On le sait tous, Jean Leloup n’est pas capable de faire les choses comme les autres. Par exemple, pourquoi proposer un spectacle alors qu’on peut en proposer deux complètement différents? Eh ben, c’est ce que notre roi ponpon préféré a décidé de faire à Montréal et à Québec cet automne!
Tout d’abord, le 31 octobre, Leloup sera au Capitole de Québec avec son orchestre, pour nous présenter En concert à Paradis City. On nous promet un bon vieux show de Leloup (avec du nouveau matériel). Ça veut dire du rock, du fun, des chansons qu’on connaît par coeur depuis des années (ou des semaines) et des jeunes qui viennent se pitcher dans un moshpit infernal comme on le faisait quand nous étions gamins. Les billets sont en vente ici. Avec les taxes et les frais, on parle d’environ 65 $.
Mais c’est surtout le spectacle du 12 décembre au Grand Théâtre qui nous intéresse : pour la toute première fois de sa carrière (ben la deuxième, vu que la première aura lieu une semaine plus tôt à la Place des arts de Montréal), Leloup sera seul avec sa guitare. OUI, SEUL SUR SCÈNE! Ça veut dire une légende, une guitare, des chansons intemporelles dans un registre complètement différent, des histoires racontées, des projections. Ceux qui nous suivent savent que j’ai rêvé souvent de ce moment à voix haute ces derniers mois. Et ben voilà, ce rêve va se concrétiser. Les billets sont déjà en vente et ils partent VITE. Ici. Avec les taxes et les frais, ça monte à 76 $.
Bien entendu, nous serons aux deux spectacles. Comme si on allait manquer ça…
C’est dans un Cercle plein à craquer que nous avons eu la chance de voir Les Hay Babies ce mercredi soir. Vivianne, Katrine et Julie entreprenaient (avec leur trois beaux garçons à l’arrière) une mini-tournée qui les mènera un peu partout au Québec. Et dire que le public attendait ce moment relève de l’euphémisme.
Ce que nos trois jeunes Acadiennes nous ont offert, c’est une jolie prestation sans artifices inutiles : Trois jeunes femmes accompagnées de bons musiciens interprètent leurs bonnes chansons au plus grand plaisir de leurs fans.
Pas de lasers, pas de flammes, juste des petites histoires personnelles, mais universelles, dans lesquelles bien des jeunes se reconnaissent.
Que ce soit au départ (canon, avec Des fois, j’me demande, Néguac and Back et Trop frette… ou comment jouer mes trois tounes préférées drette en partant), au milieu (des vieilles chansons jouées à trois pendant que les musiciens prennent leur pause, des trucs qui se trouvaient sur Folio mais qui ont été remis au goût du jour, et une bonne vieille reprise de 1755) ou à la fin (explosive, avec les Fil de téléphone, J’ai vendu mon char et autres Bonnie & Clyde), le plaisir était palpable et le courant n’avait aucun mal à passer entre le groupe et le public.
Si on ajoute le rappel, on a eu droit à une prestation fort généreuse pour un groupe qui n’a qu’un album complet à son actif.
Après cette tournée, le groupe prendra une petite pause bien méritée. Mais on vous avoue qu’on a bien hâte d’entendre ce que Vivianne a préparé en solo cet hiver… Et on a encore plus hâte d’entendre ce que les trois jeunes femmes nous réserveront une fois leurs batteries bien rechargées.
Folly & The Hunter
C’était la deuxième fois que je voyais la formation montréalaise (la première fois, c’était au même endroit, en première partie de Groenland). Alors que je m’attendais à une prestation semblable à la précédente, les membres du groupe nous ont interprété de toutes nouvelles pièces qui figureront sur leur prochain album, Awake, disponible le 26 mai prochain (vous savez quoi m’acheter pour mon anniversaire!). Si vous les connaissez, vous ne serez pas déroutés, c’est dans la même veine que ce qu’ils ont offert jusqu’à maintenant. Seul bémol : on en aurait pris plus!
C’est quelques heures avant leur spectacle complet à l’Impérial Bell qu’Olivier Langevin, chef de file du groupe Galaxie, nous a accueillis à bras ouverts entre deux tests de son pour répondre à nos questions. Leur plus récent opus, Zulu, est un succès critique et populaire de 2015 au Québec. Il s’est même mérité une note de 90% sur notre site web!
En parlant de ce succès critique et populaire de Zulu, Olivier Langevin est comblé. Il est tellement content que le public ait apprécié cette oeuvre dans laquelle il a mis, avec ces collègues, beaucoup d’efforts. Un succès fort est aussi synonyme de plusieurs concerts. C’est un aspect qu’Olivier Langevin ne néglige pas. Premièrement, monétairement, les concerts sont un bon moyen de soutenir les groupes. Ensuite, il y a la proximité des fans et la réaction de ces derniers aux compositions du groupe. Finalement, il affirme être un gars de studio avant tout, mais il faut bien équilibrer le tout. Seulement du studio, c’est négatif pour un artiste. Il faut aussi faire des concerts, et que le tout s’équilibre. Il est donc très heureux d’être sur la route avec ses comparses de Galaxie en 2015.
Nous avons ensuite abordé le sujet de la pause entre les deux albums (Tigre etDiesel, leur précédent opus est paru en 2011). Olivier Langevin affirme que cette pause a été bénéfique pour que tous puissent se concentrer sur des projets parallèles. Il était, par contre, très clair pour tous les membres que Galaxie n’était pas fini. Ils attendaient le bon moment, et, en 2014, après quelques riffs de guitare ici et là, le moment était excellent. La machine est donc repartie, et Zulu est né, à notre plus grand bonheur.
Maintenant, qu’est-ce qui a influencé l’album? Un peu de tout, mais surtout du blues rock de style africain. En effet, Olivier Langevin, guitariste de la formation, écoutait beaucoup la musique du musicien malien Ali Farka lors de la création de l’album. Il dit ne pas être un énorme fan, mais que les rythmes du chanteur lui ont vraiment inspiré quelque chose. C’est de là que la sonorité africaine est tirée. L’Afrique n’a pas été le seul genre musical dans les oreilles du guitariste. En plus de Farka, l’inspiration est venue de groupe tel que Avi Buffalo, St.Vincent et Ty Segall. Ce dernier a particulièrement été influent lors du processus créatif.
Pourquoi le blues? La réponse est simple selon Langevin. Tous les artistes rock sont, inévitablement, un jour au l’autre, inspirés par le blues traditionnel. Certains groupes seront touchés par ce genre sans le savoir, mais les racines du rock viennent du blues. Il ne faut pas renier ses racines, et c’est dans cette optique que Galaxie a travaillé sur Zulu.
