Après une courte nuit de sommeil et un spectacle sur la scène Fibe, je suis retourné à la Méduse tout excité, plusieurs visages familiers de la veille sont présents à mon arrivée pour cette soirée des plus éclectiques.
L’impro multi
La salle multi était disposée en mode cabaret pour le premier numéro de la soirée. En arrivant dans la salle, je constatai la belle brochette d’artistes présente sur scène. La danse, les arts visuels, le slam, la musique, le théâtre, les éclairages, une dizaine de représentants de ces disciplines étaient réunis devant un seul but : créer. Comme en match d’impro théâtral, les participants se font donner un thème et un caucus s’en suit pour se faire un plan de match avant de se lancer dans la performance. Nous avions une vraie équipe de professionnels devant nous, plusieurs moments magiques se sont passés ce soir là. En musique, Jean-Étienne Collin Marcoux du Pantoum (ou son clone, c’est clair qu’il se dédouble) aux percussions et Luke Dawson des Chercheurs d’or à la contrebasse nous ont transporté dans des univers uniques. Bravo à tous les artistes pour ce beau défi, vive l’art multidisciplinaire!
Le Havre
Avec un peu plus d’une heure de retard, le duo Montréalais commence à jouer devant un public de plus en plus dense. Charles-David Dubé à la guitare et synthés a chanté ses chansons luxuriantes qui nous emportent dans le rythme. Parlant de rythme, le batteur Oli Bernatchez assure une présence sur scène très solide. Il manie les synthétiseurs tout en jouant de son drum. Son hi-hat (qu’il a arrangé pour plus de puisssance) gruge peu à peu ses baguettes qui semblent vouloir exploser à chaque moment. Le duo présente une rythmique audacieuse qui nous rappelle des accents de rock progressif. Leur son, très aérien et à la fois bien ancré dans un groove puissant, se rapproche des sonorités pantoumesques (la formation est d’ailleurs venue jouer au Pantoum cette année). Le groupe utilise aussi quelques séquences très bien placées et pertinentes. Ils ont principalement joué des pièces de leur plus récent album Trajectoires.
Rakam
Créature étrange, la formation montréalaise s’est produite à la Méduse en trio. La basse, les claviers et parfois saxophone parfois guitare jouaient une pop année 80 bien kitch et absurde. Le chanteur, semblant provenir d’un monde parallèle vraiment funky récite ses textes saugrenus en presque spoken word, un peu à la Tom Waits. Le gros bémol de ce groupe franchement bizarre est le drum machine. Trop fort, peu intéressant, il posait le groupe sur une base trop régulière et un peu agressante. Leur énergie déroutante n’a laissée personne indifférent. Plusieurs ont adoré et sont restés danser avec le groupe jusqu’à la fin, alors que plusieurs sont allé profiter de la chaleur extérieure (pour vrai, il fait froid à la Méduse).
Hologramme
Ils sont montés sur scène à 1h15, on était pas mal fatigué, mais l’attente a valu la peine. Hologramme est un hommage aux synthétiseurs, une glorification de l’électronique et c’est très réussi. Le doux son des synthés a rempli la salle multi tard dans la nuit devant les quelques survivants encore debout pour danser leur vie comme s’il n’y avait pas de lendemain. Les musiciens sont très solides et bien préparés, leur spectacle s’est déroulé sans faute avec une fluidité très agréable. Les synthétiseurs produisent tantôt des mélodies quasi ecclésiastiques, tantôt très dansantes, ce qui procure à leur spectacle une belle diversité. Ces différentes ambiances sont entre autre dues à la très grande maîtrise des effets et des sons des leurs appareils. Ils construisent de très beaux moments où la foule a pu se déhancher furieusement jusqu’à très tard dans la nuit.
Un peu fatigué, j’ai déjà hâte à ce soir!