse. Sur scène, l’ensemble est fort agréable et les chansons de Fauve déménagent tout en ayant ce petit côté pop avec lequel on ne se limite pas aux hochements de tête.
Solide prestation.
De leur côté, les membres de Gazoline ont fait danser les quelques spectateurs qui prenaient leur pied malgré leur nombre plutôt restreint. Un vrai cas d’absents qui ont eu tort! Xavier Dufour-Thériault, le chanteur, a une attitude de rock star. La musique du groupe est juste assez glam pour être colorée, juste assez rock pour égratigner un peu et juste assez pop pour se faire aller le popotin. Avec ou sans sa basse, Dufour-Thériault était tout aussi à l’aise et ses interventions entre les chansons, qui étaient parfois un brin caustiques, faisaient tout le temps mouche! Le reste du groupe appuie solidement son chanteur grâce aux riffs ravageurs de Jean-Cimon Tellier, aux roulements de tambour de Jean-Philippe Godbout et aux synthés de Marc Landry.
Sur scène, tout était ben beau.
En somme, deux très bonnes prestations pendant lesquelles les spectateurs présents ont dansé, tapé du pied, hoché de la tête et bu de la bière. Exactement ce à quoi on s’attend d’un bon show rock. Mission accomplie sur la scène.
Au lendemain de l’incroyable performance au Festival d’Été de Québec qu’elles ont livrée, les deux femmes de Milk & Bone annoncent qu’elles seront de retour à Québec en octobre prochain. En effet, le duo formé de Camille Poliquin et Laurence Lafond- Beaulne présentera son premier album Little Mourning pour une troisième fois au spectateur de la ville de Québec. C’est donc le 16 octobre 2015 que Milk & Bone sera de retour sur scène, mais cette fois-ci du côté du Cercle – Lab Vivant. Ce sera le premier concert de Milk & Bone en tête d’affiche è Québec depuis Little Mourning.
Apres une année incroyablement chargée, Milk & Bone revient au bercail avec une tournée du Québec. Des arrêts dans plusieurs festivals, dont Osheaga, sont prévus et un spectacle au Théâtre Corona Virgin Mobile de Montréal est à l’agenda le 7 octobre prochain. Tels que mentionné, 2015 fut une année de changement pour les deux artistes. Après un lancement d’album important, des critiques favorables et bel accueil du public, Milk & Bone a fait des concerts aux États-Unis et en Europe pour promouvoir la sortie de Little Mourning.
Hier soir, Milk & Bone a lancé les festivités de l’Impérial Bell avant Foxtrott et Yelle. Selon les dires, la performance fut émouvante et enivrante. Les deux femmes savent comment toucher les cordes sensibles des spectateurs. C’était une performance de quarante-cinq minutes, incluant une reprise de Sufjan Stevens ainsi que la plupart des pièces de leur premier album. Nous avons bien hâte de voir ce concert en formule allongée au Cercle le 16 octobre prochain.
Les billets sont en vente dès maintenant au coût de 17$+ frais de service. Ils sont disponible au Le Knock-Out, à la billetterie du Cercle et en ligne au www.lepointdevente.com. Les portes ouvrent à 19h00 au Cercle – Lab Vivant (228 St-Joseph Est) le 16 octobre prochain. Des invités spéciaux seront annoncés ultérieurement.
La formation Canailles, qui vient tout juste d’enflammer Limoilou avec un autre concert énergique, reviendra nous voir cet automne après une tournée européenne, soit plus précisément le 23 octobre prochain à 20 hures au Cercle.
Les billets sont déjà en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur Le point de vente.
Ça tombe bien, le groupe a du nouveau matériel à présenter! Bien entendu, nous serons là pour vous en parler, mais pour seulement 15 $ en prévente, vous n’avez aucune espèce de raison de manquer ce spectacle festif et haut en couleur.
On va d’ailleurs essayer de s’entretenir avec les membres du groupe à leur retour des vieux pays… On vous en reparle!
Un spectacle présenté par District 7 production et Le Cercle – lab vivant.
On savait déjà que le saxophoniste et clarinettiste Colin Stetson et la violoniste Sarah Neufeld aimaient collaborer ensemble, comme peuvent en témoigner tous ceux qui les ont vus à Victoriaville l’année dernière. Après tout, dans la vie de tous les jours, ils sont un peu plus que colocataires.