Après avoir fait le tour du dernier opus, nous avons fait un retour en arrière, en 2011. Il y à quatre ans, le groupe était sur la scène du prestigieux prix Polaris. L’album Tigre et Diesel a été finaliste du prix Polaris, et Olivier Langevin en est très fier. Lorsqu’il a appris la nouvelle, il était choyé et enchanté. Par contre, il nous parle beaucoup plus du concert en soi. Il a de très bons souvenirs de cette soirée de concerts à Toronto. Il a adoré prendre part au concert et considère le prix Polaris comme étant un «un très beau concours». Être sur la même scène qu’Arcade Fire et Timber Tibre, c’est difficile à oublier. Malgré le fait que The Suburbs ait remporté le prestigieux prix, Galaxie est conscient que la visibilité de l’événement a été profitable pour eux. Au Canada anglais, à Montréal et dans les médias, le groupe a acquis une renommée incroyable et une belle visibilité. Par contre, en région, le prix étant moins connu, Galaxie n’a pas ressenti un grand engouement.
Étant à quelques heures du spectacle, et finissant un test de son incroyablement fort (et oui, j’avais oublié mes bouchons), nous avons discuté de Galaxie sur scène. Le guitariste décrit la performance du groupe comme étant «torride et dynamique». Il y a des lasers, des effets scéniques et des musiciens incroyablement motivés et contents de performer devant leurs fans.
Qu’est-ce qui s’en vient pour Galaxie post-Zulu? Des concerts, c’est certain. Le groupe a encore un calendrier de spectacles bien garni, avec beaucoup de surprises encore non dévoilées. Il n’y a pas d’album de Galaxie de prévu pour le moment afin de faire suite à Zulu. Étant très évasif sur le sujet, le principal intéressé a quand même mentionné que divers projets parallèles de certains membres du groupe seraient actifs dans les années a venir. Ne pouvant en dire plus, il faudra attendre et voir ce qu’ils nous réservent.
Finalement, ce fut une entrevue très agréable avec un Olivier Langevin très excité d’être en concert dans la ville de Québec. Vous n’étiez pas à l’Impérial Bell et vous vous demandez comment c’est déroulé le concert de Galaxie ? Lisez le compte-rendu du collègue Jacques Boivin juste ici.
C’est dans un café du quartier St-Roch que nous avons rencontré Jean-Étienne Collin Marcoux, batteur et chanteur du collectif Beat Sexü. Ce groupe, issu du studio de Québec Le Pantoum, connait un début d’année 2015 plutôt impressionnant! Enchainant concerts, prestation aux Francouvertes et un nouvel album en préparation, Beat Sexü est sur une lignée impressionnantes et est un fier défenseur de la scène local de la Capitale-Nationale.
C’est sur les ondes de CHYZ 94,3 que Jean-Étienne Collin Marcoux a dévoilé quelques bribes d’information sur le nouveau projet du groupe : Open House Qc. Cet album, issu d’une campagne de sociofinancement, a pour but ultime d’aider la carrière d’une dizaine d’artistes de Québec.
Nous nous sommes donc présenté dans ce café dans le but de levé le voile sur ce super projet et pour en connaître d’avantage sur les projets futurs du collectif. C’est avec enthousiasme que Jean-Étienne a répondu à nos questions. En voici un bref résumé de cette entrevue captivante de près d’une heure.
Comment est née Beat Sexü ?
C’est dans un contexte de rénovation du Pantoum qu’est né ce qui s’appellera plus tard Beat Sexü. Le but était de faire de la musique dansante qui se glisserait bien dans une liste de lecture au cours d’une soirée. C’est à la fin 2013 que Jean-Étienne Collin Marcoux, directeur technique de l’événement, bouclait la programmation du show de la rentrée 2014 de l’Université Laval. Il manquait un groupe, c’est là qu’il a décidé de mettre Beat Sexü sur l’affiche. Le seul problème était qu’il n’y avait aucune composition. Techniquement, le collectif n’était même pas créée. Il contacta ses amis du pantoum, soient Maxine Maillet, Symon Marcoux et Jean-Michel Letendre-Veilleux, et en trois jours ils ont crée le collectif que nous connaissions aujourd’hui. En moins de 72 heures, ils ont composé les cinq pièces de l’EP et ils ont pratiqué quelques reprises.
Quelles sont les inspirations de Beat Sexü ?
Les inspirations de Beat Sexü divergent selon les membres. Certains citent le mythique disco de Giorgio Moroder, d’autres préfèrent l’électro de RATATAT. Le house et le disco sont des styles musicaux qui ont littéralement allumé les membres du collectif lors des trois jours de créations du EP. Notre invité, Jean-Étienne Collin Marcoux, préfère s’inspirer du groupe canadien Death From Above 1979. C’est d’ailleurs de là qu’est venue l’idée d’un batteur qui chante. On voit que le collectif a des goûts musicaux très divergents, et c’est ce qui fait la beauté de Beat Sexü. Jean-Etienne rajoute même que «Depuis notre passage aux Francouvertes, on se fait comparer à Indochine ou même à Malajube».
Quelles ont été les réponses du public et du milieu concernant votre premier EP ?
«La réception a été super!», dit-il. «En effet, on a été très surpris de figuré dans les palmarès de CHYZ, CISM et dans diverses radios des maritimes». Depuis le lancement du EP, Jean-Etienne a délaissé un peu plus son projet X-RAY Zebras pour Beat Sexü. Il met plus d’énergie sur ce projet, car le Pantoum et leurs divers concerts ont réellement propulsé le groupe. Il est en très heureux d’ailleurs, mais reste surpris, car malgré que la musique du collectif soit plutôt accessible, il ne croyait pas, au départ, que ce projet embryonnaire se rendent si loin.
En parlant du Pantoum, quels sont les projets futurs ? Spectacles ? Albums ?
«Nous continuons notre vision de la promotion de la scène locale de Québec avec nos deux concerts par mois. Dans les prochains mois, nous allons tenter de pousser beaucoup plus loin notre division de booking de concerts.» En effet, le Pantoum, ayant une capacité de 120 personnes, permet une belle visibilité aux groupes émergents de la scène locale, tout en attirant de belles tête d’affiche d’ici et d’ailleurs. La mission est claire : aider les groupes locaux et augmenter leur basin d’admirateurs. Il y a aussi un côté d’affaire dans le concept du Pantoum. En effet, en programmant différents groupes un même soir, il aide les artistes à tisser des liens entre eux dans le but de, plus tard, pouvoir faire des concerts ensemble ou même se faire signer sur la même étiquette de disque.
Parlez-moi du projet Open House Qc.
Le projet Open House Qc est né des diverses reprises que le groupe fait en concert. «C’est aussi dans la même idéologie que le Pantoum», ajoute-t-il. Le but est simple, c’est de faire un hommage à la scène locale de Québec tout en augmentant sa visibilité. Comment y arriver? En reprenant des chansons de divers artistes de la scène locale, parfois avec ces artistes, mais avec une touche Sexü. Les membres du collectif assurent la réalisation de l’album. Beat Sexü espère ainsi attirer les admirateurs d’un artiste en particulier et lui faire découvrir d’autres groupes sur un même disque. Ce disque sera-t-il dans le même esprit que le EP du collectif? «Certainement! Ce sera flyé! Nous avons une très longue liste d’artistes. Nous voulons, une fois sur disque, que la liste des invités soit stupidement longue! Nous avons même contacté un quatuor à corde de l’Université Laval pour refaire quelques pièces.» Ce disque sera le fruit de près de deux ans de travail. À ce jour, près de dix pièces sont enregistrées, sans être remisées. Il y aura du rock, de la pop et du disco.
