Neuf heures de conduite, des arrêts pipi, un camping sur le bord de la route, me voilà à Rouyn. Toute première fois dans la région et par le fait même au FME. Voici quelques images de la première journée. J’ai déjà eu mon premier coup de coeur musical pour Deerhoof, Karina en parle ici. Je suis passée quelques minutes voir Doldrums et son énergie ainsi qu’ Ariane Mofatt et son bonheur plus que contagieux d’être en là. Barrasso n’ont pas réussi à m’accrocher malheureusement: mes oreilles avaient très mal, malgré les petits bouchons qui les ornaient. Pour cause, le son était beaucoup trop fort. S’en suit une belle découverte, les Crushed Out, puis Les Marinellis. Mais je n’en parlerai pas puisqu’on connait déjà mon adoration pour le groupe et François-Samuel en a fait un résumé plus objectif juste ici.
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
Le FME, le FME, le FME… C’est ma deuxième année et cette fois-ci, je suis arrivée plus tôt le jeudi pour ne rien manquer. Je sais, c’est impossible parce qu’en plus de la programmation régulière, il y a des spectacles « pop up » annoncés par le FME ou des initiatives personnelles d’artistes et même de la Fabrique culturelle.
Donc, dès midi, j’étais sur le site et j’ai pu profiter du test de son Ariane Moffat au gros soleil sur la 7ème rue alors que je sortais du studio de radio du CFME 91,9 FM.
À 17h, ça commençait avec un immense méchoui sur la musique du DJ français Pandagraham, qu’il diffusait à partir de la petite cabane en bois en plein milieu de la place.
À 20h, Syzzors, ceux que j’attendais avec impatience et avec beaucoup d’attentes sont embarqués sur scène. Quatre jeunes talentueux, qui ont une complicité adorable et touchante pour qui j’ai eu un solide coup de cœur. Un son bien ancré et une intensité remarquable qui nous fait embarquer complètement dans leur univers. La voix et les mimiques de Raphaëlle Chouinard, la chanteuse, nous enveloppent dans un univers planant avec des sons parfois, rock, parfois pop, parfois reggae et parfois ambiant qui suggèrent fortement un brassage de hanches et de tête. À cela s’ajoutent les percussions, la basse et les synthétiseurs qui s’harmonisent parfaitement avec le soleil qui laissait place à la nuit au fur et à mesure que le spectacle avançait.
S’en est suivi la prestation de Doldrums, que j’ai regardé du coin de l’œil puisque je me suis déplacé vers l’arrière. Les percussions étaient très accentuées, mais la performance semblait un peu froide.
Puisqu’on m’a chaudement recommandé d’aller voir Deerhoof j’ai pris un trente minutes pour aller à l’Agora des arts assister à leur spectacle. Du gros rock expérimental avec la très intéressante voix de la chanteuse, qui n’était pas assez forte à mon goût. Peut-être moins mon genre, mais j’ai tout de même apprécié l’expérience.
Je suis donc arrivée à ma chanson favorite, Tireurs fous, au spectacle d’Ariane Moffatt, devant une foule bondée. Je me suis donc fait un grand plaisir de chanter à tue-tête, de danser et de sauter sur les arrangements musicaux fabuleux d’Ariane et de ses musiciens.
En attendant le spectacle des Marinellis au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda, je suis allé faire un tour à la chambre d’hôtel… et je suis tombé dans les limbes. La nuit a été bonne et je suis prête pour une 2ème grosse journée au FME 2015.
*Les photos de la première journée, vue par Maryon, sont ICI
Quatre formations se succèderont pour proposer des sons planants, expérimentaux ou dansants dépendamment de la formation, une expérience riche pour les amateurs.
The Doldrums ont sorti un album alternatif en avril dernier, c’est riche au niveau musical. The air conditioned nightmare est construit avec des boucles musicales, à l’image du bruit d’une machine qui ne fonctionne plus. Les sons peuvent être lourds (HOTFOOT) ou dansant sur (Loops). Dans l’ensemble leur écriture musicale se rapproche pas mal d’Aphex Twin, une expérience musicale en somme qu’on a hâte de voir en live.
Ce groupe se rapproche plus de l’indie, avec des guitares acoustiques et une voix brumeuse charismatique. Un tout planant peut rappeler les Future Islands, il est parfois ponctué d’un côté plus tragique ou expérimentation sonores.
Ils ont sorti leur premier album en novembre dernier, Total Nancy Pants teinté de punk garage à se lécher les babines. Ohara Hale tient une guitare lourde et une voix qui rappelle le mouvement des riot grrrl (Kathleen Hanna a une voix quand même plus puissante). Parfois, on alterne avec des ballades plus planantes comme sur Just a little more ou Halley’s Comet.
Look Vibrant
Ils allient pop et bruit. Sur leur EP Sweater In The Lake, ça passe très mal, l’expérimentation à des limites au supportable parfois. Sur le dernier titre Miracle, on retrouve cette intégration du bruit et un côté rager avec l’influence de la pop anglaise, c’est intéressant, mais parfois un peu fouilli.
Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) n’en pouvait plus d’attendre et ceux-ci ont décidé de « l’échapper » (leurs mots, pas les miens) en dévoilant douze artistes qui seront de la programmation de sa treizième édition, où la coqueluche du Québec, Louis-Jean Cormier, sera la vedette de la soirée de clôture.
Toujours l’oreille tendue vers le hype et ayant à coeur la diversité musicale, les premiers artistes confirmés sont éclectiques à souhait afin de plaire à un vaste public. En effet, quand ce n’est pas l’électro-pop chaotique Doldrums, c’est le death metal technique de Fleshgod Apocalypse qui sera en vedette. Le rap irrévérencieux de Loud Lary Ajust fera bon ménage avec les légendaires The Fleshtones. Il ne faut surtout pas oublier le duo Saratoga, composé de Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ainsi que le duo indie rock californiens The Dodos.
Pas moins de quatre artistes traverseront l’océan afin de venir dans les contrés lointaines de l’Abitibi : Jeanne Added, de la France, Puts Marie de la Suisse, ainsi que Tottoro et Ropoporose, qui viennent tous deux la France. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif les Marinellis et PONi, et pour que la saveur soit relevée, pourquoi pas ne pas ajouter le dancehall de Face-T au passage?
Et ça, ce n’est qu’un échantillon puisque la programmation complète sera dévoilée le 21 juillet prochain, simultanément à Montréal et à Rouyn-Noranda. Les passeports seront en vente dès la semaine suivante, c’est-à-dire le 29 juillet.
Pour plusieurs, il s’agira d’une belle façon de clore la saison des festival en beauté.