Quand ils ne font pas de la pop avec Arcade Fire, Stetson et Neufeld ont une approche beaucoup plus exploratoire de la musique. Suffit d’écouter l’excellent, mais déroutant, Never Were the Way She Was paru en avril dernier et dans le cadre duquel le duo est présentement en tournée. Oubliez les structures couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain habituelles, on nage ici dans des eaux qui pourraient sembler inconnues pour la plupart des fans du groupe des frères Butler, où la voix et le violon de Neufeld se marient à merveille aux divers cuivres utilisés par Stetson.
Une musique déroutante, oui, mais tout à fait séduisante et ô combien gratifiante pour le curieux!
Colin Stetson et Sarah Neufeld seront au Cercle ce vendredi pour présenter Never Were the Way She Was. Une occasion unique de voir deux musiciens talentueux que vous connaissez déjà pour d’autres raisons vous couper le souffle.
Date : vendredi 12 juin à 20 heures 30 (portes : 19 h)
Lieu : Le Cercle, 228 rue St-Joseph E
Prix : 15 $ (+ frais) en prévente, 17,50 $ à la porte. Billets disponibles au Cercle, au Knock-Out et sur lepointdevente.com
Présenté par : Le Cercle – Lab vivant et District 7 production
(Photo : LePetitRusse) On vient d’apprendre que l’auteure-compositrice-interprète Safia Nolin viendra faire un tour dans sa ville natale pour un spectacle qui aura lieu au Cercle le 16 septembre prochain à 20 heures. Les billets, au coût de 12 $, sont déjà en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
Safia nous présentera les chansons de son premier album réalisé par Philippe Brault. Si vous l’avez déjà entendue, vous savez que vous allez ressortir du Cercle avec la chair de poule et les yeux bouffis!
Vous ne me croyez pas? Résistez à Igloo, voir.
(une autre présentation District 7 production + Le Cercle : Lab vivant)
Excellente nouvelle annoncée par District 7 production ce matin : la talentueuse Kandle débarquera au Cercle avec ses Krooks le 3 septembre prochain! Celle qui nous a donné l’excellent In Flames l’année dernière sera de retour avec Sam Goldberg Jr. (qu’on a vu avec Yardlets pas plus tard que la semaine dernière) et le reste de son groupe de musiciens solides.
Les billets (15 $) sont en vente chez EXO, au Knock-Out, à la billetterie du Cercle sur sur lepointdevente.com.
On aura sûrement l’occasion de vous en parler plus en détails à la fin de l’été. Cependant, ne perdez pas trop de temps pour acheter votre billet, ça risque de s’envoler!
C’est en juillet 2012 que Yardlets fait son apparition sur la scène musicale montréalaise. Considérés comme un supergroup (comme le disent si bien les anglophones), les deux membres du duo ont déjà une carrière bien établie dans le monde de la musique. Sam Goldberg Jr. est membre du groupe Broken Social Scene et de The Krooks (le groupe qui suit la charmante Kandle en tournée)et Jeff Edwards est connu pour son implication dans Shot While Hunting. Sur le premier album, le batteur de la formation n’est nul autre que Sebastien Grainger de Death From Above 1979! Le duo s’est entouré de plusieurs autres artistes, dont David Deias à la batterie en remplacement de Sebastien Grainger sur cet album et Tim Fletcher (The Stills) à la basse.
Le concept reste le même que sur Middle Ages (2012), soit de faire de la musique de façon simple et minimaliste pour avoir un résultat accrocheur et réel. Oubliez la réalisation léchée et les longues heures de travail au studio sur Good Hangs. Le duo nous offre plutôt une performance rock garage, parfois punk, parfois shoegaze, pour le plus grand plaisir des amateurs de musique de garage. Enregistré au mythique Studio Breakglass dans la Petite-Italie, à Montréal, l’album qu’a voulu créer Yardlets est simple, mais efficace. Le fait que l’album soit tourné en studio vient quand même ajouter un aspect moins logique de la vocation du groupe. Le duo a essayé de faire fi de l’aspect studio et il a tenté de recréer cet aspect garage de son son. C’est réussi, mais c’est moins garage que leur premier opus. La réalisation de Jace Lasek (Besnard Lakes) est minime, mais présente. Nous ne sommes pas dans la même ligue que l’album de 2012 enregistré sur un ordinateur portable.