Pouvons-nous espérés avoir quelques noms d’artistes qui figureront sur l’album?
«Je ne peux pas en dire beaucoup, car de nombreux détails ne sont pas réglés, mais je peux vous dire que des pièces de Les Indiens,Mauves, Ponctuation et Gab Paquet se retrouveront sur l’album». L’album devrait avoir aux alentours de 12 pièces. On nous dit aussi que certaines pièces seront reprises par d’autres artistes que sur la version originale. De plus, si vous avez déjà vu les Sexü en concert, certaines reprises ont déjà été testées devant public et au Festival OFF l’an dernier.
Confession de Jean-Etienne : Il devrait même, si rien ne change, avoir une pièce de Beat Sexü sur l’album, remixée par nul autre que Millimétrik.
Vous avez choisi le sociofinancement, pourquoi?
«L’objectif du sociofinancement est de faire en sorte que les coûts de production soient nuls, ou du moins payer la production des copies physiques.» Le but, de ce que Jean-Etienne nous a raconté, est de donner les copies physiques aux artistes pour qu’ils les vendent dans leurs propres concerts et cela leur permettrait de financer divers projets. «Tu sais, 10$ de merch de plus dans un soir, ça peut rentabiliser une partie de l’essence, car oui, certains concerts sont loin d’être payant pour certains artistes.» Par contre, tels que mentionné dans leur campagne, lancé la semaine dernière sur Indiegogo, le projet aura lieu, peut importe les sous amassés. Le but est d’aussi de pouvoir rendre gratuit le projet sur les plateformes numériques. Par contre, laissez-moi vous dire que les contreparties offertes par le groupe lors de la campagne de financement sont très cool et originales!
Comment se porte la scène locale de Québec en musique selon vous ?
«La scène locale (notez bien: ville de Québec) se porte bien, mais elle pourrait aller mieux. Si nous comparons avec Montréal, nous sommes beaucoup plus soudés, il y a moins de cliques. Par contre, il est faux de se dire que tout va bien, l’AgitÉe ferme quand même ses portes en juin.» Jean-Etienne se dit qu’avec le contexte économique et social du moment, c’est normal que le divertissement soit les premières dépenses coupées par le public. Il croit, par contre, que la scène locale doit se préparer à rebondir prochainement. «Avec toutes les coupures dans les festivals, ils n’auront pas le choix de se tourner vers la scène locale. Un cachet de 1000$, pour un groupe local, c’est équivalent à un cachet de 15 000$ pour un artiste de l’Angleterre par exemple. Les musiciens font le même salaire dans les deux cas. Avec les compressions, les festivals vont se tourner vers nous pour sauver de l’argent et nous devons être prêts et solides».
Comment se sont déroulé vos Francouvertes ?
«Ç’a bien été. On savait que notre style plus disco ne plairait pas beaucoup aux côtés très folk des Francouvertes. C’est correct, nous étions préparés. Nous ne sommes pas allez assez loin dans le concept, comme l’à fait Anatole. Un juge nous a dit que notre performance n’était pas assez Sexü». Malgré le revers des Francouvertes, Jean-Etienne est très satisfait de l’expérience , même s’il regrette un peu de ne pas avoir osé un peu plus. Par contre, cette expérience a permis de pratiquer les pièces et de consolider certaines pièces du projet Open House QC et de leur prochain album. Ils ont mis beaucoup de temps sur la préparation, et ça, ce n’est pas perdu.
Que retenez-vous de cette expérience?
Le groupe retient beaucoup de l’expérience, malgré le fait qu’il ne se soit pas classé dans les finalistes. «Le feedback des juges était très constructif. Nous allons aussi améliorer certains aspects de notre performance sur scène. Nous devons assumer davantage le concept de Beat Sexü!». La visibilité et les contacts ne sont pas à négliger. Le groupe, grâce aux Francouvertes, s’est retrouvé sur plusieurs sites web ou blogues. Les retombés ne sont peut-être pas visibles sur le moment, mais elles viendront lors des prochaines sorties d’albums ou des prochains concerts.
On vous associe souvent au Guerres d’l’amour, comment est votre relation avec le groupe ? Comment était le concert la semaine dernière ?
«Nous avons fait un concert cet automne au Cercle avec eux. C’est pour ça qu’on se fait identifier à eux souvent. Nous sommes deux groupes bien différents, mais qui se complètent bien. Nous avons fait, à la base, de beaux contacts humains, c’est pour ça que ça clique encore et que nous continuons de faire des concerts avec eux! Il n’y a aucune compétition entre nous». Jean-Etienne affirme quand même qu’il y voit une belle opportunité pour les deux groupes de peut-être élargir ce partenariat pour faire un EP commun et peut-être même une tournée. Qui sait?
D’autres projets en vue ? Des concerts ?
«Nous avons quelques festivals de booker cet été au Québec et dans les maritimes. Nous sommes très excités de participer au Cabaret Du Festif dans quelques semaines, nous nous y préparons activement. Nous travaillons sur l’album Open House QC en parallèle avec notre propose album, qui devrait voir le jour prochainement.»
Beat Sexü est présentement en processus de création pour leur projet Open House QC. L’album est prévu pour nombre 2015 et un gros spectacle de lancement sera organisé, dans l’esprit funky des Sexü! En ce qui concerne le sociofinancement, les membres du groupe ont besoin de votre aide juste ici. En ce qui a trait à leur studio Le Pantoum, ils ont quelques beaux spectacles de prévus dans les prochains mois. Tous les détails sur leur page Facebook.
J’avais un peu le trac. Une première entrevue en près de 20 ans, et de mémoire, la dernière n’avait pas si bien été. J’étais un peu pressé par la vraie job qui n’est pas toujours compatible avec ma passion. À mon entrée dans le petit resto limoulois où il m’avait donné rendez-vous, Joseph Edgar était là, son chapeau vissé sur la tête. Je vais le rejoindre à l’arrière, dans une petite section tranquille. Franche poignée de main. Le trac est parti tout de suite. Les 20 minutes qui ont suivi m’en ont paru cinq. C’était comme si j’étais avec un vieux chum qui avait plein d’histoires à raconter.
D’entrée de jeu, une question qui me turlupinait : En 2015, est-ce que Joseph Edgar est un Acadien qui vit à Montréal ou un Montréalais originaire d’Acadie? « Un Acadien qui vit à Montréal, certainement! Tu peux sortir le gars de l’Acadie, mais pas l’Acadie du gars! »
La question se pose. Après tout, son plus récent album paru au début de 2014, Gazebo (Ste-4 Musique), parle manifestement de Montréal. Quiconque y a vécu un petit bout reconnaît le parc Molson et son magnifique kiosque (le gazebo en question). D’ailleurs, sur Alors voilà, il nomme carrément l’endroit où il allait chaque matin, café et cigarette, pour observer autour de lui, comme des gens qui vont dans les centres d’achat, qui s’assoient sur un banc, qui observent et qui s’inventent des histoires. « J’avais envie de raconter des histoires un peu à l’extérieur de moi-même… », même si on finit toujours par parler un peu de soi. Comme un carnet d’observations prises pendant sa première année à Montréal.