La simplicité de cet album est, certes, la force du groupe. Tout au long de l’écoute, nous sentons l’esprit punk garage du groupe. C’est accrocheur, les rythmes sont soutenus, la réalisation est minimaliste : nous écoutons un vrai album sale. C’est accompagné d’une belle touche d’humour et de dénonciation cynique dans l’esprit punk. Par contre, les paroles peuvent parfois sembler inutiles et seulement être un passage obligé… Certaines paroles, dont cet extrait tiré de UnModern Man, démontre une insouciance du texte de la part du duo…
Don’t ask why i like Star Trek My toilet is filthy I have a pizza under my loveseat I drive a white Chevy Malibu I have a black belt in Kung Fu
C’est la plus grande faiblesse de cet album. Il faut souvent faire fi des parole pour apprécier la musique du groupe. Par contre, il y a de belles pièces qui sauront faire sourire les rockeurs de Montréal, dont cet extrait tiré, encore une fois, de UnModern Man.
My favourite concert was Metallica and Guns and Roses At the olympic stadium Faith No More opened James burnt his face off In a pyro accident And when the Guns ended short The city went to shit
Au total, on retrouve onze pièces qui totalisent près de 45 minutes. Le son punk est très intéressant et fait du bien au paysage musical de Montréal, qui, au cours des dernières années, est très axé vers la musique alternative. La voix de Jeff Edwards est très sombre et mystérieuse, ce qui vient ajouter une touche de noirceur à l’album. Elle est souvent faible et retirée pour laisser place aux instruments.
Nous sommes loin d’un grand album avec Good Hangs. Par contre, l’écoute en vaut la peine. La musique simple et sans grande réalisation est de plus en plus rare en 2015 et c’est très intéressant d’entendre ce qui pourrait être (pour certaines pièces) des ébauches de chansons à retravailler plus tard. Attention, c’est loin d’être négatif comme propos. C’est ça Yardlets : des pièces sales, peu travaillées et enregistrées en peu de temps pour que l’on ressente, en tant qu’auditeurs, l’esprit qui régnait lors des répétitions et en studio.
Yardlets viendra nous présenter Good Hangs au sous-sol du Cercle le 21 mai prochain à 21 h (portes : 20 h). L’esprit du sous-sol du Cercle est parfait pour la musique de garage du groupe. En prime, les premières parties (Elsa et Doloréanne) seront satisfaire vos oreilles avant le groupe principal. Les billets sont seulement 10 $ (+ frais) en prévente, 12 $ à la porte. Ils sont disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com. Le concert est présenté par Le Cercle – Lab Vivant et District 7 Production.
C’est dans les studios de CHYZ 94.3 que Josh Dolgin, alias Socalled, nous accueille. Il est en performance et en entrevue avec Émilie Rioux pour Chéri-e, j’arrive. Après un magnifique rap et plus de 10 minutes d’entrevue, il vient s’asseoir avec nous pour environ vingt minutes. Nous en profitons donc pour parler de son nouvel album Peoplewatching, de sa longue liste de collaborateurs et de son spectacle du 8 mai au Cercle.
Juste au moment où nous débutons la conversation, un invité plutôt inattendu se joint à nous. Il se nomme Poopsie. C’est le chien du chanteur, qui le suit partout où il va. Nous débutons notre ménage à trois en parlant du nouvel album qui est disponible depuis le début du mois. Josh Dolgin m’explique le processus complexe de la création de Peoplewatching dans un bon français, mais alternant en anglais de façon régulière. Revenons donc à l’album. Il collecte, en tout temps, des échantillons sonores. Il réfère à ce processus comme étant une collection de samples. Il les prend de vinyles et de divers rythmes hip-hop. Cela fait plus de vingt ans qu’il fait grandir sa collection. Il qualifie même cela de «Fucking Pretty Scary». Il choisit ensuite quelques sons et s’inspire. C’est de là qu’émergent les idées, les contes de chansons et d’albums. Il garde d’ailleurs un carnet de notes avec lui en tout temps pour pouvoir y écrire des idées, des sentiments et des jeux de mots pour les transformer en chansons par la suite.
La prochaine étape du processus d’album de Peoplewatching est de trouver les collaborateurs disponibles. Socalled m’a confié avoir voulu réduire le nombre d’invités sur l’album. Il a donc réussi a couper et n’avoir qu’une …. trentaine d’invités! C’est tout un casse-tête de tout coordonner. C’est, entre autres, pour cela que l’album est en chemin depuis 2011. Il enregistre divers morceaux ou diverses partitions avec ses collaborateurs. Socalled s’occupe du clavier et collection tous les échantillons pour la prochaine étape du projet… le montage.