La discussion porte inévitablement sur Espionne russe, qui a propulsé Joseph Edgar dans les grandes ligues. Parti d’absolument rien (sa demande de subvention avait été refusée), il dessine carrément le clip. Grand succès sur YouTube. Les radios embarquent une par une, même les grosses stations commerciales. Les ventes progressent. Quand je lui demande comment ça va depuis, on le sent heureux de son sort, mais prudent. « Lorsqu’on fait des spectacles, il y a plus de monde. La chanson a piqué leur intérêt pour le reste de l’album. Je remarque que non seulement nous avons plus d’invitations pour aller jouer à différents endroits, mais aussi que les gens connaissent bien le matériel. Ça nous encourage à continuer. »
On décrit souvent Joseph Edgar comme un des porte-étendards de la vague acadienne qui a déferlé ces dernières années. Je profite de l’occasion pour en envoyer une au champ gauche à l’auteur-compositeur-interprète. Le traducteur que je suis a remarqué que Joseph Edgar utilisait un niveau de langue différent pour écrire ses chansons que les Radio Radio, Lisa LeBlanc et autres Hay Babies. Si les gars de Radio Radio utilisent clairement le chiac dans leurs chansons, que Lisa LeBlanc mélange joyeusement le français et l’anglais et que les filles des Hay Babies s’expriment dans un registre plus populaire, de son côté, sur Gazebo,Joseph Edgar soigne son vocabulaire. « Pendant les dix ans où j’étais dans Zéro degré celsius [NDLR : le groupe au sein duquel il a commencé sa carrière], le chiac était un peu plus prononcé, mais mes parents étaient enseignants au secondaire et on m’a toujours encouragé à lire des livres. » Il ajoute qu’il lit beaucoup, mais qu’il n’aime pas se répéter. Il dit qu’avec Zéro degré celcius et sur ses premiers disques solo, les gens ne comprenaient pas toujours ses propos. « Sans perdre mon accent, j’ai voulu me forcer un peu plus du côté de la plume pour être plus universel et rejoindre plus de gens. »
Le deuxième clip tiré de Gazebo, Alors voilà, est aussi un dessin… animé, cette fois-ci. Joseph Edgar a beau avoir entrepris des études en arts visuels (avant de se consacrer à la musique), il n’avait jamais fait d’animation. Je lui fais remarquer qu’en le visionnant, j’ai immédiatement pensé à La Linea, un dessin animé italien qui a marqué tous les enfants des années 1970. Joseph Edgar me répond qu’il s’était fortement inspiré de ce dessin animé, ainsi que de l’esthétique des dessins animés des années 1960 à 1980, comme on pouvait voir dans les midis de l’ONF à l’époque.
Ces expérimentations en dessin auront-elles une influence sur le prochain album? Sera-t-il plus visuel? « J’essaie toujours me me mettre dans différentes situations quand je compose des chansons. Par exemple, pour les troisième et quatrième albums, j’étais tout le temps dehors, au bord de la mer, en Nouvelle-Écosse. Je m’installais, parfois, je parlais aux goélands, mais cette fois-ci, je me suis enfermé seul dans mon studio, comme si c’était une job, je m’installais et je laissais la chanson venir, et je jouais ensuite avec les instruments. » Cet album sera beaucoup plus introspectif, mais l’auteur-compositeur-interprète ajoute qu’il sera très imagé. « Les textes sont influencés par ces dessins. Je réalise que je peins des portraits comme quand j’étais jeune, mais en musique. »
Retour sur Espionne russe (on pose les questions comme elles nous viennent à l’esprit, voyez-vous?). C’est qui, cette fameuse espionne russe? Joseph Edgar m’explique que la chanson est une ode à ces femmes fatales, ces méchantes dans les films de James Bond, qui lui crèvent le coeur et le trahissent, mais qui sont amoureuses de lui. Un triangle amoureux inventé. « Il y a bien des gens qui disent : Quelle belle chanson d’amour, mais ça va pas ben pour les deux gars dans la chanson! »
Nous abordons le spectacle qu’il donnera au Petit Impérial le 17 avril prochain. À quoi s’attendre d’un spectacle de Joseph Edgar? « On tourne depuis près d’un an, mais le spectacle évolue tout le temps. Je pense que le live, c’est l’occasion de faire vivre une chanson, j’aime pas quand ça reste la même affaire. Contrairement à un tableau ou à une chorégraphie, on a la chance de rendre nos chansons uniques chaque fois qu’on les joue. » Il sera accompagné d’Alexandre Pépin, un multi-instrumentiste capable manier la basse et la batterie en même temps, tambourine au pied. S’il commence son spectacle avec une grosse touche de folk, (« chansonnier », ajoute-t-il), Joseph Edgar promet qu’on va voir son côté plus rock… et punk. Il s’amuse avec Pépin, avec qui il joue depuis cinq ans, et c’est une belle complicité que nous avons hâte de voir.
Pour finir sur une note plus légère, je demande à Joseph Edgar ce qu’il écoute ces temps-ci. « Je suis complètement accro au dernier album de Jean Leloup. Leloup, c’est une des raisons pour lesquelles je chante en français. Et j’adore le risque et l’exploration qui se trouve dans le nouveau Marie-Pierre Arthur. » Il collectionne aussi les disques en vinyle et va toutes les semaines faire de l’exploration dans les magasins de disques. Collection démarrée quand un cousin, qui souhaitait attiser la curiosité musicale de Joseph Edgar, lui a donné une table tournante et de nombreux disques. Lorsque je lui demande s’il a des noms acadiens à nous proposer, il s’anime : « Y’a Les hôtesses d’Hilaire qui commencent à faire sentir leur présence au Québec. » Il leur souhaite tout le succès du monde, puis il nous parle de Pascal Lejeune, qui a pris le pseudonyme Thomé Young sur son dernier album. Il nous suggère également de surveiller Joey Robin Haché et Pierre Guitard. « Il y a aussi des groupes qui n’existent plus, mais qui sont des groupes-phares, comme Idée du Nord, qui n’ont malheureusement jamais percé par ici, mais qui ont repoussé les limites de ce que nous pouvions faire. » Il termine en souhaitant que le Festival de jazz invite Les Païens (j’avoue… ils kickent des culs et bottent des derrières – et je les verrais bien à place d’Youville pendant le Festival d’été).
J’aurais pu écouter Joseph Edgar pendant encore une heure ou deux. Nous aurions pu approfondir sur son écriture. Parler de ce deuxième printemps érable qui semble se montrer le bout du nez. Il avait le temps de le faire, c’est moi qui n’en avais plus à ma disposition. Mais bon. Cet homme affable, disponible et généreux venait de se gagner un nouveau fan.