Le montage se déroule à Ottawa. Josh a un attachement à ce studio de la Capitale fédérale, car il est là bas depuis les tout débuts de sa carrière musicale. Puisque tout est virtuel, dans sa collection, le montage est une étape importante et longue. Il doit tout mettre bout à bout ses extraits pour en faire un album. Une fois le casse-tête réussi, il s’envole pour Paris afin de mixer le tout avec nul autre que Renaud Letang (Feist, Amadou et Mariam, Gonzales).
Finalement, nous y sommes, me dit-il. Il a masterisé l’album ici, à Montréal, pour ensuite le diffuser au public. Il n’y a rien de facile avec Socalled. Il est un passionné, et ça parait. Il y a toujours quelque chose qui lui passe par la tête, une idée folle et originale.
Nous restons sur l’album Peoplewatching. Je suis encore sous le choc du nombre d’artistes invités qu’il implique dans son projet. Je lui demande donc pourquoi il aime tant s’entourer sur album. Il me répond simplement : « Ça, c’est ce que je fais »! Il aime s’entourer des maîtres me confient-ils. Il a une liste de contact ou d’artistes qu’il considère comme étant des maîtres de leurs instruments et il souhaite ardemment travailler avec eux. Josh est un homme si humain et sympathique. Il aime les rapports humains et les contacts. Il me dit qu’il adore collaborer avec des gens avec qui ça clique autant humainement que musicalement. C’est à la fois un défi me raconte-t-il… et il aime ça! Il essaie toujours de pousser plus loin les sons, les amalgames, les mélanges de style et de genre. Ça ne marche pas toujours me raconte-t-il, mais il persiste pour que le tout soit agréable à l’oreille. Il rajoute, pour clore le sujet, que le tout demande une grande « vigueur hybride ».
Suite à l’écoute de l’album et de la performance du MC sur les ondes de CHYZ, je lui demande pourquoi il a enfin décidé sur son cinquième album de mettre l’accent sur le rap. Josh me raconte donc qu’il est un mordu de musique du genre et que c’est ce qu’il fait tous les jours. Rappelons-nous que Socalled aime beaucoup les beats. C’est donc un retour aux sources pour l’artiste. De plus, sur Sleepover, son album paru en 2011, il y avait très peu de rap. Il a donc voulu faire de Peoplewatching son album le plus axé sur le rap pour pallier le tout. Il y a un aspect spectacle à cette décision aussi. Il voulait arrêter d’apprendre les raps des autres et les faire lui-même. En concert, ce sera plus vrai, plus sincère et plus enflammé.
Parlons-en du spectacle. Ce vendredi, au Cercle, ce sera la première du spectacle Peoplewatching. Il ne semble pas nerveux à l’idée de présenter pour la première fois son nouveau matériel devant public. Il est même excité, car il avait hâte de jouer du nouveau stock. Il aime encore jouer ses plus anciennes pièces (il y en aura vendredi!), mais il avait hâte de renouveler son spectacle qu’il roulé pendant quatre ans. Les anciennes pièces amènent un niveau de confiance, Socalled aime les défis. Il a donc très hâte de relever ce défi au Cercle. Les membres du groupe n’ont pas encore pratiqué le spectacle ni les pièces. Il me confie donc que vendredi sera un show en bon et du forme, mais un peu improvisé. Les cinq membres du groupe (six au total avec Josh) vont avoir du bon temps sur scène tout en présentant / répétant les pièces. Qui sont ces cinq comparses? Il y a Jamie Thompson (du groupe The Unicorns) à la batterie, Patrice Agbokou à la basse, JS Williams à la guitare, Erik Hove au saxophone et sa comparse Katie Moore à la voix.
Il met aussi l’accent sur le choix de la salle. Socalled a joué plusieurs fois au Cercle depuis le début de sa carrière. Il a toujours du bon temps, le public est enflammé et généreux à chaque représentation et il est toujours prêt à faire le party. Ce sera certainement un concert à ne pas manquer. C’est avec ces belles paroles que l’on se quitte après vingt minutes. Socalled et Poopsie doivent reprendre la route vers Montréal.
Vous voulez assister au concert? Ça se passe au Cercle le vendredi à 20h00 avec Mehdi Cayenne Club en première partie. C’est 20$ et présenté par District 7 Production!
Merci énormément à Socalled d’avoir répondu à nos questions. Un merci particulier à Dare To Care pour la rencontre et à CHYZ (et son animatrice Émilie Rioux) pour l’accueil dans leur studio.