On vous invite à faire comme nous et à venir voir Joseph Edgar au Petit impérial le 17 avril prochain. Ça va être sympa. Vous pouvez également écouter Gazebo (disponible chez tous vos bons disquaires – dont Archambault, bien entendu, ainsi que sur iTunes et Bandcamp) et les albums précédents de Joseph Edgar (sur Bandcamp), voire trouver des pièces de Zéro degré celsius (j’en ai vu passer sur YouTube et en fouillant, on trouve des albums… au pire, demandez à vos amis acadiens). Son répertoire au complet fourmille de trucs intéressants. Et puis vous pouvez regarder en boucle les deux derniers vidéoclips de Joseph Edgar. Du joli travail. À bientôt!
C’est aujourd’hui qu’evenko a levé le voile sur la programmation du 10e anniversaire d’Osheaga. Se déroulant du 31 juillet au 2 août au parc Jean-Drapeau de Montréal, le festival saura plaire aux amateurs d’indie-rock. Le festival s’étant bâti une solide réputation au courant des 10 dernières années avec des invités de renom, tels que Eminem et Jack White, il fallait s’attendre à une programmation solide pour leur dixième anniversaire.
On connaissait déjà plusieurs des noms de la programmation 2015 grâce à l’application En Route Vers Osheaga lancé le 18 mars dernier. Aujourd’hui, les têtes d’affiche et quelques autres noms ont été dévoilés. Analysons, en quelques points, cette magnifique programmation anniversaire d’Osheaga.
Les belles prises
Kendrick Lamar
Kendrick Lamar est le rappeur de l’année sans contredit. Il est la coqueluche des médias et des festivaliers de partout dans le monde. Il est en tête d’affiche de Boonaroo et du WayHome festival. Il n’est pas étonnant qu’il soit de passage pour une deuxième fois au parc Jean-Drapeau. Sa dernière performance remonte à 2013, qui est, soit dit en passant, sa seule performance en carrière à Montréal. Son dernier album, To Pimp A Butterfly, ne reçoit que des critiques dithyrambiques. Écoute donc ça ne fait pas exception, son dernier album à reçu une note de 94%! C’est à ne pas manquer!
Viet Cong
C’est au début de l’année 2015 que d’anciens membres du groupe canadien Women ont lancés leur premier album éponyme en temps que Viet Cong. Osheaga, ce n’est pas seulement de grandes têtes d’affiche, c’est aussi la crème de la relève. Viet Cong et leur indie-rock expérimental seront vous ramener aux racines du festival : du rock alternatif à son meilleur.
Florence + The Machine
C’est en 2012 que le public du festival a pu admirer la charmante Florence Welsh pour la première fois sur les planches du festival. Elle avait attiré la plus grande foule du week-end. C’était une performance énergique, généreuse et survoltée. Avec son troisième album qui paraîtra le 2 juin prochain, nous attendons rien de moins qu’une performance enflammée de la chanteuse
St. Vincent
St.Vincent est au sommet de sa forme. 2015 représente la deuxième année de sa tournée promotionnelle de son album éponyme lancé l’an dernier. Son passage au Festival d’Été de Québec l’an dernier avait marqué l’équipe d’Écoute donc ça. Nous sommes don très fébrile de la revoir au Québec! Mettons-nous l’eau à la bouche en nous remémorant son passage à l’Impérial l’été dernier.
Le grain de sel de Jacques : Tout à fait d’accord pour St. Vincent. À l’heure actuelle, elle est dans un état de grâce que peu d’artistes atteignent dans une carrière. Son spectacle est rodé au quart de tour et avouons-le, son petit air de guitar goddess un peu intello est vachement sexy. Je n’ai pas eu la chance de voir Florence + The Machine en 2012. Si je monte à Montréal, je vais avoir la chance de me reprendre. Oh, et ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas entendu parler d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je sais qu’il y a eu quelques projets solos, mais on dirait bien qu’Alex Ebert a pris un break bien mérité. Jade Castrinos, elle, n’est toujours pas de retour avec le groupe. Curiosité. Et Stromae. Il a beaucoup de succès chez nos amis anglophones, mais ils vont capoter quand ils vont voir l’accueil que Montréal lui réserve.
Pas besoin de vous dire que je suis heureux pour les Stone (Angus et Julia), les Avett (frères), War on Drugs, Father John Misty, Future Islands, Decemberists, Rural Alberta Advantage et autres, mais ils font presque tous les festivals indie cette année, alors il n’y a pas vraiment de surprise ni de gros coup ici. Mais on va être content pareil.
Les coups de gueule
The Black Keys
Probablement le groupe que l’on souhaitait le moins voir sur la programmation. En même temps, c’était prévisible qu’ils soient sur l’affiche, car ils ont participé à trois éditions d’Osheaga, soit 2008, 2010 et 2012. Pourquoi The Black Keys est un coup de gueule? Parce que le duo est trop souvent de passage au Québec! Sans compter leurs trois passages au parc Jean-Drapeau, il ont fait 3 concerts au Centre Bell (2011, 2012, 2014), deux apparitions au Festival d’Été de Québec (2011, 2013) et un concert à Laval en 2013. Il est grand temps que ça cesse.
MilkyChance
Directement venu d’Allemagne, le buzz Milky Chance à envie l’Amérique en entier avec leur vers d’oreilles Stolen Dance. En réalité, ce ne sont que des chansons plutôt fades et sans intérêt… Leur performance en concert semble statique et l’on se demande vraiment ce que ce groupe pop fait sur une programmation indie-rock. Certes, ils sont très populaires, mais très peu talentueux. Ils auraient eu leurs places aux défunts Virgin Radio Festival.
GeorgeEzra
C’est dans le même optique que Milky Chance que nous insérons le nom de George Ezra dans les coups de gueule. Ayant un hit radio à son actif, le chanteur de Budapest saura attirer une foule directement tiré du 96,9 CKOI. Osheaga prend un virage pop depuis 2012, et nous ne constatons pas ce principe. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect alternatif de l’évènement. George Ezra est beaucoup trop radiophonique pour l’événement, un peu comme Vance Joy l’an dernier.
Robin Schulz
Attendons-nous, l’électro à sa place à Osheaga. Par contre, ce n’est pas tous les artistes électros qui devraient pouvoir être sur l’affiche. Au départ, l’électro du festival était composé d’artistes de style PiknicÉlectronic. Robin Schulz est un de ces artistes EDM de style Beachclub ou New City Gas…. Il aurait été beaucoup plus approprié de le signer pour IleSoniq.
Le grain de sel de Jacques : Les Black Keys. Sept fois en cinq ans à Montréal (et Laval). Deux fois à Québec. Mais à chaque fois, il y a du monde. Good for them, qu’on dit. J’ai des gros doutes sur Patrick Watson, qui aura d’ailleurs un nouvel album à défendre. Peut-être parce que je l’ai vu si souvent dans des conditions parfaites et que ça m’étonnerait qu’il s’exécute à la Scène des arbres devant ses 100 plus grands fans. Mais je ne sais pas quelle scène pourrait lui rendre justice à Osheaga.