C’est après quatre ans que Socalled nous revient avec un cinquième album. Sachant s’entourer des meilleurs, Josh Dolgin nous présente son album le plus orienté vers le rap de sa carrière. Étant MC de nature, l’artiste est amateur de rythmes enflammés et de musique rap. Cette passion se ressent sur Peoplewatching. Présenté par Dare To Care, cet opus de la carrière de Socalled prouve une fois de plus qu’il est un maitre des samples et un très bon rappeur.
L’album débute avec Everyone Else Must Fail. Le départ plutôt calme avec des magnifiques voix, nous entrons tout de suite dans le vif du sujet : le rap. Josh rap d’une façon calme et posée. Il n’essaie pas d’avoir un rythme déchaîné et un record de sacres en moins de trois minutes. Il est plus délicat dans ses paroles et son rythme. Parlons de la deuxième passion de Socalled : les rythmes. Étant MC à ses heures, l’artiste collectionne les bruits et instruments. Il porte donc une attention particulière à cet aspect tout au long de l’album. C’est d’une beauté.
Nous continuons l’écoute avec Boyfriend Material. La magnifique voix de la chanteuse saura charmer vos oreilles. Le rap de Socalled vient tout contraster, mais c’est encore agréable. C’est d’ailleurs sur cette pièce que le chanteur s’amuse à jouer avec un semblant d’autotune. C’est hilarant, et le résultat est super.
La pièce titre de l’album suit. Nous avons ici une superbe pièce à la fois soul, punk, gospel et rap. Les instruments sont tous si bien mis en commun que le résultat est très surprenant. Cette chanson est la définition même de Socalled : un mélange de genre dans le but de mettre en valeur le plus de genre possible et rendre cela des plus agréable. Nous nous écartons même de l’anglais par moment pour nous faire découvrir des talents situés aux quatre coins du monde. N’est-ce pas formidable de pouvoir réunir plusieurs cultures pour un seul et même but : la musique.
Je ne peux passer sous silence la liste interminable de collaborateurs. Il y en a plus d’une trentaine. Ils sont venus de tous les continents pour travailler avec lui et ils sont triés par le maitre lui-même. Socalled ne s’entoure que des meilleurs. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui. Il adore les passionnées, mais aussi les gens qui savent maitriser leur instrument. Notons la présence de Katie Moore, Canailles, Fred Wesley (ayant travaillé avec James Brown), Rob Swift et nul autre que James Brown lui-même! C’est incroyable comment la liste est longue et remplis d’artistes de talents.
Je me dois de mettre l’accent sur une pièce en particulier : Bootycaller. Nous voyons ici l’humour du chanteur et le pouvoir d’attraction qu’il peut y avoir sur ses collaborateurs. Il a réussis a avoir une chanson humoristique, très intéressante musicalement et une présence francophone et folklorique d’Yves Lambert! Rappelons-nous que les deux artistes ont collaboré ensemble sur la comédie musicale The Seasons (qui est aussi disponible sur album).
La pièce Extra Ordinary est particulièrement intéressante. « Did you you ever had that feeling » sera vous collés à la peau pour les heures suivantes sans jamais vous sortir de la tête. Le rap de Socalled est excellent et réfléchi. Les rimes sont intéressantes et le rap prend tout son sens. Je suis si content de voir un rappeur montréalais faire différent de ce qui se fait dans l’industrie québécoise du moment.
La presque balade Fire on Hutchison Street suit. Nous sommes à la 8è pièce de l’album. Nous revenons à la plus simple expression de Socalled : un clavier et une voix. Il est excellent au piano et il aborde une voix détendue et émue lors de cette chanson. Il quitte le rap pour nous accompagner dans une magnifique balade. Ça fait du bien par;s autant de rap funky et jazz. Un peu de clame bien réussi.
Finalement, ce sont dix pièces toutes aussi excellentes les unes des autres. Je vous invite vraiment à vous procurer l’album, ou du moins, aller voir ce qu’a à offrir Socalled en concert. Il sera en spectacle au Cercle – Lab Vivant ce vendredi 8 mai 2015 à 20h00 au coût de 20$. C’est présenté par District 7 production. Vous pourrez, sur place, vous procurez une copie physique de l’album pour admirer la magnifique pochette faite par nul autre que … Socalled! Quand je vous disais qu’il était impliqué à tous les niveaux et qu’il était super talentueux.