Les surprises
Nas
Nas est un des artistes qu’on avait rayé de la liste. Depuis quelques années, ses tournées sautaient Montréal systématiquement. Son dernier passage dans le 514 remonte à 2008. Récemment, il a joué Illmatic en entier, sans même penser à venir à Montréal. Il a fait la tournée des festivals l’an dernier (il a même fait Lollapalooza!) et il n’a pas posé le pied au parc Jean-Drapeau. En 2015, il n’a que trois concerts de programmés, dont un à Montréal! En espérant qu’il jouera son album Illmatic en entier, un classique de sa discographie.
Philip Selway
À défaut d’avoir Radiohead sur l’affiche (noté que l’organisation essaie chaque année de les signer), Philip Selway s’y retrouve! En effet, le célèbre batteur du groupe viendra nous présenter son plus récent opus, Weatherhouse. On se voit déjà, sur la scène des arbres, en fin d’après-midi avec un beau soleil. C’est à faire rêver. Petite déception… aucune pièce de Radiohead ne sera jouée s’il l’on se fie à ses concerts antérieurs.
Tyler The Creator
Le célèbre rappeur du collectif Odd Future revient à Montréal après son passage au Métropolis l’été dernier. Habitué de faire des concerts courts, énergiques et surprenants (souvenons nous l’incident de SXSW 2014), le rappeur fera vibrer l’Île Sainte-Hélène et, du même coup, fera saigner les oreilles des habitants de Saint-Lambert avec ses paroles explicites. Un incontournable de l’édition 2015 pour tous les fans de musique rap.
Patrick Watson
Patrick Watson, que dire de plus. Il y a très peu d’artistes locaux sur les diverses programmations d’Osheaga. Nous sommes donc très heureux de voir un talentueux québécois sur l’affiche 2015. Très peu de concert sont programmés à son agenda (il sera à l’anglicane de Lévis en avril, nous y serons!), Patrick Watson viendra présenter ses succès et quelques nouvelles pièces lors du festival !
Christine & The Queens
Les francophones d’outremer seront bien représentés cette année. En plus de Stromae, Christine & The Queens seront au festival. Son passage à Montréal en lumière cet hiver fut un succès sur toute la ligne. Le Métropolis était plein à craquer et sa scénique était impressionnante. Il est plutôt rare de voir des artistes francophones hors Québec présenter leurs efforts à Osheaga. Cette année est donc très novatrice sur ce plan…et personne ne va s’en plaindre.
Le grain de sel de Jacques :Excellente prise, Christine and the Queens. Excellente prise. Et Iron & Wine + Ben Bridwell? Mon chum Sam, ça serait super!
Et bravo pour les artistes d’ici. Klô Pelgag, Bernhari, Kwenders… entre autres. Ça donne le goût de rester à l’ombre de la scène des arbres toute la fin de semaine.
Les omissions
ATTENTION! Il est important de noter ici que l’équipe d’Écoute donc ça ne connait pas les conditions de négociation du festival Osheaga. Il est fort probable que l’équipe de programmation, dirigée par Nick Farkas, se soit penchée sur plusieurs de ces artistes, mais que les ententes ne se soient pas conclu. Voyez cette section comme étant nos déceptions personnelles, ou encore des espoirs qui ne se sont pas réalisés.
Alabama Shakes
Le groupe est sur beaucoup d’affiche et saute Montréal dans sa présente tournée. Il est dommage de ne pas les voir au festival cette année.
Belle and Sebastien
Encore une fois, nous sommes surpris de ne pas voir le collectif anglais sur l’affiche. Par contre, il ne serait pas étonnant de les voir au Festival de Jazz de Montréal.
Blur
Ils sont de retour! BLUR! Mais pas à Montréal, ce qui nous attriste beaucoup.
Death From Above 1979
Le groupe canadien est au Squamish Festival la semaine d’après, pourquoi ne pas faire un arrêt à Montréal? Ce sera pour une prochaine fois.
Björk
Les têtes d’affiche de 2015 sont vraiment d’un calibre inférieur. Björk aurait vraiment rehausser cette programmation, mais elle est en Europe.
Jacques : En effet. Où est Björk? Pas besoin de me répondre qu’elle est en Europe, je le sais! Quant à Blur… est-ce qu’on nous garde une surprise? Pour le Québec, où sont les Deuxluxes? Y’a tellement de petits bands qui pourraient profiter de l’occasion, comme Motel Raphaël l’an dernier!
Parlant d’omissions, on n’a pas parlé d’Interpol. C’est voulu? 😉
En conclusion, le festival Osheaga frappe très fort pour sa 10e édition, sauf pour ces têtes d’affiches. Elles sont clairement trop faible pour cette édition. Florence + The Machine et Kendrick Lamar sont d’excellents groupes, mais pas en têtes d’affiche. En ce que concerne The Black Keys, il est temps que ça cesse. Il y a de belles prises, comme FKA Twigs, NAS, The War On Drugs. Il y a beaucoup de contenu québécois aussi (comparé aux éditions précédentes). Bernhari, Klo Pelgag, Pierre Kwenders, Milk & Bone, Patrick Watson, The Franklin Electric et plusieurs autres y seront. Nous y serons! Et vous, que pensez-vous de cette 10e édition ?
Louis-Jean Cormier avait besoin de prendre un petit break. Sa carrière solo est démarrée sur les chapeaux de roues avec l’excellent 13e étage. Un album universel et rassembleur qui lui a valu de très nombreux fans. Sa popularité a atteint des sommets avant même qu’il n’apparaisse à La Voix, où il s’est fait connaître de milliers de personnes pas trop habituées de tendre l’oreille vers le champ gauche. Ajoutez à cela la méga-tournée des festivals de l’été dernier et vous avez un gars bien content de pouvoir s’asseoir et simplement jammer à la maison.
Était-ce ce retour dans ses pantoufles qui l’ont amené, d’une part, à écrire des chansons très personnelles, et d’une autre, à retourner à ses habitudes karkwaiennes qui consistaient à repousser petit à petit les limites du rock d’ici?
Disons-le franchement, Les grandes artères ne fourmille pas de bonbons pour les grosses radios commerciales, qui ont adoré les refrains fédérateurs du 13e. Pourtant, l’ensemble (fort généreux à cette époque – près de 55 minutes) est beaucoup plus abouti que le premier album. On sent un vrai fil conducteur entre les chansons, on ressent une vraie thématique qui a, incidemment, touché beaucoup d’artistes ces derniers temps. Le couple. L’amour. L’insécurité qui va avec. Et ça commence dès les premières notes de Si tu reviens, avec ce choeur et ces arrangements orchestraux qu’on avait eu la chance d’entendre en primeur lors du spectacle de Cormier avec l’OSQ l’automne dernier.
Ça ne veut pas dire que Louis-Jean ne rocke plus. D’ailleurs, ça rocke beaucoup dès la deuxième chanson, la très entraînante St-Michel est une source intarissable de hochements de tête réguliers. Si je disais que les radios commerciales n’y trouveraient peut-être pas de bonbons, les CISM, CHYZ et autres radios universitaires de ce monde vont se régaler (d’ailleurs, chapeau pour l’exclu à CISM, qui a pu faire écouter l’album à ses auditeurs avant tout le monde!).
Bon. Un Louis-Jean qui est passé par La Voix est un Louis-Jean qui a plus de moyens. Ça paraît d’ailleurs sur plusieurs chansons, dont Tête première, avec ses cuivres chauds, ses arrangements orchestraux… et Adèle Trottier-Rivard qui chante en harmonie parfaite tout en étant si facilement reconnaissable.
Cormier a décidé de ramener des musiciens qui avaient collaboré avec lui à l’aventure du 13e étage. Marc-André Larocque (batterie) et Guillaume Chartrain (basse) sont de retour et Simon Pedneault (guitare) est venu se faire aller le pic sur quelques pièces. Et oui, la douce voix d’Adèle est omniprésente et ajoute un peu de punch lorsque celle de Louis-Jean ne suffit pas.
La perle de cet album se trouve au beau milieu, sur la pièce Le jour où elle m’a dit je pars. Cormier s’imagine en train de rompre avec sa bien aimée. Je pense qu’il n’aimerait pas. Juste l’idée qu’un jour, ça pourrait peut-être arriver, le chamboule à ce point? Attendez que le refrain embarque. Cormier vient nous chercher en s’agrippant direct sur nos tripes. Ça a fait mal dans mon ventre aussi. Peut-être parce que la même scène me tétanise itou… En tout cas. On trouve ici un exemple parfait de toute la puissance que peut receler une chanson.
Sur une chanson comme Traverser les travaux, où il parle de fatigue et de burn-out, on a parfois l’impression d’entendre Patrick Watson. Mais il faut surtout écouter les textes de cette chanson, encore une fois d’une grande qualité, pour être touché droit au coeur.
À mesure que l’album avance, on commence à voir clair dans le jeu de Cormier : dans cette apparente introspection, ce que Louis-Jean chante est universel. C’est pour ça qu’il nous touche tant sur cet album. C’est pour ça qu’on se sent avec lui sur la 138 sur Deux saisons trois quarts. C’est pour ça que malgré ses apparences de petit album sage, on se sent chamboulé à la fin de Montagne russe.
Personnel et rassembleur à la fois. Un joli tour de force.
Louis-Jean Cormier sera à l’Anglicane le 9 avril prochain. Mais n’essayez pas, c’est complet depuis longtemps, même pour votre humble serviteur. Par contre, on se donne rendez-vous au Grand théâtre de Québec le 26 septembre prochain. Les billets sont déjà en vente. Aucune excuse, c’est un samedi!
Oh, là là, encore une grosse fin de semaine côté spectacles. Comme toujours, il s’agit de nos choix. Vous trouverez une liste exhaustive sur des sites comme l’excellent quoifaireaquebec.com.
VENDREDI 20 MARS
Kandle est avec ses Crooks au Vieux bureau de poste de Saint-Romuald. La jeune femme est en feu depuis le lancement de son plus récent album, In flames. Si vous aimez votre rock très old school, vous ne voudrez pas manquer la prestation de la fougueuse blonde. Le spectacle commence à 20 heures, les billets sont 20 dollars.
Les amateurs de hip-hop se retrouveront pour leur part à l’Impérial Bell où les attendent la 19e édition du festival Boom. Au menu, Souldia, Vita Nova, PCL et 8eme ainsi que les finalistes du concours Boom 2015. Les billets sont 28,50 $, les portes ouvrent à 19 h 30 et le spectacle commence à 20 h 30.
Le groupe Whisky Legs, qu’on pourra voir la semaine prochaine à Limoilou, sera de son côté au Cosmos de Lévis. Un beau mélange de soul et de blues rock vous attend. Ça commence à 20 h 30 et c’est gratuit.
Pour leur part, Robbob et le Limoilou libre orchestra seront au Triplex suspendu de Limoilou pour fêter l’arrivée du printemps. Mélange très festif de folk, de musique cajun et de sonorités hawaiennes, on a souvent l’impression d’entendre des chansons pour enfants qui s’adressent aux adultes. Le tout dans la joie et la bonne humeur. C’est là que vous nous trouverez. 21 heures, contribution volontaire.
On serait fous de ne pas vous parler du spectacle de Les guerres d’amour et BEAT SEXÜ au Pantoum. Premièrement, parce que BEAT SEXÜ vient d’annoncer une campagne de sociofinancement pour produire un album mettant en vedette les artistes d’ici. Deuxièmement parce que j’ai entendu dire qu’on allait parler à BEAT SEXÜ la semaine prochaine. Troisièmement, parce que ces deux bands-là vont casser la baraque. Les portes ouvrent à 20 heures, les spectacles commencent vers 21 heures, ça coûte un gros 10 $ pis t’amènes ta bibine. 😉
SAMEDI 21 MARS
Les amateurs de folk indé atmosphérique se dirigeront vers Le Cercle, qui accueille l’excellent Mark Berube. La première partie sera assurée par Myriam Gendron, qui a mis en musique les mots de Dorothy Parker. Folk extrême. 17,50 $, les portes ouvrent à 19 heures, le spectacle commence à 20 heures.
Il y a aussi, dans un registre beaucoup plus festif, la gang de Bodh’aktan, qui va prendre d’assaut l’Impérial Bell et fêter la St-Patrick avec Rudy Caya (Vilain Pingouin) comme artiste invité, ainsi que l’auteur-compositeur-interprète-qui-a-déjà-été-victime-de-persécution TREMBLAY et les excellents rockeurs de CARAVANE en première partie. Le vert sera à l’honneur et l’ambiance sera au gros party. On en profite, parce que le groupe passe autant de temps en Europe qu’au Québec ces temps-ci! Gros party pour 25 $.
DIMANCHE 22 MARS
On vous en a parlé cette semaine, nous allons voir The Rural Alberta Advantage, qui débarque pour la première fois au Petit Impérial. Indie rock canadien très typique, mais avec une personnalité très forte et des refrains que vous ne pourrez pas vous enlever de la tête. En première partie, un autre Ontarien, Kalle Mattson. Pour seulement 13 $ le sésame, on parle d’une magnifique occasion à saisir!
Comme vous voyez, il s’agit d’un autre très gros week-end côté spectacles. Et encore, on n’a fait qu’effleurer la surface, j’ai vu plein d’autres spectacles au Café Babylone, au Cercle, au Scanner et dans de nombreuses autres salles! Alors si rien dans cette liste ne vous allume, consultez les calendriers de sites comme Quoi faire à Québec.
Allez, bons shows, amusez-vous bien, on se revoit demain pour un petit compte-rendu du spectacle de Robbob. Et lundi pour TRAA.
(et la semaine prochaine : on parle des nouveaux albums de Louis-Jean Cormier (qui vient à Québec en septembre) et Laura Marling (qui ne viendra pas à Québec, mais qui s’arrêtera à Montréal)… et de plein d’autres choses!)
Milk & Bone, duo de pop féminine formé de Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, fait fureur sur la toile depuis l’été 2014. Fraichement signées par Bonsound, elles sont déjà connues sur plusieurs continents. Vous connaissez peut-être les deux femmes derrière ce projet. En effet, elles ont été musiciennes de tournée pour Alex Nevsky, Les Soeurs Boulay et David Giguère, en plus d’avoir un projet solo KROY, lancé par Camille Poliquin en novembre dernier. Elles ont de l’expérience et du vécu, ces deux jeunes femmes et c’est visible dans leur premier album Little Mourning. Les textes sont sensibles, la réalisation est léchée et la musique est incroyablement réussie. C’est de la pop féminine synthée faite avec des mains de maitre.
Ce sont huit pièces qui composent Little Mourning. Huit pièces, c’est court. Dans le cas de ce premier album, huit pièces c’est fracassant et puissant. Le duo féminin débute avec la pièce Elephant. L’univers atmosphérique de cette composition nous fait rêver. Les voix de deux complices sur le rythme sont à couper le souffle. Parfois avec la voix en retrait, comme dans leurs vies de choristes, parfois au premier plan, nous ne pouvons qu’apprécier les Oh Oh lancés par Camille Poliquin.
Que dire des textes? Les deux femmes l’affirment : les textes de l’album sont non censurés. Plusieurs femmes se reconnaitront dans ce que nos deux artistes racontent dans ce périple de plus de 30 minutes.
L’aventure se poursuit avec Easy To Read. Plutôt acoustique comme pièce, on revient avec des voix plus calmes, plus reposées, en première partie. Un changement de rythme brusque au milieu de la pièce nous réveille et nous change d’univers, cette fois-ci, nous sommes dans une pièce très puissante et cinématographique. Tous ces styles et émotions dans une seule et même pièce de 3 minutes 42 secondes. Cela pourrait dérangé en règle général, mais la réalisation de Gabriel Gagnon nous fait plutôt apprécier ce changement de cap.
Pressure et New York suivent. Il est important de souligner que ce deux pièces ont une importance capitale dans le succès qu’obtient le duo aujourd’hui. Elles ont été mises en ligne avant la sortie de l’album et elles ont obtenu un succès populaire et critique. Les rythmes sont déchainés, le synthétiseur se fait aller, l’électro-pop est présent et les voix de nos deux artistes sont parfaites. Quoi demander de mieux?
Il n’y a qu’un artiste invité sur cet album, c’est Terrell Morris. Rappeur de Toronto, il vient brouiller les cartes de Little Mourning avec son tempo d’enfer. Il apparait sur Tomodachi. Quelle bonne idée d’avoir une chanson douce, moins rythmée, avec certains couplets masculins. C’est réussi.
Après ce détour inattendu dans le rap masculin, nous revenons avec la pièce la plus connue de Milk & Bone, Coconut Water. C’est avec des rythmes à la Passion Pit que cette oeuvre s’orchestrera. C’est très dansant et c’est un vrai vers d’oreille après la première écoute.
Nous terminons notre périple avec Watch. Superbe conclusion pour ce premier effort du duo. Les voix de nos deux jeunes acolytes sont déchainées et très justes. À la fin, nous n’avons qu’une seule chose en tête : nous en voulons plus. Plus de Milk & Bone, plus de pop dansante, plus de femme en musique. Elles ont du talent, elles savent charmer nos oreilles et elles manient leurs claviers comme personne ne sait le faire. Milk & Bone, c’est du bonbon, c’est un pur délice.
Le duo Milk & Bone sera à l’Impérial Bell en première partie d’Ariane Moffatt le 1er mai prochain. Les billets sont en vente à la billetterie de l’Impérial Bell et au http://www.imperialbell.com
Les charmantes Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne seront aussi à SXSW avec de nombreux autres artistes québécois, pour en savoir plus, c’est ici.
C’est fou combien les choses changent en trois petites années. Tiens, voilà à peine trois ans, Ariane Moffatt nous présentait MA, son album le plus dansant (et bilingue), donnait des shows de feu et impressionnait le Québec entier à La voix. La voilà maintenant en train d’essayer de concilier le travail et la famille, la musique et les enfants, la tournée et le foyer. Le cinquième album de l’artiste, 22h22,marque de belle façon ce passage à un nouveau stade de la vie adulte.
22h22, c’est l’heure tranquille, où les enfants sont couchés, où la blonde se repose, et qui est propice à la création. C’est aussi le début d’une nouvelle aventure, de ce nouvel album, probablement le plus personnel d’Ariane, mais surtout, le plus pop. Pour le plus grand bonheur de ses fans, qui sont très, très nombreux.
22h22, c’est également la chanson qui ouvre l’album tout en douceur. « Une minute comme un clin d’oeil », dit-elle, saisissant au vol ces petits moments de bonheur. Un album personnel, que je disais? La tendresse d’Ariane à l’égard de ses proches n’est pas seulement palpable dans cette chanson, elle est carrément là, en trois dimensions et en technicolor!
Sur cet album coréalisé par Ariane et Jean-Phi Goncalves, les guitares se font très rares, on est carrément dans la synthpop, des couches de synthétiseurs se succèdent pour nous faire claquer des doigts, taper du pied et danser. Rêve est peut-être très atmosphérique, mais on imagine déjà les nombreux remix! De son côté, Les tireurs fous nous accroche tel un hameçon duquel il est impossible de se dépêtrer. Un autre de ces refrains incroyables dont Ariane seule a le secret. Une chanson maternelle à souhait. Ces chansons-là, l’auteure-compositrice-interprète les vit plus que jamais. En tout cas. Celle-là, elle est dans mes 3-4 préférées de la discographie d’Ariane. Ça va tellement puncher en spectacle! La suite de l’album voit Ariane Moffatt passer de la tendresse piano-voix (Domenico) à la synthpop très chaude (De mort à vivant), faire une petite place à la guitare sur la très 80s Miami et nous donner des frissons sur la tendre Les deux cheminées. Et il y a cette finale, sur Toute sa vie, où Ariane s’est payé le luxe d’un choeur composé d’internautes!
En somme, 22h22, c’est un peu comme un polaroid de la vie actuelle d’Ariane Moffatt. La famille, la maternité, les craintes de toutes sortes, le bonheur qu’on a besoin d’exprimer… tout est là.
Elle maîtrisait déjà le sens de la mélodie et du rythme. Elle a vite appris à apprivoiser les mots et à leur faire dire exactement ce qu’elle voulait. Eh bien aujourd’hui, Ariane Moffatt se montre à nous sans tomber dans l’exhibitionnisme. On se reconnaît dans ses chansons, on se reconnaît dans les petits bonheurs, les petits malheurs, les grandes craintes, les regards portés vers l’avant, vers l’arrière et tout autour.
Elle va toucher pas mal de monde, la petite. Après, elle va les faire danser!
Ariane Moffatt sera à l’Impérial Bell avec Milk and Bone en première partie le 1er mai prochain. Les billets sont en vente à la billetterie de l’Impérial Bell et au http://www.imperialbell.com